Je ne suis pas vraiment doué pour me décrire moi-même, mais si vous insistez, je vais le faire. Généralement, je suis de nature assez froide, à rester un peu dans mon coin. Mais je suis pas non plus complètement renfermé au point de ne pas avoir d'amis. Je peux parfois briser un peu la glace qui m'entoure et être un peu plus chaleureux que d'habitude avec certaines personnes. Mais bon, faut pas trop m'en demander non plus, je suis pas un mage de feu, je suis un mage de glace…. Mais même si je suis renfermé, j'ai quand même des amis auxquels je tiens énormément, même si je le leur dit pas, et je serais prêt à tout pour les protéger, même à mourir.

Oui, même pour cet abruti de Natsu, parce qu'au fond, c'est un de mes meilleurs amis, même si on passe notre temps à se battre. Mais chut, faut pas le dire, il se foutrait de ma gueule avec ça. Je ferais ça pour Erza, que je considère un peu comme ma grande sœur à moitié tarée, Lucy, une autre de mes meilleures amies ou Juvia aussi, parce que même si elle passe son temps à me stalker je l'aime bien quand même, et pour n'importe qui de Fairy Tail en fait. C'est ma famille Fairy Tail, depuis que j'y suis arrivé après la mort d'Ul. Ah, le temps que j'ai passé avec elle et Léon à apprendre la magie me manque des fois. Et je me sens toujours coupable de la mort d'Ul, c'est ma faute si elle a dû utiliser l'Iced Shell pour emprisonner Deliora… C'est de ma faute si elle a disparu, laissant un vide en moi, c'était devenu ma deuxième mère et j'e l'ai perdue elle aussi…

Certains disent aussi de moi que je suis quelqu'un d'intelligent et lucide, qui a souvent des bonnes idées et que malgré mes attitudes décontractées on peut compter sur moi pour que je devienne sérieux quand il le faut. S'ils le disent c'est que je dois l'être, il doit bien y avoir un fond de vérité derrière ça.

Autre point assez important, mon entraînement à la magie de glace m'a donné l'habitude de me déshabiller à n'importe quel moment, donc je me retrouve souvent en caleçon sans aucune raison. Enfin si, des fois c'est parce que j'ai trop chaud. C'est un peu emmerdant des fois, parce que ça me fait passer pour un pervers, ce que je ne suis pas … Je crois que la seule personne au monde que ça ne dérange pas de me voir me mettre en caleçon à tout bout de champ c'est Juvia. Et cette manie me suit même en combat, mais là je fais juste tomber la chemise, je finis pas en sous-vêtements quand même.

Un an. Une année complète. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour enfin rentrer à la guilde…

J'étais pourtant parti pour environ cinq ou six mois après ma dernière mission dans le sud de Fiore. Je voulais m'entraîner un moment en solitaire et du coup j'étais parti dans le nord, la neige et la montagne c'est plus mon élément que le sable et la plage. J'y suis resté environ six mois comme j'avais prévu de le faire, et j'ai commencé à redescendre vers Magnolia pour rentrer à la guilde.

J'ai donc pris le train, c'est quand même plus pratique que de marcher, et j'y ai croisé un type que j'avais aidé il y a un moment, une histoire de vol. J'avais dû récupérer un tableau volé par une bande de malfrats, bref, un truc assez courant comme mission. Il se souvenait encore de moi et il m'a invité à prendre un verre, j'ai pas refusé l'invitation, ça faisait un moment que j'avais pas eu de compagnie et même un type solitaire comme moi finit par avoir envie d'être avec des personnes qu'il connaît.

Sauf que je suis tombé tout droit dans un piège en l'acceptant, cette invitation. Le pauvre gars avait été obligé par un gros gang de malfrats à m'inviter à boire pour me kidnapper. Ils ont mis une drogue dans mon verre, que j'ai bu cul sec comme un idiot sans me douter de rien. J'ai dormi pendant trois jours …. Ils avaient un peu forcé la dose je crois, sûrement pour être sûrs que je suis bien dans les vapes pour me transporter dans leur planque.

Je me suis réveillé dans une cellule entourée par des gardes et des menottes anti-magie aux poignets. Et en prime j'avais le droit au pire mal de crâne de ma vie. Je sais pas quelle drogue ils ont utilisé pour m'endormir, mais elle m'a laissé une sorte de gueule de bois comme si j'avais bu autant que Cana pendant un concours du plus gros buveur… Autant dire que c'est beaucoup, vraiment beaucoup.

