Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
Le regard de la femme reste gravé dans ma mémoire. Ses traits de visage traumatisés, une femme marquée par le vie. Une rencontre parfaitement dût au hasard. Quelque chose qui a changé quelque chose en moi, spectateur jusqu'alors de la dévastation. Chaque habitant de Fiore se sent concerné par les derniers événements, chacun à sa façon, perçoit le tout comme un renouveau, comme une nécessité, comme le plus grand malheur. J'étais là, je ne bougeais pas d'un cil. Je revois encore l'épée de Raven se diriger vers moi alors que je sautait sur Hening pour partir dans une voie opposée. Une voie égoïste, une voie qui ressemblait à la personne que j'étais, centrée sur elle-même, narcissique, manipulatrice. Déterminer qui je suis aujourd'hui est une mission impossible. Moi, qui il y a quelques années de cela n'avait même pas vu l'ombre d'un autre mage, me suis retrouvé face à une horde de personnages aussi différents que variés.
L'image de Misto, s'entraînant seule dans les montagnes, notre combat et l'image du passé qu'elle m'a imposé. La vision d'Arkhana, me frappant d'une force inouïe pour me faire entendre raison, conseil qui était jusqu'à maintenant, entré d'une oreille pour ressortir de l'autre. Elle qui m'avait donnée un nouveau chemin à suivre, faire profiter ma magie pour faire payer ceux qui le méritent et non des innocents. Cela a tellement plus de sens aujourd'hui... Ethan, notre rencontre autour d'un magasin, puis dans un restaurant, suivit d'une après-midi à la piscine pour finir par une soirée à l'auberge. Mon cœur qui avait palpité comme jamais, une pure coïncidence qui pourtant me fit comprendre la personne que j'étais. Inconsciemment il m'avait troublé et la descente vers l'enfer avait reprit son chemin... Jasper, cette personne que je ne connais pas si bien et qui résonne dans mes rêves pourtant aussi bien que dans la réalité. Autant de personnes qui me guidèrent contre leurs grès, ou plus ou moins sans le vouloir, sans le savoir. Il m'arrive de regretter, regretter plusieurs de mes actions, me faire ronger par les remords, ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière.
Il faisait plutôt sombre, le fameux couvre-feu ne devait pas tarder à sonner son gong afin que chacun rejoigne son habitation dans une sécurité éphémère. Une sécurité encadrée mais pour combien de temps ? Dans quelle mesure ? Qui sont ces personnes qui se jugent maîtres de la défense du Pays ? Où étaient-ils lorsque tout à commencer à partir dans une direction insoupçonnée ? Plus important, qui suis-je pour les juger alors que je n'ai pas fait mieux ? Assis dans ce petit parc, je regarde ce morceau de mur reconstruit, détruit il y a plusieurs mois en arrière par Arkhana. Lors de notre « altercation », je ne sais pas pourquoi je suis tant nostalgique, c'est loin d'être un comportement qui me ressemble, peut-être que c'est un signe qui me confirme qu'il est temps pour moi de retrouver les aigles, de rejoindre Botan dont ils se sont bien occupés, je l'espère. Il est vrai que pour beaucoup, je suis de la mauvaise graine là-bas, est-ce qu'ils verraient un changement à mon retour ? Sans doutes que non, je ne suis pas non plus réputé pour être celui qui parle le plus, qui converse avec ses camarades.
Je soupire puisque finalement, je ne sais pas quel chemin emprunter. Une fois mon retour à la guilde fait, quels seront mes prochaines priorités ? Ma rencontre avec cette femme, ce ressenti si particulier qui m'avait fait découvrir quelque chose de nouveau. L'impression, enfin, d'avoir aidé quelqu'un, une grande première.
Une ombre appairait alors dans le coin de mon champ de vision, elle se rapproche pendant que je me retourne pour distinguer son visage. Le lampadaire vient alors éclairer cette personne qui était cachée dans la noirceur. Le soleil se couche, je me redresse et imagine déjà la remarque de ce personnage.
« Mh... Il est l'heure c'est ça ? » Je parle bien entendu du couvre-feu. Mes paroles sont légèrement ironiques, cachant un humour étrange dont je suis le seul à avoir le secret.
Il commençait à faire véritablement chaud, ces derniers jours – l’été était là. Le soleil restait présent et frôlait presque l’heure fatidique du couvre-feu. Si Kôta avait pensé que cela découragerait les personnes à rentrer chez elles, personnes qui voudraient légitimement profiter des derniers rayons chaleureux, il fut surpris de constater qu’au final, la tendance ne faiblit pas : les habitants des diverses villes avaient totalement acquis le réflexe de rentrer chez eux pour vingt-deux heures. Dans ces ultimes instants crépusculaires, même à Arcadia les rues étaient déjà quasi vides, les gens prenant leurs précautions pour ne pas risquer un retard fortuit qui les conduirait à affronter des conséquences non-négligeables. Alors que dire d’Etriiss, là où le jeune major avait été envoyé pour quelques jours pour s’occuper d’une unité de nouvelles recrues, petite ville simple d’apparence ? Les habitants, alors même que l’heure n’était pas passée, étaient déjà enfermés chez eux. Traversant quelques ruelles désertes, Kôta se demandait si la mesure était réellement utile – bien sûr, les résultats étaient incontestables ; mais quel sera l’impact à long terme sur le moral des habitants ? Troublé par d’incessants questionnements, le mage tenta d’oublier ces soucis, au moins pour la soirée. Sa journée de travail était – enfin – finie, et tout ce dont il rêvait désormais, c’était de retrouver le lit douillet de son hôtel.
