Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Jeu 12 Juin - 19:07
Alice Claria Féamor
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Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Elle a réduit en cendres les si beaux papillons de Sybilia, qui je le sens, possède une grande réserve de magie. Bien plus que je n'en ai. Si je me fie à la puissance magique de mes deux camarades, je suis la plus faible, et Abigail la plus forte. Quand à notre adversaire, je sens émaner d'elle une forte puissance magique, peut-être plus que celle que nous possédons, ravivée par une haine qui reste mesurée. Mais je reste confiante, la puissance magique ne signifie pas grand chose si cette magie est exempt de possibilités ... Et en trois contre un, nous devrions prendre le dessus, même si j'étais encore vaporeuse et mes deux camarades déjà amochées par un, - ou peut-être plusieurs -, combat.
Je me contentais de toiser mon adversaire, ne lui trouvant aucun défaut physiquement parlant. Quand à la partie psychologique ... elle semblait marquée par quelque chose, au vu de ses paroles et ses changements d'attitude.
« Ils étaient si jolis… J’aimerai tant avoir une magie magnifique comme la tienne. Celle que l’on m’a imposée aurait dû l’être. Mais elle s’est transformée en quelque chose que je n’arrive pas à assumer, j’ai l’impression de la réprimer. Je pense qu’elle n’aurait pas dû être à moi. [...] Je connais vaguement vos deux noms, Abigail et Sybilia. Mais pas en détail… Pouvez-vous vous présenter à moi avant de continuer une quelconque mascarade s’il vous plait ? Toi aussi, au milieu, qui es-tu ? »
Une enfant tirée trop tôt de l'enfance, peut-être ? Une jeune fille dont on attendait trop ? A qui on n'avait pas laissé de réels choix, mais plutôt celui le plus proche de ce qu'elle pensait, qui était pourtant si différent ? Je ne savais pas. Elle semblait complexe. Perdue entre l'enfance et le monde des adultes. Peut-être ne réalisait-elle pas tout, prisonnière d'un futur qu'elle pensait seul possible, sans mesurer tous les chemins qu'elle pouvait prendre ? Vraiment, je ne savais pas, et ça m'énervait de tenter de comprendre, je devais me focaliser sur plus important. Je fus la dernière à répondre, sans écouter ce que lui avait dit mes deux camarades. Quelque chose chez notre adversaire m'attirait. Je la regardais comme si je la connaissais, d'un regard innocent, transparent et transcendant. Quelque chose me perturbait, quelque chose m'empêchait de véritablement me dire qu'elle était notre adversaire.
« Alice Claria Féamor. »
Une réponse brève, pour ne pas changer mes bonnes habitudes, avec en prime mon véritable nom, et pas "Suzu". Elle avait déjà de la chance que j'ai recouvré de ma parole quelques mois ... quelques années ? plus tôt.
Je la contemplais avec curiosité. Quand je me mis soudainement à rougir. J'étais très embarrassée, mes yeux s'écarquillèrent sous le choc : pourquoi ? ... Ce regard ... Non, ce devait être mon imagination, je ne la connaissais pas, je ne pouvais pas l'avoir déjà croisée. Pourtant, quelque chose chez elle m'était familier.
Mes yeux dévièrent rapidement sur mes deux camarades. Je ne savais que faire. Attaquer, ou se préparer à une éventuelle attaque ? Mes yeux parcoururent très vite l'espace. A l'étage, je crus voir des tables et des chaises, ainsi que des verres. Malgré ces six années passées, la salle de bal semble ne pas avoir changé, inaltérée par le temps, immobile. Les bouquets de fleur restent fleuris, alors qu'ils devraient être à cette heure desséchés. Fixés dans le temps et l'espace, comme nous, rescapés de ces six années perdues dans un sommeil qui nous aura coûté une vie, qu'il faudra reprendre en main et remanier pour pouvoir continuer d'avancer. Les murs contournant la piste de danse offraient de grandes fenêtres à moitié recouvertes par des rideaux en satin d'un rouge sang flamboyant ; on pouvait voir à travers l'océan sur lequel se trouvait le palais. On nous avait vaguement expliqué, ou plutôt, j'avais vaguement écouté, étant moi-même une vague perdue en pleine mer, dans un océan déchaîné entre plusieurs sentiments et oppressé par une fatigue extrême, qui se dissipait peu à peu, et me laissait maintenant les esprits clairs, mais le corps ralenti. Heureusement pour moi, le corps m'importait peu, l'esprit en revanche ...
Un sourire s'esquissa sur mes lèvres. Bizarrement, je me sentais plutôt bien en la compagnie de notre adversaire. Sa présence me rassurait dans un sens, pour quelque chose ou quelqu'un dont je m'inquiétais, et d'un autre, je la sentais prête à exploser et à se déchaîner sur nous. Pourtant, j'étais confiante, sereine, mais plus que tout : prête. Prête à vivre, coûte que coûte, et à tracer ce nouveau futur, pour remplacer celui qu'on m'avait ôté.
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Ven 13 Juin - 11:04
Abigail Phoibos
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Titre : La Grasse bloblotante Crédit : accrux Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13950/35000) Mérite: (740/800)
D'un geste souple, elle annihila la nébulosité des papillons qui foncèrent sur elle. La surprise germa d'un éclat vif dans les yeux d'Abigail qui s'apprêtait à parer jusqu'à capter un enchevêtrement de tristesse et de culpabilité émanant de la mage blonde. C'était comme un écho ténu, comme une esquisse d'excuse balbutiée par son regard limpide. L'expression perturba un peu plus Abigail, pourquoi lui paraissait-elle si familière ? Elle était déstabilisée en même temps qu'elle était sur ses gardes. Mais ses émotions étaient trop saccadées, les pierres avaient stoppées leur chant macabre, leur grincement sourd. Pourquoi changer d'un coup du tout au tout ? Abigail ne comprenait pas, il n'y avait aucune logique à un tel changement. Comme le calme avant la tempête. La mage leur demanda avec politesse le prénom de chacune. Elle paraissait si calme mais Abigail sentait autre chose : quelque chose de plus dur, de plus haineux, menaçant d'engloutir dans son sillage âme et ceux qui se dresseraient contre elle.
