| Sujet: [Mission] Démolition ♪ Ven 18 Mai - 15:02 | |
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Merveilleusement bien. Je me sentais merveilleusement bien alors que je prenais le train afin de parvenir à la ville où ma mission s’exécuterait. Je ne savais pas ce qui me mettait de si bonne humeur, mais je me trouvais être bien plus qu’en pleine forme. Pourtant la mission que je m’apprêtais à entreprendre ne semblait pas être la plus amusantes à réaliser. Oh, je ne veux pas dire que le travail d’un mage doit être divertissant, juste que détruire un bâtiment n’était pas vraiment la chose la plus plaisante… Enfin, ça dépendait de la personne qui le dit.
Drôle d’annonce à laquelle j’avais répondu. C’est vrai, quoi. C’est plutôt étrange de décrocher une mission qui demande seulement la destruction d’un bâtiment. Mais je veux dire, SEULEMENT ça. J’avais la réelle impression d’être une pelleteuse ambulante. Et j’veux pas croire que ce noble promoteur ait fait appelle à un mage juste pour mettre un coup de pied dans une quelconque construction. NAH.
Inutile de mentionner le fait que mes soupçons aient été confirmés. Sinon pourquoi vous en aurais-je fait part ? Franchement, il fallait bien qu’il se passe quelque chose dans cette mission. Un « imprévu » qui vienne pimenter tous ça quoi. Un évènement qui fasse que je ne puisse pas arriver, détruire, repartir. Comme dans toutes mes autres missions, en gros. Parce que faire seulement ce qui était prévu, c’était trop simple, vous voyez. Mon dieu… Mais pourquoi tant de haine ?? N’ais-je pas le droit de venir-faire-aller en paix ? J’aime mon métier.
Bref, comme je vivais une vie paisible, ennuyante, sans action et la plus normale au monde, il fallait que je trouve pourquoi les gens habitants aux alentours ne voulait pas abattre un vieux bâtiment qui tombait en ruine. Mais pourquoi mon dieu, pourquoi ?! Pour le savoir, il fallait les interroger. J’aime pas ça. Un interrogatoire, ça finit toujours en larmes (aussi bien moi que l’interrogé), en cris (aussi bien moi que l’interrogé), ou en foutage de gueule (aussi bien pour moi que pour l’interrogé). J’aime mon métier…
Aucun des gens que je questionnais n’osait répondre à mes questions. « Désolé, je ne peux rien vous dire », telles étaient la plupart des réponses que je pus obtenir. Je serpentais donc dans la ville, avec l’espoir de trouver une personne, un ange qui accepte de me fournir une réponse autre que « Désolé, je ne peux rien vous dire ». Heureusement, cet ange descendant tout droit du paradis apparut de derrière les nuages tel un rhume quand l’hiver approche. Remplacez juste l’ange par un vieillard tout courbé sur une bêche et les nuages par une piteuse étable cachant une grande basse court. Après tout, nous ne sommes pas à la personne ou au lieu près. Bref, ce noble personnage me fit signe de le rejoindre. Comme il fallait bien que je sois maladroite à un moment (sinon c’était pas moi, la mage, mais une autre fille), je faillis glisser une (voir deux) fois sur la boue bien… Boueuse, étalée sur la totalité du chemin qui séparait le maisonnette de la route terreuse, typiquement campagnarde. Mais bon. Avec un sol aussi glissant, il était difficile de marcher avec autant d’élégance qu’un pingouin sur la banquise. ~
C’est assez timidement qu’il m’invita à prendre place chez lui. Aussi semblait-il inquiet, il ne cessait pas de regarder à droite, à gauche, à travers les fenêtres (parfois même au dessus de lui…), toutes calfeutrées à l’aide de tissus épais. Les pièces étaient très encombrées, l’aménagement de son chez soit agencé comme s’il redoutait l’arrivée de quelqu’un, ou attendait la venue de quelque chose d’assez négatif. De plus, le peu de lumière présente dans la maison laissait une vague angoisse dans la conscience. Tout était très sombre en ce lieu, ce que je haïssais plus qu’autre chose. Très désagréable. Je préférais presque le désert de la Web Valley rempli de crevasses. M’enfin, ce n’était pas vraiment comparable…
Une fois nous deux « confortablement » installés dans un… fauteuil (?), il me déballa tous ce qu’il savait, avec tout de même un peu d’hésitation, en murmurant tellement bas que je dus me rapprocher de sa tête afin ne mieux entendre ce qu’il me renseignait.
