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Guilde Silver Fang :

Bastian était toujours affairé à ce plan depuis longtemps, l'établissement d'une stratégie, pour piquer le contenu du bâtiment qu'il étudiait sur tous les plans, prenait un sacré bout de temps, les systèmes de sécurité, les agents de sécurité, le bâtiment, les alentours, la garde de la ville, beaucoup de choses qu'il fallait régler. Un problème restait en suspens, la chambre forte, malgré tous les efforts déployés, c'était une énorme zone d'ombre, comme certaines pièces du bâtiment.

La fameuse table de la guilde où Bastian travaillait ses opérations, une zone interdite dont il fallait rester éloigné. D'ailleurs la table était pas alignée avec les autres, elle était décalée pour augmenter l'écart avec les autres tables. Ces mêmes tables qui délimitait la ligne à ne pas franchir. Si les autres mages de Silver Fang avait le malheur de dépasser cette limite, la réponse était une pluie de flèche de feu devant l'audacieux ou audacieuse qui voulait avancer. Pour Bastian la réussite de ses plans tenait en partie dans le secret. Une petite fuite d'info pouvait faire foirer une opération sur toute la ligne. Puis le culte du secret...c'était un réflexe avec la confrérie... on ne pouvait pas perdre ses habitudes comme ça.

Tournant en rond autour de sa table, le mage runique piétinait sur la préparation de son opération tout en soupirant, touchant régulièrement les runes sur ses mains..... il vida le contenu de son verre, toujours rempli de la même mixture bleu infecte mais nécessaire, puis il remit tout les documents à l’intérieur de la mallette qu'il ferma avant de se diriger vers le comptoir où il remit la mallette au barman.

Toujours bloqué ?!
Ouai, il me manque quelques infos avant que je puisse la mettre en route mais c'est pas le problème, je vais avoir besoin de la personne que je t'ai demandé.
Maintenant que tu en parles... l'info vient d'arriver, d'après le rapport, tu pourras l'engager, c'est validé.
Une bonne nouvelle... Bon je vais faire un tour.... C'est les soldes à Seven, je vais en profiter pour... enfin tu vois...
Oui, regarder la marchandise de cette année...
Et les acheteuses.
Oui c'était sous-entendu.

Bastian rajusta son katana, ferma son manteau puis il mit les mains les poches tout en se dirigeant vers la sortie. Il marqua un arrêt au niveau de Karito sans la regarder puis il quitta la guilde.

Il faisait un peu froid aujourd'hui dans les montagnes, la marche réchaufferait jusqu'à la gare qui permettrait de rejoindre Seven, ses soldes et ses acheteuses massées dans les boutiques entrain de chercher les bonnes promotions... Bastian pouvait en profiter visuellement avant de choisir la chanceuse qui aurait le droit à sa nuit de rêve avec le mage runique de Silver Fang

Les yeux fermés, j’écoutais le pas de Bastian. Appuyé, rapide et agacé. Cela faisait plusieurs heures qu’il planchait sur un plan sans réellement parvenir à en percevoir les grandes lignes. Je l’avais trouvé ainsi quand j’étais revenue, à l’aube, de ma dernière virée nocturne. Il avait soigneusement disposé les tables entre lui et le reste du monde pour s’isoler. J’avais également remarqué que beaucoup de mages préféraient faire un grand détour plutôt que s’approcher trop près. Je somnolais doucement quand je l’entendis se lever. Il échangea brièvement avec le barman, avant de rajuster ses armes et de s’emmitoufler dans son manteau. Avec l’élégance appropriée s’il vous plait. Il sortit de la pièce après avoir marqué un bref temps d’arrêt près de moi. Nous n’échangeâmes aucun regard. Je lui emboitais le pas sans poser plus de question.

Nous marchâmes silencieusement pour rejoindre la gare. Notre singulier duo ne passa pas inaperçu. En même temps, qui raterais un beau ténébreux suivit par une jeune femme à l’allure de mariée ? Je choisis de d’user de charme auprès d’un des contrôleurs pour inspecter discrètement les wagons, pendant que Bastian s’amusait draguer la guichetière. Un rapide coup d’œil sur nos numéros et le bout de ma robe disparut dans le compartiment où se situait nos places. Je fouillais avec application en surveillant mon maitre et ses frasques romantiques. Une fois assurée de la sécurité de l’endroit, je tentais de sortir rapidement avant qu’il ne monte. J’arrivais tranquillement vers la porte et me retrouvais nez à nez avec lui.

Pour la discrétion, c’est raté. Maintenant improvise.

Je me mordis la lèvre et passait mes mains dans mon dos, agissant comme une enfant prise la main dans le sac de bonbon. Il faisait la moue et paraissait légèrement de mauvaise humeur. Oups.

- Dites Master, vous vous souvenez de cette histoire d’uniforme? dis-je candidement en lui attrapant le bras.