_ Abigail, mage de Blue Pegasus.
Et toi qui es-tu? Ca persistait dans sa tête, des piques d'incompréhension se martelaient avec violence dans son crâne. Pourquoi s'intéressait-elle à ça ? Il y avait comme un paradoxe qui s'était logé sur cette mage. Elle attisait les braises de la curiosité d'Abigail, Abigail qui sentait sa méfiance s'accroître. Cette fille, bien qu'elle paraissait triste, était dangereuse. Sa magie, ses espèces d'Halo vermillon semblait s'apparenter aux siens, mais l'essence même de sa magie était tout autre, elle était... loin d'être comparative à celle d'Abigail. Elle était plus dans la destruction massive, Abigail était dans l'agilité, et vu qu'elle semblait bien habillée, lovée dans sa robe d'océan, impossible qu'elle use le corps-à-corps.
Mégaira jaillit comme l'éclair face à Abigail. Parée de cette robe blanche comme les déesses grecques, sa chevelure ébène descendait en cascade jusqu'à la chute de ses reins. Pourquoi apparaissait-elle comme ça, à quoi tu joues Mégaira ? Pourtant ce n'était que le silence qui sifflait entre les lèvres d'Abigail. D'un pas souple et altier, l’érinye s'avança vers la jeune blonde.
_ Ton visage et ta magie. Ils ne me sont pas inconnus, au même titre de ce qui bat dans ton cœur.
Elle s'arrêta et tourna la tête vers Abigail, qui ouvrit la bouche de surprise en guise réponse. Mégaira, Mégaira avait prit sous son aile Chris parce qu'elle savait cette haine qui rugissait, prisonnière dans son cœur comme un animal. C'était pour cela qu'elle était apparut. Parce que Chris...
Chris était lié à cette fille ?
_ Mégaira - _ Je ne comptais pas ajouter quelque chose de plus, qu'elle voit ça par elle-même.
Et elle disparut dans un souffle qui vint soulever les mèches de la jeune blonde, il y avait dans ce souffle, cette odeur qui était si équivoque, qui ferait sûrement frétiller les narines de la belle. Tu ne le sens pas Lydia ?
L'odeur de ton frère.
Spoiler:
Je me suis permise cette espèce de "révélation subtile", si quelque chose dérange ou pas, je pourrais toujours éditer.
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Sam 14 Juin - 15:59
« Ton visage et ta magie. Ils ne me sont pas inconnus, au même titre de ce qui bat dans ton cœur. »
Les sourcils de la jeune femme blonde se froncent nerveusement lorsque la déesse démoniquement élégante se présente à elle, lorsqu’elle parle. Elle ne comprend pas ce qu’elle veut dire, où elle veut en venir. Vous sentez votre ennemi se mettre sur la défensive. Elle ne pose aucun pied en arrière, elle ne bouge pas ses bras, toujours flottants, détachés de son corps.
« Bienvenue en Merculius, Sybilia, Alice, Abigail, Mégaira. Je suis membre d’Ajatar Virke, la guilde ayant capturée ce château pour en faire sa maison. »
Le mot « maison » semble amplifié dans sa gorge. Les membres d’Ajatar Virke n’ont jamais eu de foyer, ils ne comprennent sans doute pas de quoi il s’agit. Ils vivent pour un but, un but pour vivre. Son regard se dégage vers le haut, à droite de votre position. Oui, elle vous quitte du regard. Mais elle ne vous prend pas de haut, pas intentionnellement en tout cas, elle réfléchit. Elle réfléchit pour vous.
« Première, je ne peux vous dire quel est notre but. Cependant, je peux vous faire un échange de confidences personnelles. Ce que nous voulons, c’est ce qui nous a été retiré. Et notre amie du Conseil doit bien savoir de quoi je parle. Ou alors tu n’es pas dans les confidences de votre instance supérieure ? Mais n’ait crainte, je ne veux pas entendre parler de votre Etat. En aucun cas. Il est externe à mes affaires. Donc pour moi, tu es comme ces deux autres personnes, inconnue à tout problème. Deuxièmement, je cherche le respect premier. Je m’excuse à toi, Alice, pour ce qui t’es arrivé. Cependant tu dois savoir que tu as dormie six ans. Pendant ces six ans, ton physique n’a aucunement changé. Ton âge oui, mais le reste non. Disons que tu gagnes six ans de vie. Si tu avais dix-sept ans, tu en as vingt-trois aujourd’hui, le décompte t’appartient. Tu n’es pas la seule, je suis dans le même cas. Sauf que moi, je pouvais marcher dans le palais… J’évitais les pièces où étaient les corps, c’était un peu trop pour moi. »
Alors qu’elle parlait à la jeune femme des anciens anges, vous la sentez, cette culpabilité, fausse, ou vraie, personne ne le sait. Sa tête s’est baissée lentement et ses paupières ont accompagnées afin de s’exprimer. Mais sa concentration reprend, son sourire se perd. Vous la sentez, cette pulsion qui dégage du corps de jeune femme. Cette horrible sensation de mort et d’extrême. Elle regarde la représentante des Pégases aussi bleus que sa robe.
