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Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki)
 MessageSujet: Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki)   Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki) EmptyJeu 24 Mar - 12:42

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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Je suis un comédien Et je suis ma destinée !



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson & Yuuki Makomor
Résumé • Eté 792, Oshibana, fête foraine. Alouarn, au détour d’un jeu de fléchettes, rencontre Yuuki !



La fête foraine


Il était encore très tôt lorsque Linus vint tirer les rideaux : la lune déversa alors ses derniers rayons par la fenêtre entrouverte. Le médecin, son fils dans les bras, vint s’asseoir sur le bord de mon lit. Joshua poussait de joyeux petits gazouillements. Aujourd’hui, c’était son anniversaire : il avait un an. Et, croyez le ou non, les anniversaires étaient toujours très festifs dans la troupe. Grand frère vint doucement caresser mon visage. Je gémis quelques mots incompréhensibles, avant de me retourner et de me mettre en boule contre le mur. Je serrais très fort ma peluche contre moi. La veille, j’étais si excité à l’idée que nous puissions faire la fête aujourd’hui, que j’avais oublié de m’endormir. J’avais imaginé pleins de jeux : la plupart était enfantin. Je voulais tellement y être que je m’étais habillé pour être sûr d’être prêt pour le jour j : Linus avait eu toute les peines du monde à me faire mettre mon pyjama. Finalement, il avait fait tellement chaud que j’avais dormi tout nu. Astrid entra à son tour dans ma chambre, laissant le vent s’engouffrer par la porte. Je fus pris de frissons et me mis à chercher, d’une main, mon drap, l’autre étant bien trop occupé à cacher monsieur kiki. Je ne voulais pas que la jeune femme le voit… A dire vrai, ça me gênait. Elle crut bon de me dire gentiment :

❝ ▬ Tu sais, Alou’, j’ai déjà vu des hommes nus… ❞




Je finis par mettre mon doudou devant mon sexe, après lui avoir tiré la langue. Personne ne regardait mon monsieur kiki, et surtout pas une femme. Il était réservé maintenant. Bon, le monsieur pour qui il était réservé n’était pas vraiment au courant, mais quand même… Je souris en songeant à Isaiah. Où était-il en ce moment ? Pensait-il à moi ? Est ce qu’il était devenu chevalier ? En fait, je ne savais même pas ce qu’il faisait dans la vie, hormis voyager. Que faisait-il de son temps libre ? Est ce qu’il aimait les chaussettes ? La voix de Linus s’éleva dans les airs :

❝ ▬ Allez, mon grand, il est temps pour toi de te lever ! Nous avons besoin de ton aide pour préparer l’anniversaire de Joshua. ❞



Je finis par m’asseoir sur le matelas. Les lattes du lit craquèrent sinistrement, ce qui me fit sursauter. Je me grattais nonchalamment la tête : ma chevelure était en bataille et pleine de nœuds. Je détestais quand elle était pleine de nœuds. Ca faisait tout moche. Je me rapprochais de Joshua et de Linus. Je vins poser ma tête sur la jambe de mon grand frère, tirant le drap sur ma personne. Le petit bout de choux qui était dans ses bras se pencha et attrapa une mèche de mes cheveux. Il les mit, sans somation, dans sa bouche. Il se mit à les mâchouiller sans aucune autre forme de procès. Je fis la grimace et me mis à ronchonner :

❝ ▬ Joshua, ce n’est pas parce que c’est ton anniversaire que tu dois me prendre pour ton casse-croute ! Je ne suis pas le gâteau ! ❞


Je me mis à me débattre, mais il tint bon.

❝ ▬ Mais non, Joshua, lâche-moi ! C’est tout caca beurk ce que tu fais ! ❞




Linus et Astrid éclatèrent de rire, ce qui me vexa. Et si Isaiah arrivait, un jour, à l’improviste et que j’étais tout pas beau, qu’est ce qu’il penserait de moi ? Je me dégageais un peu violemment, ce qui surpris l’enfant qui se mit à pleurer. Alors que les parents allaient me réprimander, je me levais et sortis de la pièce, claquant la porte derrière moi. Je l’ouvris à nouveau, et la fis de nouveau cogner contre le battant. Je me précipitais dans la chambre de mon frère, et me cachais sous les couvertures : je me renfrognais à l’idée qu’il me disputerait lorsqu’il verra que j’avais défait le lit. Je ne sais pas vraiment combien de temps j’attendis, ainsi cacher sous les draps. Je ne réagis pas tout de suite lorsque des pas se mirent à résonner dans le couloir. Puis, les bras puissants du médecin vinrent m’attraper. Je me raidis encore plus à son contact et me mis à hurler tout ce que je pouvais :

❝ ▬ Non, pas toucher à Alouarn ! Non, faut le laisser tranquille maintenant ! Alouarn, il ne veut pas qu’on se moque de lui ! Maintenant, il est tout caca beurk ! Et c’est même pas drôle ! Non, pas toucher ! Faut arrêter de le chercher maintenant ! Il est parti ! ❞

Grand frère ne fut pas des plus tendres avec moi. J’en devins presque violent. Je me débattais comme un beau diable. C’était hors de question que je donne raison à Joshua. Ce n’était pas parce que c’était un bébé que je devais me plier à ces quatre volontés. Linus haussa le ton quand il vit qu’il n’arrivait à rien :

❝ ▬ Alouarn, tu te calmes maintenant ! C’est quoi ce caprice que tu es en train de me faire ? ❞



Je lui répondis, presque instantanément :

❝ ▬ Tu n’avais pas qu’à prendre la défense de ton fils ! C’est pas parce que c’est un petit qu’on doit tout lui permettre ! Moi, j’en ai marre de te partager, hein ! Pourquoi c’est toujours tout beau tout mignon ce qu’il fait, Joshua ? Moi, ça m’énerve ! Et puis, ça va prendre beaucoup de temps maintenant pour que je sois tout beau ! Je suis tout plein de bave ! C’est tout collant ! ❞

Il renchérit, sévèrement :

❝ ▬ Est-ce une raison pour partir en claquant les portes ? ❞




❝ ▬ Bah, oui ! Ca allait encore être de ma faute ! Faut arrêter que ça soit tout le temps ma faute, hein ! Ca m’agace ! Je ne suis pas un jouet ! Et puis, vous vous êtes moqués de moi ! J’aime pas quand on rigole de moi ! Pourquoi c’est jamais Joshua la vache de la farce ? ❞

Le médecin se retint de rire, et lança :

❝ ▬ On dit le dindon de la farce, mon grand, pas la vache ! ❞




Je sortis ma tête de sous la couette. Intrigué, je demandais :

❝ ▬ C’est quoi un dindon ? ❞





Il allait répondre à la question, mais il s’arrêta dans son geste, plissant les yeux, avant de reprendre :

❝ ▬ On s’écarte un peu du sujet de notre conversation, là ! Dis-moi, tu ne serais pas un peu jaloux de Joshua, par le plus grand des hasards ? ❞


Je m’assis et ouvris les bras, avant de certifier :

❝ ▬ Je ne suis pas jaloux. Mais je trouve que Joshua il a plein de temps comme ça avec toi, et moi, et ben, j’ai pas pareil ! C’est pas très bien réparti, tout ça ! Et moi, comment je fais maintenant pour attirer ton attention ? Je suis obligé de faire des bêtises pour que tu viennes me voir sans lui ! ❞

❝ ▬ Je te rappelle qu’aujourd’hui c’est son anniversaire et que… ❞




❝ ▬ Mais hier et il y a deux jours, ce n’était pas son anniversaire ! Et puis, pourquoi Astrid elle me regarde quand je suis tout nu ? Mon monsieur kiki, il est pas pour elle ! ❞