Je continuais à badiner un peu le temps que nous arrivâmes à un banc vide. Ce ne fut pas long, le wagon était curieusement peu peuplé aujourd’hui. Je me mis sur la pointe des pieds pour murmurer à l’oreille de Bastian.

- Et si on réglait ça par la même occasion ?

Je le lâche en lui faisant un sourire timide et m’assoit face à lui. Le trajet jusqu’à Seven promettait d’être long et pas très amusant. Toute fois la perspective d’une journée avec Bastian me réjouissais. J’étais curieuse de voir jusqu’où son sens des affaires allait nous faire courir à travers les galeries marchandes de Seven. Et puis, connaissant l’ingéniosité de mon master préféré, on allait surement faire sauter la banque et repasser. Plus tard. Et pas pour les mêmes raisons.

Marcher jusqu'à la gare de manière silencieuse...c'était pénible pour Bastian mais il ne savait pas quoi dire... si c'était un homme qui l'accompagnait il aurait pu parler des acheteuses de Seven mais que dire à Karito ? Ne sachant pas quoi raconter à son élève et n'étant d'humeur à enseigner quoi que ce soit, Bastian fit le trajet jusqu'à la gare en silence (Pour une fois... xD). La guichetière lui donna un peu de fil à retordre lorsqu'il usa de ses charmes. Le mage runique n'en fit que plus détendu et plus souriant après ce froid de canard sur le chemin de montagne.

Il monta dans le wagon et tomba nez à nez avec Karito qui prit l'air d'une enfant prise juste après avoir fait une bêtise. Elle tenta de changer de sujet en tentant de réveiller la petite flamme de Bastian concernant son attrait pour la gente féminine. Une histoire d'uniforme et de régler autre chose par la même occasion ? Bastian prit place et Karito se mit face à lui. Les phrases de son élève furent prises dans un autre contexte par le mage de Silver Fang. De son point de vue, Karito l’aguichait carrément et cette autre chose.... dans le train …. avec du public, l'idée, bien que très tentante, n'eut pas raison du mage runique.

On verra à Seven, je t'en donnerai du « autre chose », toute la nuit si tu veux... comme toutes les autres, tu en redemanderas.

Le mage runique avait dit ça avec une expression sur le visage que en disait long sur ce « autre chose » Bastian avait autre chose à penser que son désir de chair avec son élève...Il savait de toute façon que cela arriverait. Quelqu'un le suivait, un homme déjà remarqué lors d'une précédente mission était là. Bastian fit un tour rapide des personnes dans le wagon et bien voir leur visage. Le bougre était doué, Bastian ne l'avait aperçu que le temps d'une demi-seconde, tout juste le temps de reconnaître son visage... Bref, il restait aux aguets de manière discrète.

Pour l'uniforme, on te trouvera ce qu'il faut à Seven, quelque chose de... relativement cours qui met bien...

Le mage runique montra du doigt la poitrine de son élève.

...en forme.... plus deux ou trois autres choses dont tu vas avoir besoin pour le « autre chose » ce soir.

Le train quitta la gare vers l'est direction la frontière et la capital de Seven, une ville remplie de boutique en tout genre de marchand qui font étalage de leur imposante richesse. Il fallait donc dans un premier temps les engrosser pour mieux les aider à faire un régime diététique à base de coffres vides.

Bon alors, un petit topo sur Seven et la ville qu'on va visiter.... Des marchands dont la richesse est aussi grande que mon appétit pour la gente féminine. Pour éviter les gardes, cela sera facile vu le nombre de personnes présentes dans les différents rues commerçantes. Il y a pas de petite ruelles pour rester cacher si besoin... Ta mission sera de me trouver une jolie acheteuse à mon goût que je pourrais charmer et qui passera un moment divin avec moi..... ah non celle là je m'en charge.... tu vas tout faire foirer avec tes talents pour la discrétion...vu que je t'ai pris sur le fait entrain de contrôler les wagons....

Bastian leva son index et fit non du doigt.

Donc comme tu t'en doutes, nous allons profiter des soldes pour solder les coffres des boutiques, ça sera pas très difficile, les systèmes de sécurité sont facile à désactiver quand on connait les plans. Les patrouilles... on s'en fiche.

Le voyage en train continua tranquillement... Bastian était déjà dans son prochain plan ou délire à Seven. De belles surprises attendaient la jeune Karito... Seven, des magasins de fringues et les perfides idées diaboliques de Bastian qui avait l’œil qui brillait un peu trop pour un simple voyage de soldes de coffres à Seven... Quel était le plan de Bastian concernant Karito et les soldes de Seven.

- On verra à Seven, je t'en donnerai du « autre chose », toute la nuit si tu veux... comme toutes les autres, tu en redemanderas.

Autre chose. Toute la nuit. Oh bon dieu, il comptait me faire partager sa chambre d’auberge … !? Remarque je le faisais avec Sylva donc ce ne serais pas vraiment un problème. Bah. Elle aviserait bien de la chose ce soir.

- Pour l'uniforme, on te trouvera ce qu'il faut à Seven, quelque chose de... relativement cours qui met bien...

