Sujet: Re: Faut il croire au destin? Jeu 18 Avr - 16:59
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Au grand soulagement de Nywell, le sort cessa enfin. Et comme elle l’avait pressentit, le Léviathan n’en était pas indemne. Elle se mordit la lèvre en le voyant tomber à genoux, son regard hargneux et sa voix défiante ne présageait rien de bon. Sa haine était presque palpable dans l’air tant elle était féroce. La mage aux cheveux d’argents était affligée, partagée entre la fureur qu’elle voulait déchainer sur sa petite sœur pour avoir commis une telle intrusion dans l’intimité d’autrui, et l’empathie. Elle était sincèrement désolée du sort du colosse, aurait-elle été à sa place qu’elle aurait réagit de la même manière. Elle se sentait elle aussi en colère, d’avoir assisté à une injustice sans rien faire, de voir que sa propre sœur en était l’auteure et… Il y avait déjà une personne consumée par la rancœur dans cette pièce, une seconde n’ajouterait rien de positif. Elle vit Misto s’avancer une larme à l’œil, elle avait envie de la rabrouer, de lui dire que pleurer maintenant d’avoir fait du mal à un autre était hypocrite… Pour la première fois depuis longtemps, elle était amère. Sa cadette lui intima d’un regard de ne pas intervenir, Nywell était effarée ! Mais pour qui cette adolescente de 16 ans se prenait-elle ? Il lui fallu une énorme dose de sang-froid pour contenir sa rage, elle en tremblait tellement elle était abasourdie par tant de culot. Puis vint la scénette des excuses, l’ainée faillit s’étrangler à plusieurs reprises en voyant sa cadette demander l’absolution de ses pêchés. Tout ce qu’elle voyait, elle pouvait le résumer ainsi dans ses pensées : « Ouh regardez-moi, la pauvre petite brunette toute mimi, larmoyante de remords, qui cherche à être prise en pitié. Avec mes petits louveteaux, mes seuls amis, je suis une pauvre ado paumée qui n’a jamais rien eut ! Regarde, je joue les grandes dames, j’assume mes actes, venge toi, je rajoute quelques larmes, tu vaux mieux que ça hein ! Dis j’ai que 16 ans, on oublie tout ? On devient copain ? Ouais trop bien ! » Inutile de préciser que Nywell était furibonde ! Elle s’était nerveusement rongée les ongles durant toute la scène. Dans un bruit sec, elle en cassa même un, le doigt légèrement sanguinolent, elle patienta difficilement jusqu’à ce que Misto rabroue son loup, puis elle fit un pas en avant et se planta devant elle. Tremblante de colère et les yeux emplit de déception, elle leva le bras. Elle administra à Misto une gifle cinglante qui retentit dans toute la pièce, imprimant durablement une giroflée à cinq doigts sur la joue de sa sœur. Devant l’allure soudainement menaçante d’Henning, la voix de Nywell prévint avec autorité :
« Tu bouges une oreille et je te jure que je transforme en manteau ! » Elle saisit ensuite Misto par les épaules et la secoua pour la sortir de sa torpeur, sa voix, ferme, et aigüe sous le coup de l’émotion, résonna à nouveau :
« Ne refais plus jamais ça tu m’entends ! Je t’interdis, je dis bien, je t’interdis d’utiliser ce sort sur un membre de la guilde ! Depuis quand est-ce qu’on blesse les membres de sa famille de façon aussi éhonté ! Honte ! C’est le mot ! De ma vie, jamais je n’ai été aussi déçue ! Par toi en plus ! Je peux te garantir que ça fait mal ! »
Bien sûr que Nywell aurait put faire preuve de clémence, mais elle était furieuse ! Il fallait la comprendre, sa profonde affection pour Misto avait brouillé son jugement. Plus on aime quelqu’un, plus violentes sont les disputes, et si sa réaction paraissait disproportionnée, c’était tout simplement que Misto était sa sœur adoptive, sa seule famille. Il n’y avait aucun lien de sang entre les deux orphelines, mais Nywell se saignerait aux quatre veines pour sa cadette… Le Léviathan était la cause de leur première véritable altercation. Elle n’insista pas plus et laissa à Misto le soin de réfléchir sur les conséquences de ses actes. Se tournant vers le colosse à terre, elle soupira et baissa la tête, elle s’y reprit à deux fois, une certaine tristesse résonnant dans sa voix :
« Je… Je suis sincèrement désolée. Elle n’avait pas idée, elle voulait juste aider à sa manière… Je suis navrée, cela n’aurait certainement pas dû se passer comme ça. J’espère que vous pourrez lui pardonner un jour… »
Disant cela, elle s’approcha doucement de l’immense silhouette et de son imposant trident planté au sol. Comme si elle s’approchait d’un fauve blessé, l’homme atteint dans sa fierté, meurtrit son intimité pouvait se révéler dangereux. Pas à pas, elle arriva à sa hauteur, elle lui tendit la main pour l’aider à se relever et ponctua avec empathie :
« Encore désolée, si je peux faire quoi que ce soit… »
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Ven 19 Avr - 18:54
