Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Assis sur le lit, je continue ma lecture en attendant qu'Alice sorte de la douche et je suis plutôt du genre à croire les stéréotypes qui disent que les femmes prennent beaucoup de temps à se pomponner. Mais ce n'est grave, j'ai de quoi m'occuper et plus il sera tard, moins nous dérangerons en réquisitionnant une partie de la cuisine. Je pense alors à toutes ces destinations possibles, ces guildes qui pourraient m'entraîner davantage et m'immerger dans une nouvelle ambiance familiale mais c'est dur. Les nouvelles guildes ressemblent à des armées, en particulier Silver Sword. Je veux simplement partager de bons moments entre mages, faire des missions pour aider le peuple et rien de plus. Maintenant qu'il n'y a plus de conseil, c'est nous qui devons nous charger des criminels et c'est presque comme si je regrettais le temps d'avant. Mais la vérité est que je le regrette. Mon regard va du magazine vers mon bras, puis de mon bras vers la porte de douche qui s'ouvre rapidement. Puis la mine dépitée qu'affiche mon visage se transforme en un sourire radieux, content de retrouver ma chère camarade en pleine forme. Je ne suis cependant pas le seul à être ravi de la revoir puisque les loups sautent du canapé pour la suivre et demander de l'affection. Visiblement, elle n'est pas si terrible que ça.
Volant le magazine de mes mains, elle s'exclame de la chaleur ici et j'acquiesce plus ou moins. Parce que j'ai l'habitude de la chaleur, tout comme de la fraîcheur. Et j'arrive en général à moduler la température extérieure de mon corps si j'ai trop chaud ou froid grâce à ma magie. Je me demande alors si elle souhaite de l'aide pour gérer toute cette chaleur, et en penchant la tête, je m'intéresse à sa question, les yeux rivés sur le magazine pour étudier ce qu'elle demande. Je ris alors légèrement.
Il n'y a pas plus loin dans Fiore si tu veux savoir. J'y ai été une fois avec mes parents il y a de ça dix ans, jour pour jour. Ah non, seize ans en fait puisque j'oublie ce décalage à chaque fois.
Je réfléchis pour vérifier si c'était bien comme ça pour finalement continuer mon histoire.
C'était le jour de mes huits ans et je rêvais d'y aller alors ils m'ont amené là-bas. J'imagine que tu n'y es jamais allé, toi ?
Je grimace légèrement parce que c'est vraiment loin et que je me vois mal lui promettre d'aller avec elle jusque là alors que j'aimerai faire un tour un Sabertooth sous peu, dès que mon bras ira mieux.
Un jour peut-être nous irons ensemble.
De belles paroles alors que je sais que nos chemins se quitteront tôt ou tard, que nous n'irons très certainement pas là-bas avant longtemps car mon circuit est déjà tout dessiné. Au pire elle ira avec ses futurs camarades de Weer Lopen. Je tourne alors la page du magazine qui réside encore en ses mains et je lui montre la page sur Oak Town, y figure alors une image de ma future destination.
Tu vois ce bâtiment ? Je veux y aller dès que mon état me le permettra et je sens que c'est bientôt.
Ma main se ferme et se referme successivement sans difficulté et je laisse tomber en arrière pour m'allonger sur mon lit et je ferme les yeux.
Je veux revivre ce que j'ai vécu à Blue Pegasus, pourquoi pas entraîner de nouveaux mages, faire des missions avec eux, rire, danser, chanter, je veux faire partie d'une famille plutôt que d'une armée. C'est pourquoi je vais à Sabertooth pour voir si une telle vie est possible car les rumeurs jusque là, s'avèrent dire le contraire. Mais j'ai toujours l'espoir. Et si ce n'est pas Sabertooth qui m'accueillera, ce sera une autre guilde.
Je sais qu'il ne reste en fait que deux autres guildes correspondant à mes attentes et avec mon passé ce sera difficile de m'intégrer. Fairy Tail et Blue Pegasus étant en tensions par le passé, et les machos de Cerberus se verront mal partager une choppe avec un mannequin dans leur rangs. Malgré tout, je verrai. J'inspire profondément avant d'ouvrir les yeux puis me retourne vers Alice.
Es-tu prête pour aller manger ?
Le changement de sujet est assez brutal mais j'ai le sentiment d'avoir tout dit et qu'après tant de réflexion, seul mon estomac pourra me donner la force de tenir debout. Je me lève et entre dans la salle de bain pour rincer mon visage et je constate qu'un de mes boutons de chemise est ouvert. J'essaye de le refermer mais je n'arrive pas à cause de mon bras. Je sors de la salle de bain et me dirige alors vers Alice, tout sourire.
Est-ce que par hasard, ma petite copine serait disponible pour m'aider à fermer ce bouton ? Nous partirons après ce petit contre temps.
Spoiler:
Une fois descendus au restaurant, Drake partira en cuisine, libre à toi de le rejoindre ou de t'installer à une table comme une princesse attendant son plat x)
Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Il n'y a pas plus loin dans Fiore si tu veux savoir. J'y ai été une fois avec mes parents il y a de ça dix ans, jour pour jour. Ah non, seize ans en fait puisque j'oublie ce décalage à chaque fois.
Je ne pus m'empêcher de penser à ce fameux jour où « nous » nous étions rencontrés. Ce jour qui avait été le dernier de notre long sommeil, ce sommeil qui avait marqué notre décalage par rapport au monde qui nous entourait. Ce jour où il m'avait traité de sorcière. Oui, ce mot m'était restée, il faisait échos en mon esprit, et quand je voyais Drake, c'est ce mot me caractérisant auquel je pensais. Après tout, elle et moi, au final, nous étions la même.
C'était le jour de mes huit ans et je rêvais d'y aller alors ils m'ont amené là-bas. J'imagine que tu n'y es jamais allé, toi ?
