Le monde a-t-il des limites ? Les limites de la réalité qui font que certaines choses ne peuvent se dérouler ou encore que d'autres doivent avoir un certain ordre d'apparition pour être possible. Beaucoup diront que oui, mais est-ce que le fou qui affirmerait le contraire aurait tort ? Pourquoi le monde serait-il cantonné à sa pauvre cage sans avoir la possibilité d'étendre ses frontières au-delà des limites que les humains lui imposaient ? Depuis le début de nos aventures les choses semblaient devenir étrange. Ou pour être plus exact, depuis que nous étions rentrés dans cette grotte à la recherche de la princesse les événements avaient pris des tournures des plus étonnantes et extraordinaires. Bien que nous fumes surpris à de nombreuses reprises, émerveillés par le décor où nous étions plongés, pas une seule fois nous nous sommes interrogés sur la possibilité d'une telle suite d'événement pratiquement aussi extraordinaire les uns que les autres. Comment se pouvait-il qu'en rentrant dans une grotte, nous pûmes finir dans un palais au fond d'un lac, qui était probablement bien plus vaste que la cavité de la grotte où nous étions. Alors... Où étions-nous réellement ? Voilà la question qui brilla l'espace d'un instant dans mon esprit, quand Naoko m'offrit le doux son de sa voix pour faire vibrer mes oreilles de joie.

Sur le moment, je laissais tomber cette question qui était venue marteler mon esprit aussi rapidement que brutalement. Bien que le monde de la magie était vaste, notre situation en était étonnante. Trop même. Mais cette question, j'y répondrais plus tard... Quand j'aurais les réponses moi-même. M'étant énormément perdu lors de ma réflexion sur cette remarque dont je m'étais auto-posé, je fis sans vraiment m'en rendre compte ce que Naoko m'avait demandé. Je me baissais pour l'attraper puis la porter ainsi dans mes bras. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, mon visage ne fut pas une véritable omelette de tomate, au contraire. Il garda ses couleurs naturelles et ternes dont il était si accoutumé depuis sa naissance. Plus loin que mes souvenirs puissent me le rappeler, j'ai toujours eu un visage assez pâle... Sûrement en rapport avec mon esprit de l'époque assez glaciale et morbide. 'Fin bon, tout n'avait pas forcément de rapport et de logique... Mise à part notre situation qui devait obligatoire en avoir une... Il était impossible que tout ne soit que hasard dans cette affaire.

« Allons voir le roi, accroches toi bien à moi. »
Prononçais-je ouvertement sans aucune gêne.

Je suivais la sirène qui nous attendait toujours devant la porte de notre suite et la surprise fut une fois de plus de taille. Un couloir en or ? Pleins d'autres sirènes ? Mais non voyons, tout cela n'était que pâle imagination face à ce que nous avions . Il n'y avait pas d'escalier, ni même de couloir. Seulement une sorte de toboggan où de l'eau coulait pour emporter ceux qui s'y aventuraient...

« Suivez-moi. »
Prononça la sirène, toujours avec ce même sourire amical et charmant aux lèvres.

Elle se laissa glisser dans le toboggan géant, disparaissant en quelques secondes dans les virages ahurissants et assez... Hum... Quel serait le mot exact... extrêmes en sensations fortes. Le premier pas vers la porte fut hésitant, quant au second qui était celui qui allait me plonger dans ce toboggan... Il fut tout simplement net. Je fis un bond rapide sans réfléchir. Le vice dans ce genre de situation est de trop réfléchir, cela ne faisait qu'accroître la peur. Heureusement que nous n'avions rien mangé en nous levant, sinon avec de tels secouements les aliments ne se seraient pas fait prier pour ressortir de manière bien moins gracieuses qu'ils seraient rentrés. La fin du parcours fut simple... Projeter dans les airs aussi violemment que brutalement. La fin du toboggan était une pente qui finissait dans le vide. Heureusement, cette fois-ci la chute fut très rapide. Nous retombions sur le ventre d'un cachalot au milieu d'une grande pièce. Surpris je me mis à examiner la pièce. Une sorte de hall, plusieurs piliers de chaque côté pour maintenir la pièce debout malgré la hauteur de son plafond. Nous étions dans un petit bassin où l'eau ne dépassait même pas les trente centimètres. De chaque côté, là où les piliers reliaient le sol au plafond, des dizaines de gardes étaient fixés à leur position aussi raide et sérieux que moi j'étais surpris une fois de plus. Mais ils n'avaient rien de banale ces gardes... Étant donné qu'il s'agissait d'orques. Derrière nous... Il s'agissait de l'entrée du palais par où nous étions arrivés avant de nous réveiller dans la suite. En face de nous... Autre chose. Tout aussi spectaculaire. Tout aussi merveilleux. Tout aussi surprenant. Papy tortue au pied d'un trône et sur le trône... Une bête plus grande que tout ce dont j'avais pu voir dans ma vie. Une véritable légende. Une terreur des océans. Le Kraken.

