Des myosotis écrabouillés parsemaient le chemin qui le menait de son studio aux quartiers du Conseil de la Magie. Son regard désolé se posa sur les pétales froissés, ravagées par l’air des derniers mois. Son œil capta une mélancolie aveugle : quand il passait par là, il n’avait jamais remarqué réellement l’amas de fleurs qui accompagnaient son chemin. Désormais, la lourde constatation de l’hiver le désarma avec une force inattendue. Tel un coup de poing au milieu du thorax lui ôtant le souffle, il réalisa que cela faisait une éternité qu’il avait rejoint le Conseil de la Magie. L’effroi ne se trouvait pas dans sa nouvelle situation, au contraire il n’en était que plus satisfait, mais plutôt dans la rupture totale et intangible qu’il s’était créée avec son passé. Quand il était arrivé à Era et que les fleurs étaient resplendissantes il n’y faisait pas attention, mais maintenant que la plupart des fleurs avaient disparu avec le vent de la fraicheur, il se rendit compte qu’un laps de temps grotesque était passé depuis son engagement. Et depuis lors, il n’avait pas adressé une seule nouvelle à ses amis d’antan. Qu’arrivait-il à Abigail et Chris ? A Bob et le reste ? Il accéléra le pas, concentré sur sa démarche frénétique pour laisser ces interrogations muettes derrière lui, avec l’image des fleurs souillées trop évocatrice. Mais au final, le fardeau qu’il avait sur ses épaules ne disparaissait pas. Au nom de quel principe se permettait-il de négliger ses (seuls) amis de Blue Pegasus ?
Il arriva devant les murs du Conseil et se rendit dans les bâtiments des plus sécurisés. Il dû s’arrêter pour signaler son identité et le but de sa visite. « J’ai rendez-vous avec Elena Vandervlad. » Les visages semblaient se montrer compatissants, comme pour lui insuffler une force dont il aurait besoin face à celle qui l’attendait. Il avait été surpris, en recevant la convocation de la haute-membre du Conseil Magique, qui voulait s’entretenir personnellement avec lui. Après réflexion, il ne doutait pas que l’intérêt qu’elle pouvait tirer de la rencontre venait de la confrontation récente qu’il avait eue avec Enya Taylor. Quand la fugitive s’était ramenée à Era, seuls Sybilia et Kôta s’étaient avancés pour tenter de la maitriser. Le Haut-Conseil était intervenu très rapidement, et l’affrontement a tourné court dans les secondes suivantes. Depuis cet évènement, Kôta avait l’impression qu’on le considérait différemment. Les gens qu’il croisait semblaient le reconnaître. Dans l’urgence de la situation, il ne s’était pas entretenu sur l’affaire, et ce avec personne. Il n’aurait néanmoins pas pensé que le sommet de la hiérarchie vienne lui demander directement des comptes.
Il arriva à destination et on lui demanda d’entrer. Il ne réalisait pas encore toute l’étendue de la (confrontation) rencontre qui allait se dérouler. Il arriva dans une pièce silencieuse. Les murs étaient recouverts d’étagères supportant une infinité de livres, beaucoup plus que ce que Kôta avait pu lire dans sa vie – lui qui passait pourtant ses soirées à ça ! – et cela conférait à la pièce une aura solennelle. Il ne voyait que les couvertures et ne pouvait deviner ce qui se trouvait à l’intérieur, il voyait un millier de bouquins qui cachaient délicatement entre eux des informations primordiales sur le monde et la vie, et il vit, à l’opposé de la pièce, sa supérieure la plus haute qui semblait l’attendre. Il se pencha en avant jusqu’à effectuer une révérence presque mécanique. L’odeur des livres touchait déjà son palais et il sentit qu’il n’arriverait pas à s’en débarrasser tant qu’il resterait dans cette pièce face à cette femme. Etrangement, il eut l’image vague et chaotique d’Elena pénétrant chaque pore de sa peau pour savoir ce qu’il cachait au fond de lui qui traversa sa tête. Que lui voulait-elle, au fond ? D’emblée il comprit qu’une altercation malsaine allait avoir lieu : elle allait tenter de lire en lui, de forcer sa couverture pour savoir ce qu’il renfermait derrière son apparence. La réputation de la femme, sa capacité à ne laisser rien transparaitre de plus qu’elle ne veut transparaitre, n’était plus à prouver. C’était perdu d’avance, pour le garçon, de tenter de savoir ce qu’elle avait derrière la tête. Il n’était donc que sa marionnette, que son pantin, et il ne savait pas encore à quelle sauce elle allait le déguster.
Sujet: Re: A livre ouvert ▬ Elena x Kôta Mer 3 Déc - 16:25
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Hirata Kota & Elena Vandervald
Un mouvement sec, la couverture du livre claque en un bruit sourd sous la pulsion de tes doigts. Ton regard semble perdu dans le vague, comme absent alors que machinalement tu glisses l'ouvrage à la couverture de cuir dans le vide d'une des étagères avant de te détourner. Ton visage ne trahie qu'un calme impérial. Un calme que certains mouvements trahissent quand tu les laisses aller, révélant alors l'espace d'un instant tout ton agacement, l'espace d'un instant seulement.
Tu tournes sur toi-même, fais demi-tour pour te prostrée devant la lumière grise que la fenêtre laisse filtré, ciel bas et couvert dont les nuages donnent à Era cet air de morte ou ci et là trainent encore quelques cadavres des récents événements, attentats.
En vérité tu es bien plus que simplement agacée, tu es excédée. Excédée par cette princesse des aigles insolente, par cette rousse dégénérée dont l'audace outrage jusqu'à la ville elle-même. Par ce groupe de maniaques qui agit impunément comme si rien au monde n'était capable ne serais-ce que de les inquiéter.
Excédée. A un point que même ton passe-temps les plus prisés se voit entacher, que derrière chaque page couverte des mots chéries leurs actes et leurs visages reviennent te harceler, comme un esprit malin prenant un plaisir malsain à te rappeler les humiliations successives que le Conseil avait subit en l'espace de quelques semaines seulement, entachant son autorité comme si en six ans rien n'avait jamais changé.
