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Les mains dans les poches, j'avais échappé à l'exécution. Il fallait dire que ce fouttu pays m'en avait fait voir de toutes les couleurs. En fait, je n'arrivais pas à me sortir de la tête tous mes souvenirs s'y rattachant. Comment faire pour passer à autre chose alors que cette injustice a été le plus gros impact dans ma vie présentement? Il n'y avait rien à faire puisqu'eux, y croyaient dur comme fer. Ils me prenaient pour un criminel, alors pourquoi pas leur montrer. S'ils veulent me voir comme ça, alors je ne m'empêcherai pas de réaliser leur souhait. On m'a qualifié de démon et on m'a accusé de vouloir démanteler cette religion. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien me faire? La religion, je ne peux pas y croire, pourquoi me pousser à bout? Pourquoi sont-ils aussi stupides? Oui... mon pays me manque, mes parents? Non. Ils sont en grande partie responsables de ce qui m'est arrivé, alors ne pas les revoir fait mon plus grand bonheur. Je n'irais pas jusqu'à les tuer gratuitement, mais les faire taire ne serait pas une mauvaise chose en soit.

Je souriais pour moi-même. L'exil n'était pas mauvais en soi, mais il fallait dire qu'un peu de compagnie ne serait pas de refus. Même si j'avais été contre tous leurs trucs, j'avais réussi à trouver un groupe qui pensait la même chose que moi à ce moment-là. Même s'ils étaient considérés comme illégaux, cette secte m'avait permise de m'exprimer librement sans parler d'un Dieu quelconque. Je me fouttais de l'alignement qu'on pouvait bien donner à ces gars, tant que je me sentais comme chez moi, cela faisait mon affaire. Si j'avais à être admis dans un groupe semblable, je n'avais pas à vraiment refuser leur offre, tant qu'on me mettait au courant de tout. Même si mon adhésion ferait de moi quelqu'un d'illégal et de recherché, qu'est-ce que ça pouvait bien me faire? On m'avait fiché comme faisant partie des criminels de ce monde. Je ne m'empêcherai pas de vivre en m'enfermant à cause de cela, ce serait complètement stupide. Je n'avais pas peur d'affronter la réalité, ni de m'exhiber en plein public. Si j'étais craint de la plupart des individus, ça me permettra d'avoir ma propre table au restaurant sans devoir attendre. Il faut voir ça du bon côté...

Je m'étais arrêté de marcher parce que quelque chose dans cette jungle n'allait pas. J'avais été perdu dans mes pensées un peu trop longtemps. Voyons voir, c'est humide comme au départ, le soleil arrive à passer à travers le feuillage, ça ne sent pas le bois brûlé, je n'entends personne crier... Voilà pourquoi c'est bizarre, c'est trop silencieux. Je ferais mieux de rester sur mes gardes pour traverser cette fouttue jungle. Où étaient donc passé ces petits oiseaux? Ces singes qui crient comme des perdus lorsqu'on pénètre leur territoire? Le rugissement de la panthère lorsqu'elle est mécontente? D'ailleurs, ces insectes qui nous pourrissent la vie en nous suçant le sang ont complètement disparus. Qu'est-ce que cette partie de la forêt avait de si différent si on la comparait avec le reste? J'espérais seulement le découvrir avant de me faire bouffer par cette bestiole qui devait sûrement rôder à quelques mètres de ma position. Je serrais les dents en regardant autour de moi.

Je poursuivais ma marche du dimanche jusqu'à ce que je me retienne de tomber dans un trou en plein centre du chemin. Je fronçai les sourcils en le regardant. Il n'était pas énorme, mais suffisament gros pour se rendre compte qu'il ne faisait pas partie de la jungle à l'origine. Je me penchai et pris un échantillon de la terre dans mes mains pour la tâter. Je ne pouvais pas dire si c'était récent ou vieux de nombreuses années. Je contournai le trou en essayant de voir le fond, sans succès. Je n'avais pas vraiment le temps ni l'envie de faire des tests pour connaître la profondeur. Il fallait que je continue jusqu'à la prochaine ville, sinon, c'était certain que j'allais avoir faim. Je ne savais pas quelle heure il était, mais le fond de mon estomac allait bientôt se faire bruyant si je ne mangeais pas dans les heures qui allaient suivre.

Quelques mètres après avoir contourné le trou, je vis un buisson se mettre à bouger. Je m'arrêtai de marcher, me mettant sur mes gardes. Qui sait le truc qui allait sortir de-là, il fallait que je me tienne prêt à le recevoir en plein visage... La chose en question sortit de sa cachette, l'air innocent, les yeux presque exorbités. Je n'avais rien vu de pareil, mais n'importe quelle innocente femme aurait tombé sous le charme de cet animal sauvage que je n'avais jamais vu de ma vie. Il était-là à me regarder droit dans les yeux en émettant des petits sons aigüs. Je gardais tout de même mon expression d'homme insensible avant de le contourner et reprendre ma route. Il émit encore d'autres sons comme s'il ne voulait pas que je parte. Je soupirai bruyamment.

Raaaah! Mais qu'est-ce que tu veux! Tu m'énerves! Fous le camp!

Je me retournai en serrant les dents et le vis en train de me faire des signes en continuant de gémir comme un animal perdu. J'essayais donc de deviner ce qu'il me disait en me grattant l'intérieur de l'oreille avec mon petit doigt:

Tu veux une pomme? Du fromage? Traire une vache? Te maquiller? Faire les boutiques? Jouer au ballon? Faire la planche? M'apprendre ta langue? Marier ma mère?