« Oh oh oh ! C'est eux les enfants dont tu me parlais ? Bonjour bonjour les enfants.»
Prononça le Kraken, riant comme une personne âgé, le souffle légèrement étranglé par la vieillesse.

« Oui. C'est sûrement d'eux que parlais la vieille Bertha... Les enfants de sa vision. Hum hum hum. »
Répondis Papy tortue.

« Comment. Comment pourrait-il s'agir d'eux. Regardez à quel point ils sont petits. Ils ne pourraient même pas vaincre un simple soldat de nos ennemis qui font quatre fois leur taille. Tu perds la tête Papy. »
Proclama l'un de Orque, qui était vêtu avec bien plus d'ornements que les autres.

« Du calme, du calme. Laissons les se présenter avant d'effrayer plus encore nos invités. »
Exclama le Kraken.

Je m’avançais d'un pas, saisissant la parole en premier. Certains dirons qu'il n'était pas gentleman de réagir ainsi et pourtant dans de telles circonstances, selon moi en tout cas, il était du devoir de l'homme d'assurer sécurité pour permettre à la dame d'être plus à l'aise.

« Voici ma partenaire, Naoko Aisaka. Quant à moi je suis Ichi... »
Je n'eus pas le temps de prononcer que cela, interrompus par l'apparition d'un autre personnage.

« Donnez les nous ! Mon seigneur exige que les deux humanoïdes nous soient offert, sans quoi il déclara la guerre à votre royaume sans plus attendre ! Nos troupes ont déjà encerclé votre palais. »
Prononça ce qui semblait être un « ambassadeur ».

Dans un éclair de colère et de vitesse, l'orque à l'armure magnifiquement orné se positionna au-dessus de l'émissaire qui était deux fois plus petit que nous, pointant son triton vers de sa tête, prêt à l'abattre sur ce petit poison aux airs supérieurs. Il fut cependant arrêté juste avant d'exécuter l'émissaire, par un grondement du Kraken aussi froid et terrifiant, que son apparence lorsqu'il s'énervait.

« Je croyais avoir été claire la dernière fois. Je ne souhaite pas la guerre. Alors retournez chez vous et ne revenez pas. Je ne compte pas vous donner ces deux petits humains. Pas aujourd'hui, ni demain. Maintenant retourne au pied de ton maître et dis lui de t'apprendre à mieux bluffer que cela, tu ferais un bien mauvais joueur de poker. Ahah. »
Acclama le roi en riant sans aucune retenue à la fin de sa tirade, vite rejoins par les rires de toutes les autres personnes de la pièce.

Le poisson rougit de colère, avalant sa salive d'un air mauvais, il se tourna et partit en marmonnant dans ses écailles. Où en étions-nous déjà...

Mascarade déstabilisante lorsque papy tortue se transforma en mamie. Image changeante et perception confuse d'un être mal... Qui ne fut peut-être pas aussi mal, que moi je fus femelle. Troublante révélation, suivit d'une troublante destinée. Le destin nous préparait-il un mauvais tour ? S'acharnait-il sur nous ? Pour vouloir nous pousser à affronter un monstre que nul n'osait combattre en ces terres mystérieuses. Roi Kraken ordonna à sa forteresse de s’élever plus haut que le fond de ce lac géant. Le sol sous nos pieds trembla, les murs vibrèrent et un grognement se fit entendre, coupant la respiration de ma pauvre gorge dans son élan. Que ce passait-il ? D'un coup, une lumière aveuglante illumina la pièce, envahissant le palais par toutes les ouvertures. Le soleil... Ses rayons pouvaient enfin atteindre la pièce, ce qui voulait dire... Que nous étions réellement à la surface ? Le vent se mit soudainement à caresser brutalement nos visages, avant de se calmer et transformer sa rafale brutale en une douce brise.