Il approchait presque de sa destination quand il aperçut un jeune homme. Le fait était suffisamment rare pour l’interpeler, si bien qu’il ralentit légèrement la cadence pour mieux contempler celui qu’il croisait. Quand celui-ci s’adressa à son égard pour afficher sa résignation, Kôta se souvint subitement qu’il portait toujours l’uniforme de Silver Sword et qu’il représentait, jusqu’à preuve du contraire, l’autorité en ces lieux. Ainsi interpelé, il se stoppa progressivement jusqu’à faire complètement face au blond. Il lui rappelait quelqu’un, même s’il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. « Nous vous demandons de bien vouloir vous conformer aux ordres royaux et rejoindre dans le plus bref délai votre habitation pour respecter le couvre-feu national. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous escorter jusqu’à votre demeure. Si vous n’avez pas d’habitation, nous vous demandons de nous suivre jusqu’à l’établissement de milice le plus proche pour que nous vous offrions une place pour dormir sans perturber la voie publique. Si vous refusez de vous conformer aux ordres royaux, vous êtes passibles de poursuites sévères pour trahison envers la couronne et... » Son visage était resté de marbre pendant toute sa récitation, mais il finit par soupirer et ses traits se détendirent subitement. Il souriait presque mélancoliquement, désormais. « C’est de ça que vous parliez ? Je le fais bien, n’est-ce pas ? » Lâchant un court rire franc, il continua. « Je ne suis pas de service ce soir, je rentre justement. Il doit rester 5 minutes avant qu’il ne soit 22H, vous aurez le temps de rentrer ? Vous n’avez pas l’air d’être un mauvais gaillard, ce serait dommage que vous tombiez sur des miliciens qui seraient obligés de vous embarquer. » Il marqua une légère pause, comme s’il cherchait ses mots. Toujours ce désir d’aider, même quand personne n’était en détresse apparente. Juste pour vérifier que tout allait bien. « Je peux vous raccompagner jusqu’à chez vous, peut-être que ça vous évitera des ennuis de marcher aux côtés d’un major. » Un nouveau rire accompagné d’un clin d’œil assez appuyé, mais cette fois brusquement interrompu alors que son visage prenait une teinte plus que rougeâtre. Il saisissait que sa proposition pouvait être clairement mal interprétée, et sa mention – bien qu’innocente – de son grade pouvait clairement constituer un abus d’autorité. Il espérait juste ne pas être tombé face à quelqu’un de trop renfrogné, comme cela lui arrivait souvent : il ne comptait plus le nombre de fois où on l’avait envoyé voir ailleurs, malgré ses bonnes intentions.
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Dim 25 Oct - 22:09
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
Les quelques habitations encore éclairées, s’éteignirent petit à petit. Les derniers volets se claquèrent et même le lumière du lampadaire commençait à s'affaiblir, signe que le couvre-feu était véritablement pour bientôt. J'étais sortis de mes pensées, faisant face à un silence glacial, un endroit parfait, une atmosphère parfaite pour se laisser perdre dans le fil de pensées trop insistantes. La monotonie du décor fut stoppé par cet homme aux cheveux blancs, approximativement ma taille. Dans sa tenue de milicien, il semblait surveiller les alentours, bien que son côté un peu décontracté donne l'impression qu'il ne va pas tarder à rejoindre des amis pour prendre un verre en ville. Il attaque alors un discours très formel, son visage est froid mais soudainement quelque chose se décoince, il semble rire avec moi, tenter de faire une farce. Un petit sourire en coin qu'il est difficile de qualifier de sincère et l'homme enchaîne sur de nouvelles phrases. Je l'écoute, je l'écoute même attentivement jusqu'à ce qu'il semble gêné, gêné par sa dernière phrase. Je cligne des yeux, le reste de mon visage restant tout à fait identique à précédemment.
« Yuuki. » dis-je froidement, comme ça, comme un cheveux sur la soupe. Cet homme semble être un type – sympathique – Difficile d'identifier qui l'est de qui ne l'est pas mais pour le coup quelqu'un de si sincère et amical ne peux pas souhaiter faire de mal à une mouche. Je comprends pourquoi il a commencé à rougir, certainement que son invitation semble assez mal venue, enfin de son côté. Sans doutes qu'il n'a pas conscience qu'être en compagnie de quelqu'un à un moment pareil est pour moi assez désobligeant. Me déranger en pleine réflexion n'est pas ce que je préfère le plus mais soit, après tout, c'est moi qui l'ait abordé, ma question était simple et fastidieuse et n'attendait pas tant de discours, les gens sympas aiment parler longuement il faut croire. Il n'empêche qu'il a du mérite, passer son temps à traverser les villes pour faire la police doit être assez fatiguant et ennuyeux, d'autant que maintenant, les personnes assez peu responsables pour oser sortir après vingt deux heures sont des personnes plutôt folles et inconsciente. Il en faut des types comme lui.