Malgré le marteau qui me pilonnait l'intérieur du crâne, j'ai commencé à essayer de détailler un peu l'endroit pour bien voir où j'étais. J'avais pas l'intention de moisir ici trop longtemps et de vite rentrer à la guilde. C'est déjà suffisamment embarrassant de m'être fait avoir comme ça, alors si je reste prisonnier trop longtemps je vais pas arrêter de me faire charrier par Natsu…
J'étais donc dans une petite cellule juste suffisante pour une personne avec juste un lit, un lavabo et des toilettes. Rien de plus. J'ai essayé de passer la tête à travers les barreaux pour voir un peu au-dehors, mais ils étaient trop resserrés. J'ai quand même pu voir qu'il y a avait une deuxième cellule identique en face de la mienne et que ma cellule se trouvait à côté d'une grande pièce en bordel avec des affaires partout, qui semblait un peu servir de remise ou d'un truc comme ça.
Bon, j'ai pas beaucoup d'informations du coup, mais si j'arrive à me débarrasser de ces menottes ça devrait aller. Avec mes pouvoirs j'aurais pu fabriquer la clé des menottes, mais il allait falloir que je trouve un autre moyen pour les enlever. J'ai fait le tour de ma cellule, mais je n'ai rien trouvé pour m'aider à crocheter la serrure des menottes, et c'était même pas la peine de penser à les casser à la force des bras. Je veux bien avoir une bonne forme physique, je suis quand même pas capable de casser du métal en tirant dessus. Pas le choix, j'allais devoir attendre que quelque chose se passe…
Je m'étais couché sur la couchette de ma cellule pour essayer de me reposer un peu et de calmer ma migraine quand j'ai entendu taper sur les barreaux de ma cellule. Je me suis redressé et j'ai vu un type à la mine patibulaire et aussi large qu'Elfman avec une cruche d'eau et un pain dans la main. Il a ouvert un genre de trappe dans le bas des barreaux, a passé le tout à travers et a commencé à s'en aller quand je l'ai interpellé.

–Attends !

Le type s'est retourné vers moi et m'a regardé en me disant

–Qu'est-ce que tu veux ?
-Je vais avoir du mal a manger avec ces menottes. Tu peux les detacher le temps que je mange ?
En disant ca je tendais mes mains hors de ma cellule. M. Patibulaire m'a regardé avec un sourire carnassier et a attrapé une clé à un trousseau accroché à sa ceinture et l'a introduite dans mes menottes. Les deux menottes se sont séparées l'une de l'autre, mais j'avais toujours les bracelets aux poignets. Le type est parti en riant de suite après.
Bon, au moins j'aurais tenté, même si je me doutais bien qu'il était pas assez débile pour tomber dans un piège pareil. Mais j'avais les mains à peu près libres maintenant, c'était déjà ça... J'avais faim alors j'ai mangé le pain et puis j'ai inspecté la cruche d'eau, j'allais pas de nouveau me faire avoir par le coup de la drogue, mais rien d'anormal. Je l'ai vidée d'une traite. En la reposant j'ai eu une idée.

La cruche était en métal, je pouvais essayer d'en casser un morceau assez fin pour crocheter les serrures de mes menottes. J'ai essayé de la casser, mais tout ce que j'ai pu détacher ça a été l'anse. Pour le moment c'était inutile, mais ça pourrait peut-être me servir plus tard. Le type est revenu pour chercher la cruche vide et est reparti aussitôt, me laissant toujours avec les mains détachées, mais les bracelets aux poignets pour que je ne puisse plus me servir de ma magie.

Et ça a duré comme ça pendant un moment. J'essayais de trouver un moyen de m'enfuir, mais j'ai pas réussi. J'ai même tenté de casser mes menottes avec le bout de métal arraché au pichet, en vain, les menottes étaient trop solides. Sans elles ça serait bien plus facile puisque je pourrais utiliser ma magie pour péter la tronche à ces types.

Et un jour ils ont décidé de faire quelque chose de moi en plus de me garder prisonnier. Quand le gardien est revenu chercher la cruche, comme tous les jours, il m'a fait signe de tendre les bras à travers les barreaux et a rattaché mes menottes entre elles. Ensuite un deuxième gars est arrivé et ils m'ont escorté jusqu'à une salle avec une lacrima et un poteau au milieu. Je me suis laissé faire, pensant peut-être tenir une chance de me barrer.

Mes deux gardiens m'ont attaché au poteau et sont partis chercher la lacrima avant de me la poser sur le front. J'ai commencé à me débattre et à tirer sur mes liens pour essayer de les casser ou de casser le poteau pour m'enfuir, mais rien à faire les deux étaient trop solides. Je ne savais pas ce que cette lacrima allait me faire, mais vu l'expression des deux sales types, ça n'annonçait rien de bon, donc je continuais quand même à essayer de casser mes liens en tirant dessus de toutes mes forces. Et puis les deux ont activé la lacrima et tout est devenu noir.

De la période qui a suivi, je n'ai presque aucun souvenir, j'étais sous l'influence d'un sort de contrôle mental, celui qui était contenu dans la lacrima. Mais on m'a raconté ce que j'avais fait. Sous l'influence de ce sort j'aidais le gang qui m'avait capturé à commettre leurs crimes. Heureusement pour moi ils me faisaient porter un masque, donc personne ne m'a reconnu et je ne suis pas recherché pour les crimes que j'ai commis quand j'étais contrôlé par le gang.