Il était temps de réagir et de contre-attaquer, un coup pour se relever et réaffirmer l'autorité. Et pour optimiser les chances de succès chaque coup devait s’avérer exemplaire et méticuleusement orchestré, il n'y avait plus de place pour un cavalier récalcitrant ou un fou insolent.
Au loin les cloches d'Era retentissent enfin, signalant la venue imminente du premier réel coup destiné à amorcer la contre-attaque. L'annonce diffusé à travers les lacrimas dans tout le royaume suite à l'attaque d'Enya Taylor n'avait était que le premier pas, la mise en place des pions sur l'échiquier, maintenant il était temps de les avancer. Méticuleusement, pièce par pièce sans que rien ne puisse désormais les stopper. Le bruit sec du poing contre le bois vient rompre le silence presque monacale, tu te détournes machinalement de la fenêtre alors que d'une voix calme et pourtant implacable tu n'invites la première pièce à entrer. Les choses sérieuses pouvait maintenant commencer. Une entrevue qui aurait déjà dût avoir eut lieu il y'a quelques jours suite à l'attaque qu'un événement inopportun avait retardé. Pour le mieux à dire vrai, puisque c'est sans Marcus que l'entrevue aurait finalement lieu, et ce n'était pas pour te déplaire.
Le brun entre et s'avance, et c'est avec un sourire réconfortant que tu l'invites à s'assoir face à toi alors que ta main vient délicatement tirer le siège de bois vers toi pour y prendre place sans un bruit.
" Je tenais tout d'abord à vous présenter mes excuses pour la dernière fois, il se trouve qu'un impondérable à couper court à notre entrevue. J’espère que l'absence de Marcus et de l'agent Philips n'est pas un problème pour vous. "
Et tu souris, de ce sourire léger et si caractéristique que les grandes sœurs peuvent adresser à leurs petits frères quand les choses ne se sont pas déroulées comme elles auraient dût et qu'il est donc nécessaire de se faire pardonner.
Et alors que tes mots et tes lèvres bougent pour le mettre en confiance, pour le rassurer de positions et mots bien placés, tes yeux eux sont occupés à le détailler, le scruter, observant ses moindres mouvements, ses moindres tics, le moindre regard fuyant et la moindre rougeur venant fugacement prendre place sur sa peau. Et intérieurement tu ne peux t'empêcher de penser que les apparences sont des plus trompeuses alors que tu as très bien en tête que cet homme aux allures d'enfant qui te fais face n'est autre qu'un des anciens leader de Blue Pegasus.
" Vos supérieurs ne tarissent pas d'éloges sur vous depuis que vous avez rejoins nos rangs. Il semble que vous soyez un agent exemplaire et digne de confiance, alors je ne vois pas l’intérêt de vous cacher la vérité, surtout au vue des récents événements auxquels vous avez été directement impliqué. Nous sommes en guerre et il semble que les ennemis de l'ordre et de la pérennité du monde de la magie aient pris l'avantage. Pire encore ces derniers ont dans leurs vendettas personnels emportés un bon nombre de nos camarades, affaiblissant le conseil et n'attendant que de lui assener le coup de grâce. Vous conviendrez que nous ne pouvons laisser une tel chose arriver, et ce malgré que la moitié des sièges du Haut Conseil soient toujours vacants."
Et sur ces mots tout sourire disparait de ton visage pour n'y laisser qu'un calme impérial alors que tu scrutes la moindre réaction, la moindre montée de panique ou de tension. L'observation était une des clefs les plus précieuses permettant de mettre à nu bien des secrets, mais également le meilleur moyen de tester une loyauté vacillante ou une couardise camouflée. Et ce jeune homme en face de toi avait un passé et des liens des plus particuliers rendant indispensable de le mettre à nue comme dans un livre ouvert pour que quand l'heure vienne le mouvement du cavalier soit parfaitement orchestré.
Le silence de la scène assourdit par sa splendeur. Les lèvres de succubes s’émeuvent sans même émettre la moindre vibration dans l’air et s’alignent en un sourire courtois pour inviter le jeune homme à entrer. Avec une parfaite harmonie, la silhouette féminine se glisse dans un siège et s’y pose avec une délicatesse indicible. Un simple corps est censé être l’identité d’une âme, même le plus habile des déguisements n’est qu’une des facettes de l’esprit qu’il cache. En observant Kôta, il est aisé de deviner ses troubles, son désir inavoué de perfection, son refus de toute crasse, son appui au conformisme. Même s’il voulait le cacher, à le côtoyer on se rendrait compte qu’il est perturbé, trop strict envers lui-même, trop désireux de satisfaire, trop envieux à la chasse à la négligence. L’analogie avec le livre est alors plus que frappante : chaque détail de son corps n’est que le titre d’un chapitre qu’on dédierait à un trait de sa personnalité.
« Je tenais tout d'abord à vous présenter mes excuses pour la dernière fois, il se trouve qu'un impondérable à couper court à notre entrevue. J’espère que l'absence de Marcus et de l'agent Philips n'est pas un problème pour vous. » Un bref mouvement de tête signe la négation du garçon, mais au fond, aurait-il le choix ? Il était mal à l’aise et elle semblait vouloir percer dans cette direction pour ouvrir ses veines dégoulinantes de secrets. Il n’osait pas quitter des yeux le regard de sa supérieure, comme signe d’ultime respect et d’écoute attentive, mais cette position de dominé le mettait face à un dilemme inconfortable : elle, s’appuyant sur le pouvoir qu’elle avait entre les mains, n’hésitait pas à adresser de succincts coups d’œil sur les parcelles du corps du garçon tandis que lui n’était que bloqué dans cette position handicapante du soldat à l’écoute. Face à cette inquisition dérobée, il tenta le plus que possible de fermer tout son corps à la moindre transparence d’émotion. Il n’avait pas l’ambition de se rebeller ouvertement face à l’autorité, mais cette hypocrisie des moyens employés l’insupportait. Il se contenta de n’être qu’un corps docile, non-émotif, simplement à l’écoute. Combien de temps tiendrait-il dans une telle position ?