« Major ? Est-ce pour vous donner une image de personne importante ou simplement pour signifier que vous l'êtes ? » Mon ton reste froid, voir glacial, aucun traits de visages pour laisser penser une quelconque sympathie dans mes paroles. Quelques secondes ce passent, un court instant où j'étais resté fixé dans ses yeux, je rencontre rarement ce genre de types, je le ressens. Puis, je débloque un sourire cette fois d'une parfaite sincérité, un sourire franc additionné d'un soupir, un peu comme il avait pût faire il y a un instant. « Plus sérieusement, vous arrivez à identifier un bon d'un mauvais gaillard au premier coup d’œil ? J'aimerais connaître votre secret car je pense que dans une vie, savoir de quel côté sont les gens juste en les voyant comme ça, c'est assez pratique. » Puis, une petite pause. « Non ? »
J'aimerais laisser la conversation se poursuivre mais dans l'ombre, un visage apparaît de nouveau, un visage inconnu, encore. Est-ce l'un de ces inconscients dont je parlais plus tôt ? Il me regarde, ne prêtant pas vraiment attention à ce type aux cheveux blancs juste à côté, qui est pourtant dans sa tenue de milicien, à quoi est-ce qu'il pense ? Il tient dans sa main un morceau de métal assez dangereux, ce genre d'armes qui peut blesser au point de voir le sang jaillir d'un corps humain. Juste en imaginant le sang, mon visage ce met à se crisper, légèrement apeuré. L'Homme s'adresse alors à nous. « Désolé de couper votre conversation mais je vais avoir besoin de votre monnaie. » dit-il d'un ton parfaitement insupportable et menaçant. Certainement un voyou qui se fiche pas mal de savoir qu'un milicien soit présent ou non. Il cherche même peut-être simplement à nourrir sa famille, il a la quarantaine, c'est donc une théorie tout à fait justifiée. Mon regard pénètre alors le siens afin que je lui soumette un sentiment de peur, une angoisse étouffante. « Je n'ai pas de... Monnaie ? » dis-je en arquant un sourcil pendant que les yeux de notre homme s’écarquillent, sur son visage, la peur peut se mesurer à des kilomètres.
« Ex..excusez-moi. » Il est tout tremblotant et finit par faire demi-tour en courant, laissant son morceau de métal s'effondrer sur le sol. Je m'en approche alors pour la saisir. « Peut-être qu'il faudrait surveiller d'avantage l'utilisation de ce genre de choses ? » Je réfléchis, reposant par la même occasion l'arme sur un banc que j'avais à proximité. « Sinon pour ce qui est des cinq minutes restantes pour rentrer chez-moi, cela va faire juste je ne vis pas à côté. »
Kôta avait vu juste en s’abstenant subitement : l’homme face à lui restait totalement imperméable à toutes ses déclarations. Le visage stoïque, seul son nom fut lâché en guise de réponse, suivi d’une question incisive et non dénuée de pertinence. Il s’attaquait à l’approche présomptueuse qu’il avait envisagée et le jeune milicien ne pouvait que partager sa façon de l’avoir ressenti car s’il avait été à la place de ce Yuuki, il aurait eu la même réaction – peut-être avec un air moins glacial, mais quand même. Et, débloquant l’atmosphère affreusement tendue, le blond se permit de sourire avec une certaine compassion, comme s’il autorisait enfin Kôta à ne plus culpabiliser autant ; pour cause, la couleur de ses joues perdit en intensité, redevenant presque normales.
Mais la nouvelle question, qui pouvait presque relever de la boutade, fit l’effet d’une lance perçant le ventre du garçon. L’espace d’une seconde, il revit l’explosion de Crocus à laquelle il avait survécu, pourtant face à l’épicentre de celle-ci – il se revit projeté, malmené, inconscient, se réveiller au centre des débris dans une scène d’apocalypse irréelle. La première chose qu’il s’était demandée, c’était pourquoi il était toujours en vie. Il se fichait des explications des magicologues sur la nature de la bombe utilisée par Ajatar Virke, qui touchait tout et tout le monde sauf les mages. Sa survie, selon lui, ne s’expliquait que par son devoir de supporter le fardeau de la culpabilité encore un peu plus longtemps. Il s’estimait responsable quasi-direct de tous ces évènements liés à l’explosion : il avait côtoyé Circé Ereine, et bien avant cela, Damaz Elandez. Des collègues, alliés, et même un ami. Et il n’avait pu voir leur trahison arriver alors qu’il avait été aux premières loges. La phrase, pourtant presque anodine, de Yuuki lui fit même plus mal que le souffle de l’explosion, car trois mois après, le constat était le même : Ajatar Virke avait disparu avec toutes les réponses qu’elle n’avait pas apporté.
