On dit que quoi que l’on fasse, où que l’on aille, on finit toujours par rentrer à la maison. On dit que la terre est ronde et qu’on ne part jamais vraiment. On dit beaucoup de chose à vrai dire. Peut-être que tu y crois ou peut-être pas, disons que depuis quelques temps, tes convictions se sont ébranlées unes par unes, jusqu’à aller s’écrouler dans un coin. Quelque part, tout laisse à penser que tu avais pris un nouveau départ, décider à ne plus suivre les traces de ta sœur, décidée à enfin avoir ta vie, à la vivre pleinement sans te soucier de ce qui pourrait arriver ensuite. Mais Enya était partout. Elle a envahie ce pays de par sa présence, ses connaissances, ses faits et ses gestes. Tout le monde la connait et elle connait tout le monde. T’en as eu la preuve avec ce mec que t’as croisé y’a quelques temps. L’aventure avait été cool d’ailleurs. Peut-être trop.
Enya est partout et quoi que tu fasses, tu as compris que si tu restes à Fiore, tu seras condamné à rester dans son ombre, à être son ombre. Enya était ce genre de personne que tu le veuilles ou non, elle était le genre à être partout, à influencer partout et surtout à faire parler d’elle. Les gens te prennent pour elles, pensent que tu penses comme elle, que tu es comme elle mais ils sont tous à un millions d’années de savoir qui tu étais vraiment. Jouer la comédie pour avoir des informations, pour s’attirer la sympathie des autres, tu savais faire. Minstrel fonctionnait pareil. Tant que tu plaisais au Clergé, y’avait aucun soucis. Alors t’as appris à mentir, à laisser tes pensées de côtés pour ne pas te laisser influencer et t’as appris à faire ce qui doit être fait.
Ce qui a fini par tuer ton père. Ce qui a conduit à cette lettre et à cette promesse que de retrouver Enya. La retrouvée pour faire quoi ? Tout le monde se la pose cette question non ? Retrouver Enya et après ? L’arrêter ? La rejoindre ? Qui sait ? On ne sait pas vraiment ce qu’il adviendra de vous quand vous vous croiserez. Tu sais seulement…Que tu croiseras cette fille qui te ressemble. Tu sais seulement que tu croiseras celle qui fait parler d’elle comme d’une célébrité un peu étrange. Tu sais seulement que tu croiseras la route de celle qui fait peur aux gens.
Voilà tes seules convictions pour l’instant. Tu sais qu’un jour ou l’autre…Ton reflet n’apparaîtra pas que dans un miroir ou dans une flaque d’eau. Il se tiendra devant toi.
Alors tu y étais retourné. Sur les lieux du commencement. Tu y étais retourné car tu voulais revoir cet esprit étrange qui t’avais mis en garde. Tu voulais la revoir et lui poser des questions, tu voulais des réponses. Tu voulais savoir plus, toujours plus. Tu voulais savoir si tout ça, ça en valait la peine.
Mais les réponses…Tu savais déjà, en étant sur le chemin, que tu ne les auras pas. Tu savais que tu venais un peu pour rien. Que tu ne recroiseras pas cet être qui t’inspirais le mal. Tu le savais et pourtant, tu étais venu. A cet orphelinat. Venue pour faire quoi ? Chasser un fantôme ? Tu as passé la majorité de ta vie à courir après un fantôme et voilà que tu recommences. Tu tournes en rond ma pauvre Sara. Mais peut-être que tu n’arrivais juste pas à tourner la page. Condamnée à être cette ombre.
Tu passes les portes en ruines, les quelques branches se cassant sous tes pas. Tu passes les portes et tu arrives au milieu du hall. Rien n’a changé depuis la dernière fois. Tout n’est que ruines et désolation. Il n’y a rien ici, il n’y a plus rien depuis longtemps. Pourtant, quelque part, c’est comme si une part de toi était attaché à cette endroit. Tu y étais né…quelque part. Tu y étais né et puis tu as été prise avec ton père. Pourquoi toi ? Pourquoi pas Enya ? Tu n’as jamais su pourquoi elle a dû rester derrière. Pourquoi elle, elle est restée là ? Pourquoi votre mère est morte soudainement ? Ton père n’a jamais parlé d’elle et sa seule évocation était une torture. Son visage triste, tordu par la douleur de la perte. Tu avais abandonné l’idée d’avoir des réponses par le biais de ton père depuis longtemps. Depuis que tu as eu l’âge de comprendre les choses de la vie.
