| |  Sujet: Service Utile (Rang D)  Mar 3 Avr - 17:44 | |
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« Grumbl … ».
| « Haaan j’ai trop faim … Si seulement j’avais encore quelques uns de ses fruits que j’ai ramené de Bosco … C’est vrai qu’elles étaient bonnes ces pommes … tellement bonnes … bonnes … »
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J’errais dans la film de Shirotsume comme une âme en peine, trainant des pieds et balançant des épaules d’un rythme plus que nonchalant. Les gens me regardaient, et détournaient brusquement les yeux lorsque je les surprenais en train de m’épier. J’avais l’impression d’être un pestiféré et me laissait un goût amer dans la bouche… Les gens se connaissaient tous dans cette ville, et mon allure de vagabond ne pouvait me faire passer inaperçu. Ajouté à cela le fait que je parle tout seul et que mon ventre couvre les rares silences et voici la combinaison gagnante pour s’attirer les regards des curieux.
Le poids de mes affaires sur mon dos et celle chaleur étouffante, dénuée de la moindre brise me faisait transpirer, rendait mon souffle court et participait grandement à cette faim lancinante qui me dévorait l’estomac.
| « A boire, j’ai soif, j’ai faim ... Il doit bien y avoir un puit quelque part dans cette ville.»
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Les gens qui m’entendaient changeaient de trottoir en me prenant pour un quelconque mendiant. Mais peut m’importais, je venais de trouver le fameux puits qui pourrait apaiser ma gorge sèche. Je posais mes affaires et plongeais le saut, ramenant quantité de l’essence précieuse. Je bus à grande lampée de cette eau fraiche et décidais d’en profiter pour me laver un minimum. La sensation causée par ses gouttelettes ruisselant dans mon cou après ces durs mois de marche était plus que reposante. Une fois revigoré et rafraichi, il fallait toujours que je trouve à manger et pour cela comment gagner des Jewels. C’est alors que je passais devant cette annonce : « Cherche Mage pour assurer le service dans mon restaurant ». Je poussais la porte en frêne et j’entrais.
La décoration du restaurant ne laissait personne se tromper sur les plats que ce restaurant servait. Un espadon accroché sur l’un des murs en guise de trophée faisait face à une encre et la barre d’un navire. Tout ici illustrait la cuisine du patron, du porte manteau factice ou était accroché divers anoraks jaunes aux nœuds marins fait pour tenir les serviettes en place en passant par les encres dessinées sur les nappes. Un homme vint me voir avec une phrase dont on pouvait entendre au ton de sa voix que cela faisait des milliers de fois qu’il l’avait répété :
« Que puis-je pour vous ? »
| « Bonjour monsieur, je souhaiterais parler à l’homme qui a mis cette annonce sur sa porte, je suis un mage et je viens pour le travail. »
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Un sourire éclaircit le visage de l’homme. Ce dernier m’expliqua que le travail consistait juste à servir les clients en salle, et qu’il avait besoin d’un homme car cela faisait deux soirs de suite qu’une bande de « jeunes malotrus » était venu saccager son restaurant, qu’il serait étonnant que je doive me battre étant parvenu à un accord avec eux, mais qu’il préférait assurer ses arrières malgré tout. Nous nous serrâmes la main – la sienne était aussi poisseuse que sa marchandise – et l’accord fut passé.
« Revenez donc ce soir pour le travail »
Je ne me fis pas prier. Si mon estomac pouvait attendre toute la journée, ce soir j’aurais de quoi m’offrir un bon repas.
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18h. L’heure pour moi de retourner au restaurant pour les préparatifs. Je troquais mes vêtements de voyage contre l’uniforme composé d’une marinière, d’un jean bleu et de bottes en cuir marron. Une fois mon accoutrement revêtu –qui au passage était à ma taille, mais sentais le poisson et la sueur –, nous attendîmes les premiers clients.
Toute la soirée, je courrais allant de la salle aux cuisines, avec un calepin dans la main, prenant les commandes en procédant comme me l’avait conseillé le patron : les entrées puis les plats puis les desserts et non pas par personne. Le plus dur était de se souvenir du numéro de la table, heureusement le patron avait, pour l’occasion, accroché un plan à l’entrée des cuisines si bien que je m’y retrouvais plutôt bien.
| « Bonjour, puis-je prendre votre commande ? »
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| « Avec les compliments du chef .»
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| « Bonsoir, combien de convives ? »
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Et toujours le sourire aux lèvres, à rire des plaisanteries des clients même les moins drôles. Le maître mot était d’être charmant. Aussi puisque la requête l’exigeait, je me prêtais au jeu bien volontiers. Je retirais la veste des messieurs, aidais les dames à s’asseoir en leur tirant la chaise… On n’entendait que le bruit des fourchettes heurtant la porcelaine et des voix graves des hommes racontant leurs blagues auxquelles répondait le rire strident de leurs épouses.
Le patron venait me voir de temps en temps pour que je lui fasse mon rapport.
| «Toujours aucune trace de ses voyous, mais les clients ont l’air satisfaits. Certains m’ont promis qu’ils reviendraient. Et tous ne vantent que votre cuisine.»
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La soirée suivait son cours quand par la fenêtre je les vis. Ils étaient 2 cette fois. En voyant les brigands s’approcher, je préparais mon flux magique et le concentré juste à l’entrée, assez loin des clients pour qu’ils ne soient pas blessés, et heureusement l’agencement du restaurant le permettait – Probablement le chef propriétaire avait-il fait exprès – mais assez prêt pour frapper les attaquants lorsque ceux-ci passeraient la porte.