« Et bien… C’est plutôt dur à avouer, vous savez… Mais s’il faut bien justifier l’inquiétude qui règne en ce village… J’accepte de tous vous révéler, mais promettez moi de ne mentionner à quiconque les informations que je vous aurais confiées. »
Il avait l’air grave. C’était presque sans conteste qu’il hésitait encore à me dire ce qu’il avait sur le cœur, voilà pourquoi il avait détourné si rapidement la conversation… Je hochais donc la tête en signe d’approbation, lui confiant alors que je ne trahirai pas sa confiance. Le vieillard pris donc, un peu plus confiant, une grande bouffée d’air avant de se lancer dans son roman.
« … C’était il y a deux ou trois ans… Mon petit-fils, qui maîtrise lui aussi une magie, et moi étions à la période la plus florissante pour notre petite entreprise, qui consistait à revendre la viande de notre élevage aux grandes lignes de boucheries. Nos animaux étaient réputés pour le tendre de leur viande, et la façon dont nous élevions nos bêtes nous permis d’être reconnus comme adeptes du bio. Parmi nos bestioles, il y avait ce taureau reproducteur, véritable trésor de notre commerce. Ses descendants étaient sans doute les plus demandés de la région, pour le fondant le leurs chairs et la couleur éclatante de leurs robes. Il faisait la fierté du village qui était, et est toujours, un grand centre de pratiquants de diverses religions, tous très croyants. C’est grâce à l’argent que rapportait le taureau que je pus financier la construction du bâtiment que l’on voit, au loin. Pourquoi ais-je donne l’instruction de bâtir ce bâtiment ? Voyant que les habitants s’intéressaient de plus près au commerce, je leur proposais de créer une sorte de foire où différents bouchers pourraient se réunir et échanger leurs viandes avec les autres commerçants du coin. Et mon idée fonctionna très bien. Pendant ces quelques années où le taureau opéra, mon petit-fils et moi étions reconnus dans la région. Mais je ne sais comment, le jour où j’inaugurais le troisième anniversaire de cette foire (alors que la totalité du village était invité à la fête organisée pour l’occasion), l’animal tant vénéré disparu. Comme ça, volatilisé. On le chercha partout mais jamais personne ne le retrouva.
Aussi, depuis ce jour là, on entendait des grognements assourdissants sortir de la bâtisse qui servait autrefois de foire. Comme je vous l’ais précisé plus tôt, les villageois sont pour la plupart extrêmement croyants, alors certains se sont mis à proclamer que Dieu les avait punis de leur inattention, ce soir là, et qu’il avait envoyé un esprit hanter le bâtiment, qui, si libéré, détruirait le village entier ainsi que les habitants de celui-ci, moi et mon petit-fils en premier. Si certains y croyaient dur comme fer, d’autre pas du tout, mais jamais ceux qui osait dire le contraire de ce qui fut proclamé n’ûrent le courage de pénétrer dans la bâtisse. Au final, nous finissions tous par être persuadés de la menace qui régnait dans la ville. Et petit à petit, nous perdions notre réputation, pour être, à ce jour retombés dans l’anonymat complet. C’est pour ça que nous ne pouvons pas détruire ce bâtiment. Vous n’imaginez pas le malheur qui s’abattrait sur nous si nous osions déranger l’esprit qui réside dans l’ancien lieu de foire. Me voilà bien puni. »
Voilà. Il m’avait tout dit. Mais moi je ne savais quoi dire. Preuve que j’ai énormément de répondant dans ce genre de situation…
« Vous ne détruirez pas le bâtiment, hein, n’est ce pas ? »
… Ce genre de situation où on a envie de le prendre par le col de la chemise pour le plaquer au mur, en lui criant dans les oreilles…
« Ben si, t’as cru quoi, l’vieux ?? Tu sais comment j’résous les missions, moi ? Avec autorité. T’as pigé, ça ? AU-TO-RI-TE. Alors tu sais quoi, moi tes p’tits camarades j’vais allez les voir, et j’vais faire comme avec toi en ce moment, j’vais leur crier dans la tronche ‘’ Ben ouiii, c’était une blague. Y’a pas d’esprit la dedans, juste un mignon petit chat qui a pas eu sa quantité de ronron journalière !’’ Allez viens mon gars on va la défoncer, ta baraque ! »
Voilà ce que mon côté touché et ému crevait d’envie de lui dire.