« Non ? » Kôta sursauta presque, totalement déconnecté, mais son embarra ne fut plus le centre de l’attention quand un homme armé surgit devant eux pour les racketter. Mais avant qu’il n’ait pu réagir, une simple phrase du blond changea complètement les ambitions du voleur qui, lâchant son arme, prit ses jambes à son cou. Abasourdi, le garçon se demanda ce qu’il venait de se dérouler devant ses yeux : était-ce par une simple persuasion qu’il avait réussi à contrecarrer les projets du délinquant ? Il était complètement bluffé, et avait hâte d’en savoir plus. « Et bien je vous racompagne, et volontiers ! Peut-être que finalement, c’est vous qui allez me protéger, du coup. » Un rire, comme si toute l’angoisse qu’il avait ressenti quelques secondes plus tôt n’existait pas. Lentement, il s’empara de l’arme que Yuuki avait reposée avec dégoût, et il l’enfouit dans une de ses poches. « Ca, c’est confisqué. »
Il revint faire face à l’autre homme, plein d’entrain, mais fronça subitement les sourcils, soucieux. « Mais, je ne me suis même pas présenté ! Je suis Kôta, Hirata Kôta. Je n’ai pas souhaité me montrer aussi vaniteux que je l’ai été, tout à l’heure, excusez-moi. » Il se massa la nuque, véritablement gêné. Il parlait toujours trop, et ne savait pas si ce Yuuki le trouvait réellement barbant ou pas. « Il faudrait que vous m’appreniez ce tour que vous avez fait, avec lui. En général, il me faut énormément de temps pour convaincre un criminel de ne pas commettre l’infraction qu’il est sur le point de réaliser, à compter que j’y réussisse... Que par une simple phrase vous le fassiez déguerpir, c’était assez impressionnant ! »
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Mar 27 Oct - 1:09
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
Mon ombre qui épousait les pavés du parc s’épanouit peu à peu dans le néant. La nuit retrouva place dans une parfaite plénitude. Comme seul obstacle, deux hommes qui dialogue autour d'un réverbère, qui lui à son tour ne donna plus qu'une lumière difficilement détectable. Si bien que seul son regard bienveillant, sa chevelure blanche incroyablement pure et son habille restèrent visibles. J'étais assez troublé par cette présence, par cette personne dont le caractère et la sincérité m'était parfaitement inconnue. Dût à de mauvaises fréquentations ou bien plus simplement à de mauvaises rencontres ou des personnes trop compliquées pour révéler leurs personnalités. Je restais là, fixant ses lèvres s'agiter comme pour ne plus en finir. Je ne savais pas si je souhaitais que sa bouche se ferme ou bien que je voulais qu'il continue de parler. Qu'il continue de parler pour éviter un silence difficile, car il s'agit de moi. Moi qui ne dialogue que dans l'extrême nécessitée. L'échange ne m'est pas néfaste mais me bloque dans de nombreux moments. Comme si j'étais là, écoutant les personnes parler autour de moi, n'étant que simple spectateur alors qu'eux s'approprient la quasi totalité du spectacle.
Il continue de persévérer dans le fait que je devais rentrer, qu’inconsciemment, je devais respecter le couvre-feu. Je devrai sans doutes trouver un endroit où loger pour la nuit. Atteindre la guilde à cette heure-ci, traverser la montagne est une idée assez suicidaire. Bien que cela fait un moment que j'ai rejoins le nid, je ne connais pas l'accès comme ma poche, loin de là. Trouver le chemin est un véritable casse-tête tout autant que c'est un chemin incroyablement dangereux. Une personne parfaitement inconnue réussirai difficilement à en trouver l'entrée. Je me demande bien comment j'ai fait la première fois pour y parvenir par pur hasard.
Il attrape le morceau de métal pour finir par le ranger dans sa poche. Ne plus percevoir cette arme potentiellement dangereuse me rassure, je soupire de soulagement. Quelque chose m’intrigua cependant, il semblait contrarié par mes paroles précédentes comme ci j'avais dit quelque chose de blessant et bien que tentant de me répéter mon discours dans me tête, je ne réussis pas à voir ce qui pût être problématique. Ma pensée passe alors à autre chose lorsqu'il se présente à son tour. - Hirata Kôta – Ce nom me dit vaguement quelque chose, il ne me sonne pas comme totalement inconnue. Je le regarde une nouvelle fois de haut en bas afin de me donner un indice sur qui il est mais rien ne me le rappel. Son massage de nuque totalement innocent me choqua, il était gêné, de nouveau. Mon bras se décolla alors du long de mon corps pour saisir son épaule. « Pas besoin d'être si angoissé... Kôta ? » dis-je assez soucieux de me souvenir correctement de son prénom.
Il venait de me questionner sur mon petit tour qui, je le conçois, vu de l'extérieur peut sembler tout à fait suspect ou étrange. Est-ce qu'il est vraiment utile de le décrire ? Je juge toujours qu'en vivre l'expérience mérite mieux que milles et une explications. Ma main relâche alors son épaule pour retomber le long de mon buste. Un sourire tout à fait honnête s'affiche alors sur mon visage. « Je comprend que tenter de convaincre des criminels seulement par la parole n'est pas forcément le meilleur moyen d'arriver à ses fins. » Je marque une courte pause pour me plonger dans son regard. « Tu dois perdre un temps précieux, je ne peux pas te donner le secret de ce petit tour mais que penses-tu de le vivre ? » J'avais décidé de le tutoyer, tout simplement car il avait presque mon âge et que de toute façons, vouvoyer quelqu'un c'est mettre une sorte de barrière, une barrière que je souhaite désormais ne plus voir se dresser avec mes interlocuteurs.