J’eus un moment de confusion en alignant les actes de Bastian.

- …en forme.... plus deux ou trois autres choses dont tu vas avoir besoin pour le « autre chose » ce soir.

Il n’avait quand même pas … ? Flute. Je viens d’aligner la deuxième boulette de la journée. Génial. Tout simplement Fantastique. Je reportais mon attention sur lui alors qu’il me résumait la petite fête à venir. Il agita son doigt son mon nez en évoquant ma petite incartade de vérification du wagon. Sa remarque sur une possible compagne de chambre ne me surprit pas. Je n’en avais pas vraiment l’habitude mais qu’importe, il faisait bien comme ça lui chantait. Encore une différence avec son prédécesseur qui évitait le contact et qui me renvoyait m’habiller quand je déboulais à moitié nue dans le séjour parce qu’il m’avait appelé. En général, il faisait en sorte de détourner la tête mais je me souvenais d’une fois très particulière où … Enfin bref. Je m’égare et ce n’est pas sain de penser à ça pour l’instant. Laissons la mémoire à sa place et concentrons-nous sur le moment présent.

- Les patrouilles ne seront qu’un détail de toute façon, fis-je en souriant à l’idée, comme toujours.

Le trajet, bien que horriblement long, fut agréable. J’avais, certes, oublier de prendre de quoi dessiner mais je pouvais tout au moins admirer mon maitre tout mon saoul. Franchement, j’avais un peu hâte de voir ce qu’il me réservait en termes de boutique. Et puis cet uniforme risquait d’être plus proche du corps que la robe que je portais en ce moment. Et puis les tenues pour l’ « autre chose » piquaient légèrement sa curiosité. Pour peu que ce soit ce qu’elle pensait, il allait l’emmener dans je ne sais quelles boutiques dont il avait le secret. Y’avais plus qu’à espérer qu’elle soit plus vêtue qu’à l’accoutumée ou elle aurait le feu au joue pendant la journée tout entière. L’arrêt à Seven se fit tranquillement. Alertée par la foule, je saisis le bras de Bastian par soucis de ne pas m’égarer.

- Ce pays est plus peuplé que dans mes souvenirs.

Nous avançâmes côte à côte dans les rues bonnes vivantes et pleines de monde. Les magasins colorés attiraient l’œil aussi surement qu’une ancre accrochait le fond marin. Nos pas nous conduisent dans un tronçon où la musique pullulait. Je stoppais mon pas devant un groupe de salsa. Elle demanda la permission à Bastian puis s’intégra au groupe de danseur de rue. Je pris un partenaire dans le cercle et s’amusa à endiabler le rythme plutôt épique de ses pas de danse. Une jambe dévoilée, un mouvement d’ourlet plus haut que les précédents, faire monter la température était plaisant mais elle avait assez joué pour l’instant. Je saluais mon cavalier à la fin de la chanson et rejoignais tranquillement mon ténébreux Master. Je le tirais doucement vers une des boutiques au hasard. Nous entrâmes et je commençais à farfouiller dans un rayon. Tirant de temps à autres des tenues, je les présentais à Bastian mais, voyant son manque d’implication immédiate pour le tissu, décida de m’imposer par rapport aux clientes.

- Qu’est-ce qui vous plairait Master ? Rouge ? Blanc ? Transparent ? Noir corbeau comme vous ?

Histoire de capter un peu plus son attention, j’échappais volontairement l’article que je tenais dans mes mains. Je me penche en avant et le laisse profiter du spectacle, le temps de réunir les plis de l’étonnante robe aussi bien rouge et habillé sur le torse, que transparente et dévêtue sur les jambes.

- Alors ? fis-je avec un grand sourire, l’inspiration de cet uniforme vous serait-elle venue ?

L'arrivée en train, la balade en ville au milieu de la population survoltée par les soldes et notre mage runique qui lui scannait la foule à la recherche de la chanceuse qui serait avec lui ce soir... Le cerveau les yeux et la tête de Bastian répètait le même schéma... recherche du visage.... Scanne du corps... enregistrement et classement dans la base de données, dans différents dossiers dont il valait mieux ignorer les noms. Après quelques péripéties dont une belle danse qui donna à Bastian une idée sympathique pour ses yeux, Karito entra dans un magasin au hasard et commença à se chercher un « uniforme » Mais ce mot là dans l'esprit du mage de Silver Fang avait une autre signification, il avait d'autre plans concernant l'uniforme.

Qu’est-ce qui vous plairait Master ? Rouge ? Blanc ? Transparent ? Noir corbeau comme vous ?

Bastian se souvenait d'une chose concernant le magasin en question, il regarda Karito avec une expression de satisfaction prononcé. Karito était rentrée par chance ou pas dans un magasin qui proposait des stocks spéciaux à certains clients privilégiés. Bastian était évidemment l'un d'entre eux. Le mage de Silver Fang regarda de nouveau Karito et commença à tourner la tête pour scruter son élève quand elle se baissa pour profiter du spectacle avant d'être sorti de sa torpeur par la jeune Karito.

