Sujet: Re: L'endroit où se terre la vérité Mar 24 Déc - 18:18
Misto
Click
Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
L'apprentie Voleuse
PV Cobra
Je ne compte pas finir ma vie ici de toute façon.
Misto observa les lieux avec une attention neuve. Une clé. Une clé au sous-sol. Un sous-sol aussi grand que l’était la montagne Jura. L’adolescente inspira profondément et relâcha sa magie. Tous les loups se matérialisèrent et s’élancèrent avec elle dans le couloir face à eux. Il leur fallait un soldat. Il savait. La clé autour du cou, l’adolescente courut le plus silencieusement qu’elle put, ocarina à la main, prête à neutraliser le premier qui passerait devant elle. Et il ne fut malheureusement pour elle pas seul. Cinq gardes la regardèrent débarquer, essoufflée, les joues encore rougie par l’effort. Deux d’entre eux, lance à la main, la menaçait, plus par surprise que par réel soucis d’attaquer. Elle tomba à genoux face à eux et s’écroula méticuleusement sur le sol où elle se recroquevilla en murmurant à nouveau des paroles dans un flux aussi rapide qu’il était incompréhensible. Les loups, eux disparurent comme un souvenir.
« Un sort de vitesse ? - Elle a l’air choquée. Est-ce que tu crois que …? - Ne bouge pas, je vais fouiller sa mémoire. »
L’homme qui s’approchait était menu mais attentif. Il se plaça dos à ses amis, juste au-dessus de la jeune fille. Assez pour être à porter de fleuret mais pas suffisamment pour la cacher. Tant pis. Elle allait improviser. Ses tremblements se stoppèrent net alors que sa main fusait vers son fleuret. Elle le dégaina et trancha net la gorge du mage. Roulant sur le côté pour échapper à la chute du corps sans vie, elle bondit sur ses pieds, tachée de sang et dévisagea chacun des soldats avec ses yeux sans vie. Le fleuret regagna son fourreau alors que la jeune fille murmurait une petite comptine toute bête pour enchainer. Le Requiem l’enveloppa alors que le premier garde semblait réagir et se détacher de la surprise. Pas assez tôt pour empêcher Misto de lancer son sort. La meute de loup se jeta sur les trois hommes encore immobiles, laissant l’adolescente seule face à l’inconnu.
« Tu vas payer pour Roy. - Dommage pour lui. Qu’il repose en paix. »
Mécaniquement, la jeune fille esquiva le premier coup d’épée et se porta à la rencontre de son adversaire. Elle lui faucha les jambes, le laissant choir dans le sang d’un de ses compagnons égorgés par les loups et frappa sèchement sur son poignet pour le faire lâcher son arme. Il refusa. L’adolescent plissa les yeux alors qu’une nouvelle âme mourrait, réfléchissant à comment écarter l’arme d’entre eux. Il profita de ce répit pour se soustraire à son emprise, provoquant le grognement des loups dans son dos. La meute avait déjà fait volteface, abandonnant les cadavres encore fumant des trois soldats. L’homme réalisa alors qu’il était seul. Seul et coincé au milieu de l’enfer. Misto lui adressa un sourire désolé en croisant son regard. Elle savait qu’il hésitait entre elle et les loups. Sa voix troubla le concert de grognement ténu.
« Où se trouve le morceau de clé ? - Comme si … - Dis le moi et tu vivras. »
Elle perçu le changement entre l’espoir et la peur. Il hésitait encore. L’aigle plongea son regard dans le sien, veillant à ce qu’il y lise le plus important. Qu’il comprenne qu’elle n’aura pas la moindre hésitation à l’éliminer s’il refusait. Un des loups sourit carnassièrement dans le dos de l’homme en sentant l’odeur de sa peur. Misto n’eut qu’à déployer le Ragnarök Soul et emprisonner la lame de son épée dans le bouclier pour qu’il abandonne.
