Mikio Kiyomizu…
Depuis les différentes attaques des mages noirs dans le royaume de Fiore, il est connu dans tous le pays et dans les îles voisines.
Beaucoup disent que la célébrité donne des ailes, mais tout ce qu’il a obtenu, ce sont des béquilles et des jeunes filles agaçantes qui le reconnaissent dans la rue… Lui qui n’est pas intéressé par le sexe féminin, le voilà servi. Côté santé, ça ne va pas mieux : à la suite de l’attaque de Legion sur Crocus, Mikio s’en est sorti avec un manque très fort de magie, des blessures avec des armes et des soucis de respiration pour plusieurs semaines. Aleksander… Tout ça avait été de sa faute. Tout était arrivé par sa faute. Il lui avait tout volé : sa santé et un ami. Emil… Mikio, tout au long de sa vie, s’était moqué de tout le monde, sauf d’Emil : il avait été le seule être qui comptait, un tant soit peu, pour lui. Maintenant, il était parti, et Mikio ne rêvait que d’une chose : tuer celui qui le lui avait volé. Peu importe ce qu’il deviendrait, c’était son honneur personnel qui était en jeu : il avait laissé un ami s’en aller et passerait pour un lâche s’il ne faisait rien.

Qu’importe, aujourd’hui, il allait à une « réadaptation » de la vie de la guilde. Aujourd’hui, il allait remplir une mission qui ne serait sûrement pas très difficile, faute de force et de magie.
Mikio s’était débarrassé de ses béquilles qui ne lui servait absolument à rien, mais malheureusement, il ne pût enlever ses bandages. La seule fois où il avait essayé, les points qui soutenait ses blessures avaient sautés et Mirajane avait dû s’occuper de lui… Une défaite, une honte pour Mikio, autrement dit.
Sa mission : retrouver un homme disparu. Le commanditaire de la mission ( la femme du disparu ), nous l’avait fait parvenir en même temps que l’acceptation de ma proposition de m’en charger. Elle ne nous a pas donné plus de détails, je ne sais pas de quelle guilde il est. Quoi qu’il en soit, avec beaucoup d’eau dans mon sac, je me rendait à la maison de la commanditaire, à Shirotsume, point de rendez-vous de la mission.
Apparemment, j’étais arrivé le premier.

[ Un peu court rp, désolé… ]

Installé sur un fauteuil du salon avec une tasse de thé, on aurait pu croire que j’étais à une séance photo. Cette situation contrastait parfaitement avec mes habits me faisant ressembler à un majordome, d’autant que le papier peint allait parfaitement avec cette ambiance anglaise du dix-huitième siècle. La femme de l’homme que j’étais censé retrouver était assise en face de moi, une tasse de thé également à la main, et le temps passait dans un silence apaisant. C’était également elle qui m’avait ouvert la porte en souriant. Cependant, on lisait sur son visage une profonde tristesse : le désespoir de la disparition de son mari ? Sûrement.
Dis minutes plus tard, on entendit la porte s’ouvrir, quoique discrètement, et une personne pénétra. La femme, prise de peur par cet intrus qui était entré sans sonner, était resté sur son siège et s’y enfonçait, les yeux écarquillés.
Moi, je me levais avec un calme naturel, et, faisant grincer le plancher, je me mettais à l’entrée du salon. Devant moi, un jeune homme pris par le froid se tenait, ses dents claquaient.
Il me posa alors une question que j’eus du mal à comprendre au début, mais en réfléchissant, je pus analyser ses paroles. De toute évidence, il n’était même pas sûr de se trouver dans la bonne maison. Autre chose sure, c’était lui qui allait m’accompagner dans ma mission… Ironiquement, je me mis à penser que c’était très rassurant…

- Vous êtes à la bonne maison. Je suis d’ailleurs moi-même votre partenaire pour cette mission.
De la manière avec laquelle il m’avait parlé, il avait du me prendre pour le servant ou le majordome de la maison. D’un regard à mes habits, je me fit une raison : lui aussi a cru que j’étais majordome… Décidément, ma garde-robe ne s’accorde pas du tout à ma fonction, dire que l’on ma toujours dit que ces vêtements m’allaient mieux que les autres…
Quoiqu’il en soit, je reprenais bien vite mon regard « sûr de moi », inspectant mon partenaire. L’invitant à me suivre, je l’amenais au salon où je retrouvais la commanditaire de mission avec un regard légèrement plus détendu. M’asseyant de nouveau sur mon fauteuil et reprenant ma tasse de thé, elle nous expliqua alors tous les détails : cela faisait déjà six jours que l’homme avait disparu dans la forêt. Après nous avoir dit ça, la femme éclata en sanglots. Ainsi, c’était bien le désespoir de la disparition de son mari qui avait créé ce regard. Restant impassible, je prenais la parole :
- Vous ne savez rien d’autre ? Par exemple, pourquoi il était allé dans cette forêt, ou bien de petits indices ? lui demandais-je.
Elle me répondit d’un signe de tête négatif. Tout aurait pu nous être utile, mais tant pis…
J’attendais alors ce qu’allais dire mon partenaire. Pour moi, il n’y avait pas de raison de rester là : avec ce froid, l’homme est peut-être mort ou agonisant : ainsi, aucune raison de s’attarder ici, au contraire.

