Depuis que je suis petite, j'adore lire. Des légendes, des contes, des histoires de dragons, de princesses et de magie. Tous ces livres commencent par la même phrase. Elle se répètent à chaque fois.
" Il était une fois..."Mais mon histoire à moi n'a pas commencer de cette manière. Je ne suis ni une reine, ni une fée et encore moins une princesse parfaite.
Mes parents n'auraient pas dû s'aimer. Pas que ça m'est dérangé personnellement, seulement ça leur été interdit. Mon père, fils de bonne famille et destiné à un grand avenir, avait sa vie déjà toute tracée par ses propres parents. Chaque actions de la journée, chaque minutes de son emploi du temps, chaque personnes qu'il devaient voir,... tout cela lui étaient imposés et il n'avait jamais eu l'idée de se révolter contre ses parents. Pour lui, la vie était faite ainsi alors pourquoi la changer? Quelle raison avait pu être suffisamment bonne pour le pousser à s'affirmer enfin? La venue de ma mère. Elle, fille pauvre et ayant pour seule famille une grande sœur, comment avait-elle pu le transformer?
Elle était arrivée un matin en se présentant pour le poste de femme de chambre vacant dans cette famille de noble. Mes grands-parents paternels avaient longuement hésités avant de la prendre pour ce poste. Vu ses origines, ils doutaient largement d'elle et de ses compétences mais elle se révéla être une employée sérieuse et appliquée. Avant la découverte de sa relation avec leur fils, ils n'avaient aucune raison de la licencier! Ils se voyaient pourtant régulièrement et malgré toute la vigilance dont avait peut-être fait preuve mes grands-parents rien n'aurait pu empêcher leurs sentiments de se développer au point qu'ils ne puissent plus se passer l'un de l'autre. Lorsque les parents de mon père l'ont appris, ils ont fait la seule chose qu'ils voyaient à faire dans ce cas-là : ils la renvoyèrent. Ils interdirent formellement mon père de la revoir et vu que je ne l'ai jamais rencontré, je suppose que cette interdiction n'avait pas dû être difficile à respecter. Surtout que j'ai appris qu'il s'était marié. Un mariage arrangé et prévu depuis longtemps entre les deux familles. Deux familles aisées qui n'ont pas pensé à ma mère.
Lorsque mes grands-parents ont licencié ma mère, ils ignoraient quelque chose. Un détail qui aurait pu faire varier leur décision. Ou pas, qui peut le savoir désormais ? A ce moment-là, quand ma mère s'est éloignée de leur grande demeure avec ses quelques affaires et sans se retourner, ils ne savaient pas qu'elle attendait un enfant. Une petite fille. Cette petite fille qui n'avait pas encore vu le jour, c'était moi.
Ma mère m'avait élevée du mieux qu'elle pouvait le faire. Elle était la personne la plus aimante et généreuse que j'ai connu. Je n'avais pas eu une enfance remplie de cadeaux ou de richesses, nous avions vécu avec le strict minimum et ma mère avait été obligée d'enchaîner plusieurs petits boulots pour réussir à joindre les deux bouts et m'élever. Malgré tout, je n'avais pas été pas malheureuse.
Après avoir été renvoyé de la demeure des grands-parents paternels, elle avait décidé d'habiter dans une petite maison de campagne, loin de la ville qui lui rappelait les richesses et le bonheur qu'elle n'avait pas pu garder. Elle ne m'avait jamais montré sa peine. Durant les huit années où j'ai vécu à ses côtés, elle avait toujours été souriante et joviale. Elle avait pris soin de moi malgré tout, en dépit même de sa propre santé. Mais un jour, tout avait basculé. Apparemment je ne l'avais pas rendue heureuse ou alors pas suffisamment. Ce matin-là, je m'étais réveillée en entendant des aboiements provenant de l'extérieur de la maison. En regardant par la fenêtre, j'avais vu un chien qui était souvent passé nous voir depuis quelques temps. Mais quelque chose n'allait pas. D'habitude ma mère aurait dû me réveiller beaucoup plus tôt, elle qui disait si souvent qu'on ne pouvait passer sa journée à dormir et qu'après 9h on aurait tout raté de la journée. J'étais donc allée dans sa chambre. En entrant, je l'avais vu endormi et j'avais eu beau la secouer et lui crier de se réveiller, rien à faire, elle n'avait pas ouvert les yeux. Quand on est enfant, on préfère souvent se voiler la face. C'est ce que j'avais fait ce jour-là. Je m'étais dit qu'elle était sûrement fatiguée et qu'elle pouvait bien prendre une journée de repos. J'avais su qu'elle aurait du partir travailler et que son employeur n'aurait pas dû tarder à venir la chercher, sûrement furieux et à ce moment-là je lui aurais tout expliqué. Je m'étais donc mis à jouer dehors avec le chien qui n'avait toujours pas bouger même si quelques fois je l'avais vu regardé ma petite maison en lancer des petits aboiements