« Je vous promet, monsieur, que je ferais mon possible pour exorciser cet esprit. »
Voilà ce que je lui dis. Il me mit à la porte d’office. Heureusement que je lui avait dit ça, au lieu de la réplique haut dessus, sinon je n’imaginerais pas le désastre que mon trop plein d’énergie du jour aurait bêtement causé.
Maintenant que je me retrouvai avec un seul témoignage –et celui-ci sortait complètement du concret…-, je me sentais comme légèrement… Paumée. Parce que, déjà, je n’était pas exorciste (à moins que je ne me découvre d’incroyables dons d’ici les deux prochaines secondes……….. Trop tard.), et que les croyances fondées sur la disparition de la fameuse bêtes semblaient bien trop puissantes pour être contredites avec le simple argument que je gardais dans le fond de ma pensée (qui était « Il n’y a pas d’esprit dans ce bâtiment. », en bref une très faible résistance). Et puis même si je voulais le démontrer, il faudrait que je pénètre dans le bâtiment, ce qui ne me dérangeait absolument pas (pensais-je en regardant d’un œil méfiant la structure de la bâtisse…), excepter le fait qu’il me prendrait alors pour la fille de Satan, qu’ils m’enfermerait à double tours dans une pièce percée de trous qui permettrait de laisser passer d’éventuelles armes pour me fusiller et faire passer mon corps au crématoire afin de répandre mes cendres au-dessus d’un volcan en fusion avant de sacrifier une brique du bâtiment couverte du sang du vieillard en la balançant dans la lave en fusion. J’aime vraiment mon métier.
Alors que j’imaginais ce sanguinaire scénario, vint se loger dans mes réflexions la douce voix d’un enfant venant de mon dos, qui eut d’ailleurs l’étonnant effet de me tirer de ces « cauchemarderies ». Timidement, il m’invita à le rejoindre dans sa tanière. C’est sans prononcer un mot, et encore traumatisée par la mort qui m’attendait très certainement à la fin de cette mission, que je le suivais. En voyant apparaître de nouveau la tanière du vieux, je compris que ce petit garçon (l’âge toujours extérieur à ceux des teen-agers) était le petit-fils dont parlait l’ex-éleveur dans son récit, énoncé plus tôt dans la même maison où je pénétrais discrètement, présentement. A ma surprise la petite chambre du jeune garçon, située au grenier de la maisonnette, se trouvait être bien plus accueillante que la pièce principale. Contrairement au reste du logis, celle-ci était très ouverte sur l’extérieur, mais l’entassement des meubles et affaires ressemblait de près à l’agencement des autres pièces.
Mais ce qui la distinguait vraiment du reste de la maison, c’était l’atmosphère magique qui y régnait. C’est vrai, le vieux me l’avait précisé, son petit-fils maîtrisait lui aussi une magie. Je me surpris à m’interroger sur celle-ci, surtout en voyant les plantes soit énormes, minuscules, à pois, colorés, ou qui crachaient des tourbillons de vents trônant sur le rebord de la fenêtre. Après tout ce n’était pas FORCEMENT le genre de plantes facilement trouvables sur le commerce… Le garçonnet me fis signe de m’asseoir sur le… lit (?), et une fois confortablement (??) installée, un peu intimidé, me conta ce qu’il avait à me dire, en passant bien évidement par la case promettez moi de ne rien dire gnagnagna…
« Alors euh… Comment dire… C’est indirectement à cause de moi que les habitants de ce village croient en l’esprit qui résiderait dans le bâtiment et euh… »
J’ouvrais grand les oreilles (et les yeux) pour écouter ce qu’il allait m’avouer, le ton de sa voix baissant au fur et à mesure qu’il évoluait dans l’explication… Il disait bien « qu’ils croient »… Ca voulait donc dire qu’il approuvait, ou même savait qu’un esprit ne hantait pas ce lieu. Enfin un raisonnement censé ! Mais pourquoi fallait-il qui me provienne d’un gamin d’une dizaine d’années…
« Et… Euh… Mon papy ne vous a pas laissé sans savoir que je … « maîtrise » une magie… Ben en fait… Elle est assez particulière… Elle promet de prélever un petit échantillon de magie d’un autre mage pour ensuite l’insérer dans un autre vivant de toute sorte... Aussi bien animaux que végétaux, comme vous pouvez voir la variété de plantes qui ont eu l'honneur de me servir de cobayes... Seulement je ne maîtrise absolument pas la puissance de la magie. Je veux dire, quand je prélève ce petit bout de magie et que je le déverse en un être, nul ne sait ce que ce dernier en fera. Par là je veux dire que je ne contrôle pas la manière dont l'animal usera de cette magie que je lui offre. C'est là que ça peut devenir dangereux. Surtout qu'une fois la magie dans l'être la seule manière de la retirer est de l'user. En effet, elle s'épuise au fur et à mesure que l'être l'utilise. Comme ce sont de tous petits échantillons l'effet n'est jamais bien puissant et ne dur jamais bien longtemps. Ils n'ont pas le temps de faire des ravages, ni même une petite bêtise.