Alors ? L’inspiration de cet uniforme vous serait-elle venue ?
Effec..tivement... j'ai... de l'ins....piration...

Bastian secoua sa tête puis alla voir la vendeuse pour lui montrer sa carte de membre privilèges.
Karito, viens, on a accès a leur stock spécial...

Il regarde de nouveau Karito en repensant au spectacle qu'il venait de voir
Gardes les tenues que...tu...as... prise

Bastian reprends toi....t'es entrain de faire avoir comme un bleu....c'est toi le charmeur... arrêtes de te faire avoir par les petites provocations de Karito. En même l'imaginer avec le contenu de la salle privée...difficile de rester insensible à ce petit bijoux de beauté... Sylva...je viendrais me venger pour ce sale coup...par contre je sens que je vais adorer la suite

Bastian suivit de Karito et quelques tenues entrèrent dans la section privée du magasin. Bastian semblait ravi....beaucoup trop d'ailleurs.

Je vous laisse seul pendant que vous cherchez une tenue.
Merci mademoiselle... Nous voilà dans le temple de l'uniforme..Commences par essayer tes tenues pendant que je choisis deux ou trois choses. Euh alors à vu d’œil.... 1,60m.... 80 ou 85 en tour de poitrine....80, si je me trompe ça n'en sera que plus près du corps...Après..55...80 je dirais... donc il faut que j'aille sur ce portant là...

Bastian disparut derrière un portant lâchant quelques répliques montrant une certaine satisfaction au contenu du portant... Le mage de Silver Fang ressortit deux minutes plus tard de derrière du portant et se dirigea vers la cabine d'essayage de Karito qu'il ouvrit alors que la jeune femme était entrain d'essayer les tenues. Bastian marqua un temps d’arrêt devant la mage en sous-vêtements... Il plaça sa main sur la poitrine de Karito pour chasser l'hésitation précédente

Je confirme c'est un beau 80 en tour de poitrine.... Alors voilà pour toi à essayer...tiens essaie ça..

Bastian lui tendit la première tenue.

Mais c'est une tenue d'infirmière...
Ah bon...j'avais pas fait attention... essaie quand même
....
Mais fait pas cette tête, ça sera pas ton uniforme.... ça sera pour le "autre chose"

Le mage de Silver Fang prit la seconde tenue.

Essaie celui là aussi !
Master, je suis plus une collégienne
Avec cet uniforme là...si ! Tiens en voilà un autre sympathique
Non je mets pas ça...hors de question...
Mais si tu seras magnifique en Maid. Bon essaie tout ça, je vais chercher autre chose...

Bastian tourna la tête voyant une autre tenue intéressante.

Oh un treillis !!C'est quoi ce truc avec le cuir et le fouet... non ça reste là, par contre ça...

Bastian prit une tenue qu'il plaça devant lui. La vendeuse revint un instant pour voir où en était les deux mages de Silver Fang. La vendeuse vit Bastian avec la tenue devant lui regardant ce que ça pouvait donner sur lui.

Ce n'est pas vraiment pour vous messieurs !
Je sais mais je n'arrive pas à imaginer ce que ça donne sur une fille. Vous voulez pas l'essayer pour que je vois ce que ça donne.
Non désolé, la direction l'interdit.
Dommage.

Bastian passait la tête de temps en temps à l’intérieur de la cabine pour voir le résultat esquivant de peu les tartes à cinq doigts de Karito et les coups de dagues de Mammon. Puis un autre doute vint chambouler son esprit, le second 80. Il vérifia par la même méthode que pour le premier 80. Ce fut plusieurs coups de dague et une autre tarte à cinq doigts qu'il fallut éviter. Bastian ramena un dernier lot d'uniformes.

Tiens un uniforme de mère Noël, essaie celui là Karito et aussi celui de secrétaire, je les ai pris juste à ta taille pour qu'ils soient bien près du corps. J'en ai pris un de danseuse très léger... ah tiens c'est transparent aussi. Tu te débrouillais bien en dansant toute à l'heure, je pourrais peut être avec une petite démonstration privée après.

Bastian avait passé toutes les tenues à Karito, il s'était assis sur le banc juste en face pour pas louper une miette du défilé si la jeune femme était disposé à le faire. Les yeux qui brillaient un tantinet trop machiavélique de l'assassin de Silver Fang. Était-ce un test ou tout simplement une idée qui avait traversé l'esprit du mage runique pour le plaisir des yeux ?

Tiens un uniforme de mère Noël, essaie celui-là Karito et aussi celui de secrétaire, je les ai pris juste à ta taille pour qu'ils soient bien près du corps. J'en ai pris un de danseuse très léger... ah tiens c'est transparent aussi. Tu te débrouillais bien en dansant toute à l'heure, je pourrais peut être avec une petite démonstration privée après.