paniqués et qui m'avaient semblé être des pleurs. On dit souvent que les animaux ont un sixième sens qui leur permet de savoir lorsque quelque chose ne va pas ou lorsque quelque chose d'horrible va se passer. Peut-être que ce chien était resté avec moi car il savait ce qu'il s'était passé et cela mieux que moi ? Quoi qu'il en soit, l'employeur de ma mère était bel et bien venu chez nous. Je l'avais vu avancer sur la petite colline d'un pas furieux et enragé. Il ne s'était même pas arrêté lorsqu'il était passé près de moi et avait continué son chemin en entrant de force dans la maison. Après les quelques secondes d'étonnement qu'il avait provoqué, je l'avais suivi en abandonnant le chien et était entrée à sa suite dans la chambre où avait reposée ma mère. Son regard noir s'était transformé lorsqu'il avait vu l'état de ma mère. En quelques heures seulement, elle avait pâli au point que sa peau se confonde avec le drap sur lequel elle dormait, ses lèvres étaient d'un bleu foncé et sa poitrine ne se soulevait plus au rythme de sa respiration qui avait semblé avoir disparu. Moi, qui avait prévu d'expliquer une quelconque situation imaginaire à cet homme, je l'avais finalement regardé s'approcher de ma mère et essayer de retrouver un signe de vie chez elle. Mais malgré ça, ce jour-là j'avais refusé d'admettre que ma mère était morte.
Après cet événement, des démarches avaient été prises et j'avais dû aller vivre chez la seule famille qu'il avait resté à ma mère avant sa mort. Ma tante, une femme incroyablement douce et pleine de chaleur, s'était mariée avec un homme riche, avare et prétentieux mais malgré tout l'amour ne se contrôle pas et ils s'aimaient énormément. Elle avait été tellement contente de m'accueillir contrairement à son mari qui n'avait vu en moi qu'une bouche de plus à nourrir et une bâtarde de bonne famille dont la pauvre mère était morte d'épuisement. Ma tante lui vouait un amour infini et aurait été prête à tout pour lui. Il avait préféré continuer à me faire vivre comme je l'avais fait durant les huit premières années de ma vie : avec le strict minimum. Eux, ils n'étaient pas extrêmement riches mais avaient un bon niveau de vie. Avec lui, je n'avais pas eu le droit de dire quoi que se soit sans y être autoriser, j'avais dû me comporter comme il l'avait souhaité et malheur à moi si je l'avais contrarié ! Dans ces cas-là, il ne s'était jamais retenu de m'insulter de tous les noms et de me donner quelques coups dans les pires des situations.
Dans cette grande ville où j'avais habité, quelque chose m'avais toujours fascinée. Les jouets incroyables qu'avaient les autres enfants. Vous savez, ceux qui veulent toujours avoir le dernier sorti ou alors même les plus simples. Je n'avais pas le droit d'en avoir ou alors je n'avais seulement jamais osé en demander de peur de la réaction de mon oncle. En tout cas, je n'en avais pas eu alors pour m'amuser, je faisais simplement semblant. Je faisais semblant de tenir entre mes mains ces objets qui me faisaient rire. Oui, j'avais sûrement l'air d'une folle mais peu importe, j'étais une enfant qui avait seulement voulu s'amuser. Celui que j'avais toujours préféré était celui qui consistait à faire des bulles de savon. Il n'y avait pas vraiment de bu précis à atteindre mais j'adorais voir ce bulle essayer d'atteindre le Soleil et éclater au moindre contact laissant une traînée de poussières scintillantes à la lumière. Quand je m'étais ennuyée, j'avais joins deux de mes doigts et avais souvent soufflé dans l'orifice formé en imaginant qu'une bulle de couleur s'envolait haut dans le ciel. Puis un jour alors que j'avais été en train de jouer à petit jeu, j'avais vu quelque chose qui m'avais semblé incroyable. Une véritable bulle de couleur violette s'était envolée par l'orifice formé de mes doigts juste après que j'eus soufflé. Je l'avais regardé longtemps voyager dans le petite pièce. La petite perle violette avait beau se cogner contre les murs ou les meubles, elle ne s'était pas éclaté à ce moment-là. J'avais ouvert la porte pour aller chercher ma tante et lui montrer cet incroyable spectacle. Seulement, je n'avais pensé que la bulle sortirait de la pièce et commencerait à avancer dans le couloir ! Elle s'était cogné contre l'un des vases les plus précieux de mon oncle et, alors que celui-ci tombait, j'avais crié et la bulle avait éclaté à cet instant. Le vase s'était brisé au sol et mon oncle avait accouru alerté par le bruit. Son regard s'était durci et il m'avait hurlé dessus. J'avais eu beau lui répéter ce qui s'était passé, il avait rit d'un rire noir et avait réclamé une preuve. A cet instant, j'avais tellement eu envie qu'il me croit, qu'il en ait jusqu'à froid dans le dos.