Et aussi, il vous a parlé de ce taureau... Et bien, en fait... Comme la bête me parraîssait très puissante, j'ai décidé d'introduire en lui les magies les plus fortes des mages que j'ai rencontré, mais aussi le splus maléfiques. Et je ne sais pas pourquoi, il y eu... Comme un dysfonctionnement du système. En insérant autant de puissance dans la bête, c'est comme si ce système d'épuisement avait cédé : les magies ont du s'entrechoquées, elles ne s'épuisent plus, et elles sont utilisées à grande puissance, le taureau représentait un réel danger pour mon village... Je ne savais plus quoi faire : je ne peux point retirer les magies introduites... Alors j'ai passé une annonce anonyme aux auberges, dans le but de rencontrer un mage possédant une magie capable de, en quelques sortes, « sceller » les magies accumulées. J'en trouvi un. Il accepta de me céder un peu de sa magie. C'était le soir de la fameuse inauguration... Alors je filais administrer ce « traitement » au taureau... Cela fonctionna, bien sur... Mais la bête ressenti une telle douleur... Elle devint incontrôlable, beuglait comme pas possible... Le mage étant présent, il m'aida à enfermer la bête dans le bâtiment, qui se trouvait être très solide. Les rumeurs circulèrent par rapport à la disparition du taureau et des hurlements qui sortent de la bâtisse... Et voilà où nous en sommes... »
Je n'en revenais pas. Le gosse avait seulement dix ans, et il était déjà sorti de l'innocence dont un gamin de son âge devait jouir. Et il m'avait tout avouer. Il est inimaginable d'imaginer la reconnaissance que j'éprouvais pour lui, son explication terminée. J'avais envie de le prendre dans mes bras. Mais...
« … Vous ne direz rien de tout cela à mon grand père, n'est ce pas ? »
… cette envie ne tarda pas de disparaître. Petit naïf. Comment allais-je m'en sortir, maintenant ? J'avais bien une idée en tête, mais justifier ce que je m'apprêtais à entreprendre auprès du papy ne serait pas une mince affaire si je ne devais pas lui souffler un mot du récit que je venais d'entendre. Bon dieu ce que j'aime mon travail.....
« Ecoute. Voilà comment on va se débrouiller. Tu vas t'arranger pour trouver une bonne excuse à raconter aux habitants de la ville, et surtout à ton papy. Mon plan est très simple à réaliser, je t'assure... Mais pour cela j'ai besoin de ton aide. J'aurai besoin d'un de tes échantillons. Celui que je vois, là bas, sur l'étagère, comme il est indiquer sur l'étiquette qui l'entoure, c'est bien une magie de décuplement ? J'aimerais que tu l'insère en moi, sa me permettrais de décupler ma propre force, donc ma magie. Elle me permet de contrôler des animaux, mais je doute qu'un taureau aussi réputé, et surtout rempli de diverses magie soit simple à posseder. Alors en augmentant ma puissance magie, je devrais réussir à lui faire refuser son état. Il redeviendra donc calme. Alors, es-tu d'accord pour m'apporter ton aide, qui me serait franchement précieuse ? »
« Aucun problème, madame. Je pense l'avoir trouvée, cette bonne excuse. Faites vous passez pour une mage-exorciste. »
J'approuvais cette fameuse « bonne excuse », bien qu'elle me fasse légèrement froid dans le dos... Sur ceux, nous nous exécutions. Il me fit monter sur un cagot de bois, qui me servirait, en quelque sorte, d'estrade pour adresser la parole à l'ordre de passants présente, en cette heure de pointe, sur la place centrale du marché, juste en face du vieux bâtiment. Quand le moment fut venu, je réclamais l'attention de l'assemblée, et criait fort la soit-disante raison de ma venu. Je ne savais pas vraiment si j'avais autant besoin de me montrer en public pour réclamer à ce que l'on déverrouille les portes du bâtiment, mais ce petit jeu m'amusait bien pour le moment, alors quitte à poireauter des heures dans un bureau de négociation, autant utiliser la manière forte dès le départ. Et n'oublions pas que j'aime mon métier.