« Vos supérieurs (Sybilia ou Fukio ?) ne tarissent pas d'éloges (mince) sur vous depuis que vous avez rejoint nos rangs. Il semble que vous soyez un agent exemplaire et digne de confiance (demande ?), alors je ne vois pas l’intérêt de vous cacher la vérité, surtout au vue des récents événements auxquels vous avez été directement impliqué (Enya ou ... ?). Nous sommes en guerre et il semble que les ennemis (...lui ?) de l'ordre et de la pérennité du monde de la magie aient pris l'avantage. Pire encore ces derniers ont, dans leurs vendettas personnelles, emporté un bon nombre de nos camarades, affaiblissant le conseil et n'attendant que de lui assener le coup de grâce. Vous conviendrez que nous ne pouvons laisser une tel chose arriver, et ce malgré que la moitié des sièges du Haut Conseil soient toujours vacants. »
Et la mascarade stoppa illico, le sourire envoutant disparut et le silence revint transcender la pièce au moment où les questions devenaient de plus en plus présentes dans l’esprit de Kôta. Elle attendait une réaction et il savait déjà ce qu’il allait dire, spontanément, mais cette spontanéité le prenait en traitre. Il savait déjà ce qu’il allait dire, il ouvrait déjà la bouche pour répondre, mais il était conscient que ses futures paroles seraient presque contraintes, imposées. Il n’avait plus l’impression d’être maître de lui-même.
« Je suis à votre entière disposition pour remédier à ces soucis. »
Et la sentence tomba déjà. Kôta venait de se vendre à Elena. Mais, encore une fois, avait-il le choix ? Elle ne l’avait pas invité à cette entrevue pour le féliciter, mais pour lui rappeler l’emprise totale qu’ils pouvaient avoir sur lui. Le garçon ne pouvait se dérober, il ne pouvait contester les paroles de sa supérieure, il n’était plus que soumis à froid visage de Vandervlad. Les préceptes de son âme lui faisaient défaut : il n’avait encore aucune once de rébellion innée au fond de lui, sa nature même lui imposait l’adhésion.
Face à cette situation, sa seule arme, passive et tacite, était son corps. Si son âme était dévouée à la cause de ses supérieurs, dans la limite de la raison, son corps ne suivait pas cet alignement. Toujours immobile, le visage de Kôta bougea alors pour la première fois depuis son entrée dans la pièce. Un simple rictus respectueux pour appuyer ses propos se dessina sur ses traits pour déroger à la fixité de l’autorité. Le reste de son corps ne vacillait pas. Son regard resta plongé dans les yeux de sa supérieure avec une lancinante négation de toute émotion – aucune flamme de défi, de courage, de hardiesse ne traversait ses pupilles. Seul le silence froid crispait la scène et la comblait d’une intensité foudroyante.
Sujet: Re: A livre ouvert ▬ Elena x Kôta Sam 6 Déc - 21:36
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Hirata Kota & Elena Vandervald
Tu le fixes, tes yeux détaillent chaque parcelle de son corps, comme pour chercher la faille qui permettrait d'une seule pression de tout exploser. Et intérieurement tu ris, souris alors que tu peux la sentir, la discerner, cette raideur qu'il maintient, aussi flagrant que le nez au milieu du visage, il reste de marbre, cache ses failles sans détourner le regard. Et au fond tu dois avouer que tu aimes ça, ce jeu étrange auquel vous vous adonnez. Il répond. La réponse te satisfait, mais il reste pourtant une question malgré tout, est-elle sincère ? D'apparence il est juste et droit, mais tu connais aussi les liens qu'il possède, notamment avec le traitre Damaz Elandez. Sa droiture n'est-elle valable que sans lien directe ? Est-il sincère ? Tu penses que oui, mais tu es aussi persuadée que ss émotions et ses sentiments le perdront. Il est temps de bouger les pièces, d'avancer le jeu, alors dans un mouvement lent et précieux, affichant toute cette grâce que tu possèdes allié à cette éducation de la noblesse que l'ont ne peu ignorer quand on te rencontre, tu te lèves. Non pas pour assoir ta domination, tu n'es pas partisanne de ces méthodes ridicules desquelles Marcus abuse, méthodes qui ne le rendent que plus ridicule et risible. Et c'est dans un déplacement aérien que tu t'approches d'une des étagères pour saisir un ouvrage comme si il était l'un des objets les plus précieux que tu possèdes, et c'est toujours avec ce calme et cette lenteur aérienne que tu te détourne pour t'approcher du brun avant de lui tendre la main et l'ouvrage qu'elle contient.
Sur la couverture de cuir scintille en lettre d'or "La petite sirène." Et c'est comme si tout ceci était une suite logique de la conversation que tu reprends.
" Je pense que vous n'êtes pas sans ignorer que l'un de vos anciens camarades de guilde à trahis le monde de la magie et s'est allié sans sourciller avec nos plus redoutables adversaires : Ajatar Virke. Il me semble que vous le connaissez bien et que vous étiez même assez proche. Dans les dernières semaines il a été repéré à plusieurs reprises, la première en semant la zizanie dans Crocus avant de se volatiliser, laissant pour mort un mage de Sabertooth. La seconde en compagnie d'Enya Taylor au lac de Toya, hors mis le fait qu'ils aient manqué de tuer la moitié des civiles présents et raser cet endroit de la carte il semble que ce dernier la connait assez bien. Bien évidemment comme vous vous en doutez, le temps que nous intervenions ils s'étaient volatilisés. Il est également soupçonné du meurtre d'un mage illégal suspecté d'être à l'origine de la mort de l'un de vos anciens camarades. Je ne pense pas que vous me contredirez si je dis que monsieur Elandez est devenue totalement incontrôlable, un danger aussi bien pour lui, mais surtout pour les autres et il ne semble pas prêt de revenir sur ses choix, la petite sirène a choisit la mort plutôt que le poignard, il semblerait que monsieur Elandez ait fait le choix inverse, un choix qui une fois enclenché ne permet nul retour en arrière.