Oui, froid dans le dos...J'avais répété l'opération que j'avais effectué dans ma chambre et une nouvelle bulle s'était formée mais cette fois-ci elle était d'un bleu pâle. J'avais vu son visage passer de la fureur à l'étonnement et alors que j'avais soupiré de soulagement, fière de moi, la bulle avait éclaté et un vent violent et froid s'était répandu dans le couloir alors que du givre avait recouvert une petite partie du mur et les vêtements que mon oncle et moi avions portés. C'est comme ça que j'ai découvert la magie. Elle avait été l'une des meilleures choses qui m'était arrivée et je m'étais entraînée pour l'améliorer. Mais là où je n'avais vu qu'un jeu, mon oncle avait vu un nouveau moyen de se faire de l'argent. Cette magie, si elle est utilisée comme tel, peut rapidement devenir très attractive et il en avait profité. Me forçant à faire des spectacles où j’avais exhibé des bulles colorées et dotées de diverses capacités. Mais un jour, j'en avais eu assez d'être traitée comme une attraction de foire et j'avais rassemblé quelques affaires avant de partir de chez eux. A ce moment j'avais 14 ans. Au fond, je crois que j'avais commencé à m'attacher à eux et je les aimais tous les deux autant l'un que l'autre.
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Il y a quelques mois, je m'étais réveillée dans une sorte de cratère qui se situait dans un forêt. J'avais eu la tête lourde et du mal à bouger.
"Pourquoi suis-je ici? Que s'est-il passé durant ces deux dernières années?"Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé après ma fugue de chez mon oncle et ma tante. Deux ans de trou noir complet dans ma vie... J'avais essayé de me lever mais impossible de faire ne serait-ce qu'un mouvement sans ressentir d'horribles douleurs. Après plusieurs essais j'avais arrêté durant quelques instants. De toute façon, je n'avais plus eu de perception corporelle : je n'avais pas senti le sol sous mon corps, ni mes membres. Puis après, mon corps avait commencé à se réveiller de lui-même et j'avais senti quelque chose coulé sur mon bras gauche et un objet dans le creux de ma main gauche. J'avais réussi malgré la douleur à au moins me redresser sans pour autant quitter le sol. Le liquide qui avait coulé sur ma bras avait été mon propre sang. Il était sorti d'une blessure plus ou moins profonde au niveau de mon épaule. J'avais grimacé de dégoût en voyant cette plaie. Mais l'objet dans ma main s'était révélé être un simple bracelet.
"Il doit sûrement être à moi..."Pourtant lorsque je l'avais enfilé, j'avais ressenti un pincement au cœur et un sentiment de dégoût rapidement remplacé en malaise. Et après plusieurs essais infructueux, j'avais réussi à avancer et à marcher en ne tombant que tous les dix mètres... Quand j'étais sortie du cratère dans lequel je m'étais réveillée, je m'étais directement retrouvée dans une forêt. Mais mon regard avait été attiré par autre chose. Un veste sur le sol. D'après la coupe, je m'étais dit qu'elle devait appartenir à un garçon. Comme mes vêtements, elle immaculées de terre et de tâches de sang mais, elle, elle n'était pas à moitié déchirée. Lorsque je l'avais prise, les mêmes sentiments que lorsque j'avais mis le bracelets m'avaient assaillis.
Plus tard, j'avais réussi à atteindre une ville qui se trouvait à l'orée de la forêt. Même si la majorité des gens m'avaient regardé avec une émotion dans le regard que je ne saurais décrire, certains m'avaient aidé à me remettre et depuis j'étais partie de cette ville avec la ferme décision de découvrir ce qui s'était passé durant ces deux années. De plus j'avais constaté avec soulagement que je n'avais pas perdu ma magie alors j'espérai vivre des aventures en parallèles ou qui auront un lien avec ma "quête".
(J'ai volontairement choisi de ne pas raconté une partie l'histoire de mon personnage puisque celui-ci l'a oublié et j'ai pensé que cela pourrait être un bon élément pour faire des Rps.)