Sujet: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Lun 25 Aoû - 14:51
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Ce n'est qu'une fiction feat. Alouarn
Repos, respiration lente, le rituel s'actionne alors que mon esprit s'évade, que les sensations sont changées par quelque chose de plus fictif. Pixie, me voilà. Téléporté au beau milieu d'une plaine, celle où j'ai rencontré mon premier esprit, je souris à la vue du paysage iridescent. Ce ciel mauve empourpré de nuages, ces rivières qui confluent vers un lac mystique, ces poissons bigarrés flottant dans le ciel avec l'adresse des oiseaux portés par les vents. Tout cela me semble idyllique bien que fictif. Ici, c'est moi l'esprit invoqué et je n'ai qu'une seule tâche : protéger les habitants de ce monde. Cela semble simple aux premiers abords quand on voit le paysage qui nous accueille mais quand on sait que chacun d'entre eux veulent tuer leur prochain, ça complique davantage les choses. Oui, c'est la guerre entre la nature et la technologie et je peux m'estimer heureux que parmi ces gens il en existe des pacifiques.
Hoooy ! Hoooy Drake !
Je tourne la tête et ne vois rien. La voix s'approche avec une vitesse fulgurante, semblant fendre l'air elle arrive à quelques mètres de moi.
Hoooy !
Un dernier cri puis c'est le choc instantané suivit d'une électrocution gratuite. Décidément, il est incorrigible celui-là... Je rouspète après le lézard mécanique, les cheveux en pétard, puis je lui adresse mes salutations.
Hoy, Iron. Comment ça va depuis ?
Oh tu sais, pas terrible, les Zoas préparent un piège pour m'attraper et me démonter pièce par pièce et je n'aime pas trop ça. Il faudrait que tu penses à rallier au moins une espèce de chaque race pour sauver ma peau, je ne risquerai pas ma vie à chaque fois que je viendrai te voir, au moins ça, Drake.
Mais... Tu sais très bien que je n'ai pas la force pour un second esprit là tout de suite, ça ne sert à rien.
Alors pourquoi tu viens ? Tu me fais risquer ma vie pour rien ?! C'est ça ? Tu es vraiment ignoble ! BZzzzt. *son d'électrochoc*
... Arrête !
Quoi ? Je viens à peine de commencer.
Non, je ne parle pas de ça, quelqu'un est à proximité de mon corps, enfin, de l'alpha je parle.
Ah ? Tu ne t'es pas transposé chez toi ?
Non.... Je me suis assoupi dans un parc, je m'ennuyai alors j'ai piqué un somme et je suis venu.
Argh ! Quel imbécile ! Réveille-toi et fais donc attention à ce que tu fais, petit imprudent ! Tout de suite ! Bzzzt
Des légères convulsions créées par les électrochoc d'Iron font bouger mon corps encore endormi puis soudain j'ouvre les yeux et regarde à droite puis à gauche avant de ne voir personne. Fausse alerte. Je me relève et fais s'envoler la poussière en tapant sur mon pantalon puis je soupire de soulagement.
Aaaah....
Je m'étire puis entends des bruits derrière moi. Qu'est-ce que... Un homme ?!
Ah ! t'es qui toi ? Depuis quand on espionne les gens qui font des siestes dans les parcs ? Pervers ! Mal élevé ! Moi c'est Drake au fait, je suis un mage de Blue Pegasus.
La surprise m'aura fait pester rapidement mais je me suis aussitôt présenté pour ne pas paraître trop brusque. Néanmoins ce type est tout de même chelou à m'avoir regardé dormir. Il lisait peut-être dans mes rêves. C'est... une voyante ? Je ne vois pas de boule de cristal... Etrange. Je dégaine alors mon épée puis la pointe sur l'homme en question.
Nous étions partis la veille, alors que notre campement venait à peine de s’installer sur la place qui lui était dédiée, près d’Harujion. Comme chaque année, Linus avait, comme les médecins aimaient l’appeler dans leur jargon, « le mal du pays » : lorsqu’il était venu prendre ses quartiers dans ma roulotte, mon grand frère avait tout abandonné. Déjà à l’époque il était un coureur de jupons invétéré, et il passait ses soirées dans des bordels de luxe. Suite à ses débauches sexuelles et à ses problèmes d’alcool récurrents, ses parents avaient souhaité que, grâce à ses études en médecine qu’il avait brillamment réussi, il s’éloigne un peu de tout ceci, et qu’il trouve un lieu où il pourrait mettre en pratique ce qu’il avait appris. A dire vrai, je pense que sa famille ne voyait pas un changement aussi radical : pour l’une des lignées les plus riches du royaume de Fiore, voir leur fils ainé partir s’occuper d’un comédien schizophrène, c’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Malgré les nombreux avertissements et menaces de son paternel, il n’était pas revenu et, de ce fait, avait été raillé du testament familial, il avait été renié, jeté en pâture à ce monde impitoyable dans lequel nous vivons. J’espérais néanmoins qu’il ait trouvé au sein de notre troupe une seconde famille : honnêtement, je pensais qu’il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait, des hommes et des femmes qui l’acceptaient tel qu’il était, et nous étions devenus un solide petit groupe qui, quoi qu’il arrive, ne lâcherait rien du tout.
Le voyage s’était passé sans trop d’incidents. C’était la première fois que je voyageais dans un wagon dédié aux voyageurs. C’était beaucoup plus confortable que celui des bagages ou du bétail : l’odeur de renfermé et de bêtes pas très propres ne flottait pas dans les airs, et il y avait même une hôtesse qui passait régulièrement avec son petit chariot débordant de nourriture et de boissons. Je devais avouer que certains plats et cocktails m’étaient inconnus. Tout et n’importe quoi avait le droit à un commentaire de ma part : les autres passagers me regardaient souvent d’un œil bizarre, puis détournaient le regard, et, par pur politesse, ne prenaient plus garde à mes discours solitaires qui, ma foi, n’avaient ni queue ni tête, comme à leurs habitudes. Je ne savais plus où donner du regard, et Linus du plusieurs fois me demander de me calmer et il du utiliser de toute son autorité de grand frère ainsi que beaucoup d’ingéniosité pour que je me taise complètement. Il y eut comme un soupir de soulagement de la part de tous les passagers, ainsi que des hôtesses, lorsqu’ils virent que j’avais arrêté de gigoter dans tous les sens, et que j’avais opté pour un silence presque solennel : Linus me jetait de temps à autre des petits coups d’œil, pour s’assurer que tout allait bien, avant de replonger dans ses notes de recherches et de synthèses. Pour ma part, je trouvais ça beaucoup plus intéressant de savoir ce qui se passait dans mon livre qui retraçait les aventures de Dorothée, une jeune fille tout à fait charmante, qui avait été propulsée par une tornade dans le merveilleux pays d’Oz.
Nous arrivâmes en fin d’après-midi à Clover, et, c’est avec une joie non cachée que je partis explorer l’hôtel dans lequel nous allions passer les deux prochaines nuits. Linus, quand à lui, était en train de reprendre contact avec de vieilles connaissances à lui : ces quelques jours étaient pour lui, comme une délivrance, puisqu’il pouvait reprendre, pour quelques heures, cette vie de débauche sexuelle qu’il avait dans le temps. A dire vrai, il passait énormément de temps dans les bordels ou il s’enfermait dans sa chambre en charmante compagnie : pour sûr que son engin fonctionnait beaucoup plus que tout le reste de l’année. Quand à moi, j’avais quartier libre : je ne le voyais pas beaucoup durant ces séjours, à peine si je pouvais venir lui dire bonjour le matin, car ses conquêtes de la nuit n’étaient pas encore parties. Néanmoins, ce qui avait changé par rapport aux autres années c’est que, contrairement à ce qu’il pouvait croire, je n’étais plus puceau, et que, grâce à Marcus, je savais de mieux en mieux me servir de certains endroits de mon anatomie. Et, quoi qu’on puisse en dire, Linus était un homme qui m’avait toujours attiré. Toutefois, je n’étais pas encore sûr de savoir ce que je voulais avec ce dernier, bien que j’avais très envie qu’on aille plus loin. J’aimais les parties de jambes en l’air avec le président du conseil, et même si on avançait, je savais qu’il n’hésiterait pas à me jeter en pâture au monde si cela était nécessaire au maintien de ses idées et de sa politique : j’avais beau être naïf et accorder une confiance presque aveugle à cet homme mais je ne pouvais aller à l’encontre de sa façon de fonctionner : s’il décidait de me faire tomber, j’aurais beaucoup de mal à me relever, et il y avait alors de fortes chances que je dise adieu à tout ce qui avait fait ma vie.
Alors que les ombres de la nuit commençaient lentement à prendre possession de notre monde, je vins doucement frapper à la porte de la chambre de Linus. Il était joyeusement en train de se préparer pour je ne sais quelle soirée dont il connaissait les moindres secrets. Il me capta à peine : dans ce monde-là, je n’étais pas grand chose, et, même si cela me faisait beaucoup de peine d’imaginer qu’une barrière nous séparait dans ces moments-là, je ne pouvais lui en vouloir. Linus était ainsi : il aimait le sexe, toujours plus que la mesure, et, même avec toute ma bonne volonté, je ne pourrais changer ce trait de personnalité. D’ailleurs, voulais-je seulement qu’il change ? Je dois avouer que je ne dirais pas non s’il me le proposait. Je m’installais tranquillement dans un coin, le laissant disposer à sa convenance de son espace personnel : ces derniers temps, dés que je le pouvais, je m’asseyais dans un coin, et je le regardais vaquer à ses affaires. Je me faisais tout petit, tellement petit que j’aurais pu être une petite souris. Lorsque je pris conscience que Linus était venu s’accroupir devant moi, et qu’il m’avait appelé plusieurs fois avant que je ne sorte de mon monde, je devins tout rouge, comme si j’étais le fautif, un voleur d’intimité. Je me levais, tout penaud, me confondant en excuse, et je voulus me précipiter vers la porte mais une main agrippa mon bras tandis qu’une autre m’attrapa par la taille et me poussa contre le mur le plus proche : « Peut-on savoir ce que tu vas faire de ta soirée ? »
Je répondis, avec un léger sourire : « Certainement pas rester dans les parages ! » Une petite flamme malicieuse brûlait dans mon regard, un regard qui plongea dans celui de mon partenaire qui, soit dit en passant, était très bien habillé : « Je croyais que nous nous étions mis d’accord sur le fait que nous vaquions chacun à nos petites affaires jusqu’à la fin du séjour. »
Se fut au tour de Linus d’afficher un sourire : « Il me semblait aussi que c’est ce que nous avions convenu. » Il me demanda gentiment : « Qu’est ce que tu fais là ? »
Je répondis, le plus innocemment que je pus : « Bah, j’étais venu voir si tu te préparais bien ! » Linus fut le plus surpris des deux lorsque je l’attrapais par la taille, le plaquant à mon tour contre le mur, nos corps l’un contre l’autre, je lui murmurais à l’oreille : « Et je dois t’avouer que cette tenue m’excite plus que ce que je pensais ! » Avant qu’il ne puisse dire quoi que se soit, mes lèvres vinrent se plaquer contre les siennes, et je l’embrassais avec passion alors qu’une de mes mains vint doucement caresser son entre-jambes. Linus ne me contredis même pas, répondant même à mes appels, aussi sensuels que sexuels. On frappa à la porte, et je me dégageais des bras de mon compagnon, après avoir lâché un simple : « Dommage que tu sois attendu ce soir ! » Alors qu’il voulu rétorquer quelque chose, j’avais ouvert la porte et saluais les deux jeunes femmes qui attendaient sur le palier : « Mesdemoiselles, je vous prie de m’excuser pour l’attente. » Elles rigolèrent : je ne savais pas où Linus avait trouvé ces deux perles, mais je devais avouer que, pour des femmes, elles étaient particulièrement belles… Mais légèrement stupides ! En même temps, je doutais fortement que les putes soient payées pour faire de l’esprit. L’une d’elle demanda si je faisais parti de la fête, je lui répondis courtoisement : « Il se trouve que je ne suis que l’humble garçon d’étage, et je crains malheureusement ne pas pouvoir participer à la réception organisée par Monsieur Baxter. » Ah, qu’il y avait du bon à être comédien, ce métier apprenait une certaine répartie lors de conversations, et je dois avouer, non sans me vanter, que cela m’avait sorti de bien d’évènements, plus embarrassants les uns que les autres. Je saluais mon grand frère, tout en restant dans la peau de mon personnage, et lui souhaita une bonne soirée.