Il régnait une sorte d’atmosphère étrange, quelque chose de pesant, de lourd, comme si le diable allait sortir et t’entraîner avec lui. Un diable terrible. Tu le sentais venir.
Il était là…Juste derrière toi. Se tenant face à toi avec ses traits correspondant à un mélange de méfiance et de surprise.
Titre : Ultimax Bourrinator Crédit : Bourrina Factory Feuille de personnage Maîtrise Magique: (29280/35000) Mérite: (1654/2000)
Famille
Avec - Sara Taylor
Après avoir mener l'enquête sur les habitudes de ma soeur, je ne pus m'empêcher de me demander ce qu'elle était venue chercher à Rhynal. Avait-elle croisé Pandora ? Lui avait-elle parlé ? Lui a-t-elle posé des questions ? Encore des questions sans réponses. Encore et toujours la même rengaine qui ne semble pas prendre fin. Encore et toujours. Quelque part c'est lassant mais savoir qu'elle était là, quelque part, tout près était aussi excitant. Je ne saurais dire si je veux vraiment la voir, la revoir, la savoir en face de moi...Mais par simple curiosité et pure égoïsme, j'avais besoin d'avoir mes propres réponses comme elle semblait chercher les siennes en étant aller à l'orphelinat. Elle ne pouvait être passée que là-bas pour être aller à Rhynal.
A cet instant la question de Jasper me revient en tête "Que vas-tu faire quand tu vas la revoir?". Au fond, je ne sais pas. Je mentirais si j'arrivais à sortir une réponse toute faite, là, tout de suite et maintenant. Je mentirais si je disais que j'avais une idée. Je mentirais si je disais que je veux me débarrasser d'elle. Je ne le veux pas...Je ne le souhaite pas mais parfois, la nécessité l'emporte.
Y arriverais-je ? Pourquoi n'y arriverais-je pas ? Je ne la connais pas. Nous n'avons rien en commun mise à part notre apparence à ce que j'ai pu comprendre et puis...Pourquoi devrais-je faire attention à une personne traînant vers Era dans les derniers potins ? Que cherchait-elle à faire à la fin ? Pourquoi n'arrivais-je pas à me sortir UN scénario convenable ? Pourquoi je ne sais pas où elle va ?
Tout ceci commençait sérieusement à me taper sur le système et plus le temps passera, plus ma soeur sera connue, reconnue et tout le monde commencera à être curieux, à vouloir savoir, je devais m'en occuper avant que sa présence ne s'impose dans les discussions et les questions des plus curieux.
Arrivée à Rhynal, j'eus comme un frisson me parcourant toute l'échine, comme un mauvais pressentiment mais quelque part, je ne pus m'empêcher de sourire. Alors c'était comme ça que ça fonctionnait hein ?
C'était comme si je pouvais savoir exactement où elle était. Comme si...elle était juste-là. Devant moi.
Passant les portes de l'orphelinat, mon cœur commença à s'emballer et je la vis, de dos. Elle se retourna et m'adressa une vague parole. Quel accueil. Je m'attendais à quelque chose de plus chaleureux et un peu plus...Sentimental disons.
"- Qu'est-ce que tu fous-là ?"
Elle est moi. Tout son physique est le mien. Les traits de son visage sont légèrement plus durs que les miens ou alors j'espère, que je ne ressemble pas vraiment à ça de près. Elle est moi...Et je suis elle.
"- Mettons un terme à toute cette histoire veux-tu ? Je n'ai pas de temps à perdre à jouer à la famille parfaite avec toi donc je t'écoute. Qu'est-ce que tu me veux ? Parce que c'est pour ça que t'es là non ? C'est pour ça que tu me cherches non ? Me fais pas perdre mon temps, tu seras mignonne."
Soyons brèves. Je n'ai pas que ça à faire de mes journées.
