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Together we'll make a promise |
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| Sujet: Together we'll make a promise Jeu 24 Oct - 18:36 | |
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Solis Farron
| Dans les montagnes, le vent résonne entre les rocs. Crevasses, pics, grottes et gouffres, autant d'accroc dans la surface du sol, autant de trous pour cette flûte gigantesque. Un air mélancolique résonne dans ses profondeurs, résonne sur Eagle's Claw. Cela pourrait presque faire songer à un instrument de musique. Une lente lamentation au cœur du brouillard nocturne qui s'élève. Une plainte pour ce qui a été perdu , et pour ce qui est cherché. Les sanglots de la brume. Au cœur du brouillard scintille une luciole. Un éclat d'or au cœur de l'ombre. Une perle de vie au milieu du secret de la mélodie. Sous son couvert, la larme de lumière file le long des parois de rocs, se rapprochant des résidences de la guilde. Personne ne la verra ce soir. La brume la couvre. La brume la cache. La brume est son alliée la plus secrète. La luciole file de bâtiments en bâtiments. Elle sait ce qu'elle cherche. Elle ne sait pas où. Mais elle sait ce qu'elle cherche. A défaut de trouver ce qu'elle espère. Il n'y a pas très loin à aller. L'aiguille se souvient. L'aiguille sait où regarder. Il suffit de la suivre, dans la silence de la nuit. Au cœur du brouillard, un nouvel écho de la plainte retentit. Il faut faire vite. Ou l'éclat doré pourrait être vu. Pourrait être arrêté. Pourrait échouer. Mais il sait où regarder. L'aiguille se souvient. Et l'aiguille trouve. L'aiguille sent. L'aiguille est sûr. Le souvenir est très présent en ce lieu précis. Celui là, et pas un autre. Celui ci, et aucun autre. Tout y est. Sauf ce qu'ils ont tant cherché avec la luciole. Il n'y a qu'un souvenir. Les souvenirs sont importants. Les bons. Les mauvais. Les heureux. Les malheureux. Ils sont nos racines et notre passé. Mais ils ne peuvent être plus qu'ils ne sont. Leur état les condamne. Ils ne sont que des souvenirs. Le vrai est depuis longtemps parti. La luciole se dirige vers la fenêtre. Ouverte. Mais volets fermés. Impossible d'entrer. Impossible de passer. Mais le souvenir l'attend. Elle demande de l'aide à une seconde luciole, éclat bleu qui rayonne dans la brume. La luciole bleue, dans un soupir d'agonie, fait lentement craquer puis éclater la serrure. Volets ouverts. Fenêtre ouverte. La luciole rentre.
Solis se posa délicatement sur le sol. Il espérait que le craquement du volet serait passé inaperçu. Il n'en avait pas pour longtemps, mais mieux valait rester prudent. Carina avait couvert son arrivée avec l'Orgue des Embruns. Il espérait avoir su rester invisible. Il ignorait quel était le niveau exact des différents membres d'Eagle's Claw, même s'il avait eu un aperçu de leur talent au tournoi d'Angel's Sky. Pour ce qu'il avait vu, la seule qui pouvait s'opposer à lui ne le ferait pas, même si elle ressentait sa présence. Elle comprendrait sans doute.