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L’albinos entama sa relaxation, ce fut d’une oreille distraite qu’il accueillit les premiers mots de la musicienne. Il ne savait quel crédit attribuer à ses paroles aussi fit-il mine de n’avoir rien entendu, plongé dans sa méditation sur son sort. Plongé dans le noir aussi bien physiquement que moralement, il ne pensait pas être en état de répondre correctement. Il examinait à la lueur de cette première altercation sa situation, avait-il réellement sa place en ce lieu? Il ne reconnaissait en rien l’insouciance euphorique que décrivait Calixte lorsqu’elle lui avait parlé de ces guildes, ces rassemblements de mages, ces familles comme celle qu’ils avaient formée à Enca réuniues autour d’un même objectif. Avait-il fait erreur en choisissant de couper la poire en deux, aurait-il dû directement se rendre au palier d’une guilde dite légale pour y trouver sa place, ou n’était-il juste pas fait pour vivre en communauté avec des mages? Il avait assez de printemps à son compte pour savoir que les débuts étaient toujours les plus difficiles et qu’il ferait mieux de tenir le coup, de prendre le temps de découvrir cette nouvelle opportunité dans sa vie, mais ce mur violent était entré directement en collision avec sa détermination. Concilier passé et avenir, d’un côté il tenait aux derniers mots qu’elle lui avait adressé, de l’autre il leurs vouait, à toutes et à tous, une rancœur bien trop profonde pour être effacée comme si de rien n’était. Le Léviathan tendit l’oreille, la respiration de la jeune fille avait rejoint la sienne dans un silence de mort, poussant le corsaire à ouvrir son œil perçant pour l’observer.
Elle s’était courbée devant lui en signe de respect. Il ne sut comment réagir, il n’en n’avait de toute manière pas la force, il se contenta de la fixer en tout et pour tout, lueur fugace au fin fond de l’iris, pensées troublées derrière la pupille. Il ne pouvait croire en elle et surtout pas suite à cet évènement, il était persuadé qu’elle mentait, il y eut cependant une chose qu’il ne put lui retirer, ce fut sa jeunesse. Pour cette seule et unique raison, il crut en cet unique et seul mot, Pardon. Il nia, il refoula cette pitié à laquelle lui-même n’avait pas eu droit mais quoi qu’il en dît, il fut touché. Il n’en laissa rien paraitre et puis ce sentiment ne fut qu’éphémère bien qu’il jouât un rôle dans le calme retrouvé du colosse. Toujours en position de faiblesse, il redevint l’antimage aigri à la suite des propos de Misto. Se venger? C’était bien mal connaître Wilfried que d’espérer solutionner le problème aussi simplement, s’il se vengeait, ce ne serait pas par la miséricorde de son bourreau mais par une plat glacial réfléchi et mûr, de sorte à frapper efficacement. Reculer pour mieux sauter. Henning intervint d’une réplique si peu perspicace qu’il déçut le corsaire, il avait cadré cet être comme sage, sûrement grâce à son aura de sang-froid. A chacun son bagage…
Un claquement retentit brisant le calme, si sec, si net qu’il parcourut l’esprit du Léviathan, le sortant de son état de choc. L’albinos releva vivement le chef sans pouvoir retenir sa surprise qu’il effaça le plus rapidement qu’il put. La grande sœur était intervenue, sa rigidité comme sa fermeté étaient étonnantes, il ne s’attendait vraiment la voir intervenir et tentait de comprendre son action. Serait-elle furieuse de constater que sa cadette s’agenouille devant lui? Ses propos ramenèrent le Léviathan sur terre, elle prenait parti pour lui, chose qu’il avait du mal à digérer. Elle ne pouvait pas décemment prendre sa défense, lui, parfait inconnu et provoquer ce malaise chez sa jeune sœur. Le jeune homme reconnut alors là l’affection d’une frangine protectrice, il se reprocha de ne l’avoir réalisé plus tôt, c’était pourtant d’une évidence flagrante.
Femme : Je… Je suis sincèrement désolée. Elle n’avait pas idée, elle voulait juste aider à sa manière… Je suis navrée, cela n’aurait certainement pas dû se passer comme ça. J’espère que vous pourrez lui pardonner un jour…
Le colosse mit un certain temps à enregistrer qu’elle s’adressait à lui et à retourner ces phrases dans tous les sens, cherchant une ruse, un sous-entendu, une fourberie qu’il n’aurait pas cerné. Rien, il ne décela absolument rien de tout cela dans les propos de la demoiselle. Il ne parvenait plus à discerner le vrai du faux, elles auraient très bien pu mener cette mise en scène aussi bien écrite qu’une symphonie dans le simple but de le rapprocher de l’une au dépend de l’autre. S’il y avait bien une chose dont il était sûr, c’est qu’il ne fallait jamais douter de la complicité de deux sœurs ou frères, même si l’un d’eux vous aide lors d’une discorde. Elle lui tendit alors une main salvatrice. Famille. Un écho persistant dans l’esprit du marin, quelque part, Calixte n’avait pas eu tort, ils formaient à leur manière une famille. Anubis geignit à son genou, grattant sa jambe comme pour s’assurer que son maître allait bien. Il n’était toutefois pas prêt à en faire partie, il refusa donc cette aide, prit appui sur son trident et se releva de tout son long. Il devait paraître là le parfait cliché du mâle fier refusant toute aide, le macho se suffisant à lui-même avec une chope de rhum et peut-être bien qu’il y avait du vrai là-dedans, mais il était avant tout un père dont le rôle l’avait quitté trop vite et qui s’était préparé à être le soutien et non le soutenu. Enfanter est un acte qui provoque en vous une maturité dont personne ne se serait doutée, il vous transporte au-delà du monde des simples adultes et Wilfried se fichait de savoir de quoi il avait l’air en ce moment-même.
