Parfois, tout ce qui nous paraissait si grand, rétrécie soudainement sous notre regard. On ne voit plus les choses comme avant. Elles sont rattrapées par la banalité et l'ordinaire, elles ne nous frappent plus comme elles nous frappaient avant. En fait, l’œil humain ne sait se satisfaire qu'au premier coup d'oeil jeter. Ensuite, tout parait fade et gris, amer.
C'est ainsi que tu voyais Fiore à présent. Tu y étais venue pour retrouver ta soeur, son existence avait été un mystère pendant la grande majorité de ta vie et puis Fiore, c'était différent de Minstrel. Tout le monde en parlait, en bien. Fiore c'était le royaume de la seconde chance, c'était celui où les mages pouvaient exister sans crainte, sans peur d'être traqués ou chassés ou exécutés sur place. Fiore c'était le royaume où même les pires criminels menaient la plus belle des vies. Cet aspect-là, il t'avait séduit dés la première fois. Tu t'étais laissé prendre au jeu, vivant une nouvelle vie, oubliant tes obligations, faisant ton deuil à ta façon. Ton père ne t'avais jamais parler d'une famille, d'une autre fille, d'une soeur sauf quand il savait qu'il allait mourir parce qu'au fond, il a dû le sentir. Ce sentiment qui allait le tuer. Tu allais le tuer. De tes propres mains. Pour t'avoir mentis toutes ces années passées. Alors il t'avait fait promettre de la retrouver et tu t'es mise à la tâche avec hardeur.
Mais très vite...Ta soeur...C'était que du vent. De la fumée. Dés que tu la pensais dans le creux de ta main, elle s'envola encore plus loin jusqu'à la prochaine fois.
T'avais traîné tes guettes un peu partout dans Fiore. T'étais loin d'être la fille qui avait tout vu ou tout fait mais t'avais pas mal subit de par la réputation de ta soeur. Etre sa jumelle n'était pas chose facile. Personne ne voulait en parler. Personne ne voulait t'aider, tout le monde te demandait tes comptes ou ton aide pour s'en approcher. Pour en tirer des informations. Tout le monde pensait que la soeur d'Enya en saurait plus mais c'était faux. C'était toi l'ignorante de l'histoire. Toi qui ne savait rien.
Jusqu'à il y a peu.
Alors tu t'étais éloigné du monde, te bannissant toi-même. Tu ne voulais plus voir le monde alors que ce dernier s'effrite et aurait bien besoin d'un coup de main. Tu voulais avoir un moment pour toi, pour réfléchir à la signification de tes années gaspillées à la chercher et à la retrouver.
En voulant fuir le monde, tu t'étais retrouvée ici, un peu partout et nul part à la fois. Ici c'était un drôle d'endroit. Un endroit étrange à vrai dire. Ici, il n'y avait rien. Il n'y avait personne. Il n'y avait que les âmes perdues qui airaient en cherchant des réponses...Ou au mieux des randonneurs bien trop gras pour t'intéresser.
Assise au coin du feu, repliée sur toi-même, la tête dans le creux de tes bras, tu te demandes si un jour, tu pourrais juste avoir une chance à toi. Une vie à toi.
Crépitant doucement le feu semble danser devant toi comme pour essayer de te divertir alors que la fumée s'échappe délicatement et monte en colonne dans le ciel. Les brindilles craquent, tu attrapes un bâton par reflex, le brandissant comme une batte de base-ball.
"- Qui va là ?! Montrez-vous ! Je n'ai pas peur du grand méchant loup !"
T'étais même prête à prendre tes jambes à ton cou ou à jeter le bâton puis à réfléchir après.
Sujet: Re: Happy Ending | Elena Mar 20 Oct - 14:04
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Rencontre Improbable
Elena & Sara
Les derniers événements s'étaient enchaînés à la vitesse de l'éclair. Un claquement de doigt et tu étais devenue du jour au lendemain l'une des responsables de la tragédie, une cible à abattre alors qu'après des années de service rendus c'était aujourd'hui ton visage qui trônait aux côtés des criminels les plus dangereux de pays. Mise à prix. Tu n'étais qu'une épave, l'ombre de cette femme qui avait fait frissonner Fiore, ravagée par des sentiments contradictoires, la tristesse, le deuil, la colère, la culpabilité, ils tournaient en toi comme une danse macabre.
Tu revois le visage de la reine, cette annonce qui t'avais tout pris, la responsabilité qu'on vous avez mis sur le dos. Certes tu te sentais coupable, responsable de n'avoir jamais pu percer à jour le double jeu de Circé, cette traîtresse qui siégeait au sommet, tu ressens encore le choc devant l'annonce de la nomination de Gregory s'étant rendu, tu revois la sommation de comparaître pour être jugée. La colère, la colère devant cette royauté qui n'avait jamais rien fait, spectatrice des événements les plus abominables sans jamais lever ne serais-ce qu'un doigt pour les empêcher.
Tu avais pris ta décision dans l'instant, il était hors de question que tu te plies aux caprices d'une gamine avide de pouvoir, que tu acceptes l'infondé et tu n'avais pas était la seule, puis-qu’aujourd’hui vous étiez trois dont les têtes étaient mises à prix pour trahison. Tu étais dans une taverne le jour de l'annonce, tu avais pu voir les visages se tourner vers toi, certains emplis de colère et de haine, d'autres affichant une certaine compassion. Alors simplement, dignement, tu t'étais levé et avait quitté l'endroit. Le seul réconfort dans ton coeur était que ta famille était finalement saine et sauve, rien de bien étonnant finalement.