« Décoratrice du monde par ses invocations de l’au-delà céleste… Tu devrais tenir tes petites créatures. Dans ce monde, il faut parler et tout dire. Sinon, on se tait. »
Une impression de dégoût qui émane d’elle. D’une jalousie, d’une curiosité. Mégaira a su percer cette curiosité. Ce qui semble déranger Lydia, devant vous, c’est le fait que l’âme céleste de la haine connaisse son existante. Alors que le monde, lui, il ne sait même pas qui elle est. Lorsqu’elle a entendu parler de quelque chose au milieu de son cœur, elle a cru comprendre. Néanmoins, elle hésite. L’envoyée de la haine parlait-elle des sentiments négatifs qui habitent la jeune femme ? Ou parlait-elle de cette pierre ? Cette pierre qui s’est plantée d’elle-même au milieu des deux poumons de la jeune blonde ? Cette pierre qui lui a conféré la puissance naturelle ? Cette pierre qui lui a conféré la haine et la vengeance future ? Une curiosité sans fin la prend. Et maintenant, ce qu’elle veut, c’est savoir le pourquoi. Abigail, tu aurais dû tenir tes créatures. Maintenant, tu vas devoir parler. Tu vas devoir lui faire parler, à cette Mégaira, cette envoyée céleste, cette magie perdue d’aujourd’hui, cette magie unique. Abigail, envoyée des dieux par les pulsions magiques dans tes mains. Tu vas devoir parler.
Et le sol tremble de nouveau sous vos pieds. Alors que la jeune femme grince des dents, qu’elle prend un air de culpabilité de devenir trop sérieuse, alors que sa magie semble imploser par la terre, alors que vous croyez que la Pégase est la cible de tout, le sol se creuse sous les pieds du Conseil. Sybilia, veux-tu mourir dans les méandres de la terre ? Sybilia, veux-tu tomber dans cette faille qui naît sous tes pieds ? Veux-tu simplement t’y coucher jusqu’à ce que la terre se ferme d’elle-même ? Jusqu’à ce que tes os se brisent par la force terrestre ? Et toi, Alice… Veux-tu voir le sang infâme de nouveau ? Celui qui a déjà été écrasé sur tes vêtements lorsqu’un corps a explosé devant toi, dans cette forêt d’hiver ? Ange et Conseil, vous allez sentir la fin par Ajatar Virke. Car celle qui a le plus atteint la curiosité de cette jeune femme innocente, c’est l’invocatrice des dieux. Elle ne pourra pas disparaître sans que la déesse revienne et s’explique. Après tout, ce qui est au milieu du cœur de Lydia, personne ne devrait le connaître.
Non, personne ne devrait connaître Lydia Eylis Illunar. Elle est morte il y a maintenant treize ans, avec tout le reste.
Titre : Je pète, t'explose Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (17372/35000) Mérite: (755/800)
Requiem
Event avec Abigail et Suzu
Je suis la seule à montrer mes faiblesses ouvertement, mon coeur rongé, rouillé par la rage qui m'habite face à la lâcheté dont ces mages noirs ont fait preuve en capturant les mages pour prendre leur énergie sans leur consentement. Elle sait que je n'ai qu'une envie: n'en faire qu'une bouchée. Sauf que... saurais-je en mesure de l'atteindre avec ma magie? Saurais-je déterminer le point faible qu'elle nous pointera subtilement? Je dois me calmer et me concentrer sur la suite des choses. Je sers les poings, sentant mes ongles pénétrer ma chaire grossièrement. Je souffre en silence, me disant que c'est peut-être le seul moyen de me ramener à la réalité. Je cesse de voir rouge, comme freinée par une nouvelle présence.
Qui est-ce? Sa présence me fait sentir toute autre, comme apaisée qu'elle soit parmi nous. Magnifique, imposante mais sublime à la fois. J'en suis presque aveuglée. Pourquoi prend-t-elle la peine de parler à la gamine? Le nom jaillit des lèvres d'Abigail comme si elle venait d'échapper son nom: Mégaira. Je fronce les sourcils, n'ayant jamais entendu un nom comme celui-là. Et elle disparaît aussi rapidement qu'elle est apparue. Je me tourne vers Abi pour voir si tout va bien; cette entité divine serait-elle liée à elle? Je ne sais pas ce qui se passe, je n'arrive pas à faire de lien avec notre adversaire et cette discussion, mais apparemment il y a des gens dans cette salle qui en savent plus que ce que nous laisse présager la petite.
Puis voilà qui fait son petit discours avec ce regard hautain, un profil que je n'arrive pas à sentir, qui me donne envie de lui briser le visage contre la pierre jusqu'à ce qu'elle en soit incrustée. Et ce respect, ah ouais, tu peux te le foutre où je pense. T'en as eu aucun en prenant tout le monde comme des esclaves. Si tu penses qu'on doit te respecter, bah vas crever petite conne, parce que le respect fonctionne dans les deux sens. Mon cou craque dans un sens où je le fais tourner pour le débloquer. Puis, elle affiche encore cette mine piteuse. Je soupire bruyamment. J'en ai marre. Elle n'a aucun honneur d'avoir frappé sans prévenir, c'est une criminelle que d'avoir volé le vie à de nombreuses personnes. Mes yeux s'illuminent d'un violacé rosé, je suis prête:
" La ferme petite garce, on n'est pas là pour t'entendre te plaindre, mais on est là pour t'éclater et repeindre les murs avec ton sang.