« Votre attention à tous, habitants de cette ville tourmentée par un esprit, hantant depuis plusieurs années les lieux en lesquels vous aviez placé tant d'espoir. Ne faites pas mine de vous désinterresser du sujet, rappelez-vous tous de cette nuit de festivité où votre taureau bien aimé disparu, se volatilisa, ne laissant derrière lui, pour vous punir de votre malveillance passée, qu'un maléfique esprit qui raillerait à jamais votre village de la carte si un étranger osait déranger sa grandeur. Si je m'adresse aujourd'hui à vous, habitants menacés, c'est pour exprimer le sentiment que je ressens en voyant autant de lâcheté de votre part face à l'ennemi, face à la peur. Pourquoi ne cherchez-vous en aucun moyen, à trouver un moins d'exorciser ce soit-disant esprit ? Peut-être n'est-il qu'une invention de vos craintes, en entendant les cris sortir d'un bâtiment si imposant. Mais n'avez-vous jamais chercher à parer les attaques de l'être ? Au contraire ! Vous vous êtes toujours cachez derrière vos faiblesses ! Mais de quoi avez-vous peur ?! De la destruction qu'engendrerait la libération de l'âme ? De la mort, la votre, celles de vos proches ? C'est vrai, vous cherchez à éviter cela à tout prix, hein... Avec cette angoisse constante qui vous anime... Oui, vous vivez dans l'angoisse ! Car au fond, vous savez tous que ce fameux jour, que ce que vous redoutez tous arrivera. Et oui, je suis désolée d'avoir à vous l'apprendre, mais la destruction du village, la libération de l'esprit aura lieu. Et par votre faute ! Car vous n'aurez rien fait pour stopper l'élan ravageur de la bête..C'est pour ça que je m'adresse, aujourd'hui, à vous. Car en ce jour où la peur est à son comble, se dresse devant vous une mage, une mage prête à vous rendre service. Une mage capable d'exorciser cet esprit en même temps que votre peur. Mais pour cela j'ai besoin de votre soutiens. J'ai besoin que vous me cédiez le pouvoir de déverrouillée l'accès au bâtiment. Ne protestez pas ! Sans mon intervention, vous vivrez à jamais dans l'angoisse de la mort jusqu'à ce que ce jour arrive. Comment ça vous ne le pouvez ? Voulez vous que je me tue en tentant de pénétrer par la fenêtre, pour finir écrasée sur le vieux sol poussiéreux ? En me priant de faire ça, vous tuerez votre dernier espoir, en même temps que moi. Alors êtes vous pour la survie ou la mort ? Pour l'enfermement ou la liberté ? Pour la victoire ou la défaite ?? »
Tout allait évidement dans l'exagération. Quoi que pour l'histoire du, comme quoi je crèverai en m'éclatant contre une fenêtre, ce n'était pas faux. Maladresse si tu m'entends... Je ne savais pas véritablement si je faisais une bonne oratrice, mais une chose était sûre, les villageois étaient convaincus par mon discours. Je vis une forme se détacher de la foule, s'avançant vers moi. Un petit homme, vieux et tout trapu apparu devant le cagot (nan, pardon, l'estrade). Cet homme devait être une personnalité de la ville car tout le monde s'écarta quand il voulu passer. Il secoua un trousseau de clés sous mes yeux. Je n'eus pas besoin de réfléchir longuement pour comprendre qu'il s'agissait du maire, ou de son adjoint pour posséder la clef d'un bâtiment que personne n'ose approcher.