Méfiante, je m’emparais des tenues et refermais aussitôt le rideau. Ça n’allait pas l’empêcher de revenir à la charge. Il l’avait déjà fait et il n’était plus à une esquive près…

La prochaine fois je sanctionne dans les parties. Tant pis pour lui.

Je pris le temps de détailler le bout de tissu rouge, rejeter la secrétaire au plus profond de la cabine. Je choisis volontairement la tenue de danseuse malgré la quasi transparence de celle-ci. Je me regarde dans la glace et réprime un juron peu élégant pour une femme. J’étais à moitié nue et lui ça l’amusait. J’avais horreur d’avancer à découvert. Puis une idée stupide me vint. Il était adepte de la luxure ? Parfait ! J’allais lui rendre la monnaie de sa pièce. Je n’avais toujours pas digéré le coup de l’uniforme sous sa « large » ampleur. Rah les hommes ! Toujours à se focaliser sur les détails les plus versatiles du sens des mots pour se satisfaire à leur manière. Je retire la jolie tenue et attrape un justaucorps blanc que j’avais happé dans un rayon. La mise en place des moindres détails me pris certes du temps mais je fus fière de réussir le coup de me cadenasser au niveau des fermetures. Je n’étais pas dupe. Au pire ça tiendrais quoi ? Une minute ? Aller. Je vais dire deux parce que je suis optimiste. Je tire le rideau et me place fasse à Bastian, les bras croisés et l’humeur tempétueuse. Mon entreprise lui arrache un sourire. Je n’ai pas sitôt fait de retourner me changer que les cadenas tombe déjà. Flute. C’est à moi de jouer un peu. Je tire sur la fermeture et l’arrête à mi-chemin avant de faire volteface pour tirer la langue à Bastian et le rideau dans la foulée. Premier round perdu. Au suivant. L’imminence de l’arrivée de Noël me poussa à enfiler l’étrange tenue de Mama X-mas.

- Nom d’un archidémon…

Ce n’était même plus un vêtement à ce niveau-là. Ça ne couvrait absolument rien. Je repars dans un nouvel essayage en tête à tête avec l’horrible secrétaire. La jupe me serrait tellement que je doutais même de pouvoir ne serais-ce que marcher avec. Je m’empare de la très peu sage Mère Noël et avance avec mille précautions vers un Bastian ravi. Il trouve même le moyen de siffler quand, miracle que j’aurais cru improbable vu la largeur du fourreau qui me servait de jupon, se réussit à me baisser à son niveau et à lui poser le costume rouge pétant sur les genoux. Bien que nos visages soit proches, je veille soigneusement à ne pas lui donner l’occasion d’en profiter.

- Même pas en rêve pour celle-ci Master.

Je crus vaguement entendre un « Je prends ! » mais je n’y prêtais pas vraiment garde. Je cherchais comment lui mettre la haine au possible. Je ressors de la cabine avec la tenue d’écolière. Certes, ce n’était plus vraiment de mon âge mais je la trouvais finalement plutôt sympa. Un petit tour sur moi-même pour faire monter l’ourlet de la jupe, déjà pas excessivement long, et je repars en sautillant. L’infirmière Shizuka fit pétiller le regard de Bastian, Karito la militaire faillit se faire mettre la main au fesse et, pour clore le tout, la Maid blonde dut carrément rester immobile le temps qu’il fasse le tour d’observation du propriétaire. Derrière le rideau, je congédie rapidement la soubrette pour me retrouver devant le dilemme du jour. Total transparence ou Semi transparence ? Je tranche alors en prenant la robe rouge au jupon cristallin. Je repasse devant Bastian en coup de vent et, histoire de quand même jouer un peu, m’arrête le temps de lui faire une révérence de monarque. Je referme le rideau pour la dernière représentation. La tenue de danseuse serait le clou du spectacle. L’avantage, c’est qu’elle me donnait un côté … Princesse pas très pudique de Desierto. Si seulement je pouvais la coupler avec un petit détails qui …

Mais oui c’est ça !

Dans un mouvement de providence, j’appelle doucement Crosed Greed. Je sors tranquillement avec les deux dagues de l’Avarice et commence à jongler avec tout en avançant. Je me rapproche petit à petit et joue sur mes armes.

- Morbid Gluttony

Le naginata remplace illico les deux dagues qui volaient en l’air. J’enchaine un ou deux salto avec elle et quelques moulinets pour la forme avant de la faire disparaitre. Je me mets alors face à Bastian et lui effleure la joue du bout des doigts. Je fais en sorte que mon mouvement soit suffisamment long pour être senti mais pas assez pour être saisi. Je recule.

Jusque-là, paris réussit.

C’est maintenant que ça allait se compliquer. Entamer une danse suggestive avec un croqueur de femme à proximité ? Stupide me direz-vous. Et vous auriez entièrement raison mais c’était pour le bien de ma chute. Je commence donc à me déhancher sur un rythme imaginaire juste sous le nez de mon sournois petit Master. Je fais durer le plaisir, me rapprochant pour l’aguicher en évitant toutefois d’être à portée de main. Ce n’était pas simple mine de rien. Enfin. Après avoir dansé pendant cinq pauvres minutes, je tourne délibérément le dos et, avant de refermer une ultime fois le rideau, lui lance :

- C’est la dernière fois que tu me vois faire ça Bastian Tomaso , conclus-je en lui tirant la langue.