« Elle est ici » fit-il d’une voix tremblante en la sortant de la poche d’un des cadavres. Il la fit rouler sur le sol, la laissant se teinter de sang avant qu’elle ne touche le pied de la mage. « S’il vous plait, je ne fais qu’obéir ne me… - Y-a-t-il des pièges derrière la porte ? »
Le type rit nerveusement et éluda la question. Misto en fit ses propres conclusions. Ramassant le lacrima, elle le détailla avec suspicion. A première vue, tout était normal. A un détail près. L’objet, au contact de sa main, relâcha une fumée violet foncée dans la pièce. Les loups n’attendirent pas les ordres et se jetèrent sur le malheureux. Il mourut avant d’avoir pu hurler. La brune sortit en catimini du poste de garde, fermant à tâtons la porte derrière elle, le lacrima toujours fermement serré dans sa main. Révoquant à nouveau sa magie, elle se permit un vague répit pour constater les dégâts. Elle jura en s’apercevant qu’elle ne voyait plus rien. Runolf l’arrêta avant même qu’elle ne tente de l’appeler.
Magie. Si j’agis tu peux dire adieu à ton cerveau. Tu vas devoir attendre que le sort se brise. Ces trucs-là ont une portée plus ou moins élevée. Il faudra voir ça quand tu sortiras de la tour. Je vois. On va faire avec alors. Henning ? Oui princesse. Cobra, on a la dernière clé. Elle était piégée. On se retrouve à l’entrée des archives. Pour la clé… le soldat n’a pas démenti l’existence d’un piège pour l’entrée. J’ignore si c’est ce que j’ai enclenché. J’espère que oui, sinon ça risque d’être explosif…
Sujet: Re: L'endroit où se terre la vérité Lun 6 Jan - 18:39
Invité
Click
Non.
La brunette s’aventure dans les couloirs en pleine pénombre, mais ses pensées dépassent le plafond de pierre jusqu’à l’oreille d’un guerrier qui s’amuse à esquiver avec facilité les coups d’un lieutenant désespéré. Sa magie fantomatique est si misérable, il lui fait pitié à envoyer de petits ectoplasmes colorés aux effets divers et variés, Cobra les écrase sans contrefaçon. Il fait durer le plaisir, s’amuse à humilier le dirigeant des troupes en lui prouvant encore et encore son niveau lamentable. Ce qu’il préfère ? Prendre cet air surpris et désemparé lorsque l’autre pense l’avoir pris de court par une tactique avisée, laisser le flash lumineux porter à son paroxysme le sentiment de victoire de son ennemi, et asséner ce jouissif coup de poignard dans son dos. Qu’y a-t-il de plus plaisant à détruire qu’une personne qui se croit protégée de son immunité ? Qu’y a-t-il de plus glorifiant que de mettre à terre celui que tous estiment bien haut ?
« La plaisanterie a assez duré. »
Ses serres de dragons se font plus tranchantes, ses coups portés se font plus virulent, il repousse l’ennemi tant et si bien qu’il lui lacère le visage. L’homme pousse un hurlement alors que sur sa peau d’albâtre se tatoue la cicatrice éternelle de trois griffes. Le sang sur ses mains de monstre, il le lèche sans humanité, le regard déformé par la haine, il est si près du but, il peut l’entendre. Il siffle afin que sa partenaire de toujours le rejoigne dans son joyeux massacre.
Pour la première fois de sa vie, Cobra n’entend pas. Il est surpris, mais il ne peut accepter une telle réalité, alors il siffle à nouveau. Les pensées des combattants lui accordent la réponse qu’il redoute.
Non.
Il s’élance en l’air, d’un mur il rebondit avant d’attraper une branche, gymnaste à la force indomptée, il tourne par la force de l’élan et reprend encore plus haut. Du haut de son nouveau perchoir, il siffle dans un dernier désespoir. Mais le roi doit se rendre à l’évidence, il n’entend rien, on lui a volé sa reine. Le mélange d’émotion qui se bouscule en lui est si impropre, si inhabituel qu’il ne sait ni le décrire, ni le gérer, il ne persiste que cette envie de gerber. Le résultat ne se fait pas attendre, la raison disparait. Ni plus, ni moins, elle devient totalement inexistante, les pensées de Cobra n’appartiennent plus à ce monde, un simple animal apathique demeure, à fixer le ciel vide. Le monarque est mort.
