Je sursaute au contact d’une main sur mon épaule qui se prend d’ailleurs une décharge d’électricité dans la main. Je me retourne choquée par cette malédiction qui venait encore de frapper. J’aide le mage à se relever tout en m’excusant.
-Je suis désolée ! Je n’sais pas ce qui m’arrive en ce moment ! Chaque fois que quelqu’un me touche, je l’électrocute !Par miracle quand je l’ai aidé à se relever il n’a pas été électrocuté. Mais enfin… Plus personne veut m’approcher à la guilde. Et j’ai même plus le droit de partir en mission. Même si faut dire, je n’en avais pas l’envie. Donc dans un sens, ça m’arrange bien ! Même si du coup Nox est toujours obligé de marcher vu qu’il se prend de plein fouet ma foudre à chaque contact. Faudrait que j’arrive à régler ça, parce que c’est vachement chiant.
Je suis assise sur un banc dans le parc à me morfondre quand une fille de la guilde s’approche de moi d’un peu trop près...
-Non non ! Je te déconseille de me to… Trop tard.La jeune femme venait de poser sa main sur mon épaule et viens de finir électrocuté, comme tous les autres. Elle secoue sa main et s’éloigne, prétextant une tâche à faire. Hmpf.
Je me retrouve de nouveau seule, Nox assis à côté de moi, plutôt inquiet. Pouaaaah, ça m’arrangerait bien en fait de pouvoir rester comme ça tout le temps, au moins plus personne me touche et je touche plus personne, l’idéal non ? Pfeuh, tu parles. Ca voudrait dire être privée de tout contact physique avec une personne que j’aime ? Bon ça risque pas d’arriver, mais, voilà quoi. Oui, bon, faut que je trouve une solution.
Etant assise toujours sur le banc, toute seule, une sorte de moustique s’approche de moi, j’essaye de le chasser avec mes mains, quand il se pose sur moi et… Tombe raide mort. Oh… Ca me donne des idées ça…
-Si j’arrive à contrôler cette malédiction, je pourrais peut-être m’en servir comme défense ou au corps à corps…-Eh, c’est pas bête !Je me lève et me dirige vers la guilde en marchant rapidement, en direction des salles d’entraînements. Je franchis le hall en prenant garde d’éviter tout ceux qui me passent devant, à leurs risques et périls. Une fois dans le grand couloir des salles d’entraînements, je remarque un grand tableau d’affichage magique.
-C’était pas là ce truc avant…En m’approchant, je remarque qu’il s’agit d’un tableau qui rassemble les différentes salles d’entraînements. Une lacrima vision avait été installé dans chaque salle et retransmets une vidéo en direct de chaque salle, le nom du ou des mages s’y trouvant, sont affiché juste au-dessus. C’est pratique ça ! Je regarde donc rapidement les vidéos et remarque que certains mages se débrouillent vraiment bien. Il est donc temps que je me mette sérieusement à bosser, même si je n’en ai aucune envie. C’est dingue de se dire qu’il y encore quelques mois, j’étais en pleine forme et que je partais en mission à peine revenue à la guilde. Et dire que maintenant, plus rien ne me motive pour quoi que ce soit. Pff.
Je regarde les salles vides et voit qu’une est encore inoccupée, je me presse dans la direction de celle-ci et ferme la porte soigneusement derrière moi. Bon, concentration. J’imagine une cible aux propriétés humaines, idéal pour tester la foudre, puis la touche, celle-ci est électrocuté directement alors que je remarque une sorte de halo de foudre qui m’enveloppe à ce moment-là. Hm… C’est plutôt intéressant. J’essaye de me focaliser sur le flux de magie qui traverse mon corps, étrange, il est plus élevé qu’habituellement… Je ferme les yeux pour essayer de ressentir correctement la magie canalisée dans mes membres, crispés. J’essaye de les relâcher, je prends une grande bouffée d’air puis entame un exercice de respiration. J’inspire puis expire tranquillement, il n’y a aucun bruit autour de moi, ça me félicite la tâche, il est plus facile de se concentrer dans ces cas-là. Mais, j’ai l’impression d’être enfermée. Est-ce que quelqu’un a déjà ressenti cette impression d’être dans une cage et qu’une personne fasse un documentaire sur vous ? C’est un peu ce que je ressens en ce moment. Parce qu’après tout, les lacrimas enregistre nos faits et gestes dans la grande pièce. Je ne vais réussir à rien en restant enfermée ici.