Je sortis de la pièce, sans vraiment donner à Linus de quoi s’expliquer sur ce qui venait de se passer : de toute façon, ça devait arriver un jour ou l’autre. N’ayant pas prévu de m’éterniser dans ma chambre d’hôtel cette nuit, je me changeais rapidement, laissant ce que j’avais porté durant la journée en boule sous le lit. Je mis un carnet à dessins, quelques crayons de papier, une gomme et un taille crayon dans un sac, et sortit en silence, tel un agent secret ne voulant se faire prendre par ses ennemis, qui, soit dit en passant, n’étaient que les pauvres employés de l’auberge. Je pris les escaliers de secours, bien plus discret que la porte d’entrée qui donnait sur une des plus grandes avenues de la ville. J’avais entendu de nombreuses rumeurs sur un bâtiment qui se trouvait non loin du parc : il se trouvait en plein milieu d’une grande propriété qui était fermée au public depuis plus d’une cinquantaine d’années. Selon ces mêmes confessions, il semblerait que ce bâtiment, appartenant aujourd’hui à la ville, n’a jamais trouvé de propriétaire particulier depuis la mort du dernier grand représentant de la lignée des… comment s’appelait cette famille, déjà ? Ah oui, le dernier duc, répondant au nom de Louis Achard de Leluardière, descendait de grands chevaliers et de nobles dames de Fiore : personne ne savait plus rien des exploits et des services que cette filiation avait rendu au royaume de Fiore, les légendes ayant pris le dessus sur tout cela. Certains disaient qu’ils avaient été maudits par le Diable en personne, il y a de ça au moins vingt générations, lorsque le patriarche de l’époque s’était auto-proclamé mettre des enfers de ses terres. A dire vrai, personne ne savait exactement ce qui s’était passé lorsqu’une partie du bâtiment fut en proie aux flammes, et qu’un grand nombre de patients avaient été calcinés par ces dernières. Car oui, même à cette époque les asiles pour « aliénés mentaux » comme ils aimaient à les appeler, étaient très à la mode pour ces maladies qui touchaient le cerveau et l’âme, et que l’on avait du mal à expliquer. Que je pouvais les comprendre ! Même encore aujourd’hui, les troubles mentaux faisaient encore peur, très peu étaient expliqués, certains se prenaient pour des dieux tout puissants de la science mais interprétaient mal les signaux lancés par ces maladies.
Puis les bâtiments avaient été reconvertis en résidence secondaire pour la famille qui, toujours selon les mêmes dires, avait une tendance extrême pour les fêtes de tout genre : très souvent, les autorités auraient du intervenir pour des orgies où la nourriture, l’alcool, la musique et les femmes coulaient à flots, mais elles avaient bien trop souvent fermé les yeux : il paraît que l’argent achète beaucoup de choses en ce bas monde, même la vertu et la sainteté. Je pourrais encore m’étendre sur un grand nombre de potins, plus odieux et sales les uns que les autres, mais je voulais aller vérifier tout ceci par moi-même : le site était à l’abandon depuis des années, je ne savais pas vraiment ce que je pouvais ou voulais y trouver. Lorsque je me retrouvais devant les grandes grilles de fer, je déglutis difficilement : tout ceci avait une allure des plus morbides et je sentais que mon courage aurait aimé prendre ses jambes à son cou. Mais, qu’est ce que je craignais, après tout ? Même le parc, de nuit, toutes lumières éteintes, était plus accueillant que le jardin, enfin, le peu de jardin que la nuit me permettait de voir, qui s’offrait à mes yeux.
J’eus d’abord l’idée de faire le tour du mur d’enceinte, mais je me ravisais bien vite : il semblait être aussi grand que la muraille de Chine, et ma curiosité était en train d’atteindre les limites de sa patience. La première chose que je fis, c’est de m’asseoir face à cette herse qui, ma foi, était solidement fermé par plusieurs cadenas et de lourdes chaines : il semblerait que celui qui ait fait ça voulait enfermer un monstre à l’intérieur de ces terres, derrières ces hauts murs de pierres. A bien y écouter, on pourrait même penser que cette fortification était en train de chanter une mélodie, un chœur de voix qui unissaient leur force pour former une sorte de barrière. J’avais lu dans un livre, je ne savais plus vraiment lequel, que des bâtisseurs, à la demande d’un empereur ou d’un roi, mais peu importe, avaient construit des murs autour d’une grande étendue de verdure, pour contenir toutes les horreurs que le monde pouvait contenir. De se fait, le ciment même qui tenait les pierres entre elles étaient en fait un unisson de voix qui chantaient une mélodie en rythme, et que cette mélodie même était une protection magique pour éviter que ce qui était à l’intérieur, vienne à l’extérieur. A dire vrai, je ne pense pas que cela soit possible dans la réalité puisque cette explication sort d’un conte ou d’une légende : mais tout ce qu’on racontait sur cet endroit avait de quoi effrayé le plus téméraire d’entre nous.
Dans le silence de la nuit, je sortis mon calepin et un crayon, et je commençais à dessiner cette fabuleuse et mystérieuse entrée. Je dessinais les gargouilles qui la gardaient, ainsi que l’horrible masque qui trônait au centre de la grille. Une autre rumeur voulait que ce masque affiche un sourire lorsqu’un événement terrible allait se produire. Je ne sais pas exactement d’où ce ragot venait, mais, jusqu’à présent, cette figure affichait une horrible grimace. Le vent se mit doucement à souffler, et le grincement des branches me fit sursauter : je connaissais beaucoup de choses, mais je dois avouer que j’avais un peu la pétoche… Linus me répétait souvent que les rumeurs n’étaient vraies que si tu étais capable de les prouver. Je soupirais : c’était bien pour ça que j’étais là, pour vérifier si tout ce qu’on disait sur cet endroit était exact. Mais, je dois avouer que je me serais senti plus rassuré si j’avais un compagnon à mes côtés, de préférence qui sache se battre. Moi, j’étais plus un cerveau qu’une arme. Je ne vis pas le temps passé alors que je finissais plusieurs dessins montrant cette entrée sous plusieurs angles.
C’est alors que j’entendis une voix s’élevait derrière moi : « Impressionnant, n’est ce pas ? » Un vieillard se tenait non loin de là, assis sur un vieux banc de bois pourri : « Mais tu ne devrais pas t’intéresser d’aussi prêt à cette bâtisse, p’tit gars ! » Surpris, je me levais, saluais poliment mon interlocuteur et vins m’asseoir à ses côtés : « Jolis tracés ! » Je rougis légèrement mais préférais cacher mes œuvres.
Intrigué, je demandais : « Pourquoi ? » J’observais les traits de mon nouveau compagnon et, malgré toutes ses rides, ses yeux transpiraient d’un savoir qu’ils auraient préféré ne jamais avoir : « Vous savez ce qui c’est passé ? » Il haussa les épaules, mais je ne démordais pas pour autant : « J’ai entendu les rumeurs ! Elles sont passées par ici ! Puis aussi par là ! Dans les unes, il y avait un peu plus de poivre ! Alors que dans d’autres, c’est le sel qui relevait le goût ! Mais une rumeur reste une rumeur : elle a une vérité, et beaucoup de mensonges ! Je suis venu voir de quoi il en retournait ! »
Il renifla bruyamment : « Et qu’est ce que ça te rapportera de savoir ? »
Sans me démonter, je rétorquais : « Comme beaucoup d’artistes qui font de l’art pour l’art, moi, je veux être un conteur qui transmet un savoir pour un savoir. Si je me base uniquement sur des rumeurs, mon savoir sera alors erroné, et je ne pourrais pas me féliciter d’avoir fait de mon mieux pour transmettre aux générations futures ce que leurs ancêtres ont fait de leur terre. Je ne peux nier qu’un ragot contient une partie de vérité, mais il possède beaucoup plus de mensonges que d’authenticité. De plus, si ce potin vient d’un autre qui vient lui-même d’un autre, on pourra alors remonter très très loin dans cette chaine de transmission de données. Et comme il est bien connu que chaque nouveau personnage en possession de ces informations les retransmet en les amplifiant, il adviendra bientôt que ce qui était vrai ne sera plus authentique, et que ce qui est faux sera alors doublement faux. »
Le vieillard reprit : « Voilà une belle démonstration. Mais, dis-moi, si tu arrives à remonter à la source, tu seras alors toi-même un être qui transmet des données : comment peux-tu être sûr de ne pas les erroner, toi aussi ? »
Après quelques secondes de réflexion, je répondis : « Tout ce que l’on voit, ce que l’on ressent, ce que l’on touche, ce que l’on entend, est sujet à interprétation. La nature nous a doté de sensations et de sentiments, je suppose que leurs utilisations sont la source de tous nos problèmes de compréhension. Le portail qui nous fait face n’aura pas le même impact sur vous que sur moi, pourtant, il n’en reste pas moins que c’est un portail. Le bruit du vent dans les arbres pourra être une douce mélodie à mes oreilles, alors qu’il ne sera que massacre à vos oreilles, mais il restera tout de même le bruit du vent dans les arbres. Je ne suis pas à l’abri de ces interprétations, mais comme tout bon enquêteur à la recherche de la vérité au fin fond des rumeurs, je me dois d’en rester aux faits, et simplement aux faits. Sherlock Holmes était connu pour résoudre des enquêtes en trois étapes : l’observation des indices, l’induction et la synthèse logique. Je ne me prétends pas être aussi grand détective que lui, mais je pense que c’est une bonne base pour commencer ! »
Le vieillard sortit une vieille pipe sculptée de sa poche : elle sentait le tabac froid, bien qu’elle ait été soigneusement nettoyée. Il l’alluma après l’avoir bourré d’un tabac ayant une bien curieuse odeur. Après avoir tiré plusieurs fois dessus, il déclara : « Durant plusieurs centaines de décennies, ma famille a servi le châtelain et ses proches dans cette bâtisse. Elle devint rapidement un lieu maudit dans la culture populaire de la région, non sans avoir omis de trouver toute trace du démon. Aujourd’hui, il n’y a guère plus personne qui y habite, hormis le jardinier, la bonne et sa fille, et moi, qui est gardé le grade de mes aïeux de premier chancelier de la famille. Je dois avouer que cette propriété est remplie de mystères et de passages secrets. Il arrive parfois que des gens comme toi s’approchent de trop près de cette demeure. Tu ne sembles pas un mauvais bougre, et, j’ai eu beau t’observer pendant plusieurs heures, je n’ai décelé aucune once de malveillance venant de ta part. Le savoir pour le savoir, hein ? Reviens dans une heure, et tâche d’être accompagné, par un mage de combat de préférence… Et sois à l’heure, car le portail ne s’ouvrira qu’une seule fois pour un temps approximatif d’une minute trente. Après, il ne s’ouvrira jamais plus pour toi. » Il se leva, un sourire au coin des lèvres : « A toi de voir si tu veux être un grand détective ! »
Une heure, il m’avait donné une heure. A qui pouvais-je bien demander ? Linus ? Hors de question : et puis, à cette heure, il devait encore être au lit avec ces deux putes. Maugréant dans ma barbe, j’avançais d’un pas lent dans le parc, jusqu’à ce que mon regard se pose sur un homme… Euh… Disons un jeune homme, qui s’était assoupi sur un banc. Il s’avéra qu’il avait une épée à sa ceinture : mes yeux s’illuminèrent ! Cet homme pouvait peut-être m’aider ! Je fus surpris qu’il ne réponde pas à mes toussotements. Il était peut-être mort. Je m’éloignais de quelques pas et récupérais des pommes de pin qui trainaient dans le coin : et c’est avec une grande agilité que je commençais à les lui lancer dessus. Je fus impressionné que les cinq premières ne le réveillèrent point. Alors que j’allais lui en balancer une sixième à la tronche, ce dernier se leva et s’étira tranquillement : il ne me remarqua que très tardivement. Et je dois admettre que même s’il fut un peu brusque dans ses paroles et qu’en mon fort intérieur, ça m’impressionna un petit peu, je restais bien cramponné sur mes deux jambes.