Puis rien ne se fait attendre. La magie explose en lui et c’est une véritable onde de choc qu’on sent sortir de son corps alors que la lumière pourpre l’emballe dans une aura impossible à rater. Sa tête se tourne vivement vers les responsables de son malheur, sa Dragon Force est activée, ces hommes redouteront avoir voulu s’en prendre à un être aussi puissant qu’un dragon. Ces hommes ne pouvaient comprendre l’ampleur de l’erreur qu’ils avaient commise, le courroux de celui qui se prend pour une divinité sur terre serait à la hauteur de ses espérances. Il prend appui tellement fort sur le sol pour son saut que le toit sur lequel il trônait se fissure, il ne jette même pas un seul regard de pitié.
« DOKURYU NO HOKO ! »
Une bombe. En un instant, la géhenne nait de sa mâchoire déformée, elle descend avec menace de mort vers la horde de soldat. Avec sûreté, elle se rapproche. Puis ce fut l’impact.
La rafale frappe le sol dans une explosion gigantesque, le souffle balaye les rescapés contre les murs, ils ne tarderont pas à mourir de cette atmosphère empoisonnée. Lorsque le choc passe, le monstre aperçoit au fond du trou qu’il a percé au sol la demoiselle qui l’a amené ici. Il refreine son instinct meurtrier et dans une lueur de lucidité, fonce vers elle pour lui prendre les lacrimas. Il n’hésite pas, place les dispositifs et pousse la jeunette derrière la lourde porte qui se descelle. Il voit les motifs au sol s’illuminer, quel gentil cadeau de bienvenue. Il lui est impossible de jeter un regard autre que noir à la reine des loups, il n’y a plus d’homme, il ne reste qu’une bête. Dans un dernier effort, il détruit les lacrima afin de condamner Misto dans les archives du bâtiment. Peu importe, d’ici à ce qu’elle trouve ce qu’elle souhaite, il aura tout détruit. Si piège il y a bien, elle le contournerait, elle pouvait se débrouiller. Et surtout, il avait d’autre priorité.
Il ressort de ce cratère qu’il a créé au milieu de la cour. Nombreux hommes curieux et dévoués se sont à nouveau présentés pour lutter. Bien, ils lui facilitaient la tâche.
« Où. Est. Elle ? »
La respiration lourde, les mots difficilement articulés dans cette haine sans nom, il se frustre à constater qu’aucun ne peut lui donner de réponse. Ignares. Il repart en danse, frappe celui-ci, déchire les jambes de celui-là, tranche des gorges, écorche des torses, le sang coule à flot et le poison s’y mêle sans fiasco.
« Où est CUBELIOS ? »
Sa magie à nouveau s’intensifie, les écailles pourpres fusent, projectiles mortels qui ne laissent aucun répis, il traque chaque soldat, chaque sentinelle, chaque fantassin dans tous les recoins de la forteresse. Pas un n’échappe à son ouï, pas un ne peut éviter la bête, mais personne ne peut calmer sa colère ardente, car au fond, personne ne sait où la princesse a bien pu disparaitre. Le chasseur de dragon devenu prédateur d’homme n’épargne personne, sa colère n’a pas de limite, il n’arrête le carnage qu’une fois assuré que dans ce bastion, il n’y a plus un seul être humain qui tienne debout. Et même ainsi, dans le silence du sang écoulé, dans les gémissements des agonisants, sa rage n’est pas éteinte.
« Rendez la moi ! Rendez la moi ! »
Voilà ce que crie le fou qui court au loin. A quoi bon réussir cette mission si sa récompense ne peut être partagée à ses côtés. Personne ne pouvait comprendre Cobra, personne n’aurait jamais cette chance, hormis celle qu’il avait choisi. Tout autre ayant la prétention d’avoir touché son cœur peut se noyer dans son mensonge, le monarque ne souhaitera que l’en voir crever. Il n’y en a qu’une qui compte, et c’est elle.
HRP:
C'est donc mon dernier post. Si une prochaine personne souhaite reprendre le rôle, il peut s'y référer.