Mon regard fait alors pression sur le siens, je lui impose un sentiment frémissant, un sentiment d'amour sincère envers moi, quelque chose que je n'impose que rarement mais je me permet de le faire pour souligner la beauté du geste de vouloir connaître mon secret. Il n'avait pas semblé inquiet ni troublé devant cela, ce qui est bien rassurant. Je n'utilise pas ce dernier dans un but négatif mais juste pour répondre à sa question si simple d'apparence. « Est-ce que tu souhaites toujours que nous rentrions ensemble ? » Mon sourire ne m'a pas quitté, mon ton est légèrement provocateur mais je ressens une certaine fatigue, quelque chose de puissant et épuisant. Cet homme n'est pas n'importe qui, sa réserve magique doit être impressionnante mais ne se doutant de rien, il ne doit pas vouloir résister, il ne reste plus qu'à attendre sa réaction.
Yuuki se montra progressivement moins froid qu’au départ – peut-être cela n’avait été qu’une blague qu’il avait voulu faire passer, en vain. Il fut même étonnamment rapidement tactile en s’emparant de l’épaule du jeune Kôta qui se démena intérieurement pour ne pas paraître encore plus gêné. Souriant, il répondit alors aux interrogations du milicien avec une certaine chaleur dans ses propos, en attestant la fin subite du vouvoiement qu’ils s’étaient jusqu’alors destinés. Ce rapprochement soudain dont faisait preuve son interlocuteur provoqua une subite mais agréable chaleur au creux de son ventre, accompagnée de quelques picotements bien heureux. Quand enfin il lui proposa de l’accompagner jusqu’à chez lui, le sourire de Kôta devint sans raison beaucoup plus large. Sur le coup, tout ce qu’il désirait savoir, c’était qui était réellement l’homme qui l’accompagnait désormais – même s’il restait persuadé (encore une fois, sans raison concrète) qu’il avait un fond infiniment bon. « Yuuki... je le veux. »
Son sourire béat ne cessa point, ses yeux ne quittèrent pas le regard azur du blond. Il restait planté là, face à lui, mais on pouvait le voir sur son visage. Voir comme ça le démangeait. Sans plus attendre, après avoir tenté de résister quelques secondes, il explosa alors soudainement. « Tu habites où, du coup ? Je veux dire, t’as un logement dans le coin ou tu es de passage ? Parce que moi je suis juste là pour quelques temps, à vrai dire je pars demain matin. C’est marrant parce que je ne connaissais pas réellement la ville, c’est tout de même sympathique comme endroit mais avec le travail je n’ai pas pu vraiment m’intéresser aux gens du coin. Du coup tomber sur toi c’est comme une aubaine, tu pourrais me faire découvrir énormément de... » Sans prévenir, sa main traversa l’espace les séparant pour venir à son tour toucher l’épaule de l’autre. « ...choses. » Le simple contact, pourtant, provoqua une décharge dans l’esprit du garçon, qui bondit presque sur place et qui se rapprocha alors de Yuuki pour passer complètement son bras derrière sa nuque et entamer avec lui une marche – dans une direction purement aléatoire, mais là n’était pas sa préoccupation.
Il continua sa tirade, ne regardant pas vers où il marchait, la tête complètement tournée vers l’autre située à quelques centimètres de lui. « Mais donc t’es mage c’est trop cool ça ! Pas trop dur, en ce moment ? Je suis là pour toi si t’as besoin. T’as une guilde ou tu restes solitaire ? T’inquiètes je dirais rien je suis pas du tout une pipelette moi, si tu veux que personne ne le sache je saurais rester silencieux. » Il se stoppa brutalement, arrêtant par la même occasion l’autre garçon, et se recula de quelques pas pour mimer, avec un sérieux aussi fort que déstabilisant, le fait qu’il fermait sa bouche puis lâchait la clé l’ayant verrouillée derrière lui. « Non parce que les mages ils ont un peu la vie dure en ce moment, je le sais parce que je suis mage aussi moi-même. Tu te rends compte du point commun que ça nous fait ? T’habites vers où, tu disais ? J’ai hâte de voir ta maison et ton intérieur. »
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Dim 1 Nov - 19:38
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
Déclinable à volonté, ce sentiment est un pur poison. Applicable au plus grand nombre, différent pour tous, difficile d'en donner les critères et les interprétations exactes face à la multitude de personnes qu'il touche. Certainement le plus difficile à approcher, sans doutes le plus horrible à vivre mais aussi le plus doux. Certains se braquent, d'autres subissent, d'autres prennent le taureau par les cornes. Pendant que quelque uns jouent aux fleurs bleus, d'autres deviennent invivables. Comment faire face à ce sentiment qui nous pénètre alors qu'il met normalement tant de temps à se développer ? Cette même sensation ressentis pour Ethan alors que d'un coup de foudre, collé contre son corps, je ne savais comment réagir. Je vois encore mes joues devenir rouges écarlates dans les miroirs du magasin, je ressens encore cette chaleur qui me gagne lorsque ses yeux se portaient vers les miens. Tant de sensations pourtant si différentes envers Helena qui pourtant, en une vingtaine d'années fut la personne que j'avais le plus soigné, celle qui comptait le plus alors que le reste du monde devenait si fade.
