« La main noire, c'est quoi ? »

Sans doute une personne qui manque d'hygiène et oublie de se laver les mains. C'est une évidence.

Ce qui me manque. C'est excès de travail. Ce qui me tire de ma léthargie, celle où je reste étendu sur le canapé sans remuer le moindre muscle, et ce, du matin jusqu'au soir. Je suis épuisé et fatigué de cette oisiveté, je m'abandonne aux substances libératrices pour m'extirper de ma réalité morne et sordide. Il me faut cette drogue plus puissante, plus efficace, celle qui emballe mon brillant esprit. Là, à cet instant, cette affiche se colle sur ma tête. Il me faut quelques minutes, non quelques heures avant de réagir. Wanted, la main noire. Un avis de recherche émis par le conseil sur cet assassin dont on ignore tout. Un fantôme qui ne l'est pas totalement. Il semble que quelqu'un est pu fournir une vague description physique. Si cela avait été moi, elle aurait été fidèle est précise. Le pauvre bougre qui l'a fourni est déficient, il n'y peut rien. Le plus efficace comme à son habitude est le conseil. Sur ces pensées, je me rends dans les rues de Crocus. Un dépotoir amélioré qui a le mérite de dégouliner d'informations comme une éponge pleine. Ce et seulement si, on est capable de voir cette ville comme tel.

« Allé, Holmes, il est temps de passer à l'action et de résoudre un mystère : un nom et un visage pour un surnom ! »

Je déambule dans les rues, perdu dans mes pensées, à l'affût d'une illumination.Je deviens cette machine insensible qui place, au-dessus de tout, la précision et la concentration de la pensée. Mon corps manifeste mon état. Il laisse transparaître mon impatience, ma nervosité, mon excitation, ma curiosité et mon avidité. Une démarche nerveuse et préoccupée, après tout, ma réputation est en jeu, mon auto-considération aussi. Par respect pour moi-même, je ne peux être impuissant comme le conseil. Je laisserai à cette institution le crédit de cette affaire, sauf qu'elle n'a pas intérêt à oublier de me reconnaître. Je ne cours pas après la gloire, mais je ne supporte pas l'oublie de ma personne. J'ai décidé après lecture de l'avis de garder mes distances avec quiconque, le conseil en particulier. L'aide extérieure est toujours ou insignifiante, ou réticente. De plus, nos objectifs sont divergents. Cette affaire est un shoot pour moi, c'est une affaire de justice pour cet organisme. C'est sans doute pour cela qu'il est le contre-exemple de l'efficience. Agir seul n'est pas pour marquer des points auprès de lui ou à ses dépens, c'est juste taquiner ses membres. Leur fournir des éléments dont ils ont besoin sans aucune explication, leur fournir clé en main des solutions. Je m'en amuse, je m'en manque. Par contre, je ne leur cache pas l'évidence, celle que j'ai vue. Elle est juste difficile d'accès pour eux, c'est évident. Je ne suis pas assistant social, il faut bien laisser à ses membres un peu de travail.

BING !

« "Non mais ça va pas ? Excuse toi, vermine !" »

Un rapide coup d'œil me permet de jauger de la réactivité de cet homme. Il semble faire ma taille. Sa corpulence, sa dégaine et ses vêtements montrent qu'il prend soin de lui. Par réflexe, j'ai pris l'habitude de regarder les mains, les pieds des gens. Ces membres sont plein de détails instructifs, mais je vais laisser cela pour le moment. Il est prêt à dégainer et à me taillader. Cette attitude montre une assurance comme ce qu'il dégage. Il doit se sentir en position de force face à moi, pas que moi d'ailleurs. Au vu de cette confiance, je pense qu'il est comme cela tout le temps. Tester sa force ne va rien m'apporter pour le moment. Il faut déjà savoir qui il est. Réfléchir avant d'agir, pas comme lui. Faisons comme si... En l'espace d'une fraction de seconde, je modifie mes réactions physiologiques. J'amplifie cet énervement et je commence à tourner et virer autour de lui sans manifester de la peur. En fait, je dirais que c'est comme s'il n'existait pas. Je suis cet excité qui marmonne dans sa barbe... Sans le regarder en chiffonnant mes cheveux, je lâche sur un flux rapide, mais saccadé. Un flot de mots banals. La banalité s'est être salvatrice comme informatrice.