N’empêche que, pour un chevalier, il avait de la classe !
Je me grattais la gorge, ne savant pas trop par où commencer. Par mesure de sécurité, je ne bougeais pas, et du ton le plus assuré que je pus, je lançais : « Ne vous fâchez pas, Messire Drake de Blue Pegasus. Loin de moi l’idée de vous vouloir un quelconque mal mais, voyez-vous, je passais dans le coin et, lorsque j’ai vu l’épée pendre à votre ceinture, je me suis dis que vous pourriez peut-être m’aider. Et, comme vous venez de vous présenter comme un membre d’une célèbre guilde, je suppose que vos compétences en magie ne doivent pas être si mauvaises que ça ! » Pas très à l’aise, je tanguais d’un pied sur l’autre : « Ne vous fâchez pas, Messire Drake, et laissez-moi vous expliquer. Certes, messire, je n’ai absolument rien à vous offrir en échange de ce service mais, voyez-vous, je suis très curieux par nature et il se trouve que j’ai parlé avec un des habitants de la vieille bâtisse abandonnée qui se trouve dans la propriété entourée d’un grand mur et qui se trouve non loin de là. Il existe un grand nombre de rumeurs qui circulent à son sujet, et j’aurais aimé aller vérifier si ces dires sont vrais. Malheureusement, on ne me permettra d’y accéder quand compagnie d’un mage, et le portail ne s’ouvrira qu’un certain, avant de se refermer à tout jamais pour moi. Enfin, c’est que le vieillard m’a soutenu lorsque je l’ai quitté il y a quelques instants. » Je ne savais pas si j’étais très clair dans mes explications, et je m’emmêlais un peu les pinceaux. Je tentais tant bien que mal de me justifier : « Voyez-vous, je suis un comédien itinérant, et j’ai quitté la troupe quelques jours pour suivre mon frère qui avait besoin de se reposer. Malheureusement, mon frère n’est pas mage pour un sou et, s’il savait que je veux m’aventurer dans cet endroit que l’on dit maudit, pour sûr qu’il m’enfermerait à double tour dans ma chambre jusqu’à notre départ. Et, en ce qui me concerne, j’ai beau être un mage, je ne suis pas assez puissant pour faire du mal à qui que se soit… Quoi que, même en étant plus fort, je serais bien incapable de faire du mal, même à une mouche. Moi, tout ce que je veux, c’est apprendre les histoires, et les transmettre aux générations futures. Je veux faire rire les gens d’aujourd’hui et de demain, il paraît que le rire c’est bon pour la santé et que ça rallonge notre vie. Mais, je m’éloigne, je m’éloigne ! Vous devez me prendre pour un fou, n’est ce pas ? » Je me tus. Je tentais de reprendre ma respiration car, de peur que mon interlocuteur me coupe, j’avais déclaré mon discours presque d’une traite !
Je m’avançais, tout penaud, et tendis une main en guise de salut : « Alouarn Grimgorson, comédien ambulant, et mage des illusions par le son. Enchanté de vous rencontrer, Messire Drake. » Puis, avec un grand sourire : « Alors ? Vous m’accompagnez ? »
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Mer 24 Sep - 18:40
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
De l'aide ? Voilà bien longtemps que je n'ai pas trop bougé de chez moi pour faire une mission ou ce genre de chose. A vrai dire, je me sens un peu étranger à ce nouveau monde qui s'est imposé. Kidnappé vers un futur, j'ai beaucoup de mal à me reforger un présent stable. Je redécouvre le monde depuis peu mais soit, la proposition ne semble pas menaçante en soit. Mais c'est surtout en raison de la manière dont il me présente sa requête. Je crois que, hormis les commerçants de Fiore, aucun être humain ne m'aura baratiné autant sans donner un seul détail de valeur pour présenter son sujet. Les lèvres pincées, la curiosité grandissante, je baisse mon arme malgré l'étrangeté de mon interlocuteur. Ce qui le différencie de ces commerçants, c'est qu'il manque tout de même de perfection. Il manque de rigueur, il ne vante pas la simplicité de la tâche, juste ce qu'il a déduit de moi lorsqu'il m'a vu et il manque d'assurance puisqu'il ne tient visiblement pas en place. Et moi, j'aime bien ce genre de personne même si sa manière de parler m'agace fortement.
Je range mon épée tout en écoutant la suite de son discours, intrigué par son personnage, je fronce les sourcils lorsque les mots "mage", "mal" et "comédien" se font entendre. En fait il me fait penser à ces vendeurs de babioles que l'on voyait passer dans les marchés de la ville. Mon père les a toujours détesté et j'ai toujours fait de même. Après tout il est mon exemple et je ne me voyais pas m'opposer à son point de vue, ces ignobles malfrats vendent de la pacotille pour une fortune dont nous ne pouvions pas nous permettre de gaspiller. Et refuser leur offre une unique fois ne suffit pas à les faire taire, il faut presque les fuir pour ne plus sentir leur haleine de vautour, emplie d'avidité à un point où leurs mots ne sont que tentatives de corruption. Ils sont malins, ces gens-là, et c'est pour ça que je ne les aime pas. Néanmoins, il a beau ressembler à ces gens, il n'est pas des leurs. C'est un comédien. Encore pire pourrais-je penser, mais cela me semble bien plus intéressant. C'est un peu comme les gens du cirque où l'art est roi, certes avec un peu plus d'exotisme mais il me semble que j'apprécie plutôt bien la comédie. Quoique, c'est une approximation fondée sur du vent car de toute mon existence je n'ai assisté encore à aucune comédie. M'étant isolé pour une assez longue période, je n'ai pas vraiment découvert la vie autrement qu'avec l'entraînement et les virées dans les bars. Je devrai lui demander de me montrer une de ses œuvres dans ce cas.
"Mais non ne vous inquiétez pas, tout le monde paraît original à mes yeux, d'une certaine manière. Mais vous êtes donc comédien ! Intéressant. Pour votre requête il est vrai que je pourrai vous aider. Mais voyez-vous j'ai deux choses qui me préoccupent en ce moment. "
Je laisse un silence se faire, je fuis son regard le temps de quelques secondes pour le laisser se questionner, tenter de deviner ma réponse quant à sa demande puis finalement m'étirer pour sentir le vent frais qui frôle mes vêtements. Dans ma main s'est logée la petite montre à gousset qui se met à luire puis je la range dans la poche de ma veste.
"Il est l'heure de prendre une décision mais j'aimerai en savoir plus sur ce que vous savez sur cette vieille bâtisse. Les rumeurs sont peut-être infondées mais il est bon pour tous de les connaître, n'est-ce pas ? En fait, j'aimerai savoir tout ce que l'on vous a raconté car j'ai horreur des mauvaises surprises. Encore je saurai improviser mais j'aime bien savoir ce à quoi je dois m'attendre. Quoi qu'il en soit nous pouvons déjà nous diriger vers l'endroit. "
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Spoiler:
La montre à gousset luit une nouvelle fois puis apparaît à nos côtés une petite créature ressemblant à un lézard à la carcasse métallique. Premier esprit que j'ai acquis lors de mon premier contrat à Pixie, il n'a pas l'air très utile sous cette forme là mais son apparence n'est pas à prendre en compte. Je lui tends la main puis il saute sur ma paume pour finalement grimper jusqu'à mon épaule.
"Bonjour, Iron. Voici Alouarn, c'est un comédien et il a une mission pour nous.
-Enchanté Alouarn. "
L'esprit émet un son sans bouger les "lèvres", étant une sorte de Machina, il n'a pas la chance d'avoir un corps humain. Il déploie cependant ses ailes et s'envole vers Alouarn pour atterrir devant lui, lever la tête et le scruter de ses yeux rouges.
"Je suis Iron, un esprit du monde intérieur de Drake et le seul qu'il peut invoquer à cette date, mais ne t'inquiète pas je ferai l'affaire. J'ai cru comprendre que tu cherches de l'aide, quelle est donc ta requête ? Tu sais, nous les mages nous ne pouvons aider les gens que dans un certain domaine. Bon, Drake n'est pas le plus mauvais et est assez polyvalent mais ce n'est pas lui qui t'aidera à créer un nouveau scénario pour une comédie ou qui t'aidera à trouver discrètement des informations sur qui que ce soit. Tu vois, c'est plutôt un..."
-Chut ! Je sais tout faire, je demandais juste par curiosité mais si c'est ainsi nous pouvons partir sans qu'Alouarn nous explique les modalités. En fait oui, ne nous dit rien. Comme ça Iron sera embêté et il devra nous emmener tout de suite, il parlera moins.
-Contrairement à toi, je ne suis pas un humain, et faire plusieurs choses en même temps ne m'est en rien un souci.
-Admettons, mais par politesse tu te feras discret, n'est-ce pas ?
-Admettons, mais dans ce cas j'écouterai ce que vous direz et je serai prêt à parier que tu avais l'intention de questionner Alouarn durant le trajet. Enfin, dis-moi où nous devons aller et je vous y emmènerai.
-Si je ne me trompe pas... C'est là-bas !"
L'esprit s'illumine et voit sa taille augmenter, de celle d'un lézard à celle d'un lion, pour mesurer au final plus d'un mètre cinquante, le tout composé de métal uniquement. Il nous sauvera de la fatigue et de l'essoufflement puisqu'après tout ce n'est qu'une machine. Une monture lourde spécialisée pour le combat plus précisément, elle ne permet pas de longs déplacements mais comme ce n'est pas trop loin, c'est rentable. Je monte sur Iron puis ce dernier invite Alouarn du regard à monter sur lui. Il n'osera peut-être pas, je lui crie alors de venir pour ne pas perdre trop de temps.
"Allez viens, tu nous raconteras tout ce que tu sais en chemin !"
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Lun 29 Sep - 22:49
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
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Je souris à ces répliques. Le silence se mit à danser avec les feuilles mortes, leurs mouvements fluides étaient d’une beauté extraordinaire pour ceux qui se donnaient la peine de tendre leurs oreilles : la multitude de chorégraphies que notre mère, la Terre, possédait, était l’un des plus beaux langages qu’elle ait bien voulu nous communiquer. Il était fort dommage que l’humanité ne soit pas plus attentionnée envers ces messages muets mais dont le rythme n’avait d’égal que sa vocation à transmettre le charme d’un instant, d’un présent si éphémère. Je pris une poignée de ce sable grossier qui composait le chemin que nos pieds avaient eu la chance de fouler aujourd’hui, et je laissais les tendres bourrasques du vent éparpiller chaque grain dans les méandres du labyrinthe de nos vies.
« Et vous, monsieur Drake, qu’est ce qui vous fait rêver ? »
Je tentais de suivre du regard mes modestes camarades, mais ils étaient si ridiculement petits, qu’il m’était alors impossible de suivre leur trajet plus loin que ce bras tendu.