Ma première question sera alors très simple, étiez-vous au courant que l'un de vos membres fréquente depuis longtemps l'une des criminelles les plus recherchée du pays ?
Et alors que la question s'achève, dure et implacable ton regard se fige dans le siens, guettant la moindre réaction, le premier d'une longue série de tests pour jauger de la loyauté de cet agent en apparence si dévoué.
L’entrevue était mécaniste, machinale – chacun leur tour ils agissaient après avoir jaugé les faits de l’autre avec une circonspection poussée. Kôta abordait toujours son rictus ridicule, forcé, comme vestige de son dernier mouvement. Elena, à son tour, se leva, et lentement traversa la pièce en direction d’une étagère parmi tant d’autres. Elle en arracha un livre qu’elle tendit à son agent. Celui-ci s’en empara avec une précaution toute particulière tout en déchiffrant d’un bref regard l’enluminure dorée. La Petite Sirène. Déjà l’incompréhension le guettait, il ne savait dans quel chemin allait l’emmener la femme et ce tour d’avance qu’elle avait sur lui l’effrayait. Il se concentra davantage pour ne pas laisser transparaitre son trouble naissant, replongeant son regard dans les yeux de la femme qui reprenait sa tirade.
« Je pense que vous n'êtes pas sans ignorer que l'un de vos anciens camarades de guilde a trahis le monde de la magie et s'est allié sans sourciller avec nos plus redoutables adversaires : Ajatar Virke. » Cette première phrase suffit pour ébranler la carapace du jeune homme. L’équivoque était envolée, c’était bien de Damaz Elandez qu’il était question. Le reste des paroles de la femme ne furent qu’un murmure aux yeux de Kôta qui se hâtait de concentrer toute sa volonté sur la transparence qu’il voulait inspirer et qui s’ébranlait au fur et à mesure qu’Elena parlait et calomniait les agissements du mage disparu. Il était certain désormais qu’elle voulait l’atteindre, que Kôta n’était qu’un pion pour elle qui lui servirait d’avoir le bras – encore – plus long, d’avoir une emprise – encore – plus grande sur Fiore. Et elle réussit à l’atteindre : les paroles qu’elle proférait étaient trop douloureuses pour le garçon qui sentit sa gorge se contracter pour réprimer un cri d’angoisse pour stopper la litanie de sa supérieure. La liste était longue : chaos, complicité criminelle, destruction et meurtre. Mon dieu Damaz mon dieu ne me dit pas que c’est vrai tout ça ce sont des mensonges il y a forcément une autre explication forcément une autre forcément une...
A cet instant, le regard inquisiteur d’Elena, accompagné d’une première question implacable qu’elle posait au jeune homme – « Etiez-vous au courant que l'un de vos membres fréquente depuis longtemps l'une des criminelles les plus recherchée du pays ? » – eut raison de la rigidité d’acier de Kôta qui failli. Il était sur le bord de l’explosion, son corps allait déverser le contenu entier de ses secrets et Elena ne manquerait surement pas l’occasion de se ruer dessus sans aucune considération pour le corps délabré de Kôta. Alors, il tenta de sauver un peu sa perte en rompant sa stature implacable. Dans un mouvement désolé, il baissa légèrement la tête et ferma les yeux. Toute trace de sourire disparut de son visage.
Cette expression de tristesse ou de déception donnait déjà beaucoup d’informations à Elena, mais le fait d’échapper à son regard permis à Kôta de se reprendre sans faire de faux pas. Prenant le temps de digérer les informations – la litanie résonnait toujours dans un coin de sa tête – il put retrouver ses esprits pour faire face, à nouveau, à sa supérieure. Son regard se replongea directement dans ceux de la femme. « Je ne vous cacherais pas que mon arrivée au Conseil Magique a été entre autre déterminée par les évènements déroulés au Palais Royal, et implicitement par le retournement de veste de Damaz Elandez. Son retournement de veste a été comme un coup de poignard. Je ne m’y attendais pas, et personne n’aurait pu s’y attendre. S’il préparait ça depuis longtemps, s’il côtoyait Enya Taylor à l’abri des regards, aucun mage de Blue Pegasus n’aurait pu le savoir. Je ne dis pas cela pour protéger mes anciens camarades, mais plutôt pour les blâmer, et par la même occasion me blâmer moi-même par-dessus tout. J’ai côtoyé Damaz Elandez et j’ai été incapable de me rendre compte du chemin qu’il prenait. Si je suis ici aujourd’hui au Conseil Magique, c’est pour apprendre à agir autrement face à une telle situation. Pour que, la prochaine fois, je sache prévenir les dangers avant qu’ils ne surviennent. »
Il tenait toujours fermement dans ses mains le vieux conte que lui avait confié la femme. La thématique du choix était importante et se reflétait parfaitement dans ses propos. Il savait que Damaz était atteint d’une frénétique impulsivité, d’un sens de la justice à rassasier coûte que coûte, d’une émotivité jaillissante et incontrôlable. Exactement comme Enya Taylor, ancienne mage de Blue Pegasus. Le lien entre les deux aurait pu être facile à faire. De croire Damaz capable de telles choses, était-ce si impossible que cela ? L’homme qu’il connaissait était malgré tout brisé, influençable et perdu. Dans quel état devait-il se trouver actuellement après avoir emprunté un chemin si tortueux ? Cette pensée était infiniment plus douloureuse que le fardeau du regard d’Elena. Kôta préférait endurer sa vie entière le regard pernicieux de sa supérieure plutôt que d’imaginer l’état lamentable de son ancien allié et ami.
Son regard était sincère. Il avait tenté de l’être, mais peut-être qu’il n’aurait pas dû faire ce choix face à cette femme.