Le … le jour de ses huit ans ? « jour pour jour » avait-il dit précédemment. Alors c'était son anniversaire, aujourd'hui ? Je me sentis rougir, aussi, j'essayai de me contrôler pour ne rien laisser paraître de ce que je pensais. Contrôler sa magie était une chose, son corps dans ses plus infimes parties, en était une autre … J'avais encore un peu de chemin à parcourir de ce côté-ci. Il m'avait offert quelque chose, alors que c'était son anniversaire. De quoi parfaire son image du beau mage blond venu tout droit de la guilde Blue Pegasus.
Un jour peut-être nous irons ensemble.
Mes yeux s'agrandirent, scrutant ceux de Drake. Était-ce vraiment une invitation ? Je cherchais la vérité dans son regard, mais je n'y voyais rien d'autres qu'une sincérité aveugle. Je fronçai les sourcils, inclinant légèrement la tête sur la gauche, alors que mes yeux restaient plongés dans les siens.
Tu vois ce bâtiment ? Je veux y aller dès que mon état me le permettra et je sens que c'est bientôt.
Mes sourcils se froncèrent d'avantage alors que je suivais ce qu'il me présentait du regard. Je ne connaissais pas ce bâtiment, mais le sigle de guilde me parlait. M'approchant du feuillet, je scrutais ses façades. Jusqu'à comprendre que s'il voulait aller à une guilde, c'est qu'il comptait tirer un trait sur Blue Pegasus. D'un côté, je me sentais heurtée et blessée d'un nouvel abandon, d'un autre j'étais satisfaite qu'il aille de l'avant.
Je veux revivre ce que j'ai vécu à Blue Pegasus, pourquoi pas entraîner de nouveaux mages, faire des missions avec eux, rire, danser, chanter, je veux faire partie d'une famille plutôt que d'une armée. C'est pourquoi je vais à Sabertooth pour voir si une telle vie est possible car les rumeurs jusque là, s'avèrent dire le contraire. Mais j'ai toujours l'espoir. Et si ce n'est pas Sabertooth qui m'accueillera, ce sera une autre guilde.
Mes poings s'étaient serrés puis desserrés, alors que mes cheveux cachaient mon visage et mon expression. Il comptait donc simplement tirer un trait et vivre quelque chose de nouveau semblable à Blue Pegasus, avec de nouvelles personnes ? Répéter la même histoire, rien que cela ?
Es-tu prête pour aller manger ?
Haussant simplement les épaules, je me levai, m'accroupissant près de Loki et Freya, pensive. Les louveteaux tournèrent leur petite tête sur la gauche puis sur la droite, couinant. Souriant pour les rassurer, je les laissai venir me faire un câlin avant de me relever, prenant mon temps et laissant à Drake prendre le sien.
Est-ce que par hasard, ma petite copine serait disponible pour m'aider à fermer ce bouton ? Nous partirons après ce petit contre temps.
Me radoucissant, je lui fis face, levant mon menton vers lui à cause de sa taille. Mine de rien, je n'étais pas très grande. M'approchant doucement de lui, je finissais de boutonner sa chemise, ancrant un sourire sur mon visage pour éclairer un peu mon regard. Levant les yeux dans les siens, j'en profitai pour le détailler un peu plus longuement que je ne l'avais fait jusque là. Ses yeux, verts, étaient dans les mêmes tons que les miens, limpides, cristallins, leur différence se situaient dans le fait que les siens rappelaient un lac, les miens l'océan. Ils vous transperçaient, et pourtant, ils semblaient naïfs tout en sachant être de puissantes armes de séduction. Vous pouviez presque y plonger sans vous soucier de vous y noyer. Ses cheveux couleur du blé étaient un peu en bataille. Sa silhouette fine étaient parfaites pour qui voulez être membre de la Blue Pegasus d'antan, et attirer tant de jolies filles à ne plus en connaître leur nom.
Sans m'en rendre compte, je m'étais rapprochée, pouvant sentir son souffle tout près, au point que cela faisait légèrement reculer les mèches qui me tombaient sur le visage. Bien que déstabilisée par ma propre approche, je n'en montrai rien. Je me contentai de lui sourire, tout en ne bougeant plus.
« Recommencer la même histoire, dans un nouvel endroit, avec de nouvelles personnes, ça ne t'apportera rien. Ça ne serait qu'une vulgaire copie de ce que tu auras déjà vécu, une copie avec laquelle tu devrais vivre chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, les lieux t'en rappelant d'autres, les personnes te faisant penser à d'autres, les situations, les dates ... Tout ne ferait que te rappeler une époque révolue, à laquelle tu étais heureux, et qui t'aura fait assister à tout ce que nous avons pu vivre. C'est comme si tu voulais vivre dans un souvenir refaçonné, encore, encore, encore … Un jour il faudra bien que tu lâches ce passé qui nous manquera à tous. Et que tu saches tenir une nouvelle main, celle de ton futur. Pas celle d'un jumeau du passé, qui se cachera derrière de faux visages. Qui sait, ce futur n'est peut-être pas bien loin. Tu n'as peut-être qu'à attraper qu'une seule main, qu'à saisir ne serait-ce qu'une fugace occasion de tout recommencer sur de nouvelles bases. Ne perpétue pas quelque chose de révolue : vivre dans le passé ou dans un semblant de réalité créée pour te mettre dans les mêmes situations que ce passé ne t'aidera pas. Ce n'est pas comme ça qu'on avance, c'est comme ça qu'on se retient de couler, rien de plus. »
Je n'avais fait qu'être sincère, prenant une voix douce et peinée, parlant parfois lentement, parfois plus vite. Sans jamais chercher mes mots. Je les sortais comme ils venaient, et sans le vouloir, je m'étais encore rapprochée plus près. Je pouvais sentir son souffle dans ma nuque. Mes yeux étaient plongés dans les siens, sans trop savoir pourquoi, je ne pouvais plus en décrocher.
Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Elle s'approche pour répondre à ma demande, reboutonner ma chemise alors que je n'y arrive plus. Et c'est accompagnée d'un sourire délicat qu'elle s'approche pour répondre à mes projets en tant que mage. Je suis étonné, étonné parce que je ne m'attendais pas à une telle réponse, et surtout aussi opposée de mon point de vue. J'aimerai lui répondre, lui faire comprendre mais c'est presque impossible l'estomac vide.
Ce n'est pas ça, Alice. C'est juste que...
La faim me tiraille, me déconcentre et m'empêche de parler correctement. Je...
Elle est si proche, c'est étrange. Je ne peux m'échapper pour aller en cuisine. Et si j'utilisais la magie ?
Je ne veux pas te blesser.
Ces paroles auraient pu continuer la phrase que je m'apprêtais à dire mais elle instaure plutôt une espèce d'incompréhension. Un halo de lumière dorée entoure mon corps et je serre mon poing sur place, retenant mon envie de courir partout pour mettre fin à cette discussion. Il faut que je tienne jusqu'au bout. La lumière qui m'entoure vire au vert et je ressens un confort inégalable, me faisant presque oublier ma faim.
C'est pas que je me morfonds dans mes regrets ou que je recherche à retourner dans le passé. C'est juste que... Je cherche justement à aller de l'avant maintenant que je sais ce que je recherche. Je sais ce qui m'a plu, ce qui m'a déplu et ce qui me correspond au final. Maintenant peut-être que pour toi j'avance à trop grands pas mais je ne peux freiner si c'est pour convoiter ce qui a causé la perte de ce qui m'est cher.
Mon regard s'ancre dans les siens alors que mes pensées vont vers les anciens maîtres de Blue Pegasus. Abigail, Kôta, Chris, cette Triade partie en fumée alors qu'elle ne pouvait endosser aucune responsabilité.
Oui, j'en veux à Chris de ne pas avoir eu le courage de poursuivre l'histoire de Blue Pegasus. Oui, j'en veux à Abigail d'être partie sans même prévenir et se défaire de tout ce en quoi elle était engagée en un clin d'oeil. C'était trop facile ce qu'ils ont fait et je pense que le destin a fait que c'était juste les mauvaises personnes. Je partirai pour découvrir Fiore et si ce que je cherche n'existe pas, alors je le créerai de mes mains.
Mon bras gauche vient alors envelopper la mage pour la serrer contre mon corps, caresser ses cheveux pour la réconforter car je sais et je me doute qu'elle a peur. Peur que nos chemins se séparent à nouveau, de se dire au revoir et que le passé ne soit plus qu'un bref souvenir. Son utopie est même plus proche de ce qu'elle raconte que la mienne
Quoi qu'il en soit. Mon appartenance à une guilde, ou la tienne, ne signifie aucunement que l'on aura plus à se revoir. Alors ne t'inquiète pas, je m'apercevrai que les choses ne sont pas comme je veux bien assez tôt si je me suis trompé.
La lumière se met à envelopper le corps de la demoiselle, progressant petit à petit pour qu'elle ne ressente au final que la fraîcheur enivrante d'un baume parcourant son corps. Je m'écarte et la lumière se dissipe, laissant alors nos corps apaisés par l'effet qu'elle nous a procuré, puis je sors les clés de ma poche en invitant Alice à sortir.
Allons manger cette fois-ci. Nous pourrons continuer de parler à table si tu veux bien.
Je la laisse sortir et la suis en refermant la porte derrière moi, marchant calmement dans le couloir aux couleurs bordeaux et beige jusqu'aux escaliers pour finalement descendre au rez-de-chaussée et pénétrer dans la cuisine. J'y croise Corona sous son apparence volée qui me fait un clin d'oeil pour me dire que tout est comme prévu puis je me retourne vers mon invitée.
Alors, tu as le choix. Tu peux rester pour me regarder ou bien t'installer. Il n'y a que nous dans la cuisine puisque le service a fini d'avance exceptionnellement ce soir.
Corona me touche alors le bras et ses yeux s'illuminent, passant du brun au bleu turquoise puis du bleu au brun. Transfert. Elle disparaît alors et je ressens toutes les connaissances culinaires m'enivrer et je me lave les mains puis me mets à préparer les outils et ingrédients qu'il me faut en me dirigeant presque automatiquement vers les placards alors que je ne les ai jamais ouvert autrefois. Des pommes de terre, un économe, de la crème, des épices, de la viande, de l'huile, du fromage râpé, des ramequins pour faire les gratins individuels. Voilà, tout est préparé ! Je prends alors une patate et la râpe en vitesse, ma main droite tenant seulement l'ingrédient en le tournant tandis que la gauche vient râper avec l'instrument en main. Puis je tourne la tête vers Alice en lui souriant pour lui dire que tout va bien. Je beurre alors le plat, y dépose la viande et la mets au four, je continue de râper les pommes de terre puis les mets aussi au four avec de la crème et des épices. Voilà ! Je m'assieds et mange un peu de fromage râpé directement pioché dans le sachet en attendant que les trente minutes de cuissons soient finies. Hmmm... Des amuses bouches peut-être ? J'ouvre le frigo et vois que les cuisiniers ont laissé les restes d'apéro à l'intérieur alors je sors deux plats remplis de feuilletés au fromage, d'olives fourrées à la feta et de cake pour les ramener à notre table. Un sourire de gêne alors que j'avoue directement le vice.
Ce n'est pas moi qui les ai fais... Mais j'ai très faim alors c'est parti ! Tu souhaites quelque chose à boire ?
Je mange un petit feuilleté en main et attends sa réponse pour savoir si je peux prendre place ou non.
Sujet: Paire de fesses rime avec Déesse ! | Maël x Alice Mar 27 Oct - 10:33
Alice Claria Féamor
Click
Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Je... Je ne veux pas te blesser.