❝ ▬ Pourquoi tu ne me le dis pas simplement ? Ca éviterait à tout le monde de monter sur ses grands chevaux. ❞



❝ ▬ Parce que… Parce qu’ils sont toujours avec toi. Je ne peux pas faire de discussion entre garçons sans que Joshua ou Astrid ne soient là. Moi, ça me dérange de leur dire que je te veux que pour moi. Tu crois que c’est grave ? ❞

❝ ▬ Ecoute, mon grand, je sais que ce n’est pas la première que tu me le dis. Mais si tu ne me mets pas au courant de ce que tu ressens, je ne peux pas deviner ! Je ne suis pas dans ta tête ! Et puis, il faut aussi que tu acceptes que nous ne soyons plus que tous les deux. Il faut faire un peu de place à Astrid et Joshua… ❞

Je me mis à ronchonner :

❝ ▬ Oui, mais ils prennent beaucoup de place quand même ! Moi, j’aimerais bien qu’on refasse des trucs comme avant ! Des soirées où tu t’occupes que de moi, tu crois que c’est possible ? Et puis, j’aimerais bien qu’on fasse des jeux, mais que tous les deux ! Ou alors que tu viennes étudier dans l’atelier pendant que je travaille ! On était bien quand on n’était que tous les deux ! J’avais… J’avais l’impression d’être très important ! ❞

Je regardais mes pieds. Je n’osais croiser son regard. Il vint doucement placer sa main sous mon menton et appuya de telle façon que nos visages se rencontrèrent. Ses yeux me regardaient tendrement. Il me sourit et affirma :

❝ ▬ Ce n’est pas parce que j’ai moins de temps pour m’occuper de toi que tu es moins important à mes yeux. Tu seras toujours mon petit frère et, quoi qu’il arrive, je serais là pour toi. Mais il va falloir que tu acceptes que nous soyons maintenant quatre. Je ne serais pas là éternellement, Alou’ ! ❞

Je le regardais d’un air horrifié, comme s’il venait de dire les pires atrocités qu’un homme puisse entendre. Je ne pus contenir mes larmes et j’éclatais en sanglots.

❝ ▬ Mais… Mais… Je voulais que tu restes avec moi toute la vie ! ❞




Il vint s’asseoir à côté de moi, et il me prit dans ses bras. J’enfouis ma tête dans son cou, et je me laissais bercer.

❝ ▬ Je suis désolé, mon grand, ce n’est pas ce que je voulais dire. ❞





❝ ▬ Tu veux te débarrasser de moi ? ❞





❝ ▬ Jamais de la vie, Alou’. Je suis là pour m’occuper de toi. Et je resterais toujours à tes côtés, quoi qu’il arrive. ❞



❝ ▬ Est-ce que tu crois qu’il y a encore un peu de place pour moi dans le cœur d’Astrid et de Joshua ? ❞



❝ ▬ Je suis sûr que oui. Nous sommes une famille, mon grand. ❞




Je me précipitais au rez-de-chaussée, appelant Astrid à tue-tête.

❝ ▬ Je suis dans la cuisine. ❞





Toujours nu comme un ver, je courus vers elle et la pris dans mes bras.

❝ ▬ Pardon, pardon, pardon, je ne voulais pas faire le méchant tout à l’heure. Alou’ a du mal à partager son grand frère. Il a peur de se le faire voler. ❞


❝ ▬ Quelle idée saugrenue ! Je ne suis pas là pour te piquer Linus, mon grand. Tu sais très bien que ton grand frère t’aime très fort et qu’il ferait n’importe quoi pour toi. Arrête de te tracasser. Je sais que tu dois maintenant apprendre à vivre avec nous et que ce n’est pas facile pour toi de partager ton frère, mais je suis sûr qu’on arrivera à trouver un terrain d’entente. Joshua et moi ne sommes pas là pour te faire du mal. On ne veut que ton bonheur… Et ça serait bien que tu espères autant pour nous. ❞

Je fis « oui » de la tête.

❝ ▬ Ce n’est pas que je ne veux pas, c’est juste que je… je… j’ai trop peur d’être tout seul… ❞




Linus lança :

❝ ▬ Tu fais parti de la famille, Alou’, et on ne laisse pas un membre de la famille tout seul. ❞




Je me retournais vers lui, un grand sourire illuminait mon visage.

❝ ▬ Allez, file t’habiller, on va prendre le petit déjeuner. Asgeïrd et Béralde vont nous rejoindre. ❞




❝ ▬ Vous m’attendez pour faire le gâteau, hein ? ❞






❝ ▬ Mais oui, on t’attend ! ❞





Alors que je partais en trombe dans ma chambre après avoir fait un petit bisou à Joshua, Linus lança :

❝ ▬ N’oublie pas de te laver les cheveux ! ❞





❝ ▬ Pas la peine, je me les laverais une autre fois, ils ne sont pas si sales ! ❞




❝ ▬ Ce n’est pas négociable. Je viendrais te les peigner une fois qu’ils seront tout propres ! ❞




❝ ▬ Mais, vous me gardez du petit déjeuner ? ❞





❝ ▬ Ne t’inquiète pas pour ça ! Allez, arrête de discuter, et vas-y ! ❞




Je mis une heure à faire ma toilette et à m’habiller. Linus finit par venir superviser les opérations car tout le monde m’attendait pour prendre le repas. Je saluais les frères Arthius, et vins m’asseoir entre mon grand frère et Joshua : ils savaient tous que c’était ma place attitrée et que l’on risquait l’incident diplomatique si on ne m’installait pas là.

❝ ▬ Est-ce que je peux avoir un biberon, moi aussi ? ❞





Linus intervint :

❝ ▬ Mon grand, tu as déjà mangé comme quatre. Il n’y a plus de place pour un biberon. ❞




❝ ▬ Même si on met du thé dedans ? ❞





❝ ▬ Non. Tu prends une tasse, comme tout le monde ! ❞





❝ ▬ Et si je te fais un gros bisous ? ❞





Il éclata de rire avant de venir déposer un baiser sur ma joue et de me dire :

❝ ▬ Tu es un sacré garnement quand tu t’y mets, Alou’ ! Tu ne m’auras pas par les sentiments. Allez, hop, on débarrasse la table, on se lave les mains, et on va cuisiner ! ❞


Je poussais un cri de joie : j’aimais bien faire la cuisine, surtout parce qu’on pouvait goûter les préparations. La vaisselle se finit en bataille de savon. Les éclats de rire parvinrent jusqu’au feu de camp qui se trouvait non loin de la caravane. Isa et Homère nous rejoignirent. Et les préparations des festivités purent commencer ! L’anniversaire aurait lieu vers dix neuf heures. Nous avions toute la journée pour nous préparer.


***

Les évènements de la journée sont passés sous silence car les conversations et les préparations qui s’y rapportent ne sont pas intéressantes à conter. Faisons plutôt un bon dans le temps pour nous retrouver avec toute la famille à la fête foraine. En effet, outre le fait d’organiser des spectacles et autres activités, il arrivait parfois que les grosses représentations soient reléguées au second plan pour laisser place aux petites attractions. C’était le cas cette semaine. Nous avions vu avec les autorités d’Oshibana pour que notre activité se développe, durant quelques jours, aux abords de cette dernière. Ma famille et moi-même n’étions pas de garde aujourd’hui : nous pouvions donc errer sans souci entre les différents divertissements. Je ne savais plus où donner de la tête tellement il y avait de choses à voir. Je n’avais pas souvent l’occasion d’être là en tant que consommateur de festivités. En effet, j’étais plutôt celui qui les préparait. Linus et Astrid m’avaient confié Joshua. Ce petit bout d’homme commençait à peine à marcher : il était donc sur mon ventre, attaché avec un grand tissu. Il avait été mis de sorte à ce que son dos soit sur ma poitrine : il pouvait ainsi regarder ce qui se passait autour de lui. Il n’avait pas pleuré de la journée, préférant gazouiller et battre des pieds et des mains, comme s’il avait compris que c’était une journée un peu spéciale pour lui. Au détour d’une tente, je vis le stand de fléchettes. Je me précipitais vers lui. Je regardais les gens jouer. Je déposais un baiser sur la tête de Joshua qui, tout content, poussa un petit cri !