« Tous à vos postes, lancement de l'opération Rugissement Abyssal ! Montrons à la surface, la puissance du fond de notre océan. Oh oh oh ! »

Le roi Kraken se leva de son trône, au même moment où une armure scintillante comme la plus belle perle de l'océan apparut sur son corps. Chaque soldats orques présents dans la pièce salua le grand roi, avant de tous se diriger vers l'extérieur au pas de course. Je suivis le pas, bien qu'étant plongé dans la plus grande confusion je ne comprenais pas grand-chose à ce qu'il se passait ici. Une enjambée, puis une autre, suivit d'un troisième et encore une énième. Pour finalement arriver devant l'entrée gigantesque par où nous étions rentrés lorsque le palais était au fond du lac. Mais quel lac ? Nous étions au milieu de l'océan, avec pour horizon, un continent … Ce monde était une pure machination pour vous rendre complètement dingue et taré de l'esprit, il n'y avait pas d'autre possibilité. Rien n'était compréhensible là dedans. Le palais.... Disons qu'il flottait. Oui. Comme l'on pouvait s'en douter. Mais il flottait comment ? Un petit coup d'oeil malheureux, qui me fit regretter mon geste.

« UNE TORTUUUE GEANNNTEEEEUH !! »

Couleur d'un visage passant du blanc pâle à l'orange rougit. What the fuck ? C'était ça le grognement que j'avais entendu juste avant ?? Derrière à terre. Pas d'autre possibilité envisageable. Ne rien comprendre à la situation était d'une frustration pas croyable. J'en étais presque à la limite de la folie. Respirer. Calmement. Respiration. Expiration. Respiration. Kof... Hum... Les habitants du palais rentrer à l'intérieur des bâtiments, tandis que des dizaines et des dizaines d'orques sortaient de leurs baraquements. Des sortes de hangars, aux abords du palais flottant, s'ouvrirent pour laisser s'échapper une quinzaine de cachalot aussi presque aussi gros que le roi Kraken. Pour finir, une centaine de poissons volant de notre taille, nous survolèrent en passant par-dessus le palais tout en se dirigeant vers le continent... Alors il était vraiment l'heure de combattre ? J'étais complètement scotché par une telle scène... Ne sachant quoi dire, je laissai impuissant le silence s'installer... Jusqu'au moment où je sentis quelque chose de flasque s'enrouler autour de moi... Je tournais lentement le visage vers Naoko... Avant de voir qu'elle aussi était dans la même situation que moi... Un sourire grimacé se dessina dis-gracieusement sur mon visage, quelques secondes avant de...

« Allons y les enfants ! »

Les tentacules du roi Kraken qui nous avaient attrapé nous lancèrent en l'air, sur les poissons volants. Je sentis mon visage déformé par la pression de l'air. Un cri de surprise s'échappa de ma pauvre gorge dans l'action. Au final, nous finimes sur le dos d'un poisson volant. Et le pire dans tous ça... C'est que lui aussi parler. Et pour combler le tout, il parlait beaucoup. Beaucoup trop.

« Yôô ! Alors les bipèdes comment vous allez ? Pas trop secoué ?? Soyez pas timide ! Moi c'est Sora ! Je suis le plus doué des poissons volants alors ne vous en faites pas avez moi ça va swinguer ! Je suis le dompteur de ciel ! Plus rapide qu'un dragon et plus futé qu'un renard ! Mwhaha ! »

Dans son monologue il ne put s'empêcher de faire des loopings et autres figures aériennes qui retournèrent mon pauvre estomac. Il semblait plus que super-actif celui-là et pourtant j'avais la très net impression que nous n'étions pas au bout de notre peine...

« Dis moi Sora, où allons-nous ? »
Prononçais-je sur un ton neutre pour éviter qu'il s'emballe encore plus.

« Nous allons nous arrêter au campement de la plage, là-bas on vous fera un rapport de la situation et de ce que vous devrez accomplir mes petits bipèdes ! Alors accrochez-vous, parce que c'est maintenant que la vrai course va commencer ! Swingué avec moi mes amis ! Montrons à ces corbeaux la danse infernale abyssale volante ! »
Proclama Sora.