« Pardon, vous êtes ? On se connaît. Désolé, je suis occupé et concentré, je n'ai pas de temps à vous accorder. Je dois faire au plus vite pour me tirer de ce marécage puant qu'est Crocus. Ce miasme d'homme. Oh, je ne veux pas vous vexer. Faîtes comme si je n'étais pas là. C'est ce que je fais toujours pour éviter de croiser des gens. Aujourd'hui, je n'ai pas eu de chance. Quelle ironie pour quelqu'un qui se nomme ainsi. Excusez-moi, je n'ai pas compris votre nom ? »

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« La minute blonde »

Alors Yoite [Kyumizu], vous êtes une énigme pour la science : vous êtes la preuve vivante qu'on peut faire des meurtres en état de mort cérébrale.

« Aishō Uso. Je me nomme Aishō Uso. »

Ce que j'aime avec les gens, c'est leur franchise et leur honnêteté. Il y a peine dix secondes du voulais m'étriper, maintenant, tu es mon meilleur ami et tu me donnes ton nom. Je sais bien que j'ai l'air pas net et quelque peu dérangé, mais je ne pense pas avoir l'air aussi crédule que cela. En tout cas, cela m'arrange bien, je devrais pouvoir me défaire de lui en toute tranquillité. De nos jours, on a plus le droit tranquille dans la rue, il faut toujours qu'un parasite vienne vous ennuyer.

« Cette affiche dans votre main... Est ce la Mort Noire ? »

Je ne suis pas le seul à avoir une vue de faucon. Le papier a tellement été plié, déplié et froissé qu'au premier coup d'œil, il n'est possible de le déchiffrer à moins de connaitre cette affiche sur le bout des ses doigts. Tu n'es pas un simple passant, tout comme moi, tu caches ton jeu. Je n'avais pas prévu de jouer à qui et qui, mais comme tu sembles en vouloir plus qu'il paraît, autant faire donnant-donnant. Non, je n'aime pas partager. Non, tu vas me donner ce que je veux et partir de brosser à moins que tu me serves... Prêcher le faux pour le vrai... Tu continues encore de tourner autour de lui. Comme cela te soule de continuer à jouer à la mouche à merde. Tu t'arrêtes, tu le regardes et tu lui réponds comme un robot un mode lecture rapide.

« Je n'ai pas vraiment fait attention, je dois avoué que je m'en suis servi pour faire des pliages. En fait, j'ai testé différentes formes d'avion en papier pour savoir laquelle était la plus adaptée. Ce n'est pas que le pliage soit une passion, mais cet art m'occupe l'esprit et me permet de prendre du recul. »

Hum, je pense avoir commis un léger impair dans ma lecture. Dans tous les cas, que cela soit la main ou la mort, c'est tout aussi ridicule. Notre brave homme à cet égo démesuré, ce narcissisme sur développer de se faire appeler la mort. C'est tout aussi grotesque de vouloir donner une couleur à état qui n'est plus et ne pas avoir de couleur... Notre génie du crime s'approche du narcissique manipulateur s'il assume de porter un tel nom. C'est un indice intéressant. Enfin, d'un point de vu totalement objectif, se prendre pour un concept supérieur, c'est de l'absurdité à l'état pure... Même moi, je n'oserais jamais.

« Vous semblez...intéressé par l'homme sur cette affiche. Vu comment vous la crisper de vos mains... Ce n'est pas synonyme de mépris...c'est...de l'intérêt... Le recherchez-vous ? Vous perdrez sans doute votre temps... »

Décidément, mon ami, tu es vraiment insistant. Parce que tu viens de m'être utile, je te raconter cette anecdote.

