Un nouveau matin se levait sur Magnoria. Aussitôt les premiers rayons de soleil en contact avec la douce peau, Erza Scarlett ouvrit grand les yeux. Doucement, elle émergea de son sommeil et s'étira. La Belle-au-Bois-Dormant regardait son appartement, désespérément vide et calme. De toutes façons, elle n'y faisait que dormir et se laver dans cet endroit, pourquoi le perturber? Erza alla à la salle d'eau, se doucha, se ré-équipa et après un coup de brosse, partit en direction de la guilde. Sur le chemin, comme à son accoutumée, elle toqua à la pâtisserie du quartier. Une femme lui ouvrit avec un grand sourire et après quelques banalités, lui donna un fraisier avec un gobelet de café. Le rouge aux joues, Erza dégusta son fraisier, entre-coupé de gorgées de la boisson sacrée. La voilà dans la rue de Fairy Tail quand tout à coup, des enfants pleurant se dirigeaient vers sa direction. Son fraisier finit, elle avala la dernière gorgée de café avant de le jeter droit dans une poubelle. La Reine des Fées ouvrit grand les bras pour réceptionner les enfants mais tous la snobèrent. Complètement abrutie par ce vent qu'elle venait de subir, Erza failli ne pas voir un dernier petit bonhomme, qui retenait difficilement ses larmes. Celui-ci s'arrêta au niveau d'Erza et la regarda avec ses yeux humides: "Ma... ma... Mademoiselle Scarlett! Ma ma... ma maman... elle..." bégayait-il en montrant une ruelle. Aussitôt, la Reine des Fées prit le gamin par la main et alla au niveau de la ruelle indiquée. Mettant un genoux au sol, elle dit calmement à l'enfant d'aller à Fairy Tail et d'attendre là-bas sa maman. Le petit se mit à courir, rassuré par la voix d'Erza, une voix qui résonnait et s'inscrivait dans l'esprit. Titania elle, se releva et se tourna vers la ruelle, de laquelle émanait des bruits de magie.

En uniforme, elle sauta sur les toits des maisons. Elle pu apercevoir tout une ribambelle de mages tirant vers la ruelle en contre-bas. Avant d'attaquer, elle adressa un regard à la ruelle en question; d'autres mages étaient là, une femme civile, sûrement la mère du petit et encore une autre personne, au sol, semblant protéger la femme. Erza crut d'ailleurs entendre ces mots: "Personne ne la touchera... personne..." émanant du blessé. Touchée par cette phrase, Titania toisa tous les mages, aussi nombreux soient-ils. Un bruit attira ceux sur le toit mais quand ils se retournèrent, ils ne virent que la foudre. En effet, l'Impératrice du Tonnerre était là, et une série d'éclair assomma tous les mages du toit. Alerté par les cris, les mages de la ruelle s'affolaient. Aussitôt qu'ils demandèrent ce qu'il se passait là-haut, Erza atterrit depuis le toit. Après des cris de surprise, quelques mages chargeaient Titania en gueulant: "Tu ne peux pas être si forte que ça!". Avec la plus grande neutralité, la Fée fit un simple mouvement de son bras armé, faisant s'abattre sur tous les attaquants des éclairs. Rôties, au sol mais bien vivants, ils ne pouvaient plus bouger, le moindre froissement de muscle leurs déclenchaient des douleurs vives, les faisant gémir comme des chochottes. Les autres mages toujours d'attaque ne fuyaient pas, et celui qui semblait être le chef ordonna une nouvelle charge en encourageant :"Allez les gars! C'est la cible parfaite! Elle a juste eu un coup de chance!". Tous les attaquants étaient vifs mais pour autant, Erza n'eut pas de mal à les neutraliser: elle para tous les coups en s'accroupissant et prenant les lames adversaires au-dessus d'elle, se protégeant avec le bâton de la foudre. Sans les laisser réagir, Titania se releva de toute sa taille en un seul coup, désastibilisant les bandits. Avec une attaque circulaire, elle rassembla en un tas tous ses ennemis. Avant même qu'ils n'aient pu comprendre ce qu'il se passait, ils se prirent une décharge violente. Plus que trois mages ainsi que le chef. En le fixant, Erza se laissa aller à un avertissement: "Si vous partez maintenant, vous pouvez vous en tirer sans une égratignure." Le chef ne sembla pas apprécier cette vanité et chargea avec son épée la Reine des Fées quand ses trois autres collègues prirent la fuite. L'ennemi abaissait son coup, qui fut paré bien facilement. D'un simple coup de poing dans le ventre, Erza mit KO son ennemi. Il glissa lentement à terre, devant les yeux mi-ouvert du mage protégeant la femme.