« Si tout le monde était original, l’originalité elle-même n’aurait plus aucune fonction dans ce monde, puisque nous serions tous original. Oh non, ne me regardez pas comme ça. Je le conçois : elle peut prendre bien des formes, bien des couleurs mais, au fond, ça serait tellement ennuyeux si elle frappait à chaque porte, transpirant, dégoulinant par tous les pores de notre peau. Oh non, cette extravagante aurait pu être l’un des piliers de notre société, elle n’est plus que l’audace d’un soir, l’ombre d’un matin. Elle se présentait comme le tout d’une vie, elle a fini sous le tapis. Oui, je ne cacherais pas que cet excentrique trait de caractère s’est logé en chacun de nous, mais très peu d’entre nous ont appris à l’utiliser, encore moins savent qu’il existe : n’est ce pas déprimant ? »
Je m’étirais, fis quelques pas de danse, en rythme avec les branches des arbres. C’est fort triste ce qui leur arrive à ces grands seigneurs : à chaque automne, le cancer emporte leur belle chevelure ; l’hiver achève pendant des mois éternels la gangrène, fruit de leurs maux ; le printemps fait renaître les plus solides d’entre eux ; l’été glorifie la grandeur perpétuel de ces ancestraux conteurs silencieux. Il est bien dramatique que ce cycle soit tout aussi redondant que naturel.
« Vous découvrirez bien vite que ce que vous appelez « originalité » n’est que ce que tout le monde cherche à obtenir pour ressembler le plus à Dame Normalité, celle qui impose ces viles lois au sein de nos populations. Les coutumes et l’art de bien faire changent aussi vite que vous et moi changeons de sous-vêtements. Ne vous méprenez pas sur mes intentions, monsieur Drake. Je suis pour l’originalité, mais je trouve que nous utilisons ce terme et ses attributions à bien mauvais escient. Ces brochettes de robes et de pièces, prétendues toutes uniques en leur genre, me font s’esclaffer à se pavaner ainsi dans les rues de nos villes, insistant sur le fait qu’ils sont les inventeurs d’une idée, d’un concept. Ça, messire, ce n’est qu’une illusion véritable : s’ils avaient pris la peine de connaître l’histoire de leurs ancêtres, ce qu’ils pensent être une incroyable illumination, n’est autre qu’une lugubre redécouverte de leurs racines. Ah, qu’il est bien dommage que tout ceci ne soit que pure raisonnement de mon esprit. Mais, passons, nous avons beaucoup mieux à faire, vous comme moi que de divaguer sur la beauté de notre cerveau. »
Alors que mes mots volaient et virevoltaient, accordaient à leurs partenaires quelques notes de musique d’un bal éphémère, mon interlocuteur avait sorti dont ne sait où une montre à gousset : j’aurais juré que le lapin blanc de Wonderland avait la même. Monsieur Drake serait-il un voleur ?
« Que nous ayons une, deux, trois, et autant que nous voulons, choses qui divaguent dans notre pensée, qui arpentent les méandres de cet épineux labyrinthe qu’est notre cervelle, elles ne s’évaporeront jamais, jamais, jamais. Sauf si nous prenons un instant pour apporter à chacune leur solution. Ah, mais tout ceci est fort ennuyeux. Le temps, nous n’en avons pas. Il gambade, il nous file entre les doigts. Ne l’entendez-vous pas partir par ici ? Puis revenir par là ? Les chemins sont si nombreux, tous ne tiendraient pas sur les dix doigts de nos mains. Ne sommes-nous pas déjà passé par là ? N’avons-nous pas, un jour, pris ce sentier-ci ? A vous me fatiguez ! Si nous laissons l’instant présent s’échapper, il sera perdu à tout jamais. »
Je ne pus retenir un rire libre mais naïf. Décidément, on ne vivait pas dans le même monde : qui était donc cet homme qui ne savait pas se servir du grand réseau des rumeurs ? Est-ce donc comme ça que les gens des villes appréhendent les mots dans la vie ? Ah, je n’étais plus sûr de mes choix : ma raison oscilla plus qu’à son habitude, était-ce si dur de faire confiance à l’inconnue ? Au final, qu’est-ce qu’on leur apprenait ? Quelles connaissances avaient le plus d’importance à leurs yeux ?
C’est alors que sa montre à gousset se mit à luire… Enfin, sa soi-disant montre, je n’avais pas encore pu prouver qu’elle lui appartenait bien. Pauvre lapin blanc, il devait être perdu sans ses précieux tic et tac. Surgissant des méandres du mécanisme, un dragon dont l’ossature se rapprochait plus des automates, que d’un être vivant normalement constitué, prit rapidement appui sur la paume de son maitre, et s’amusa à grimper jusqu’à son épaule. Je regardais en silence ce spectacle fascinant, si en plus il était doué d’intelligence et de parole, la représentation allait être des plus plaisantes. S’ensuivit alors un dialogue entre les deux protagonistes, et je n’eus pas mon mot à dire. Non, non, non, ce n’était pas à moi d’intervenir dans ce genre de conflit… Un hoquet de surprise m’échappa lorsqu’Iron grandit, grandit, grandit si vite qu’il devint bientôt assez gros pour nous transporter tous les deux jusqu’au lieu du rendez-vous. Son maitre sauta sur son dos, et le dragon m’invita à prendre place, invitation renouvelée par son maitre quelques secondes plus tard.
« Non merci. J’ai deux pieds pour marcher ! La vie est bien trop courte pour ne pas pouvoir profiter de ces racines qui nous propulsent d’avant en arrière, et d’arrière en avant. Loin de moi l’idée de vous offenser, l’un comme l’autre, mais je préfère garder contact avec la terre ferme ! Et oui, peut-être ce sentier-ci vaut mieux que ce chemin-là ! L’un a les petits oiseaux qui chantent, l’autre possède des extravagantes fleurs. Tous deux appellent à l’amour et au partage, mais où ont-ils caché tous ces faux-amis ? Non, non, non, je ne me ferais pas prendre par vos mesquins petits tours de passe-passe. Tic… Tac… Tic… Tac… Voilà le tic qui part par ici, et le tac qui passe par là. Voilà qui est ennuyeux. Nous n’avons plus de tic. Nous n’avons plus de tac. Nous n’avons plus de quoi mesuré le temps. Faut-il plus de tic ? Un peu moins de tac ? Dois-je tout mélanger pour rétablir une illusion bien trop imparfaite ? Ah non, je n’ai pas le temps de divaguer avec vous aujourd’hui ! En retard, en retard, nous sommes en retard. Ceci est fort regrettable. En retard, en retard, nous sommes en retard. Le thé sera froid. En retard, en retard, nous sommes en retard. »
Je me figeais une fraction de seconde avant d’admettre : « Mais, tout ce bavardage n’a aucun sens. Il tourne, tourne, tourne dans la ronde, le tourbillon des mots, le carrousel du monde. Cendrillon, allons-y ! Que cette citrouille se taise ! Aurore, dans sa tour de cristal, aura bien du mal à se réveiller, les ronces ont pris possession de son ancestrale prison ! Que l’inventeur du fuseau soit pendu haut et court ! Laissons donc Blanche-Neige avec ses nains, et la petite marchande d’allumettes avec ses bâtons de feu. Nous avons un mystère bien plus intriguant à résoudre, une légende à découvrir, un mythe à réapprendre. Que l’on fasse venir l’armée des cigales, qu’elles nous attendent donc à la fin de cette aventure pour chanter nos louanges. »
Je me mis en marche vers notre destination, continuant à débiter un flot continu de paroles n’ayant, pour le commun des mortels, ni queue ni tête. Est-ce donc cela la raison de mon étrangeté ? Et puis, je finis par me taire : au fur et à mesure que nous approchions de l’entrée, l’atmosphère s’était chargé d’ondes négatives. J’avais l’impression d’être écraser par le poids de milliers de regards, certains accusateurs, d’autres prometteurs. C’était une foule qui hurlait en silence : que cherchait-elle vraiment ? Nous arrivâmes devant le portail. Ne sachant pas vraiment comment faire la conversation avec mes interlocuteurs, je me mis à examiner de plus prêt l’horrible visage qui ornait l’entrée. Chacun des grands et gros poteaux de pierre se tenaient une gigantesque gargouille. Après mes élucubrations de tout à l’heure, étais-je dans mon droit en m’improvisant professeur d’histoire ? Après tout, ils me l’avaient demandé.
« Cette grande bâtisse a d’abord été construite pour accueillir les malades mentaux. Son fondateur, l’ancêtre de l’illustre famille qui s’est éteinte sans laisser d’héritier il y a une cinquantaine d’années de cela, avait pour volonté de trouver un remède au mal qui rongeait l’âme des hommes, et plus particulièrement à celui qui avait pris possession de sa femme. Estimant que les recherches accédant à sa demande étaient beaucoup trop lentes, il ordonna aux chercheurs d’utiliser ceux qu’on appelait alors à l’époque des « aliénés » pour tester leurs remèdes, plus abracadabrants les uns que les autres. Beaucoup de ceux qui furent internés ne ressortir jamais de ces murs. Selon certaines coupures de presse de l’époque et de nombreux livres d’histoire, ces disparitions étaient expliquées de telles façons à ce que tout ceci reste banal aux yeux des concitoyens. Les médecins racontaient souvent que le patient avait été envoyé vers l’une des annexes du complexe pour se reposer. Selon des brochures, ces dépendances se trouvaient dans des lieux paradisiaques, près de la mer ou dans une forêt mais, il s’avéra qu’une inspection menée conjointement par l’état, les forces de l’ordre et le service médical, mis à jour les plans de ce vil scélérat : tous ces rêves n’étaient qu’un vulgaire mensonge. Une enquête plus approfondie permit de découvrir, au fond du jardin, une fausse commune où les cadavres de ces pauvres malheureux avaient été jetés pêle-mêle, comme de vulgaires chaussettes usées. L’institut fut donc fermé, et le fondateur fut brûlé avec sa femme sur le bûcher pour hérésie et sorcellerie. Leur dernier descendant c’est éteint, selon le vieil homme, il y a une cinquantaine d’années, tout au plus. On ne sait pas comment, à l’époque, certains membres de cette famille purent survivre à toute cette haine qui se déversait sur eux, ni comment ils revinrent dans les bonnes grâces de la population. Peu à peu, les gens oublièrent la signification première de cette demeure. C’est à la mort du dernier descendant direct du fondateur que ceux qui étaient cachés ont été révélés au grand jour. C’est à partir de ce moment que les plus folles rumeurs commencèrent à circuler dans la région. »
Je me tus quelques instants, reprenant mon souffle, laissant ainsi à mes compagnons le temps d’ingurgiter ces données. Je m’approchais du portail, et commençais à l’examiner, essayant de trouver les imperfections que mes tracés auraient pu laisser sur le papier. Les minutes passèrent, elles s’étirèrent tellement que je ne sus combien de temps j’étais resté ainsi, perdu dans mes pensées. Je repris mon histoire.
« La plus ancienne des rumeurs, et certainement la seule qui déroge à la règle des cinquante ans, remonte à un peu plus d’un siècle, lorsque ce portail en fer fut installé, après que le précédent, debout depuis les fondations, tomba mystérieusement en cendres. On raconte qu’à la demande express du maitre des lieux, les meilleurs forgerons de tout le royaume se rencontrèrent dans le plus grand des secrets et mirent sur pied ce que nous observons aujourd’hui. Certaines personnages âgées pensent que, le jour où le fondateur et sa femme furent brûlés pour hérésie, le diable s’abattit sur cette lignée, et qu’il ne partirait habité une autre demeure que lorsque le dernier tombera. La rumeur continue par ici, tourne par là, et affirme même que face à ce fatal destin, ils devinrent tous des chasseurs de démons, et en particulier de Satan lui-même. On raconte que lorsque ces portes sortirent des flammes, alimentées par les âmes en détresse des patients tués durant les expériences, ce visage s’était formé, alors qu’aucun ne l’avait façonné. Depuis, elle garde, cette grimace sur les bouts des lèvres, l’entrée de cette zone. Elle est le gardien silencieux qui donne le signal, et ses deux colosses de pierre sont là pour veiller à sa survie dans notre monde. Plusieurs personnes affirment que l’âme tourmentée de la femme du fondateur se trouverait à l’intérieur de ce visage de fer et qu’elle se mettrait à sourire lorsque de nouveaux visiteurs pénètreraient sur son territoire. Néanmoins, tous les témoins se sont mis d’accord sur un point : aucun des visiteurs ne ressortit indemne de leurs macabres visites. Oui, oui, oui, tout ceci est très lugubre, sinistre. Le sang qui bout se met alors à grelotter de froid lorsque l’on parle aux Anciens de cette demeure et de ses propriétaires maudits. »
Je coinçais ma tête entre les barreaux pour tenter de voir où menait la grande allée que nous pouvions admirer depuis l’extérieur. Tout ceci était fort curieux : les arbres semblaient se resserrer pour éviter à mes yeux baladeurs d’explorer ces nouvelles terres. Un craquement, une branche qui casse sous le poids d’une personne, me fit sursauter : je me retournais précipitamment pour voir ce qui se passait dans mon dos.