Sujet: Re: A livre ouvert ▬ Elena x Kôta Sam 6 Déc - 23:31
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Hirata Kota & Elena Vandervald
Touché. La carapace ploie sous le poids des mots, le comportement change, le corps trahie et le regard fuit. Et son mal être te fais de la peine, réellement, pourtant tu te contente simplement de faire ce qui doit être fait. Ta fonction te l'impose, ton rôle l’exige. Faire ce qui doit être fait, quitte à ce que le monde entier haïsse pour des siècles le souvenir de ton nom. Triste réalité qui malgré tout te fait jubiler, jubiler car au fond de toi tu espérais bien qu'il passe le premier test avec succès. Tu le fixes de tes yeux noisettes, et pourtant dans ton regard nul reproche, peut-être même fugacement peut-on y lire de la compassion. L'espace d'un instant, seulement.
Et alors qu'il finit de parler, tu te penches doucement vers lui, ta main vient lentement caresser la couverture du livre qu'il crispe entre ses doigts, comme une ancre pour le maintenir ici. Et c'est après un silence de circonstance que tu juges acceptable que tu continues.
" Nous possédons tous un point de non retour. Certains n'en prenne conscience qu'une fois qu'ils l'ont atteint, qu'une fois qu'ils ont signé la fin. Après tout tel est la morale des contes, tous si différents et pourtant tous reviennent à cela, la question du choix qui fait tout basculer, celui qui ne pourra plus jamais être effacé et qui n'apportera à terme que la peine et la souffrance.
C'est aussi pour cela que les contes sont si souvent transformés, que leurs fins sont modifiés pour une fin heureuse. Parce qu'ils font peur, nous renvoie à la dure réalité, à la même inlassable morale. Le destin d'Ariel s'est scéllé à partir du moment où elle a décidé de fouler la terre, de troquer sa queue de poisson contre des jambes. Son point de non retour emmenant au tragique inévitable, le choix de mourir ou de tuer. Un choix qui lui aurait été fatal dans tout les cas, l'un physiquement, l'autre dans les fondements de ce qu'elle était. Monsieur Elandez a atteint son point de non retour, peut-être aurait-il put être sauvé, peut-être pense-t-il encore que rien n'est joué, que tout pourra changer et pourtant il a scellé son destin en choisissant la vengeance. Peut-être que sans vous cela serait advenue plus tôt.
Une bien triste histoire, et pourtant nous ne pouvons nous permettre de s’apitoyer ou de le plaindre. Comme nous ne pouvons nous permettre de se demander si le destin d'Enya Taylor aurait put être différent. Nous ne pouvons nous le permettre pour la simple est bonne raison qu'il est de notre responsabilité de les empêcher de faire plus de mal qu'il n'en ont déjà causé, que leur mal ne fassent pencher à leurs tours de pauvres âmes vers leur point de non retour. Quand un bras ne peut plus être sauvé on le coupe pour sauver le reste du corps. Cela devient encore plus nécessaire quand ces membres en question ont atteint une puissance capable de faire trembler à elles seules des villes entières.
Le cas de Mademoiselle Shida n'est pas bien différent. Cela ne me procure aucun plaisir, aucun délice, mais ce qu'elle prône, ce qu'elle défend menace l'équilibre du peuple entier. On connait tous les ravages que peut causer l'expression inconsidéré de la liberté, le carnage qu'engendre à chaque fois la destruction de tout ordre servant à réguler et préserver la communauté.
Voici donc ma seconde question. Êtes-vous prêt à faire ce qu'il faudra le moment venu afin de les stopper coute que coute malgré la souffrance que cela vous causera ? Êtes-vous prêt à faire ce qui doit être fait le moment venu, quand bien même cela signifierai devoir tuer monsieur Elandez ?
Et sur ces mots tu te fige, ton regard trahissant la difficulté de la question, étrange mélange entre dureté et compassion alors qu'il se plonge dans celui de l'agent Hirata. Une question cruciale à laquelle il te fallait une réponse pour pouvoir continuer. Une question qui déterminerait toute la suite de l'avancer des pions sur l'échiquier.
A la guerre comme en amour il n'y a nulle place pour la faiblesse des émotions, nulle place pour la compassion si celle-ci peut tout mettre en péril. Et si depuis sa réponse tu ne doutais plus de la sincérité de ce garçon que tu malmènes parce que tu le dois, tu dois pourtant t'assurer au delà de la loyauté, qu'il avait conscience de ce qui pouvait arriver, qu'il en ait conscience et qu'il soit prêt à l'affronter dans l’intérêt de la collectivité. Tel était la clef pouvant permettre ou non ce que tu envisageais.
L’ambiance était toujours tétanique, et pourtant le corps gracieux d’Elena se pencha vers Kôta pour effleurer du bout des doigts la couverture du livre qu’il tient toujours avec vigueur. Elle ne semble pas mécontente de la réponse du garçon, mais il savait que la partie était loin de se terminer. Encore une fois, sa voix mélodieuse proféra quelques longs discours que Kôta écouta avec attention. La forme de sa démonstration était lisse, elle prenait son temps pour arriver à une conclusion qui se dessinait progressivement et intrinsèquement dans l’esprit du jeune homme. Au fond de lui, il commençait à réfuter ce qu’il entendait et surtout l’interprétation qu’il donnait aux paroles de la femme. Pourtant, alors qu’elle arrivait à la fin de sa déclaration, tout semblait converger vers le macabre dénouement qu’elle lui réservait : « Êtes-vous prêt à faire ce qu'il faudra le moment venu afin de les stopper coute que coute malgré la souffrance que cela vous causera ? Êtes-vous prêt à faire ce qui doit être fait le moment venu, quand bien même cela signifierait devoir tuer monsieur Elandez ? »
Un sourire, à nouveau, se fixa sur le visage du garçon. Cette fois, il ne baissa pas le regard ni ne se voila la face. Ses lèvres tendues expiaient une pathétique désolation. Son âme était soumise à l’autorité de ses supérieurs mais voilà qu’Elena invoquait la thématique de la raison pure qui délia toute cette entrave. Pour reprendre les termes de la femme, aux yeux de Kôta, elle venait elle-même de franchir ce fameux point de non-retour. Il n’hésita pas à répondre avec une flegme sans précédent, totalement libéré de ses émotions transcendantes qui plus tôt lui ôtaient toute réactivité. Il n’avait pas peur, car cette fois il n’agissait qu’au nom de la morale et non pour l’autorité – et si c’était un test qu’on lui imposait, il n’en serait que plus fier d’avoir déjoué les pièges pour démontrer son point de vue.
