Le visage disparait dans le cristal, le visage décomposée la brune acquiesce le coup, une minute d'un silence semblant l'éternité avant qu'enfin les couleurs ne lui reviennent, que froidement elle se lève de la chaise de bois avant de prendre la direction du hall de guilde. Une entrée glacial, sur son visage se lit toute la gravité de ce qui venait de lui être annoncée alors qu'elle se place au centre de la salle commune frappé du symbole des sirènes. Le corps en tension alors que sa voix claque, glaciale.

" Prévenez les autres, je veux tout le monde ici dans dix minutes. "

Et sur ces mots elle se détourne, reprend le chemin de son bureau avec une détermination d'apparence sans faille, mais la vérité est qu'au fond, au fin fond de ses entrailles c'est la peur qui règne, la peur de ce qu'il peut arriver, la peur de ce que tout ceci pourrait provoquer, la peur de la perte. Le tic toc s'écoule alors que les sirènes se rassemblent, lentement elle prend une inspiration alors que la nuit a enveloppée la tranquille Cedar. Une tranquillité sur le point de sombrer.

Sa robe couleur du désert foule le sol alors que les dix minutes arrive à terme, sa main se serrant d'avantage sur la lacrima alors qu'elle observe une à une le visage des sirènes. Un souffle expiré alors qu'elle se place devant le bar, un souffle et une inspiration alors que sa voix claque de nouveau.

" Vous avez toutes entendue parler d'Ajatar Virke. Responsables de la tragique disparition pendant six ans de nombreux mages à travers tout le pays. A l'époque nous n'étions pas intervenue, considérant qu'il revenait à d'autres, directement impliqués de s'en chargé, un choix que certaines d'entre vous n'avez pas compris. Égoïste je l'admets.

Aujourd'hui les choses ont changé.

Il y'a dix minutes le conseil à sonné l'état d'alerte et appelé toutes les guildes du pays à s'unir contre la menace imminente. Celle d'un attentat à l'envergure jamais envisagé. Celle d'un attentat orchestré par Ajatar Virke contre Fiore et ses habitants.

Si les informations s’avèrent exactes, dans une poignée d'heures Rynal, Shirotsune, Haruijon et Crocus seront rayées de la carte, et avec elle le centre de Fiore.

Un silence.

" C'est pourquoi aujourd'hui, comme les autres il est de notre devoir d'intervenir. Dans huit heures, je veux que chacune d'entre vous en age de se battre soit prête, prête à combattre non plus pour les femmes, mais pour notre patrie, celle qui nous a vue naître ou nous a accueillis. De par notre position nous défendrons donc la ville d'Haruijon, préparez-vous, car cette journée sera peut-être la dernière."

Elle se tait et son regard vient se braquer sur Hana.

" Quant à toi tu resteras à la guilde, est-ce que je suis claire ?"

Sa voix avec claquée tel un coup de fouet, un regard apeuré et un signe d'acceptation.

Elle se détourne, dans sa main la lacryma éclate sous la pression alors que le cristal se répand sur le sol maquillé de carmin.
Les sirènes étaient restées en retrait trop longtemps.

Le hall était désert. Désert car chaque chambre occupaient les dames, demoiselles et femmes de la guildes. Seule la petite sirène était en bas, seule la petite sirène semblait présente.
Le temps désormais révolu des pleurs et de la tristesse de la fleur l'avait conduit au bonheur, certes incomplet, mais présent : Elle avait une famille. Depuis qu'elle avait revu sa soeur, elle avait repris goût à la vie, et avait enfin vu Mermaid Heel comme sa maison, tandis qu'elle savait que sa soeur vadrouillait. Et elle était sûre qu'elle était en vie. Alors, chaque jour depuis les retrouvailles, Hana fleurissait, la guilde avec elle. Quelques roses violettes, par ci par là, jonchaient les colonnes de pierres et de marbres du bâtiment, et reflétaient l'humeur de la gamine. Il était curieux de voir que par les temps sombres, elles étaient largement ouvertes.

Lorsqu'alors ordonna la maitresse, aux sirènes de se rassembler, la fleur se mit assise en tailleur sur l'une des tables, pour écouter. Entourée de celles qui étaient sa nouvelle famille, elle était radieuse, mais les sombres nouvelles approchaient.

Ajatar Virke.

Soledad venait de lancer l'appel à la guerre, et chaque femme de la guilde étaient prêtes. Hana se leva, descendit de la table, et créa deux roses, prenant racines sur ses poignets. Hana, elle était prête. Hana, elle était une mage.

Mais Soledad la retint, lui ordonna de rester à la guilde, et toutes les fleurs de la salle commune devinrent noires et se fermèrent.

- M... Mais pourquoi Soledad - sama ? Je suis une sirène. Je suis prête à... à me battre. Je...

Les fleurs flétrirent, se fermèrent et disparurent, les roses fanèrent dans les mains de la sirène qui désormais avaient les larmes aux yeux.

- JE SUIS AUSSI UNE MAGE DE MERMAID HEEL !

Elle avait crié, tout le monde l'avait entendue. Elle avait crié, avant de courir dans sa chambre. C'était injuste, pensait elle.

Mais dans l'ombre de sa maitresse, qu'elle considérait comme sa mère, elle se préparait. Elle enfila une tenue lui permettant de bouger facilement, tout en chantonnant la chanson d'Ohatsu, et noua deux bandages autour de ses mains.

Elle était prête en silence.

Elle allait désobéir...