Titre : Discount De Gaulle Crédit : Zulria (avatar), apache (journal), okinnel (sign) Feuille de personnage Maîtrise Magique: (15900/35000) Mérite: (620/800)
La prison du nord
Il y a des semaines que ma bonne étoile ne m’avait pas souri au beau matin, ou la veille, pendant la nuit. Il m’est arrivé de me coucher sur le sol, à l’extérieur. Des fois il s’agissait d’herbe. Il arrivait que quelqu’un vienne se coucher avec moi. Des fois ils avaient besoin de discuter. Majoritairement il s’agissait de ce fou ; d’Alden. Alors je me couchais, pendant la nuit, et ne m’endormais pas tout de suite. Il m’est arrivé de faire semblant pour qu’il arrête de parler. Et une fois que sa respiration devenait forte – parce qu’il venait de s’endormir – j’ouvrais de nouveau les yeux et restais à attendre que les nuages de petite taille passent leur chemin pour contempler les étoiles. La nuit dernière non plus ma belle étoile ne m’a pas souri. Lorsque je voulais rester seul, que je ne répondais pas quand on frappait à ma porte, ou lorsque je regardais de ma fenêtre une personne me chercher dans l’herbe à l’extérieur du bâtiment de la guilde et ne me trouvant pas, je me couchais sur le sol de ma chambre. J’y mettais un drap pour ne pas me salir, un autre pour ne pas avoir trop froid. La fenêtre ouverte, je contemplais depuis l’intérieur les étoiles briller. Il semblait manifeste que je ne voyais là-dedans qu’une immensité sombre dans laquelle je pouvais faire disparaître mes pensées sans leur donner une carte de retour. Pourtant même ces soirs, ma belle étoile ne brillait pas. Il m’est arrivé de sentir Inari se coucher près de moi, sans pour autant se montrer. Ou s’asseoir sur le bâtant de la fenêtre, les jambes dans le vide, les mains contre le bois et regarder le ciel. Si je lui disais elle nierait. Mais je suis pourtant sûr de l’avoir vue, une nuit, alors que je m’étais réveillé sans savoir pourquoi. Elle a regardé mon corps allongé au sol en tournant la tête et a souri. Un sourire quelque peu hautain, mais un sourire quand même. Ce sourire que fait une mère à son enfant. Si je lui dis elle niera alors à quoi bon ?
J’ai glissé pendant quelques secondes. La chose venait de détruire la plaine. Je grince des dents en visionnant la mauvaise nouvelle. Soumettre ces lieux à une visite de l’Administration pour savoir ce qu’il est arrivé ici n’est pas dans mes projets. L’invocation et l’invocatrice se disputent. Je regarde Inari qui me fixe du regard et me dévisage de la tête aux pieds. Nos discussions sont souvent ardues, mais elle ne m’a jamais utilisé sans mon consentement. Soudain elle semble comprendre quelque chose. Elle s’approche de moi et pose sa main sur mon épaule. « Je vais nous faire sortir d’ici. – Attends. Il me reste quelques cartes. – Et tu vas vraiment les utiliser ici ? – Et alors ? – Quel meilleur moyen de te faire balancer au Conseil de la magie que détruire une chose visible par tous ? La montagne. Si tu veux éviter de tout détruire, mets ton amie à terre, ou empêche-la d’être utilisée. Elle est résistante. – Et si son invocation l’utilise de cette manière, c’est qu’elle doit être comme toi. – Une entité à part ? – Exactement. » C’est vrai : Enya est résistante. Et la chose malhonnête devant nous remplit toutes les caractéristiques d’une entité à part. Même connectée à Enya, je ne pense pas que leurs sens le soient. Je n’arrive même pas à départager les lignes de leur contrat : laquelle commande laquelle ?
Enya vient vers nous avec un sabre à la main. Je pensais qu’elle n’allait pas prendre part à cette mascarade. « Elle est contrôlée. – Tu peux y faire quelque chose ? – Oui, mais il serait préférable de la dégager du terrain. ». Elle arrive vers moi. Je ne prends pas la peine de bouger. L’épée me coupe le torse et passe au travers, menant avec elle Enya et son équilibre, qui s’attendait à ce que le coup s’arrête sur la peau, sur l’os. Je me retourne et lui présente ma paume, ouverte. « Resonance ». Il faut moins d’une seconde pour que les bruits deviennent inexistants, que la poussière s’arrête, et qu’Enya soit expulsée à plusieurs dizaines de mètres d’ici, raflant le sol. J’en suis dérangé, je ne voulais pas qu’elle soit touchée, mise à mal physiquement. Mais au moins l’horreur qu’elle a invoquée reprendra de l’intérêt, ne comptant plus sur son invocatrice pour faire quoi que ce soit.