Les voici d’ailleurs qui enfonçait cette dernière d’un grand coup de talon. Tout le monde dans la salle sursauta, on entendit quelques cris et quelques tintements de fourchette heurtant le sol puis plus rien. Enfin une magnifique paire de Rangers noir porta le malotru et son compagnon à l’intérieur. Le patron avait dit vrais, ces jeunes étaient l’archétype même du punk : crêtes, percing, cuir… Celui qui semblait être le plus vieux parla :
« Où est le vieux ? Il faut que l’on cause et que l’on renégocie tout ce dont nous avons parlé l’autre fois. OH VIEUX SENIL AMENES-TOI !! »
Je posais mon plateau sur la table d’un couple de client, en leur priant de m’excuser pour la gène occasionnée. Un rapide contrôle de mon flux magique m’indiquait que la surcharge avait encore le temps de grandir et j’essayais de gagner du temps en engageant la conversation.
| « Qu’est-ce que vous lui voulez au propriétaire ? »
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« Ca ne te regarde pas, morveux. Tout ce que tu vas faire c’est nous dire gentiment où il se cache et on ne te fera rien.
Les deux compères exhibèrent, en même temps que leurs sourires sadiques, deux barres de fer ou d’aluminium – je ne suis pas un expert en la matière – comme pour me prévenir qu’ils étaient dangereux et qu’il vaudrait mieux que je n’interfère pas. Un autre contrôle sur ma surcharge : quelques instants encore et ça serait parfait.
| « Quoiqu’il en soit, ce soir c’est avec moi que vous allez devoir traiter. Et je ne suis pas aussi tolérant que mon client. »
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« Ton client ? »
Le poisson avait mordu à l’hameçon, il ne restait plus qu’à le ferrer.
| « Le propriétaire a fait appel à moi pour m’occuper de vous comme il se doit, voyez vous, je suis … un mage. »
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« Toi, un mage ? Ce vieux sénile aurait engagé des mages juste pour nous ? Comme il est attentionné. Cependant je ne vois pas ta marque, tu ne fais pas parti d’une guilde. Tu n’es donc pas un mage. Ca suffit gamin, arrête de jouer au héro et dit nous où est ce vieillard. »
Contrôle : c’était prêt.
| « Je vous laisse encore une dernière chance de vous enfuir. Vous avez 3 secondes. Passé ce délai c’est moi qui vous sors d’ici par la force. »
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« Mais c’est qu’il m’énerve ce mioche. On va s’occuper de ton cas, ça va être vite fait. Allons-y Murffle. »
L’autre lui répondit par un rire sadique. Les deux hommes finirent de rentrer dans la salle et se dirigèrent rapidement vers moi. Ils engageaient le combat ? Parfait, j’étais prêt. Je tendis les bras devant moi, plus pour le spectacle que pour une réelle utilité, ce qui eut pour effet de stopper quelques instants la course de mes opposants, malgré tout inquiets de l’éventualité que je puisse être un mage. Mon flux magique entretenant la zone de haute pression cessa, la bulle se rompit et l’onde de choc se propagea. Les voyous furent projetés l’un et l’autre contre le mur et retombèrent, sonnés. Le reste de l’assistance sentit un puissant souffle, et certains furent même contraints de se protéger le visage en levant un bras. Moi-même, je laissais ce souffle m’atteindre et faire virevolter mes cheveux et battre mes vêtements. Je m’approchais d’une façon théâtrale de mes adversaires, et les regardais de toute ma hauteur :
| « Allez vous en. Et ne remettais jamais plus les pieds ici. »
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Les deux hommes ne se firent pas prier pour décamper. Dès qu’ils furent loin et que la tension fut un peu retombée, j’eus le droit aux applaudissements de l’assistance, ce qui, malgré moi, me fit rougir jusqu’aux oreilles. Puis les repas se poursuivirent et les discussions reprirent là où elles avaient été interrompues.
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23h45. L’heure à laquelle j’allais pour servir le café au dernier client de la soirée. Tous ceux qui avaient eu la « chance » de me voir recourir à la magie s’étaient envolés. Je passais à côté d’un vieillard, qui s’apprêtait à partir, lorsque je surpris un brin de sa conversation avec un autre serveur l’aidant à enfiler son manteau.
« Vous savez, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. J’ai passé quelques annonces dans des guildes, mais jusqu’à présent, personne n’est venu au secours de Babouche mon chat. Mais je ne désespère pas hein ? je ne désespère pas . »
La détresse dans la voix du vieillard eut sur moi l’effet d’une décharge électrique, et je me mordais la lèvre pour contenir mon désarroi. Je posai le café devant la jeune femme à qui il était destiné dans un grand sourire. Je retournais en cuisine et le patron s’adressa à moi :
« Tu as fait du bon travail, tu peux y aller, tes affaires sont dans le vestiaire avec un repas pour ce soir et une récompense pour ton bon travail. »
Je remerciais le patron, lui serrais la main avant d’aller me changer et de partir. Même si j’y étais accoutumé, j’arrivais à sentir que l’odeur de poisson avait imprégné mes cheveux et mes propres vêtements. Je sortis prendre l’air et continuer mon bout de chemin quand soudain je vis en face sur le vieil homme partir seul sur la route. Je m’élançai à sa poursuite.
| « Monsieur, attendez moi je viens vous aider »
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