Sara, Sara, Sara. Comment pourront-on d’introduire dans ce monde toi qui a la lourde tâche que de porter un nom de famille liant les pêchés et le mal ? Pourtant ce n’est pas ton cas, tu n’aimes pas cette face-là du monde, tu n’es pas attiré par l’obscurité, la tentation et tout ce qui pourrait en découler, non tu vaux mieux que ça, tu le sais n’est-ce pas ? Tu vaux mieux que cette « chose » qui a tant fait déjà en ce bas monde. En fait et généralement tu vaux mieux que la plus part des gens, tu le sais, tu n’es en rien comparable à ces humains et tu n’as rien à envier aux autres. Non pas que tu les sous-estime mais est né en toi une arrogance sans borne. Tu ne recules devant rien pour le prouver, tu t’en fous parce que l’essentiel c’est de montrer à tous que c’est toi la meilleure, plus particulièrement dans les domaines où tu excelles. Pourquoi s’en priver ? Pour toi, quand on a un don particulier, on a le devoir de s’en servir. Personne ne peut faire le travail à ta place.

Ta place. En tant que femme ou en tant que mage ? Quoi qu’il en coûte, tu n’as pas grandis dans un environnement où les femmes sont favorisées, bien au contraire. Là où tu as grandis, la place de la femme n’est certainement pas sur le terrain mais bel et bien la maison et tu as pour horreur ce genre de comportement machiste. Les femmes font et feront toujours tourner le monde. Sans les femmes, les hommes ne sont rien d’autres que des singes volants comme dans le monde d’Oz. Là encore, tu as du chemin à faire ma chère car les hommes auraient des préférences pour les petites choses douces et dociles mais tu n’as été élevé pour l’être. Tu as été élevé pour survivre. Pour résister. Peut-être est-ce pour cela que tu as ce petit côté glacial au fond de toi, parce que l’amour, on ne te l’as jamais montré.

Pourtant ces penchants ne font pas de toi quelqu’un de mauvais. Tu es une jeune femme pleine de vie, impulsive et qui n’hésite pas à taper du poing pour se faire entendre. Tu ne laisses personne en décider autrement. Ton chemin, ta route, tu te le trace toute seule comme une grande, tu aimes ce genre de défi, les autres ne sont qu’un moyen de parvenir à tes fins, à tes objectifs pour le peu que tu en aient. Quels sont tes rêves ? En as-tu seulement ? Tu ne sais pas trop. Tu es quelqu’un aimant l’ordre et l’autorité et détestant tout ce qui sème le chaos. Tu aimes les choses organisées mais à ta façon parce que malgré tout, quand l’aventure t’appel, tu réponds. Tu as ça dans le sang. Le défi, le jeu, tu ne recules devant rien. Tu aimes explorer et faire un peu ce qu’il te plait de faire. Sans en demander l’avis des autres. Parce que les autres…C’est ce qui te freine dans ta quête pour la retrouvée. Les autres tu n’en as besoin que pour faire en sorte que ta route croise la sienne. Tu ne la connaissais pas mais tu en avais entendu des choses sur elle. Tu continues toujours à en entendre. Quelque part elle te fascine, t’intrigues mais te fais peur parce que tu te dis que cette femme…C’est toi. C’est ton reflet dans le miroir. C’est ce qu’il te reste du monde que tu as connu.

Un monde autrefois chaleureux devenu glace par sa faute. Tu voulais la voir juste une fois. Juste pour savoir si oui ou non…Cette femme…Etait un démon.

Malgré tout, du plus loin que l’on puisse s’en souvenir, tu as toujours aimé veiller sur les autres. Tu ne peux pas l’expliquer. Tu ne sais pas pourquoi, cela survient comme un instinct. C’était quelque chose de rare, qui n’arrivait que rarement mais parfois, tu te retrouvais dans le besoin d’aider. Tu ne pouvais l’expliquer. C’était dans ta nature. Comme si tu te sentais obligée de réparer ses fautes. Obligée de repasser derrière et réparer ses bêtises, pourtant chez les jumeaux…N’est-ce pas celui qui sort en dernier qui est considéré comme l’aîné de la famille ? Cela fait donc de toi son aînée ? Ce qui fait que tu dois réparer les erreurs de ta petite sœur. C’est comme ça.

C’est la vie qui en a décidé ainsi.