Si j'ai réussi à me libérer de ce sort c'est par pure chance. On revenait d'un cambriolage et j'étais à l'arrière du véhicule, avec la cargaison quand quelque chose s'est détaché, je me souviens plus de ce que c'était, et m'est tombé sur la tête. Le choc m'a à moitié assommé et m'a fait reprendre mes esprits pendant quelques secondes, juste le temps qu'il fallait pour voir le type en face de moi, qui était un des deux salopards qui m'ont jeté le sort de la lacrima. Ni une ni deux, je lui ai défoncé la tronche sans qu'il comprenne ce qui lui arrivait et j'ai fait pareil avec les autres membres du gang.

J'étais de nouveau moi-même au bout de bien trois mois passés sous le contrôle de ce sort. Mais je savais que j'étais pas tiré d'affaire pour autant. Le sort devait encore sûrement fonctionner et quand ils se réveilleraient, je retomberai surement sous leur contrôle. Donc j'ai vite mis les voiles après avoir pris un peu d'eau et de nourriture qui se trouvaient dans le chariot.

J'ai erré de ci de là en cherchant un moyen de me débarrasser de ce sort. D'ailleurs j'avais parfois des sortes de rechutes où je ne me contrôlais plus. Je ne voulais pas rentrer à la guilde comme ça et risquer de blesser mes amis à cause de ce sort. Et qui sait, peut-être qu'il m'obligerait à les tuer… On sait jamais, ces types avaient l'air tordus. Donc pendant deux moi j'ai cherché partout un moyen d'annuler ce sort avant de le trouver enfin.

J'avais entendu parler d'un vieil homme qui pourrait m'aider dans un coin paumé de Fiore, donc j'avais décidé d'aller voir, j'avais rien à perde de toute façon. Je suis arrivé devant une cabane à moitié en ruines et j'ai frappé à la porte.

-Entrez ! m'a dit une voix de vieillard à l'intérieur.

Je suis entré et j'ai vu un vieil homme assis dans un fauteuil en train de lire un livre.

–Bonjour, excusez-moi de vous déranger. On m'a dit que vous purriez peut-être m'aider à me débarrasser d'un sort un peu…. Encombrant.

-Mouais, j'vois. Assieds-toi dans c'fauteuil gamin, qu'j'vois si j'peux t'aider
Je me suis assis dans le fauteuil qu'il me montrait, face à lui et il a commencé à me regarder fixement, de la tête aux pieds. Il a continué comme ça pendant cinq bonnes minutes avant de reprendre la parole.

-Mouais, j'vois c'qu'on t'a fait gamin. Un sort ben salaud s'tu veux mon avis… Contrôle mental… Mais bon, ouais, j'peux t'en débarrasser, par contre ça va pas être facile et ça risque d'faire mal.

-Je m'en fiche, tout ce que je veux c'est qu'on me débarrasse de ce sort, que je puisse enfin rentrer chez moi…

-Comme t'voudras gamin.

Il a levé les mains et a recommencé à me fixer tout en marmonnant des choses incompréhensibles et j'ai commencé à me sentir bizarre. Puis très vite cette sensation bizarre s'est changée en douleur de plus en plus forte. J'avais l'impression de me faire arracher le cerveau lentement, très lentement. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais j'ai eu l'impression que c'était des siècles… Quand il a fini, je me suis écroulé dans le fauteuil et je me suis endormi.

Je me suis réveillé le lendemain matin, toujours dans le fauteuil, le vieil homme toujours à sa place. Rien, n'avait changé. Sauf la sensation étrange dans ma tête qui me suivait depuis que j'avais été ensorcelé par la lacrima. J'étais enfin débarrassé de ce contrôle mental.

-Ca a marché ….

-Bien sûr que ça a marché gamin ! Maint'nant paie-moi et laisse–moi en paix !

-Heu… C’est-à-dire que j'ai pas d'argent en fait ….

Le vieil homme m'a regardé bizarrement sans rien dire.
-Si vous voulez, pour vous payer je peux vous rendre un service… Comme retaper votre maison par exemple…

Le vieil homme a accepté mon offre et je lui ai retapé sa cabane. Ça m'a rappelé quand on avait reconstruit la guilde après l'attaque de Phantom Lord et ça m'a donné envie de rentrer au plus vite. Ca faisait presque un an que j'étais parti ! J'ai fini les travaux en une semaine et je suis reparti vers Magnolia, à pied parce que j'étais toujours aussi à sec au niveau argent… Et là je suis devant la guilde, un an après être parti…

La magie Ice Make est une magie constructive de glace qui permet de créer des objets à partir de glace. Il existe deux types de cette magie : le type dynamique et le type statique. Grey utilise le type statique, qui ne lui permet de créer que des objets inanimés tels des armes qu'il utilise ensuite pour se battre. Le nombre d'objets fabricables grâce à cette magie est virtuellement infini et n'est donc limité que par la puissance du mage et son imagination.