Wilfried, calme : Ca ira, merci. Je n’ai besoin de rien.
Rien qu’on puisse lui apporter pour être plus précis, à moins de maitriser une magie de résurrection, s’il existait une magie si diabolique. Il passa la main sur son épaule, comme s’il venait de recevoir un coup, mais il cherchait simplement ses mots tandis que son petit compagnon poilu remontait prendre sa place sur ladite épaule du colosse. Il vit les larmes que Misto avait laissé couler et tourna la tête en direction de sa protectrice, ayant perdu goût à tout jeu de pourparlers élégants.
Wilfried, à mi-voix : Tu t’es vraiment liée de fraternité à cette gosse, fais gaffe à ne pas la perdre.
Il n’était ni menaçant, ni bienveillant, simplement cette horreur de passé qui lui était remonté au nez comme une nausée, le poussant à faire naturellement ce genre de remarque. Il était vraiment surpris, pour lui il n’était pas possible d’égaler les liens d’une famille au sein d’un simple groupe d’amis, pire, de collègues. Il ne se voyait pas traiter cette jeune Misto comme il aurait traité Gareth, c’était tout bonnement inimaginable pour le Léviathan. Mais il tergiversait, il avait là l’occasion d’être enfin tranquille et il ferait mieux de ne pas se perdre. Il avait bien compris qu’il s’adressait donc à des sortes de supérieurs hiérarchiques dans cette drôle d’organisation où l’ancienneté jouait un rôle crucial.
Wilfried, entêté : Je ne sais pas ce que vous attendiez de moi, mais je ne suis pas venu ici pour me faire des amis. J’ai besoin d’argent, je travaillerai efficacement de sorte à ne pas entacher la réputation de votre guilde. Et si ma façon de voir les choses dérange, démerdez-vous avec votre maître pour me faire virer.
Il n'avait pas avancé d'un pouce, le malheureux. Il était débrouillard et saurait trouver du travail ailleurs si besoin, il envisageait déjà de le faire à vrai dire. Il aurait pu s’excuser, mais cela ne lui ressemblait pas, non, Wilfried n’était pas désolé, il assumait ce qui arrivait de A à Z. Il feinta un nouveau sourire monstre, orgueilleux et posa son index collé à son majeur sur sa tempe avant de déplier le bras en guise de salut marin. Puis, il quitta le bureau, du moins, s’il en était autorisé. Quelque chose lui disait que ce n’était pas encore terminé, mais peut-être avait-il tort. Il s’en sortait presque trop bien, enfin, il en donnait l’air, refoulant ce choc émotionnel au fin fond de lui mais cherchant déjà comment l’extérioriser une fois à l’abri de regards indiscrets.
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Mer 24 Avr - 16:15
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Nywell ne savait plus que faire, le Leviathan s’était relevé seul, drapé dans sa fierté, avec l’orgueil pour force motrice, il semblait aussi imperméable que la coque d’un navire qui battait les flots. La jeune fille se demanda mentalement si cet homme pétrit d’égo arrivait un jour à s’ouvrir. Il avait refusé son aide, sans doute par habitude, il donnait l’impression d’être solide comme un roc, toujours debout et droit malgré les vents et marées. Sa voix s‘exprima avec calme :
Ca ira, merci. Je n’ai besoin de rien.