La pièce était emplie de Son parfum. Mais c'était inutile, Elle ne viendrait pas. Pas pour le moment. Pas temps qu'ils ne sauraient pas. Il ne restait ici que Son parfum, comme un fantôme de Sa présence, une image floue et mélancolique de Son existence. Nywell. Officiellement, déclarée disparue suite à un départ en mission d'après ses camarades. Elle était partie pour ne jamais en revenir. Sans laisser la moindre trace, comme si elle s'était juste évaporée. Et pourtant, n'importe qui qui la connaissait un tant soit peu savait que pour la faire rendre muette, il fallait une sacrée dose de pouvoir. Cette pensée fit sourire le jeune homme, se demandant à quel point ce genre de commentaires l'aurait mise en colère. Bien sûr, des recherches avaient été organisées. Par la guilde tout d'abord, bien entendu. Tant ses camarades que Misto qui était comme une sœur. Ils la cherchaient, où qu'elle ait pu aller. Et c'était sans doute les mieux placés pour ça. Ensuite, dans une bien moindre mesure, par les services de police locaux. Pas le Conseil directement. Bien sûr. Après tout, elle n'était pas « mage officiellement ». Elle était une « égoïste », qui ne travaillait pas directement pour le bien des citoyens Fioriens, soit dans une guilde légale, contrôlée par le Conseil. Elle était hors de leur juridiction. Donc, qu'une disparue parmi océan d'autres. Elle était maîtresse de guilde. Mais d'une guilde neutre. Donc aucun rôle, pas même politique, officielle. Donc, la police qui recherchait une disparue. Rien de moins. Mais surtout rien de plus. Solis ne se souvenait plus d'ailleurs à partir de combien de temps les disparus étaient déclarés morts... Mais de toutes façons, il ne voulait pas vraiment s'en souvenir. Parce qu'elle finirait par revenir. Il refusait de croire qu'une femme aussi forte que Nywell ait pu avoir un accident quelconque. Pour Eagle's, elle était partie en mission. Mais ça laissait toujours beaucoup de pistes. Quoi que les gens en pensaient, mage n'était en rien un métier sécurisant. Certes, on faisait partie des 10% de gens qui avaient un talent particulier, une aptitude en plus pour survivre. Oui, il s'agissait de gens expérimentés dans ce domaine. Mais encore ? Assassinats, erreurs, sous estimations, accidents... Il y avait plus encore de raisons de mourir en travaillant de cette manière. Les guildes noires, assassins, mercenaires pouvaient facilement... intervenir, au cours d'une mission, où les mages étaient souvent isolés, ou en nombre réduit. Et eux aussi avec des aptitudes en plus, et étaient expérimentés dans leur domaine. Il y avait les sous estimations, où finalement, une mission était plus compliquée que prévue, voire comportait des éléments non prévus. Eléments qui pouvaient vite se montrer létaux. Les erreurs bien sûr, risque typique pour les débutants vis à vis d'eux même, et pour les expérimentés, vis à vis des sous estimations. Sort mal calculé, mal lancé, mauvaise idée, ou tout simplement... perte totale de magie qui vous laissait totalement impuissant, et la gorge tendue pour la lame d'un ennemi. Et ensuite... les accidents. Parce qu'être même un excellent mage ne signifie pas être à l'abri d'un accident. Et qu'on ne mourrait pas que pendant la mission. Il y avait eu des morts après la réussite d'une mission. Ils avaient été blessés, ou épuisés pendant... et n'avaient pas eu la force de rentrer. On les retrouvait morts sur les sentiers, les routes, un ravin s'ils basculaient... Et pour tout cela... Juste la police. Victoire. Solis se doutait cependant que Misto ne lâcherait pas l'affaire. Il avait lui même tenté de la retrouver avec Pyxis. Mais la localisation était incomplète, et brouillée. Quoi qu'il soit arrivé, cela rendait Nywell indétectable, même pour un esprit céleste. Et ce, qu'elle soit morte ou vive. Pyxis n'était pas affectée par l'état de l'objet à trouver. Donc soit Nywell était victime d'un sortilège qui l'isolait de tout... soit elle se trouvait dans un endroit qui brouillait son signal. Mais elle demeurait impossible à trouver. Donc il était venu ici. En cachette. Eagle's Claw pouvait pleurer sa disparue en paix. Et la relation qu'il avait avec la jeune femme n'était en rien professionnelle, il l'avait connue avant Eagle's Claw, pendant Eagle's Claw, mais jamais la guilde n'était intervenue dans leurs rapports. Donc il préférait faire ça de manière intime. Pyxis avait trouvé la pièce en se concentrant sur les allées et venues de la jeune femme. Et certes, ça manquait de classe de forcer la fenêtre, mais au moins il serait en paix.