Rien à foutre. Elle ne se rend pas, alors aux grands mots les grands moyens. Le sol sous mes pieds tremblent, mais je ne le sens pas parce que j'ai déjà décollé. Main sur la rampe pour m'aider à me hisser vers l'étage du bas où se tient la petite comédienne. De quelques gestes des doigts, un signe magique s'allume sous sa robe et l'éruption de papillons s'enclenche. Des centaines qui volent du sol vers le ciel pour exploser tout ce que ça touche. Pendant ce temps, j'atterris les genoux fléchis et je m'élance, armée de poings et de pieds, elle va y goûter...
Code by Silver Lungs
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Jeu 19 Juin - 15:40
Alice Claria Féamor
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Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
« Première, je ne peux vous dire quel est notre but. Cependant, je peux vous faire un échange de confidences personnelles. Ce que nous voulons, c’est ce qui nous a été retiré. Et notre amie du Conseil doit bien savoir de quoi je parle. Ou alors tu n’es pas dans les confidences de votre instance supérieure ? Mais n’ait crainte, je ne veux pas entendre parler de votre Etat. En aucun cas. Il est externe à mes affaires. Donc pour moi, tu es comme ces deux autres personnes, inconnue à tout problème. Deuxièmement, je cherche le respect premier. Je m’excuse à toi, Alice, pour ce qui t’es arrivé. Cependant tu dois savoir que tu as dormie six ans. Pendant ces six ans, ton physique n’a aucunement changé. Ton âge oui, mais le reste non. Disons que tu gagnes six ans de vie. Si tu avais dix-sept ans, tu en as vingt-trois aujourd’hui, le décompte t’appartient. Tu n’es pas la seule, je suis dans le même cas. Sauf que moi, je pouvais marcher dans le palais… J’évitais les pièces où étaient les corps, c’était un peu trop pour moi. »
Je réfléchissais à ce que la jeune blonde venait de dire. Vingt trois ans ... ? Non, j'en avais toujours dix-sept. Le temps s'était arrêté pour moi. Mon esprit et mon corps étaient restés ceux d'une jeune fille de dix-sept ans. Pour la suite, je ne compris pas tout ce qui se passait. Abigail semblait aussi connaître cette fille. Tout du moins, un être lui appartenant en fit une allusion. Abigail ... Ce n'était pas que je ne l'aimais pas ou ne l'appréciais pas, mais elle était trop proche de Chris à mon goût. Ces pensées me firent rougir. Je ne comprenais même pas leur provenance ... Je n'avais pas à être jalouse pour quoi que ce soit ! D'ailleurs, je ne l'étais pas. Puis, notre adversaire qui reprend la parole à parler de respect. Et Sybilia qui s'énerve. Et enfin, le sol qui se remet à trembler sous nos pieds. Je vacillai tout en essayant de ne pas tomber comme la fois précédente, pensant que c'était là le même stratagème. Sauf que cette fois-ci, voilà que le sol se creusait et se fendait sous mes pieds.
Je commençai à tomber, quand je pris conscience qu'il fallait peut-être que je pense à réagir. Instinctivement, je pris possession de mes vêtements - ou du moins ce qu'il en restait ... - et m'élevai dans les airs pour atterrir au premier étage qui, même s'il tremblait, ne s'effondrait pas encore. Plus bas, Sybilia avait déjà commencé l'offensive. Des centaines de papillon volaient, partant du dessous de la robe de la demoiselle bleutée pour remonter vers le ciel. Touchée ou pas touchée ? ... Sans plus attendre, je pris possession de tous les débris provoqués par la fission du sol, les rassemblant, prête à les jeter contre notre adversaire. Mais voilà ... Sybilia était dans ma ligne de tir, prête à décoller un bon coup de poing et à user de ses pieds contre la jeune blonde. Je ne pouvais rien faire tant qu'elle était sur mon chemin. Je ne pouvais pas la blesser : d'abord car c'était contre mes valeurs, et ensuite car on avait besoin d'elle dans ses plus grandes capacités. Alors j'attendis, prête moi aussi pour le combat, laissant mon attirail sur le sol, jusqu'à ce que je vois une ouverture. Les débris partirent alors à toute vitesse sur notre adversaire, la prenant de toute part en se fractionnant en plusieurs dizaines de groupes. C'est comme un feu d'artifice qu'on envoie au même endroit et qui, en se rejoignant, explose les uns sur les autres ; mais ici, ce n'est pas les uns sur les autres, c'est tous contre elle alors que je la retiens par ses vêtements tout en expulsant Sybilia hors de mon champ par les siens. Il fallait rester grouper, je le sentais. Alors sans même réfléchir, sans vraiment faire attention à tout ce qui se passait ou se préparait, je pris possession des vêtements de mes deux compagnes et les ramenai au premier étage à mes côtés.
« Ça va pas être facile ... je vous préviens, je ne me bats pas au corps à corps et lance tout ce qui se trouve à ma portée sur mon adversaire, comme vous avez pu voir : je n'ai pas envie de vous blesser, ni d'être inefficace, alors faites attention s'il vous plait ... Ne nous gênons pas mutuellement. »
Et pendant ce temps, je regardai notre adversaire se relever ...
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Dim 22 Juin - 15:39
Abigail Phoibos
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Titre : La Grasse bloblotante Crédit : accrux Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13950/35000) Mérite: (740/800)
_ Je comprends pas où tu veux en venir. Pourquoi tu as fais ça ? _ Elle est forte mais m'a l'air fragile, je veux qu'elle soit au maximum de ses capacités. Il fallait la motiver. _ Pourquoi ? _ Parce que je veux voir si je ne me trompe pas. Sa haine résonne, sa colère réagit comme un écho que j'ai déjà entendu. Que j'entends tout le temps. _ Ne soit pas distraite Abigail, elle est forte et veut s'expliquer, je crois. Un faux pas peut s'avérer fatal pour tes camarades et toi si tu ne fais pas attention.