Pendant 7 ans, tu as essayé de comprendre. Pendant 7 ans, tu as essayé d'élaborer divers plans ou divers scénarios pour ce moment-là. Enya Taylor, la criminelle, l'amante, la soeur. Tu ne sais pas très bien à laquelle tu avais à faire aujourd'hui mais ce n'était certainement pas la soeur, à vrai dire, elle n'est même pas étonnée de te voir ici aujourd'hui et quelque part, cela ne te surprends pas non plus. Vous aviez passer quelques années à vous courir après mutuellement pour au final, vous parlez avec dédain et désintérêt. Tu pensais qu'elle serait moins froide, moins rigide mais beaucoup disent que cette femme n'a pas de cœur, beaucoup disent que rien ne la touche et le scénario mettant en avant les sentiments vient tout juste de s'écrouler dans ta tête.
Elle ne s'avance pas et tu ne recules pas non plus. Vous vous faisiez juste face.
Enya savait que tu étais là pour elle, que tu étais là pour régler les affaires familiales avec elle et cela ne semblait pas la déranger plus que ça. Elle aurait eu plus d'une occasion de te sauter dessus mais elle était juste...là.
"Qu'est-ce que tu ferras quand tu retrouveras ta soeur ?" Cette question revient te hanter à ce moment précis. Tu ne sais pas quoi faire, quoi dire, les mots ne sortent pas. Toute sa présence t'inspires la crainte, la douleur et la peur et pourtant, tu te tenais toujours debout. Elle le faisait exprès, tu le savais. Elle cherchait à te faire fuir. Elle cherchait à t'éloigner de la façon la plus "douce" qu'elle soit, juste en libérant légèrement sa magie. Tu connaissais ce numéro. On t'avais prévenu.
"- Alors c'est tout ce que tu as à dire ? Cela ne te fais dont rien de savoir que tu as de la famille ? Tu n'as pas envie d'en savoir plus sur nos origines ? Tu n'as pas envie de me connaître alors qu'on est censé être jumelles ? C'est tout ce que tu sais faire ? Regarder les gens avec mépris et essayer de les faire fuir ?"
C'est sortit. C'est sortit parce que quelque part, tu le sais, tu le sens. Quelque part, il y a, au fond d'elle-même, cette petite fille qui a grandie sans famille, seule. Il y a quelque part, cette petite fille qui n'a jamais eu l'occasion d'avoir d'enfance qui a dû grandir bien trop brutalement. Il y a cette petite fille qui ne connait rien au concept de l'amour et à laquelle personne n'a rien apprit. Tu veux toucher cette part d'elle. Peu importe les moyens.
Peu importe ô combien elle l'a enterrée au fond d'elle-même. Cette fille est là. Parce que cette fille, c'est celle qui sait faire le bien, qui l'a déjà fait avant qu'une tierce personne ne la tente et ne l'incite à faire le mal. Cette fille elle a réussie à intégrer une guilde légale.
Alors elle est toujours là. Elle n'est pas morte.
"- Tu veux régler ça rapidement ? Je ne partirais pas sans les réponses à mes questions. C'est une promesse que j'ai faite."
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Famille
Avec - Sara Taylor
Un soupir. C'est tout ce qui pu sortir tandis qu'elle semblait se mettre dans tous ses états pour quelques broutilles. Quelque part, j'avais l'impression de voir dans Sara, une vieille version de moi-même mais en pire. J'étais certainement toute aussi entêtée sur certains points et pas moins violentes dans mes propos quand je voulais quelque chose mais pour ce qui est de mes propres désirs, parfois je me demande s'ils ne se sont pas fait avalés depuis longtemps par les désirs de quelqu'un d'autre. De quelque chose d'autres.
Je tire une chaise et m’assois en croisant les bras tandis qu'elle restait plantée là. Je n'avais pas de réponses à tout ça. J'aurais aimé en avoir, sincèrement, lui dire que cela m'importe, que je m'en fiche, comme je l'ai toujours fais. Comme je l'ai toujours dis mais au moment où Pandora m'a appris l'existence de Sara, j'ai été curieuse. J'ai cherché à en savoir plus. Toujours plus. Je voulais savoir si quelque chose changerait en moi après l'avoir vu. J'espérais que quelque chose change à vrai dire.