Sujet: Re: L'endroit où se terre la vérité Dim 12 Jan - 15:20
Misto
Click
Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
L'apprentie Voleuse
PV Cobra
Misto roula sur le sol, ayant à peine le temps de se retourner pour toucher les battants fermés. Sa main caresse la pierre alors que son regard vide se cache sous ses paupières. L’âme de Cobra se déchaine. Parmi les centaines de couleurs mouvantes au-dessus d’elle, la jeune femme n’arrive plus qu’à voir cette aura toujours plus forte et perturbée qui se dégage de son ancien coéquipier. Il y a un problème. La brunette hésita à tendre son esprit vers celui de Cobra avant de s’y laisser porter, inquiète. Sa poigne se referma quand la seule chose qu’elle entendit fut cette même question désespérée, répétée sur tous les tons possibles. Ses mâchoires se serrèrent durement. Encore sa faute. Toujours sa faute.
Si je m’en sors vivante, je t’offrirais ce qui était promis. Pour toi, pour elle.
Elle posa sa main dans le poil doux d’Henning et le laissa la guider lentement le long du corridor. Privée de sa vue, elle s’aperçut que les sons lui parvenait encore plus facilement de même que la forte odeur de papier poussiéreux lui monta aux narines. Le silence qui peuplait les lieux était suspendu à leur pas résonnant éternellement le long des parois jusqu’à ce qu’Henning cesse d’avancer. Misto entendit le couinement mécontent de vieux gonds mal huilés et usés par le temps et inspira l’odeur étrange d’azote et de cire citronnée qui se dégageait de la pièce. L’esprit se remit à avancer avant de s’arrêter net alors que les battants de bois lourd claquaient brusquement derrière eux en les plongeant dans le noir.
Henning ?
La poigne de la brune se referma sur du vide. L’esprit c’était volatilisé. L’odeur entêtante de moisie et de colle mêlée au papier lui annonçait qu’elle était au bon endroit. Mais l’absence de son compagnon ne lui disait rien qui vaille. La jeune fille dégaina le fleuret sans teins qu’elle portait à sa gauche et le tendit devant elle pour décrire un mouvement circulaire. La lame émoussée s’arrêta, produisant un bruit mat en heurtant quelque chose. Aussitôt la main libre de la jeune fille glissa le long de l’arme pour se refermer sur le bois de l’objet face à elle. Elle sursauta en entendant la voix charnue d’un homme, portant la lame dans sa direction. Mais il n’y avait rien d’autre que du silence et l’absence de quoi que ce fut. La voix tonna de nouveau, véritable tempête sans que Misto n’en comprenne un seul mot. Se guidant à l’aide de l’étagère, elle commença à avancer le long des couloirs en lisant tant bien que mal les noms gravés à la va vite dans le bois. Parcourant son rayonnage tant bien que mal, elle finit par tomber sur un des noms qui l’intriguait. Gravé un peu plus soigneusement, elle réussit à déchiffrer du bout des doigts le nom. Cobra. La trouvaille lui tira un sourire triste alors qu’elle saisissait les feuillets de la case. Se retournant, elle heurta le torse d’un inconnu et tomba piteusement sur les fesses.
« Pose ça gamine, ça ne te regarde pas. »
Misto arrêta net son mouvement. Cette voix … c’était celle du mage de poison. Resserrant sa poigne sur les documents, elle se releva face à lui.
« J’entends tes pensées gamine. Pose ça et va chercher ce truc qu’on en finisse. »
Le ton était exact mais pas l’aura ni ses paroles. La poigne de l’adolescente transforma les parchemins en feuilles aussi vieilles que chiffonnées. Elle inspira profondément et avança vers la voix, frissonnant brusquement quand elle sentit qu’elle passait « au travers » de l’image. L’adolescente arqua un sourcil.
Des archives vivantes. La fierté de l’état il me semble.
Curieuse, Misto saisit un autre dossier et la scène se renouvela. A la différence près que cette fois-ci, elle s’y attendait.