Même si je savais que je n'avais pas grand chose à craindre, je me surprise à ressentir comme un élan de peur... Si jamais le petit mage ou moi commettions une erreur, les habitants réuni autour de la place pour assister à la petite scène qui allait suivre risquait d'être blesser. Mais il fallait que je garde confiance en moi, comme quand je m'étais adressée à la foule. Après tout je n'étais pas si timide que ça, finalement.
C'est le maire qui fut charger de dévérouiller les portes du bâtiments. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que c'est une mauvaise entreprise de sa part... Et mes soupçons furent confirmés, car à peine la clef passée dans la serrure, les portes s'ouvrirent en grand et le petit homme fut projeter dans un regroupement d'habitants. Déjà le taureau fou de douleur galopait et se cabrait sur la place. C'est à ce moment là que j'eus le plus peur, comme si toute ma confiance était d'un coup retombée. La bête était si impressionnante... Et il valait mieux agir vite, sinon ce n'était pas seulement le maire qui finirait le nez écrasé, mais l'ensemble des gens présent. Le petit garçon, le petit mage me sauta presque dessus quand il vit apparaître le taureau qu'il avait lui même enfermé. Et la bête se dirigeait dangereusement vers lui, comme si elle avait gardé son image en elle tout le temps qu'elle passa enfermée dans le noir, avec la furieuse envie de lui refaire le portrait. Dommage pour lui, car je ne le laisserais pas réaliser ce souhait. Le jeune garçon savait ce qu'il lui restait à faire. Il ne tarda d'ailleurs pas à insérer la magie de décuplement en moi.
Je me sentis bizarre, tout à coup. Etrangement, je me sentais bien, ce sentiment de puissance n'était pas désagréable. Alors vite je laissais ma magie, dorénavant plus puissante, opérer sur l'animal. Et il faut dire que je me senti nettement moins bien quand il s'agit de contrôler l'animal. Le taureau, comme aveuglé, fonça droit dans une porte : ses cornes s'enfoncèrent d'un coup dans le bois, il se retrouvait prisonnier, mais plus pour longtemps, alors je profitais de cet instant pour intervenir. Je mettais alors toute mon énergie dans le but de faire refuser au taureau toute les magies contenues dans sa conscience, aidée par le petit garçon. Des villageois, style bien baraqués, accouraient pour maintenir le taureau en place, mais ils avaient grande peine à l'immobiliser. Je criais de drôles d'indications au jeune mage. Il fallait à tous prix qu'il trouve dans le fond de sa magie, un moyen de retirer les magies introduites dans le corps de l'animal, car je refusais de croire qu'il n'existait aucun moyen d'y parvenir. Et puis, le petit garçon eut comme un déclic, comme s'il avait d'un coup trouver un moyen de faire ce qu'il devait réaliser.
Il me demanda, en criant, si je pouvais utiliser la magie de décuplement et toute ma puissance pour immobiliser quelques secondes la bête. Je m’exécutais, employant tous les moyens pour aider le garçonnet dans la réalisation de son plan. Il faut avouer que je n'ai pas tenu longtemps. Pour l’excellente raison que je n'ai pas eus à tenir longtemps : à peine quelques secondes ont suffis au gamin. D'un coup, l'animal s'immobilisa, mais pas par l'action de ma magie : par celle du petit garçon. En effet... A peine l'animal fut-il immobile qu'une fine lumière blanche l'entourait... Le blanc était la couleur de la pureté, ce n'était pas par hasard que cette lumière se trouvait être de cette blancheur immaculée : le taureau était en train de se "purifier" de sa magie. La force que le petit garçon avait introduit en lui était en train de disparaître. Ce petit garçon venait, inconsciemment, de trouver la façon dont il pouvait retirer les échantillons qu'il mettait dans l'être. Il n'aurait désormais plus jamais de problème, et le taureau était redevenu comme avant.