« Maintenant que vous le dîtes, c'est bien lui que je cherche. En parlant de temps, vous venez de m'en faire gagner un précieux. Figurez-vous qu'en faîte, je ne cherchais pas la MORT, mais la MAIN noire. Je vous remercie de m'avoir remis sur le droit chemin, il est rare de rencontrer un homme de cette qualité. De vous à vous à moi, je trouve les deux noms tout aussi grotesques, mais pour les mêmes raisons. »

Bien que je parle et que j'agisse comme un pingouin robotique qui se fiche de ce que tu peux penser de lui. Je n'en baisse pas pour autant ma garde. Je regarde chacun de tes gestes, j'épie chaque mouvement de tes pupilles, je prête attention à chacun de tes souffles. Je n'oublie pas de regarder tes mains qui pourraient s'impatienter sur mes mots et vouloir caresser mon beau corps...Oh, mais tu m’offres un coup à boire. Tu aurais pu choisi un endroit plus distingué. Quitte à faire l’autiste social, autant le faire jusqu’au bout. Un jour mon professionnalisme me tuera.

« Je vous conseille de vous fondre dans la masse d'alcolos du Poney Ivre... Les crapules s'y multiplient, et vous trouverez sûrement un ou deux espions... Peut être voudriez vous vous faire escorter... Mais...vous ne semblez pas enclin à accepter de l'aide... Dans ce cas... Je m'en vais, sauf si vous avez peur de vous mesurer à nombre de malfrats sans pitié... »

« Vous m’offrez un coup, c’est avec plaisir que j'accepte. Je ne sais pas où est ce bar, par là peut-être... »

Je prends un ton un plus joyeux comme si tu étais mon sauveur. Je veux juste vérifier ce que tu m'as dit ou caché. Une chance sur trois pour que tu sois un chasseur de primes qui veut m'évincer. Une chance sur trois pour tu sois suffisamment proche de ma cible et que tu veuilles m'en détourner. Une chance sur trois que tu es ma proie et que tu te prépares à me poignarder dans le dos alors que j'avance dans une direction prise au hasard.

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« Samantha oups »

Tu veux conduire la danse. As-tu les reins solide ?

« Non, il est de l'autre côté. »

Trop aimable monsieur, je te souris devant et je te plante un poignard dans le dos. C'est cette désagréable impression que tu dégages, c'est cette disgracieuse qui sonne dans ta voix. Dois-je faire confiance à mon instinct ou pas ? Ce truc qui vous dit attention ça sent l'embrouille à plein nez. Oui, je lui fais confiance et fonce tête baissée dans ton guet-apens. Je sais, le commun des gens n'irait pas, mais comme je suis hors-norme et au dessus de tous, j'y vais. Il est vrai que je ne connais pas la peur. D'un point de vue clinique, c'est être suicidaire, personnellement, je dirais que je suis divergent.

« Je suis la Mort Noire... ... Vous imaginez ? Moi je le vois débarquant, et disant cela, et je le mets à l'asile, direct.Et vous qui pensiez que c'était la MAIN Noire... Je l'imagine bien arriver avec la main colorée de noir... »

Faute avouée, faute à moitié pardonnée. Tu t'attends peut-être à une réaction de ma part. Un indice pour m'évaluer. Voyons ce que j'ai en stock. Oui, je sais. Je regarde de nouveau tes mains, puis ta tête et avec un sourire et une attitude de fan inconditionnel. Je te tends cette affiche froisée et je te sors. Non, je ne suis pas du tout, mais pas du tout provocateur et arrogant. Ce-ci étant, je crois qu'une asile ne serait pas la solution le plus adapté à ton cas. Tu n'es pas schizophrène, tu aimes ce que tu fais. Tu es juste totalement déviant et tu l'assumes même si tu gardes ton identité anonyme.