Une impression étrangement renouvelable lorsque je ressens son bras venir se poser contre mon épaule et son corps venir se coupler au miens. Non pas cet amour dont on parle tant mais cette sensation de plénitude lorsque nous sommes avec quelqu'un avec qui nous savons très bien que peu importe l'instant ou la situation, rien ne peut nous arriver. Longtemps, j'avais refusé d'imposer un tel sentiment, bien trop dévastateur pour l'individu et pourtant. Lui qui souhaite connaître mon secret, quoi de mieux que d'utiliser le plus puissant d'entre tous ? Couplé à la haine, cela fait un mélange savoureusement piquant et saignant.
Il ne pouvait qu'accepter ma proposition, il semblait plutôt faible face à ses émotions. Bien que l'utilisation de cette technique fut fatigante face à lui, il faut croire qu'il se laisse bercer aisément par tout type de sentiments. Kôta, semble être ce genre de personnes, ce genre là qui se laisse entraîné sans trop résister car c'est dans sa nature. Quelque chose de facilement repérable. « Je ne suis que... de passage. » Je continue de parler d'une manière assez délicate, d'une manière mielleuse. Son flot de questions confirme que ce garçon est un véritable moulin à paroles, je ne sais pas si dans mes souvenirs, j'ai déjà rencontré quelqu'un comme celui-ci. Ce genre là.
Nous partons alors dans une direction totalement inconnue, comme ça, juste car il semble vouloir marcher en ma compagnie, lui qui veut absolument que je lui apprenne des choses. Alors que son imitation du cadenas ce termine, je m'approche de lui, doucement, lui qui venait de terminer de parler. Voulant connaître ma vie dans les moindres détails. Ma main vient toucher son épaule, une nouvelle fois. Mes yeux se fixent dans les siens d'une manière parfaitement provocatrice alors que mon visage s'avance également pour ne finir qu'à quelques centimètres du siens. Mes lèvres étant très proches des siennes, trop proches... « Bien entendu je pourrais t'apprendre un tas de choses sur le coin... » Mon souffle vient se déposer sur sa peau alors que mes lèvres s’approche de son oreille. « Mais il y a certainement plus intéressant à apprendre dans le vie que d'admirer de l'architecture, des paysages ou tout autre, pas vrai ? » Ma voix est douce, tel un murmure, très sensuel et très posée. Jamais je n'avais était autant provocateur, jamais je n'avais eu ce comportement, étant bien souvent trop discret ou trop timide pour oser le faire. Peut-être que l'expérience m'a forgé ou que la sympathie naturelle de Kôta m'a mis directement à l'aise. Je continue de jouer le jeu après tout quitte à le faire, autant bien le faire.
Mes paroles concluent, mon visage s'écarte lentement de lui, restant proche cependant. Mon regard ne quitte pas le siens mais je vois redescendre la flamme qu'il pouvait avoir il y a quelques minutes, je comprends que c'est la fin. « Voilà. » dis-je sèchement, affichant un petit sourire mesquin mais amical toutefois. Comme si je venais d'apprendre à un ami un lourd secret me concernant. « Maintenant que le petit jeu est fini, je pense pouvoir répondre franchement. » Je lâche un petit soupir. « Donc oui, je suis mage. Magie un peu particulière, je te l'accorde. Je comptais prendre une auberge dans le coin pour la nuit ma guilde étant... loin. » Je cherche à conserver le secret puis réalise que suite aux derniers événements, les aigles semblent avoir gagnés le respect de tous, repassant du côté blanc. « J’appartiens aux aigles, la guilde eagle's claw. Effectivement cela nous fait un point commun, un beau point commun, je t'inviterais bien à la guilde pour que tu découvres mon intérieur mais ce n'est pas si … chaleureux... Et toi qui poses donc beaucoup de questions quel mage es-tu ? » Une question simple et difficile à la fois. J'avais, de manière volontaire, esquivé sa remarque concernant la vie dure des mages, n'étant actuellement pas le genre de sujets que je souhaite attaquer.
Malaise. Malaise alors que Yuuki ne répond pas véritablement à ses questions mais se contente de flirter avec des chimères équivoques. Le comportement du mage blond se fit beaucoup plus enjoué, quittant sa noirceur maladive des premiers abords pour se muer en provocation à peine voilée. Au fond de Kôta, pourtant, la chaleur qui se baladait dans son ventre s’estompait à une vitesse trop élevée pour que cela ne soit normal – et avec elle, son sourire se perdit également dans une moue plus que dubitative. Il comprit alors ce dont il avait été victime lorsque l’autre garçon face à lui posa sur la situation embarrassante qu’il venait de vivre un mot des plus adéquats : « ...jeu... » Il continuait alors de s’adresser à Kôta, qui feignait de l’écouter avec attention, mais il peinait à réellement se concentrer sur les nouvelles paroles de Yuuki. Il n’avait pas apprécié l’idée d’être berné à ce point. Il se doutait que l’autre garçon n’avait sans doute pas voulu faire mal – après tout, c’est Kôta qui avait insisté pour savoir ce dont il était capable. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir le fardeau du vide sur lui – le poids d’une situation irréelle, qui n’avait existé que dans son esprit, et qui restait présente sur ses épaules malgré sa disparition concrète.