Mes sourcils se froncèrent de nouveau. Pourquoi réutilisait-il ce que je lui avais dit plus tôt dans la journée ? Je me sentis mal à l'aise face à ce qu'il venait de dire. Pourquoi pensait-il qu'il pouvait me blesser, alors que je n'avais rien dit, pas même pensé, à quelque chose de ce genre ? Une faible lumière entoura son corps en halo, d'abord dorée, elle vira sur l'émeraude. Mon regard décrocha alors du sien, inspectant cette lumière.
Oui, j'en veux à Chris de ne pas avoir eu le courage de poursuivre l'histoire de Blue Pegasus. Oui, j'en veux à Abigail d'être partie sans même prévenir et se défaire de tout ce en quoi elle était engagée en un clin d'oeil. C'était trop facile ce qu'ils ont fait et je pense que le destin a fait que c'était juste les mauvaises personnes. Je partirai pour découvrir Fiore et si ce que je cherche n'existe pas, alors je le créerai de mes mains.
Est-ce que Chris avait été si mauvais dans son rôle de maître ? C'était là une question que je ne m'étais pas posée. Je m'étais contentée de le suivre car je le connaissais et que, de toute façon, j'e n'avais nul part d'autres où aller. C'est ce que la Alice d'il y a plusieurs semaines pensaient, je n'avais pas vraiment réfléchi plus en avant. Mais maintenant, que pensais-je de tout cela ? Blue Pegasus était révolue, alors pourquoi devrais-je y penser, de toute façon ? Cela ne me concernait plus. Mais cela semblait toucher Drake, d'une manière. Il leur en voulait.
Il me coupa dans mes pensées fugaces en m'attrapant de son bras libre, m'attirant contre lui, me serrant contre son torse. De sa main, il caressait mes cheveux.
Quoi qu'il en soit. Mon appartenance à une guilde, ou la tienne, ne signifie aucunement que l'on aura plus à se revoir. Alors ne t'inquiète pas, je m'apercevrai que les choses ne sont pas comme je veux bien assez tôt si je me suis trompé.
Et le halo qui l'entourait m'accueillit alors, me libérant d'un poids qui me pesait sur le cœur. Pourquoi ? Pourquoi disait-il cela ? Comme si je ressentais le besoin de le voir, de lui parler, et de passer du temps avec lui. Je voulais m'écarter de lui pour lui prouver en quelque sorte le contraire, mais je n'arrivais pas à me dégager de son bras. Ou bien je ne pouvais pas. Je n'en avais pas l'envie. J'étais bien, ressentant la chaleur d'un corps qui était autre que le mien, et cette lumière apaisante qui circulait et m'envelopper, comme pour m'ôter des pensées qui pouvaient m'être douloureuses. Une magie de soin ?
Allons manger cette fois-ci. Nous pourrons continuer de parler à table si tu veux bien.
J'aurais aimé rétorquer que je n'avais pas faim, mais c'était beaucoup trop loin de la vérité, autant en profiter … Sortant de la pièce, j'attendis que Drake ferma la porte de cette dernière et s'engouffre dans le couloir pour me montrer la voie. J'entendais de là les louveteaux couiner devant la porte. Il leur fallait apprendre petit à petit à parfois rester seuls et user de ce temps pour se reposer. Je n'avais déjà pas les moyens de m'acheter un cheval, je n'allais pas pouvoir acheter une calèche en plus dans laquelle ils allaient sans cesse voyager. Ils comprendraient bien assez tôt qu'à certains moments il fallait rester tranquilles et qu'à d'autres il fallait faire bon usage de nos muscles. Plongée dans mes pensées, je ne regarde pas ce qui pourrait se passer autour. Où aller ensuite ? Il fallait que je travaille pour gagner un peu d'argent, je n'avais plus grand chose en poche, et deux bouches en plus de la mienne à nourrir chaque jour.
Alors, tu as le choix. Tu peux rester pour me regarder ou bien t'installer. Il n'y a que nous dans la cuisine puisque le service a fini d'avance exceptionnellement ce soir.
Haussant les épaules, j'entrai dans la cuisine pour m'asseoir sur un plan de travail, juste à côté de là où Drake se positionna pour cuisiner. Le laissant faire, je posai mon regard sur le sol, toujours pensive. Je sentais la présence des deux Alice plus fortes que ces derniers temps, mais elles ne se montraient pas, elles restaient silencieuses. Leur rôle était de me conseiller par rapport à ma magie, pas de me conseiller dans mes choix personnels, et elles avaient fini par le comprendre. Cela nous avait quelque peu éloignées mais au final, nous nous en portions toutes trois mieux. Drake était occupé à cuisiner, sans trop faire attention à moi, et il en avait sûrement pour quelques temps. Je profitais de ce laps pour rejoindre mes consœurs, pour me ressourcer dans mon monde, là où je pouvais faire ce qu'il me plaisait. Prenant une grande inspiration, je laissais Wonderland m'envahir. D'un pont de vue extérieur, un vide fit place sur mon visage alors que je semblais entièrement déconnectée de la réalité. Mes yeux foncèrent alors qu'ils semblaient plongés dans abysse si profond qu'on pouvait y tomber. Un trou béant remplaçait ma personne.
« On ne t'attendait pas pour ce soir. »
M'avoua une des deux, sirotant comme à l'habitude son thé.
« Je sais. » « Ça fait quand même plaisir de te voir. »
Enchaîna-t-elle tout sourire, posant son thé et se ruant dans mes bras. Elle posa son front contre le mien et planta ses yeux au centre de mes pupilles.
« Quelque chose te tracasse ? » « Où est la seconde Alice ? » « Plus loin, je ne saurais te dire ce qu'elle fait. » « Vous vous êtes encore disputées ? » « Il faut bien ! »
Elle partit à rire innocemment.
