Eh bien. Ca faisait une paye que je n'avais pas remis les pieds à Fairy Tail. Et quoi, moi aussi, j'ai le droit de profiter d'un séjour vacancier. Et le mien était amplement mérité, du fait de l'exercice de missions toutes plus harassantes les unes que les autres que je m'efforçais chaque jour d'accomplir sans rechigner à la tâche, en me montrant le plus compétent possible. Après tout, des efforts, je pouvais en revendre à souhait. Mais au sortir de ceux-ci, tout homme avait droit au réconfort, quoiqu'on veuille prouver. Ceci dit, je dus bien admettre que celles-ci se furent un peu trop prolongées, et qu'ainsi mon retour, sans cesse prorogé, s'avéra tardif. Le vieux Makarov ne m'en voudrait certainement pas ; mais Erza, elle, délivrait en moi comme un sentiment d'insécurité, de mauvais augure. Il s'agît du genre de femme qui n'aime pas qu'on se tourne les pouces trop longtemps. Peut-être n'est-ce que la démonstration de son émancipation, à elle et toute son espèce, depuis qu'elle s'imaginent à la hauteur de l'homme, et que celui-ci se révèle contraint de se taper de menues tâches, du genre travaux ménagers ?
Soit, je ne pouvais que nourrir l'espoir qu'elle soit partie en mission, ce qui me permettrait de savourer mes derniers jours heureux. Le sel de mer avait eu le mérite de me redonner une pointe de dynamisme, de ressourcer ma glace avec un surplus de fraîcheur. Il ne fallait pas m'en vouloir, si je partais trois mois à la mer ! Et, à l'ouïe des rumeurs qui circulaient sur les actions de notre guilde, elle me semblait se porter à merveille, même sans mon intervention. La preuve que je n'étais pas absolument indispensable.
Bagages sur les épaules, j'appréciais de pouvoir de nouveau contempler l'insigne de notre cher établissement, me souvenant de tous ces moments vécus au coeur des intempéries qui nous avaient secoué ces derniers temps. Des hauts et des bas, mais toujours plus d'amour pour les nôtres. D'ailleurs, en parlant des nôtres...
Euuh... t'es qui, toi ?
J'eus la surprise de ne pas me retrouver face à Natsu à mon retour, mais bel et bien aux devants d'une fille tout à fait inconnue à mes sources, et dont l'aura ne me semblait pas hostile. Présente à la porte de notre demeure, elle ne me semblait pas se considérer comme étrangère, du fait de l'absence d'appréhension qu'elle présentait, et qui gagne toujours nos visiteurs lorsqu'ils veulent pour la première fois mettre les pieds chez nous. Ou alors, une ennemie ?