« Yeeeaaaaah ! »
Acclamèrent ses compagnons volants.

« Hum ? Des corbeaux ?.... »
Dis-je sur un ton innocent.

Subitement c'est une horde de corbeaux qui s'abattit sur notre groupe. Autour de nous, les poissons volants adoptèrent une position des plus étranges... Ils formèrent un entonnoir avec pour extrémité, Sora, Naoko et moi-même...

« Hey l'Orange ! Fais ce que tu as à faire. Mwhaha. »

Instinctivement, je compris de quoi il parlait. Ce fus étrange comme sentiment, car il n'y en eut pas vraiment. Je fis juste ce qu'il me demande sans me poser de question et en exécutant sa demande aussi naturellement que si je l'avais décidé seul...

« Gestu . »

Debout sur le dos de Sora, je brandissais mon arme en avant entre nos ennemis et nous. Le sabre commença à absorber mon énergie. Une aura bleuté se mit à danser autour de sa lame, devenant de plus en plus intense, se mêlant de plus en plus à la lame pour au final la faire briller de mille éclats lumineux. Les croassements des  corbeaux s'accentuèrent lorsque la lumière les aveugla, mais ils furent vite stopper par la vague d'énergie en croissant de lune qui les frôla. Une ouverture ce fit dans ce nuage de corbeau et leur position fut déstabilisée, permettant ainsi à notre groupe de passer rapidement et sans résistance dans cette faille.

« Bah voili les n'amis ! Qu'est ce que je vous disais ? Sans accro', Mwhaha ! »

De sa voix puissante et écoutée de tous, le roi kraken fit un discours que seul une personne de sa stature pouvait prononcer avec tant d'aisance. Dans chacun de ses mots, il y mettait son coeur. Encouragent ses soldats qui dans quelques instants allaient rejoindre d'autres d'entre eux déjà au front. Certains ne reviendraient jamais, d'autres allaient perdre des membres et les derniers allaient revenir changer. Personne n'allait échapper à ce carnage, car la guerre ne laisserait aucun survivant dans les rangs des deux armées. Sa majesté en était conscient, surement plus que quiconque ici et c'était surement pour cette raison qu'il voulait animer une dernière chaleur dans le coeur de ses soldats. Chacun devait savoir le pourquoi il était là et quelles raisons faisaient que ce combat était important.

Je fus rapidement ramené à la réalité par une charmante jeune fille, mettant ainsi un point à mon analyse du discours de son altesse. Dans son innocence féminine, elle ne pouvait probablement pas comprendre certains aspects importants de ce discours et pourtant je ne pus que céder face à ce charme naturel. Un sourire se dessina sur ces lèvres qui étaient miennes.

"Ne t'inquiètes pas pour ça petit chat, tu auras juste à surveiller mes arrières, je me chargerais du reste !"

Tandis que je venais à peine de finir ma phrase, je sentis un truc flasque se glissait entre mes jambes et nous emporter soudainement dans les airs. Sora. Ce poisson volant accro aux loopings et autres acrobaties aériennes. Il ne se priva pas d'en faire quelques unes, même si nous n'étions qu'à une dizaine de mètres au-dessus du sol d'ailleurs. Visiblement, c'était reparti pour le combat. Je déposais Naoko derrière moi, avant que je la perde dans une bourrasque de vent ou même qu'elle vomisse ses tripes. Je me penchais ensuite vers le poisson pour lui demander où nous allions.

"Mon escouade doit vous transporter jusqu'au boss, pour que vous lui foutiez une raclée et qu'on puisse tous rentrer au bercail ! Simple non ? Des soldats sont déjà là-bas en train de se battre contre lui, alors accrochez-vous. Nous devons arriver là-bas le plus vite possible !"

Même pas le temps de s'accrocher à ses écailles, que le poisson volant avait déjà mis le turbo. Aussi décoiffant qu'une tornade, les écailles des poissons volants tout autour de nous se mirent à scintiller comme des diamants... Mais le plus impressionnant ce fut la deuxième paire d'ailes qui apparurent soudainement sur leurs dos. Le souffle littéralement coupait par cette prise de vitesse inattendue, impossible de garder les yeux ouverts. Cela ne dura pourtant pas bien longtemps... Une vingtaine de seconde à tout casser et c'était déjà fini.