« Pourriez-vous repo… - Le dossier de Wyvern se trouve dans quelle partie des archives ? - … Adapte toi à ton interlocuteur pour voir ? - Est-ce que vous pourriez m’accompagner dans ma quête s’il vous plait ? - Mais certainement ma chère. » Je savais que ça marcherais. Avoue, tu n’en savais rien. Non, c’est vrai, mais j’ai toujours eu de la chance moi.
Galant, l’esprit tendit sa main à la jeune femme et l’entraina dans les rayonnages. La brune n’avait pas eu le temps de relever son nom mais était à peu près persuadée qu’il s’agissait d’un noble. Et pas de son temps. Cette franchise innocente n’existait pas dans ses souvenirs. L’autre possibilité, c’est que cette innocence l’ai conduit à finir assassiné pour diverse raison. C’est, plongée dans ses pensées, qu’elle se prit les pieds dans la marche et finit le nez parterre, perdant dans le même mouvement papier et esprit guide. Elle grommela, cherchant à tâtons les documents avant d’abandonner. Elle les avait perdus. Epoussetant ses vêtements, elle ne dut qu’à l’intervention de Runi de ne pas finir écrasée par une étagère.
« J’ai trouvé ! »
Le pas léger de l’esprit se rapprocha de la jeune femme alors que celle-ci refermait sa main sur celle du noble. Elle y sentit la texture douce du papier et remarqua le cachet de cire qu’il portait contrairement à ce qu’elle avait attrapé avant. Les affaires closes. Un sourire ironique naquît sur son visage alors qu’elle demandait à l’homme d’en faire la lecture. Elle fut stupéfaite d’entendre la voix féminine d’une nouvelle personne inconnue qui lui raconta en grande partie ce qu’elle savait déjà. A quelques exceptions près. Elle apprit la position actuelle de Wyvern et son origine. Une expérience qui avait mal tournée et qui avait été scellée pour limiter la casse. Notant mentalement la localisation, l’aigle réclama un nouveau dossier. Celui de la famille Shida. Le même schéma se reproduit. Elle écouta patiemment l’énoncée de ses ancêtres, de sa mère dont on ignorait le nom.
« Une rumeur prétendrait que feu Sans Nom Shida n’ai pas été l’enfant unique de Madame Shida. La recherche n’a jamais été menée à terme, faute de piste. » Un frère ou une sœur … ? Est-ce que vous… ?
La porte des lieux claqua et la lumière illumina la scène entre les esprits et la jeune fille alors qu’une voix s’élevait en sourdine par-dessus le fracas des pièces d’armures. Ils l’avaient trouvé. La diversion de Cobra avait été plus courte qu’elle ne l’aurait pensée. Délaissant les documents derrière elle, elle attrapa ses fleurets et se mit en garde.
« Attrapez la ! - Hors de mon chemin ! »
Le psaume de la première ligne fit tiquer Runi alors même que Misto s’élançait pour croiser le fer avec les soldats beaucoup trop proche à son goût. Brynjolf eut à peine le temps d’apparaitre pour tirer la jeune femme par la manche qu’un jet d’eau les souleva. Réagissant sur l’instant, il recréa le bouclier dôme et puisa dans les réserves de la jeune fille pour changer de forme. Ils traversèrent le plafond avant de retomber sous l’effet de la gravité. Sonnée, Misto ne réagit qu’à peine lorsqu’il la saisit pour fuir comme un dératé.
Réveille toi. Misto ! OH TETE DE PIOCHE , TU VAS BOUGER TON CUL OUI ?
La jeune femme grogna en sentant le fer qui lui chatouilla la jambe. Un des soldats patrouillant dans les couloirs avait du lever son arme suffisamment haut et … L’esprit se volatilisa, lâchant tout net la jeune fille qui se mangea lamentablement le sol. Se relevant difficilement, elle remarqua les âmes agglutinée autour d’elle et soupira.