Redressé et se tenant droit comme un piquet, le colosse avait quelque chose d’impressionnant, le surnom du mastodonte des mers lui allait comme un gant. Elle l’observa effectuer un rond d’épaule afin de remettre en place sa musculature érodée par le sort de Misto. Elle nota le petit animal qu’elle avait délibérément ignoré jusqu’à présent, ainsi il avait un cœur capable de s’attacher à un autre être vivant. Puis, sur un ton assez difficile à cerner, il souffla à demi-mot :
Tu t’es vraiment liée de fraternité à cette gosse, fais gaffe à ne pas la perdre. Nywell, qui ne savait véritablement pas comment interpréter cette remarque se para d’un air soupçonneux. Qu’entendait-il par là ? Sa voix retentit de nouveau :
Je ne sais pas ce que vous attendiez de moi, mais je ne suis pas venu ici pour me faire des amis. J’ai besoin d’argent, je travaillerai efficacement de sorte à ne pas entacher la réputation de votre guilde. Et si ma façon de voir les choses dérange, démerdez-vous avec votre maître pour me faire virer. La jeune femme soupira, l’entêtement de son interlocuteur aurait eut raison d’une mule. Ayant l’impression de se heurter à un mur, elle abaissa les yeux, ne sachant vraiment que faire. Elle fixa Misto, une soudaine culpabilité l’envahit, elle n’aurait pas dû la gifler… Prise de remords elle ne fit pas attention au Léviathan qui tentait de s’éclipser, elle se retourna juste à temps pour le voir saluer comme un officier de marine. Puis, sans demander son reste il franchit le seuil de la porte. D’un pas décidé, elle le suivit et une fois dans le couloir l’interpella avec une voix ferme, mais polie :
« Je n’en ai pas encore fini avec toi. En ce qui concerne ta première remarque, celui qui touche à un seul cheveu de ma sœur, je serais capable de le tuer. Elle m’est précieuse, je ne laisserais rien lui arriver. »
Le discours de la jeune femme aux fils d’argents passait pour extrêmement plausible, du fait de ses compétences et de la détermination ancrée dans son regard. Elle avait retrouvé son assurance, cette fois-ci ses yeux semblaient percer la carapace de son interlocuteur. Elle poursuivit avec un ton plus évasif :
« En ce qui concerne la seconde partie de ta réplique, demande-toi une chose, une seule. Quel raison t’a poussé à nous rejoindre ? Dans ta réponse tu trouveras la force d’aller de l’avant. Tout le monde porte un fardeau Léviathan, moi y comprit, lorsque j’ai fui mon passé, une vérité m’a frappé. Je me suis rendue compte que si la vie m’avait donné une deuxième chance, je n’avais pas donné de seconde chance à la vie… Dorénavant, tu es libre d’aller et venir à ta guise, si tu souhaites quitter la guilde, il te suffit de me le demander. Le Master officieux de cette bande d’éclopés de la vie et de gueules cassées sentimentales, c’est moi, Nywell Yutani… »
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Jeu 25 Avr - 14:46
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Le loup de mer continua sa petite marche insolente malgré la première réponse de la demoiselle derrière lui, il n’éprouvait là aucun remord et ces mots le confortèrent dans son état. Non seulement cet étonnant constat de fraternité se révélait vrai, mais on dénotait là un lien solide qui fit remonter la théorie de la scénette complotée à l’esprit du Léviathan. Le tout est de savoir si elles me veulent comme ami ou comme sous-fifre, pensa le corsaire. De par leur statut de mage, la réponse semblait évident aux yeux de l’albinos retint un sourire méprisant. La manipulation n’était pas de mise sur une personne si solide et secrète que lui bien qu’il fût conscient qu’il y avait toujours des ficelles qui lui échappaient. Le ton de la jeune femme changea vers la fin de sa phrase provoquant une réaction chez son interlocuteur qui s’arrêta. Elle avait quelque chose à ajouter, quelque chose d’important, n’importe qui l’aurait deviné. Le pirate se retourna et soutint son regard pénétrant, deux yeux contre un, deux yeux qui semblaient lire toute son âme de cette seule fenêtre par laquelle on pouvait l’apercevoir. Wilfried n’aurait jamais la bêtise de se prétendre pur, loin de là, écorché de toute part par les autres hommes il avait perdu toute naïveté optimiste de petit enfant, mais quoi qu’on en dise et quoi qu’il en laisse percevoir, il n’avait pas perdu la foi ; c’est bien cela qui lui permit de lever les yeux face à cette charismatique personnalité sans se juger inférieur.
Nywell : En ce qui concerne la seconde partie de ta réplique, demande-toi une chose, une seule. Quelle raison t’a poussé à nous rejoindre ? Dans ta réponse tu trouveras la force d’aller de l’avant. Tout le monde porte un fardeau Léviathan, moi y compris, lorsque j’ai fui mon passé, une vérité m’a frappé. Je me suis rendue compte que si la vie m’avait donné une deuxième chance, je n’avais pas donné de seconde chance à la vie… Dorénavant, tu es libre d’aller et venir à ta guise, si tu souhaites quitter la guilde, il te suffit de me le demander. Le Master officieux de cette bande d’éclopés de la vie et de gueules cassées sentimentales, c’est moi, Nywell Yutani…
C’était beaucoup de cartes posées sur la table, elle était loin d’être stupide et avait su jouer les bonnes pour éviter une catastrophe. Calixte, il était là pour Calixte, n’argent n’était qu’un prétexte, il aurait pu le trouver ailleurs, il aurait pu tout simplement reprendre une vie de marin. C’est probablement ce qu’il aurait fait d’ailleurs s’il n’avait pas été aussi dévoué à la mort. Les mots de la dénommée Nywell résonnèrent encore et encore, c’était clair comme de l’eau de roche, elle avait trop bien joué et si l’orgueil Léviathan pensait avoir gagné la partie, il réalisa qu’elle était loin d’être terminée. Il inclina légèrement la tête en marque de respect se rappelant de sa première impression sur cette chevelure d’argent.