Tisiphone avait raison – mais un sentiment lui aliénait le cœur, comme un parasite étrange qui lui dévorait ses embryons d'idées, la naissance-morte de ses stratégies. Mégaira ne lui avouerait rien, elle testait toujours Abigail et sa capacité de déduction, son art habile de comprendre les choses emmêlées. Mais là elle ne comprenait pas.
_ Ce ne sont pas des créatures. C'est beaucoup plus que ça.
Ce sont des Érinyes, des calamités divines qui persécutent et qui pourchassent l'injustice impunie. Elles sont des Némésis, une malédiction. Ce ne sont pas des créatures, non. Elles sont plus que ça, elles sont plus dangereuses que ça. Elles ne sont que Haine et Vengeance. Elles ne raisonnent que par ces sentiments décuplés, qui gonflent les veines et qui explosent le cœur. Elles sont tout et rien à la fois, elles sont l'espace et l'infini. Elles sont des déesses.
La terre ouvrit subitement ses entrailles, en un tremblement affreux, prête à engloutir dans son sillage Sybilia et Alice. Abigail écarta les bras comme les ailes d'un oiseau, des marques vertes incandescentes se mirent à brûler ses chevilles et l'intérieur de ses paumes. Et de sa position émergèrent des vents froids et meurtriers, comme si elle était l'épicentre d'un tourbillon. Les dalles se décrochèrent du parquet dans un gémissement affreux, et fusèrent, sous le souffle divin d'Abigail vers Lydia. Elle faillit perdre l'équilibre, mais ses appuis étaient parfaitement posés. Elle s'apprêtait à couvrir les déplacements de Sybilia, jusqu'à ce qu'elle soit attirée à l'étage par Alice. Elle expliqua ses attributs de combats et Abigail hocha la tête.
_ On fera attention.
Il fallait lancer l'assaut, oppresser l'adversaire, ne pas lui laisser le temps de réagir. Il fallait l'épuiser, l'étouffer dans ses mouvements, à la manière insidieuse des reptiles. Abigail recula pour prendre de l'élan, avant de marquer un pas de course rapide, Ventus étant toujours activé. Sa main se posa sur la rambarde et elle passa souplement au dessus, avant d'incliner un genou au sol à la réception. À peine touchait-elle le sol qu'elle fusa rapidement, Ventus lui offrait puissance et rapidité. On aurait dit qu'elle était saccadée, comme si en un clignement d'oeil, on la voyait à un autre endroit. C'était ça l'atout d'Abigail, la rapidité et la force de frappe.
_ Tu attaques déjà de front ? S'étonna Tisiphone. _ Ne t'occupes pas de moi, j'ai une idée.
Une fois arrivée à distance raisonnable, elle envoya sa jambe balayer celles de Lydia pour la faire chuter au sol. Elle dégaigna sa dague pour la faire remonter et l'effleurer au niveau du ventre de Lydia. Attaque test, pour voir ce qu'il en était. Mais tandis que sa dague serpentait dangereusement près de sa chair. Son poing était déjà chargée de puissance et remonter pour frapper au niveau des côtés.
Elle émit un soubresaut pour ne pas gêner Alice, qu'elle puisse agir si elle en avait l'occasion. Mégaira apparut derrière Abigail.
_ Tu veux savoir la vérité, petite ?
Le souffle devint subitement froid, Abigail maintenait toujours sa dague.
_ Alors mérite-la.
Et Mégaira explosa en cinq épées de vents. Cinq épées divines.
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Dim 22 Juin - 16:45
Une colère profonde par les mots de la plus âgée. Des mots désagréables méritant de ne pas exister. Sybilia, pourquoi cherches-tu la colère de ton ennemi ? Veux-tu mourir plus vite ? Plus tôt ? C’est une lumière intense et violette qui naît sous ses pieds. Une lumière que tu as créée. La jeune blonde ne fait plus rien paraitre. Elle baisse la tête et voit les tissus de sa robe se lever sous les courants d’airs influés par tes papillons. Alors qu’ils explosent petit à petit et que vous mirez les événements, Sybilia, tu finis ta course, happée par le brouillard poussiéreux de l’explosion qui vient de se faire. Tes papillons n’ont pas disparu au toucher de la jeune femme, ils se sont directement transformés en une explosion concentrée tout autour d’elle. La vision n’est plus possible, le combat au corps à corps ne semble être qu’une mauvaise idée, et la blonde, elle, l’a compris. L’ange réveillé vous emmène au-dessus de tout avant d’envoyer ses projectiles alors que le brouillard est tombé et le sol ne tremble plus. Sous ce silence pesant, les débris de la terre et du sol virevoltent, comme un aimant face à l’électromagnétisme. Ils gagnent deux ou trois centimètres sur le haut pour retomber de cette même avancée, un déséquilibre par l’air. Mais il ne te suffit que de quelques secondes, Alice, pour envoyer ta haine sur ton adversaire. Néanmoins, ce que tu entends sous ce silence pesant ne semble être qu’une petite inspiration. Une inspiration sèche suivie d’une expiration ennuyeuse. Aussi ennuyeuse qu’endormante. Et alors que tes projectiles allaient toucher l’enfant à la peau blanche immaculée, tu sens une terrible pression sur ton esprit. Ta télékinésie s’arrête là, ton contrôle du solide s’estompe, quelque chose te fais barrage. Tu gardes le contrôle, mais tu n’arrives plus à l’imposer. Pourquoi ? Ils ne sont plus là… Tes projectiles ont disparus, comme ça. Mais tu regardes. Ils sont au sol, loin d’elle. Alors que tu les faisais arriver dans sa direction, ils en ont pris une complètement différente. Mais elle, elle sourit. Elle se relève, sentant l’emprise mentale de sa robe s’estomper, elle est continue ce sourire incompréhensible. Puis finalement, elle rit. Elle rit au grand jour. Elle ne semble pas comprendre pourquoi votre colère est aussi immense envers quelqu’un que vous ne connaissez même pas.