« Resonance ». Le bruit précédemment étouffé du tremblement de terre se conduit dans les oreilles de Lilith. Il s’arrête et grésille. Mes doigts claquent et offrent un déchaînement d’ondes sonores aux tympans du démon d’Enya. Tête baissée sur le côté, je la regarde les yeux levés. Je dirai bien quelque chose, mais à quoi bon ? Son ouïe doit déjà être grillée. Enya frappe le sol dans sa course une nouvelle fois, Inari arrive derrière elle, bras tendu, elle stoppe son élan d’un coup. Lui soufflant au visage, elle fait disparaître ce qui la possédait dans les douleurs nécessaires avant de la lâcher.
Titre : Ultimax Bourrinator Crédit : Bourrina Factory Feuille de personnage Maîtrise Magique: (29280/35000) Mérite: (1654/2000)
La Prison du Nord
Avec - Daryan Chris Illunar
Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps ai-je baissé les bras ? Ai-je abandonné le combat ? Depuis combien de temps est-ce que mon corps n'est plus le mien, que mes pensées ne sont plus les miennes ? Un an ? Peut-être plus. Je n'ai jamais voulu ni même souhaité, ce qui est entrain de se passer. Je n'ai jamais eu l'intention de le blesser, lui plus que n'importe qui. Lui, plus qu'un autre parce que Chris, a toujours été cette oreille bienveillante malgré ses conseils tordus. Il ne m'a jamais jugé pour ce que j'étais ou pour ce que je faisais.
Pourtant je l'avais fais. Ce fut rapide. Je l'ai fais sans pouvoir y dire ou y faire quoique ce soit, de toute façon, même si je venais à lui expliquer, il ne comprendrait pas. Je ne m'excuserais pas, les excuses ne suffisent plus à justifier mes actes. J'assume. Je continue avec toute cette merde sur les bras.
Il était resté là, droit, comme m'attendant, voyant une opportunité et même depuis mon siège de spectatrice, sur lequel j'avais beau hurler, je le sentis comme si c'était moi qui le faisais. Poussant sur le pommeau pour qu'il pénètre dans la chair tandis qu'il ouvre la paume de sa main.
Oh non, tu dois rire de moi ?
En quelques secondes, je fus renvoyée dans le décor, roulant sur le sol comme une vulgaire balle de jeu, me prenant rochers et feuillages au passage. Ce fut violent, ce fut expéditif.
Arrêtez de jouer avec mon corps !
Le seul avantage à être posséder par un vice, c'est que même s'il s'agissait de mon corps, je ne sentis rien. Juste cette impression d'être une chaussette tournant dans une machine.
Quelque chose amortie le reste. Je ne sais trop quoi, je sentais seulement la haine d'Athéna envers cette entité, sûrement celle qui trônait aux côtés de Chris. Elle me souffle dessus et Athéna disparue. Ce fut aussi violent qu'une baffe dans la figure avec plus de puissance. Mon seul privilège contre la douleur disparu pour laisser place à la souffrance dû au choc et à la roulade.
Complètement assommée sur l'instant, le combat sembla s'être éloigner aussi bien qu'en termes de distance, qu'en termes de présence. J'aurais voulue rester couchée ici, à ne plus pouvoir bouger, à me reposer malgré les plais ouvertes et à tout le reste.
Je voyais Lilith gigotant dans tous les sens, se tenant la tête comme si quelque chose la dérangeait mais mon esprit était à des années lumières de pouvoir suivre le duel convenablement.
J'en ai marre. Je veux que ça s'arrête. Tout de suite. Maintenant. Je ne veux plus être un de ces dommages colatérales dû à leur dispute. J'avais certes soumis l'idée mais ce n'était pas pour y risquer ma vie avec.
Quand j'y pense, je ne sais même pas si je peux faire grand chose dans mon état....Il doit me rester tout juste une carte à jouer et encore. La construction, l'invocation de Lilith et toutes celles qu'elle se permet en me mettant leur cout sur le dos...Depuis combien de temps n'ai-je pas été dans un tel état ? A ne plus pouvoir faire grand chose ? Ou à ne plus vouloir.
Fermant les yeux, je repense à ce qu'il m'a dit ce jour là. A son air grave. "Tu peux te battre". Oui je le peux mais je ne sais même pas contre quoi je dois me battre. Je ne sais même pas si je vais gagner cette bataille. Senji avait parfois de drôles paroles, pas toutes censées et celle-à n'échappa pas à la règle.
Je peux me battre contre ce mal qui me ronge mais pourquoi je me battrais ? Pour qui ? Je n'ai plus de raisons de le faire. J'abandonne. Comme j'ai toujours tout abandonner dans les moments où il aurait fallut que je gagne.