Dans ma sacoche, un vieux dossier aux coins cornus traîné là et je lui ressors et finit par lui tendre.
"- Je sais d'où je viens. Si c'est la seule chose que tu as à proposer...Et puis quant à l'envie de te connaître, soyons honnête. On a pas envie de se connaître mutuellement. Qui sait laquelle de nous deux influencera l'autre et on a pas envie de changer de bord juste pour ça n'est-ce pas ? T'es gentille, fais donc ta vie quelque part au lieu de me poursuivre. Tu trouveras une bonne guilde, tu te ferras des amis mais par pitié, lâche moi la grappe. C'est mieux pour nous deux."
Je n'avais pas grand chose à lui dire. Pas grand chose à lui raconter. Petite, quand je traînais dans l'orphelinat, je racontais ma vie à Luka et je lui disais souvent que je m'imaginais avec une soeur, faisant toutes sortes de choses, lui racontant ma vie, lui demandant des conseils sur les hommes et sur les choses de la vie. Petite, j'avais toute une idée quant au fait d'avoir une famille. J'en ai eu une, temporairement, par le biais de guildes. Je n'ai peut-être pas fait le bon choix concernant chacune d'entre elles mais je ne regrette pratiquement rien. Il est trop tard pour avoir des regrets de toute façon. Trop tard pour souhaiter revenir en arrière et je n'ai, de toute façon, pas ce pouvoir.
"- Maintenant, si tu veux tes réponses, pose tes questions. Je suis un livre ouvert voyons ! Et puis si tu veux un conseil de ta soeur aînée, évite de t'engager dans des promesses que tu ne peux tenir. C'est comme devoir traîner un boulet toute sa vie. Question d'expérience, crois-moi."
J'ai été comme elle. J'en ai fais des promesses aussi insensées les unes que les autres. J'ai promis mont et merveilles à pas mal de gens sans m'y tenir. J'ai promis la lune sans pouvoir l'offrir. J'ai promis l'amour sans pouvoir le donner parce qu'au fond, l'amour, c'est ce qui blesse le plus le cœur des hommes. C'est ce qui les fait souffrir. Les fait perdre le contrôle. Les retient, leur liant pieds et mains.
Je ne voulais pas de tout ça, c'était dangereux. Bien trop pour que je puisse le gérer seule. Je voulais juste avoir la paix le temps de faire ce que j'avais à faire et ensuite, peut-être, je verrais. Ensuite peut-être...J'ouvrirais ce tombeau qu'est mon cœur...Si j'en retrouve la clé un jour. Il me semble l'avoir égarée il y a bien longtemps. Peut-être trop.
"- Vas-y, jouons comme deux sœurs ! Première question ! Je t'écoute!"
Ses réponses te font l'effet d'une giffle, plus violentes les unes que les autres. Elle s'en fichait, de tout. De tes efforts, de ton père, de ce que tu as traversé pour la retrouver. Elle s'en fichait. Elle se moque. Elle ne savait donc faire que ça ? Rire de tout ? Rire des plus petits qu'elle ? Les briser mentalement ? N'avait-elle donc pas de remords ou même de conscience vis à vis de son comportement actuel ? N'éprouvait-elle pas un minimum de curiosité vis à vis de toi ? De votre passé ?
Non.
Elle était juste-là. S'amusant, affichant ce sourire sournois et vicieux sur son visage parce qu'elle t'as percée à jour bien avant que toi tu n'y arrives avec elle. Elle sait comment tu penses, comment tu fonctionnes. Elle sait comment te faire mal et comment te faire mal. Elle se contente de te livrer un vieux dossier poussiéreux et abîmé par le temps. Un vieux dossier avec son prénom écrit en lettre capitales : Enya Rose Taylor. Tout y est détaillé. Le prénom de votre mère, de votre père, leurs origines respectives, leurs activités et s'en suit un descriptif de la vie d'Enya. Ses premières maladies, ses blessures, ses bêtises. Il y avait presque toute sa vie dans ce dossier.
Puis un détail vient te frapper. Tes yeux lisaient en diagonale mais pas ça
" - "Refus d'adoption : 25 fois." Tu n'as jamais eu de famille d'accueil..."