Ses affaires étaient encore éparpillées. Misto n'avait sans doute pas eu le courage encore de ranger. Nywell. Forte, impétueuse, dictatrice en herbe, violente, agressive et mal lunée. Ah, et profiteuse aussi. Et pourtant, sous ce gant de fer se tenait une main de velours. Une femme chez qui perçait par instant une grande faiblesse. La peur. La souffrance. Ce qu'elle cachait ? Il ne le saurait peut être jamais maintenant. Il ne lui restait de certain que ses souvenirs. La heurtant de plein fouet alors qu'elle fuyait. La combattant sur les toits. La laissant avec un moyen de le joindre. La rejoignant avec Misto. Le voyage jusqu'à Iceberg. Les crêpes et le... bain. Mieux valait laisser ce souvenir là où il était. Si jamais il lui était vraiment arrivé malheur, elle risquerait de venir le hanter pour le punir. Il laissa échapper un petit rire nerveux. Il avait déjà assez d'esprits qui lui empoisonnaient la vie, pas besoin d'ajouter un pire que les autres.
Pourquoi ça le touchait ? Parce que c'était quelqu'un qu'il avait apprécié. Il y avait peu de gens qu'il avait laissé s'approcher de lui, et qu'il avait osé approcher en retour. Et qui plus est, il était inquiet au sujet des terreurs et explosions de la jeune femme. Il avait senti cette souffrance, ce chagrin. Il avait été touché par cette fragilité sous sa gangue de volonté. Elle ne méritait pas de disparaître simplement, sans laisser de traces, avec toutes ses peines. Le jeune s'avança vers le lit. Il savait ce qu'il cherchait. Un souvenir particulier. Au dessus de l'oreiller. L'attrape rêve acheté à Iceberg. Il s'empara du petit objet, le glissant dans sa sacoche. Un souvenir de leurs vacances ensemble. Et aussi, un artefact commun qu'il pourrait utiliser pour augmenter le repérage de Pyxis. Une note plus forte de l'Orgue de Carina résonna. Elle l'avertissait. Quelqu'un patrouillait sans doute. Il n'avait plus beaucoup de temps. Il ne prenait pas pour ne rien rendre. Que pour chaque don, il y ait un rendu. Il sortit de sa besace un petit bouquet. Un peu abîmé par le sac. Un peu abîmé par l’ascension. Mais qui portait un message. Un bouquet de mauves sauvages. Toute une symbolique, pour leur valeur et leur couleur violette éclatante. Mais le blondinet prit le temps de respirer la fleur centrale. Une unique et solitaire rose blanche, au parfum sucré, qui se détachait sur la mer violette. Solis posa doucement le bouquet sur l'oreiller. Puis quitta rapidement les lieux. Un message. Une promesse. A bientôt Nywell.
[HRP: Pour les membres d'EC, je rappelle qu'il y a le sujet de Misto qui invite à réponse. Pour les autres, je pense que vous pouvez amplement poster à la suite de ce message, même si ça se déroule dans un autre cadre, pour compiler les posts du genre.] |
| | | Sujet: Re: Together we'll make a promise Sam 26 Oct - 15:56 | |
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| Un fantôme.
Pourquoi je suis toujours le dernier au courant, bordel de merde ? Est-ce parce que j’ai la vue brouillée par ce nuage d’optimisme naïf, parce que dans mon monde il ne peut rien se passer qui me déplairait ? C’est injuste, revenir de mission comme ça, se poser au bar de la guilde et entendre ça au coin d’une conversation. C’est pas une manière humaine d’apprendre la chose, c’est frappant, brusquant, désolant. Quoi ? T’es pas au courant ? Le maitre de guilde de nos alliés à disparu ! Bah non, j’suis pas au courant, ça s’voit pas sur ma tête que j’ai des yeux assez écarquillés pour te faire bouffer un balkan ? J’avais envie de le soulever par le col, de lui demander ce qu’il se passait exactement, mais l’inquiétude l’a emporté, j’ai chassé d’un coup de main toutes les sentiments qui m’entouraient, j’ai affiché un visage que jamais à Angel’s Sky on ne m’avait vu arborer. Ca n’a pas duré, cette aura désagréable a quitté les lieux aussi rapidement que ma silhouette. Mes bottes des sept lieux enfilées, j’étais déjà très loin de la guilde.