Pour le moment, toutes vos tentatives semblent vaines. Même les explosions proches de sa peau, celles des papillons, n’ont rien fait. Vous ne voyez aucun dégât physique, aucune égratignure, la peau de ce monstre n’a même pas bifurquée d’un pouce, rien.
Un pégase prenant son envol, une vitesse surprenante, la membre d’Ajatar Virke ne s’attendait pas à ça. Alors que tu comptais lui déchirer la peau de son ventre avec ta dague, au moment où tu l’effleures, un malaise te prend. Tu pensais l’avoir du premier coup, tu pensais la découper dès le premier échange, alors que tu pensais avoir armé ton coup pour lui trancher la peau, ton geste passe à quelques millimètres d’elle, comme si elle s’était reculée, mais elle n’a pas bougé, et tu sais pourtant que tu as parfaitement calculée ton avancée. Alors qu’en est-il ? Ce que tu ressens, par contre, c’est ton œil dérangé. Le soleil qui te brise la rétine alors que tu ne le regardes pas. Pendant une seconde, tu as eu l’impression que c’est elle, cette Lydia, qui t’a aveuglée, en aurait-elle profité pour bouger ? Et ton poing se niche dans ses cotes alors qu’elle sert les dents violemment. La rage se prend d’elle, la déesse Erinye invoque sa haine, cette haine qui prend tout l’ampleur dont elle a besoin, cette haine qui alimente l’invocation du mal et du vide, cette haine qui se traduit par un effondrement du sol. Un pilier se dégage de la terre pour apparaître sous tes pieds. Tu te fais propulser d’un coup dans les airs. Les murs tremblent. Un pilier naît sur le mur de gauche, un autre sur le mur de droite, et alors qu’ils désirent un rassemblement pour t’écraser entre eux deux au moment de s’embrasser pour former une voûte, sa colère se manifeste de nouveau. Tous les vitraux de la salle explosent. Les verres tombent au sol, ils tremblent de nouveau, déjà brisés. Et copiant la manière d’Alice à utiliser sa magie, ce ne sont pas moins d’une dizaine de vitraux allant du sol au plafond, découpés et brisés, qui volent vers l’ange et la mage du conseil.
Une écrasée, deux découpées, elle en profite pour déchirer du sol un tube sortant délicatement, cisaillé comme un cône, une pointe fine et tranchante prête à être plantée dans le corps d’une possible survivante. Et pourtant, pour aggraver l’état des choses, elle arme son bras, et comme un javelot, il s’envole vers le pégase déjà en l’air, déjà attaqué par les deux piliers de sa taille voulant s’écraser sur elle.
Que le sang coule. Pour la haine, le mérite n'est que la vengeance. Pour la vengeance, le mérite n'est que le sang. Alors que le sang coule.
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Lun 23 Juin - 23:46
Sybilia Philips
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Titre : Je pète, t'explose Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (17372/35000) Mérite: (755/800)
Requiem
Event avec Abigail et Suzu
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« Yo John, ça fait longtemps. »
« Dis donc... ça fait longtemps que t'es venue me rendre visite, tu m'aurais pas oublié par hasard? »
« Non, désolée. J'avais pas mal de boulot avec la disparition des mages, mais c'est calme ces derniers temps, alors je passe te voir. »
« Qu'est-ce que ça veut dire Sybi? »
« De quoi parles-tu? »
« Cette place. Pourquoi on n'est pas en salle d'interrogatoire? Et mes menottes? »
« J'ai besoin de toi. J'ai demandé une permission spéciale juste pour ça. »
« Pour quoi? »
« Je veux... être capable de te battre sans l'aide de Jerenn. »
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Je me souviens de ce sourire amusé. John, un type qu'on a ramené en prison parce qu'il a pris la fuite. Jerenn avait encaissé les dégâts pendant que je passais à l'offensive. Il s'est pris toute une raclée à ma place. Un vrai gentleman, un vrai ami. Nostalgie: il me manque. Je baisse les yeux. Je veux qu'il soit fier de moi. Je veux que John voit à quel point je suis devenue plus forte grâce à lui. Je n'ai pas acquis sa magie, j'ai seulement appris quelques trucs par-ci, par-là en combats: Des repères magiques. Comment mieux esquiver, mieux ressentir tout ce qui nous entoure. Je n'ai jamais été capable de battre John parce qu'il est trop fort, mais j'ai réussi à percer les mystères de sa défense. C'est un type bien qu'on a mis en cage parce qu'il aurait tenté de cesser son activité d'agent-double sans l'accord du Conseil. C'est injuste, totalement injuste et c'est pour ça que j'ai continué à aller le voir et à en apprendre un peu plus sur l'homme et ses mystères.
La pression dirigée vers le sol disparaît alors que mon attaque est stoppée par la sienne. Au même moment, alors que je bondis dans la poussière pour la surprendre, il y a toujours cette magie à l'oeuvre qui se contente de grossir pour se protéger et ainsi m'empêcher d'avancer, soit probablement une supposition, ou bien une obligation. Je fronce les sourcils en même temps de me faire tirer par mes vêtements et hisser au premier étage, tout près de Suzu. Cependant, j'ai eu le temps de voir ce que Abi a tenté de faire. J'ai vu le coup que notre adversaire s'est prise. J'ai compris. Mais pendant que mon cerveau a compris, je vois des poutres naître un peu partout sur les surfaces. Puis, elle se concentre ailleurs: nous. Je suis restée avec Suzu le temps de voir comment les choses se déroulent.