« J'aimerais préparer quelque chose. Je n'en ai pas pour longtemps, mais je reviens plus tard, c'est promis. »
Reprenant vie dans la réalité, je vis Drake manger quelque chose. L'odeur vint chatouiller mes narines, et un de ces petites choses qu'il mangeait s'éleva dans l'air, quittant son plateau, et venant directement siéger entre mes crocs. J'avais une fin de loup, sans mauvais jeu de mots ! Je vis qu'il attendait une réponse de ma part, une réponse à une question que je n'avais sûrement pas entendu …
« Oui. »
Dis-je simplement sans savoir à quoi je pouvais bien répondre. De toute façon ça n'avait pas d'importance. Oui, non, oui, non il 'y avait pas de réelle différence puisque, habituellement, les gens ne prêtent pas attention à ce que vous dîtes.
Un deuxième amuse-bouche s'éleva pour disparaître dans mon estomac en moins de seconde qu'il n'en faut pour le dire.
Sujet: Re: Tels chiens égarés [PV Alice] Mar 12 Jan - 10:59
Drake Fulgur
Click
Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Une réponse affirmative, la belle a soif et je me précipite pour aller chercher deux verres d'eau. L'un est destiné à Alice vers laquelle je tends l'objet fait de verre. Elle s'en saisit et nous trinquons. Je souris, par habitude, et prononce une sorte de bénédiction comme j'ai habitude de faire.
A notre santé, et à notre destin.
Un petit clin d'oeil à notre conversation d'avant, lui affirmant que je ne vise pas à me morfondre du passé, puis je la regarde savourer les amuse-bouche. Indélicat de la part d'un homme de la regarder manger mais je trouve ça amusant que l'on se retrouve ce soir comme de bons copains alors qu'auparavant elle était presque comme étrangère. Cela pourrait même me faire regretter d'avoir joué solitaire toutes ces années à la guilde. Du moins, depuis le départ de Damaz et Kôta je ne me suis attaché à personne d'autre et je ne m'en étais pas aperçu. Amy, elle aussi a disparu, c'est dingue comme le monde avale tous nos souvenirs une fois qu'ils font partie du passé.
Une question me tâte et je lève les yeux de sa bouche pour la regarder dans les yeux, hésitant une seconde avant de prononcer les premiers mots de ma question.
Est-ce que...
Un pincement des lèvres, synonyme de gêne, avant que la question ne reprenne.
Tu voudrais bien me parler de ton histoire? Nous ne nous connaissons que comme camarade mais j'aimerai en savoir plus sur toi, plus que cette image que j'ai de toi où tu me lacères la peau à coup de verre brisé.
Je ris légèrement en faisant référence à notre passé, le passage le plus douloureux de notre relation en espérant qu'elle rebondisse sur la remarque. J'aimerais qu'on parle aussi de cette rencontre même si je ne lui en veux aucunement. Je sais très bien qu'elle n'en est pas responsable mais elle a vécu ce moment et j'aimerai comprendre comment elle l'a ressenti, de son côté. Après tout je l'ai vue mourir sous mes yeux et bien qu'elle n'était qu'une étrangère, je ne pourrai décrire l'étrange sensation de perte que j'ai ressenti en la voyant partir. Je me sentais presque responsable de sa mort et ce baiser, je ne le comprenais pas.
Ma main vient alors porter le verre à mes lèvres pendant que la curiosité naît, l'attente d'une réponse qui se voit être banale et qui pourtant soulève tant d'intérêt à mes yeux. Quel est son passé ?
Sujet: Re: Tels chiens égarés [PV Alice] Mar 12 Jan - 12:08
Alice Claria Féamor
Click
Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Tels chiens égarés
Drake x Alice
Est-ce que...
Me préparant à une question gênante, à la vue de l'expression que prit son visage, je bus d'abord une gorgée du verre d'eau qu'il m'avait amenée. C'était donc cela, sa question à laquelle j'avais répondu oui sans en connaître le sujet.
Tu voudrais bien me parler de ton histoire? Nous ne nous connaissons que comme camarade mais j'aimerai en savoir plus sur toi, plus que cette image que j'ai de toi où tu me lacères la peau à coup de verre brisé.
Manquant de m'étouffer avec l'eau, ce jour-là me revient. Celui où ce n'était pas moi, et où, pourtant, cela semblait tant véridique. Ce jour dont aucun se souvenait sauf moi. Ma magie m'avait permise d'en garder tous les souvenirs. J'avais d'ailleurs souvent évité d'avoir à faire à Drake à la guilde pour ce que ce double lui avait fait subir. Ce double qui était allé jusqu'à déposer ses lèvres sur les siennes. Mais dorénavant, c'était différent. Je n'étais plus la même. Le face à face ne me dérangeait pas. Au contraire, je m'en extasiais presque : la surprise fit place à un sourire un peu provocateur mais nostalgique, il restait doux.
« Je ne pourrais m'excuser de ça, même si je le voulais. Ce n'était pas moi. Je ne m'en souviens que grâce à ma magie et ses capacités. Ce n'était pas moi, j'étais bien loin d'être comme ça au moment des faits. Peut-être que maintenant je m'en rapproche d'avantage. Tous ces événements m'ont faite changer, Drake. Tu dois le savoir. »
M'humectant les lèvres, je reprends une gorgée de l'eau.
« Tu veux que je te raconte mon histoire ? C'est vrai que ce qu'on en dit .. ne dit rien, en fait. C'est une histoire triste et sanglante. Celle d'une petite fille de six ans qui a taché ses murs, et ses mains de sang. Je ne pense pas que tu veuilles en savoir plus. Seulement deux personnes connaissent plus ou moins cette histoire, sans compter Chris. Il en a appris un bout, et il m'a fuie. »
Je souris avec provocation à cette remarque. D'un côté, j'espérais que Drake fuirait à son tour à la seule mention de cette petite fille couverte de sang.
« Oublie ce que je t'ai dit. Ce n'est pas une très bonne histoire. Elle ne commence pas par il était une fois. Parce qu'elle commence comme un cauchemars. Et un cauchemars ne vaut pas la peine d'être raconté. »
Haussant les épaules, mes jambes battent l'air dans le vide. Reprenant des petits amuses-bouches, je comble les quelques trous de mon estomac en attendant le repas. Mon regard s'immisce dans le four pour voir où ça en était. J'avais hâte de sentir l'odeur de que Drake avait pu nous préparer.