« Permettez-moi d’égayez mes propos avec cette légère démonstration. » Il posa le roman sur le rebord de la table et redressa légèrement ses manches. Il se plaça face à Elena et leva ses deux paumes vers le ciel en sa direction. « Imaginons que vous êtes cette criminelle ayant franchi ce point de non-retour. Vous êtes une calamité et je suis seul face à vous. Devrais-je envisager le meurtre pour stopper tout désordre ? » Se focalisant sur sa magie, il écarta les particules d’Ethernano autour du corps d’Elena pour priver son corps de ressources magiques. « Vous devez sentir le léger étouffement qui vous touche. Voilà une de mes facultés, je peux endiguer la magie et empêcher qu’une personne utilise ses facultés à de mauvaises fins. » Il stoppa le processus. « Voyez-vous, de nombreuses personnes de mon entourage, tout au long de ma vie, m’ont affirmé qu’il y avait deux façons d’appréhender chaque situation problématique. Aussi simplement et dramatiquement que possible, l’issue d’un problème se trouverait dans le fait de tuer ou dans le fait d’être tué. Or, je suis un adepte de la troisième voie. Si ma conception vous déplait, peut-être faudra-t-il me révoquer sur le champ, car je ne changerais d’avis pour rien au monde. Si je rencontre Damaz Elandez sur mon chemin, même s’il attente à ma vie, je ne me focaliserai pas sur son meurtre mais sur la recherche d’une tierce alternative. Parfois les mots ne suffisent pas à raisonner une personne. Alors ma magie est là pour ça. Mes pouvoirs impliquent la négation absolue de tout conflit. D’un claquement de doigts je peux empêcher à un mage d’être mage. Et une fois désarmé, celui-ci sera apte à écouter nos requêtes. J’écarte ainsi le désir de tout meurtre. Je supprime toute violence. C’est ma façon de faire, j’agis sans provoquer la souffrance. Ce n’est surement pas la meilleure voie, mais j’estime qu’elle enviable à celle que vous sous-entendez dans votre seconde question. »
Il se sentit effronté et se demanda s’il allait subir un savon. Le temps de son discours, il avait totalement oublié le fait qu’il parlait à sa supérieure ultime, à l’une des femmes les plus influentes du royaume. Il avait été lancé sur la voie de l’explosion de ses convictions les plus intimes qui l’avaient forcé à dénié tout caractère d’autorité. Il se questionna si les conséquences suivront, et son visage s’empourpra par l’emballement. Il n’essaya pas de cacher cette soudaine manifestation car il s’était déjà aventuré trop loin dans l’intimité avec la femme. Totalement ouvert, il attendit de voir si Elena allait creuser l'écart qu'il venait de créer ou plutôt le reboucher avec ses prochaines paroles.
Sujet: Re: A livre ouvert ▬ Elena x Kôta Dim 7 Déc - 14:38
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Défaut de loyauté ?
Hirata Kota & Elena Vandervald
C'est une explosion invisible alors qu'il réagit, un sourire qui se dessine, son comportement change radicalement alors que les mots afflues. Et contre toute attente tu ne peux t'empêcher d'admirer la ferveur de ton interlocuteur, sa ferveur et sa sincérité alors qu'il bat les masques sans répondre à coter. La surprise pour te frapper, et pourtant tu ne scille pas, ne bouges pas, calme et impériale alors qu'au fur et à me sure de son discours il procède à la démonstration, que tu peux sentir autour de toi les vannes de ton pouvoir se couper, se couper puis réapparaître comme si de rien n'était, mage des plus particulières, une magie capable de tout changer, faire pencher la balance comme le ferait un simple lancé de dès. Et tu écoutes, écoutes avec attention la fin de son exposé, ce discours aurait put être un affront et pourtant tu sais bien que non, il ne devient au final que la confirmation de ce que tu pensais de ce garçon. Une réponse non attendue et qui pourtant paradoxalement te satisfait presque complétement, car tu le sens dans son regard et dans ses tripes, que ce n'est pas la faiblesse des émotions qui en est aux fondements, mais celle d'une conviction, de la force des convictions, tu ne tueras point. A vrai dire tu ne sais pas si ceci n'est qu'un idéalisme enflammé, qu'une utopie rêvée, car quand il le dit cette conviction brille si intensément qu'elle éclipse le doute. Et si il y'a bien une chose à laquelle tu accordes une importance des plus spéciales c'est cette force de conviction, celle qui montre que ce garçon ne vous a pas rejoint par défaut, mais parce qu'il croit réellement en ce que vous représentez, le garde fou de la magie.
Et tu souris, malgré cette réserve qui reste ancré au fond de toi, car après tout si jamais il a tort et qu'un jour la force des choses ne lui laisse plus le choix tu es certaine qu'il fera ce qui doit être fait. Une réponse hors des sentiers battus, hors du calcule de ce que tu attendais qui lui vaut de réussir ce test qui n'en était pas vraiment un.
Tu le fixes un long moment alors que ce sourire ne peut se détacher de tes lèvres, un sourire plein de chaleur et d'amusement, loin de la moquerie, un simple sourire parce que ce que tu vois te plais. Alors sans autre forme de procès tu décides d'enchaîner.
" Eh bien mon jeune ami, il semble que les circonstances jouent pour vous, une telle réponse en présence de notre cher président aurait surement provoqué beaucoup de désagréments. Heureusement pour nous deux, je ne suis pas Marcus et je ne pense pas que le meurtre soit la solution, simplement un dernier recours pour empêcher le pire quand tout le reste à échouer. Je suppose que l'avenir nous dira si votre discours n'est qu'une utopie non révélée, ou si elle peut réellement fonctionner, mais après tout vous semblez posséder une magie permettant de la faire fonctionner sans pertes inutiles. Cette question étant réglé je pense qu'il est temps pour nous deux d'attaquer les choses sérieuses.