« Je suis encerclée c’est ça ? - Rendez-vous. »
Un nouveau soupir franchit ses lèvres alors qu’elle saisissait la première lame qu’elle avait sentie. Un rire amusé s’échappa de la gorge de l’adolescente alors qu’elle levait ses yeux aveugles vers la source de l’ordre. Concentrant son pouvoir, elle changea d’apparence sous leur yeux et invoqua le blizzard le plus puissant qu’elle est jamais eu. La meute s’invita tranquillement dans la danse, repoussant joyeusement la menace en savourant son sang et sa souffrance alors que Misto s’élançait droit devant elle, lame en avant. Elle ne croisa personne et quitta le blizzard sans encombre supplémentaire, révoquant sa seconde magie alors que le sort se consumait dans son dos. Runi et Asulf se matérialisèrent et l’attrapèrent par les poignets avant de s’élancer. La sortie se trouvait à l’autre bout de la forteresse, il devait impérativement la rejoindre ou s’en créer une pour quitter les lieux. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Un nouveau jet d’eau traversa le couloir, les propulsant contre le large mur de pierre et les faisant passer à travers l’une des rares fenêtres de l’édifice. Les trois compères s’écroulèrent dans la neige, trempés jusqu’aux os. Mais déjà, Runolf saisissait la jeune fille par la taille et la chargeait sur son épaule. Empruntant les traits de Cubélios, Radulf leur fit quitter le sol et s’arrangea pour se placer dans l’axe du soleil levant. Epuisée et secouée, Misto se laissa aller contre l’épaule de l’esprit qui avait emprunté les traits de Cobra pour l’occasion. Ils étaient enfin sauvés.
*
Quand ils se posèrent à nouveau, il faisait nuit noire à Iceberg. Une nuit glaciale et sans étoile ou le seul bruit qui perturbait leur bivouac était celui crépitant du feu. Les alentours étaient vide de végétation et entièrement recouverts par de la neige fraiche. Les esprits avaient établi leur repos dans un endroit plutôt curieux, un rocher qui s’élevait vers le ciel et offrait donc un abri idéal en temps douteux. Ils y avaient allongé la jeune fille épuisée, la laissant dormir paisiblement alors que l’un de partait chasser pour elle. Une routine bien rodée, ou chacun trouvait une place qui lui convenait, aussi bien Brynjolf en dormant contre sa maitresse qu’Osulf en gardant un œil sur le feu. Un bivouac paisible où la seule chose étrange fut la manière choisit par Misto pour sortir de son sommeil. Sautant sur ses pieds, elle sortit, fleuret à la main et garde prête à être modifiée.
« Calme toi, nous sommes hors de danger. »
L’adolescente resta sans bouger, la main crispée sur la poignée de son arme alors qu’elle dévisageait chacune des âmes présentes. Runolf avait raison, il n’y avait qu’eux. Elle se laissa tomber à genoux, apaisée par cette constatation. La jeune fille laissa échapper un grognement et rengaina son arme, constatant avec surprise que le sort qui lui voilait la vue avait été levé. Elle tendit machinalement la main vers le feu, bien trop heureuse de pouvoir associer une vision à ses sensations.
« Doucement, tu vas te faire mal. »
Misto cligna des yeux en sentant la peau de sa main s’étirer douloureusement et compris ce que Runolf voulait dire. Ils avait sans doute eu un autre accrochage pendant qu’elle dormait. Retournant la paume blessée, elle remarqua une lueur bleutée et inconnue, dessinant dans un entrelacement de rune le mot Traque et Signal. L’adolescente soupira et leva la tête vers la lune scintillante et esquissa un demi sourire. Un pisteur. Pauvre pisteur. Les esprits de la jeune femme apparurent un à un devant le feu, répondant à l’appel mental qu’elle leur avait adressé et s’assirent en rond autour des flammes. Tous ainsi réunissent, ils l’observèrent alors qu’elle se mettait debout et saisissait son arme pleine de sang animal dans les mains de Runi.
« Je te vois Sans Nom. - Permet moi d’en douter. »
Un mouvement vif attira l’attention de Misto sans qu’elle n’ait le temps de réagir pour y échapper. Le projectile lui entailla méchamment le bras, tirant un grognement à Runolf. L’aigle ferma les yeux et se concentra sur ses alentours. Il ne mentait pas, elle ne le voyait pas.
