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Son exil l'a fait réfléchir. Il a pensé à sa situation présente et à la situation précédente et il a mûri. Ce côté narcissique auquel il était plongé sans arrêt n'existe plus. Sa nouvelle apparence le dégoûtant, il ne considère plus cette façon d'être comme étant nécessaire. Son attitude de supériorité est beaucoup moins apparente aussi puisqu'elle se liait avec le narcissisme. S'il advient qu'il se croit supérieur, il ne fera que le penser. Ce qu'il pense de lui-même est plutôt vague. En fait, il ne manque pas d'estime de lui-même concernant son apparence, mais au contraire, il se dit qu'on ne peut pas tous être identiques. Même s'il n'arrive plus à se regarder dans un miroir, il a foi en ses capacités et il connaît ses propres limites. Des folies comme il en a fait, ne lui arriveront plus. La parole ne deviendra pour lui que quelque chose de futile. Parlant de sa parole, lorsqu'il parle, il s'exprimera avec des rimes. Pour remplacer cet amour qu'il avait pour l'art physique, il se mettra à la poésie écrite et dite. Il ne parlera pas de lui-même, mais d'un homme quelconque. Sa propre personne «n'existe» plus. La personne qu'il était avant était pour lui, quelqu'un qui a vraiment existé aux yeux des gens et sa personne maintenant n'est que son ombre, sa réincarnation officielle.

Plutôt que d'avoir un dégoût important de l'être humain, il tentera au contraire de s'en rapprocher. Les contacts physiques envers autrui se feront délicats, mais froids. La gêne n'aura pas lieu d'être et la curiosité pourra le mener plus loin que ce que les gens penseront. Sans aucune gêne, il s'exprimera au bon moment, sans aucune gêne, il répliquera sans émotion dans la voix, mais avec de la vie dans les yeux. Malgré ces changements déroutants, il ne deviendra pas pour autant un gentil garçon. Ses principes auront changé, mais sa façon de vivre restera la même. Il tuera peu importe le contrat, il tuera peu importe la raison qu'on lui donnera, mais il ne tuera plus par lui-même, les gens qu'il croise. Que pense-t-il des autres concernant leur façon de pensée? Il s'en fout un peu puisque cela ne le concerne pas.

Tragique personnage est-il devenu n'est-ce pas? Sa souffrance du passé et du présent le tourmente infiniment. Pour réduire cette souffrance, il se mutilera le corps. Le sang qui quitte ses veines lui procurent un bien psychologique suffisant, mais maladif. Un esprit vengeur s'est crée après s'être souvenu des événements avec ses parents. Lorsqu'une personne causera du mal à une autre, il prendra la part de cette personne en peine en tuant l'individu qui cause problème. Il ne se souciera pas des conséquences et se concentrera sur le fait de servir la personne en particulier pour ce moment seulement. Il apprend rapidement ce qui peut lui être utile, dont l'utilisation de l'ombre la nuit qui est un excellent endroit pour se faufiler et rester cacher. Assassin silencieux, vengeur de ces malheureux, il tentera de remettre un équilibre à ce chaos.

Franc, il ne se retiendra pas pour dire les vraies choses lorsqu'elles doivent être révélées. S'il est forcé de mentir, alors il mentira, mais seulement en ce qui concerne sa Guilde. Étant une Guilde illégale, son existence doit rester secrète et il cachera son tatouage qui est à l'extérieur de sa cuisse gauche, caché par son pantalon. Il ne mentira pas pour faire plaisir, il mentira seulement pour protéger le groupe qui a su l'intégrer. Même si toute vérité fait mal, il la dira tout de même. Il ne se soucie plus de ce que les gens peuvent penser. Il sait qu'il n'a plus le corps d'un Dieu grec et il s'est insensibilisé aux insultes physiques, aux mauvais regards, aux mauvais jugements. Il fermera les yeux aux réactions humaines naturelles et continuera ce qu'il doit faire ou accomplir.

Spoiler:

Après un combat plutôt bref contre Yôshii Arima Shunsui, nom inconnu du narcissique, Kusodari s'est vu relevé de sa malédiction. Cette malédiction qui était pour lui cette magie qui l'emprisonnait dans une cage de marbre, cessa donc de lui rendre service. C'était en évitant de prendre la fuite que le manque de magie en lui se révéla. Incapable de maintenir ses propres statues en place, le marbre se détacha rapidement de son épiderme pour s'évaporer avant-même de toucher le sol. Le combat perdu, le mage solitaire décida de s'exiler dans les montagnes où il pourrait tranquillement faire taire ces voix qui lui sont chuchotées. S'étant habitué au cannibalisme, la viande crue ne lui faisait pas peur. Se nourrissant des animaux déjà chassés, il n'avait pas de mal à trouver la nourriture. Les premières fois, la viande crue le rendait malade, mais son corps s'habituait rapidement. Entre le goût de la chair humaine et celle des animaux, celle de son espèce lui manquait énormément. Seulement, il savait qu'il devait passer quelques temps à l'écart. Il ne se sentait pas prêt à faire face à la réalité. Ce n'était pas la peur qui l'empêchait d'avancer, c'était son inutilité consciente qui le paralysait. À cours de magie, comment ferait-il pour se débrouiller? Il médita longtemps sur lui-même et sur son état à savoir s'il y avait quelque chose à faire. Il ressentait en lui de la magie sans savoir si c'était exploitable. Plus il essayait d'arriver à la source, plus la douleur psychologique devenait forte. C'était avec une roche coupante qu'il commença à se mutiler lui-même. La douleur s'éclipsa temporairement, mais c'était suffisant pour lui permettre de poursuivre. Longtemps il a cherché ce qui lui manquait pour à nouveau faire de la magie.
Alors qu'il dévorait le corps d'un fermier dans une clairière, un mage l'aperçut. Le cannibale se fit crier dessus en se faisant traiter d'assassin et d'être immoral. Il leva la tête, la bouche dégoulinante de sang et regarda celui qui l'interpella. Il se leva debout, les poings serrés, fâché qu'on l'ai interrompu pendant son repas. Il contenait sa rage et répondit calmement, mais avec une touche de ténèbres:

Pourquoi éloigner un homme de son repas? Cela ne se fait pas.

L'homme fit un pas en arrière alors que l'animal en fit un en avant. Le mage ressentait la présence de magie en la créature. Il fronça les sourcils et se demandait bien pourquoi celui-ci ne l'utilisait pas. Il osa poser la question:

Vous êtes-vous plié au cannibalisme pour accroître votre potentiel magique?

L'homme était sur ses gardes et était prêt à riposter, prêt à contre-attaquer le cannibale. Ce dernier essuya le sang encore frais du revers de la main. Il avait, bien évidemment, touché une corde sensible. Il n'avait pas su trouver encore le moyen de débloquer son potentiel. Lorsqu'on ne s'y connaît que trop peu en types de magie, la créer par soi-même devient impossible. La chose le dévisagea toujours de ses yeux jaunes et profonds et lui répondit:

Mon potentiel magique est bloqué. Je ne peux point y accéder. On m'a privé de ma magie parce que je suis un homme maudit...

Le mage ne saisit pas immédiatement le sens de ses paroles, mais il comprit que cela n'avait pas de lien avec son cannibalisme. Il décida de laisser tomber ses préjugés, voyant que la créature ne présentait aucun signe mauvais. Après tout, elle venait tout juste de se remplir le ventre avec la chaire de ce pauvre fermier qui se rendait à la ferme d'à-côté. Il lui demanda donc de lui raconter son histoire. Cela se fit, mais le mage ne se sentait pas à l'aise à aider un cannibale à se servir de sa magie, surtout si c'était pour tuer les siens. Les seuls conseils qui furent donnés furent ceux-ci:

Parfois, la magie est plus près qu'on ose l'espérer. Rappelez-vous seulement de qui vous êtes et détendez-vous.

L'homme repartit avec le sourire aux lèvres. Il qualifiait le torturé d'innocent. Il avait été malchanceux par le passé et il croyait qu'il pourrait voir la lumière à nouveau. Le cannibale retourna à son repas avant de rentrer à sa hutte. Il écouta les conseils du mage qui l'avait épargné et comme de fait, il se remémora ses souvenirs, son passé, son présent. Il se disait que ce qui le reliait avec son lui présent et celui du passé, c'était son apparence. L'apparence de marbre lui avait conféré une magie basée sur le marbre. Son lui présent pourrait bien l'amener à quelque part. Il s'était détesté assez longtemps pour connaître son corps. Il se dit qu'il allait en abuser comme ses parents avaient abusé de la violence envers lui. Il se concentra sur ses cicatrices pour y rassembler sa magie et créer quelque chose d'imaginaire, quelque chose qui allait lui servir à punir ceux qui se retrouveraient sur son chemin... Ses cicatrices se détachèrent de sa peau et devinrent magiquement en métal pour faire un fil barbelé. Il ouvrit les yeux, le sourire sadique aux lèvres, il avait accompli quelque chose de grand, il avait réussi à redevenir un mage. Même si ce n'était qu'une technique, les autres ne seront pas difficiles à obtenir. Pour l'instant, il décida de perfectionner celle-ci. Juste avec cela, il se permettait de refaire surface, de faire ses propres enquêtes et de trouver une Guilde Illégale: Silver Fang.

La création des diverses techniques est plutôt étrange et rarement vue. Elle consiste à rendre ce qui est cicatrisé sur son corps, vivant. Pour ses cicatrices originales, la création est simple et peu réfléchie. Pour le reste qui sera creusé habilement dans la chair au préalable, ce sera avec des tests qu'il se rendra compte que c'est possible. Si les images cicatrisées sont des animaux, par exemple, ils auront l'apparence comme s'ils avaient été ramenés à la vie. Même après l'utilisation de la technique comme tel, les cicatrices seront toujours présentes sur son corps. Peu importe la grandeur de la gravure, lorsque la technique est utilisée, elle prendra la grandeur moyenne de son type. Sa nouvelle magie l'a obligé à s'entraîner physiquement et à garder une forme axée sur l'agilité, les réflexes et l'équilibre.