Pourquoi penser aux pires moments quand l’actuel se finit bien ? Ou paraît-il bien finir au moins. Lorsque je regarde en avant je vois le futur. Mais quand je mire trop vers ce doux futur, plein de peur, je pense au passé haineux qui traverse l’Histoire. Il me semble que c’est dans ces moment-ci, concentré sur un futur douteux et un passé empli de haine que j’oublie le plus important ; le présent. Le présent d’aujourd’hui est une Enya à terre et une démone blessée. Une Inari tout aussi hautaine que d’habitude. Je regarde derrière moi et voit la femme à terre. Elle semble avoir abandonnée toute envie de continuer à vivre. Elle me désole. Je plisse les yeux et ne pense qu’aux conséquences de mes actes. Et finalement les conséquences ne sont pas toutes apparues. Resonance scintille encore dans l’air. Occupée à s’arracher les oreilles, la démone tombe maintenant dans la cécité. « Ne force pas trop » m’alerte Inari. Je n’en ai que faire puisque tout sera bientôt terminé. Je pourrai enfin me reposer de cette journée trop chargée. Exodus fourmille dans mes mains et la charge ne fait que s’envelopper autour de mes doigts. Je prends l’arc, droit, et vise la démone ; sourde de douleur et aveugle d’incompréhension. J’expire doucement, prenant mon calme ordonnant à mon cœur de se calmer à mon souffler de diminuer à ma concentration d’augmenter au sifflement de l’air de se rendre plus doux moins dangereux sans doute quelque peu sourd. La flèche prend naissance dans Exodus. La démone n’entend presque pas. Elle ne voit rien. Et décochant la charge nous admirons la déesse et moi-même l’explosion prenant sur la misérable.
Enya est à terre. Sur les genoux voutées, perdante. Elle ne s’est pas battue à son maximum. Mais elle a tout de même perdue. Je regarde la montagne. Elle n’a pas seulement perdu un piètre combat. Enya semble avoir perdue toute détermination. Inari me regarde, hoche la tête et disparaît dans un élan de fumée, de courant. Je regarde la pauvre femme au sol. Je ne sais pas quoi dire. Quels mots prononcés devant une si pénible performance ? La situation ne m’offre guère la palette de choix nécessaire.
Enya était dans le doute tout du long. Maintenant elle ne sait plus qui elle est – sans doute qu’elle ne sait plus non plus où elle se trouve métaphoriquement pensant. Dois-je me trouver horrible à réfléchir au fait qu’il s’agit du parfait moment pour lui retourner le cerveau ? Je plisse les yeux. « Enya. Si tu n’arrives pas à contrôler ce qui t’habite c’est parce que tu es faible. » Je m’assis devant elle. Je ne la touche pas. A quoi bon ? « Je crois avoir compris pourquoi tu n’es pas assez forte. » Je m’assieds et transfère tout mon poids sur mes bras, me tenant mains posés contre le sol à l’arrière de mon dos. Je regarde le ciel. Et tout en admirant je prononce quelques dernières paroles. « Parce que tu as décidé d’être morte bien avant toute ça. ». Je marque une pause. « Enya Taylor est faible. Elle n’existe plus depuis bien longtemps. Sinon elle aurait déjà fait quelque chose pour ce qu’elle allait devenir. Je crois que j’apprécie cette Enya Taylor. » Je cligne des yeux et profite de la brise quelques secondes. « Toi, assise ici. Lève-toi et renaît. ».
Titre : Ultimax Bourrinator Crédit : Bourrina Factory Feuille de personnage Maîtrise Magique: (29280/35000) Mérite: (1654/2000)
La Prison du Nord
Avec - Daryan Chris Illunar
"Faible".Ce fut le seul mot qui résonnait encore tandis que tout semblait prendre fin. Un retour à la normal après une légère tempête. Pour lui, il ne pouvait s'agir que de faiblesse et ses mots trouvèrent écho dans ceux prononcés par Senji, il y a de cela quelque temps maintenant. Il avait choisi un chemin différent, s'écartant de cette route qu'on avait empruntée tous les deux et sur laquelle je pensais le rejoindre, mais tout compte fait, je suis toute seule. Je marche seule. Encore une fois. À ce moment-là, je lui avais alors fait la promesse de me battre, quoi qu'il arrive, quoi qu'il m'en coûte, je n'abandonnerais pas, jamais. C'était une promesse aussi folle que stupide.
C'était comme un défi impossible à relever, mais ça, je l'ai su dés que je lui ai promis.