Je restais concentré sur le jeu du groupe d’amis. Il y en a un qui était particulièrement bon au lancé de fléchettes. Les amis s’étaient séparés en deux clans, et le premier arrivé à dix points remportait la partie. J’applaudissais à chaque fois qu’un ballon éclaté. Le bruit ne semblait pas déranger Joshua, qui regardait d’un air ahuri les fléchettes lancées. Il semblait s’interrogeait sur le fonctionnement de tout ceci. Linus s’approcha de nous et passa son bras autour de ma taille. Il était amusé de nous voir pris dans le jeu. Il finit par demander :

❝ ▬ Vous voulez qu’on fasse une partie après ? ❞





Je mis du temps à assimiler la question tant j’étais concentré sur le divertissement. Je tirais légèrement la langue, et mes yeux étaient plissés, comme si j’allais pouvoir mieux voir ainsi. Le médecin nous laissa admirer le spectacle et, quand la partie fut finie, il se dirigea vers le stand pour nous inscrire. Les joueurs du round précédent étaient près du festivalier qui tenait le stand. Le groupe gagnant était en train de choisir son lot : à bien y regarder, les amis se concertèrent, ne tenant pas compte de qui avait remporté le jeu, pour savoir ce qu’ils pouvaient bien prendre. Je m’approchais d’eux, histoire d’entendre leur conversation. Je finis par leur lancer joyeusement :

❝ ▬ Si j’étais vous, je prendrais la boite de dragées surprises. Vu le nombre de ballons que vous avez eu, vous avez largement mérité cette récompense. ❞


Ils me sourirent, et le plus âgé me demanda :

❝ ▬ Qu’est ce qu’elle a de si spécial cette boîte ? Vous avez l’air de bien vous y connaître ! ❞




Alors que j’allais leur répondre, Joshua me mordit le doigt, et éclata de rire. Je me mis à secouer ma main dans tous les sens, comme si cela pouvait faire partir la douleur. Mes interlocuteurs éclatèrent aussi de rire :

❝ ▬ Vous avez l’air de deux sacrés numéros, vous deux ! C’est votre fils ? ❞




❝ ▬ Non, pas du tout ! C’est le bébé de mon frère ! Il s’appelle Joshua ! Et j’ai beau lui expliquer que les doigts, ce n’est pas très bons, ça l’amuse de me les mordre. ❞


Je tenais le doigt endommagé tendu et je soufflais dessus. Linus, accompagné d’Astrid, de ses deux frères, d’Homère et d’Isa, s’approcha de nous. Je me tournais vers lui, et lui dis :

❝ ▬ Je crois que va falloir un pansement et du sirop ! Joshua, il m’a mordu le doigt ! J’en ai marre qu’il prenne mes doigts pour des saucisses ! ❞


Mon grand frère sourit, fit mine d’examiner mon doigt, et lançais :

❝ ▬ Je crois qu’il va falloir couper le doigt ! ❞





Je le regardais d’un air horrifié et dis d’une toute petite voix :

❝ ▬ Mais… Mais… Je… Enfin… ❞





❝ ▬ Ne me regarde pas comme ça, mon grand, ce n’est pas grave du tout ! Il n’y a pas besoin de pansement ! Et non, tu n’auras pas de sirop ! On ne soigne pas les morsures avec du sirop ! ❞


❝ ▬ Et si ça s’infecte ? ❞





❝ ▬ Ca ne s’infectera pas ! ❞





❝ ▬ Et s’il tombe ? ❞





❝ ▬ Non, mais, Alou’, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? Ton doigt ne va pas tomber ! Regarde, la morsure a presque disparu. ❞


Voyant que je ne réagissais pas, restant perplexe face à mon doigt, Linus comprit que je l’avais cru. Il s’approcha de moi, et se mit à tourner mon doigt dans tous les sens :

❝ ▬ Tu sens ton doigt ? ❞





❝ ▬ Bah oui ! ❞





❝ ▬ Alors tu n’as rien à craindre, mon grand ! Il restera bien attaché à ta main ! ❞




❝ ▬ On n’est pas obligé de le couper ? ❞




❝ ▬ Mais non. On ne coupe pas les doigts parce qu’ils ont été mordus par un bébé. ❞




❝ ▬ Je… Je crois que mon doigt à besoin d’un petit bisou pour guérir ! ❞




Mon grand frère s’exécuta. Tout content, je retournais discuter avec mes nouveaux amis. Ils n’en pouvaient plus. Mon interlocuteur reprit :

❝ ▬ Décidément, je n’avais pas ri comme ça depuis longtemps. Ca ne doit pas être triste tous les jours, chez vous ! ❞

❝ ▬ La boite de dragées surprises vient d’un magasin de Magnoria. Même qu’il y a pleins de bonbons rigolos dedans. Et puis, c’est toujours sympa à plusieurs puisqu’il y a plusieurs petits jeux et des papiers où on a des pensées et tout et tout ! ❞

Linus leva les yeux au ciel.

❝ ▬ N’oublie pas de dire que la dernière boite qu’on a eu, tu l’as mangé tout seul ! ❞




❝ ▬ Non, c’est même pas vrai ! Il y avait Joshua qui faisait une sieste à côté de moi. Et je l’ai fait pour le bien de la communauté ! Les bonbons, ils allaient tout moisir. Et comme personne ne les mangeait, je me suis dévouais ! Et puis, je vous ai attendu pour faire les petits jeux ! ❞

❝ ▬ Tu en as surtout tellement mangé, que tu as été malade pendant une semaine ! Ca m’étonne que tu fasses encore de la publicité pour cette boîte ! ❞


❝ ▬ Bah, moi, j’aime bien les bonbons ! Même que les goûts de cette boite sont un peu bizarres : il y en a qui piquent, d’autres qui font des bulles, et… Je ne vous dis pas tout, sinon, vous n’allez pas la prendre ! ❞

❝ ▬ Alouarn, tu n’es pas là pour promouvoir le stand de fléchettes. Je te rappelle que nous sommes de repos aujourd’hui, et que nous n’avons pas à travailler. ❞

❝ ▬ Vous faites partis de la troupe ? ❞





❝ ▬ Oui, monsieur ! Mais on fait plus parti des gros spectacles de marionnettes. ❞




❝ ▬ Oh, j’en ai entendu parlé mais n’ai jamais eu l’occasion d’en voir un. Vous ne voudriez pas nous montrer les automates ? ❞


Linus intervint :

❝ ▬ Mon cher monsieur, vous comprendrez bien que des festivaliers n’ont pas vraiment de jour de détente, et aujourd’hui, c’est une journée un peu spécial pour mon fils et mon frère. J’aimerais donc pouvoir profiter de ma famille sans que les soucis de la vie de tous les jours viennent à nous. Revenez nous voir demain, on vous fera visiter avec plaisir ! ❞

Je continuais :

❝ ▬ Et puis, je pourrais vous faire visiter mon atelier ! Je suis l’un des fabricants d’automates de la troupe. Vous pourrez aussi voir de nombreux costumes. Si vous voulez avoir un aperçu de tout ça, il y a une exposition sous le chapiteau, à l’entrée sud du festival. ❞

Il nous remercia chaleureusement, et nous nous quittâmes sur ces mots. Je les regardais partir, un peu désabusé : pour une fois que des gens s’intéressaient à mon travail, il fallait que je les laisse reprendre leur route. Linus lança :

❝ ▬ Ne sois pas triste, mon grand, il y en aura d’autres des occasions comme celle-ci. Allez, viens. On va jouer. ❞



J’oubliais très vite cet incident. Je pris la main de mon grand frère et nous rejoignîmes les autres près du stand de fléchettes. Nous fîmes rapidement des groupes : Linus, Joshua, Béralde et moi, contre Astrid, Asgeïrd, Isa et Homère. On distribua les fléchettes. Je fis un scandale : je ne voulais qu’une fléchette, les autres n’étaient pas assez belles. Linus et Béralde se retrouvèrent donc avec les leurs plus celles de Joshua et moi. Nous commençâmes alors à tirer. Je lançais joyeusement :

❝ ▬ C’est Joshua et moi qui commençons ! Et on choisit… Le ballon rouge ! ❞




Je me concentrais, tirant la langue, comme si cela allait me permettre de gagner. Je lançais ma fléchette qui vint se planter lamentablement dans le bois.

