Chaud... j'avais si chaud! Pourquoi est-ce que je m'étais réveillé en sueurs? D'ailleurs, pourquoi est-ce que je passe mon temps dans cette baraque? J'ouvris les yeux, il faisait si clair dans cette pièce même avec un rideau. J'allais me retourner, mais quelque chose était dans le lit. Je fronçai les sourcils, me tranchai l'avant-bras avec ma bague, au cas où, et arrachai le drap au lit en pointant ma lame en direction de la masse mouvante et bouillante.C'était... C'était... c'était les yeux écarquillés, le coeur battant, le corps en sueurs froides que je m'exclamais:
-FRED?!?!
-Hm?
La femme se retourna, un sourire aux lèvres, l'allure endormie. Elle avait l'air si bien. Bordel, qu'est-ce qui s'était passé hier soir? Avais-je bu? Non... M'avait-elle droguée? Non plus étant donné que je ne l'avais pas vue. Comment... pourquoi?! Ma lame retomba parterre dans une flaque et je soupirai tout en continuant d'avoir l'air abasourdi. Elle bailla, s'assied dans le lit et m'expliqua:
-J'étais dans le coin et je n'avais nulle part où dormir. Je suis donc venue ici, mais tu étais déjà couché et je ne me suis pas gênée pour prendre place. T'en fais pas, il ne s'est rien passé...
Mes muscles se détendirent, la pression diminua d'un coup sec. Fred avait l'air légèrement déçue puisque son sourire s'était effacé, mais bon, je n'en avais rien à faire. Je lui répondais qu'elle ne devait plus recommencer ce qu'elle avait fait. Je trouvais cela déplacé et très gênant. Je découvris que c'était sa chaleur corporelle qui m'avait donné cette chaleur intense. Tiens donc, pourquoi ne pas baser mon entraînement là-dessus? Je lui tournai le dos, enfilai pantalon, bottes et manteau et mon bandeau. Elle se rendormit direct. Je quittai l'infirmerie et me rendis à la salle commune pour faire des pompes, des redressements assis et d'autres exercices d'échauffement pour me mettre dans l'émotion.
J'avais chaud, mon corps commençait à produire de la transpiration. Je devais créer quelque chose de nouveau à partir de ça... Comment m'inspirer? Quoi faire qui me serait utile? Tiens, pourquoi pas faire un truc qui ressemblerait à un piège? Je sais faire des grenades, pourquoi pas faire des mines? Je maîtrisais beaucoup plus ma magie qu'avant, alors la modeler comme je le voulais était beaucoup plus possible qu'avant. Je m'ouvris les veines et créai une sorte de crêpe avec un centre légèrement surélevé comme un dôme, là où j'allais contenir la substance «explosive». La crêpe servait pour coller la chose sur les surfaces comme j'arrivais à faire avec d'autre de mes techniques. Comment programmer la détonation et sur quoi la baser? Tiens, pourquoi pas la chaleur corporelle? La chaleur du corps humain se situe dans une portée courte de différence, ressemblante aussi à celle des animaux. Allez, essayons de modeler ma magie à ça... Je me réchauffai à nouveau avec des exercices, montant ma chaleur corporelle à son climax. Voilà le maximum qui pourrait être atteint. Pour le minimum, je devais certainement me les geler... J'ouvris le frigo et pris un sac de glace. J'avais beau le faire glisser sur ma peau, je n'avais pas l'impression d'avoir froid... Pourquoi pas faire ça...? Je le mis carrément dans mon pantalon pour être CERTAIN d'être refroidi.
Je grelotais carrément, j'avais froid, le frisson qui me parcourait le poil des bras, c'était affreux. Mais bon, qu'est-ce qu'on ferait pas pour être le plus grand? Hahaha, vous me direz, «bah voyons Senji, tu es déjà le plus grand d'entre tous!». Moi je vous répondrai: «On ne cesse jamais de grandir, microbe!». Bon, revenons à mon truc de mage bricoleur... Ouais, il faut dire que ça ne réussissait pas du premier coup, mais je finis par réussir à me faire exploser ma mine en plein visage tellement que ça fonctionnait bien... Brûlé à de nombreux endroits, Fred décida de jouer à l'infirmière, mais je la fuyais comme la peste à courir en abruti autour de la table du centre. Je lui répétais que mon corps était capable d'en prendre et qu'il allait se régénérer de ces blessures superficielles, mais elle ne voulait rien entendre. Je ne voulais pas qu'elle me touche... déjà qu'on avait dormi ensemble, je trouvais ça TRÈS malfaisant que de la ravoir tout proche comme ça... D'ailleurs, vous vous demandez ce qui s'est passé avec le sac de glaces? Bah, il a fondu, alors j'avais un méga cerne qui pouvait faire croire aux autres que je m'étais fait dessus... Finalement, ce fut la sorcière qui interrompit notre séance de chat et souris en nous disant que j'avais du boulot qui m'attendait, qu'il y avait des gens au potentiel compatible...
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