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Dim 5 Oct - 19:19
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
L'homme semble danser et je ne peux que sourire en voyant la scène. L'étrangeté du personnage soulève une certaine curiosité mais je ne franchirai pas les limites personnelles et individuelles. Poussière de sable s'élevant d'un geste frivole, s'envole et retombe légèrement au plus loin. Ces grains, ces particules, ils sont à la fois essentiels et insignifiants et cela me fait sourire davantage. L'ironie de la vie, la logique de l'existence, je me demande si tout cela est réel à vrai dire. Et mes rêves, que sont-ils ? Des grains de sables. Des milliers, des milliards, que sais-je, c'est sans doute toute une dune dont l'étendue épouse l'horizon. Une mer de silice, un désert, le tout dissimulant de nombreux tombeaux, gardiens des nombreux secrets de la vie. Nous marchons dessus et pourtant nous ne nous soucions pas de leur existence. Ils sont là, ils nous soutiennent mais nous ne savons rien. Et dans ce paysage onirique, nous sommes assoiffés, le sable ne suffit pas. Les rêves ne sont que là pour satisfaire nos esprits mais nos corps demandent bien plus, ils demandent la vie.
Je réfléchis un instant avant de répondre à sa question et je regarde vers le ciel pour trouver de l'inspiration. De nombreux nuages figurent dans la voûte et nous fuient, balayés par les vents, apeurés par le lieu, ils refusent de se joindre à notre route. Soudain je pense à mes propres rêves et je me dis que ce monde est le mien. Je me sens bien ici, je me sens moi, ici. Même si mes esprits sont semblables à ce que j'appellerai mes "rêves" fictifs, mon rêve réel est ici. Je redirige mon regard vers l'homme puis lui fait part de mon ressenti.
"Je rêve souvent d'un autre monde, très différent de celui-ci. Mais nos rêves ne se basent que sur les choses que l'on connait donc je crois que ma réponse est celle-ci : tout ce que je vois de mes propres yeux me fait rêver. Les injustices, les colères, les guerres, elles sont mes rêves. Je suis un mage de guilde car je lutte contre elles, et ce sont elles qui alimentent mes objectifs. Si elles n'existaient pas, je crois que je ne rêverai tout simplement pas et je serai alors un simple homme, un scientifique sûrement, curieux de savoir pourquoi la vie est ainsi. Rien de très excitant, rien de très original. Mais il n'y a pas que ces côtés là, la joie, les rencontres, la bravoure de rendre service, l'amour, et toutes ces sensations que je ne connais pas encore, elles sont mes rêves elles aussi. "
Je détache mon regard de ces corpuscules de terre, pousse un long soupir qui transcende les brises, puis je souris avant de reprendre la route. Je souris car je sais que rêver est inutile, que nous parvenons rarement à les réaliser et que pourtant je suis toujours là, à les poursuivre. C'est ça, l'ironie de la vie.
Un refus quand il s'agit d'une invitation qui vise à gagner du temps, une plainte quant au retard que nous accumulons, je ne crois pas comprendre la logique de cet homme. Non seulement ses discours sont déplacés, je ne remets pas en cause leur sens mais ils sont globalement hors contexte, mais aussi il ne m'inspire pas confiance. C'est comme si sa raison l'avait quitté, et qui sait de quoi sont capables les gens de sa trempe ? Des maisons brûlés, des corps mutilés, souvent on entend dans les campagnes ce genre de schéma : des personnes qui, folles, agissent encore en liberté, car oui, en ville, la plupart sont internées et n'ont pas à portée de main ce qu'il leur faut pour mettre à bien leur plus grand fantasme. Je me permets tout de même de le suivre, Iron étant au pas à côté de lui à écouter les histoires du mage et ne bronchant pas. De mon côté, la chose qui me perturbe le plus est le fait que je n'arrive pas à comprendre le pourquoi de toutes ces logorrhées. J'attends seulement une réponse à ma question, et pourtant... je le suis. Engagé dans cette quête aux aspects déjà bien loufoques avant qu'elle ne commence déjà, je le suis, curieux, je marche à ses côtés pour l'aider.
Et soudain l'horizon révèle une sorte de domaine circonscrit par une grande clôture de métal et de pierre. Aussi noire que la nuit, aussi froide que la glace, munie d'un portail qui ferait pâlir les Moires. Quel immonde portrait forgé avec précision décore cette entrée, c'est comme si l'on voulait nous voir partir avant même que l'on y mette les pieds. Je suppose que c'est ici puisqu'Alouarn s'est arrêté de parler. Cela fait bien un moment même, mais il faut croire que j'ai cessé de l'écouter. Cependant à la vue du lieu, après un long silence, une longue absence, la voix bien particulière de notre ami le fou refait son apparition, et cette fois-ci, j'ai enfin droit à ma réponse.
"C'est en effet une histoire des plus étranges. Néanmoins je n'ai pas peur des histoires de démons en tous genres alors je vais vous aider, ne vous en faites pas. Que cherchez-vous en fait ? Savoir si ces rumeurs sont fondées ?"
Satisfaction, grande source de données, cependant il va falloir séparer le faux du vrai. En général, tout ce qui est lié à Satan est dû à l'exagération des conteurs qui cherchent juste à obtenir le plaisir d'une panique générale. Cependant le fait que cet homme en sache autant, qu'il aie retenu tout ce qu'il a dit au détail près m'inquiète un peu. Et puis si ça se trouve il était lui-même interné là-bas, cela expliquerait pourquoi il en sait autant. Mais dans ce cas, rien ne le forcerait à revenir en ce lieu, il pourrait voyager librement, refaire sa vie, que sais-je, mais pourquoi revenir à sa prison ? Plutôt rassuré, je me permets de m'avancer légèrement pour tenter de voir au plus loin mais les arbres m'empêchent de répondre à l'appel de ma curiosité. Soudain je me rends compte que je suis proche de ce visage écoeurant alors je me recule, et je vois en dessous de celui-ci Alouarn, la tête placée entre deux barreaux du portail. Une lueur rouge s'installe dans les yeux du visage de fer, sa bouche s'ouvre et fait apparaître un trou béant prêt à aspirer tout sur son passage. Je me précipite vers Alouarn pour le tirer par le bras alors qu'il fait volte-face, criant son nom de peur qu'il disparaisse.
"Alouarn ! Ca va ? J'ai eu... peur ?"
Je lève les yeux vers le portail, rien d'anormal. Iron reprend sa forme initiale puis s'élève dans les airs pour repérer quiconque pourrait être la cause de ma réaction. J'imagine qu'il a vu la même chose que moi. Une magie d'illusion ou bien le portail est vraiment possédé ? Je ne sais vraiment mais la chose m'a parue réelle. L'esprit mécanique repère une personne cachée derrière un arbre et la poursuit alors qu'elle fuit. Je lâche le bras d'Alouarn puis je cours après l'étranger avec une vitesse accrue par ma magie.
"Corps Stellaire - Boots."
Légèreté et vitesse procurées par le halo lumineux qui entoure mes pieds, chaque foulée semble être de plus en plus rapide, si bien que la distance entre la cible et moi se raccourcit de seconde en seconde. En contact avec Iron, je le fais disparaître d'un simple toucher afin de me concentrer sur ma magie, devenir de plus en plus rapide pour finalement contourner la femme et m'arrêter devant elle. Mains dans les poches, sourire aux lèvres comme à mon habitude pour cacher le fait qu'à quelques centimètres de ma main droite se situe mon arme.
"Halte-là ! Je suis un mage de Blue Pegasus, je m'appelle Drake. Puis-je vous demander la raison de votre présence ? Il s'agit là d'un lieu à la réputation bien funeste et abuser de nos pouvoirs pour faire des farces aux gens est bien peu recommandé. N'êtes-vous pas d'accord ?"
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Mar 7 Oct - 4:44
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Qu'est-ce que je fous ici sérieusement ? Je devrais être chez moi, en train de me reposer tranquillement de mes blessures, mais non ! Il a fallu que je sois trop gentille et que j'accepte de faire une course pour une amie, rah là la. Parfois, je devrais refuser d'aider les autres, ça risque de pas m'aider de marcher beaucoup. J'avance pour le moment sans difficulté dans la ville, que je connaissais presque par cœur, ayant travaillé presque 6 ans dans cette ville. Plus aucun recoin m'était inconnu.
En fait si... Un seul endroit, un endroit que je n'avais jamais osé approcher à cause de toutes les rumeurs et les légendes qui traînent autour de ce lieu sordide. Des histoires d'internements avec des recherches médicales sur des humains, a des histoires saugrenues sur Satan. C'était à l'époque où je faisais des soirées avec des amies et que l'on se racontait des histoires qui faisaient peur, je me souviens que je n'avais pas dormi de la nuit après qu'elles aient aussi ajouté que personne ne ressortait vivant de cet endroit. Mais d'un certain côté, je ne suis plus une gamine maintenant, et je ne veux pas rentrer, mais juste aller la voir.
J'avance donc à mon rythme jusqu'au manoir, je précise à mon rythme, car mes anciens voisins, mes anciennes collègues m'arrêtaient pour que l'on bavarde un peu. Je mis plus de temps que je le pensais pour arriver à destination du manoir. Je continuais d'avancer tandis que la silhouette du manoir apparaissait, de plus, en plus claire, et même la silhouette de deux personnes, peut-être, était-il perdu ? Je continuais d'avancer vers le manoir tandis que les silhouettes m'apparaissaient plus claires. C'était deux adultes, donc l'hypothèse qu'il soit perdu diminuait.
Je réfléchissais un peu, qu'est-ce que je cherchais en venant ici ? Voir le manoir ? C'est bon, je le voyais déjà de là où je suis, malgré le fait qu'il me fasse froid dans le dos, il ne m'inspira pas grand chose. « Bon tant pis, je reviendrai peut-être un autre jour en compagnie de quelqu'un de ma guilde pour visiter s'ils veulent, pensai-je ». Je fis volte face et commença à marcher en direction de la ville, d'un pas plutôt rapide pour pouvoir faire ma course et rentrer chez moi.
Mes pas s'enchaînent jusqu'à que j'entends des bruits de courses derrière moi, je voulus me retourner, mais il fut devant moi avant que j'aie pu le faire, comment avait-il fait pour être aussi rapide ? C'était le garçon de tout à l'heure, un blond aux yeux bleu... Plutôt jeune, je dirais à vue de nez. Il me sourit gentiment les mains dans les poches et avant que je puisse demander ce qu'il voulût, il prit la parole :
"Halte-là ! Je suis un mage de Blue Pegasus, je m'appelle Drake. Puis-je vous demander la raison de votre présence ? Il s'agit là d'un lieu à la réputation bien funeste et abuser de nos pouvoirs pour faire des farces aux gens est bien peu recommandé. N'êtes-vous pas d'accord ?"
Blue Pegasus ? Pourquoi il m'arrêtait et de quelle farce parlait-il ? Je n'ai absolument rien fais, et d'abord, depuis quand on doit se justifier de là où on est... C'est absurde, la liberté de mouvement, il ne connaît pas ? Bon, j'inspire et reprends mon sourire habituel, j'avoue que je suis un peu ronchonne, c'est temps-ci avec tout ce qui s'est passé, je pense que j'ai le droit.