« Où as-tu appris à cuisiner ? Je crois que c'est le genre de choses dont je suis incapable. Ton histoire est sûrement mieux que la mienne. Peut-être que si tu la racontes, je trouverai le courage d'en faire de même. »
Du courage ? Foutaise. Je n'avais pas besoin de ce pseudo-courage pour raconter mon histoire. Je prêchais juste le faux pour connaître sa vérité, son histoire. Conter la mienne ne me dérangeait pas, je n'en avais plus honte, je m'étais libérée de ses serres destructrices. Le passé était passé. Alors pourquoi se soucier d'avoir à la dire ou à la taire ? Tant qu'elle ne tombait pas dans les mauvaises oreilles.
Sujet: Re: Tels chiens égarés [PV Alice] Sam 16 Jan - 13:43
Drake Fulgur
Click
Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Elle se souvient, et à sa réaction je comprends qu'elle en a un souvenir embarrassant. Elle a sans doute réfléchit autant que moi sur le comment on en viendrait à cette discussion même si depuis le début j'ai l'impression que cela ne changeait rien pour elle. En vrai, c'est le cas. Cela ne change rien. C'est juste la frustration de revenir sur de vieilles questions qui est embarassant. Mais pour moi, il faut le faire. Je l'écoute et vraisemblablement cette partie du passé avait trouvé son nom gravé dans le marbre. Il s'agissait bel et bien d'une partie malsaine d'Alice, son "Mal". Et le fait qu'elle mentionne qu'elle s'en rapproche de plus en plus me tire un pincement des lèvres. C'est dommage, c'est peut-être dans un futur que nous aurons à nous affronter juste pour cette raison. Et je risque de regretter si je n'avais pas au moins essayer de l'empêcher de tourner ainsi. Je l'écoute attentivement en retenant mes mots, mes sentiments n'étant seulement transmis par ce faux sourire qui montre ma désapprobation.
Elle en vient alors à raconter de brefs détails de son passé qui me font alors arquer un sourcil. La peur ? Non. L'étonnement. Après tout, je ne pourrais pas juger quelqu'un pour de simples mots, on a tous fait de mauvaises actions mais peut-être pas pour défendre de mauvaises causes. Je m'accoude alors à la table, collant ma joue contre ma paume et la regarde avec un air intéressé. Des questions, des centaines, des milliers, mais un seul mot sort de ma bouche. Un simple mot.
Ok.
Son désir est alors de changer de sujet alors que j'aurais voulu qu'on en parle plus, que l'on compare même nos histoires, nos causes. J'ai vu du sang dans ma jeunesse, pas qu'un peu, et cela ne me choque même pas, mais ça la gêne d'en parler. Je pense que c'est peut-être à moi de la choquer pour briser la glace. Je fais le tour des quelques souvenirs de mon passé qui était plus ou moins une routine. Des bastons, des fuites, des bastons, des fuites, et le soir : un grand moment de repos à table avec mes parents. "Qu'est-ce que tu t'es fait au bras, aujourd'hui?" disait ma mère. "Rien, juste une poutre mal fixée."
Alice se tourne pour sentir l'odeur provenant du four et elle me questionne alors sur l'origine de mes talents culinaires. Je ris légèrement parce que je ne me souviens pas très bien. C'est venu comme ça, avec l'expérience depuis que j'ai quitté la maison. Je ferme alors les yeux et refait mentalement une frise chronologique de ma vie. Qu'ais-je fait après avoir quitté la maison ?
Ma mère cuisinait tout le temps, toute seule bien sûr, quand je vivais encore chez mes parents. De bons plats toujours bien remplis et bien parfumés. Malheureusement, ce n'est pas d'elle que j'ai hérité de mes connaissances. Bien qu'il m'arrive de parler de temps en temps de cuisine avec elle quand je la vois. A mes quinze ans, j'étais fatigué de la racaille d'Hosenka alors je suis parti m'isoler au Mont Yakobe. Je pense que c'est là-bas que j'ai cuisiné pour la première fois. Même si j'ai juste vulgairement cuit ma viande, je pense que c'est ça qui m'a initié.
Mon regard se tourne vers le liquide contenu dans mon verre que je remue légèrement, les remous de l'eau se transformant dans mon esprit comme des flux et reflux de vents porteurs de neige. Petit à petit on essaie de nouvelles choses, j'ai commencé à mettre de la neige sur mes aliments, puis toutes sortes de plantes semblables à des épices. Le coup de la neige semblait idiot et totalement loufoque mais c'est comme ça que sont nées mes premières sauces : à base de neige fondue et d'herbes. C'était même bon, bien que différent de la cuisine moderne.
Mon regard se lève vers Alice pour voir sa réaction, me voit-elle comme un homme préhistorique ? Un ermite ? Elle a besoin de plus de détails pour connaître le pourquoi de cette situation.
Lorsque j'ai découvert ma magie, j'ai cherché à m'endurcir pour devenir l'homme que j'avais toujours rêvé de devenir. Je ne voulais pas gaspiller ce don de pouvoir créer de la lumière de mes propres mains. Je pensais être quelque chose de supérieur qui avait besoin d'un entraînement. C'est pour ça que je suis allé au Mont Yakobe, j'y vivais au moins un mois par an pour repousser mes limites. Oui je n'allais pas spécialement là-bas pour apprendre à cuisiner.
Tout à coup je me redresse et mes pupilles se gèlent instantanément, s'encrent d'un bleu glacial avant de retourner au vert habituel. La magie de Corona s'estompe et je perds toute capacité héritée de la magie. Mais j'avais même oublié que je m'étais approprié les compétences d'un professionnel en cuisine pour faire ce plat. L'odeur sortant du four m'annonce que le plat est bien cuit. Mais pour ce repas j'ai triché. J'ai utilisé la magie.