Tu ne sais pas trop où ça va te mener tout ça car jouer la femme de ménage, ça va bien 5 minutes mais au bout d’un moment il faut avancer. Il faut avoir sa propre vie et faire ses propres expériences…Réaliser ses propres rêves.

Des rêves t’en avais oui….Mais tu étais bien incapable de les définir clairement. Qu’est-ce que tu aimerais faire ? Qu’est-ce que tu aimerais voir se réaliser ? Tu as des désirs de petite fille, tu rêves de prince charmant parfois et quand cela arrive, ça te surprend encore. Tu effaces cette pensée car pour toi, l’amour n’est qu’une vacherie. Tu as aimé…Mais cela ne s’est pas passé comme tu l’aurais souhaité. A croire que les sœurs ont le même sort concernant les sentiments.

Tu te demandes parfois, assise au clair de lune, si elle regarde la même chose que toi. En fait malgré cette haine profonde que tu as pour elle, il y a quelque chose qui t’attires en elle. Peut-on réellement détesté une personne sans la connaitre ? Comme tous êtres, tu as entendu parlé d’elle, de ses faits et gestes mais si ça se trouve, il y a une raison derrière tout ça.
Même toi ça te dépasse. Pourtant tu devrais être à même de la comprendre. Tu saisir ses pensées. T’aimerais bien mais elle est dans une voie que tu t’interdis de prendre. Un chemin sombre sans lumière…Le tien est clair et limpide alors pourquoi le quitter ? T’aimerais qu’elle revienne sur celui-là aussi mais quelque part, tu sais déjà que ce combat, ne sera pas chose facile.

Oui, t’aimerais l’aider. La sauver en quelque sorte.

Tu étais quelqu’un de bien au fond, un peu bizarre au premier regard mais qui n’était pas bizarre dans ce monde. Tu évitais le contact humain ou tu t’y frottais que trop. Tu étais maladroite ou très habile, tout dépendait du domaine. Tu étais une contradiction, un être déchiré entre deux toi. Celle qui veut l’ordre…Et celle qui aime cette part de folie et d’extravagances.

Tu étais beaucoup de choses pour un petit bout de femme. Un petit cocktail explosif qui ne demandait qu’à être entre les bonnes mains et être sur le bon chemin.

Ton histoire est commune à une autre déjà bien connue. Le début est le même, triste et sombre. Tu as vu le jour dans cet orphelinat du nom de St.Era, près de la ville de Crocus à Fiore. Alors que la sage-femme apercevait très brièvement les quelques cheveux que tu avais sur la tête, à ce même moment, un autre cri résonnait dans la salle. Un cri camouflé par l’orage dehors. Un orage violent. Pour le reste, tu n’en savais pas plus ou du moins tu es en train d’en apprendre plus.

Ta petite enfance et aussi loin que tu t’en souviens, tu l’a passé à Minstrel avec ton père, petite tu développas un goût prononcé pour la bagarre et l’aventure, à aider n’importe qui, à défendre les plus petits. Souvent cela te causa plus de soucis qu’autre chose mais tu t’en fichais parce que pour toi, aider les autres c’était ta voie, ta raison de vivre, tu étais faite pour ça et tu souhaitais toujours en faire plus. Cette détermination à vouloir en faire toujours plus, tu conduisis sur les chemins de la magie. La magie était défendue à Minstrel, uniquement réservée au clergé tout puissant qui voyait dans les mages des hérétiques, des enfants de Satan et de démon. Quelque part, ta famille et le clergé ont toujours entretenu une relation plutôt tendue mais ils vous laissez toujours en paix pour l’instant.

Ton père, mercenaire dans le sang, vis en toi une guerrière et la future héritière de ses biens, et décide de te mettre dans le rang et t’appris tout ce qu’il put t’apprendre, allant même jusqu’à louer vos services au clergé pour des missions étranges. Trop étranges pour toi. Ce genre de petit boulot dans le pays vous fit connaître et très vite vous vous êtes retrouvés entourés, engagés dans des causes aussi folles soient-elles.

Des causes justes. Des causes diverses et variées mais ayant toutes le même point de commun : La fin du clergé. La fin de cet ordre divin. La fin de toute chose. Mais c’était ce « tout » que tu avais toujours connu, qui préservait l’ordre pour toi, qui était sacré et inviolable. Etait-ce bon de le renverser de la sorte ?

