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Touche pas à mon or ! [Solo]
 MessageSujet: Touche pas à mon or ! [Solo]   Touche pas à mon or ! [Solo] EmptyJeu 29 Jan - 21:19

Edward Stirling
Edward Stirling

Fairy Tail

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♦ Pas touche au chaudron ♦
♠ Tel Crôm, je vais soloter cette mission... ♠



Je bâillais à m'en arracher la mâchoire. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand je me levais. Je sortais de mon lit, défait, et m'habillais en quatrième vitesse : je m'étais promis de chercher mes amis dès mon réveil, mais tous les événements de cette semaine m'avaient éprouvés, bien plus que je ne le pensais, si bien que je n'émergeais de mon sommeil de plomb que maintenant.

Je sortais en trombe de ma chambre à l'auberge de la Licorne Immaculée en passant les bras dans les manches de mon manteau fraîchement réparé par je-ne-sais-qui. La Fée des Dents, peut-être ? C'est vrai que j'en avais perdu une pendant mon combat dans la Cathédrale Caldia, mais que je n'avais rien reçu entre temps... Peut-être qu'elle a fait ça pour rattraper son retard ? Je m'apprêtais à payer le tenancier de la taverne pour partir, mais je me rendis vite compte que j'avais l'estomac dans les talons. Je commandais un bol de céréales avec du lait, ce qui fit que l'aubergiste me regarda comme si j'avais dit que les cochons volaient.

À mesure que je mâchais mon riz soufflé au chocolat, j’entendais une petite voix nasillarde vitupérer au dehors. Il s’agissait d’un petit bonhomme tout de vert vêtu, avec un drôle de chapeau haut-de-forme avec une boucle dorée dessus, un costume trois-pièces avec noeud papillon assorti, des chaussures de claquette cirées de frais, des cheveux et une barbe rousse fournis et frisés. Il ne paraissait pas content du tout…

Je continuais de manger mon petit déjeuner, quand la porte s’ouvrit à la volée sur le léprechaun qui était rouge de colère. Il criait sur tout le monde, alors que les personnes dans l’auberge étaient toutes très gentilles…

- Je sais que c’est toi qui m’a volé mon chaudron, Patrick Carmichael ! Inutile de le nier, je sais que c’est toi.

- Bonjour à toi aussi, Sean O’Maley. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

- Arrête de faire l’innocent et dis-moi où t’as planqué mon chaudron ! Va bientôt pleuvoir, et tu sais très bien ce qui se passe si j’ai pas mon chaudron à ce moment-là…

- Et si je te dis que c’est pas moi qui l’aie, ton chaudron ?

- Je sais quand les gens mentent, Patrick Carmichael ! Je sais que c’est toi qui l’as, alors rends-le-moi !


Je me levais après m’être essuyé la bouche avec ma serviette et avoir reposé mes couverts autour de mon bol. Cette dispute me tapait un peu sur les nerfs, aussi volais-je au secours du tavernier.

- Mais s’il vous dit qu’il ne sait rien au sujet de votre chaudron, c’est qu’il doit être innocent…

- Ah, vous, les humains vous me faites bien rire. Tu te prends où, mon gars ? Au Pays Enchanté des Oursons au-delà de l’Arc-en-Ciel ? Et puis d’abord, comment qu’tu t’appelles, le mioche ?

- Euh… Edward Stirling, pourquoi ?

- Eh bien, Edward-Stirling-Pourquoi, fourre-toi bien ça dans le crâne : avec les prix rédhibitoires que ce sale type pratique, il lui en a fallu plus, et où y a-t-il toujours de l’or à foison, mis à part dans une mine de nains ? Dans le chaudron d’un Léprechaun, évidemment ! Et fallait que ça arrive pile la veille d’un jour d’orage, c’est bien ma veine…

- Sean, qui est-ce qui t’a servi le meilleur whiskey de la région à n’importe quelle occasion ? Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que je ferais une chose pareille à mon meilleur client ?

- Parce que tu es malhonnête, peut-être ?


Je détestais me battre, mais j’avais vu Elsa le faire assez souvent à la guilde lors des bagarres entre Natsu et Gray pour savoir à peu près quoi faire. Je prenais une grande inspiration, retroussais ma manche droite, puis attrapa le lutin par le col avant qu’il ne fasse quelque chose de pas très gentil.

- Au risque de me répéter, s’il vous a dit qu’il ne ne sait rien, c’est qu’il doit être innocent… Peut-être que le voleur lui ressemblait, mais que ce n’est pas lui, qui sait ? Je peux le rechercher pour vous, si ça ne vous gêne pas.

Le léprechaun se mit à bouder tandis que je sortais de l’auberge, après avoir payé mon séjour et mes repas. J’emmenais le lutin un peu plus loin, à la sortie de Kunugi, sur l'un des sentiers qui menaient à la forêt. Il n’avait pas parlé depuis notre départ de la taverne.