Quelque part, je crois, que j'ai toujours était faible, que je me suis cachée derrière maints et maints prétextes pour m'en sortir, pour excuser ce que je faisais, parce que j'étais faible et que ce que je devenais me faisais perdre la tête.
J'étais devenue, l'exacte opposée de ce que je souhaitais. Petite, je rêvais de me battre contre les méchants, pas d'en devenir un. Je rêvais de vengeance après ces pouvoirs tordus. Je rêvais, comme toutes les filles de mon âge, du prince charmant, de celui qui m'aimerait pour ce que je suis et qui n'essayerait pas de me changer. Je l'avais trouvé.
Puis je l'ai tué. Accident ou non, ce qu'il s'est passé il y a 8 ans, j'en rêve encore.
J'écoute les mots de Chris, alors qu'il était assis juste-là, la tête dans les nuages comme à son habitude, me disant de me relever. Cela parut presque comme un ordre et je ne pus m'empêcher de rigoler en manquant de m'étrangler au passage. Tout semble tellement facile quand il le dit. C'est vrai, je n'ai qu'à me relever, me remettre sur mes deux jambes et...Renaître ? Non merci. Je suis déjà revenue du royaume des morts une fois, ce n'est pas pour recommencer. Parce que quand on meurt, on perd un petit bout de soi aussi.
« Tu vas mourir Enya ? » Il me l'avait demandé avec un ton presque inquiet. Zadig. Je ne le connaissais pas, mais lui semblais en savoir tellement long sur moi.
Je souris en regardant le feuillage des arbres s'agitant sous la brise et je me relève écartant mes mèches folles et totalement désordonnées après ce magnifique vol plané. Merci Chris. Mes articulations t'en doivent une.
« - Au fond, j'ai toujours été faible et je le sais, c'est pas une nouveauté. Et puis tu sais quoi ? Je t'emmerde voilà ! Je suis ce que je suis et je serais ce que je déciderais d'être. Et si je veux rester coucher ici, je resterais couchée non mais ! Puis c'est pas comme si le monde allait s'arrêter si je m'accorde 5 minutes. Je n'ai d'autres à faire...Personne ne m'attends. »
J'appuie sur ses épaules pour le faire basculer en arrière, le faisant perdre son équilibre et qu'il s'étale de tout son long sur le sol avant de me remettre par terre.
« - Comme ça... On est deux maintenant à être par terre. »
Même rigoler, ça fait mal, ça se transforme en grimace et en cette légèreté habituelle.
« - Tu sais, il y a différentes versions d'Enya Taylor pour le monde mais je crois qu'au fond, il en existe qu'une seule et unique et c'est peut-être cette même version qui a passée la porte de Blue Pegasus il y a 7 ans. Va savoir... »
Peut-être que je n'ai pas changé. Peut-être que je ne changerais jamais ou peut-être qu'indirectement, je ne suis plus cette fille à moitié nudiste, criant de partout. Quoi que... Le seul fait qui a changé, c'est que depuis le temps, j'ai réussi à me couvrir... Mais je crie toujours autant.
Je bascule sur le côté et l'embrasse sur la joue.
« - Moi aussi je t'apprécie. Merci. »
Un moment passe, dans le silence des arbres puis je me rends compte que c'est le bordel. Partout. Je soupire et finis par me relever car même si j'en avais finis avec Chris, il me restait bien des choses à faire.
Comme rentrer à la maison et peut-être plus tard...régler ce soucis qui est le mien. Je ne peux pas dire que c'est une soudaine prise de conscience qui me motive à me prendre en main, non, mais pour une fois, depuis longtemps, j'aimerais vivre ma vie en faisant mes propres choix. Sans être influencée.
De plus et comme promis, je lie Lilith à l'endroit comme je l'ai lié aux membres d'Echoic, c'est plus un tour de passe passe qu'un véritable pouvoir mais bon, une promesse est une promesse et si vraiment Chris voulait ce genre de choses...Pour le futur...J'en saurais un minimum sur le sujet.
Contrainte d'obéir à un humain et aux ordres fixés, elle passa la majeur partie de la journée à râler, remettant l'endroit en place. Ce qu'un démon défait, il le refait, c'est simple. Enfin j'aimerais que ce le soit, pour moi mais toute cette aventure ici m'a coûté bien trop cher pour qu'au final, les résultats ne me sois pas bénéfique.
"- C'est fait. Je rentre maintenant, quand t'auras de nouveau besoin de mes services, tu sauras où me trouver."
Tout ce que je veux maintenant, c'est qu'on me fasse plaisir à mon tour...Dormir, me reposer et ne pas entendre Noah se battre et Jasper se plaindre. Là, ça serait le rêve.
Une main sur son épaule pour le saluer et me revoilà repartis chez moi.