Enoncée à haute voix, cela te frappe encore plus. Ta soeur n'a juste jamais eu de famille. Pourquoi ? Avait-elle refusé ? Pourquoi ne l'a-t-on jamais adopté ? Tu refermes le dossier et le met sur une table traînant là tandis qu'elle te propose de jouer à un petit jeu entre vous.
Parfait. Si elle veut jouer...Alors tu joueras.
"- Je présume que je commence alors ? L'honneur à la cadette hein ? Je serais directe. Pourquoi t'es partie de Blue Pegasus, c'était une guilde légale non ? Donc ça veut dire que t'as été quelqu'un de bien, avant."
Tu veux savoir où exactement ta soeur à commencer à sombrer. Où dans sa vie, les événements se sont bousculés et où exactement, il fallait revenir pour reprendre le droit chemin.
"- Quant aux promesses que je tiens...Je crois que tu n'es pas différente de moi n'est-ce pas ? Tu sais de quoi je parle."
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Famille
Avec - Sara Taylor
Il y avait cette lueur dans ses yeux au fur et à mesure qu'elle poursuivait sa lecture. Cette petite lueur qui brillait et que j'avais déjà vu dans le regard d'un autre. Cette lueur de tristesse qui vous ronge l'âme. Elle semblait à la fois consternée, choquée, peinée, une sorte de trop pleins d'émotions, qu'on ne saurait différencier laquelle prime sur toutes les autres. Elle lit alors la phrase choc, celle qui malgré tout ce que je peux dire, malgré tous mes faux sourires et mes fausses joies, me ferra toujours quelque chose. Comme une vieille pique venant d'un lointain passé.
"- Tu n'es pas obligé de faire cette tête-là tu sais. Ce sont des choses qui arrive. Regarde, je me porte comme un charme."
Du plus loin que je m'en rappel, tous les soirs, j'en pleurais.
Les gens ne voulaient pas de moi parce que j'étais bagarreuse ou parce que j'étais mage tout simplement. Enfin à l'époque la notion de magie ne me venait même pas à l'esprit mais mes premiers démons effrayaient les gens et j'étais recalée à chaque fois. La colère...Satan est né de ça. De cette haine que j'avais envers moi-même, envers ce que j'étais et envers cette malédiction que j'avais à porter. Sara, elle, elle ne comprendra sans doute jamais ce que j'ai pu ressentir.
Elle pose alors le dossier et son regard change, la lueur s'efface et elle aurait presque l'air sérieuse, trop pour moi à vrai dire. Je la regarde avec cet air amusé de la voir prendre les choses autant à cœur et au sérieux.
Sa question est directe. L'éternelle question. Toujours la même. Celle qui intrigue. Pourquoi j'ai quittée Blue Pegasus ? Pourquoi je suis sortie du droit chemin en gros hein ? La réponse la plus simple était la suivante :
"- J'ai eu une meilleure offre ailleurs, c'est tout. Tu as l'air d'avoir mené ton enquête donc après Blue Pegasus, tu sais par où je suis passée n'est-ce pas ? Ce n'est pas un secret d'état."
Mais la vraie réponse à "pourquoi je suis partie", je crois que je ne l'ai donné qu'à une seule personne au monde, au détour d'une vague et du sable chaud. Je n'avais pas vraiment envie de parler de ça mais à lui, je lui devais au moins la vérité. En fait, lui dire a été comme un soulagement car je pensais que j'allais me faire frapper ou insulter dans le mieux des cas mais il n'en fut rien de tel. Chris s'est contenté de me dire une vérité sur lui. Je n'ai jamais cherché à en savoir plus à vrai dire.
Avait-il vraiment tuer ses parents ? Était-il comme moi au fond de lui-même ? Pourquoi m'avait-il dit ça en sachant qu'à l'époque...On ne se connaissait pas. J'étais la criminelle et lui le miraculé. On a jamais été pareil et pourtant, malgré nos différences, quelque chose de commun résonne en nous. Encore maintenant, je cherche à savoir ce que c'est. Peut-être que lui avait les réponses. Les réponses à beaucoup de mes questions.
Je lui demanderais.