« Enchanté, Drake, je m'appelle Azulie et je suis mage de Fairy Tail, pour répondre à vos questions, je ne savais pas qu'il faut un droit de passage pour marcher sur une route, je rigole doucement pour lui montrer que je plaisante et continue, non, je suis ici, car je me disais que... En fait, j'en sais rien, il y a longtemps, j'ai entendu des rumeurs et je n'étais jamais venu voir. De plus, je ne vois pas de quoi vous voulez parler avec votre farce, ce n'est vraiment pas mon genre de faire cela... »
Après tout, qu'aurait été mon but de lui jouer une farce à lui et son ami, aucune, à part m'amuser en me moquant, mais s'il croit que je me rabaisse à faire ce genre de chose, il se trompe, j'ai passé l'âge de ces bêtises.
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Mer 8 Oct - 11:07
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
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Alouarn : #ff9900 Le Masque : #006600
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Tout se passa bien trop rapidement pour que je puisse prendre le temps nécessaire pour répondre à la question de mon complice. Oh, vous, les rats des villes, vous êtes toujours trop pressés, vos actions vous amènent bien trop souvent à des conclusions hâtives pour, au final, très peu de résultat. Il court, il court le furet, le furet du bois joli. S’entame une discussion avec une jeune fille. Je m’approchais tranquillement en sifflotement, écoutant d’une oreille distraite les échanges verbaux des deux tourtereaux. Qu’ils étaient ennuyeux… L’un accusant l’autre, l’autre réfutant les blâmes de l’un. Je soupirais, ne sachant pas vraiment si mon intervention ferait avancer notre affaire. Ah, tiens, elle aussi à ouï dire des informations sur cette étrange demeure ? Un deuxième mage ne serait pas de trop pour élucider cette affaire, et ce n’est pas avec les pitoyables talents de déductions de monsieur Drake qu’on allait réussir à démêler le vrai du faux. « A dire vrai, ce n’est ni des histoires ni des mages que nous devrions avoir peur… » Je saluais de la tête demoiselle Azulie avant de jeter un coup d’œil vers le portail : « Tic… Tac… Tic… Tac… L’heure est bientôt écoulée. Libre à vous de vous joindre à notre quête de la vérité, Azulie, membre de Fairy Tail. Mais, pressons, pressons. Nous n’avons pas le temps, non, pas l’temps, pas l’temps. Oh oh, le vent a tourné, les bourrasques ont dansé, les arbres ont chanté : et tout ce bruit en l’honneur de la terreur et de la crainte. Cela me fatigue. »
Et je repartis en fredonnant une vieille valse. Je m’assis en tailleur, face à cet hideux et monstrueux masque. Je ne pus garder le silence plus de quelques secondes, et me mis alors à discuter avec cette figure gardienne : « Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Tu es si prêt et pourtant si loin de chez toi. Quel paradoxe ! Comment peut-on être tout et son contraire ? Oh, ne m’en dites pas plus car cela serait trahir le secret de votre ancestrale famille. Combien de malheureux sont tombés sous le joug des monstrueux antidotes de ces charlatans ? Soyez raisonnable. Parler soulagerait votre conscience. Pardon ? Vous ne pouvez pas ? » Et tout en désignant les deux gargouilles, je continuais : « Si vous vous êtes le gardien de ces lieux, à quoi servent ces colosses de pierre ? Ils observent de leurs yeux vides les contrées alentours, entendent le murmure du vent à l’aide de leurs sourdes oreilles. Et je pourrais décliner les cinq sens de la même façon. Si vous vous êtes les yeux, sont-ils la force qu’il vous manque pour détruire tout individu indésirable ? Ah, tout ceci n’a aucun sens. Pourquoi cette bâtisse aurait-elle besoin d’autant de cerbères ? Mais, voilà le nœud du problème, nous cherchons à utiliser le puzzle de la raison, alors que le tout premier a avoir été mis en place dans cette demeure est celui de la folie. » Tout ceci était fort étrange : « Pourquoi n’êtes vous que trois ? Oh, il y en a tant de thèses sur ce chiffre-là que nous pourrions passé la nuit à chercher sans trouver la moindre signification à cette trinité que voilà. Avant même d’échafauder la moindre hypothèse, sommes-nous vraiment sûr que vous êtes les seules et uniques sentinelles du Portail ? Après tout, beaucoup disent et pensent que le chiffre trois représente l’équilibre. Est-ce donc cette harmonie qui vous rend si puissants ? » Je me tournais vers la jeune femme : « Et vous, Dame Azulie, de Fairy Tail, que pensez-vous de tout ceci ? Ou bien préféreriez-vous que nous parlions de tout cela ? Oh, après tout, que l’on parle de-ci ou que l’on parle deçà, c’est comme si nous parlions un peu de tout. »
Et je partis dans un éclat de rire. Je sautais sur mes pieds, le sac contenant mes affaires suivant chacun de mes mouvements. Le vieil homme se faisait désirer, et comme je n’avais pas pris la peine de regarder l’heure, je ne pouvais que faire des suppositions quand à ce que le temps avait fait durant nos houleux échanges. A dire vrai, bien que je ne connaissais pas encore assez la jeune femme pour m’avancer sur ce point-là, je ne pouvais que constater qu’il y avait comme une barrière entre monsieur Drake et moi : il incarnait tout ce qu’il y avait de sérieux à plusieurs kilomètres à la ronde, alors que je prenais tous ces évènements comme un jeu des plus amusants. Je me mis à faire des petits bruits bizarres avec mon nez jusqu’à ce que, exaspérer par les sons que je produisais, je lançais : « Et vous, monsieur Drake, pourquoi vous avez accepté de me suivre ? Honnêtement, je doute que cela soit pour supporter ma compagnie. Posez-vous la question, et vous trouverez les raisons qui m’ont poussé à venir en ces lieux. »
Puis, pris d’un élan d’inspiration, je m’avançais vers le portail, laissant derrière moi cette appréhension qui me rongeait le cœur, l’âme et le corps. J’avais aussi vu la lueur rougeâtre qui avait habité les terribles yeux du masque : après tout, n’avait-il pas juste chercher à protéger ses terres ? Je me plantais devant lui et, après quelques secondes, lui fit une révérence pour le saluer. Je fis de même pour la gargouille de droite, puis pour celle de gauche : « Avec tout le respect que je vous dois, monsieur le masque, mesdemoiselles les gargouilles, je me présente en ce jour pour vous présentez mes excuses pour l’affront que je vous ais fait tout à l’heure. Il est vrai que ma curiosité l’a emporté sur ma raison : honte à moi de ne pas vous avoir demandé la permission de regarder de l’autre côté. Serait-ce trop vous demander que de jeter, avec votre bénédiction cette fois-ci, un petit coup d’œil dans la propriété que vous protéger ? »
Et moi qui pensais qu’il allait se passer quelque chose, je fus tout d’abord déçu, et mon visage se permit d’être le reflet de mes émotions. J’étais tel l’enfant qui découvrait les joies et les tourments de la vie. C’est alors qu’un mouvement, d’abord presque invisible, puis se faisant de plus pressant, se fit voir sur le masque de fer. Puis voilà que celui-ci se forme, se déforme, pour donner une parfaite figure froide dont les yeux avaient été remplacés par de biens curieuses lumières vertes. Les lèvres se mirent à bouger, et une voix masculine se fit entendre : « Et bien, même si ces excuses avaient une allure un peu pompeuse, je ne peux que te féliciter d’avoir mis de côté ton orgueil. A moins que cela soit pour m’amadouer et que je baisse ma garde… » Je fus bouche-bée devant tant de surprise : « Ferme la bouche, tu risques de gober des mouches. »
Oubliant complètement ce qu’il y avait de l’autre côté, je vins m’asseoir à ses pieds et entama une discussion avec mon nouvel ami : dans toute ma splendide naïveté, je partais du principe que tout le monde n’avait pas qu’un mauvais fond, bien au contraire. Tout émerveillé par cette nouvelle découverte, je demandais : « Mais, vous êtes vraiment vivant ? »
Il se mit à rire devant tant d’innocence : « Tu sais, petit, entre nous, tu devrais éviter d’accorder ta confiance au premier venu. »
Je lançais : « Pourquoi ? Vous voulez me faire du mal ? Vous êtes un méchant aussi cruel que dans les histoires ? Quoi que, vous savez, je crois qu’il est difficile de faire pire que l’humanité en ce qui concerne le domaine du mal. A croire que les hommes ne sont nés que pour détruire. Je préfère m’attacher à mes espérances, pensant que tous n’ont pas un fond mauvais et que, peu importe le avant, c’est le maintenant qui compte. Un homme mauvais peut très bien se repentir. Un homme bon peut tomber dans le labyrinthe de la facilité. » Puis, revenant à des sujets qui me tenaient plus à cœur, je demandais à nouveau : « Alors ? Vous êtes vivant ? »
Devant tant de simplicité et de franchise, le masque ne savait plus vraiment où se mettre et comment réagir : « Tu parles, tu parles ! Mais tu ne sais même pas qui je suis, pourquoi je suis ici,… ».
Je ne le laissais pas finir : « Oui, je sais, je n’ai pas commencé par les six questions élémentaires, mais c’est un peu agressif pour un début de conversation, vous ne trouvez pas ? Mais bon, si vous le souhaitez. » Je pris une grande inspiration, et sans vraiment les formuler, je lançais : « Qui ? Où ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? » Et avec un grand sourire, je continuais : « Vous voyez, j’ai bien appris ma leçon ! Mais, trêve de plaisanterie : je suppose que vous comme moi, nous n’avons pas vraiment de temps à perdre et que vous êtes ici uniquement parce que vous vous êtes tout d’abord senti flatté qu’un homme vienne vous présenter des excuses pour ses conneries. Mais est-ce vraiment pour ça que vous êtes venu ? Vous l’avez pourtant si bien dit : vous n’êtes sûr de rien concernant nos intentions. Alors pourquoi vous êtes-vous réveillé pour discuter ? Est-ce vraiment dans vos prérogatives que de discuter avec un manant ? »
Le masque jeta un regard vers les deux colosses de pierre avant de répondre : « Tu me plais bien, toi ! Tu as la langue bien pendue. Si nous devons jouer en toute franchise, je ne pensais pas que se serais toi qui engagerais la conversation. » Ses yeux fixèrent Drake : « Mais plutôt celui-là, là-bas ! Celui qui prétend être un mage de Blue Pegasus. De vous deux, c’est lui qui a la tête sur les épaules. » Puis en se tournant vers Azulie : « En tout cas, ce n’est pas elle qui aurait fait le premier pas. Qui es-tu pour ne jamais avoir eu le courage de venir jusqu’ici pour trouver réponses à tes questions ? »
Je soupirais : « Décidément, vous avez beau être un masque, vous êtes comme tous les autres. Pourquoi est-ce que le fou n’aurait-il pas le droit de faire, lui aussi, des découvertes ? Moi aussi j’aimerais bien être un grand explorateur ! Ce n’est pas parce que je vois le monde différemment, que je suis forcément dangereux ! Pourquoi est-ce que vous n’admettriez pas, pour une fois seulement, que mon raisonnement, aussi décousu soit-il, peut être la clé d’une nouvelle énigme de la vie ? » Je me levais et me reculais pour laisser la place à Drake et Azulie : « Mais soit, que votre souhait soit exaucé ! »
La voix nasillarde du masque lança avec étonnement : « Mais… Que fais-tu ? Tu te vexes vraiment pour un rien… »
Je lui répondis aussitôt : « Non, je ne me vexe pas. Je reste moi. Et comme ma folie a l’air de vous agacez, je vous laisse parler avec la raison et le curieux. » Et en me tournant vers les deux mages, je leur fis signe de venir : « Éh, monsieur le masque aimerait vous parler ! »
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Ven 17 Oct - 15:37
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Blanc : ff0099 Noir : 9900ff
La fierté est grande, aussi grande que la curiosité naissant à la vue de l'innocence de la femme. De la surprise dans son regard jusqu'à la pureté de ses yeux, rien ne semble montrer qu'elle soit responsable de ce qu'il s'est passé. Mais pourtant l'arrogance de ses paroles m'arrache un sourire, une grimace, un sentiment de challenge plus ou moins excitant. Provoque moi, et je mordrai comme un chien défendant sa dignité. Un mâle, un dominant dont la tête sera toujours assez haute et la mâchoir assez puissante pour prouver à son opposant qu'il a choisi la mauvaise personne. Mon sourire s'efface, mon regard s'endurcit tandis que le silence s'installe et que l'incompréhension s'installe sans doute chez la blonde. Mes yeux plongés dans les siens, ne tentant pas même de découdre le vrai du faux, cherchant seulement une faiblesse, un frisson, je lui laisse la satisfaction d'obtenir les derniers mots. Seulement cela à un prix : celui de subir le poids de ses propres mots. Tu te les répètes sans doute, en boucle, et tu cherches à deviner ce que je vais te dire. Tu t'amuses sans doute, sans motif, mais tu t'amuses à défendre ton innocence que tu sais très bien réelle. Mais es-tu si innocente que cela ? Après une bonne minute de silence, je sors ma main de ma poche lentement. Celle-ci survole le fourreau de ma lame sans que mon regard ne quitte celui de la dénommée Azulie puis finalement vient se poser sur ma poitrine.