Wilfried, mimant une révérence : Maître.
Il gagnait du temps, cherchait sa réponse, ses mots devaient convenir à la perfection, c’était tout ou rien. Sa défunte femme lui avait demandé de trouver une famille en eux mais tant d’incompatibilité le poussait à croire qu’il s’agissait là d’une utopie. Baisser les bras trop rapidement ne lui ressemblait pas, il se battrait avec mauvaise volonté contre ses préjugés, il en avait sincèrement l’intention, mais les signes l’orientaient vers un échec si net qu’il semblait que le Léviathan voulût vaincre Béhémot. Après tout pourquoi pas? Combien de fois avait-il rêvé d’entendre Papa c’est le plus fort de la Terre. N’était-il pas à la hauteur?
Wilfried : Je donnerai donc une deuxième chance à mon destin. J’ai… Tué ma femme et mon enfant. A ta place je ne me ferais pas confiance. Wilfried : J’ai du chemin à parcourir avant d’avoir le même état d’esprit que vous, mais j’ai besoin de ce job. J’aurais pu choisir n’importe quelle autre guilde, ça n’aurait rien changé à ma… misanthropie. Et puis merde, c’est trop dur de parler le bourge. Wilfried : C’est pas contre vous, j’aime personne en fait, c’est pas plus complexe que ça. P’t’être que je m’y ferai avec le temps.
Qu’il l’assumât ou non, qu’il le réalisât ou pas, c’était pour cette seule et unique raison qu’il était ici désormais. Il cherchait un foyer, une famille, des bras grands ouverts pour l’accueillir quand il reviendrait de mission. Parviendrait-il à cette nouvelle vie, il ne saurait dire, mais il devait essayer, pour Calixte, pour Gareth. S’il ne trouvait pas le repos en cette nouvelle vie, alors il cherchera un objectif à suivre, un but à sa vie plus important que de tenter vainement de se faire des amis. Il y avait des tonnes d’opportunités qui s’offraient à lui dans ce vaste monde, il lui suffirait d’en saisir une.
Wilfried : Je f’rai des efforts. Je reste avec vous. Mais je suis pas d’ici, Fiore je connais pas, vos habitudes sont très différentes de là d’où je viens. A Minstrel, on voit les choses différemment. Faut que je m’habitue. La magie, j’aime pas ça, mais à c’qui parait, ici, je suis un mage. Du coup, pour le boulot, une guilde c’est top, même si je me sens pas particulièrement bien entouré de tous ces simili-martiens à la graisse de cabestan…
Il sourit, ludique, c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher de mépriser ces manieurs de sortilèges, il devait cependant prouver sa bonne volonté, il ne tenait pas à ce qu’elle crût qu’il lui avait menti en assurant faire des efforts.
Wilfried : Mais vous avez le mérite d’être intrigants et intéressants, je l’admets, vos liens semblent rivaliser avec ceux d’une famille.
Bien sûr, il était trop présomptueux pour qu’on lui arrache quelconque excuses, mais il espérait qu’on comprenne la difficulté à laquelle il devait faire face et les moyens qu’il mobiliserait pour la surmonter. Il était bien connu que le côté officieux était réservé aux privilégiés et l’égo de Wilfried s’était senti flatté d’une telle présentation, il avait donc fait une concession, il avait en quelque sorte brisé sa règle d’or pour cette forte personnalité. Mais c’était déjà beaucoup et de peur d’en révéler plus qu’il n’en était nécessaire sur lui, il se tut. Il resta là pour s’assurer que son message était bien interprété puis il ne tarda pas à quitter les lieux. Il avait du pain sur la planche et n’espérait pas devoir prouver ses capacités à cette maîtresse officieuse des lieux, pas encore, il n’était pas prêt pour ça.