A tes 15 ans, alors que tout semble allait pour le mieux, tout se retourne brusquement contre vous et voyant en vous une menace, l’ordre divin décide se débarrassera de vous mais sans succès. Pourtant vous fuyez aussi loin que vous pouvez vous le permettre. Dans cette fuite sans fin et sans succès, ton père tombe malade, quelque chose d’inconnu et d’incurable à ce qu’ils disaient tous. Il meurt trois plus tard, te laissant seule avec une lettre.

Tu n’as que 18 ans…Et c’est à cet âge-là que tout bascule. Ton univers, ton monde, ta raison d’être. Tout. Ton père, sur son lit de mort à ce moment-là, te révèles l’existence d’une sœur. D’une jumelle. Une fausse jumelle. Il ne te dit rien d’autre. Il ne te dit rien sur elle, sur comment la retrouvée, tu n’as qu’un nom comme indice pour ta quête : Enya.

Enya. Un nom étrange et pas commun qui résonne comme un écho douloureux en toi.

Enya. C’est le nom qui a frappé Minstrel avec un groupuscule du nom de Crimson Hounds alors que tu quittes Minstrel la même année. Enya…C’est celle qui porte les pêchés, c’est celle qui fait sombrer le monde.

Enya c’était celle qui était recherchée.

Du moins c’est ce que tu apprends en arrivant à Fiore. Au début, tu n’en avais que faire de cette soit disant sœur, tu t’en foutais royalement.

Pourquoi avoir de la famille alors que celle que tu as toujours connue est morte ? Pourquoi maintenant ?

A Fiore, tu apprends toutes sortes de choses sur Enya Taylor. Une criminelle, une moins que rien. Celle qui tue, qui vol, qui ment, qui kidnappe, qui propage le mal. Qu’est-ce que tu pouvais bien avoir en commun avec une femme pareille ? Ce n’était pas ta sœur, ton sang. Ce n’était rien.
Pourtant durant six ans où tu as cherché à nier son existence, tout te la rappela. Les journaux, la radio, les avis de recherche changeant à chacun de ses crimes. Six années où les rumeurs disaient qu’elle était en prison ? Bien fait. Enfin quelqu’un d’intelligent à réussit à lui mettre la main dessus.

Pourtant au fond de toi ça te ronge. De ne pas savoir. De pas la connaître. Ton père disait que c’était le reflet de ta mère dans sa lettre…Votre mère. Tu parcoures Fiore alors à sa recherche, tu te disais que les criminelles de sa trempe, ça se trouve au coin d’une rue...Pourtant dés qu’Enya est quelque part, elle part que tu arrives seulement sur les lieux. Comme si elle avait constamment une longueur d’avance.

Comme si elle te voyait venir. Savait-elle au moins que tu existais ? Connaissait-elle ton prénom ? Tu n’en savais rien mais tu voulais éclaircir la situation. Tu voulais la voir autre que sur un bout de papier provenant du Conseil de la Magie.

Le Conseil….Eux ils en avaient des informations. Eux ils savaient sûrement où la trouvée. Peut-être qu’un jour…non. C’était trop dangereux. Toi qui portais le même nom que cette démone écervelée pouvais-tu te permettre de révéler à tout le monde le lien que tu avais avec cette femme ? Pourtant quelque fois, les gens s’écartaient sur ton chemin, tu lisais une certaine peur dans leurs yeux.

Alors ça se voyait hein ? La ressemblance familiale. Connerie.

Au fond, ta sœur ne pouvait pas être quelqu’un de mauvais, c’était seulement une personne égarée. Elle n’avait jamais connue votre père…Ni toi. Elle avait grandi dans cet orphelinat étrange à ce qui paraitrait.

Ce n’était pas quelqu’un de mauvais non….Elle attendait surement que quelqu’un lui montre la bonne voie. Et cette personne…ça sera toi. Personne ne se mettra en travers de ton chemin, peu importe ce que cela te coûtera.

Ayant toujours fait l'inverse et étant jusqu'à son existence même, l'inverse de sa soeur, Sara a développée sa magie en conséquence. Celle qui maîtrise les pêchés capitaux a alors un pendant qui sont les septs vertus capitales. Relevant du sacré, ces dernières sont invoquées sous formes d'esprits aux allures féminines.