❝ ▬ Oh zut ! Je crois que le jeu a bougé ! On peut recommencer ? ❞




Linus m’indiqua :

❝ ▬ Tu pourras relancer quand tout le monde aura joué ses fléchettes, mon grand ! Tu te pousses pour que nous puissions jouer ? ❞




❝ ▬ Mais c’est moi qui casse le ballon rouge ! ❞





❝ ▬ Personne ne touchera à ton ballon rouge, c’est promis ! ❞





Je me poussais donc, laissant ainsi le loisir aux autres de faire leurs jeux. Plusieurs ballons furent éclatés. Je regardais la façon dont ils se positionnaient, et je tentais de faire pareil, mais avec Joshua dans les bras, ce n’était pas très pratique. On fit ainsi plusieurs tours. Je ratais à chaque fois le ballon rouge, quelque soit la position que je prenais. Alors que je me remettais une énième fois en place, je remarquais un jeune homme en uniforme blanc qui nous scrutait d’un œil intéressé. Un peu perplexe, je me retournais vers lui, et me mis à le dévisager de haut en bas. Son visage me disait quelque chose… Les autres membres de la famille semblaient nerveux. Je ne comprenais pas pourquoi. Je posais un doigt sur mon nez et me mis à réfléchir. Linus s’approcha de moi, et il m’invita à jouer. Je lui répondis en murmurant :

❝ ▬ Mais, grand frère, y’a un monsieur qui me regarde… Je peux aller lui dire bonjour ? ❞




Et, avant qu’il puisse dire quoi que se soit, je me dirigeais vers mon nouvel interlocuteur. Je me plantais devant lui puis, après l’avoir observé quelques instants, je vins toucher sa joue avec mon doigt. J’éclatais de rire.

❝ ▬ Oh oh, c’est tout mou ! ❞





Ils étaient tendus. Je ne savais pas encore que l’uniforme que portait le blondinet était celui de Silver Sword. A dire vrai, je n’avais jamais prêté attention à la nouvelle milice. J’étais bien trop occupé à faire ma petite vie pour m’occuper du pays. Bon, j’avais été là pour les bombes, et j’avais échoué, lamentablement. Linus m’avait puni pour mon manque de jugeote. Je n’avais pas compris sur le coup. Puis j’en avais discuté avec Astrid : il avait tellement eu peur de me perdre, qu’il en avait été malade pendant plusieurs jours. Je m’étais occupé de lui. On avait beaucoup discuté, et on était arrivé à se comprendre. Depuis, et honte à moi, je ne l’avais pas remarqué, Linus tentait de faire son possible pour me combler. Je faisais aussi quelques missions par ci par là. J’essayais de rencontrer du monde, de voir du pays. Je n’avais pas beaucoup de contact avec les personnages de ma guilde… J’avais l’impression d’être invisible à leurs yeux. Il ne me semblait pas avoir rencontré le chef d’Eagle’s Claw : est ce que c’était grave ?

J’haussais les épaules et reportais mon attention sur mon nouvel interlocuteur. Je plissais les yeux et approchais mon visage du sien. Hum… Il me disait quelque chose. Isa et Linus s’approchèrent de notre trio. Joshua, tout content, se mit à baver. Je ne réagis que lorsque je sentis quelque chose de mouillé sur ma main. Je posais les yeux sur mon neveu, puis sur ma patte. Je me mis à ronchonnais. Je sortis un torchon de ma poche et commençais à essuyer la bave. Le médecin, surpris, me demanda :

❝ ▬ Qu’est ce que tu fais avec un torchon de vaisselle dans ta poche ? ❞





Je lui répondis, en râlant :

❝ ▬ C’est une mesure de protection. J’ai bien fait de le prendre parce que Joshua, il fait la limace ! De toute façon, un mouchoir, c’est trop petit pour ramasser toute sa bave ! C’est tout caca beurk. ❞

Les larmes se mirent à couler sur mes joues. Je continuais, malheureux comme tout :

❝ ▬ Je crois que Joshua, il ne m’aime plus ! Il me fait que des trucs caca beurk ! Moi, je voulais qu’il m’aime toute la vie ! ❞


❝ ▬ Ne te formalise pas, mon grand. Joshua est encore un bébé. C’est normal qu’il bave et qu’il morde un peu : il découvre une partie du monde avec sa bouche. ❞


Joshua avait du sentir que je n’étais pas très bien : il me regardait avec de grands yeux tristes. Il tendit les bras vers moi. Il se mit à gigoter, montrant qu’il voulait se retourner. Linus défit le nœud qui liait le tissu dans mon dos et j’attrapais le petit bout de chou, qui me fit un énorme câlin. Je le serrais longtemps dans mes bras, jusqu’à ce que mes larmes arrêtent d’inonder mes joues. Astrid vint le prendre. Je lançais, d’une toute petite voix :

❝ ▬ Je ne peux pas le garder avec moi ? ❞





Elle me répondit tendrement, en me caressant la joue :

❝ ▬ Pense à ton dos, mon grand. Joshua n’est pas léger, et toi, tu n’as pas un bassin qui supporte les lourdes charges. ❞


❝ ▬ Mais, il va toujours m’aimer très fort ? ❞





❝ ▬ Son amour pour toi, ne changera pas. Allez, viens, on y va. ❞




❝ ▬ Mais… Mais… Je n’ai pas fini de discuter avec le monsieur ! ❞





Isa intervint :

❝ ▬ Je vais m’en occuper du monsieur ! ❞





❝ ▬ Non, mais pourquoi je ne peux pas m’en occuper, moi ? Je suis un grand garçon. ❞




Je me tournais vers Yuuki et me précipitais vers lui pour m’accrocher à son bras.

❝ ▬ Et puis, c’est moi qui l’ait vu en premier ! Donc, c’est mon invité maintenant ! ❞




Un silence pesant se fit sur notre groupe. Etonné, je les regardais tour à tour, me questionnant sur leur discrétion. Linus finit par prendre la parole :

❝ ▬ Est-ce que tu sais qui est ce personnage ? ❞





J’examinais le jeune homme que je tenais toujours, puis un sourire illumina mon visage.