Bon. J’avoue que je lui aurait bien fais un bras d’honneur mais c’était un peu trop grossier. Surtout pour une femme.

Bastian prit un plaisir fou et non dissimulé de voir Karito, son élève, faire le va et vient entre la cabine et lui, portant à chaque fois des tenues différentes, faisant une petite démonstration selon la tenue.

C’est la dernière fois que tu me vois faire ça Bastian Tomaso

Le mage runique éclata de rire, il ne put retenir plus longtemps de son envie de rire. Il en pleurait presque tellement il était content de lui. La jeune femme le fusilla du regard, si les yeux de Karito étaient des flingues... Bastian n'aurait plus de mâchoire pour pouvoir se marrer.

Eh petite tête, je pensais que tu protesterais bien avant, là t'as tout encaissé sans broncher. Patience à toute épreuve ou oubli de la règle ?! Sachant que si tu avais refusé j'aurais du d'expliquer la raison de tout ça.

Bastian reprit son air sérieux, restant toujours vautré sur le banc qui lui avait servi de place de spectacle.

Mis à part mon plaisir personnel de pouvoir observer tes courbes de manière minutieuse, il y avait une raison à tout ce cirque. Tu vois pas où je veux en venir ? Dans notre métier, il faut par moment jouer des rôles et changer de tenues. La tenue sert à donner plus de crédibilité à notre rôle.

Je te fais essayer tout ça, à ma manière, certes, mais maintenant, je sais que certains contrats seront beaucoup plus facile...

Bastian pointa de nouveau du doigt la silhouette de son élève

… avec toi et tes tenues ! Maintenant tu prends ce que tu veux, je te le paie, c'est en quelques sorte des excuses sans en être. Fait toi plaisir.

La vendeuse revint dans la salle.
Mr Jimenez, l'homme que vous avez demandé de contacter m'a dit que votre commande était prête, il attend votre venue.
Je vous remercie, la jeune fille prendra le tout ou presque.

Bastian tendit une bourse de Jewels pleine à craqué, la valeur du contenu valait au moins trois fois le coup de toutes les tenues que Karito avait pris ou essayé et certaines à contre-cœur. Bastian se retourna vers son élève avec le sourire.

Retrouve moi aux halles de la place au rubis, elle t'indiquera si nécessaire. Je dois aller voir la commande.

Bastian quitta le magasin laissant son élève avec la vendeuse et une montagne de Jewel à dépenser en totalité ou pas, c'était à elle de décider ce qu'elle en ferait. Bastian marcha dans la ville, continuant de scanner, d'observer et de classer la gente féminine. Il s'arrêta près d'un stand et se commanda un petit encas, le fou rire dans la boutique avait quelques peu affamé le mage de Silver Fang. Il arriva sur la place du Rubis, le nom lui venait de la statue en son centre avec les énormes rubis disséminés sur la statue. Il entra dans la boutique d'un tailleur qui était aussi une forge. Le talent du marteau et de l'enclume coupé à celui du fil et de l'aiguille.

Mr Jimenez, content que vous soyez là, votre commande est prête depuis une semaine, je me demandais si vous n'aviez pas oublié !
Désolé pour le retard, vous savez que ce c'est le travail...toujours des imprévus.
Nous avons scrupuleusement respecté vos consignes sans aucune fioriture, nous avons aussi fait le modèle féminin que vous aviez demandé peu après. Même matériaux, même tissus, les mêmes gadgets. Vous voulez l'essayer ?
Non non je vous fais confiance, vous faites toujours de l'excellent travail depuis le temps.

L'homme lui tendit les deux tenues, Bastian posa le paiement sur le petit comptoir qui servait de caisse et commença à partir quand il vit une petite tête familière.

L’explication de Bastian me tira une moue de mécontentement. Évidemment que je pouvais m’infiltrer sous une autre apparence. C’est une des premières choses que j’avais appris bon sang ! Je pris la bourse de mon maitre, consciente qu’il y avait bien plus que la somme qui me serait nécessaire. Une sorte d’excuse hein ? La bonne blague.

- Retrouve moi aux halles de la place au rubis, elle t'indiquera si nécessaire. Je dois aller voir la commande.

Il quitta tranquillement l’établissement, visiblement fier de son coup. La vendeuse, très professionnel, me demanda si j’avais fait mon choix. Je portais donc mon dévolu sur quatre des tenues. Comme je suis d’humeur joueuse, je vous laisse imaginer lesquels. La commerçante me demanda son dû et me laissa tout le loisir de compter la somme rondelette qu’elle exigeait. Je sortis de la boutique et m’orientais au hasard des rues en réfléchissant à ce dont je manquais. J’entrepris alors de dresser ma liste après mettre posée dans un café.