Premièrement, je vais vous demandez de consigner tout ce que vous savez sur les anciens pégases Taylor et Elandez, notamment au niveau de leurs habilités, magiques ou non d'ailleurs. Comme vous l'avez si bien dit la mort n'est pas un choix que j'affectionne, et il est hors de question que nos agents puissent la trouver car ils auraient été mal préparés à ce qu'ils doivent affronter. Je ne pense pas me tromper en disant que de toute façon vous ne vous le pardonneriez jamais si jamais quelqu'un trouvait la mort alors que vous aviez en votre possession des renseignements qui aurait été capable de tout changer."
Tu te tais et le fixe l'espace d'un instant, effaçant ton sourire pour le calme froid et glacial, ce calme qui sonne la fin de l'échange cordial au profit d'un ordre sans discussions.
Puis ton visage reprend cette douceur étrange alors que tu entames un autre sujet pour succéder à celui-ci que tu considères régler. Tu abats tes cartes, implacable en vers et contre tout.
" Je ne vous cache pas que je place de grands espoirs en vous et j'ai fois qu'un jour vous pussiez occuper l'un de ces sièges laissés vacants.
Ce qui m'amène directement à un autre point que je souhaitais soulever avec vous. Comme je l'ai déjà soulevé tout à l'heure nous possédons à l'heure actuel trois problèmes principaux qu'il convient de régler. Le premier n'est autre qu'Ajatar Virke, vous avez put gouter à leur puissance, vous avez témoins de ce dont ils sont capables. Ces derniers ont aujourd'hui en leur possession six années de magies accumulées et il est impératif que nous découvrions ce qu'ils souhaitent en faire, quel but cherchent-ils à atteindre à terme. Qui plus est maintenant que l'étherion est inutilisable, puisque j'ai moi-même par précaution détruit les codes lors de l'attaque de cette chère Enya Taylor."
Un silence alors que tu le fixes avec gravité, un simple regard pour lui faire comprendre qu'il est dans la confidence d'une information capitale et tenue secrète. Un gage de bonne foie, un gage de loyauté à terme, un test qui n'en est pas un.
" Notre second problème n'est autre qu'Enya Taylor, son attaque directe et sans crainte contre nous est une chose que nous ne pouvons laisser en suspend. Plus le temps passe plus cette dernière devient vindicative, puissante et dangereuse. Je pense que vous avez pu effleurer la puissance magique que cette dernière à développer, une puissance telle qu'elle lui a permis de faire irruption dans Era sans même être inquiétée afin d'exiger les codes d'accès de l'arme la plus dangereuse qui n'as jamais été créée.
Enfin notre dernier problème majeur n'est autre que Mademoiselle Shida et ses aigles. En refusant de suivre nos règles ils sont devenue une menace, ces derniers incitant à la révolte contre ce qu'ils considèrent être une tyrannie, allant jusqu'à détruire les emblèmes du conseil en s'en prenant à nos casernes. Et vous comprenez bien je suis certaine que quand bien même ils ne cherchent que la liberté, cette situation ne peut durer. "
Tes yeux noisettes ne se sont toujours pas décrochées des siens alors que finalement tu te recules légèrement, te redressant pour retourner prendre place derrière ton bureau.
" Ces trois problèmes sont nos priorités. Et pourtant dieu sait que nous en avons d'autres à régler. Alors ce que je vais vous demander est des plus simples. Sur lequel d'entre eux souhaitez vous travailler ?."
Et ton regard reste fixer dans le siens alors que tu arrives enfin où tu voulais en venir, et à vrai dire tu penses déjà connaître celui qu'il va choisir.
Elena n’avait pas bronché face au discours du jeune Kôta, au contraire elle en semblait presque satisfaite. Malgré cette réussite (d’avoir empêché le scandale), le jeune homme resta néanmoins circonspect – l’entrevue n’était pas close et la jeune femme continuait à s’adresser à lui. Elle évoqua le Président du Conseil et l’opposa à eux deux à cause de sa féroce brutalité. A l’entendre dire, le garçon répugna la personne qui était pourtant son ordonnateur principal. Adamof était une des personnes les plus antipathiques qu’il ait pu croiser, il espérait ne jamais avoir réellement affaire à lui car l’écart entre leurs deux conceptions des choses était si grand qu’aucune parole ne serait suffisante pour former un pont pouvant lier leurs valeurs respectives.
Il écoutait d’un air attentif Elena qui semblait, enfin, se livrer à lui, maintenant qu’elle avait eu suffisamment de matière à le jauger. Elle lui demanda de rassembler toutes les informations qu’il détenait sur Damaz et Enya avec un sérieux frappant. Mais, sur le ton de la confidence, elle poursuivit néanmoins : « Je ne vous cache pas que je place de grands espoirs en vous et j'ai fois qu'un jour vous pussiez occuper l'un de ces sièges laissés vacants. » Le garçon haussa les sourcils avec cette révélation. Elle envisageait confier à Kôta un rôle hiérarchique non sans-importance, quelque chose qu’il n’avait jamais concrètement envisagé, si bien que l’information le surprit au plus haut point. Il s’imagina au même niveau qu’Elena, voire même à rivaliser avec Marcus. Avait-il la hardiesse de ces personnes ? Non – si Elena avait quasiment le même âge que Kôta, elle avait le sens des affaires, de la négociation, de l’intérêt général. Sa présence respirait l’autorité. Kôta, lui, n’était qu’un corps vide d’émotivité, il n’avait aucune prestance à fournir.
Sans le laisser réagir – peut-être s’amusait-elle à le voir perdu dans toutes ces informations – elle continua sa prose en évoquant trois principaux problèmes touchant Fiore : Ajatar Virke, Enya Taylor et Eagle’s Claw. Elle proposa ensuite à Kôta de choisir un de ces trois dossiers.