"Tu te crois maligne peut-être ? Mademoiselle fait partie de Fairy Tail et se croit tout permis. Tu penses que le fait d'être une mage légale t'innocente ? Tu as tord ! Ta guilde est fondée sur la trahison, le mensonge et l'entourloupe. Des fausses identités, des infiltrés, et au final le bilan n'est que redondant : du sabotage. Alors peut-être que cette fois tu n'as rien fait, mais ta présence vaut-elle vraiment tes paroles ? Je suis sûr que non. Tu n'as rien à faire là, ou du moins tu n'avais rien à faire là. Désormais tu es impliquée dans un rêve dont tu ne peux te défaire alors tu vas répondre gentiment à mes questions. "
J'arque un sourcil pour soulever une interrogation, pour m'interroger sur son avis sans vraiment le faire et pour finalement demander à la femme des informations sur ses compagnons.
"-Maintenant que je sais que tu es de Fairy Tail, tu vas me dire..."
Autoritaire, le loup plein de remords vient substituer le chien orgueilleux et donne a mes yeux une lueur bien plus sombre. Mon regard pourrait la transpercer tant il semble agressif et je me plais à effacer le sourire qui ornait mon visage depuis le début de la conversation. Une étincelle danse au creux de mes pupilles, un torrent de flammes, un souvenir du temps passé auprès de cette fée. Cette malsaine qui usait sa poudre au service du vice. Peste aux ailes écorchées, non différente de ses semblables. La haine me pousse à vouloir comprendre leur logique et leurs motivations.
"-Pourquoi es-tu vraiment là ?! Depuis quand les fées s'intéressent aux rumeurs d'asiles ? Ceux que j'ai connus n'étaient qu'avides d'argent et de sang. Et je ne crois que ce que je vois, la guilde avait beau être la plus populaire il y a sept ans de cela, elle ne fait que dissimuler ses multiples crimes. "
Interpelé par le comédien, il ne nous laisse pas le luxe de finir cette conversation. A vrai dire nous avons le choix de le suivre dans son délire de parler au masque dans l'espoir d'obtenir une réponse mais là il nous a carrément confirmé qu'il a réussi. J'avoue que je ne pensais pas que cela allait marcher mais il semble en avoir dans le sac le petit baratineur. Cela ne m'étonnerait pas que toutes ces histoires aient agacé le portail. Je me mets à rire intérieurement puis je me tourne vers Azulie.
"-Quoiqu'il en soit, bienvenue dans cette histoire loufoque que nous allons résoudre à nous trois. Rappelle-toi juste d'une chose : je ne te fais aucunement confiance, et encore moins à l'autre barjot. Il se peut que ce soit lui qui soit à l'origine de ce qui se passe donc un conseil : fais attention à tout ce qui t'entoure."
Ma main quitte ma poche et l'idée de dégainer mon épée ne m'effleure plus l'esprit. Je ne peux rien lui faire, elle est de Fairy Tail après tout mais une fois entré, je sens que cette lame ne restera pas en place. Néanmoins elle ne me fera rien non plus. C'est un peu comme si, implicitement, on avait fait équipe et qu'au premier faux pas le fil se romprait. Je m'avance alors rapidement d'Alouarn afin de vérifier de mes propres yeux l'animosité du masque. Le scrutant avec méfiance je me permets de demander.
"-Alors ?"
Un silence s'installe le temps de quelques secondes puis les vibrations d'une voix omniprésente apparaissent. Le masque ne bouge pas mais le son se propage tout autour sans que l'on puisse vraiment identifier une source. La voix est là, mais ne se rattache à rien. Mais la lueur rouge qui habite les creux du masque nous pousse à penser qu'il s'agit bien de lui à l'origine de cette présence.
-Alors ? C'est tout ce que tu as à dire en voyant un grand esprit maléfique ? Tu devrais être mort de peur rien qu'à savoir ce qui t'attend ! Néanmoins je te laisse une dernière chance, une rédemption dans laquelle tu pourras expier ta faute.
-Non merci. Iron, occupe-toi de ce rigolo."
Je bombe le torse et un cercle magique se dessine en face de mon corps. De ce dernier jaillit l'esprit de l'Arsenal, griffe acérées venant saisir le portail et l'électrocuter pour finalement passer en force en transformant son propre corps. Les portes s'ouvrent malgré la résistance du masque qui se déchire en deux parties qui tombent maladroitement sur le sol. La victoire et mon imprudence me font sourire, et rien qu'à m'imaginer la réaction des deux mages je souris d'avantage. Je me tourne alors vers eux en précisant que la route est libre.
Une aura sombre s'empare tout de même du portail. Les deux parties du masque se mettent à flotter et voler en deux directions différentes. L'une allant vers la gargouille de gauche, l'autre vers celle de droite. Un sifflement étrange résonne dans l'air puis se fait remplacer par des bruits de déchirement. Je me tourne alors et je vois qu'Iron a pris une posture défensive, c'est mauvais signe. Les deux gargouilles ont vu leur couche de pierre se changer en écailles et la moitié du visage vêtue par un fragment de masque se met à bouger pour grommeler quelques mots en harmonie.
Kyakyakyakya.... Vous avez voulu entrer dans le domaine, alors entrez-y !
La gargouille de gauche portant un morceau de masque blanc lève les bras vers le ciel et un courant d'air nous aspire à l'intérieur du domaine. La gargouille restante, dont la moitié du visage est cachée par le second fragment de masque qui, lui cependant, est noir, nous annonce notre funeste destin avant de disparaître elle aussi.
-Mais une fois entrés, n'espérez pas en ressortir, Gyagyagyagya !"
Je me gratte la tête puis évite discrètement les regards d'Azulie, d'Alouarn et d'Iron.
-Bah quoi ? On voulait entrer non ?"
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Mer 3 Déc - 6:46
Invité
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"Tu te crois maligne peut-être ? Mademoiselle fait partie de Fairy Tail et se croit tout permis. Tu penses que le fait d'être une mage légale t'innocente ? Tu as tord ! Ta guilde est fondée sur la trahison, le mensonge et l'entourloupe. Des fausses identités, des infiltrés, et au final le bilan n'est que redondant : du sabotage. Alors peut-être que cette fois tu n'as rien fait, mais ta présence vaut-elle vraiment tes paroles ? Je suis sûr que non. Tu n'as rien à faire là, ou du moins tu n'avais rien à faire là. Désormais tu es impliquée dans un rêve dont tu ne peux te défaire alors tu vas répondre gentiment à mes questions. "
Mais... Mais... Pour qui il se prend celui-là, il insulte ma guilde, il m'insulte moi et il espère que je vais collaborer avec lui gentiment, il est un peu con où il le fait exprès, c'est comme si j'allais voir une amie et que je disais : toute ta famille sont vraiment des menteurs, donc tu ne fais pas exception, mais tu viens quand même dîner ce soir ?. Il continua sur son délire de ce que je devais lui dire, mais ce qui me choqua, c'était son visage.
Il avait totalement changé de face, on aurait dit quelqu'un de cruel, sadique, quelqu'un qui n'a pas peur de faire du mal au gens, tout le monde dit que les Blues Pegasus sont de gentils et beaux garçons, des dragueurs et des séducteurs, mais là... C'est tout le contraire comment à t-il pu rejoindre une guilde pareille ? D'un côté, j'avais l'homme au cheveu rouge qui me demandait mon avis sur ce qu'il avait parlé sur quelque chose qui m'avait totalement échappé à cause des accusations sans queue ni tête de ce cher « Drake ».
"-Pourquoi es-tu vraiment là ?! Depuis quand les fées s'intéressent aux rumeurs d'asiles ? Ceux que j'ai connus n'étaient qu'avides d'argent et de sang. Et je ne crois que ce que je vois, la guilde avait beau être la plus populaire il y a sept ans de cela, elle ne fait que dissimuler ses multiples crimes. "
J'ai le droit de le gifler où ça se passe comment ? J'inspirai assez fort pour pouvoir me calmer, mais ce jeune homme me prenait réellement de haut, j'avais envie de lui montrer qui était la plus forte ici. Je pris mes airs supérieurs de noble, tout pouvait se sentir dans mes mouvements, maman m'avait dit que les vrais nobles, on les reconnaît à leurs paroles et leur geste, et c'est vrai qu'en l'a voyant parfois... C'était l'impression qui se dégageait d'elle, la supériorité, la grâce, le pouvoir tout en un seul être. Je sais que je ne suis pas réellement comme ça et je commence à parler d'une voix légèrement autoritaire.
« Écoute petit, si ça t'amuse de parler sur le dos des guildes, et bien fais le, ce n'est pas mon problème le jour où ça sera toi qui en auras, mais il me semble que Fairy Tail et Blue Pegasus sont amis non ? Alors tu vas arrêter tes allusions totalement stupides qui risqueraient de d'ailleurs fâcher cette belle amitié, je suis ici de mon plein grès sans aucune mission en tête, je n'ai commis aucun crime à part peut-être celui de te mépriser et de te prendre de haut puisque tu es capable de penser que ma guilde qui soit y en passant aurait commis des crimes, tu peux donc calmer tes hormones de jeune homme. »
Je recule d'un pas et sors ce personnage de moi, la supériorité, les airs hautains, les gestes nobles, tout ça, ce n'est vraiment pas moi. Pourquoi faut-il que tous les garçons blonds aux yeux bleus soit des vrais débiles ? ! Entre un qui profite de moi pendant une journée et me laisse tomber le soir et l'autre qui a une attitude plus qu'hostile envers moi, je ne sais pas lequel est le pire des deux. Quoi qu'au moins, Drake ne m'a pas caché qu'il ne m'aime pas beaucoup.
Il me souhaita la bienvenue dans leur aventure, mais attend une seconde, je ne me souviens pas avoir accepté de les accompagner, et pourquoi je suivrais ce blond ? Il ne fait même pas confiance en ses camarades, ça c'est le début de l'échec, la confiance c'est primordial, sinon ça peut entraîner de graves blessures. Pourquoi je ne refuserai pas tout simplement, après tout, on ne m'a jamais forcé ?
Je me rapproche légèrement d'Alouarn tandis que Drake continue son attitude hostile, mais envers notre cher ami le masque cette fois-ci. Il va même jusqu'à forcer le passage du portail, mais... Il est débile où quoi ?! Il ne sait pas ce qui se cache dedans, il faut que je les avertisse. J'avance vers Drake, mérite t-il réellement le fait que je le prévienne d'une rumeur resté secrète si longtemps ? En tout cas, le rire des gargouilles ne me dit rien qui vaille. Je surveille et lorsque ce blondinet vantard et irréfléchi fait un pas, je vois une gargouille qui commence à se lever de son socle. Je cours vers Drake au moment où elle vole vers lui et me jette sur lui mets 2 mains en avant pour le pousser au sol.