« Suzu... j'ai une idée, mais il faudra être synchro avec ce qui se passe d'accord? Je ne sais pas quel genre de trucs que tu peux lancer contre elle, mais quand je te le dirai, fais-le d'accord? »
Et les éclats de verre... et d'autres éclats de verre provenant devant moi. Je protège nos têtes avec un hexagone violet tenu par six papillons. Pour le devant, ça sera un peu plus compliqué, mais pas impossible. Je cerne autour de nous, prenant Suzu comme priorité à ma stratégie et balance une nuée contre les éclats de verre qui filent droit sur mon corps. Ils éclatent en plus petits débris avant de s'écraser. Et je sens, je sens sa magie se diriger vers Abigail sans savoir ce que c'est. Mais c'est le moment. Elle est concentrée sur Abigail et cette magie, si elle suit la logique que j'ai pu déterminer, elle ne pourra pas s'empêcher d'attaquer, donc empêchée de se défendre. J'espère seulement que j'ai bien vu parce que...
« MAINTENANT! »
Parce qu'un éclat de verre dans l'estomac, ça brûle. Un genou parterre dans l'espoir que la jeune fille ait suivi mes directives, une main au niveau du ventre pour stabiliser le corps étranger m'ayant transpercée. Je tiens le coup, je reste éveillée et j'ai encore quelques trucs en tête. Ce sont des trucs dangereux, mais si ils peuvent écraser cette petite garce comme une crêpe, on fera au moins une heureuse dans cette salle.
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Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Mar 24 Juin - 15:40
Alice Claria Féamor
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Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
... sans une égratignure. Je restai choquée, les yeux grands ouverts, écarquillés. Mes deux coéquipières avaient compris le danger que je pouvais représenter pour elles comme pour notre adversaire. Je n'étais pas assez précise encore dans ma magie, dans mes tirs, pour ne pas les blesser sans le vouloir. Un danger ... pour cette jeune fille, j'étais loin d'être un danger. Sa magie était particulière, et tout ce qui se déroula ensuite me le fit comprendre. Je ne voyais ni la queue, ni la tête du pouvoir qui l'habitait. Interdite, j'écoutai cependant ce que Sybilia me proposa. Un vague hochement de tête fut d'ailleurs ma réponse, tandis que je pensais à une alternative. Quelque chose qui pouvait se révéler véritablement très dangereux. J'y pensai, jusqu'à ce que notre adversaire copie ma magie, comme si elle était un jouet dont elle pouvait user à foison. Pour qui se prenait-elle ? La colère me prit, mes sourcils se froncèrent, et mes yeux se firent perçants. Je hochai la tête une nouvelle fois, dans le vide, alors que des morceaux de verre fonçait sur la mage du conseil, et moi même. Les arrêter, voilà ce que j'allais commencer à faire. Sybilia protégea nos têtes, et j'essayai de retenir tous les autres morceaux de verre par ma magie, réfléchissant dans le même temps à ce que j'allais pouvoir projeter lorsque Sybilia donnerait le signal : je pensais directement aux morceaux de verre avec lesquels notre adversaire nous avait assailli, puis à ce qu'elle tenait elle-même entre ses doigts de fée, un espèce de cône tranchant que je ne l'avais pas vu récupérer je-ne-sais-où.
« MAINTENANT! »
Et le signal sonna, alors que la blonde fonçait sur Abigail dans l'espoir de la transpercer en lançant son arme comme un javelot voltigeant dans les airs. Ce n'était qu'un espoir futile. Le cône se retourna tout d'abord contre elle, se figeant dans son action et rebroussant son chemin, partant à toute allure se loger dans la base de l'épaule de celle qui l'avait lancé. Réussi ou pas réussi, dans le même temps, avec un léger décalage, les morceaux de verre de toute la salle se levèrent sous mes ordres, et partirent en sa direction ; tandis que mes vêtements me permirent de me lever telle l'ange que j'étais vers elle, pour continuer cet assaut par un bon coup de poing assené dans la mâchoire. Chose très inhabituel, que je fis pour montrer que je n'étais pas faible, du moins pas autant qu'on pouvait le croire. Puis, pour terminer les choses en beauté, je pris le contrôle une nouvelle fois de ses vêtements et, les deux mains écartées et paumes ouvertes devant moi alors que j'étais au dessus d'elle, je la fis chuter, exerçant une pression à la fois sur les molécules l'entourant pour accélérer sa vitesse et la tirant vers le bas par ses habits, le verre la suivant comme son ombre, et venant exploser au sol à ses côtés.
Si ça, elle ne l'avait pas senti, je ne savais pas ce qu'il lui fallait. Je ne pouvais pas tenir ainsi éternellement, surtout après six longues années de sommeil.
« Tu peux le faire », me fit Alice princesse. « Ouais, l'a raison l'autre bleutée, pense à tout ce que tu as perdu, et surtout à ton frère. » « Il doit être bien plus vieux maintenant, et on t'a volé six années où tu aurais pu le retrouver. Six années où tu aurais enfin pu t'épanouir et avoir le bonheur dont tu méritais. »
A ces mots, cela fit tilt dans ma tête. A peine quelques secondes s'étaient écoulées. Je descendis au sol, dans la poussière de cristal de verre, m'égratignant les pieds sur ce même verre qui jonchait ce même sol. J'avançai jusqu'à notre adversaire, m'arrêtant à quelques mètres.