Ajatar Virke, c’est Damaz. Ajatar Virke, c’est la trahison. Ajatar Virke, c’est la faiblesse, l’incompréhension, le point de non-retour. Il ne faut pas jouer avec le feu. Ajatar Virke, il en fait son affaire personnelle.
« Eagle’s Claw. Je n’ai aucune information sur Enya Taylor, je ne l’avais jamais personnellement croisée à Blue Pegasus quand elle s’y trouvait encore, et à part ses agissements ayant faits les gros titres, je n’en sais pas vraiment plus que ça. Damaz est un animal, réellement. Il n’agit que par pulsion, par instinct pur. Il se transforme en animal autant physiquement que mentalement. Il est imprévisible. Et très secret. Il ne m’a jamais réellement parlé de son passé et je ne connais rien de lui. Pourtant, c’est l’affaire Eagle’s Claw qui m’intéresse. Leur combat n’est pas dénué de sens, leur cause, si on la remet sur le droit chemin, peut être profitable au royaume. J’aimerais beaucoup travailler sur ce sujet, étudier les aigles et savoir quel compromis on peut trouver avec eux. Misto Shida est quelqu’un d’intelligent, je suis persuadé qu’elle n’est pas une cause perdue. »
Elle n’est pas une cause perdue, elle. Pas comme Enya qui se lance aveuglément dans la spirale de la rage. Pas comme Damaz qui se perd dans l’obscurité lancinante. Pas comme Marcus qui, à force de chercher le chemin de la grandeur, emprunte des sentiers peu enviables. S’il choisissait Eagle’s Claw, c’était pour éviter de travailler sur Enya ou Damaz. Les deux étant forcément liés, il ne voulait pas s’y impliquer, le côté personnel s’y insérant trop facilement. Mais bien sûr, dans le dos du Conseil Magique, il n'hésiterait pas à rattraper le métamorphe.
Sujet: Re: A livre ouvert ▬ Elena x Kôta Mar 9 Déc - 20:26
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Défaut de loyauté ?
Hirata Kota & Elena Vandervald
Et la réponse si spontanée te fais arquer un sourcil sur le poids de la surprise. Et déjà tu te hais de cette faiblesse d'à peine quelques secondes, il était hors de question qu'on puisse voir autre chose sur ton visage que ce que tu désirais, il en avait toujours été ainsi et cela le resterai. Et cette haine fugace en vers toi-même ne s'accentue que d'avantage alors que par cette simple réponse la révélation te saute au visage, quelle stupidité que de ne pas y avoir ne serais-ce que songer. M. Hirata n"était pas le genre à mélanger officiel et sentiments, cette donnée prise en compte sa réponse n'était que des plus prévisibles, prévisible et pourtant tu n'y avais pas songer. Alors tu le fixes tout en en écoutant, plus les mots sortent plus tu penses que ce discours qu'il t'as servis auparavant n'est qu'une belle utopie. Mignon s'il en est, très mignon dans la pensée, mais si il y'a bien une chose dont tu étais certaine concernant Mademoiselle Shida suite à votre rencontre c'est qu'elle n'était pas le genre de femmes que l'on raisonne, pour la simple raison qu'elle estimes être dans son droit et faire ce qu'il se doit, pour la simple raison qu'au fond tu sais très bien que sur ce point elle est exactement comme toi.
Il ne relève pas la remarque sur l'étherion, peut-être fais-t-il tout simplement comme si cette dernière n'avait jamais été proféré. Il ellipse le sujet concernant les anciens chevaux ailés, se servant des propres armes que tu lui as donné en changeant de sujet. Il semble que tu l'es mal jugé, monsieur Hirata était bien plus habile qu'il ne le parait, après tout quoi de plus logique, il fut un des leadeurs élus par les mages ailés, il ne l'aurait jamais été sans un minimum de sens "politique". Alors tu souris après un court silence, un sourire presque triste parce qu'il convient à la situation, tout simplement.
" Je dois avouer que votre optimisme me réchauffe le coeur. Cependant ne vous attendez pas à des merveilles, Mademoiselle Shida n'est pas le genre de personne que l'on raisonne, pour la simple question qu'elle estime agir dans son droit, un droit qu'elle se doit pour elle et les siens. Elle ne veut pas la guerre, mais elle est prête à la faire, les choses sont clairement établies depuis notre entrevue, et je doute que malgré toute votre bonne volonté vous ne puissiez changer la donne. Pour la simple raison, que comme elle, je ne plierai pas. Pas parce que je le ne veux pas, mais car comme elle je ne le peux pas. "
Toute tristesse semble s'envoler alors que ton visage se durcie, comme gelé du haut de tes vingts années.
" Comprenez moi bien, quand je vous ai demandé un choix, ce n'est pas dans une quelconque optique de discussion avec l'un ou l'autre des problèmes sus-cités, mais bien pour les stopper. En d'autres termes puisque vous avez choisis de faire des aigles votre croix, votre mission est de les localiser, les localiser et de faire en sorte de les arrêter. Un par un, jusqu'à ce que le nid soit déserté et la guilde sans raison d'être. Je vais être clair, je ne vous empêcherai pas à votre tour de tenter de les raisonner, eux ou mademoiselle Shida, mais si, et ce sera le cas, cela ne sert à rien je vous demande d'agir pour empêcher qu'ils ne sément dans leur pas un vent de révolte et d'anarchie. Nous avons suffisamment de problèmes à régler, ce n'est pas pour en plus craindre une révolution qui mènerait fatalement à une guerre civile et un bain de sang. Je vous demande d'agir avant que n'importe qui décide de s'en mêler, avant que le conflit ne soit plus entre une guilde et le conseil, mais au sein même du peuple de Fiore."
Et sur ces mots tu laisses planer un silence, le fixant droit dans les yeux, attendant un signe de confirmation, les choses devaient être des plus clairs, tu ne lui laissais pas le choix.