Un garde de la ville arriva, et Erza se résigna: faire un interrogatoire hors de l'enceinte de Fairy Tail n'allait pas être bon pour l'image de la guilde. Elle relâcha son emprise sur le chef, qui ne pu s'empêcher d'afficher un grand sourire, niais, satisfait, qui énerva la Reine des Fées. Sans ménagement, elle le traîna jusqu'à la rue, à l'écart des deux blessés. Le garde de la ville annonça qu'il allait s'occuper du reste. Scarlett demanda juste à s'occuper des blessés. Le garde acquiesça, connaissant les compétences médicales de la guilde. Erza retourna vers les deux blessés innocents. L'homme était toujours affolé, Erza aurait voulu savoir ce qui déclenchait cette panique mais ne voulait pas l’affaiblir en parole. Alors, sans un mot, elle prit les deux corps qu'elle amena à Fairy Tail. Sans qu'elle sans rende compte, l'homme tomba dans le comas.

L'homme ouvrit les yeux. Erza regardait par la fenêtre à ce moment-là. La lumière dans la salle indiquait que la matinée était bien avancée maintenant. Sur la table de chevet du blessé, un mot était laissé:

Sa phrase finie, Erza se retourna lentement vers le blessé.

L'homme se présenta en bégayant. Il semblait toujours paniqué pourtant, le voilà tiré d'affaire. Comment pouvait-il autant être sous le choc? Certes, faire face à une mini-guilde était impressionnante mais tout était finis. N'était-il pas un mage? C'est un quotidien pour ces gens de frôler la mort, surtout en ces temps troubles. La chaleur de la clinique de Fairy Tail et de la présence d'Erza ne rassurait en rien ce Katsuro. Il devait être nouveau dans le métier, ce qui expliquerait sa panique, et son anonymat dans le coin. Scarlett regarda intriguée le blessé.

Tout en posant toutes ces questions, elle se posa sur le lit du blessé alors qu'il la remerciait pour avoir sauvé la femme. Scarlett fut touchée de ce remerciement, et cela se voyait au regard gêné et détourné qui lui échappa. Remercier d'avoir sauvé les autres avant de remercier pour sa propre peau, voilà un geste, une manière bien noble. Retrouvant sa rationalité, elle regarda Katsuro durement et acquiesça d'un geste de la tête. Il bougea alors, chercha à s'en aller, se rhabiller. Scarlett le laissait faire, il avait peut être besoin d'être seul, d'accuser le coup de ce qu'il venait de vivre. Un peu moins nue, il demanda comment elle les avait trouvé.

Ensuite, il s'excusa de son échec. A elle. De ce qu'il venait de se passer. Erza était complètement embrouillée; pourquoi s'excusait-il? Quelle implication avait-il dans cette affaire? S'était-elle erronée sur son compte? Avait-il quelque chose à voir avec tout ça? Les questions s'embrouillaient dans sa tête. Un silence plana, court mais pesant. Puis Scarlett regarda des fleurs qui étaient là, des fleurs jaunes… blondes, comme Lucy. Lucy qui s'était excusée lors de l'attaque de Phamtom Lord, alors que ce n'était pas sa faute, elle n'y était pour rien. Cela lui rappela: les gens ont parfois tendance à s'excuser pour tout, et n'importe quoi. Alors, Titania se rappella elle aussi. Elle se planta devant Katsuro et lui mit une main sur l'épaule.

Scarlett disparut de la clinique et retourna dans la salle commune, où au compte, elle prit un soda et quelques fruits. Le maître, assied comme d'habitude sur le comptoir, toujours un peu dans la lune, lança un regard interrogateur à la Reine des Fées, qui lui répondit par un pouce levé. Elle retourna dans l'infirmière, les bras pleins. Katsuro était toujours là, debout, séparé d'Erza par le lit. Il était toujours paniqué, et Erza commençait sérieusement à se demander ce qu'il se passait. Elle posa les fruits sur la table de chevet et tendit au blessé le soda et un fruit. La Fée joua ensuite un moment, avec ses cheveux, un geste conteneur, elle semblait réfléchir. Au fond d'elle, elle était entrain de départager deux envies: celle de savoir pourquoi Katsuro était indépendant, et pourquoi il refusait de se calmer. Elle s'étira la main droite, faisant craquer ses doigts.