Le truc bruyant se fâcha et se mit à crier de tout son air:

TIIIIIIIMMYYYYYYYYYY! TIMMY! TIMMY! TIM-MY!

Calme-toi bonhomme, pas la peine de crier je suis juste à côté...

Il leva dans les airs ce qui lui servait de pattes avant en continuant de crier de telle sorte. Ses yeux me paraissaient encore plus exhorbités qu'au départ et ne sachant pas quoi faire, je décidai de me retourner pour m'en aller. Bien sûr, il fallait qu'il attire son troupeau entier! Ils tombèrent des arbres comme une armée de schtroumpf enragés. Non mais, j'avais l'air d'un vilain magicien qui traîne son chat n'importe où? Je me retournai vers celui qui avait appelé ses copains et il cracha un truc verdâtre qui passa près de ma tête en guise d'avertissement. Le jus attérit sur un arbre, causant un trou à celui-ci. D'accord... je me devais d'éviter tout ça avant de finir en bouillie.

Les autres nains de jardin se mirent à m'envoyer leur jet par la tête, que j'évitais de justesse. Même si ce combat venait juste de commencer, j'en avais déjà des sueurs froides. Par chance que j'avais un dos flexible, sinon, c'était certain que ma tête serait partie en moins de deux. Je bondis hors du cercle vicieux pour me donner une meilleure marge de manoeuvre et me dégager de ce désavantage. C'était encore moi qui tombait sur des trucs bizarres et je commençais à en avoir marre. J'avais envie de me battre contre des véritables humains et pas contre des créatures sorties de l'espace dans le but de tout réduire à un tas de bave acide. Après avoir glissé sur un mètre en m'arrêtant avec ma main droite, je souris à ces bestioles qui n'allaient pas tarder à rejoindre l'au-delà.

Si vous êtes aussi affamés, alors bouffez ça! S-S-SLICE!

J'activai la fonction de mes bagues tranchantes et me tranchai les avant-bras d'où mon sang jailli pour permettre la formation de ces lames rougêatres bien tranchantes. Quelques uns avaient déjà bondi dans les airs dans le but de me dévorer vivant. Le plus proche reçut la lame dans la bouche et se fit trancher en deux. Les autres suivirent en brochette. Un autre fut empalé, un autre, kické contre un arbre. Une de mes lames se prit l'acide. J'en perdis un morceau, mais cela ne m'empêchait pas de trancher avec le morceau restant. Je tranchais de gauche à droite, de bas en haut, souffrant de quelques morsures parce que je n'avais pas sû être suffisamment rapide, mais cela n'apparaissait que comme de simples coups de griffes. Ces petites bestioles sont peut-être carnivores, mais elles ont des crocs plus petits que les miens... Alors que je croyais m'être débarrassé de la bande entière, un autre groupe arriva. J'étais essouflé et la sueur couvrait mon corps en entier. Mes lames tombèrent en flaque de sang, je devais trouver un autre moyen qui me serait moins forçant...

Vous êtes persistants! FLYING BLADES!

Je m'ouvris le dessus du poing pour faire jaillir mes lames courtes. et les lancer sur ces trucs grouillants et trop étranges pour mon cerveau. Il fallait dire que ce genre de bestiole, on n'en voit pas tous les jours... Je m'étais débarrassé de quelques uns d'entre eux de cette manière, mais ils avaient riposté avec leur citron volant. Je ne pouvais pas rester planté-là à les regarder me détruire. Je plongeai donc derrière un arbre où j'espérais reprendre mon souffle, mais ils me suivaient à la trace... Je me bombai donc le torse et allai les affronter comme un homme. Je sortis de ma cachette et serrai les poings. Je ne riais plus et j'étais à court de ressources. Ils me balançaient leur acide et j'esquivai en me penchant et les uns après les autres, je les frappai de mon pied pour les faire rencontrer les arbres environnants Je trébuchai et je les assomai de coups de poing. Ils étaient encore 5 à me mordre au sang. Ma flying blade à mon poing, je les embrochai un par un avant de la lancer contre un arbre d'où leur corps se mit à glisser le long de la lame pour tomber. Je soupirai de soulagement en restant quelques secondes supplémentaires couché au sol, les yeux fermés.

Mes yeux s'ouvrirent à nouveau quand j'entendis un bruit. Une sorte d'écureuil se tenait près de mon épaule et me reniflait pour savoir si je vivais toujours. Je le pris par le collet et lui mis ma lame sous la gorge. Mon malaise soudain arrêta mon geste. Pourquoi? c'est simple, l'armée d'animaux sauvages disparus étaient-là à me regarder de leurs yeux suppliants. Ah non, je ne me ferai pas avoir deux fois. Ces bêtes n'atteindront pas mon coeur de l'eau qu'ils accumulent dans les yeux! Je relâchai l'écureuil qui se joignit à sa famille tout près. Les autres se mirent à manifester leur contentement en tappant de leurs pattes contre le sol et en poussant des cris joyeux. Les bras mous, le dos rond, la bouche grande ouverte, je n'y croyais pas... Je me grattai le derrière de la tête, les joues rouges.

Ahhh! Ça va! Ça va! Pas besoin de faire autant de bruit! Vous me cassez les oreilles-là. Maintenant, je veux juste partir d'ici...

Je continuai donc mon chemin en ignorant cette illusion passagère. Elle était probablement dûe par la faim qui se faisait sentir. J'avais tellement faim que j'avais envie de voir des animaux, c'est ça? Les rêves, y'a rien à y comprendre... Le reste de ma route se fit sans pépins et croyez-moi, avec autant de sang sur soi, on prend rapidement soin de vous...

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