Je suis plutôt heureuse d'avoir réussis à le sauver quand je commence à voir le sol s'éloigner... Non ! En me projetant à sa place, c'est moi que la gargouille a attrapé, je me retiens de hurler de terreur, que va-t-il m'arriver ?! Je ne veux pas, je n'ai rien demandé ! Laissez-moi ! Je voulais juste sauver un garçon d'une folie certaine et voilà que je me fais kidnapper. J'essaye de me débattre, mais elle resserre l'étau de ses griffes autour de ma taille, menaçant de percer ma peau. J'ai peur... Pourquoi je me suis sacrifié pour sauver ce gars franchement ! Il est rempli de défaut alors pourquoi j'ai agi d'une manière si conne !
Il me fait rentrer dans une pièce par une des fenêtres les plus hautes du manoir. Je le sens directement, l'air change, ce.. ce n'est pas respirable, il me pose au sol dans la pièce me bloquant l'accès à la fenêtre, je mets mes mains sur ma bouche, mais ce n'est pas suffisant, c'est partout dans l'air, cet air si lourd. La tête commence à tourner, je profite donc de mes quelques secondes de lucidité pour observer la pièce alors que j'entends un ricanement. Ce que je vois... Ce que je vois me terrifie, puis le noir, le noir total... Je me sens flotter dans un état second, je suis devenue inconsciente... Que va t-il devenir de moi ?
Sujet: Re: Ce n'est qu'une fiction [PV Alouarn] Dim 11 Jan - 16:08
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
Il court, il court le furet, le furet du Bois Joli.
Je me mis un peu en retrait, laissant mon regard se perdre dans la scène qui s’offrait à lui. Messire Drake s’avança, suivi de près par Dame Azulie. Sa question me déstabilisa quelque peu, bien qu’elle ne me soit pas destinée. Je repris rapidement contenance, cherchant à comprendre l’attitude du jeune homme. Pourquoi tant de haine ? Etait-ce vraiment de la haine ? Non. Ce mage qui se dressait devant nous était-il maitre de ses paroles ou laissait-il son orgueil démesuré le guider ? Etait-ce donc ainsi que les guildes réglaient les difficultés qui se présentaient à elles ? Si c’était vraiment le cas, je ne tenais plus à faire parti de l’une d’entre elles. Je reniflais bruyamment alors que le masque s’en prenait à l’arrogance de mon compagnon de fortune.
Je n’eus pas le temps de réagir. Mes hurlements auraient été inutiles. Les mots étaient allés trop loin. La violence avait répondu au discours. Drake utilisa sa magie pour forcer le passage. Je me précipitais vers le portail, le visage blanc comme un linge. Si les esprits étaient aussi forts que les légendes le disaient, nous allions avoir un gros problème. Je notais, non sans afficher un air affolé, que l’âme du masque ne nous portait plus dans son cœur désormais. Les deux battants, tordus par la haine, pendaient mollement de chaque côté du chemin qui s’offrait maintenant à nous. Les deux piliers de pierre qui soutenaient chacun un morceau de la grille, semblaient plier sous la douleur, n’arrivant plus à soutenir les vestiges malheureux de ce qui avaient été, un jour, le corps d’un masque. Je lançais, alors qu’il venait de préciser que la voie était dégagée :
« C’est triste. »
Oui. C’était fort malheureux : nous venions de perdre toutes les chances de nous faire un nouvel ami. Je m’avançais lentement vers les deux parties du masque. Elles avaient mordu la poussière. Je me penchais vers elles : mes doigts effleurèrent le métal. Je fus surpris de constater qu’il était encore chaud… Bien trop chaud pour mon corps. Je ne pus m’empêcher de comparer sa fièvre à la chaleur des morceaux que le forgeron chauffait à blanc. Je me levais lentement et me tournais vers mes camarades. Alors que j’ouvrais la bouche pour dire quelque chose, une présence dans mon dos me coupa l’envie de prononcer quoi que se soit. Je déglutis difficilement et jetais un coup d’œil rapide par-dessus mon épaule. Qu’elle ne fut ma surprise lorsque je vis les deux morceaux du masque flottaient dans les airs. Je me reculais précipitamment. La peur me nouait le ventre. Je murmurais :
« En retard, en retard, nous sommes en retard ! »
Une fois de plus, la logique humaine avait pris le dessus. Et nous avions perdu cette première manche. Le jeu venait de commencer. Oui, le divertissement débutait sur de bien mauvaises bases. C’était un spectacle dont nous étions les acteurs, de simples comédiens qui avaient maladroitement provoqué le maitre du jeu, le maitre des danses. Nous ne connaissions pas encore les règles, mais nous allions devoir, d’une certaine façon, nous battre pour notre survie. De quelle nature allait être le combat que nous allions livrer ? Je ne pourrais le dire. Nous n’avions d’autres choix que de nous laisser porter par les évènements. Parfois, il fallait accepter. Accepter de ne plus être maitre de son destin et laisser le vent nous porter là où l’aventure nous attendait.
Un sifflement retentit dans les airs. Je portais mes mains à mes oreilles : je trouvais le bruit insupportable. Mes yeux se posèrent sur les gargouilles : chacune d’elle avait eu le droit à une moitié du masque. La couche de pierre n’était plus. De tranchantes écailles et des griffes acérées nous faisaient maintenant face. Je déglutis difficilement lorsque la première se mit à parler : ses mots me glacèrent le sang. Elle leva les bras au ciel, et un courant d’air vint se jouer de nous, avant de nous aspirer à l’intérieur du domaine. Les éléments se mettaient au service des créatures de ces lieux. Un vent violent vint faire barrage à l’entrée, nous empêchant alors de sortir de la propriété. La seconde gargouille finit de sceller notre destin. Par une heureuse illusion, nos adversaires disparurent. Je tournais le dos aux deux présentoirs.
Sa question me fit dresser les poils des bras. Je me maudis : l’apparence faisait rarement le bougre. Il semblerait que je me sois lourdement trompé sur la noblesse d’âme et de cœur de Messire Drake. Pourtant, je ne peux nier que cette épée qu’il portait à sa ceinture m’avait induit en erreur. Tous les chevaliers n’étaient-ils pas dignes de porter cette arme ? Je fus un peu déçu de constater que celui-ci avait encore beaucoup de choses à apprendre. Peut-être que, comme beaucoup, il ne suivait plus, depuis longtemps, les principes de la chevalerie. Je ne devais pourtant pas tirer de conclusion hâtive de ce qui venait de se passer. Les accidents, ça arrive. Je ne pouvais pourtant plus baisser ma garde : nous étions maintenant en territoire hostile, et il serait bon que tout le monde sorte en vie de ce domaine.
Ma naïveté me perdra.
Je ne sus quoi lui répondre. Je n’eus d’ailleurs pas le temps de lui répondre quoi que se soit. Les illusions se brisèrent et l’une des gargouilles plongea vers Drake, toutes griffes dehors. Non, non, non, ça ne devait pas se passer comme ça. Voilà ce qui arrivait lorsqu’on attisait la colère d’esprits malins. Dame Azulie se précipita vers le blondinet et le bouscula. Son héroïsme était louable mais remarquablement stupide. Elle fut la victime des serres acérées de la chimère. Je tentais d’attraper la jeune femme, mais se fut peine perdue. Elle fut emmenée par la créature. Je les regardais devenir de plus en plus petits, puis disparaître dans la demeure par l’une des plus hautes fenêtres. Qu’allait-il lui faire ?
Je secouais la tête, tentant de me concentrer sur l’instant présent. Il fallait aller la chercher. Néanmoins, se précipiter dans la gueule du loup sans avoir, au préalable, un plan plus machiavélique que celui qui était en marche, c’était accepter de perdre avant même d’avoir tenter l’impossible. Je me dirigeais vers Drake et lui tendis ma main. Je lui lançais, un petit sourire en coin :
« Je ne doute pas que le sol soit des plus confortables, mais il me semble que nous avancerions plus vite si tu utilisais tes deux jambes. L’homme n’a jamais accompli de grandes choses en rampant tel un petit ver. »
Une grimace traversa quelques secondes plus tard mon visage :
« Ne te sens pas offensé par ma boutade. Il est vrai qu’elle est des plus médiocres. Je m’abstiendrais la prochaine fois… Sauf si elle permet de détendre quelque peu cette atmosphère. »
Je me tus. Pourquoi tentais-je de trouver des justifications ? Quoi que je dise, mon compagnon semblait déjà avoir une opinion toute faite de moi. J’haussais les épaules : après tout, si ça ne l’empêchait pas de travailler en équipe, il pouvait bien penser ce qu’il voulait de ma personne. Je n’irais pas lui prouver ô combien ma différence était un poids. Pour ma part, je préférais voir le monde avec mes yeux, plutôt qu’avec les siens. Ma gorge était sèche et réclamait pitance. Je n’avais malheureusement rien à lui donner. Je n’avais pas prévu que ma journée soit aussi mouvementée. Mettant de côté mes besoins, je me permis de jeter un nouveau coup d’œil vers la bâtisse. Elle faisait froid dans le dos.
« As-tu un plan pour que nous tirions Dame Azulie des griffes de notre adversaire ? »
Tout en attendant sa réponse, j’empruntais d’un pas qui se voulut léger l’allée centrale. Je me tenais au centre, tentant de garder le plus de distance possible entre les deux rangées d’arbres qui encerclaient le chemin que j’empruntais. J’arrivais rapidement sur le perron de la maison. Un masque similaire à celui qui ornait le portail, se trouvait sur la porte de la maison. Je reculais doucement : il serait mal avisé de ma part de réveiller l’entité qui se trouvait à l’intérieur. Elle devait déjà être au courant, oui, au courant que nous avions brisé l’enveloppe de chair de son compagnon. Je descendis les quelques marches pour me retrouver à nouveau dans le jardin.
« Il doit bien exister une porte de service. Je ne tiens pas à m’attirer de nouveau les foudres d’un gardien. Je propose que nous fassions profil bas pour le moment tant que nous ne connaissons pas les intentions de notre adversaire. »
Je laissais ma voix porter aux oreilles de mon compagnon les différentes idées qui me traversaient l’esprit. A dire vrai, cette méthode avait déjà fait ses preuves par le passé. Il fallait savoir ravaler son orgueil et son arrogance. Personne ne connaissait l’étendue des pouvoirs de cette bâtisse. Je fis signe à Drake de me suivre, et contournais, sur mes gardes, la maison. Nous arrivâmes dans l’arrière-cour : elle rappelait assez celles des grands seigneurs. Une fontaine se trouvait en son centre. De nombreux petits chemins dallés partaient de cette dernière pour se perdre dans le jardin. Curieux, je m’approchais de la source. Alors que je me penchais pour toucher la surface de l’eau, le liquide se transforma en une liqueur rouge sang. Les jets se mirent à libérer d’étranges liqueurs tout aussi rougeâtres. Ça sentait la mort et le désespoir. Je ne pus retenir un hurlement lorsque des têtes, venues de nulle part, se mirent à flotter à la surface. J’eus un haut le cœur et mis ma main devant ma bouche, prenant de grandes inspirations, pour m’empêcher de vomir.
Lorsque j’eus repris mes esprits, je remarquais qu’une flèche s’était formée sur le sol, indiquant le fond du jardin. Je m’approchais doucement. Qu’elle ne fut ma surprise lorsque je remarquais que la flèche en question était faite de nombreuses petites créatures. Elles ressemblaient fortement à celles qui avaient indiqué le chemin à Alice dans la forêt du pays des merveilles. Je fis signe à Drake pour lui montrer cette bien curieuse chose. Et plus j’avançais, plus la flèche se décalait vers le fond du jardin. Levant les yeux, je vis que je m’étais bien éloigné de la fontaine. Je revins sur mes pas, cherchant le mage de Blue Pegasus du regard. Je ne tenais à voyager seul dans cette étrange propriété.