« Qu'est-ce qu'on t'a volé, pour que tu puisse nous voler les choses les plus importantes qui soient à nos yeux ? » Ma voix était calme. « Ce n'est pas ta faute si on a tout perdu, ou du moins, ça ne l'est pas entièrement, n'est-ce pas ? Ces six années, oui, ces six années, allaient être les meilleures pour moi, et elles se sont envolées. Elles ont disparu en même temps que mon corps et mon esprit. Si tu trouves cela normal, et si tu continues dans cette avancée, je te considèrerai véritablement comme une ennemie, non plus une adversaire, et je ne me retiendrai pas, quoi qu'il faille faire. Je ne laisserai plus rien, jamais, plus personne, mettre un obstacle entre mon frère et moi. »
J'attendis, face à elle, une réponse, un regard ne serait-ce qu'un petit peu désolé. Mon esprit était aux aguets, épiant chaque chose se trouvant dans cette salle, répétant mentalement l'espace et y associant diverses trajectoires d'attaque autant que de défense.
« Que t'as-t-on fait ? » fut ma dernière question, elle résonna dans la pièce, s'adressant à nous toutes, à notre passé comme à notre présent.
Sujet: Re: Requiem [Groupe II] Mar 24 Juin - 18:02
Sybilia, ton sacrifice mémorable ne sera sans doute pas en vain dans cette bataille. Vous ne toucherez Ajatar Virke, mais vous en apprendrez plus sur votre adversaire. Le cône de terre s’arrête d’une traite nette avant de se retourner et d’être lancé sur l’épaule de la jeune blonde. Le pic touche mais quelque chose d’étrange semble se passe. Elle regarde Abigail et ne prête pas attention à l’objet. Non, aucune attention… Son visage reste concentré sur la deuxième blonde, les sourcils un peu levés d’impatience, et l’objet de terre perd de sa contenance. En effet, au lieu de rentrer dans la chaire, il se disperse petit à petit. A chaque bout qui devrait déchirer la peau, il se transforme, se dissout. Le sable anciennement cône glisse sur sa robe bleue pour finir à couler par terre. Et alors que vos yeux regardent l’épaule normalement transpercée de la jeune blonde, vous ne voyez rien, même pas une déchirure sur son vêtement, rien. Elle n’a pas le temps d’admirer les deux roches écraser la Pégase. Ses vêtements se lèvent dans le ciel, se retrouvant à planer au-dessus du sol. Elle regarde calmement et s’amuse à bouger ses pieds. Après tout, c’est drôle de voler quand on n’en a pas forcément l’habitude. Dans ce château, enfermé pendant six mois, on ne peut pas toucher l’air extérieur comme on le veut, à part le jardin. Mais le jardin est la proie de la brume de Zulria, on ne doit pas y mettre les pieds, et Lydia n’a jamais osé s’y rentre souvent. Elle lève doucement sa tête qui se voit basculer sur le côté, frappée par la main d’un ange. Un ange violant. Son corps est propulsé vers le sol. Et un autre fait étrange prend vie. Les verres qui devraient normalement la transpercer n’existent plus. Une poussière illuminée par le soleil s’envole partout dans la salle à la place. Du verre transformé en poussière. La main de la jeune blonde s’écrase contre le sol pour récupérer l’appuie sur ses muscles. Et de nouveau, elle se relève normalement.
Le corps de la jeune femme brille, le soleil reflète sur sa peau comme elle reflèterait sur un miroir. Sympathique, pour ne pas vous éblouir, elle fait un pas en avant, et montre du doigt ta main, Alice. Regarde tes phalanges, elles saignent. Mais tu ne dois pas être la plus à plaindre ; le coup d’Abigail était bien plus puissant.
« Ce n'est pas ta faute si on a tout perdu, ou du moins, ça ne l'est pas entièrement, n'est-ce pas ? Ces six années, oui, ces six années, allaient être les meilleures pour moi, et elles se sont envolées. Elles ont disparu en même temps que mon corps et mon esprit. Si tu trouves cela normal, et si tu continues dans cette avancée, je te considèrerai véritablement comme une ennemie, non plus une adversaire, et je ne me retiendrai pas, quoi qu'il faille faire. Je ne laisserai plus rien, jamais, plus personne, mettre un obstacle entre mon frère et moi. »
Ton long discours, Alice, imposait ta supériorité. Il imposait l’envie de dire à tes camarades d’arrêter tout combat. Sybilia tenait son abdomen transpercé par un bout de verre, Abigail venait d’atterrir de son esquive fabuleuse et remarquable, et elles ne disaient rien.
« Que t'as-t-on fait ? »
Lydia aime ces instants de respect, ces instants de silence. Elle les apprécie, ils sont apaisants. Cependant, vous la voyez rire. Un rire déchiffrant son sens écœuré de la vie.
« Alice, si tu es ici, c’est que tu as eu le malheur d’être dans les personnes capturées. Nous n’en avions rien à faire de qui était là au moment où nous avons pris possession de ce château. En vérité, nous avions juste besoin d’un nombre défini de personnes. Qui elles étaient nous n’en avions rien à faire. En conclusion : vous n’avez aucun rapport avec Ajatar Virke, si c’est ce que tu demandes. »
Elle marque une longue pause et vous la voyez sourire de nouveau. En effet, Ajatar Virke avait besoin de personnes. Qui elles étaient, personne ne s’y était intéressé. Ajatar Virke ne vous veut aucun mal, elle désire juste arriver à atteindre son but. Lydia pose son regard sur Sybilia, à terre, puis sur Abigail, debout, et finit par poser son regard au milieu de ton iris, Alice. Tu sens sa réponse sèche, sa réponse énervée, une réponse pourtant si simple. Elle a dû répondre à cette question tellement de fois que la colère n’apparaît plus, une simple vérité blasée.