« Désolé de regarder vos mains. Je me permets de vous expliquer pourquoi. Juste avant de me faire remarquer que c'était la MORT noire et pas la MAIN noire. J'ai développé effectivement l'idée que le criminel se faisait appeler ainsi parce qu'il avait les mains sales. Du coup, elle devient ridicule. Ma nouvelle théorie est que ce même homme se fait appeler ainsi parce que c'est un mégalomane narcissique compulsif. Désolé de vous ennuyer avec mes pensées. Sinon, vous voulez bien me signer un autographe parce que vous êtes vachement célèbre. Non, je rigole. Je ne peux m'empêcher d'être taquin quelques fois. »

« C'est ici...Ne vous laissez pas voler par ces insectes, ils vous infecteraient. Ceci dit, ils pullulent la ville comme des mouches s'amassent autour de la merde. Si la MAIN Noire ou la MORT Noire se trouve dans cette ville, ils le savent aussitôt. Le plus con, c'est que ceux qui servent à boire sont de mèche avec les insectes. Mais, souvent, ils sont eux même ivres de secrets, avant d'enivrer les cloportes... »

Non, tu ne me vas pas me faire le coup du bar miteux pour crapules en manque en de virilité. Sérieux, est-ce que j'ai une tête de bisounours. Tu ne sais sans doute pas ce que sais. C'est une série d'histoires pour enfant, des petits livres gentillets avec des dialogues dignes des plus grand dramaturge. Le truc transpire et pue l'amour à cent mille lieux, tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil. D'ailleurs, je suis certain que les criminels les plus célèbres ont été bercés par ses contes autant que les murs de leur chambre. Je m'égare encore... Enfin, c'est moyen comme plan d'action de m'emmener dans ce genre d'endroit. Ce n'était pas comme si j'avais l'habitude de les écumer et que ça me soule que cela soit toujours des lieux sordides, grades que mêmes les cafards fuient tellement ils ont honte de vivre ici. Franchement, tu as choisi un pseudo qui se veut grand, mais en fait t'es d'un ridicule et d'un mauvais goût des plus évident. À quand les criminels qui fréquentent les endroits smart, avec cette odeur du fric pourri ? Au final, je ne sais pas ce qu'est le mieux. Je devrais peut-être alterner les affaires pour varier l'environnement. Si tu crois que je ne t'ai pas vu jouer le coq dans sa basse-cour, tu te mets le doigt... Et bien profond.

« Vous vous droguez ? Vous ressemblez assez à ces merdes en fait... »

Soit, tu veux la jouer comme ça. Tu sais que cela ne me pose pas de problème. Il existe un certain nombre de concepts et d'émotions qui me sont totalement inconnus, un peu comme toi, mais la même. Du coup, si tu penses me faire sentir coupable, me rabaisser ou me faire avoir honte en jouant sur ce créneau, autant jouer dans un pipo sans trou, bref ça sert à rien. Par contre, tu veux voir un drogué et un faiblard, s'en trop me forcer, je devrais pouvoir me prêter au jeu. Dans un premier temps, il me suffit d'avoir des troubles obsessionnels compulsifs. Du genre, là, je regarde mes mains, je sors de ma poche ce produit qui nettoie les mains et je l'applique régulièrement. Oui, les drogués développent souvent ce genre de symptômes comme vérifier que les portes sont fermées, désinfecter les poignets. Vu ma tête, c'est un comportement dés plus naturel. L'étape suivante et d'avoir ce regard, peureux mélangé avec celui d'un enfant qui s'est fait prendre la main dans le sac, quelques tremblements ici et là. Le tour est joué. Le tout est 100 % bio, rien de forcer, rien d'exagéré, c'est comme une seconde nature. Je te regarde avec soumission, ben oui, là, je suis un drogué et tu sors du lot, oui, tu fais classe. C'est vite dit, mais bon, il faut ce qu'il faut si je veux ma dose. Avec la même voix et le même rythme que les premiers mots que je t'ai dit.

