Même si on est son meilleur ami, il est difficile de savoir à quel genre de personne on a affaire. Elle n'en révèle que très peu sur elle-même que ce soit physiquement ou verbalement. Pour savoir ce qui en reflète réellement, il faut quasiment passer une année entière à ses côtés et cela, c'est si elle ne vous empêche pas de le faire. Fière et fidèle à elle-même, elle ne ruinera pas ses ambitions, peu importe la raison que ce soit. Indépendante à son propre sort, elle n'est pas habituée d'avoir de la compagnie constamment avec elle, donc il est normal que ses compagnons de marche se sentent délaissés ou de trop. Elle suivra le chemin qu'elle voudra suivre et ne laissera pas les autres lui marcher sur les pieds.

Honnête et franche, gentille et sympathique, on peut croire d'elle que c'est une fille remplie de joie en tout temps; ce n'est pas le cas. Couverte d'un masque émotionnel, on peut dûrement le percer et connaître une réaction habituelle chez elle. Chez certaines personnes, le sourire est chose importante, mais pour elle, c'est la droiture et l'honneur qui prime. Il lui arrivera de temps à autre de laisser paraître un mince sourire ou un clin d'oeil, mais c'est bien sûr, très occasionnel. Elle n'est pas du genre à prôner la violence d'abord. Diplomate à tout prix, elle se servira de sa magie seulement si elle n'en a pas le choix. Elle sait que se servir de la magie est quelque peu dangereux, c'est pourquoi elle tentera d'apaiser avec des mots. Du style stratège, elle ne se jettera pas dans la gueule du loup comme une mouche le fait dans une toile d'araignée. Elle réfléchira aux options possibles pour ensuite proposer sa tactique. Elle n'est pas du genre leader, mais une tacticienne de leader, un bras droit, quelqu'un en qui on peut avoir totalement confiance.

Parlant de confiance, Sybilia a une mémoire énorme et se souvient parfaitement de tous ceux qu'elle a croisé dans sa vie. Qu'elles soient de bonnes ou de mauvaises personnes, tout est constamment enregistré dans sa tête. On ne sait comment, mais chaque mot prononcé, chaque nom, chaque détail de visage est conservé en parfait état. Même si elle est une personne parfaitement droite, dôtée de bonnes manières, on ne la soupçonnerait pas d'être du genre qui aimerait tout oublier dans l'espace d'une seconde parce qu'un souvenir n'a pas été suffisant ou pas assez bien pour être oublié. Loyale et serviable, elle est la candidate idéale pour être un modèle à la société, la perfection à suivre. Elle ne se considère pas comme parfaite, mais plutôt comme étant pleine de défauts. Si elle échoue, même si c'est un travail d'équipe, ce sera de sa faute puisqu'elle n'aurait pas été à la hauteur. D'ailleurs, elle serait aussi la première à se proposer pour passer à l'action, la première à donner ses idées, la première à se sacrifier.

Vivre dans la jungle, tel un animal sauvage, survivre à toutes les secondes qui passent, survivre à toutes les éventualités, survivre comme si nous étions les proies de tout ce qui se trouvait dans la forêt. Nous vivions comme des étrangers, comme des cibles faciles de tout ce qui passait dans le coin. Nous n'étions qu'une vingtaine à peine et à chaque heure de chasse, ils revenaient toujours avec un individu en moins. Avant ma naissance, nous étions environ une centaine de sauvages abrités sous une trentaine de huttes. Nous étions de nombreuses familles et souvent étaient les moments d'amusement et de rires francs. Jamais nous n'avions manqué l'occasion d'exploser de joie.

Bien sûr, ce n'était pas tous les jours où nous pouvions nous permettre d'être contents: ici on ne fait pas mention des jours de pluie. Des animaux en troupeau, des créatures mystiques et même des braconniers s'en sont pris à notre village. À chaque fois, nous avions combattu du mieux que nous pouvions pour les repousser et qu'ils battent en retraite. Nous avions perdu de nombreux soldats lors de ces bagarres. Ma mère fut l'une de ces victimes. Ses funérailles furent déchirantes pour mon père et moi. Elle était celle qui nous préparait des repas à tous les jours, qui nous tricotait des vêtements de toutes les couleurs, qui nous conseillait dans toutes les matières.

Profitant de l'occasion, mon père m'enseigna les joies de la vie à sa façon. Tout était basé sur la discipline et le physique. Je vivais comme un homme, mais je comprenais comme une femme. Il n'y avait plus de place pour les rires et les moqueries, plus de place pour l'amusement et les pauses. Ma vie était basée sur l'apprentissage au combat du corps à corps et à la magie comme telle. Au début, je n'en croyais pas mes yeux ni mes oreilles. La magie, dans ma tête, n'existait que dans les contes de fées. C'était en la voyant de mes propres yeux que je me disais que c'était possible. Mon père connaissait la magie, mais c'était ma mère qui l'empêchait de me l'apprendre. Basé sur les empoisonnements, j'ai pu concocter une magie croisée à celle-ci. Même si je pouvais faire exploser l'insecte le plus merveilleux de la planète, j'arrivais à imiter, en quelques sortes, ses habiletés.

Un jour, mon père me sentit prête à partir à l'aventure, à quitter le village comme un nomade qui se cherche sans cesse refuge. Il me l'a obligé sans me donner une raison que ce soit. Je ne l'ai pas questionné et je suis partie. Connaissait-il la suite des événements? Savait-il que nous allions être effacés de la surface de la carte? M'avait-il envoyé pour me protéger? Si oui, pourquoi ne pas être venu avec moi? Était-ce pour protéger ma mère? Enfin bref, je marche, sans m'arrêter inutilement. Je marche pour aider, pour subvenir aux besoins des plus démunis, pour me rendre utile à la civilisation. Je me trouvais du travail en aidant les gens par-ci par-là, que ce soit pour retrouver une boucle d'oreille échappée ou pour aller chercher un chat dans un arbre, j'ai toujours été fraîche et disposée pour les autres. Même si cela frôle l'innocence, je cherche quelque chose qui soit plus de mon âge, un peu plus dangereux et un peu plus équivalent à mes propres valeurs. Je sais de quoi je suis capable et c'est pour cela que mon nom se fera chuchoter à travers toutes les oreilles du monde...

Le pouvoir consiste à invoquer des papillons violets lumineux qui, sous diverses techniques pourront effectuer des manoeuvres diverses. Pour la plupart, ces manoeuvres consistent à ce qu'ils explosent pour faire du dégât physique et infliger des brûlures plus ou moins sévères, dépendemment de l'adversaire. Ces papillons, dénoués d'émotions, n'ont aucun regret au fait de subir la mort immédiate, tant qu'ils obéissent aux ordres pour faire plaisir à leur maîtressse, c'est tout ce dont ils ont besoin pour vivre. Parfois une dizaine, parfois une centaine, la nuée dépendra toujours de la technique qui sera employée. La nuée peut être présente autour de Sybilia sans nécessairement subir le kamikaze immédiatement. Si Sybilia, par exemple, n'a pas eu le temps d'effectuer sa technique entièrement, elles ne prendront pas de technique aléatoire et attendront le signal.