❝ ▬ C’est Yuuki ! Il était dans la même guilde que moi… Jusqu’à ce qu’il disparaisse après les évènements d’Ajatar Virke ! ❞



Quelque peu suspicieux, ils se regardèrent les uns et les autres. Linus demanda :

❝ ▬ Est-ce que tu sais ce que veut dire l’uniforme qu’il porte ? ❞




❝ ▬ Euh… Il a une signification particulière ? Moi, je le trouve très joli. On dirait un ange gardien dedans. Je suis sûr qu’il est venu nous protéger ! ❞


Béralde prit la parole :

❝ ▬ On n’a pas besoin d’un ange gardien, et certainement pas un de sa trempe ! ❞




❝ ▬ Bah, pourquoi tu es si méchant ? Il ne nous a rien fait ! ❞





❝ ▬ Peut-être pas maintenant, mais s’il est là, ce n’est pas par hasard. ❞





❝ ▬ Qu’est ce que tu veux dire ? ❞





Asgeïrd posa sa main sur le bras de son frère qui commençait à s’emporter devant ma naïveté.

❝ ▬ Alouarn, cet homme porte les couleurs de la milice, de Silver Sword. Et tu sais que les miliciens ne sont pas forcément de notre côté. Ils n’ont jamais fait bon ménage avec les festivaliers. Tu ne peux pas prétendre que cet individu soit ton ami soit prétexte que, fut un temps, il était dans la même guilde que toi. ❞

❝ ▬ Mais, pourquoi vous pensez tous qu’il ne nous veut que du mal ? Ce n’est pas parce qu’il est dans la milice que… ❞


❝ ▬ Alouarn, ne discute pas. Lâche-le et laisse le partir ! ❞




❝ ▬ Non, je ne suis pas d’accord ! C’est trop injuste ! Et pourquoi on ne lui demanderait pas pourquoi il est là ? Ce n’est pas parce que je suis naïf et que vous êtes des personnes averties avides de complots contre notre troupe, qu’on doit oublier l’hospitalité des festivaliers. ❞

❝ ▬ Mon grand, je sais que tu ne comprends pas forcément pourquoi on réagit comme ça, mais c’est pour notre bien à tous. Et puis, tu sais qu’on ne chercherait pas à te nuire… ❞

❝ ▬ Si Yuuki nous voulait vraiment quelque chose, il ne serait pas venu tout seul. Je suis contre vos idées préconçues où tous les hommes appartenant à la même catégorie doivent être mis dans le même panier. Pourquoi certains ne seraient pas de notre côté. Et bah, puisque vous ne voulez rien comprendre, je pars avec Yuuki ! Viens, on s’en va ! Laissons ces grandes personnes dans leurs étroites pensées ! ❞

❝ ▬ Non, attends, ne pars pas ! On pourrait trouver un terrain d’entente ! Je refuse de te laisser aller seul avec ce milicien. ❞


❝ ▬ Il s’appelle Yuuki, Linus, YUUKI ! Ce n’est pourtant pas compliqué à retenir ! ❞





Isa s’avança et vint poser sa main sur l’épaule du jeune homme. Elle dit d’une voix posée et tendre, ne laissant transparaître aucune autre émotion. Elle s’adressa à lui en ces termes :

❝ ▬ Et bien, messire Yuuki, notre jeune ami que voilà semble déterminer à passer cette fin de journée en votre compagnie. Ne voudriez-vous pas nous joindre à nous pour faire plus amples connaissances ? ❞

Puis, au groupe, elle lança :

❝ ▬ S’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ces années au côté d’Alouarn, c’est qu’il a un jugement auquel nous n’aurons jamais accès. Il semble bien le connaître, et je ne décèle aucune agressivité dans notre invité. Après tout, il a raison : nos pensées se tournent inévitablement vers le pire. Pourquoi, pour une fois, ne pas envisager le meilleur ? ❞

Astrid, visiblement en colère, prit la parole :

❝ ▬ Alouarn serait prêt à être ami avec tout le monde, si la vie lui permettait. Mais le monde n’est pas tout rose. Je refuse que l’on tente quoi que se soit qui mettrait en danger notre famille. Linus, dit quelque chose. Tu ne vas pas laisser ton frère faire sa loi. ❞

Linus répondit :

❝ ▬ S’il y a bien une chose dont je suis sûr, c’est qu’Alou’ est un grand garçon. Et que, s’il accepte de faire confiance à cet homme, je le suivrais. Je sais, Astrid, tu n’es pas rassuré à l’idée d’accueillir un étranger chez toi, mais ce n’est pas une raison de fermer notre porte à un ami de mon frère, même si celui-ci appartient à la milice. ❞

J’eus alors une idée lumineuse. Je fis un clin d’œil au médecin, puis, me tournant vers Yuuki, je lui demandais :

❝ ▬ Pourquoi es-tu venu ici ? Ce n’est pas vraiment ta route ! Dis, tu resteras bien dîner avec nous ce soir ? On a une chambre d’ami dans la roulotte ! Je pourrais te faire visiter la fête foraine ! Tu aimes les churros et la barbe à papa ? ❞




© By Halloween



 MessageSujet: Re: Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki)   Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki) EmptySam 26 Mar - 11:40

Yuuki Makonor
Yuuki Makonor

Silver Sword

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Une fête foraine ?



Alouarn x Yuuki.

Ils s'étaient enfin décidés. J'avais demandé à être assigner à Fiore Ouest, et comme ils ont tout compris, ils m'ont assignés à Fiore Est. Dans ma tête, j'applaudis l'intelligence du bureau des affectations. Même lorsque j'en parle aux autres, ils me le confirme, la milice décide pour toi et peux importe ce que tu dis, ils décideront de te mettre là où il faut quelqu'un. Je pense avec certitude qu'aucun d'entre eux ne connais ma magie et que si un conflit majeur venait à éclater, je serais certainement dans la case des inutiles. Simplement car je ne suis pas encore fait pour m'agiter en combat, il y a des manières plus intelligentes d'agir. Des manières plus intelligentes de résoudre les problèmes, faible est celui qui n'a pas compris cela. Bref, une nouvelle fois à contre cœur, je errais dans les rues bondées de la ville, Oshibana cette fois ? Mes yeux vagabondaient un peu partout, surveillant les lieux, un peu comme si quelque chose de grave pourrait se passer aujourd'hui - comme si.

D'ailleurs c'est assez étrange, ne pas être affecté avec mes partenaires habituels n'est pas normal. Certainement qu'ils souhaitaient les garder à la capitale. Je hausse les épaules en y pensant puisque finalement, ce n'est pas plus mal. Je n'ai jamais vraiment était un grand fan du travail en équipe. Les aigles ont tentés de m'en inculquer quelques valeurs mais force est de constater que ça n'a pas vraiment fait effet. D'ailleurs c'est peut-être la seule des valeurs qu'ils ont tentés de m'apporter qui n'a pas eu grand succès chez moi. Sans doutes en raison de mon caractère naturel.
Il y a toujours cette foule de gens qui m'observent, parfois avec des sourires sincères parfois avec des visages plus... négatifs, moins accueillants. Difficile de leurs en vouloir mais il faudrait commencer à comprendre que je ne suis pas là pour poser des problèmes. Certainement pas moi en tout cas.

D'ailleurs, il y a cette fille, cette charmante demoiselle qui me sourit avec un peu plus de vigueur que les autres. Cela me gêne un petit instant, si bien que je me secoue vulgairement la tête pour ne pas y penser. Elle s'enfonce à son tour dans la foule, continuant de m'observer du coin de l’œil. Je pouffe légèrement de rire et poursuit par un soupire. Je prend un petit instant pour m'asseoir sur des marches en pierre et lève mes yeux au ciel. - Je me demande bien où en sont les aigles. - Rien que cette pensée me fait sourire. Peut-être que j'aurai progressé plus rapidement en restant là-bas, après tout avec des personnes comme arkhana, il est difficile de faire autrement mais voilà. J'en suis là aujourd'hui et m'en satisfait nettement. Mieux, je vais tâcher de prouver que gravir les échelons de cette milice n'est qu'une formalité. Oui, une simple formalité.