« Décidément, vous avez l'œil vif. Je ne suis pas certain de trouver ce je cherche ici. Par contre, je ne dirais rien contre un shoot ou deux. Je ne voudrais pas abuser de votre générosité, mais le gars, là-bas, est un dealer. Ça vous dérange de lui acheter un ou deux trucs pour moi, je suis à sec en ce moment. C'est pour ça que je suis obligé de traquer cet homme.
»

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« Label AB ?»

Entomologie ?

Je ne perds pas non plus mes habitudes pour autant. Je profite sagement de mes petits déplacements pour évaluer l'endroit. Entre deux regards d'un mec manque et deux tremblotes de mouton, j'ai réalisé un fantastique plan trois dimensions des lieux. La structure globale est vieillissante si l'on prend comme point de repère les lustres et autres lampes murales qui tiennent par l'opération du saint esprit. Une dizaine de tables, un sur nombre vu la quinzaine de clients, c'est un bien grand mot, mais comme j'en suis, je ne peux que les appeler ainsi. Je ne vais quand même pas m'auto-flageller pour le plaisir.

« Allons allons... Vous voulez vous droguer, ou trouver cet individu ? Pour la drogue, c'est avec ces parasites que vous devrez errer, et pour la Mort Noire, c'est avec les insectes que vous devrez discuter... »

Comment te dire, si j'ai choisi l'autre ce n'est pas pour te contre-dire, mais juste pour ce qu'il peut probablement m'apporter dans les instants qui suivent. Au delà du fait qu'il revienne de la cueillette des champignons quand tu regardes ses bottes, c'est le stresse qu'il dégage. C'est lui du campagnard qui vient pour la première fois en ville faire des affaires à la nature douteuse. Il est probable qu'il soit venu pour une rentrée d'argent supplémentaire pour lui ou qu'il remplace son père ou son oncle aujourd'hui. Toujours sur cette voie de toxicoman qui se révèle avec amour, je t'apporte un autre regard sur la question.

« Je ne veux pas vous contre dire, mais celui que vous me montrer, il ne répond à l'un de mes critères. Soit j'achète 100 % bio, soit je fais moi-même. On est jamais mieux servi que part soi-même et ça coûte moins cher. Oui, si te demande de m'offrir des champignons, c'est que comme ça, je fais un peu moins pitié. »

Je m'admire là, passons.

« Lorsque la Mort Noire arrive en ville, les meurtres suivent... Et les gars comme vous périssent... Ils essaient de dépasser ce tueur, et meurent... Et la drogue... Oui, la drogue... Celle qui vous ronge... Le tueur s'en servira pour vous avoir... Vous le perdrez, très cher... Vous le perdrez, et vous vous en mordrez les doigts, à jamais, vous demandant ce que vous avez raté, ce que votre cerveau bien trop surestimé a manqué... Et la drogue vous finira... Pas de chance, n'est-ce pas, Chance... De laisser échapper la Mort Noire...»

Comment te dire, je ne connaissais même pas ton surnom avant que je tombe sur l'affiche. Tu n'a éveillé mon intérêt juste parce qu'à l'heure actuelle personne ne connaît ton vrai nom. Le reste, c'est juste un joli coup de publicité pour vendre ta marque de fabrique. Tu es juste un petit assassin des bacs à sable qui veut jouer dans la cour des grands. Tu devrais tenter l'immersion chez les bourgeois, tu verrais ce qu'on peut faire avec un plus de... Non, rien. Quelle que soit la classe d'origine, c'est risible. Je dois reconnaître que tu vas m'occuper un certain temps, j'aime les défis. Par contre là, tu aurais pu choisir d'autre mot pour faire ta communication. Tu sais qu'il existe des chargés de communication. Passons aussi, quoique.