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Ven 3 Mai - 15:54
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Nywell sentit que ses paroles avaient fait mouche, elle fut néanmoins surprise que ce monstre d’orgueil daigne la gratifier d’une révérence. « Maitre », ce simple mot résonna longuement dans sa tête, invectivant sa volonté de prendre la tête officielement de cette guilde qu’elle et Misto avait porté à bout de bras depuis un long moment maintenant. Tout deux pertubés, troublés par les mots de chacun, un court silence s’instaura, rompu par le Léviathan. Ses paroles semblaient biaisées, la jeune femme s’essaya à lire entre les lignes, il y a avait un air de non-dit qui flottait dans cette conversation. Elle ne sut pas tout décrypter mais qu’importe, au regard de la différence de niveau entre eux-deux, elle pouvait se permettre de passer outre les avertissements. Car si le Léviathan était bien mystérieux et capable de briser le sort de Misto, il n’avait encore pas eut l’occassion de se rendre compte que de tous les aigles, Nywell était la plus dangereuse. Derrière sa force tranquille et son empathie pour le géant, il y avait dans ce petit bout de femme, un volcan endormi. Elle se décida néanmoins à l’apaiser avec une certaine pointe de tendresse dans la voix et un petit rire délicat :
« Les goûts et les couleurs, il en faut pout tout en chacun ! Je ne te demande pas d’aimer les gens, juste de t’ouvrir un peu et d’aller de l’avant. Une décision que tu as apparement déjà prise de toi-même. Tu es le bienvenue ici, ne t’inquiète pas pour ton job, je suis sure que tu feras de l’excellent travail. Et nous ne sommes pas n’importe quelle guilde, tu t’en rendras vite compte…» Il y avait quelque chose de rafraichissant, de léger à parler avec Nywell. Elle ne jugeait pas, elle prenait le Leviathan comme il était, sans arrière pensées, sans projet pour lui, sans complot, sans ambitions aucune. Il n’était qu’une âme de plus qui s’ajouterait aux poids de ses responsabilités. La jeune femme avait décidé qu’il était finalement temps de donner aux autres afin d’apprendre à recevoir. Il reprit la parole, s’exprimant dans un vocabulaire qui lui correspondait plus, une simplicité non alambiquée, droit au but. Elle sourit en écoutant ses propos puis lui rétorqua tout en s’avançant plus près de lui :
« Nous sommes une famille. Avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Prend le temps de t’habituer à Fiore. Que tu le veuilles ou non, tu seras associé aux mages, du fait de tes pouvoirs. Prend ton mal en patience. »
Elle se tenait maintenant à un mètre de lui, bras croisés, le regard toujours ancré dans l’unique œil du Léviathan. Défiante, aussi arrogante que lui il y a peu, alors qu’elle le fixait, ses pupilles s’emplirent d’une vive lueur bleutée. L’atmosphère devient subitement lourde et chargée d’électricité, la foudre semblait émaner du corps de la jeune femme, crépitant dans les airs et parcourant sa peau. Ses cheveux ondulaient sous l’emprise de l’énergie qu’elle dégageait. Toujours aussi belle, elle inspirait cepandant une adversité coriace. Un sourire supérieur et satisfait sur les lèvres de lui rendre la monaie de sa pièce pour les avoir prit de haut auparavant, elle entonna avec un amusement non-dissimulé :
« Il est coutume de mettre à l’épreuve le potentiel des nouveaux arrivants. J’avoue être intriguée par tes capacités, il y a quelque chose de pas commode et de pas commun avec toi. Après ce qui vient de se passer, je t’accorde le choix. Montre moi l’étendue de tes compétences maintenant, une occassion de te passer les nerfs… Ou choisis une date qui te convient. Sache cepandant que tu n’y couperas pas. »
Elle accentua son sourire, elle venait de lui réveler qui elle était vraiment. La princesse de la foudre, l’aigle foudroyant, l’électrique jeune femme qui faisait tourner cette guilde avec l’aide de sa jeune sœur Misto. Et c’était avec une impatience visible qu’elle attendait sa réponse.
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Mar 7 Mai - 21:49
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Le démon des mers rodait, son esprit se faufilait, à l’image de la monstrueuse créature, il se camouflait au plus profonds des abysses maritimes, sa sombre silhouette invisible aux yeux de tous et pourtant bien présente, machinant ses prochaines apparitions spectaculaires. Il ne sortait pas souvent la tête de l’eau, mais lorsque c’était le cas, il s’assurait qu’un tsunami l’accompagne. Wilfried savait, il savait qu’aujourd’hui n’était pas le jour et saurait ne pas se montrer téméraire. Ce qu’il ne savait cependant pas, c’était comment interpréter les paroles de Nywell. La forme était si légère qu’on s’y laisserait prendre aisément, confortable comme un doux manteau, il n’y percevait ni sincérité ni mensonge, simples paroles passe-partout qui volaient allégrement au-delà de tout conflit pour atterrir un peu plus loin, trop loin pour que l’albinos en perçût la portée. Son ton changea par la suite, éclairant ainsi le corsaire sur ses intentions.
Nywell, face à lui : Nous sommes une famille. Avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Prends le temps de t’habituer à Fiore. Que tu le veuilles ou non, tu seras associé aux mages, du fait de tes pouvoirs. Prends ton mal en patience.