- Maintenant, on va essayer de trouver quelqu’un qui ressemble à monsieur le tavernier qui aurait pu vous voler votre chaudron d’or.

Quand soudain, du mouvement dans les fourrés au bord du chemin attira notre attention. Une nouvelle voix nasillarde, semblable à celle de Monsieur O'Maley, s'échappait d'un roncier, pestant contre le buisson alors que celui-ci n'avait rien fait d'autre que son travail, à savoir empêcher les gens de lui prendre tous ses fruits. Tout le monde savait qu'il fallait cueillir les mûres à l'extérieur des ronces.

Un autre léprechaun sortit du buisson épineux et râla encore une fois, se retirant les échardes du roncier de diverses parties du corps ; sa tenue était semblable à celle de monsieur O'Maley, en plus sombre, et il était le portrait craché de l'aubergiste. Aussi, il ne portait pas un chaudron, mais deux. Il ne semblait pas nous avoir remarqué. Je tentais de partir discrètement avec mon léprechaun sous le bras le plus discrètement possible, le temps de définir un plan, mais monsieur O'Maley me prit de cours en s'exclamant.

- Seamus Flagherty, je savais depuis le début que c'était toi qui m'avais volé mon chaudron !

- Mais je croyais que c'était l'aubergiste, que vous soupçonniez...


Sur quoi, Seamus Flagherty s'en fut dans les bois en détalant, et je dus le suivre en me faisant taper dessus par monsieur O'Maley. C'est qu'il était vraiment frustré, le petit bonhomme, un peu comme quand papa me privait de goûter quand je faisais une grosse bêtise.


Il fallait absolument arrêter ce léprechaun, parce qu'il avait volé un de ses copains et que c'était pas gentil du tout. Quand même, quand on est copains, ça se fait pas, ce genre de crasse.

- Tick...

Il ne fallait pas que je mette la gomme comme à la Cathédrale, sinon j'allais raser une partie de la forêt et c'était pas gentil pour les gentils furets qui y vivaient. Ils auraient eu peur, les pauvres...

Monsieur Flagherty, si monsieur O'Maley avait vu juste concernant l'identité du deuxième larron, prit sur sa droite, ce que j'estimais normal à cause de la grosse falaise de l'autre côté. Je comptais dix secondes dans ma tête.

- TACK !

Il fallait que je récupère le chaudron de monsieur O'Maley, parce que je lui avais proposé mon aide, et que même s'il ne m'a rien dit concernant ma proposition, il n'a rien fait pour m'arrêter, donc je pouvais considérer que l'on m'avait engagé. Et si je voulais que monsieur O'Maley récupère son chaudron, eh bien il n'y avait qu'une seule chose à faire : arrêter monsieur Flagherty pour le lui reprendre.

Une aiguille géante se planta juste devant le léprechaun, qui se la prit en pleine poire juste avant qu'elle ne disparaisse. Un bruit sourd se répandit dans la forêt à l'impact. Monsieur Flagherty tomba au sol comme une vieille carpette, lâchant ses chaudrons au passage. J'en rattrapais un et le tendit à mon léprechaun.

- Ah ben non, je peux pas faire ça.

- Ben pourquoi ?

- Parce que le chaudron vous considère comme son nouveau propriétaire, et donc je ne pourrais le reprendre que lorsque vous l'aurez mis en terre au pied de l'arc-en-ciel...

- Et pourquoi je devrais faire ça ? J'ai qu'à dire au chaudron que j'en veux plus et vous pourrez le récupérer après, non ?

- C'est que ça marche pas comme ça, monsieur Edward-Stirling-Pourquoi ! Faut qu'il soit au pied de l'arc-en-ciel pour pouvoir changer de propriétaire. Sinon un gigantesque cataclysme risque de se produire dans la toile de l'univers et ce sera pas bon, mais alors, pas bon du temps.

- Et il se passerait quoi, si ça arrivait ?


Le léprechaun prit un air lugubre.

- Il n'y aurait plus jamais d'arc-en-ciel...

- M-Mais... Mais c'est horrible ! Et vous auriez pas pu me dire ça avant que je reprenne le chaudron ?!


Le tonnerre retentit derrière nous tandis que je hurlais sur monsieur O'Maley. Je savais ce que ça signifiait : je n'avais plus beaucoup de temps avant qu'un monumental cata-machin ne se produise dans la toile de l'univers. Le seul problème qui subsistait, c'était de savoir serait le pied de l'arc-en-ciel.

Le foudre frappa juste à côté de mes pieds, et j'évitais l'éclair avec peine. Si seulement j'avais eu Travis avec moi... Au moins j'aurais eu moins de risques de finir en grillades. Je courais sous les trombes d'eau, à mesure que l'averse s'achevait. Un grand soleil pointait son nez derrière. Il fallait que j'agisse, et vite.

