Il suit le mouvement, embraye le pas. Rien de plus logique si cette histoire qu'il racontait était vrai, chose qu'une phrase, dont une simple phrase te fis douter, c'est au beau milieu de la rue principale d'Era menant directement au Conseil de la magie que tu te figes dans ton mouvement. Ton visage pivotant alors que l'air autour de toi se charge de magie, qu'autour de ton corps irradies l'aura magenta sans nul peur de ce que cela pourrait provoquer. Une simple question claquée d'un ton sec et froid alors qu'il a tenté de se rattraper, tentative vaine que ta méfiance naturelle ne peut éclipser.

" Et si vous jouiez carte sur table, je n'ai pas de temps à perdre en recherches stériles et encore moins à alimenter un jeu aux motifs obscurs. "

Tu peux les sentir autour de toi, les citoyens d'Era dont le visage se décomposent, qui reculent d'un pas devant cette scène surréaliste au quelle ils assistent, la peur d'une autre attaque qu'ils portent tous dans le coeur alors que des murmures s’élèvent ci et là, que la foule aussi paradoxale quelle soit s'amasse malgré la crainte pour observer la scène. Y'aura-t-il un combat ? Cet homme défi-t-il le conseil ? Devons-nous fuir ?

Et sur ce scénario ta magie se coupe brutalement, comme si toutes les vannes avaient été fermées. Il était hors de question que tu alimentes le trouble et la frayeur des citoyens d'Era en te donnant en spectacle. Un regard déterminé lancé à cet homme avant que ta voix ne claque à nouveau.

" Puisque vous semblez tant vouloir visiter le Conseil, je vous invite à me suivre, il me semble que nous avons une discussion à continuer. Après vous très cher. "

Et flanqué au milieu de l'allée tu attends qu'il entre en mouvement, tu avais bonne espoir que cet homme possède assez de jugeote pour ne pas provoquer un combat au beau milieu d'Era, pas avec le siège du Conseil à quelques pas. Tu comptais bien découvrir ce qu'il voulait réellement et lui faire amèrement regretter d'avoir jouer sur tes sentiments sous le prétexte d'un enfant.

Il ne réagit pas, réponds simplement sans tenter le moindre mouvement. Et si la méfiance est toujours de mise, sa réaction à pour mérite de faire baisser la tension. Ton visage se décrispes alors que finalement ton corps se détend quand il commence à marcher, tu le suis dans le silence jusqu'aux immenses portes du conseil, et lorsque ces dernières se referment tu réponds dans un soupire.

" Je crois que vous n'avez pas idée du nombre de problèmes auxquels nous sommes confrontés et du nombre d'individus pour qui votre simple phrase serait révélatrice des pires intentions. Vous n'êtes pas le premier à tenter d'entrer au conseil, la différence est que pour certains le but est tout autre que celui innocent qu'ils affichent. Je ne peux me permettre de faire confiance à un parfait inconnu m'abordant dans une bibliothèque, qui plus est quand il commence à poser des questions sur les affaires du conseil.

Néanmoins j'ai envie de vous croire, mais ayez quand même conscience que votre façon bourrue et indélicate de faire les choses n'aide pas à inspirer confiance, très loin de là, même si au final je doute qu'un réel ennemi aurait été si direct. Vous n'avais jamais été du genre diplomate n'est-ce pas ? "

Et finalement tu lâches un faible sourire, il est certain que jamais quelqu'un en quête d'informations aurait fait l'erreur d'agir comme lui l'avait fait, mais il faut croire que la pression et la tension du climat actuel du monde à la magie commence à même agir sur toi, et de manière plutôt brutale alors que tu n'as pas hésité à faire vibrer ta magie au coeur d'Era. Il faudra que tu remédies à cela, tu ne peux pas te permettre de te laisser aller au moindre comportement suspect. Tu es plus fine que cela, tu n'es pas ce bourrin intraitable de Marcus et il était hors de question que tu le deviennes. Tu le fixes un instant avant de déclarer.

" Attendez-moi ici, je vais me renseigner concernant votre enfant, comme promis. "

Et sur ces mots tu tournes les talons pour t'engouffrer dans l'un des couloirs du conseil adjacent au hall, sous tes pas les talons claquent contre le marbre alors que ta robe foule le sol au rythme de tes pas vifs, tu n'avais plus rien de la douce Elena gracieuse, en cet instant c'était la détermination guerrière qui émanait de ton être entier sans pour autant jurer avec ta féminité. A croire que l'histoire de cet homme t'avais vraiment touché pour y mettre tant de vivacité.

Les talons claquent, ta silhouette vire à droite, le tissu d'argent disparaissant au détour d'un couloir. Un mouvement vif du poignet contre une porte en bois, tu fais ton entrée à peine la réponse formulée.

Tu peux le voir sur son visage, cette incrédulité alors que l'agent devait certainement s'attendre à n'importe qui, n'importe qui sauf toi. La question fuse, presque claquante alors que ton visage n'affiche que le calme impériale des neiges éternelles. Il se presse, fouille dans ses dossiers, tu peux discerner cet élan étrange de panique alors qu'il ne trouve pas, la sueur commence à rouler sur sa tempe et tu restes là, figée à le regarder s'agiter, retenant un soupire face à ce comportement, tu n'étais ni Marcus, ni Lucifer, pourtant les agents avaient le don de frémir à ta simple présence, comme à celle de n'importe quel membre du haut conseil. Effet de hiérarchie tu supposes, et plus il panique, moins il semble trouver ce qu'il cherche, et son agitation maladroite t'agace réellement, et c'est sans dire un mot que tu t'avances, le poussant délicatement sur le côté pour prendre le relai.

Tes doigts parcourent les dossiers, un à un jusqu'à trouver l'objet de ton intérêt. La liste des enfants trouvés et placés. Du bout des doigts tu l'extirpes avec légèreté, ouvrant le dossier sur le bureau, ton corps se penchant en avant en une cambrure qui serait certainement provocante, provocante par n'importe qui, sauf toi.

Ton regard balaye la liste de noms, pas de Kai. Tu tournes les pages, examinant une à une chaque photographie et rapport des enfants perdus, une procédure certes harassante pour une remise aux autorités compétente, néanmoins aujourd'hui elle trouvait son utilité. Tes yeux noisettes parcours chaque photographie, chaque âge pour tenter de trouver une correspondance avec la description que l'homme t'avais donné. Et assez rapidement tu atteins la fin, tes doigts refermant le dossier dans un soupire qui fige l'agent qui semble avoir même arrêté de respirer.

Gracieusement tu te redresses, tes talons claquent à nouveau sur le sol alors que tu empreintes la porte avec un simple merci lâché. La tension de l'homme retombe alors que tu disparais à nouveau dans les couloirs, un pas vif et aérien qui vibre contre le marbre, et c'est sincèrement désolée que tu rejoins le hall du Conseil où l'homme t'attends, corroborant par la même occasion son histoire et ses intentions.

" Je suis sincèrement navrée, mais aucun enfant correspondant à votre petit Kai ne se trouve dans nos dossiers. Si il a été retrouvé et placé, ce n'est pas par le Conseil. Avez-vous songer à demander aux centres de d'aide et de placement ?"