La Reine des Fées se mordit la langue et détourna la tête. Scarlett fit de grands efforts pour afficher un sourire rassurant, compatissant. Elle n'était pas spécialement douée pour, mais force est de constater que cela était nécessaire. Cependant, la panique, le stresse de Katsuro ne semblait pas s'amoindrir. Scarlett s'assied sur le lit d'hôpital dans une position relâche en soupirant.Quelques secondes s’étaient seulement écoulées et avant que Katsuro ne peut dire sa réponse, elle reprit.

Le jeune blessé semblait souffrir de ce qu'il allait dire. Sa respiration était faussement régulière, cela se sentait que Katsuro faisait de gros efforts pour se contrôler. Erza ne pensait pas à mal en l'interrogeant sur son état, elle voulait juste le rendre serein au sein de la guilde. Malgré le désistement de la question, Katsuro tint à répondre à propos de son indépendance. Il était vague, et ne semblait pas vouloir, ne pas pouvoir mettre des mots sur mon mal. Cependant, au plus il regardait la Scarlett, au plus il semblait combattre quelque chose, sa détermination se renforçait, le permettant de continuer à parler. Il demanda à le préserver d'un récit de son histoire, et Erza aurait pu acquiescer, bien qu'elle s'en serait mordue la langue. Un léger silence plana, et Scarlett pensa que c'était le moment où elle devait prendre congé de Katsuro mais il continua, en acceptant de mieux s'expliquer. Regardant partout où il était possible sauf les yeux d'Erza, il commença à parler de phobie.

Au fur et à mesure qu'il parlait, Titania ressentait un profond mal-être, mélangeait à une rage croissante. Non, bien sûr qu'elle ne se vexait pas pour ce qu'avait dit Katsuro sur la personne de la Fée. Ce qui la mettait hors-d 'elle, passait la surprise, c'était l'ignominie de cet acte. Comment? Pourquoi? De quel droit? Beaucoup de question qui ne pouvaient pas trouver réponse dans l'ouragan de feu qui se déchaînait à l'intérieur de la Scarlett. Comment? Comment une guide avait-elle pu faire ça? Un sort de cette puissance, tellement viscérale, ancrée au plus profond d'un être? Pourquoi? Pourquoi avoir fait ça? Quel genre d'être humain prenait tellement plaisir de s'amuser d'une peur non-naturelle? Était-ce comme jouer avec un jouet qu'on a construit? La Reine des Fées ne se faisait pas d'illusions sur la monstruosités de certains sur Earthland. Mais cet acte-là avait une monstruosité renforçait par autre chose… Une autre question.

Enfin calmée, Erza se retourna vers Katsuro. Lui, ne semblait pas excessivement calmée, toujours pas, mais elle savait maintenant pourquoi et du passer outre. La jeune rousse comprit peu à peu la douleur de rester ici. Peut être n'avait-il qu'une envie véritable: quitter Fairy Tail, et se retrouver seul. C'était tout naturel et Erza acceptait ça. Cependant, elle voulait l'aider; vivre avec une telle malédiction était douloureux à la Reine des Fées rien que d'y penser, avoir une vie bridée de la sorte. C'était presque du même ordre que le fardeau qu'Erza portait jusqu'à la Tour du Paradis. Plus au profond d'elle ceci dit, Scarlett ne s'expliquait pas précisément cette empathie, cette irrésistible empathie. Une vengeance sur la cruauté humaine? De la simple bonté envers son prochain? Aucune réponse ne s'apportait à Erza, que des questions, au milieu de l'énervement brûlant qui se calmait à peine au sein de la Fée. Pour trouver des réponses, une seule solution. Malgré la connaissance de la réaction de Katsuro, Scarlett se rapprocha du blessé et lui serra la main en le regardant, calmement, adoucie, les yeux fixes.

Elle lâcha la main de Katsuro et prit la direction de la sortie, d'un pas décidé, sans se retourner. La tempête, la colère d'Erza s'était ravivée, mais était cette fois sous contrôle. Cela devait déborder sur son aura, quelque chose de chaud et rassurant, mais de puissant et écrasant. Au moyen de franchir le bas de la porte, son pas fut suspendue.

Erza disparue dans la pièce suivante et le brouhaha de la guilde.