Elle démarra là un tour de force, un tour d’intimidation du règne magique. Son aura vibra dans l’air environnant, ses cheveux défièrent la reine gravité, ses yeux brillèrent d’une rigueur froide : sa force fut palpable au point que l’ogre en parut ridicule. Pour la seconde fois, on lui fit comprendre qu’il n’était qu’un pion ici, que son passé de guerrier ne changeait en rien sa situation, bien que cela se comprît plus aisément de la part de celle qui se targuait d’être sa supérieure hiérarchique. Le jeune homme se méfia, peut-être était-elle capable de pire encore que sa congénère, peut-être pouvait elle s’insinuer en lui de manière plus brutale encore. Il était psychologiquement prêt à une nouvelle claque, il ne baissa pas le regard, il avait croisé bien plus charismatique, bien plus intimidant au cours de sa courte vie. Du vent, il ne voyait dans cet étalage de puissance que du vent, de la menace ciblée auxquelles elle prenait un plaisir qu’elle ne dissimulait nullement. Elle perdit tout d’un coup tout charme, toute élégance aux yeux du Léviathan, comme si la voir en pleine action de magie lui avait coupé l’appétit, elle lui exposait cette partie d’elle qui la rendait inhumaine. Ayant retrouvé son sang froid à toute épreuve, le pirate ne dévia pas du regard défiant, autoritaire et asservissant de la demoiselle au parfum enivrant. En revanche, Anubis vit le sentiment de sécurité lui filer entre les pattes, le petit canidé fila avec dextérité entre les vêtements de son maître pour s’y cacher du mieux qu’il le pouvait, deux de ses queues restant visibles malgré tout et administrant une dose d’humour à la scène qui rassura l’homme dans ses positions.
Nywell, amusée : Il est coutume de mettre à l’épreuve le potentiel des nouveaux arrivants. J’avoue être intriguée par tes capacités, il y a quelque chose de pas commode et de pas commun avec toi. Après ce qui vient de se passer, je t’accorde le choix. Montre moi l’étendue de tes compétences maintenant, une occasion de te passer les nerfs… Ou choisis une date qui te convient. Sache cependant que tu n’y couperas pas.
Elle se moquait de lui, ouvertement, provocation et gratuité. La réponse de l’albinos était évidente, il n’avait pas caché son hostilité pour les mages mais il ne s’était pas non plus montré abruti jusqu’à présent, prévoir qu’il exigerait un délai n’avait rien de brillant. Intrigué par ses capacités, disait-elle, serait-elle en manque d’information? Bluffait-elle? Encore une fois, le vétéran se trouvait en terrain inconnu et ne pouvait juger dans un tel environnement. L’adaptation, compétence qui avait toujours fait ses preuves dans l’Histoire, manquait au nouveau-venu. Afin de bien montrer qu’il ne la craignait pas, il laissa le silence s’installer un temps avant de se tourner vers une fenêtre à sa droite. Il exposait ainsi son profil gauche, son profil borgne à la chevelure argentée qui ne pouvait alors plus rien lire dans son unique œil invisible. L’albinos avait eu le temps d’apprendre à quel point ce simple détail pouvait être perturbant pour certains de ses interlocuteurs.
Wilfried, ailleurs : C’est fou, votre manière de voir les choses ici. Je n’ai jamais vu cette façon de diriger un navire en pleine mer, ces concepts, cette philosophie de vie m’intriguent profondément.
Il eut une pensée furtive et mouillée pour sa famille puis se reconcentra. Tenir tête à Nywell, était-ce la meilleure des solutions? Son esprit avait rapidement analysé la situation et son choix fut fait bien rapidement, un compromis qui lui semblait être efficace. Cette option, quoique risquée, n’entachait aucun de ses principes, le jeune marin savait qu'il devait cultiver sa dose de danger, saisir l'opportunité du pari posé. Il se répéta alors ce dicton qu'il avait appris sur les vastes océans. Si vous voulez aller sur la mer, sans aucun risque de chavirer, alors, n'achetez pas un bateau : achetez une île ! Sans fioriture aucune, il conclut sur ces dernières paroles.
Wilfried, assuré : Un mois. Je ne serai pas une déception, parole de marin.
Puis il quitta les lieux sans plus attendre. Adresser une telle promesse à un être appartenant au sexe féminin avait quelque chose d’ironique qu’il était probablement le seul à saisir. Il ne savait pas trop ce qu’elle attendait de lui, l’albinos n’était pas dupe, vaincre un maitre de guilde en combat magique loyal n’était pas, et en serait probablement jamais, de son ressort. Il aurait des talents à exposer, des capacités à faire rayonner, mais il s’agirait d’une nouvelle humiliation et rien d’autre; elle venait de lui demander de planifier son passage sous la guillotine. Cela ne plaisait guère une personne telle que le Léviathan d’exposer sorts contres sorts, pourtant il se jura d’être présent. Si son talent se trouvait abattu, soit, sa philosophie, elle, persisterait. Il avait un mois devant lui, un mois pour s’habituer à ce monde étrange qu’est Fiore, un mois pour s’entrainer dur, un mois pour pourrir la vie des mages et s’améliorer, un mois pour trouver un nouveau job. Il serait à la hauteur.
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Mar 21 Mai - 13:00
Invité
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Elle l’écouta avec patience, ce Léviathan venu des tréfonds de l’océan. Rien qu’à son ton, elle savait que l’affrontement n’aurait pas lieu en ce jour. Au fur et à mesure que les paroles découlaient, la tempête magique animée par ses émotions électriques perdit de son intensité. Le clame revint peu à peu, et Nywell redevint la charmante demoiselle polie et policée du début.