Aussitôt le jeune mage se jeta sur lui, et toute la foule pouvait assister à une très émouvante scène d'émotion entre la bête et le petit garçon. Les habitants présents ne pouvaient que ce rappeler de tout le bonheur que le taureau leur avait, par le passé, apporter comme une belle pluie d'été s’ablatant sur la chaleur de la ville. Ce taureau avait été le fondateur d'un véritable havre de paie qu'était devenu ce bâtiment, alors que lui-même "hanta" ce lieu durant les dernières années. La ville entière oubliait le mal qui était à présent derrière eux, et ne voyait le taureau plus qu'en bien. De cette même manière, elle était obligée de pardonner le garçon pour sa faute, bien que ce soit "inconsciemment" : j'avais promis de ne rien révéler à personne au sujet de son erreur magique.
Malgré cette longue étape, je n'avais résolu qu'une moitié de ma mission ! Il me restait maintenant le point le plus important de celle-ci... Sinon, pourquoi la mission serait-elle intitulée "Démolition" ? Je me devais donc, à présent, de détruire ce bâtiment, pour en finir une bonne fois pour toute. Plus aucun habitants ne me barrait désormais la route. J'avais la voie libre devant moi. Seul point auquel je n'avais pas forcément pensé (Oui... Je n'y avais pas pensé... Alors que c'était un peu l'objectif de base de cette mission...), c'était comment démolir cette bâtisse ?? Depuis le temps qu'elle n'était plus entretenue, peut-être qu'elle serait un peu plus simple à abattre, certes, mais ce n'était certainement pas pour cette raison qu'elle s'émietterait si je plaçais un coup de pied dans les fondations !
Comme les animaux que j'avais déjà contrôler étaient à jamais relier par un fin lien de sentiment avec moi, le gentil et brave taureau s'approcha de moi en me voyant faire face à ce terrible dilemme. Je le contrôlais donc une nouvelle fois, de façon à ce que sa force de frappe soit décuplée. Il souffla fort dans ses naseaux, et, sur mes ordres, chargea droit sur un poteau qui soutenait l'édifice. Celui-ci faiblit et se fissura sous l'effet du choc, et voyant que son idée fonctionnait, il recommença de plus belle, jusqu'à ce que le poteau s'écroule, entraînant avec lui une partie du bâtiments, avant que je lui ordonnait de s'attaquer à un nouveau poteau.
Voyant que le taureau commençait à ce fatiguer, les villageois accoururent pour l'aider dans sa démolition, achevant le bâtiment à coup de marteaux et de perceuses, le tout dans un vacarme infernal et dans une épaisse fumée de poussière produite par la rage et la sacrée énergie de l'ensemble de la ville. Je commençais à me fatiguer, à force utiliser ma magie à des fins aussi brutaux, et le taureau aussi, voilà pourquoi je ramenais la bête hors du vacarme qui cessait peu à peu. Je m'allongeais dans l'herbe, à côté de la grosse bête, et lui grattouillait le haut de sa tête, juste derrière les oreilles, endroit qui avait le dons de reposer et d'apaiser la plupart des animaux aux oreilles en pointes et poilues.. Ensemble, avec en fond le ciel violet, à cause du soleil qui terminait sa course dans le ciel, nous regardions le dernier mur s'écrouler.
Plus tard, le petit garçon est venu nous rejoindre, alors que je m’apprêtais à me relever, m'étant rendu compte qu'il était l'heure de rentrer : plus aucun bruit dans la ville, et seule des lumières de bougies lointaines était visible dans la pénombre de la nuit. Ma mission était remplie. Je me devais de remercier le petit garçon. S'il n'avait pas été là, jamais je n'aurai pu accomplir la mission jusqu'au bout. Alors je m’accroupissais devant lui, et tendait mon bras sous ses yeux, un air doux affiché sur mon visage. On n'eut même pas à échanger un mot pour se comprendre. Le petit garçon ouvrit de grands yeux, l'air hésitant, mais comme je gardais la même expression, en insistant de mon regard sur mon bras, il se décida à accepter ma proposition. Il agrippa alors mon avant-bras de ses ongles, et préleva un échantillon de ma magie. C'était très beau, cette lumière blanche qui montait dans la nuit, jusqu'à venir se perdre dans la lumière de la lune et des étoiles.
Avant de repartir, mon sac posé sur une épaule, j'adressais un dernier regard au petit garçon, qui, sous l'effet de la fatigue, s'était assoupis, puis coucher contre le long de sa belle bête, la tête posée sur le doux pelage de son ventre. Je lui fis un signe de la main, et repartis vers ma guilde, vers mon chemin, alors que lui, bercé par les ronflements du taureau, s'endormait. |
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