Ta décision prise tu avais alors décidé d'abattre tes cartes rapidement. Si tu étais encore en contact avec Marcus de manière sporadique, tu n'avais aucune confiance en lui, alors tu étais retourné à Era, dans les ruines du Conseil, utilisant ton statut déchu et les avantages qu'il te conférait encore pour passer le périmètre de sécurité, récupérer tes effets personnels, ceux qui auraient survécu. Un mensonge bien avisé, la chance de tomber sur quelqu'un qui ne voyait pas en toi l'ennemi. Et t'enfonçant dans les ruines du conseil tu avais été chercher ce qui pouvait te donner un terrible avantage, tu le savais que très bien, la guerre approché et d'ici 36 heures tu serais mise à prix.
Rien n'avait changé, tout était quasiment détruit, mais dans les sous-sol du conseil tes codes d'accès étaient encore valides. Incompétents fut ta pensée alors que tu avais pénétré les sous-sols, que dans la multiplicité de choses saisies au fur et à mesure des années tu t'étais figé devant des boîtes métalliques fermées de façon magique. Le souvenir de ta mission à Bosco s'imposant à ta mémoire alors que tu les avais saisit, une à une tu avais glissé les quatre contenant dans le sac que tu traînais. Certainement les objets les plus dangereux que vous aviez jamais récupérés. Des objets qui ne devaient absolument pas tomber dans des mains capables de les utiliser.
Tu étais alors sortie des sous-sols comme si de rien n'était, parcourant les débris, cherchant quelque chose qui aurait survécut au ravage et c'est avec un sourire que tu l'avais trouvé, des dossiers ayant survécut à l'explosion, pas n'importe lesquels, ceux qui étaient sous scellés, protégés, les vôtres, ceux des anciens hauts conseillers. Deux dossiers que tu avais glissé dans ton baluchon, le tiens et celui de Sybilia, laissant à la vue de tous ceux des autres, Marcus était un allié pour le moment, mais tu n'avais aucune confiance en lui, absolument aucune.
Une fois ton œuvre faite tu étais retourné vers la sortie des décombres, les gardes avaient roulés et quand il t'avait vue approché il t'avais sommet de t'arrêter, de te rendre pour un interrogatoire car ta présence était non autorisée. Tu lui avais souris avec douce, ta magie s'imprégnant dans le sac que tu portais que tu lui avais tendus, rédition. Apparente rédition alors qu'il s'était effondré dans un sommeil profond en le touchant et que tu avais poursuivis ton chemin sans plus de considération, rabattant ta capuche sur tes cheveux bruns.
Et aujourd'hui tu étais là, les dossiers détruits, les objets en lieu sure, tu étais là, errant dans le massif des sauvés, ta tête mise a prix alors que tu t'étais reculé dans cet endroit où les âmes perdues élisent domicile. Réfléchissant, ton visage couvert par une capuche, errant dans les bois, presque l'ombre de toi-même, réfléchissant aux événements, à la suite. Une pensée troublée par un feu s'élevant au loin, tu t'étais alors rapproché, tout simplement, une voix qui avait retentit, une voix étrangement familière alors que tu avais émergé de derrière les ombres avant de te figer devant le visage se tenant là. Ton aura s'était embrasé sur le coup, prête à réagir au moindre geste de la femme la plus tristement célèbre du pays.
" Logique puisque vous avez toujours été le grand méchant loup. Je ne cherche pas à me battre contre vous Enya, mais un seul mouvement de votre part et je n'hésiterai pas. "
En cet instant tu te disais que ta chance ne pouvait être au plus bas.
Même dans ces montagnes. Même dans ce lieu reclu. Même si, elle te poursuis. Tu pensais t'être éloigner suffisamment. Tu pensais qu'ici, personne ne saurait. Que ton secret était préservé mais en réalité, tout te rattrape tellement plus vite quand tu essayes de le fuir. Tu pouvais fuir plus longtemps ton nom et ton sang. C'était inéluctable. C'était ainsi.
Cette femme, tu sens sa puissance, sa magie. Cette femme, elle te prenait pour elle. Encore. Toujours. On ne faisait que ça. La bourde de vous confondre. Mais comment vous différenciez quand l'une n'était que le triste reflet de l'autre ? Même apparence, même voix, même impulsivité. Tout était identique. Sauf vos personnalités. Enya avait ce brin de folie que tu n'avais pas. Enya savait faire peur et savait se faire entendre...Toi...tu ne savais que te plier au gré du vent, tel un roseau. Tu savais que te plier à sa réputation.
Tu jettes alors le bois qui te servais d'arme d'un air nonchalant et presque soulagé. Elle ne cherchait pas à se battre. Pourtant...a l'instant...non. Il fallait passer à autre chose.
"- C'est normalement censé être un compliment quand on dit que l'on ressemble à un membre de sa famille mais chez nous, cela s'apparente à une malédiction. Je suis Sara."
Ni ici, ni ailleurs. Enya est cette fumée s'échappant toujours. Elle était partout et nul part à la fois. Elle était là où on ne l'attendait pas.
Tu te rassois sur ta bûche en tendant les mains vers les flammes. Il ne faisait pas froid mais cela procurait un sentiment de sécurité. Le feu éloigné les bêtes. La chaleur, le froid qui te guette.
"- Peu de gens viennent dans les montagnes pour s'isoler. En revanche beaucoup de gens connaissent mon aînée malheureusement. Par déduction je dirais que vous êtes cette conseillère recherchée n'est-ce pas?"
Tu le savais. Tu connaissais les avis de recherche. Tu les parcourais souvent en quête des nouveaux exploits de ta jumelle. C'est fous ce que le monde peut être petit.
"- Vous pouvez aussi vous asseoir. Je ne mange pas."
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Sam 17 Oct - 23:00