« Non. Il ne faut nous mettre au même niveau. Nous ne vivons que dans l'instant, T dans l'espoir d'un trip divin. Elle aussi, mais elle n'a pas le même délire. On ne joue pas dans la même cours. Il ne faut pas exagéré. Nous resterons des anonymes accrocs qui perdurent dans l'histoire. Elle reste une starlette quand le feu des projecteurs trouvera quelque de mieux ou qu'elle ne rejoigne l'asile. Je sais, elle me fait penser à cette fille qu'on appelait Loana. »

« "Allons allons... Vous voulez vous droguer, ou trouver cet individu ? Pour la drogue, c'est avec ces parasites que vous devrez errer, et pour la Mort Noire, c'est avec les insectes que vous devrez discuter..." »

Ta réponse serais presque appropriée. Ce n'est pas comme si cette dernière m'avait conduit avec délicatesse et sarcasme ici. Comme je suis un vilain curieux, je l'ai suivi. Si cette dernière aime écraser les insectes, elle aime fréquenter ces derniers. L'un de ne vas pas sans l'autre. Tu les attires parce phantasme tu es, parce que tu leur offres de ta nourriture. D'ailleurs en médecine légale, les insectes sont aussi d'excellents indicateurs quant à la datation de la mort et le lieu de la mort. Technique que je trouve des plus passionnante et intéressante. Au final, ces insectes que tu méprises tant ne sont des créatures insignifiantes qui peuvent provoquer ta perte si tu ne les regardes que de haut et que tu les piétines.

D'ailleurs, tu devrais apprécier comment une fourmilière part en vrille lorsque l'une des ses ouvrières panique. Je suis un maladroit de naissance. Je ne suis pas pour autant victime de cette aptitude. Je sais l'utiliser avec merveille. Je ne m'appelle pas Chance pour rien. Ce concept mathématique est fascinant. Fonctionnellement, il soutient les plus grands parce qu'ils ont le talent de l'employer... Oups, me voilà trébuchant sur cette malicieuse de et homme qui me voyait comme un faible, percutant cette table, la renversant. Mon producteur bio part en sucette se lève, renverse ses champignons, tout le monde se jette dessus. Quelques secondes ne se passent avec que des chopes découvrent les joies du lancé de poids. Oh, je crois qu'un objet volant non identifié se dirige vers toi, c'est juste un bout de tabouret rien de grave. Ne serait-ce pas une bouteille qui percute cette appli frontale de cuivre juste au dessus de la porte que tu t'apprêtes à franchir. Mon dieu, ces deux gars s'échangent des coups et pensent que vers toi, c'est plus spacieux. Juste quand tu t'apprêtes à sortir, ne serait-ce pas un problème de timing. À terre plus ou moins cachée derrière cette table, je lance quelques scans ici et là et sur cette magnifique épée que tu as. Ce n'est pas discret, un cercle jaune là et une aura autour de ton épée. Les autres n'y font pas attention, mais toi non, tu es un professionnel ? Autant tu peux déterminer d'où ils viennent, autant leurs effets restent inconnus.

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« C'est l'heure de de l'apéro ?»

Non, t'es pas mon genre et je suis pas gay.

Epée des plus intéressantes. Ce n'est pas l'épée en soi qui éveille mon intérêt, c'est ce à partir de quoi elle était faite. Du maginium. C'est alliage extrêmement résistant, notamment à la magie. D'après mes études et mes recherches sur celui-ci quand je travaillais avec Watson, il est capable d'encaisser une libération brutale exponentielle de magie. Je pense qu'un navire fait de ce métal pourrait résister, à ce mystérieux et totalement inconnu, canon à Ethérion des autres branquignols du conseil. Si sa résistance à la magie est scandaleuse, il n'est pas sans défense face à la force brute. Il n'en reste pas moins, un métal. Comme tous ses frangins le maginium possède un point de rupture. Tu penses me trancher avec ta dinette ?

« Envie d'un combat ? Etes vous sûr ? Vous ne m'avez pas l'air en forme... »

Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier de maginium. Hum d'ailleurs quitte à être une merde autant l'être tout du long de notre rencontre. Si certains sont femmes jusqu'au bout des ongles, je suis capable d'être une épave jusqu'au bout des miens. Par contre, mon coq, les gens de cette espèce ne se soumettent pas devant les gens de la tienne. Nous, on aime l'extase. Tu es tout sauf extatique.