Alors récapitulons. Il me faut des fusains. Du papier. De l’aquarelle tant qu’à profiter de l’occasion sans oublier les pinceaux.

Je fis signe à l’un des serveurs pour lui demander un verre d’eau et l’emplacement du type de magasin que je voulais. Il répondit à mes deux exigences, un grand sourire aux lèvres. Il me proposa même de m’accompagner jusque là-bas. Tout à fait charmant de sa part. Je pris donc la liberté d’accepter et le suivit après avoir vidé et réglé ma consommation. Il m’emporta dans la foule, m’attrapant la main pour ne pas me perdre. Le chemin fut long mais je le trouvais bien sympathique, avec cette séduisante compagnie qui n’en avait qu’après la bourse accrochée à ma ceinture et, ou du moins je ne l’espérais pas mais la nature humaine est pleine de vice, peut être après ma féminité.

La devanture de l’endroit où je souhaitais me rendre me fit sourire. Elle était garnie de trompe l’œil savamment dessiné ainsi que de réelles petites fleurs et leur lot d’insectes butineurs. Je congédiai le gentil mais collant petit serveur et entrait à l’intérieur. Respirant à plein poumon l’odeur de la fibre artistique et du miel qui n’avait rien à faire là, je m’avançai dans les rayonnages et attraper les objets de ma liste. Un passage éclair à la caisse et me revoilà dehors avec mes emplettes. Cette fois, direction la place de Rubis pour retrouver Bastian.

La place circulaire et sa statue sertie tenait lieux de point d’embellissement des bâtiments simplistes qui abritait les magasins. Je ne vis pas mon maitre à l’extérieur et en conclu qu’il devait être occupé ailleurs. J’avais donc encore un peu de temps à tuer avant de le revoir. Mon regard s’arrêta sur une armurerie et je pensais à l’hypothétique utilité d’achat d’une quelconque arme pour me faire économiser ma magie. L’idée me parut bonne. Je m’avançais donc dans l’établissement en regardant les armes d’un œil connaisseur. Je restais ainsi, penchée pour étudier le manche d’une des dagues du présentoir, quand une main s’abattit sur mon épaule. Je fis demi-tour et tombai nez à nez avec Bastian.

On aurait voulu le faire exprès on n’aurait pas pu … Foutu hasard.
- Un problème ? fis-je calmement.

Un problème ?
Aucun petite tête. On y va.

Bastian marchait avec les tenues emballées dans leur protection sur le dos suivi de Karito. Les tenues servirait pour faire l'activité de la nuit, vider les coffres des grande boutiques de la ville. Ces tenues étaient fabriqués avec des composants spéciaux qui servaient soit à détraquer les systèmes de sécurité, soit à diminuer les bruits du porteur et camoufler son aura magique. Des tenues parfaites pour piller boutiques après boutiques sans trop de soucis, sans se faire prendre par les alarmes et autres patrouilles de nuits.

Le mage de Silver Fang tourna dans une avenue très éclairée avec des hôtels luxueux, des restaurants chic et autres distractions des plus intéressantes. Bastian entra dans l'un des luxueux hôtels de cette grande avenue. Le portier lui tint la porte en le saluant poliment. Il se dirigea vers la réception ou il fut accueilli et reconnut dans la seconde ou les réceptionnistes posèrent leur yeux sur lui.

Mr Jimenez, content de vous voir ici parmi nous !
Bonjour Frank et Sally, vous allez l'air en forme. Ma chambre est prête ?
Comme chaque année, à la même date, nous avons craint le pire pour vous, vous n'êtes jamais en retard.
Les affaires ont été plus difficile cette année, d’où mon retard de quelques jours.
Excusez-moi, la jeune femme est avec vous ?
Oui, c'est une nouvelle associé, un peu jeune et têtue mais très doué dans son métier, il ne faut gâcher pas les talents.
Vous avez raison, si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire à votre chambre.

Bastian suivit le réceptionniste tout en faisant un clin d’œil à Sally qui semblait sous les charmes du mage runique. Le réceptionniste mena le duo jusqu'au dernier étage de l’hôtel dans la grande suite réservée à l'année par Bastian. La suite était équipée de deux chambres, d'une salle de bain grand luxe, la décoration était sublime. Le mage de Silver donna un immense pourboire avant que Frank, le réceptionniste se retire laissant les deux mages en paix. Bastian posa les tenues sur le portant à l'entrée avant de se diriger vers la grande fenêtre avec la vue sur la place Rubis.

Prends tes aises Karito, nous agirons dans la nuit. Si tu veux quelque choses de particulier, tu descends à l'accueil, tu demandes et tu fais mettre sur mon compte.

La mage runique prit place contre la fenêtre et admira la vue de la place qui commençait à s'illuminer de toute part avec les luminaires comme le reste de la ville. Bastian se perdit dans ses pensées pendant plusieurs minutes certainement entrain de réfléchir au plan d'action de cette nuit.