Quelqu'un vient alors interrompre mes pensées. J'ai l'impression que l'on s'adresse à moi alors qu'en réalité, ce n'est qu'un couple qui passe juste devant, semblant tout euphorique à l'idée de se rendre à la fête. Une fête foraine ? J’arque un sourcil avant de me relever, prenant la sortie de la ville, pour suivre ce couple en réalité. Une fois en extérieur, là où les plaines surplombent l'horizon, je vois la structure. Plutôt, je vois les structures, elles s'animent dans un jeu de couleur presque éblouissant, c'est la fin de journée, le soleil est encore présent dans le ciel et pourtant. C'est presque aveuglant. J'entends les cris d'individus heureux, les pleures de ceux qui perdent aux jeux mais une ambiance semblant chaleureuse malgré tout. C'est ce qui me pousse à m'y rendre. Une simple curiosité de premier abord. Pourtant, je ne semble pas vraiment convaincu, ce n'est pas le genre d'endroits où j'aime vagabonder, ça ne fait pas partie de mes activités.

J'y suis quand même, traversant une nouvelle fois les quelques personnes présentes et me stop là où s'installe un petit groupe devant un jeu de fléchettes. Ils sont nombreux, semblent discuter vivement mais mon regard est surtout intéressé par l'un d'entre eux, celui à la chevelure rouge éclatante. Des cheveux qui me font directement penser à quelqu'un. Ce n'est que lorsqu'il s'approche et place son doigt sur ma joue que je le reconnais. Comment ne pas le reconnaître ? Alouarn - Je revois sa tenue de chapelier fou et visualise cette école, cette mission. Cependant, l'ensemble des personnes présentes ne semblent pas vraiment aussi heureux de me voir, ils semblent réticents. Assez mal à l'aise devant ma présence. De là, une discussion sans queue ni tête prend place entre eux. Je me contente d'être spectateur de tout ça, comme si j'étais au théâtre et que devant moi, les meilleurs acteurs se mettaient à jouer.

Un petit enfin, un frère, une dame et alouarn qui ne semble pas vouloir les écouter. ils semblent surtout porter des préjugés assez marqués sur la milice. Comme beaucoup d'autres au final. Je ne parle pas, seul mon visage d'ordinaire inexpressif semble porter les traits d'un homme qui s'interroge ou qui ne comprend pas la situation. L'une de ses phrases kidnappe d'avantage mon attention.
" Guilde, les aigles, disparaître après ajatar ? " Je fait un résumé de ce qu'il a bien pût dire mais à voix haute.
" Alouarn, tu as rejoins eagle's claw ? " Je ne savais pas, au même titre que je ne savais pas non plus que mon absence de quelques mois avait été considéré comme une 'disparition' . D'abord un peu réticent concernant sa demande, je finis par sourire.

" Je confirme que c'est bien ma route ! Pour ce qui est du dîner je ne sais pas, tes amis ne semblent pas vraiment pour l'idée. " Je me gratte la nuque, comme à mon habitude, j'en avait presque oublié que je portais ma tenue et que c'était certainement pour ça qu'ils m'avaient reconnus. Il faut croire que je commence à en avoir l'habitude.

" Je me présente quand même. Yuuki Makonor. Milicien. Je ne suis pas là pour vous empêcher de faire ce que vous avez à faire. J'étais simplement en ville et j'ai entendu parler de la fête. Je suis là en touriste. " Enfin, en touriste, oui et non, je suis toujours de garde techniquement. m'enfin. Je comprend du coup bien vite, qu'ils sont festivaliers, au même titre qu'alouarn, chose que j'ignorais, bien que ce n'est pas vraiment une surprise non plus. Je me contente de lui sourire en attendant de les voir réagir, je me suis quand même présenté, ce n'est pas dans mon habitude de le faire. d'autant que notre rencontre remonte à bien longtemps, tant de choses ont changées depuis, j'ai changé depuis.

If i lay here, if i just lay here.
Would you lie with me. And just forget the world ?

@Yuukiël.
 MessageSujet: Re: Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki)   Rien n'est plus vide qu'une fête foraine déserte (PV Yuuki) EmptySam 2 Avr - 18:25

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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Je suis un comédien Et je suis ma destinée !



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson & Yuuki Makomor
Résumé • Eté 792, Oshibana, fête foraine. Alouarn, au détour d’un jeu de fléchettes, rencontre Yuuki !



La fête foraine


Un sourire s’était figé sur mon visage. Je tournais autour de Yuuki comme un oiseau l’aurait fait avec sa partenaire. Non pas que j’éprouvais un quelconque sentiment amoureux pour le jeune homme, mais j’étais hypnotisé par son costume. Sans mentir, il lui allait vraiment bien. Je n’avais pas encore pris conscience que cela faisait de lui un milicien et que, tout homme, habillé de la sorte, était apparenté à Silver Sword. Je demandais :

❝ ▬ Est-ce que je pourrais avoir un costume pareil ? On pourrait même faire des automates avec cet accoutrement. Oui, je vois, je vois. On ferait un nouveau spectacle. Avec des guerriers de l’ombre et de la lumière. Ils se disputeraient les royaumes. Les premiers voudraient imposer une nuit éternelle, alors que les seconds prôneraient une journée sans fin. Un jour, alors qu’ils se querellaient une énième fois pour des broutilles, la terre se serait mis à trembler de rage, et… ❞

Linus s’approcha de moi et tenta d’avoir mon attention. Pris dans mes idées, je ne faisais pas attention à ce qui m’entourait. Seules mes idées comptaient. Il finit par me prendre par la taille. Il me força à le regarder droit dans les yeux. Je me mis à ronchonnais :

❝ ▬ Non, mais, pas devant tout le monde. Alou’ ne veut pas se faire disputer. Pourquoi tout le monde dévisage Alouarn ? Alouarn va aller se cacher si ça continue ! ❞


❝ ▬ Calme-toi, mon grand. Ecoute-moi, s’il te plait. ❞




Je me bouchais les oreilles et fermais les yeux. Je voulais qu’on me fiche la paix, et qu’on me laisse faire la révolution en paix. Je savais pertinemment bien que c’était l’anniversaire de Joshua aujourd’hui, mais ce n’était pas une raison pour arrêter de créer. Il fallait que je note toutes mes idées dans un coin… Il me fallait une feuille de papier et une plume. Ah, je ne savais pas où j’avais rangé l’encre depuis que l’atelier était tout beau tout propre. Il y avait toujours plein de placards partout, et souvent, si je ne marquais pas tout de suite sur les post it et dans les classeurs, j’oubliais facilement où je plaçais mes affaires. Je sentis une caresse sur mon visage. Quoi ? Qu’est ce qu’on me voulait encore ? Je lançais :

❝ ▬ Alouarn est absent, veuillez laisser un message après le bip. Bip. ❞




J’entendis mon grand frère dire un peu fort pour que je puisse entendre malgré les mains qui obstruaient mon audition au reste de notre joyeuse petite troupe :

❝ ▬ Oh, c’est vraiment dommage, moi qui voulait parler de ces nouveaux habits. ❞




Il capta tout de suite mon attention. J’ouvris les yeux et libérais mes oreilles. Je demandais d’une toute petite voix :

❝ ▬ Mais, tu ne vas pas me punir ? ❞





❝ ▬ Pourquoi faire, mon grand ? Tu n’as pas fait de bêtises. Je veux juste que tu reviennes sur terre. Je sais que tu apprécies beaucoup les vêtements de Yuuki mais, je ne pense pas que cela soit une bonne idée que tu les réutilises dans un spectacle. Je sais que tes intentions ne sont pas mauvaises mais si cela venait aux oreilles de la milice, cela pourrait faire des vagues. ❞