« Un mage un peu particulier. Je peux contrôler la magie – je veux dire, réellement. Les particules de magie, d’ethernano, dans l’air qui nous entoure, je peux me les approprier. J’arrive à avoir un impact particulier sur elles, mais je ne peux rien te montrer de concret comme résultat. » C’était un mensonge – il pouvait clairement lui montrer quelques tours, mais cela n’allait pas être agréable et pour aucun d’entre eux : Yuuki risquait de vomir ses tripes sous l’effet de la nausée et Kôta manquerait de faire pareil face à une scène aussi peu élégante. « C’est marrant, quand j’étais au Conseil de la magie, j’étais chargé du dossier Eagle’s Claw. » Une sorte de provocation, n’ayant toujours pas ravalé la cuisante humiliation qu’il venait de vivre, en se déclarant presque directement comme l’ennemi direct des aigles ; alors qu’en réalité, il avait bataillé pour que le statut de la guilde cachée soit pleinement reconnu, prônant la diplomatie face à l’hostilité armé. Kôta, pourtant, se permit de sourire sincèrement. Ce n’était pas dans sa nature d’être rancunier, il s’était fait berner en beauté, il devait l’accepter dorénavant et finir son caprice de mauvais perdant.
« Plus sérieusement, Yuuki, la nuit tombe et même si je ne risque pas réellement de problèmes, je ne suis plus en fonctions donc il faudrait que je rentre aussi. J’ai une chambre dans un hôtel non loin, si tu n’as nulle part où aller tu peux – et même, tu dois ! – m’accompagner, il y a de la place. » Machinalement, il leva la tête vers le ciel, contemplant la lune qui apparaissait de plus en plus claire alors que le ciel se couvrait d’un voile épais d’obscurité. « Eagle’s claw, quand même, c’est plutôt rare de croiser des mages venant de cette guilde ! Enfin depuis qu’elle a été légitimée, cela sera sans doute plus courant... Enfin tu peux te pavaner dans les rues de la ville sans avoir de conseillers à tes poursuites, ça doit te changer, hein ? » Il ria assez bruyamment – Yuuki était inconnu des autorités, il n’avait jamais dû connaître de telles situations de course poursuites avec les autorités ; tant mieux pour lui, après tout. Kôta, attendant la réponse, pointa timidement une direction du doigt, pour signifier à l’autre garçon la direction à emprunter pour se diriger vers l’hôtel.
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Jeu 26 Nov - 13:17
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
La lune gagne d'avantage de terrain dans le ciel, une lune merveilleuse et pleine d'énigmes, ce n'est d'ordinaire, pas le genre de choses auquel je prête attention, mais ce soir pour une raison parfaitement inconnue, je ne peu m'empêcher de rêvasser et penser à des choses auxquelles je ne pense pas d'ordinaire. Peut-être que c'est cet assaut de sentiments différés qui me procure se sentiment. Peut-être et plus simplement, que c'est les événements récents qui n'arrangent en rien la situation. Même si Kôta était intéressé par la magie que je compose, il semblait assez refroidit par la démonstration. Suis-je allé trop loin ? Encore une fois ais-je franchis les limites ? Devrions-nous à chaque geste, chaque chose que nous faisons, nous remettre en questions ? J'avais décidé de vivre de mes actions, de vivre ma vie sans me laisser bloquer par des interrogations sans intérêts. Finalement, c'est un peu comme changer de vie, certainement qu'il est grand temps maintenant d'adopter cette philosophie.
L'homme aux cheveux blancs, parle alors de sa magie, la qualifiant de magie particulière. L'explication qui suit semble confirmer ses dires et si cela vient à être dangereux, je suis assez satisfait qu'il se limite à des arguments et ne passe pas à la démo. Comme pour lancer un pic, comme pour se venger, il prononce la phrase qui suit. Le dossier Eagle's claw hein ? Certes, la guilde était considérée comme illégale, sans que je n'en connaisse les raisons d'ailleurs, bien que à la vue de certains membres, même de mon propre comportement il y a peu de temps, cela se comprend d'avantage. Il ne semble pas avaler la pilule de ce que je lui ait fait subir. Est-ce qu'il est ce genre de personnes à ne pas aimer jouer avec ses sentiments ou bien est-il fragile au point d'être autant déstabilisé par une simple implantation d'amour ? Il n'empêche que plus je l'observe, plus je trouve l'homme intéressant, il avait éveillé ma curiosité mais c'est autre chose qui m'interpelle maintenant, je ne saurais dire le pourquoi du comment ou bien mettre un nom sur ce pré-sentiment mais cela reste assez étrange.
Il coupe mes pensées lorsqu'il rappelle qu'il est bel et bien l'heure de rentrer. En profitant pour m'inviter dans sa chambre d'hôtel. Mon visage qui était baissé vers le sol se redresse pendant que je arque un sourcil. « Je dois ? » La question est soulevée d'une manière assez percutante puisque même si je deviens de plus en plus à l'aise avec mes sentiments ou mon orientation, qu'une personne comme lui propose ce genre de choses est assez surprenant. Il n'a pas l'air d'être si à l'aise que ça lui, je ne dit pas qu'il ne paraît pas ouvert d'esprit mais plutôt que son côté sympathique et accueillant provient certainement d'un blocage quelque part. « Tu aimes les hommes ou c'est une simple proposition pour m'aider à ne pas traîner dehors cette nuit ? Peut-être aussi que c'est en raison de ton appartenance à la milice qui te pousse à avoir ce comportement ? » J'avais complètement ignoré son passage sur les aigles, au delà de parler de guildes ce qui m'intéresse d'avantage, c'est l'individu.