- Prends tes aises Karito, nous agirons dans la nuit. Si tu veux quelque chose de particulier, tu descends à l'accueil, tu demandes et tu fais mettre sur mon compte.

Je hoche la tête et lui tourne le dos en prenant le chemin d’une des chambres. Je jette négligemment mes affaires sur le lit et me dirige vers la salle de bain. Je me serais bien plongée dans l’eau d’un bon bain mais la proximité de Bastian m’en dissuade. Vu comment il s’était amusé pour les essayages, je préférais ne pas rester dénudée et désarmé dans un rayon de … 10 km ? Oui, je tiens à ma pureté. Comme quoi, même les assassins ont leur limite face aux pêchés. Cette idée me rappela immédiatement Asmodée. Le démon de la luxure. J’étais encore loin d’avoir le niveau adéquat pour le revendiquer et pas la moindre idée de comment l’invoquer mais cela me turlupina le temps que je pose mes vêtements du jour. Finalement, je revins sur mes pas et ferma la porte. A double tour. On n’est jamais trop prudente. Je pense alors que si Bastian a décidé de venir, il passera sans problème.

Idole à savetier va ! Que dirait Sylva s’il te voyait ?

Je me serais un savon puis une bonne raclée. Pour avoir été plus volatile qu’une crocheteuse de culottes. J’ouvre le robinet et profite de l’eau glacée pour chasser les souvenirs de mon défunt maitre alors que les larmes perlent sur mes joues. C’est douloureux la perte d’un être que l’on considère comme son père. Mais cela l’est bien plus quand on se retrouve à y songer plus tard. L’avantage que j’avais ici, c’est que je n’avais pas de public. Je pouvais donc m’abandonner à mon deuil inachevé sans avoir à conserver mon apparence habituelle de jeune femme boudeuse. Les perles salées de mon regret et l’onde salvatrice de la douche se mêlent, s’entrecroise avant de chuter dans un clapotis calme et de sombrer dans l’évacuation. Je me détends petit à petit et finis par m’assoir. Je fredonne doucement un vieux requiem puis, lasse de pleurer, je sors en coup de vent pour revêtir une tenue plus appropriée. Je jette mon dévolu sur mon éternel tenue blanc cassé. Je tire sèchement la fermeture et attrape le carnet de croquis récemment acquis. Je me glisse sur la pointe des pieds dans la même pièce que Bastian, mon crayon à la main pour esquisser l’ombre pensante qu’il était pour l’instant. La courbe du dos. L’inclinaison de la tête. L’expression tranquille. Le jeu de lumière avec l’ambiance nocturne commençait à énerver ma faible concentration. Tout le reste s’encadrait plus ou moins comme je le souhaitais dans ma feuille mais lui, il me faisait un pied de nez. Je grommelle de mécontentement et lève mon regard de ma planche de dessin. J’accroche aussitôt le katana dont se servait mon ainé. Je délaisse mes outils sur la table et attrape précautionneusement la garde. Il est plus lourd que je l’avais estimé. Je pousse ma curiosité jusqu’à le dégainer et me perds dans la contemplation de la lame. Inconsciemment, je cherche un quelconque signe particulier qui pourrait me donner un indice sur l’orientation magique de mon bien aimé Master.

Un épéiste qui dresse des pièges à la douzaine. J’ai vu la flamme de l’enfer mais j’ai la nette intuition que ce n’est même pas le quart de ce qu’il sait. Sylva, pourquoi tout me prouve que tu avais prévus ton coup depuis longue date ?

Je fais quelques pas et les accompagne d’une garde hésitante. J’ai rarement eu l’occasion de tenir une lame de ce genre. La manière de la tenir, de bouger… Je faisais de silencieuses comparaisons avec Lucifer. D’un côté, mon épée batarde me paraissait presque disproportionnée et pesante, manquant de finesse et de vitesse. De l’autre les sensations de la tenue de ce katana me convainquait peu à peu de chercher un démon pour le soumettre à cette forme. Cela serait bien plus pratique pour certaines besognes. Je rengaine délicatement le tranchant et observe Bastian.

Tiens ! En parlant de Lucifer, il saura peut-être lui.

-Master, vous vous y connaissez en rune ? Parce que si c’est le cas j’ai quelque chose à vous montrer.

Je pose le katana sur la table, prêt de mes affaires et laisse l’invocation de ma grosse Lucifer franchir mes lèvres.

- Infernal Pride

La forme sombre s’esquisse dans un petit chaos qui absorbe goulument la lumière de l’espace où elle apparait. Le plat de la lame se matérialise sur mes mains ouvertes et présente les quatre petits signes gravé près de la garde.

- Sylva n’a pas su me dire ce que cela représentait ou alors il n’a pas souhaité le faire. Donc je vous demande votre avis. Connaissant ce cher Lucifer, il n’a pas laissé ça trainer pour le plaisir des yeux et je préfère éviter une mauvaise surprise. Après tout, il ne faut jamais faire confiance à un démon. Surtout quand vous l’avez battu à son propre jeu.

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