"On est arrivé les loustiques ! Matez-moi ce truc... Ce n’est pas poisson de ressembler ça."

Je jetais un oeil à cette bestiole qui semblait tant les effrayer et qui était visiblement terriblement puissante. Malgré tout cela, ce n'était pas son aspect ni sa puissance qui m'effraya. Elle possédait un visage familier, beaucoup trop familier. Je sentis mon corps se raidir d'une douleur affreuse. Mon coeur se tordit de douleur, comme s'il était poignardé. Ma gorge se serra, puis je m'étouffais seul d'une cause inconnue et saugrenue.

"Du calme coco. Restes calme. Je te comprends..."

Aussi étrange que cela puisse paraitre, il eut suffit de si peu pour calmer mes douleurs. Je cachais derrière cette sérénité salvatrice, la peur qui venait de foudroyer tout mon corps. Cependant je ne fus pas foudroyer que par cette peur. Un autre sentiment étrange avait inondé mon être. Un appel que je ne pouvais ignorer, une résolution que j'avais l'obligation de prendre. Soudain, tant de choses furent tellement plus clairs, comme si Sora m'avait dit bien plus que ses maigres mots. Je me levais lentement sur le dos de notre aviateur talentueux, me tournant tout aussi sereinement vers Naoko assise juste derrière moi. Je me baisais légèrement vers elle pour poser un baiser sur le haut de sa tête, en glissant l'une de mes mains sur sa nuque. Lui murmurant quelques mots.

"Fais attention à toi, petit oiseau."

Je me relevais, droit dans ma posture et fort dans mon regard. J'avais rejeté toute peur animant mon coeur et je m'étais fait à mon sort. Je devais faire ce que j'avais à faire. Abandonnant certaines de mes ambitions personnelles pour le bien de certains.

"Merci Sora et... Prends soin de Naoko. Passes le bonjour à qui tu sais."

J'avançais d'un pas, un pas dans le vide. Je mettais lancer aussi étrangement dans le vide, comme s'il s'agissait d'un suicide. Je parcourais les centaines de mètres qui me séparaient du sol rapidement, à un tel point que la créature en dessous de moi fut assez proche de ma personne pour que je lui parle... L'espace d'un instant pour tous, mais bien plus pour nous. Tous se termina, lorsque je pénétrais dans la bouche de la créature, qui me goba comme une vulgaire mouche.

L'humidité d'une grotte inhospitalière qui humidifié la peau de cette odeur qui ne correspondait à aucun parfum connu. Mais pourquoi cette odeur ne pouvait-elle pas être reconnue ? Un lieu inexploré aux saveurs inconnues ? Ou tout simplement un mélange horrible de l'humidité de l'endroit avec celle d'un monstre fraîchement tué ? Naoko et la jeune fille du marchand étaient là, en dessous de ce rayon de lumière qui offrait une légère vision dans le tunnel où nous nous trouvions. La jeune fille était inconsciente, alors que Naoko se réveillait de ce mauvais cauchemar. Je la regardais se réveiller lentement de cette aventure quelque peu étrange...

« Vas y doucement Naoko, tu risques d'avoir quelques vertiges durant les premières minutes. »

J'étais là, dans l'obscurité où nul ne pouvait apercevoir mon visage et mon corps. Seuls mes yeux scintillaient dans ce noir, l'un de sa couleur bleu et l'autre de son jaune abeille. Quant au reste, ni Naoko, ni l'inconsciente allaient pouvoir le voir dans cette pénombre. Mais le temps me manquait, il était un luxe que je n'avais pas, que je n'avais plus.

« Je suis désolé pour tout ça... Mais depuis le début nous étions piégés dans une illusion. Et disons que c'était cette chose qui nous maintenait dedans. Maintenant tu vas pouvoir finir la mission, tu n'auras pas de problème pour la suite. Je vais devoir te laisser. Vraiment désolé pour tout Naoko. J'aurais tellement préféré que ça finisse autrement. »

« J'espère qu'on pourra se revoir... Prends soin de toi et surveilles les écureuils pour moi hein ! »

Un dernier sourire plein d’amertume, avant de disparaître complément. Tout ne se passait pas comme prévu, la preuve était là. Ceci était peut-être un adieu ? La vie de méchant n'était pas douce.