"Un mois. Je ne serai pas une déception, parole de marin. - C’est entendu ! Bon vent matelot !" conclu-t-elle gaiement accompagné d’une imitation de salut marin.
Il fila sans demander son reste, cela semblait être une composante qui le caractérisait. Il avait été fuyant tout au long de cet entretien, il était difficilement à blâmer. Misto avait fait des dégâts et son malaise envers les mages était palpable. Elle se retourna et entra de nouveau dans le bureau. Elle y trouva une Misto sagement restée en place, un peu amorphe et encore sous le choc de la douche froide que sa grande sœur lui avait infligé. Nywell s’accroupit à côté d’elle et la serra dans ses bras avec un instinct maternel protecteur. Posant délicatement la tête de sa cadette sur sa poitrine, elle passa sa main dans ses boucles brunes tout en murmurant d’une voix douce :
« Désolée petite sœur, je n’aurais pas dû te gifler. J’ai perdu mon sang-froid. Ce n’est pas de ta faute. Tu ne pouvais pas savoir. Je suis la seule responsable. En tant qu’aînée j’ai négligé l’un de mes devoirs, celui de t’éduquer. » Elle se mit à genoux, toujours en serrant Misto contre elle, et commença à se balancer d’avant en arrière. Elle espérait détendre sa cadette en la berçant, elle ne pouvait s’empêcher de l’embrasser frénétiquement sur le dessus du crâne. Elle bredouilla avec anxiété :
« Tu ne m’en veux pas hein ? Tu n’es pas en colère contre moi j’espère ? Je ne me le pardonnerais jamais si je te rendais triste ou si je te faisais du mal. Tu es tout ce qui compte à mes yeux… »
Spoiler:
Okay Misto, soit on arrête là, soit tu clos le RP. A toi de voir. Désolée de ce post court mais je reprend juste ^^.
Sujet: Re: Faut il croire au destin? Mer 22 Mai - 18:45
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Conscience ...
La jeune fille était totalement perdue dans ses pensées. Le plus douloureux pour elle n’avait pas été la claque de sœur mais le fait qu’elle est involontairement donné raison à Wilfried. Elle était un monstre. Rien d’autre qu’un stupide monstre qui se donnait des airs de grande fille pour se donner un semblant de bonne conscience. Le sang qui suintait dans sa main lui paraissait fade et dépourvu de sens. On ne saigne pas pour une blessure au cœur. Elle réagit à peine au sermon de Nywell. Son environnement avait disparu au même titre que les voix des loups qui tentaient de la réconforter.
- Désolée petite sœur, je n’aurais pas dû te gifler. J’ai perdu mon sang-froid. Ce n’est pas de ta faute. Tu ne pouvais pas savoir. Je suis la seule responsable. En tant qu’aînée j’ai négligé l’un de mes devoirs, celui de t’éduquer. - Je suis la principale fautive dans cette histoire, murmura-t-elle doucement.
Elle avait à peine bougé. Les oreilles ouvertes à sa tendre sœur qu’elle aimait tant alors que son esprit n’était pas là. Au lieu de voir ses mains, elle voyait le monstre qu’elle chassait. Un monstre qui revêtait peu à peu ses traits à elle. L’adolescente, qui pleurait à chaude larme pour Wilfried, n’arrivait plus à le faire pour elle-même. Elle se l’interdisait. Les mouvements de Nywell la firent émerger un peu sans pour autant réussir à vraiment la ramener.
- Comme si j’allais t’en vouloir. Tu es ce tout ce que j’ai Nywell…
Ses yeux se reposèrent sur sa main. L’image de Wyvern l’assaillit à nouveau, balayant sans aucune pitié le semblant de contenance que la brunette tentait de rassembler. Il n’était pas la cause du mal. Elle l’était. Son poing se serra alors qu’elle levait la tête. Son regard avait perdu l’étincelle de vie qu’il portait auparavant mais ce n’était rien. Le temps la ravivera surement.
- Promet moi que la prochaine fois tu m’arrêteras avant.
L’albinos posa son regard doux sur sa cadette qui s’était relevé pour la regarder en face.
- Utilise la foudre s’il le faut mais arrête moi.
Cette promesse était autant pour elle que pour les autres. Non. Elle se corrigea. C’était uniquement pour elle-même. Une nouvelle prière égoïste. Elle se mordit la lèvre puis soupira avant de s’étendre sur le plancher pour regarde le plafond abimé. Misto ressassa tous les mages de prestance qu’elle avait pu croiser puis ferma les yeux en soupirant. Son souhait le plus cher, à défaut de pouvoir les égaler un jour, restait de pouvoir les aider ou même les protéger si elle le pouvait.
- J’ai encore un long chemin à faire ...
Utopie. Mais c’est avec des rêves impossibles qu’on progresse plus vite. Et puis elle avait enfin compris une chose. Elle ne pouvait pas tout résoudre par la magie. Le temps et la normalité restait des facteurs majeurs pour une relation avec autrui…