❝ ▬ Bah, pourquoi ? On ne fait rien de mal ! ❞




❝ ▬ Je sais, mais il faut que tu comprennes que, en ce moment, les tensions sont très vives entre les différents groupes de Fiore. On pourrait avoir des problèmes si on fait des spectacles reprenant les miliciens et, indirectement, la reine. ❞

❝ ▬ Mais si on fait des trucs gentils sur eux, pourquoi on aurait des problèmes ? ❞




❝ ▬ Je ne doute pas que tu veuilles faire le bien, Alou’, mais il faut que tu comprennes que les tensions qui existent actuellement doivent être prises en compte. Si les représailles ne viennent pas de Silver Sword, elles viendront d’autres groupes qui n’aiment pas la politique mise en place par la reine. ❞

❝ ▬ Mais, tout le monde n’est pas gentil comme Yuuki ? ❞




❝ ▬ Malheureusement, non, mon grand. Même au sein de notre troupe, les avis divergent. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire de la politique. ❞


❝ ▬ Je ne comprendrais jamais les grandes personnes. Quand ça ne va pas, je conçois que les habitants ne soient pas contents. Quand ça va, ils râlent quand même. Tout le monde rouspète, quelque soit le temps, quelque soit l’époque. Pourquoi ne pouvons-nous pas, pour une fois, nous réjouir de quelque chose ? Beaucoup d’éléments se placent sous le signe de l’apriori. Ce n’est pas bon, tout ça. Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser à Silver Sword sa chance car, après tout, il faut bien qu’il y ait un ordre établi pour corriger les petits chenapans, mettre en prison les gros méchants, et sécuriser les honnêtes gens. ❞

❝ ▬ Je crains que la réalité soit beaucoup plus compliqué que cela. ❞




❝ ▬ Pourquoi c’est compliqué ? ❞





❝ ▬ Les hommes ont chacun un caractère qui leur est propre. Tu sais, par les temps qui courent, il est difficile de faire confiance à autrui, et surtout aux mages, après ce qui c’est passé avec Ajatar Virke. Ca a été un véritable génocide. Personne ne peut expliquer ce qui c’est passé dans la tête des membres de cette guilde. Le conseil est tombé. La reine a établi sa nouvelle capitale à Arcadia. Il y a beaucoup de changements et nous ne sommes pas prêts. ❞

❝ ▬ Pas prêts à quoi ? ❞





❝ ▬ A ce que le monde bouge de cette façon. Personne ne pouvait imaginer que de telles atrocités se produiraient. Personne n’accepte ce qui c’est passé. Le pays est sous le choc, et il a du mal à se reconstruire. Il est difficile de contenter tout le monde car ces aprioris ont été décuplés. Ils sont partout, tout le temps. ❞

❝ ▬ Pourquoi on ne combattrait pas ces aprioris ? Ca pourrait être une mission pour la troupe ! ❞



❝ ▬ Il faudra proposer cette idée au conseil, mais je doute qu’elle soit acceptée. Tu sais que beaucoup d’entre nous tiennent encore aux anciennes coutumes. Nous ne sommes pas encore prêts pour un tel changement. ❞

❝ ▬ Mais, si personne n’est prêt aujourd’hui, quand est ce qu’on le sera ? ❞




❝ ▬ Je ne sais pas mon grand. Il faut du temps pour que le monde accepte de nouvelles idées. Personne n’aime les variations du monde. Regarde l’homosexualité : c’est difficilement accepté, quelque soit la couche sociale de la société dont tu es issu. ❞

❝ ▬ Grand-père se battait déjà pour que je ne sois pas placé en psychiatrie parce que j’étais différent. Il était souvent tout seul à se battre contre les aprioris de la communauté. Je ne peux pas me permettre d’attendre les autres parce qu’ils ne sont pas prêts à accepter le sort qui nous attend. J’ai envie que tous les habitants de Fiore vivent dans un royaume en paix. Je veux les voir rire et sourire. On mérite tous d’être heureux. ❞

❝ ▬ Que comptes-tu faire pour mettre en place tes idéaux ? ❞




❝ ▬ Ca, on en parlera une autre fois. Sache que je proposerais l’idée au conseil et que, même si personne ne me suit, je ferais mon bonhomme de chemin pour rendre mes interlocuteurs joyeux. Je ne veux pas que ma vie soit guidée par des aprioris car ils sont la source même d’un mal qui gangrène. Si on ne vivait qu’avec des préjugés, on ne serait pas là tous les deux. S’il te plait, rappelle-toi quand on était juste toi et moi, on vivait libre et sans arrière pensée. Je ne dis pas qu’aujourd’hui ça à changer, mais depuis que tu es avec Astrid, tu fais beaucoup plus attention à tes pensées, à ta façon d’être comme si les apparences pouvaient sauver ce que tu n’es pas. Souvent, j’ai l’impression de te perdre… Tu sais, personne ne te demande d’être ce que tu n’es pas. ❞

Linus ne répondit rien. Les autres se turent. Isa sourit, s’avança vers nous et posa sa main sur l’épaule du médecin. Elle dit simplement :

❝ ▬  On parlera de tout ça à tête reposée. Laissons de côté cette discussion, et profitons de cette journée qui s’offre à nous. Alouarn, tu ne veux pas faire visiter la fête foraine à Yuuki le temps que je discute avec Astrid et ton frère ? ❞

Je ne répondis pas tout de suite, regardant le médecin droit dans les yeux. Il était mal à l’aise. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Je demandais d’une toute petite voix :

❝ ▬  J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? ❞




Contre toutes attentes, Linus vint enfouir son visage dans mon cou, serrant son corps contre le mien : des larmes se mirent à courir le long de ses joues. Il pleurait, silencieusement. Mes bras l’enlacèrent et nous restâmes plusieurs minutes l’un contre l’autre. Il était partagé entre deux mondes, celui d’Astrid et Joshua, et le mien. Il avait peur de nous perdre tous les trois et il n’arrivait pas à trouver le juste milieu pour se départager équitablement entre nous. Isa lança calmement :

❝ ▬ Alouarn, tu me laisses un peu ton frère, s’il te plait. ❞




Je la regardais, suspicieux. Je me mis alors à imaginer des choses : qui me dit qu’elle n’était pas là pour me voler mon frère. Je resserrais ma prise autour du bassin du médecin. Je lançais un regard mauvais en direction de la vieille femme, et dis, d’un ton agressif :

❝ ▬  Le premier qui s’approche trop près de Linus, je le frappe. ❞




Béralde éclata de rire. Mauvaise idée. Il déclara, tout en s’avançant vers nous :

❝ ▬ Toi ? Cogner quelqu’un ? Arrête ton baratin, tu as beau être bien bâti, tu ne fais pas le poids face à Asgeïrd ou moi. Alors, fais nous plaisir, va voir ailleurs si on y est. ❞

Je me plaçais de telle façon à être entre mon grand frère et lui. Lorsqu’il fut assez proche, je tentais de le frapper. Peine perdue. Il m’immobilisa facilement contre le sol alors que je gigotais comme un ver, rouge de colère. Je finis, sans savoir trop comment, à lui mettre un coup dans les parties. Je me relevais tant bien que mal, et rugis :

❝ ▬ Hors de question que ça soit vous qui décidiez ! Pourquoi je ne peux jamais participer aux décisions finales ? Ce n’est pas parce qu’on ne pense pas pareil qu’on ne peut pas cohabiter ensemble ! ❞

Béralde, ayant reprit ses esprits, me sauta dessus et me mit une droite. Je lui mis un coup de tête entre les deux yeux. L’un comme l’autre, nous n’étions pas prêts à céder. Asgeïrd et Isa se mirent finalement entre nous. Asgeïrd prit la parole :