Un clin d'oeil délivré à la jeune femme avant de disparaître vers le four pour sortir le plat à l'aide de maniques.
Tadaaam.
Les couvert sont déjà disposés dans le restaurant alors j'installe le plat à table et annonce le titre du plat. Agneau et patates. C'est ainsi que j'ai nommé mon chef d'oeuvre.
Je lui sers un morceau de viande et une bonne ration de gratin dauphinois avant de faire de même pour moi. Je souris puis lui demande doucement.
Est-ce que tu préférerais du vin pour accompagner le repas ?
Sujet: Re: Tels chiens égarés [PV Alice] Mar 26 Jan - 9:27
Alice Claria Féamor
Click
Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Tels chiens égarés
Drake x Alice
Et il l'avait trouvé, ce courage de raconter son histoire. Il se mit à conter son histoire, surtout en parlant de cuisine, mais au final on y comprenait la globalité. Il me parla aussi de sa magie, du fait qu'il pouvait créer de la lumière. Me faisant un clin d’œil alors qu'il sortait le repas du four, il me dit fièrement de quoi est composé notre repas de ce soir.
Nous mettant à table, il nous sert viande et patates. Regardant le repas avec adoration, je me disais que c'était bien le genre de choses que je n'étais pas prête de savoir faire.
Est-ce que tu préférerais du vin pour accompagner le repas ?
Une patate à la bouche, je fus prise d'un hoquet et d'un petit rire. Avalant ma bouchée je lui souris.
« En fait, je ne bois pas d'alcool. »
Coupant un morceau de viande et le fourrant dans ma bouche, je tapote une serviette sur mes lèvres avant de formuler :
« Mais ne te gène pas pour moi. Ne finis pas bourré, c'est tout ce que je te demande. »
Et mon sourire s'élargit alors que je reprends une bouchée. Comme ça faisait du bien de manger un bon repas bien chaud ! Me stoppant, je nous sers un verre d'eau chacun, le pichet se levant seul et se courbant pour laisser le liquide dégringoler paisiblement dans nos verres.
« Tu voulais connaître mon histoire donc. »
Reprenant une bouchée, je m'arrêtai pour planter mes yeux dans les siens, provocante et dure.
« Je n'ai eu ni père ni mère, juste un grand frère que j'ai toujours cru mort à mes six ans, alors que ses assassins avaient cru m'avoir tuée et jetée dans une poubelle de la maison. »
Haussant les épaules et racontant cela comme si ce n'était rien, sans chaleur, sans émotions aucune je continuai :
« Alors je leur ai tout bonnement explosé la tête. Ma magie s'est déclarée toute seule et elle les a tous dégommés. »
Reprenant quelques patates, je pris une gorgée d'eau, sans quitter mes yeux de ceux de Drake.
« Je me suis enfuie, et jusqu'à mes quinze ans j'ai vécu comme je pouvais, en effectuant quelques travaux à droite à gauche et ce sans l'aide de ma magie, que j'avais préféré oublié. Je ne voulais pas l'utiliser. Jusqu'à ce que Laxus vienne vers moi. Il connaissait mes capacités. Va savoir comment. Oh et je ne parlais pas. J'étais totalement muette. »
Prenant une pause, je haussais de nouveau les épaules, marquant le fait que je ne savais toujours pas comment il avait pu l'apprendre. Yukio peut-être ?
« J'ai décidé de rejoindre Angel's Sky. Je me suis entraînée un peu pour au moins savoir contrôler quelques petits tours de passe-passe que ma magie me permettait. A Angel's Sky j'ai rencontré Atios, et Miku. A l'une de mes premières missions, j'ai rencontré Chris : c'était une mission entre Blue Pegasus et Angel's Sky. J'ai revu Chris quelque fois. »
Soufflant, je repris une gorgée d'eau et me resservis du liquide.
« Un jour, un homme a tenté de me violer. »
Je haussai les épaules.
« Ma magie a pris le contrôle et je l'ai tué. »
Marquant une petite pause, je soufflai comme lassée de raconter cette histoire inutile.
« C'était le premier jour de neige de l'hiver. C'est Chris qui m'a découverte à moitié nue dans la neige, mon corps taché d'un sang qui n'était pas le mien. Je crois que c'est la première fois que je lui ai parlé, voire que j'ai parlé. Je sais plus. Bref il m'a abandonnée là, il n'a rien fait. C'est Miku et Atios qui se sont occupés de moi. Et puis après ça j'ai essayé de parler un petit peu plus. J'ai participé a tournoi d'Angel's Sky. »
A cette pensée je ne peux m'empêcher de sourire. C'était certainement l'un des meilleurs moments de ma vie jusqu'à présent. J'avais été bien, au final, chez les Anges. Aujourd'hui, j'étais déchue, tombée du ciel, mes ailes incapables jusqu'alors de me permettre de sillonner le ciel à nouveau. J'étais tombée dans les oubliettes.
« Au tournoi, j'ai appris que mon grand frère n'était pas mort. J'y ai revu Chris, il m'a évitée. J'ai refait une mission avec lui ensuite, je me suis enfuie parce qu'il ne voyait certainement qu'un monstre. »
Je souris sincèrement. Je l'étais sûrement ce monstre. Je ne me posais même plus la question.
« Ensuite les six années ont passé, tu as rencontré une sorte de copie de moi-même, basée sur ma magie, ce qui me permet d'en avoir des souvenirs. J'ai appris à mon réveil, après les combats, que j'avais un frère jumeau et j'ai rejoint Blue Pegasus avec lui en espérant trouver en Chris le dernier pilier de cette vie d'il y a six ans, alors que tous les autres ont disparu, m'ont abandonnée. La suite tu la connais, tu l'a vécu non loin de moi. »
Souriant, je pointai mon couteau vers lui.