"- Après question promesse....J'assume parfaitement le fait de pas tenir les miennes. C'est trop chiant ! J'ai fais des promesses à beaucoup de gens comme beaucoup de gens m'en ont fait sans jamais les tenir. Je dirais que je suis quitte avec le monde et ma conscience. Après je tiens les plus importantes ...Sinon je ne serais pas devant toi aujourd'hui. Vas-y, pose ta question suivante."
Je me passe la langue sur les dents en attendant l'heure de vérité. Allait-on vraiment jouer à ça toute la journée ou bien cherchait-elle seulement à gagner du temps ?
Tu savais qu'elle ne te dira jamais la vérité. Elle allait camoufler son histoire derrière des demi-vérités et te laissais te débrouiller avec ça, parce qu'elle savait. Elle savait que tu t'étais renseigné. Une meilleure offre ? Qui a bien pu lui offrir ce contrat avec le diable en personne ? Qui a bien pu lui tendre cette main, la poussant dans les abysses ? Qui était derrière cette offre ? Tu savais qu'Eagle's Claw était dirigée par Misto Shida, ce n'était plus un secret pour personne. Une jeune femme au caractère impitoyable dont tu n'as pas eu le plaisir et l'honneur de rencontrer encore. Peut-être que c'était mieux ainsi car si cette offre émanait d'elle....Alors la responsable de la chute de ta soeur, c'était elle.
Mais comment pourrais-tu avoir la prétention de défier un maître de guilde ? Il fallait être fous ou suicidaire pour s'y risquer. Ou..Dans une troisième éventualité : Il fallait être Enya. Elle qui avait défié l'ancien maître de Phantom Lord : Jerenn Jarvis. Elle qui avait défié l'ancien maître de Raven Tail : Ivan Dreyar. Elle qui avait défié Fairy Tail. Oui, ta soeur était ce genre personne inconsciente, insouciante et suicidaire sur les bords pour avoir oser à chaque fois, s'attaquer à ces personnes dont la réputation était effroyable. Pourtant, elle était là, devant toi.
Elle regarde ailleurs, propose une question suivante. Elle n'en pose aucune te concernant. Elle n'avait même pas l'air concernée par ta présence à vrai dire. Elle était juste là parce qu'elle savait que tu y serais et parce qu'elle voulait couper les ponts. Elle ne voulait rien à voir avec la famille Taylor.
Elle n'en portait que le nom après tout. Elle ne savait même pas ce qu'il représentait et ce qu'il y avait derrière.
"- Question suivante ? On va vraiment jouer à ça ? Quand je n'aurais plus de question, tu partiras, l'air de rien, faisant mine que je n'existe pas c'est ça ?"
Un silence. Tu la regardes l'air contrarié. N'allait-elle donc pas se renseigner ? Poser ne serait-ce qu'une question ? Proposer une entente entre vous ? Rien de tout cela ? Ta soeur était-elle cette femme ne s'intéressant qu'à elle-même ?
"- Je veux savoir ce que tu comptes faire maintenant. Je connais ton passé et j'ai croisé le chemin de pas mal de gens qui te connaissais ou qui t'en voulais...Mais maintenant, qu'est-ce que tu vas faire ?"
Allait-elle continuer ? Fallait-elle la dénoncer ? Ne serait-ce que pour sa sécurité et surtout..Celle des autres.
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Famille
Avec - Sara Taylor
Peut être que oui. Peut-être que non. A vrai dire, je ne savais pas encore ce que j'allais faire, ce que j'allais dire. Je ne savais pas si je voulais d'elle dans ma vie. Si je voulais qu'elle me suive comme si nous étions une grande et joyeuse famille. Ce n'était clairement pas le cas. Nous n'étions que soeur de sang, sans plus. Jumelles maudites à la naissance. Nous ne devions rien à l'autre. Rien ne nous obliger de rester ensemble. Nous n'étions que deux inconnues ayant la faculté de se ressembler, c'est tout. Sara ne me devait strictement rien et je ne serais dire pourquoi elle semblait si déterminée dans sa démarche mais tout ce que je voulais, c'est qu'elle abandonne.
Si elle ne le faisait pas d'elle-même, si elle ne le comprenait pas, j'allais devoir m'en mêler et cela n'allait pas être beau à voir.