❝ ▬  Ca suffit maintenant. Vous devriez avoir honte de votre comportement. Béralde, tu viens avec moi. Je t’assignerais à différentes besognes pour ton indigne conduite. Isa, je compte sur toi pour faire de même avec Alouarn. ❞

Elle acquiesça en silence : la colère pouvait se lire dans ses yeux. Astrid et Joshua étaient près de Linus qui était abasourdi par la situation. Je ne m’étais jamais mis en colère de la sorte pour lui. Il arrivait souvent que je fasse des caprices et des bêtises pour qu’il s’occupe uniquement de moi, mais jamais que j’en vienne aux mains. A dire vrai, nous pourrions être une famille comme toutes les autres, mais mes maladies ne me permettaient pas d’envisager une quelconque vie « normale ». A dire vrai, grand-père m’avait appris à ne pas en avoir honte. Ca m’avait souvent créé des problèmes, mais je vivais très bien avec ces hauts et ces bas. La vieille femme se tourna vers Yuuki et s’excusa :

❝ ▬ Veuillez accepter mes plus sincères excuses pour ce tableau quelque peu mouvementé. ❞



Puis à mon adresse :

❝ ▬ Toi, ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça ! On choisira ta punition avec Linus. Non, ne dis rien. Jusqu’à preuve du contraire, c’est lui le chef puisqu’il s’occupe de toi comme tout grand frère devrait le faire. Tu devrais avoir honte d’offrir un tel spectacle à ta famille et à tes amis. ❞

Je me retins de lui tirer la langue : elle ne m’aurait pas rater si je l’avais fait. Je regardais Béralde d’un mauvais œil, et il me le rendait bien. Nous étions tous les deux sur les nerfs, et, pour le moment, il était hors de question que je lui présente de quelconques excuses. Je ne me considérais pas en tort. J’en avais un peu marre que ça soit toujours les autres qui aient raison. Je reniflais bruyamment : j’essuyais mon nez sur mon polo. Mon museau laissa une trace de sang sur ce dernier : si j’avais, pour le moment, échapper aux foudres d’Isa, Béralde, en revanche, m’avait sacrément amoché. Astrid s’approcha de moi, s’accroupit en face de moi, et me dit tendrement, sans pour autant me toucher :

❝ ▬ Il va falloir qu’on aille te soigner. Tu viens avec moi ? ❞




❝ ▬ Moi, je préfère quand c’est grand frère qui me soigne. ❞




Isa sauta sur l’occasion pour prendre la parole :

❝ ▬ C’est parfait, comme ça, on pourra faire une petite réunion de famille. Asgeïrd, je te laisse calmer ton frère avant de venir nous rejoindre dans la caravane d’Alouarn. Quand à nous, nous nous y rendons de ce pas. Messire Yuuki, voudriez-vous bien nous accompagner ? J’aimerais que vous m’aidiez dans mes dessins concernant ces jeunes gens. Et puis, il me semble que vous attendez certaines réponses à quelques unes de vos questions. Il serait bon que vous repartiez avec. Qu’est ce que vous en pensez ? ❞

Elle ajouta, après quelques secondes de réflexion :

❝ ▬ Epargnez-moi le couplet sur la façon d’où nous vous percevons. Je songe qu’un avis extérieur sera le bienvenu. Alouarn semble prendre très au sérieux votre amitié et, je pense que cela calmera les esprits que de savoir que les miliciens ne sont pas tous mauvais comme beaucoup, dans cette troupe, le prétendent. Je vous en prie, pour le bien de notre petite communauté, acceptez de rester quelques heures parmi nous. Et puis, je suis certaine qu’une fois les esprits calmés, vous trouverez ici de joyeux camarades avec qui discutaient. Vous allez l’air d’une personne solitaire, personne ne vous forcera la main, mais, je ne peux qu’imaginer que la solitude doit être un bien pénible fardeau : laissez-vous bercer par le quotidien des festivaliers. Peut-être trouverez-vous de quoi sourire par ces temps difficiles. Tout porte à croire que, en fin de soirée, vous soyez intégré dans cette petite famille. Ne vous laissez pas berner par les illusions que vous seriez tenté de voir : il y a des hauts et des bas, des caractères bien trempés, mais beaucoup d’amour. Personne n’envisagerait la vie sans l’autre : ça serait beaucoup trop compliqué à gérer si l’un d’entre eux venait à mourir. Mais, ne parlons pas de choses qui fâchent. Nous avons beaucoup mieux à faire pour le moment. ❞

Je me levais et me précipitais vers le milicien. Je le regardais de haut en bas et de bas en haut. Je finis par demander :

❝ ▬ Tu aimes le thé ? Astrid, elle fait le meilleur thé de tout le royaume. Je pense que c’est une recette secrète où elle rajoute un peu de poussière de fée. C’est trop bon. Même que Linus a ramené du miel de chez l’un de ses lointains cousins. Ca donne un petit gout sucré dont tu me donneras des nouvelles. ❞

Je réfléchis quelques instants, avant de reprendre :

❝ ▬ A moins que tu préfères le café. Là, c’est Béralde qui le fait ! Il sait faire beaucoup de choses avec le café. Ca sent trop bon dans la caravane après. Bon, je t’avoue, je me dispute souvent avec lui. On n’est jamais d’accord. Mais je l’aime beaucoup quand même. ❞

Je secouais la tête, et continuais :

❝ ▬  Moi, mon café préféré, c’est le capuccino. Comme mon grand frère. Même que, des fois, je lui pique sa tasse et que je bois tout ce qu’il y a dedans. Par contre, après, j’ai tellement bu, que je cours faire pipi. Quand c’est l’hiver, et qu’il y a plein de neige dehors, je m’amuse à faire des dessins avec mon pipi dans la poudreuse. C’est rigolo. Mais personne ne veut faire des concours avec moi. Peut-être qu’ils ont peur que je sois trop fort pour eux. N’empêche que… ❞

Des sourires apparurent sur les visages de mes compagnons. Astrid intervint :

❝ ▬ Alou’, tu ne vas tout de même pas nous raconter ta vie. On a plein de choses à faire, et je suis sûr que tes anecdotes, aussi intéressantes soient-elles peuvent attendre la maison. On récupère notre récompense et on y va ? ❞

Linus était en train de rendre les fléchettes au festivalier qui tenait le stand. Je m’approchais et demandais :

❝ ▬  Est-ce qu’on a assez pour la grosse boite de bonbons ? ❞




❝ ▬ Il faut voir si tout le monde est d’accord, mon grand. ❞




Béralde s’approcha et nos regards se croisèrent. On se jaugea en silence. Mon beau-frère finit par dire :

❝ ▬  Je suis pour qu’on laisse Alou’ prendre la boite de bonbons. Ca nous fera de quoi grignoter tout à l’heure au goûter. ❞



Je lui offris mon plus beau sourire. Les autres acquiescèrent. Je savais qu’on aurait une discussion sur notre prise de bec mais, disons, que le premier pas vers une réconciliation était fait.

❝ ▬ Est ce que je peux choisir la boite, s’il vous plait ? ❞




Ils me laissèrent faire. Le festivalier me montra toutes les boites qu’il avait. Je choisis finalement la rouge avec des faunes et des petites fées : ces derniers semblaient beaucoup s’amuser au son des flûtes et du tambourin. On commença alors doucement à bouger vers la caravane, alors qu’Asgeïrd et Béralde prenaient congé pour une heure ou deux. Linus, Astrid et Isa me surveillaient du coin de l’œil : le pire, c’est que je ne m’en rendais même pas compte. Je faisais tranquillement ma petite vie, sans rien demander à personne. Je lançais à Yuuki :

❝ ▬ Tu viens ? Je répondrais à toutes tes questions en chemin. ❞







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