De toute évidence, je n’étais pas le seul septique face à cette mission banale et perdue d’avance. Cependant, une chose m’intéressait dans cette mission : mon compagnon… Il avait réussi sans le moindre remords à stopper les pleurs de la femme du disparu en lui faisant un reproche, qui était, au fond, justifié. J’étais moi-même persuadé que l’on ne retrouverai que la dépouille congelée et entamée par les bêtes de la forêt de cet homme, mais la mission stipulait bien de le retrouver. J’ai, de toute façon, besoin d’argent, et c’est le seul moyen de l’obtenir : ramener cet homme, mort ou vif.

Ressortis dans la froid, mon partenaire m’annonça que lui aussi était persuadé de la mort de l’homme. C’est la suite que je ne comprenais pas : il m’avait proposé d’interroger les villageois, mais pour quoi faire ? De toute façon, au point où l’on en était, il n’y avait rien à y perdre à visiter un peu la ville au passage. Mon compagnon, lui, était déjà parti, entouré du manteau blanc qu’il avait pris chez la commanditaire de la mission. Les mains dans les poche, je partais dans la direction opposée, l’air d’un simple touriste de passage. Je pénétrais dans une petite ruelle sombre, silencieuse. On entendait seulement le bruit de mes pas sur les dalles de pierre qui résonnait fortement.
Mes cheveux d’un noir de jais contrastait joliment, à en croire, avec la neige restait dans cette rue. D’où je tiens cette information ? D’une jeune fille, à sa fenêtre, crayon en main, qui me suivait du regard et dessinait. Lorsqu’elle remarqua que je l’avais vu, elle s’arrêta de dessiner. Je m’approchais d’elle, elle avait d’ailleurs ouvert la fenêtre. Elle me tendit sa toile d’un regard qui me paraissait plus qu’étrange. Lorsque je pris son dessin entre mes mains, elle se volatilisa. Une illusion ? Non, son dessin est bien réel, pourtant.

Perplexe, je regardais alors le dessin que m’avait laissé cette étrange jeune fille aux cheveux brun. En y songeant, elle devait être à peine plus jeune que moi. Son regard sombre était tellement étrange… Son dessin, en tout cas, me représentais bien. C’était bien moi marchant dans la ruelle. En regardant ce dessin, je constatai moi aussi que je ressemblai trait pour trait à un majordome… Quelle exaspération…
A cet instant, un frisson parcouru mon échine. Je sentais, à ce moment-là, que la mission n’allait pas être aussi simple que mon compagnon et moi l’avions prévu. De plus, j’avais la désagréable sensation d’être observé. Serrant la toile un peu plus fort dans ma main gauche, je me retournais brusquement, prêt à créer une Aquarafale de ma main droite. En face de moi, il n’y avait qu’un… chat ? C’est tout ?
Déçu, je m’exaspérai encore plus. Suis-je atteint de paranoïa ?
Glissant, en cas de besoin, la toile dans mon sac, je continuais mon chemin, croisant quelques personnes au passage que j’interrogeais. Sur l’annonce de la mission, il y avait une photo de l’homme disparue jointe. Je l’utilisais pour savoir quand les personnes l’avaient vu pour la dernière fois, mais sans succès…

Me rendant finalement compte qu’il était l’heure et que j’étais loin du point de rendez-vous, je me dépêchait d’y retourner.

[ C’est un peu bizarre, je m’en rends compte… uu’’’ Si tu veux qu’on en discute, envoies-moi un mp ! ^^ ]

Mon partenaire était arrivé, apparemment, à l’heure. Sur le point de la ponctualité, je ne pouvais pas lui faire de reproches… Chose bien triste pour moi qui n’a pas eu l’occasion de se défouler sur un pauvre jeune homme depuis bien longtemps. De toute façon, depuis mon combat contre Aleksander, ma personnalité en a été ébranlée et je suis plutôt instable…
Mais de toute façon, je m’en fichais complètement. Je n’allais pas me tracasser pour quelqu’un comme lui avec qui j’allais exécuter une simple mission de rang C qui me servait seulement d’entraînement, de stage de réhabilitation… Resserrant légèrement ma cravate qui commençait à se défaire, je me mis à le suivre, yeux fermés. Lentement, un sourire, ou plutôt un rictus, se forma sur mon visage, pendant que je laissais réapparaître tout aussi doucement mes yeux rouges.

- A ta place, je ne serais pas si objectif. Quelque chose me dit que ce vieil homme n’a pas encore rendu l’âme… dis-je d’une voix mielleuse.