J’ouvre les yeux ce qui fait disparaître la cible en face de moi, puis je me dirige rapidement vers la grande porte qui donne sur le couloir, j’emprunte celui-ci étant plutôt pressée, au deuxième « carrefour », je prends à gauche en direction des chambres, jusqu’à la mienne. J’ouvre la porte puis la referme doucement une fois à l’intérieur. La pièce est baignée dans la lumière solaire qui paraît vraiment angélique, comme dans un rêve. En même temps, le soleil doit être à son zénith donc il illumine énormément nos chambre puisqu’elles sont exposées plein sud. Je repense tout le temps à ces jours ou je me fais réveiller par les rayons de lumière qui arrivent en plein sur mon lit, et à toutes ces plaintes entendues au détour d’un couloir, des mages qui sont dans le même cas que moi.
Je m’avance dans ma chambre et ouvre la porte-fenêtre qui donne sur un balcon. On a vraiment de la chance que Laxus soit pété de thunes comme ça, au moins on a des chambres ressemblant vraiment à des appartements, il ne manque juste la cuisine. Une fois en plein milieu du balcon, je ferme les yeux, écoutant le chant des espèces d’oiseaux qui passent dans le ciel, laissant le soleil chauffer ma peau. Ca me rappelle mon enfance, quand je faisais ça sur le balcon de ma chambre et que je chantais, cette même chanson… Elle m’aidait à me concentrer, c’est ça qu’il me faut ! Sur le poste de musique, je trouve la musique grâce à la recherche. Alors que l’air débute, je retombe en enfance…
Au cœur de la nuit je chante en contemplant
Les lumières de la ville au loin
Et méditant sur notre lendemain
A l’horizon s’en vont
Les soucis de la vie
Le Soleil brille encore aujourd’hui
Dans les nuages cherchant
Un moyen d’arrêter le temps
Les cheveux caressés par le vent
Célébrant l’avenir je discerne sans frémir
Les ténébreuses absurdités d’un monde désorienté
Ce moment viendra
Où la pluie soignera
Tous les maux de la Terre
Sens-tu sur ton âme la poussière ?
Ne crains-tu pas la misère ?
Le Soleil se lève et la nuit s’achève
Tout cela n’était qu’un simple rêve…
Souviens-toi de cette chaleur
Celle qui a séché tes pleurs
N’était-ce pas ce que souhaitait ton cœur ?
Tout au bord du rivage,
Envole-toi vers le large
Mais prend garde à ses mirages
La Mer vue du ciel
Est bien plus belle
Mais j’aimerais revenir
Toucher des yeux mes souvenirs
Retrouver ce temps passé
Choisir une autre destinée
Retrouver le sol,
Arrêter mon vol
Et poursuivre l’histoire
Lala…
La vie me manquerait-elle enfin ?
Je n’aurai pas dû y mettre fin…
La musique se termine et j’ouvre de nouveau les yeux, complètement reposée et concentrée. La cible emportée quelques temps auparavant allait être utile. Alors que je suis toujours concentrée sur mon flux magique, j’approche doucement mes doigts de la statue. Au premier contact du bout des doigts, rien ne se passe. Je mets alors ma main à plat sur la surface, toujours rien. Je « force » ma concentration et m’entoure d’une sorte de halo de foudre, des gerbes sautant tout autour de moi, partant dans tous les sens, j’électrocute alors la sorte d’épouvantail et retire ma main directement, faisant disparaître le halo de foudre qui m’entourait. C’est bien ce qu’il me semblait. C’est un surplus de magie. Sûrement du au fait que je suis dans une mauvaise passe. Hm.
J’essaye plusieurs fois encore en restant concentrée, j’y arrive de mieux en mieux ! Avec encore quelques efforts supplémentaire, j’arrive à contrôler cette partie de ma magie manuellement. Mais, est-ce que ça marche réellement ? Je cours presque dans le hall à la recherche d’une bonne âme qui vive. Mais apparemment… Je m’installe au comptoir et demande un jus de fruit au barman pour relâcher un peu la pression. Un homme bourré s’installe à côté de moi et commence me draguer. Ses deux mains étant sur le comptoir, j’ai d’un coup une idée. Malsaine, mais une bonne idée. Je bois d’une traite mon verre et pose ma main sur celle de l’homme. A ce moment-là, je m’entoure d’un halo de foudre et électrocute l’homme d’une faible tension. Il sursaute et frotte sa main puis la secoue. Je me lève et pars en direction de ma chambre. J’avais atteint mon objectif.