« Tu vois, ce n'est pas une très bonne histoire, je te l'avais dit. Tu pourras en dire tout ce que tu veux que je m'en fiche : le passé, c'est le passé. Tu en sais plus sur moi que presque n'importe qui au final. Tu peux bien aller le crier sur les toits que je m'en fiche aussi. Je ne suis pas cette fille de cette histoire, j'ai changé du tout au tout. »
Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Ce sera donc sans alcool ce soir, même si j’ai déjà bien commencé je me dis qu’il serait plus raisonnable de s’arrêter là. Je la regarde déguster mon petit plat et cela me fait plaisir de la voir apprécier. C’est peut-être la première fois que je cuisine pour quelqu’un d’autre, oui, ça doit être la première fois puisque cette sensation ne m’était encore inconnue. En me délivrant comme ça, je me rends compte qu’au final je suis vraiment quelqu’un de solitaire puisque je n’ai jamais connu d’amitié proche. C’est étrange, j’ai l’impression que tout un passé m’a fui et que ma vie commence aujourd’hui. Je raisonne rarement, j’agis toujours instinctivement, et aujourd’hui c’est l’inverse. M’a-t-elle jeté un sort ? Est-elle une porte de sortie vers une nouvelle vie ? Sûrement, mais je ne pourrai l’affirmer en le disant à voix haute. Ca a tendance à faire fuir les gens quand on exprime nos sentiments. Amy, quand je lui ai dit que je voulais qu’on se connaisse mieux, je ne l’ai jamais revue. Kôta, qui me considérait comme son protégé et qui est aussi parti. Chris, à qui j’avais dédié ma vie car il représentait la guilde l’a détruite en quelques secondes. Je ne veux pas connaître une nouvelle trahison alors je me tais et je souris bêtement, car c’est la chose que j’arrive le mieux à faire.
Son histoire commence et est racontée avec une aisance malgré la tristesse, aucune retenue, les faits sont rapportés comme dans un journal et je n’ose commenter davantage, mon regard semble simplement suivre le sien. Quand elle cligne des yeux, je cligne des yeux. Quand elle prend son souffle, je prends mon souffle. Absorbé par cette étrange histoire, je me retiens de répondre ce qui me passe en tête, chose très dure pourtant. Chris… C’est donc pour ça qu’elle m’a demandé de lui passer le « bonjour » au palais d’Ajatar, il s’agit donc de son frère. Je n’en savais rien mais c’est une bonne chose de le savoir maintenant. Bizarrement je voulais ressentir une haine contre elle juste parce qu’elle était la sœur de l’homme qui avait brisé mon destin mais je n’y arrivais pas, je n’ai pas vécu ce qu’elle a vécu et ce n’est pas en apprenant un détail des années après que ma vision sur elle va changer. Puis elle annonce un de ses crimes, après quoi elle respire pour laisser place au suspense. Je ne bronche cependant pas, étant sûr qu’une suite justifiera cet acte même si elle l’était bien assez avant qu’elle l’admette. Cela semblait être de la simple défense, mais la simplicité avec laquelle elle décrit la scène m’écœure un peu. Petit à petit je me demande si cette fameuse « porte » ne mènerait pas plutôt vers le chemin des criminels mais on ne choisit pas son passé, elle n’a pas eu de chance et elle n’y est pour rien. Elle a raison de ne pas avoir honte d’en parler, elle soulève des injustices, des erreurs de l’humanité et n’a aucunement obligation de le cacher.
Un sourcil s’arque accompagné d’un faible sourire d’amusement lorsqu’elle annonce l’existence d’un deuxième frère inconnu, jumeau qui plus est. Et finalement, c’est la fin, on arrive au présent et ce bond temporel à lui aussi détruit toutes ses attaches à la vie. Ma bouche s’ouvre pour prendre une grande inspiration puis je pique mon morceau de viande avant d’en mordre un bout, ne pouvant découper ma viande. Mâchant, je ne l’observe point par politesse puis relève le regard lorsque j’avale. J’expire puis prends la parole calmement après ce plus ou moins long silence.
Maudit saut temporel ! C’est bien à cause de lui que je me sens… détaché de ce monde. Ma seconde magie, certes, y contribue aussi mais bizarrement le passé qui m’est si proche est pourtant si loin. Je ne trouve plus d’attaches, tout comme toi. Mais pour toi, il a pu sûrement te libérer de ton passé. Je ne jugerai pas tes actes même si tu m’en laisses la liberté. Pour moi, tu m’as en quelques sortes ouvert les yeux puisque tu ne fais que dénoncer les méfaits de l’humanité. Des viols, des assassinats, tu n’es que la victime de tout ça, tu as eu le droit de te défendre et maintenant tu as le droit d’en parler, tout aussi sèchement que tu l’as fait. Cela me donne encore plus envie de rejoindre une guilde pour que cela cesse, éviter d’autres victimes car c’est là ma motivation d’être mage et ce depuis le début. J’ai toujours voulu être puissant pour pouvoir protéger ceux que j’aime, malheureusement je n’aime plus grand monde depuis le saut temporel et je ne sais plus qui protéger.
Une autre bouchée de viande accompagne la première, suivie d’une gorgée d’eau puis de quelques pommes de terre. Je laisse Alice commenter ce que je lui ai dit si elle en a l’envie puis reprends avant de finir ma viande.
J’ai besoin de nouveaux objectifs pour pouvoir me sentir utile. Et même si je ne peux me battre pour le moment, rien ne m’empêche de les rechercher pendant que je guéris.
Un bâillement suit et je m’excuse brièvement avant de finir mon assiette.
Tu es ravissante, Alice.
La remarque est spontanée et accompagnée d’un regard sincère. Malgré mes blocages sur l’expression de mes sentiments, je n’ai pu m’empêcher de constater ce fait. Mais la vraie raison est surtout que je ne veux pas qu’elle parte car je pense avoir enfin trouvé une première attache à cette époque.