Lui racontant alors mon aventure dans la petite ruelle en compagnie de cette jeune fille, je lui montra également le dessin qui m’avait été laissé. Je lui expliquais, pendant que nous allions vers la rivière, que j’étais intimement convaincu que cette rencontre avait un lien avec notre mission. Ainsi, en partant du principe que cet homme, différente possibilités s’offrait à nous : fuite, trahison conjugale, commerce illégal… Au fond, que savions-nous de cet homme ? Sa femme ne nous avait rien donné comme détail, et nous étions totalement livré à nous-même…
Quelques instants après la fin de mon récit qui se déroulèrent dans un silence de glace, nous arrivions à la rivière rendue plus violente avec la fonte des glaces. L’eau reflétait le ciel gris, traversé de remous rapides. La rivière, qui était à environ vingt minutes de marche de la ville, était déserte de tout côtés. Peut être à cause de froid, les pêcheurs avait désertés ce lieu, le transformant en un beau paysage de nature gelée. Oiseaux, poissons, animaux sauvages… Tout semblait avoir mystérieusement disparu. Le froid, habituel dans ces environs, ne pouvait pas être l’explication de cette désertion…

Longeant la rivière, j’essayais de trouver quelque chose qui pouvait nous être utile ici, ou nous aurions perdu une demi-heure pour, au final, rien du tout. Me rendant finalement compte de quelque chose, je mis un genou à terre et, de mon gant blanc, écarta la neige d’un vieux béret laissé à côté d’une canne à pêche. Le ramassant, je le montra à mon partenaire.

- Visiblement, il n’est pas mort normalement. Même en tombant dans la rivière, il aurait emporté son béret avec lui, dis-je d’un ton grave, mais au fond, légèrement indifférent.

De toute évidence, mon partenaire était totalement sceptique face à ce simple béret. En temps normal, et je dis bien normal, habituel, puisque je suis en ce moment un idiot infini… j’aurais dit la même chose que lui. Peut être même que j’aurais remué encore plus le couteau dans la plaie en enfonçant un peu plus mon partenaire, en lui prouvant par A + B que ce béret pouvait tout aussi bien appartenir au fils de la boulangère et que sa supposition était ridicule, le tout avec un sourire particulièrement narcissique qui m’est propre…
Cependant, le regard qu’il avait porté sur la rivière juste après m’avoir mis dans le ridicule m’intrigua et me fit froncer les sourcils. Là, il se mit à courir rapidement, me laissant seul ici comme un enfant auquel on avait rien dit. Plissant des yeux, je me rendis alors compte de ce pourquoi il courait. Dans l’eau, s’éloignant de moi à la même vitesse que mon partenaire, il y avait une silhouette noire, qui semblait nager de manière fluide, sans remous formés dans l’eau. Lorsque mon partenaire me cria dessus pour me faire venir, je me mis alors à courir moi aussi derrière lui.
Petit à petit, je me rapprochais de mon partenaire qui, avec sa grosse massue, voyait sa vitesse largement diminuée. Là, je commençais à détailler l’être qui se mouvait dans l’eau : aucun mots ne pouvaient être descriptibles. Je peux seulement dire qu’elle était dans des tons marrons foncés, et qu’elle formait derrière elle des sillons comme des cheveux flottants.
Seulement, même en courant de ma vitesse la plus rapide, le monstre s’éloignait encore et toujours. Depuis l’attaque de Légion sur Crocus et mon combat contre Aleksander, mes poumons étaient encore endommagés, et rapidement, le souffle me manqua. Je serrais les dents, commençant à m’énerver. Finalement, je me décidai enfin à réagir, et créai l’une de mes fameuses Aquarafales dans ma main droite. Dans un cri rauque, je la lançais alors de toute mes forces contre la bête, espérant enfin prouver que ce n’était pas une illusion créée à cause du froid que nous affrontons communément. La ratant de peu, cependant, un cri perçant atteint nos oreilles, pareil à un ultrason poussé au maximum. Nos tympans vibraient, tant ce son était horrible. La, grandissant fortement, la bête sortit de l’eau.

Face à nous, qui nous étions arrêtés, sous des geysers d’eau glacée, sortait de l’eau une silhouette dont les cheveux arrivait jusqu’aux pieds. On ne décelait de son corps que la moitié de son visage, nous laissant voir sa peau si pâle que l’on aurait dit en fantôme devant ce paysage blanc. Lorsqu’elle se tourna vers nous pour nous faire face, elle ouvrit ses yeux ( dont l’on en voyait un seul ) et nous vîmes leur couleur d’un rouge sang. Lentement, son cri diminua, et nous pûmes enfin l’observer sans nous tordre de douleur.
J’écarquillais les yeux, après m’être rendu compte qu’elle tenait quelque chose dans sa main blanche aux ongles de la même couleur que ses yeux. Dans une petite boule de verre remplie d’eau, il y avait quelque chose. Une chose qui respirait et qui, bien que largement rétrécie, avait forme humaine.
Je devinais également une ressemblance frappante avec la jeune fille de toute à l’heure. Dans un rictus, je me moquais intérieurement de moi pour ne pas m’être méfié plus.

- Tu peux encore ne pas me croire, mais quelque chose me dit que ce monstre a un lien avec la disparition de notre homme, dis-je à mon partenaire.
Je lui montrais la boule de verre comme preuve de ce que j’avançais.

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