Magie de dissimulation et de pistage ? Touché. Fais attention à tes arrières. L’idéal se serait de pouvoir le voir et de tous l’attraper en même temps mais … Illusion ? Ça ne perturbera son sort que peu de temps. Requiem. On n’a pas d’autre choix.
Un second projectile passa à moins d’un centimètre de la joue de la mage, ce qui la poussa à faire taire ses réflexions et à agir. Elle eut moins de mal à se transformer, comme si l’urgence lui procurait l’énergie qu’elle devrait utiliser au compte-goutte pour se sortir de ses ennuis. Elle regrettait que Cobra soit parti mais il avait d’autre priorité et elle les comprenait. Elle réagit à peine quand elle sentit la pointe d’une arme contre son cou, esquissant juste un sourire. Elle attrapa l’épée et la repoussa en levant le pied mais ne croisa que du vent. Elle resta suspendue dans son mouvement, l’arme privée de propriétaire en main avant de pivoter en remarquant un déplacement d’air suspect. Elle para proprement le projectile et se remit en garde, déployant ses loups dans un second mouvement. Misto recula de deux pas et réfléchit à nouveau, laissant les loups se guider à leur odorat. Le voir pour tous l’attraper. Son sourire disparut. Elle n’avait pas une minute à perdre. Cinq minutes et pas une de plus avant de se retrouver privée de magie. Ce qui signifierait échec. Et elle ne pouvait pas se le permettre.
Je ne tomberais pas aujourd’hui.
Elle tendit sa main pistée devant elle et murmura son invocation. La tempête de neige surprit les loups tout autant que le mage qui s’amusait à les esquiver. Il apparut momentanément sous les yeux de tous, sonnant le signal que les loups attendaient. Mais, s’ils bondirent bien tous sur l’image qu’ils avaient vu, aucun d’eux ne l’attrapa. Misto resserra sa main sur la garde de l’épée, les yeux plissés, scrutant la tempête. Elle entendit vaguement les grognements et les aboiements furieux des loups mais se désintéressa d’eux pour chercher un endroit où la neige ne tombait pas. Deux minutes étaient déjà passées. Plus que trois pour le trouver. L’adolescente se mit à chercher fébrilement, resserrant un peu plus son étreinte sur le manche. La douleur de sa main semblait l’aider à maintenir sa conscience éveillée alors qu’elle sentait roder près d’elle le spectre du sommeil.
Un éclat métallique la fit faire un pas de côté et elle s’élança dans la direction d’où elle venait, épaule en avant, arme prête à tomber sur le pisteur. Elle modifia sa trajectoire en voyant ses traces et commença à le traquer avec une lenteur prudente. Plus que deux minutes. Elle arriva à la fin des traces de pas sans rien avoir trouvé mais avec la drôle d’impression d’avoir raté quelque chose. Elle fut tentée de rebrousser chemin lorsqu’elle remarqua un monticule à l’aspect douteux. Misto s’approcha à pas lent, tournant volontairement autour pour gagner un peu de temps avant de se retourner et de planter son arme dedans. Le monticule poussa un cri et la jeune femme recula alors que les loups surgissaient de toute part. Le pisteur surgit, tirant sa propre épée de sa cuisse et répliqua, tranchant le premier esprit qui s’approchait. Plus qu’une minute. Misto inspira à plein poumon et entama Hell Song. L’homme, qui se battait comme un beau diable pour sauver sa peau, posa les deux mains sur ses oreilles et abandonna la velléité combattante au profit de sa survie. Il fut envahi par les loups alors que Misto se rapprochait. Elle attrapa l’épée et, révoquant toute chose magique, en abattit le tranchant sur son cou. Sa tête roula au loin, laissant la jeune femme tomber à genoux sur le sol près du cadavre. Mâchoire serrée, elle posa la main sur le corps encore chaud et inspira un grand coup. Elle se mit à chanter. Brièvement parce qu’elle devait repartir mais elle mit tout son cœur, s’excusant muettement en rendant au mort un dernier hommage. La brune se releva, inspirant douloureusement et laissa Osulf apparaitre. Montant sur le dos de l’oiseau, elle désigna l’horizon devant elle.
« Rentrons chez nous, nous avons assez fait de dégâts comme ça. »