"- Pourquoi je ne le ferrais pas ? Après tout, je ne te dois rien et tu t'imagines être piégée dans une sorte de promesse faite à un mort n'est-ce pas ? Mais ne comprends-tu donc pas que tout ce que tu fais est vain ? Je ne veux pas de toi dans ma vie. Je ne veux pas que tu t'en mêles. Je ne veux pas qu'on créer un lien quelconque. Vis ta vie ! Oublie moi ! Fais comme si je n'existe pas bon sang. C'est si dur que ça ? Tu commences certainement tout juste à faire parler de toi comme étant "la soeur de.." mais tu peux encore écrire ton histoire et faire tes propres choix sans être condamnée à me poursuivre. Fais-le !"
Le silence revient et elle est toujours plantée là. Mais bouge bon sang ! Va voir ailleurs ! Va vivre ta propre aventure, fais tes propres choix mais sors d'ici. Sors de ma vie !! Aller oust !
Je soupire et je la regarde, posant toujours les mêmes sortes de questions idiotes. Qu'est-ce que j'allais faire ? Moi-même je ne le savais pas encore tout à fait.
"- Je vais me rendre aux autorités et arrêter les bêtises. T'en penses quoi ? Moi j'aime bien l'idée. Ils sont tellement incapables que faut leur filer un coup de main maintenant. J'ai limite pitié."
Je rigole de bon cœur avant de reprendre avec sérieux.
"- Je ne sais pas ce que je vais faire. Je vais faire comme d'habitude, improviser chaque jour qui passe et voir où cela me mène t-il. Mais je te suggère toi, de tourner la page. Y'a des guildes pas mal, je connais la plus part des maîtres de Fiore, je pourrais te donner les adresses si tu veux. Tu dis que tu viens de ma part, t'auras une place de choix."
Un fous rire m'échappe en imaginant la scène. Sara n'aura jamais véritablement sa place. Elle sera condamnée à être ma soeur, ma petite soeur, à porter mon visage, mon nom. Tant qu'elle ne se prends pas en mains et qu'elle ne montre pas au monde ce qu'elle vaut...Elle sera bloquée. Prisonnière de moi-même.
Elle se moque, rigole, rit même de propre condition sans réellement prendre conscience que les choses sont changées. La roue va tournée et cela ne sera certainement plus en sa faveur. T'as envie qu'elle réalise, qu'elle comprenne qu'il n'est jamais trop tard pour réparer les erreurs commises et qu'elle peut encore changer de voie. Mais le voulait-elle ? Voulait-elle changé? Au fond tu te dis que t'as la réponse sans même lui poser la question. Elle est ce qu'elle et peut-être ne changera t-elle jamais. Peut-être qu'elle restera toute sa vie cette femme de pierre, faites de marbre. Peut-être qu'elle est vouée à être seule, sans fin heureuse à l'horizon. Cela ne la peinait donc pas de voir son avenir aussi noir ? De n'avoir aucune autre possibilité que de subir le futur ?
Elle dit connaître les maîtres de guildes, connaître les adresses et cela ne t'étonnes même pas. Elle en a défié une partie, couché avec une partie et vécue avec une autre partie encore. Elle était aller partout. Elle les avaient pratiquement toutes faites.
Ainsi était le récit de la vie d'Enya.
"- Je n'ai pas besoin de ta pitié. Ce que je le ferrais, je ne le devrais à personne, pas même à toi."
Le ton était plus sec. T'as l'impression de comprendre son message. Elle ne voulait pas de toi. Ça faisait mal. Ça faisait mal que de se faire rejeter par la seule famille qu'il nous restait mais quel choix avais-tu ? Tu ne pouvais t’en-tétée à rester ici. Il fallait partir. Il fallait l'arrêter. Pour son propre bien.
Tu te lèves en remettant ton manteau en place et de dos, tu finis par lui dire quelque chose.
"- Peut-être qu'un jour, tu regretteras ce moment Enya. Tout le monde n'a pas de mauvaises intentions et tout le monde n'est pas contre toi."
Tu es la seule à être contre le monde et à te battre sur tous les fronts.