« Oui, j'avoue, j'ai eu une violente crise de foie hier soir. J'ai sans doute manger trop de chocolat dans la journée. Enfin, il paraît qu'un raî et ça repart. Je testerais bien. »

« Sachez, Chance, que le combat ne me sied guère. Je suis de nature non violente...»

Comment te dire que ses mots font tache dans ta bouche. Certes, là comme ça, tout de suite, tu ne peux pas le voir, mais je ne suis pas qu'un simple drogué. Je suis le déchet d'une famille dont la seule passion et de se faire de l'argent en entubant les autres. Certes, ils m'ont jeté dehors. Je te l'accorde comme ça, ce n'est pas très glorieux, mais c'est tout le contraire. Je ne suis pas un fils ingrat, je conserve d'eux cette qualité morale qu'est l'art de la prostitution. Je t'arrête tout de suite, je ne parle pas du tapinage que tu sembles maîtriser à merveille, mais celui d'enfler les autres. Pourquoi je pense que tu es un professionnel de la seconde option ? C'est élémentaire, tu ne l'es pas, mais à parler comme ça, tu ressembles à une fille de joie. Euh, même la peur c'est pas possible, tu m'en veux pas. Je serais sur mon thème. Tu mérites bien la réponse tramblante d'un drogué en manque.

« Je vous trouve un pue blanc aussi. Avez-vous aussi fait une crise de foie ? Seriez-vous en manque ? Est-ce pour cette raison qu'on est ici ?. »

« Et quand tu auras capturé la Mort Noire, que comptes tu faire ? Mourir, ou fuir ? »

« C'est élémentaire... Euh, c'est quoi votre prénom déjà... À vos souhaits ? Atchoom ? Désolé de l'écorcher, mais j'ai la mémoire qui flanche à certains moments. Passons ce détail. Ni l'un, ni l'autre, je pense le laver au savon de Marseille et lui apprendre la propreté. »

C'est la manifestation flagrante d'un trouble obsessionnel et d'une faille toxicomane. Habilement et logiquement placée, elle est sortie toute seule... Je sais que je suis un beau gosse, mais sérieux, je ne suis pas masochiste. Je ne suis pas adepte des plans extrêmes, même si toi, tu l'es. Douleur quand tu me tiens. Douleur quand tu me coupes le souffle... Je vais encore massacrer mes vêtements dans l'histoire...

« Testons tout d'abord vos réflexes. »

Si tu insistes. Je commence par poser mon genou gauche par-terre. Ensuite, je mets mes mains sur mon ventre pour me rappeler ta caresse amoureuse. Mon visage se pare d'une fantastique expression, celle d'un esprit désincarné hurlant silencieusement à la mort. Je redresse ma tête, je te regarde avec un sourire presque amoureux. Tu sais celui d'un mec qui vient de prendre un vent et qui garde la face. Je te fais signe avec mon pouce pour te dire que tout est bon. Je ne suis pas du genre à m'attacher, encore moins à me déclarer, c'est juste pour le fun.

« Allons... Approchez... Voyons si vous êtes aptes à vous défendre... »

Je le sens moyen, mais tu sembles vouloir jouer. Je suis quelqu'un de poli, je ne peux te laisser à ta solitude. Titubant, je m'approche de la table. Un joli saucisson sec, des verres de bières, des cacahouètes, du saucisson. Bref, une table digne d'un apéritif prolétaire. Je sais que ce n'est pas bien de jouer avec la nourriture, mais je ne m'encombre pas de ce genre de détails hypocrites. Je te jète dans les yeux la bière, les cacahouètes. Je chope le gros jambon... Merde, c'est quoi, c'est olive... Je me vautre avec la grâce d'un éléphant, lâchant mon arme de fortune. Non... Léon revient, on a les mêmes à la maison... Quel con ce bout de viande, il vient de se suicider sur ta lame. Je dois dire qu'elle est bien aiguisée... Il a été coupé net en deux... Là tout de suite, je m'explose le crâne contre un chaise...

Codage by TAC