C

e n’est pas que je n’aime pas la pluie. Non du tout, au contraire. Le seul truc que je n’aime pas, c’est quand on doit grimper une montagne quand il pleut des torrents d’eau. Et surtout que les prises sur la montagne ne sont pas stables. Super !

*-Pourquoi j’ai pris cette mission hein ?
-Alors là, je n’en ai aucune idée ! Peut-être parce que ça te rappelle ton enfance les licornes ?*

Hm. Plus je monte et plus c’est dire. Non mais franchement. Mon esprit devait être dans un monde de bisounours et de petits poneys roses à ce moment. Avait-il prit une quelconque drogue pour en arriver à la ? Possible. Enfin en attendant, le monde des barbapapas est bien gentil mais je galère.
A ce moment-là ou je râle encore et encore, une prise ou j’avais pris appui, lâche sous mon poids, ce qui me fait dégringoler. Par instinct, Umi se transforme en fouet et je peux alors me rattraper à une branche non loin de là. Merci Umi, je suis en vie…
Je continue l’ascension et après maintes et maintes chutes qui ont faillis me coûter la vie, j’arrive en haut de celle-ci. Je me trouve sur un plateau circulaire recouvert d’herbe avec en son centre un arbre, qui fait un peu penser à un cimetière… En fait non. Une lumière aveuglante surgit tout d’un coup, pour remplir le plateau de fleur et fleurir l’arbre.

*-Wow ! C’est quoi ça ?!
-Parce que tu crois vraiment que je le sais ?*

J’ouvre les yeux et m’approche prudemment de l’arbre. Une licorne est couchée au pied. Euuuh… Comment dire… Je vais quand même ne pas lui arracher comme ça. Si ? Oui, non. Je m’approche d’elle, à peine celle-ci m’aperçoit qu’elle se lève d’un coup pour me faire face. En fait, c’est imposant une licorne. On en avait vaguement parlé à l’école de magie, mais on n’avait jamais approfondi. Et celle-ci est un peu plus grande qu’un cheval. Impressionnant.

-Je sais très bien pourquoi tu es venue ici aujourd’hui. Tu veux ma corne n’est-ce pas ?
-C’est exact.
-Permets-moi de te poser une énigme.

Je ne peux m’empêcher de sourire à ses paroles. Une énigme hein ? Très bien. Cela ne devrait pas être trop compliquée, voyons donc ce dont il en retourne.

*-J’espère que ça ne sera pas un truc encore super compliquée.
-J’espère aussi.*

Si ce n’était pas une licorne, j’aurai parié qu’elle aurait esquissé un sourire, comme si elle venait d’entendre notre conversation, chose impossible en soit. Mais bon, au pire des cas, hein.

-Prête ?
-Oui.
- Quelle est de toutes les choses au monde la plus longue et la plus courte, la plus prompte et la plus lente, la plus divisible et la plus étendue, la plus négligée et la plus regrettée, sans qui rien ne se peut faire, qui dévore tout ce qui est petit, et qui vivifie tout ce qui est grand ?

… Oula. Ah oui, quand même. Ce n’est pas de la rigolade. Je réfléchis quelques minutes qui paraissent une éternité pour la licorne, impatiente.
J’essaie de me remémorer toutes les créatures et choses extraordinaires qu’on avait pu étudier à l’école, mais il y en avait une tonne et même si ce n’est pas si loin que ça, ça l’est un peu quand même…
Après quelques minutes de dure réflexion, je relève la tête d’un coup. J’ai trouvé !

-J’ai une réponse à t’apporter.
-Fais attention, tu n’auras le droit qu’à celle-ci.
-Je le sais.
-Je suis toute ouïe.
-Le temps.

La licorne me regarde, dépitée, je dirais. Une lumière puissante et aveuglante jaillit m’obligeant à me couvrir les yeux avec mes avant-bras. En les ouvrants de nouveau, une fois la lumière dissipée, je constate que la licorne a disparue. Je regarde autour de moi, pour finalement m’attarder sur quelque chose au pied de l’arbre. Je m’approche prudemment et découvre une corne. Celle de la licorne, plus précisément. Je la ramasse un peu surprise.

*-Mais, comment diable, tu as fais pour trouver la réponse ?
-Eh bien… J’ai plutôt réfléchi aux différentes créatures, puis aux objets. Et enfin, j’ai pensé aux choses toute simples. Le temps. On peut le trouver court comme long.
-Astucieux ! Je te félicite !*

Je reprends alors le chemin inverse, étrangement, il ne pleut plus et un chemin s’est creusé dans la montagne. J’entreprends donc la descente, épuisée.
Une fois arrivée en bas, le soleil se couche déjà, je me rends rapidement jusqu’à la maison de la femme, qui me remercie infiniment, et me remets mon salaire. Je ne m’attarde pas plus et me congédie. Je reprends le chemin de la gare et prends un train direction Oak Town. J’espère en tout cas que je n’aurai plus à faire d’énigme et encore moins d’escalade. Surtout sous la pluie. Le dicton pourrait presque marcher, en disant juste « Il pleut, il mouille, c’est la fête à la licorne ! »

Crédit: Cali' in Epicode