Bien entendu, ce genre d'attitude n'est que récente, avant, je n'aurais jamais prêté attention à la personne qui se tient en face de moi mais aujourd'hui, les choses sont différentes. Je tente de comprendre, me faire une idée et ne plus me faire passer pour le centre du monde. Terminé ces poses assissent en pleine rue pour se faire remarquer, terminé ces actions hypocrites et égocentriques, je dois changer de chemin. « Sinon, non, en réalité je n'ai jamais eu besoin de me cacher ni attester de mon appartenance à une guilde. » en dehors peut-être de ma rencontre avec Arkhana. « Donc ça ne me change pas vraiment. » Je réponds un peu par obligation, l'homme est gentil et je ne tiens pas à lui mettre des vents. Je commence alors à prendre la direction qu'il pointait timidement du doigt mais après avoir avancé de quelques mètres, je m'arrête. Presque brusquement. Je tourne mon visage de côté pour voir du coin de l’œil Kôta qui était resté dans l'ombre. La nuit jouait de son petit jeu si bien que je le distinguait que difficilement dans le noir. « Dis-moi. Qu'est-ce que l'on ressent lorsque l'on défend son pays ? » Un sentiment que je ne connais pas, le sentiment d'aider l'autre, le tout au quotidien. Même si cela m'est arrivé quelques fois, j'ai du mal à l'envisager à long terme et je suis curieux de connaître son avis sur la question.
« Je... » La réponse ne fut pas plus développée, sous le coup de la surprise. Les trois alternatives avancées par Yuuki – l’attirance pour les hommes, la simple aide ou l’appel du devoir – étaient inattendues pour le jeune garçon, surtout pour la première proposition. Heureusement pour lui, l’autre mage continua à parler, délaissant cette quasi-absence de réponse pour rebondir sur un sujet tout autre. Il se mit à marcher, continuant ses déclamations sans se soucier de la réaction – ou plutôt le mutisme complet – de Kôta, jusqu’à ce qu’il se détourna furtivement, remarquant finalement l’immobilité de son interlocuteur, pour poser une ultime question beaucoup plus ouverte. Kôta profita de cette distance et de ce nouveau silence entre eux pour observer de bas en haut son compagnon, se demandant une nouvelle fois à quel point l’excentricité froide de l’homme qui lui faisait face était élevée.
« Être à Silver Sword, ce n’est pas une question de défendre son pays. » Il fit un pas en direction de Yuuki, déterminé, pour arriver à sa hauteur et continuer à marcher avec lui dans la direction de l’hôtel. « Certes, c’est un organe affilié à la Royauté de Fiore, son indépendance est plus que limitée. Mais ses valeurs, elles, sont universelles et ne se cantonnent pas aux frontières terrestres de notre patrie. Être à Silver Sword, c’est se hisser comme rempart contre la peur et l’horreur qui peuvent obscurcir l’avenir. Être à Silver Sword, c’est offrir au peuple, quel qu’il soit, qu’importe sa provenance et sa destination, l’espoir d’un futur chaleureux. Les effectifs de la milice se bornent au royaume, mais l’état d’esprit de nos hommes est beaucoup plus général. Si Fiore, un jour, est déliée de ses craintes, je n’arrêterai pas mon travail car partout dans le monde, aujourd’hui, les mêmes terreurs frappent toutes les populations. Je ne défends pas une nation, mais je défends l’homme en tant que tel et sa place dans le monde. Tous méritent d’y vivre, et mon devoir est de stopper ceux qui perpétuent leurs crimes au nom d’une quelconque valeur supérieure à celle de l’humanité. » Il s’était laissé emporter, sans plus se soucier de ses pas sur les routes asphaltées d’Etriiss, ni même du paysage ou de la clarté de la lune – c’était son récit, ses valeurs et ses convictions qui avaient pris le pas sur son corps pour le posséder complètement, l’espace d’un instant. Quand il pris conscience de ce qu’il venait de dire, il eu un léger rire et ralentit spontanément la cadence de sa marche pour ajouter, presque sur le ton de la concession : « Du moins, c’est l’idée que je me fais de Silver Sword. » Son sourire était si grand, presque gêné, qu’on ne discernait même plus ses yeux sous le plissement de ses paupières.
« L’hôtel est là. Le bâtiment est modeste, mais les services proposés sont plus qu’intéressants pour profiter pleinement d’un séjour dans la région. Le restaurant propose des plats copieux, et je crois qu’il y a toute une aile du bâtiment qui comprend un Spa, mais je n’ai pas eu l’occasion d’aller vérifier. Le personnel est très sympathique, qui plus est. Tu veux une chambre ou tu veux que je t’accompagne à un autre endroit ? Une fois à l’intérieur, tu ne risqueras plus rien et tu pourras faire tout ce que tu voudras. Mais là, t’es sous ma responsabilité, Yuuki ! » Il pouffa presque, mais ses paroles étaient vraies : il n’oserait jamais laisser Yuuki seul dans les rues de la nuit, et espérait même secrètement qu’il allait accepter la proposition.