J’ai toujours trouvé que courir était le meilleur moyen de soigner un esprit chamboulé, courir en repensant à tout ça, courir en fuyant de plus belle ce qui nous faisait peur pour ensuite mieux foncer dans le mur, détruire d’un élan les façades insurmontables. Comment quelqu’un comme elle peut disparaitre ? C’est inenvisageable, Nywell n’a peur de rien, Nywell n’a peur de personne, Nywell c’est Nywell. Je réfléchis comme je peux avec ce que je sais, mais c’est un brouillard sans nom, mes données s’emmêlent et se faussent. Elle ne peut pas juste « disparaitre », elle ne peut pas. Si elle n’est pas revenue, c’est qu’elle a décidé de ne pas revenir, c’est ça, elle est beaucoup trop forte pour un jour se retrouver face à plus malin qu’elle. Mais alors pourquoi partirait-elle ? Protéger sa guilde ? Elle détruirait sans hésiter quiconque voudrait du mal à ses aiglons. Qu’est-ce qui s’est passé, qu’est-ce qui lui a pris..?
Putain, Nywell… Je m’arrête net, essoufflé mais n’en ayant rien à faire. Du haut de ma branche d’arbre, je médite, agité. Les émotions se déchainent à flot, la montagne et ses habitants sont au courant, bien évidemment, ils savent. Je sens d’ici tout ce qu’ils peuvent traverser, je sens d’ici qu’on a perdu quelque chose, qu’on hurle à la lune de nous le rendre, qu’on se noie dans le reflet des lacs d’inquiétude. Ou alors c’est la simple incompréhension de mon esprit. A quel point puis-je affirmer que je connais Nywell ? Je n’ai même pas eu le temps de la féliciter de sa promotion, même pas eu le temps de me faire vraiment pardonner, même pas eu le temps de la découvrir un peu plus. Tout ça parce que comme un pauvre con, je flippais. Et maintenant, on ne sait pas où elle est, on ne sait pas qui l’a emmené, ou si elle nous a abandonné.
T’es où ? La phrase résonne dans ma tête alors que, entouré d’un voile d’invisibilité, j’ai fait six fois le tour de la guilde à en perdre la raison. La septième est celle de trop, incapable de me tourner vers Misto qui devait probablement gérer ça avec difficulté elle aussi, mon poing vient frapper le majestueux siège de la maitre de guilde. Le bruit provoqué par sa chute me rappelle à la raison, je devais, en théorie, rester discret. Evidemment qu’elle n’est pas là, évidemment qu’elle ne réapparaitra pas comme par magie , les bras tendus et le sourire vainqueur en affirmant qu’elle va bien. Faut que je descende de mon petit nuage. Pas une indication, pas un indice, pas un avertissement. Craignant d’être repéré suite à mon brouhaha, je m’évade en vitesse dans le décor de la montagne. Ma haine m’enflamme sans me consumer, elle brûle et libère une fumée opaque mais ferme de détermination.
J’observe autour de moi, ne réalisant que maintenant à quel point je suis haletant. La météo montagnarde fait des siennes, imprévisible et maitresse des lieux, elle me prend au dépourvu alors que les larges nuages gris jusque là bien cachés se dévoilent, amenant avec eux une pluie torrentielle. Ca ne me perturbe pas plus que ça, bien que la pluie ait un effet apaisant et que l’odeur des lieux se fait plus imposante. Du haut de la corniche, je vois la guilde allumée, toujours animée par ces forts sentiments. Et je fais cette fois bien la différence entre ceux là et les miens, mes propres envies qui me poussent à frapper cette puissante lame de roc devant moi, à graver de ma propre force deux grandes lettres. Deux grandes lettres que les passants croiseraient sans comprendre mais qu’ils ne pourraient pas louper, deux grandes lettres qu’elle comprendra.
Je refuse, et je jure que si je n’arrive pas à changer cette situation, alors je changerai moi. Dessinant avec acharnement dans la pierre, ma décision est presque prise. Deux ailes. Deux ailes surplombées des lettres N et M. Je la retrouverai, ou je ne mérite pas d’être mage.
Je te le jure, Nywell.
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