Il pleuvait toujours des hallebardes quand l'arc-en-ciel apparut haut dans le ciel. Il fallait encore attendre un peu avant qu'il n'atteigne le sol. Si j'en croyais l'angle de l'arc-en-ciel, il allait frapper un peu plus loin, à trois cents mètres, juste devant une caverne. Je pris un assez gros caillou en main ; on ne savait jamais, j'étais tellement en vain ces derniers jours que j'allais sans doute devoir aller au fond de la caverne pour faire je ne sais quoi pour rendre le chaudron à monsieur O'Maley.

J'arrivais à bout de souffle devant la grotte, quand soudain un grognement pas très engageant provenant de l'intérieur. Un ours se mit à me charger, alors que je tenais toujours le chaudron en main. Je me mis à sprinter derechef, espérant éviter la furie de l'animal ; mais il fallait me rendre à l'évidence : si je fuyais l'animal, il n'y aurait plus jamais d'arc-en-ciel. Mais je ne voulais pas faire de mal à l'ours : j'étais sur son territoire, et il ne faisait que le protéger, après tout... Je pris ma pierre bien en main, me retournais brusquement et la lança dans la direction approximative du museau du plantigrade.

- DASH !

Le silex fusa, et cueillit l'ours en pleine tête, l'assommant sur le coup. Sans faire attention à l'animal inconscient, je pris mon élan dans l'autre direction pour retourner devant la grotte.

L'arc-en-ciel allait toucher le sol dans moins de cinq minutes, il fallait que je fasse quelque chose. Il fallait que je refasse l'autre truc d'hier, quand j'avais fait repousser l'herbe sous mes pieds. Le seul problème, c'est que je ne savais pas comment j'avais fait ça.

*Réfléchis, réfléchis !*

L'arc-en-ciel n'était plus qu'à une cinquantaine de centimètres du sol. Je me positionnais à peu près là où l'arc-en-ciel devait frapper. Je visualisais dans ma tête le ressort que décrivais la temporalité du sol sous mes pieds.

*Hein, qu'est-ce que c'est que ce truc ?!*

Je voyais ses spires dans leurs moindres détails. Pour parvenir à mes besoins, je n'avais qu'à relier une spire A à une spire B.


- SIGN OF THE TIMES !

Une ligne se traça dans mon esprit, zappant la prochaine semaine de la croissance du sol, qui commença à s'effriter sous mes pieds. C'était pile ce qu'il me fallait !

Je me baissais, continuais de creuser, lâchais le chaudron dans le trou, puis le rebouchais frénétiquement de mes deux mains pleines de terre. Je finissais pile au moment où l'arc-en-ciel touchait le sol. Je m'effondrais à cause de toute la pression. Un deuxième arc-en-ciel se forma dans le ciel.

Monsieur O'Maley se rapprocha et me tapota l'épaule.

- Eh ben mon p'tit père... Si j'avais su qu'un humain serait capable de faire tout ça, et ce de manière totalement désintéressée... Foi de Sean O'Maley, je te paie un verre, et tu peux me demander tout ce que tu veux...

* * *

- Bah ça... Sincèrement, si j'avais su que tu tournais au jus de myrtilles...

- Mon papa m'a dit que les gens qui buvaient de l'alcool finissaient toujours par faire des trucs bizarres s'ils en buvaient trop, donc je préfère m'abstenir.

- Sages paroles que celles-ci. Bon, maintenant, demande-moi ce que tu veux, je te l'exaucerais.

- Tout ce que je veux ? Vraiment tout ce que je veux ?


*Même une piscine à balles à l'intérieur de la guilde ? Non, je suis venu ici pour rembourser mes amis les six années que j'ai passé endormi dans le Palais Royal.*

- Est-ce que vous pourriez m'aider à rembourser mes amis, s'il vous plaît ?

- Tiens, tu me demandes pas la chance éternelle ? Bizarre... D'habitude, c'est ce qu'on me demande tout le temps. 'Fin bon, vœu exaucé.


Il m'accompagna devant le pont sous lequel on venait s'amuser avec mes amis quand j'étais petit. Une montagne d'or s'y trouvait, si bien que j'avais l'air un peu ridicule avec mes pauvres 5000 joyaux. Les autres n'étaient pas là, alors je laissais un mot à l'attention de Julian, Simon et Judith, leur donnant des nouvelles et leur demandant, de façon particulièrement répétée, de m'excuser pour tout. Puis je repartis vers la gare, direction Magnoria. J'avais promis de revenir le plus tôt possible, je tiendrais ma promesse.



♦ ♠ ♦ ♠


Spoiler:
   
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