L’aile du Pégase déchue s’écrase contre l’autre à la hauteur de l’eau afin de faire apparaître une plaque de glace. Tous monté dessus, voici plusieurs heures que les ailés glissent sur la surface afin de toucher terre du continent. Ils ne savent pas encore ce qui leur est arrivé. Ils ne savent pas encore ce qui arrivera. Ils essayent juste de rire mais n’y arrivent pas. Ils essayent juste de trouver des explications à ce qui leur est arrivé mais n’y arrivent pas non plus. Ils n’arrivent à rien aujourd’hui. Et alors que l’un se lève car il semble apercevoir un mirage ou plutôt un nuage coupé d’un seul coup, formant une droite sur son côté, la seule femme se met sur ses pieds, manquant de glisser sur la plateforme. Et le radeau de glace tangue. Il ne bouge plus. La levée tombe sur le levé, s’accompagnant un à un dans l’eau. C’est une barrière qui est érigé. L’invisibilité de celle-ci cède sur quelques secondes. Le Palais Royal Mercielius.
« Je vous avais dit qu’avec sa blinde de thune ce foutu roi ferait une connerie du genre avec son Palais ! Ok, j’étais bourré. Mais je l’avais dit ! »
Rentrés chez eux, ils ne trouvent pas le temps de pleurer leur retour pleinement, de pleurer les retrouvailles, de pleurer la vie, de pleurer les six ans manqués. Demandant ce qu’ils trouvent incompréhensible sur le pourquoi d’un palais au milieu des mers, les têtes perturbées des anciens membres aux ailes bleues s’activent. Toutes les puissances du continent sont mises au courant, autant que ce qui peut être en plusieurs heures.
Aujourd’hui, vous êtes sur des bateaux. La barrière invisible a été détruite. Ceux qui ont fait ça sont sûrement déjà alertés. Vous ne pouvez plus faire marche arrière. Non, il est trop tard pour ça. Alors que les premiers d’entre vous sautent du bateau pour atterrir sur la longue allée de pierre et qu’ils commencent à courir, ils sont arrêtés violemment, stoppés, ne pouvant plus continuer. Une nouvelle barrière est devant eux. Des coups sont assénés à celle-ci. Vous la regardez et elle semble être affectée. Et d’un seul coup, un cri, un hurlement, rauque et puissant, vous prenant d’aussi haut qu’il le peut. Le Pégase des mers vous alerte : ne touchez plus. Il s’avance et pousse certains d’entre vous alors que toute la population des sauveteurs a déjà quitté les bateaux. Sa main se pose sur la barrière, il grince des dents. Il se met sur le côté, bien en retrait de la porte du château, s’assoit les jambes croisées et commencent certaines phrases. Ce que vous ne savez pas mais qu’il a compris, c’est que cette barrière est maléfique. Elle maintient endormi tout ce qui est à l’intérieur et pompe l’éthernano des corps qui y sont. A présent, elle est levée. Mais il semblerait que l’homme ne puisse pas bouger de sa position sans que celle-ci retombe. Le sacrifice est fait. Vous le laissez, vous rentrez, vous vous dispatchez au hasard dans les ailes du Palais. Saurez-vous retrouver tous les disparus ?
Groupe de Protection : ¤ Daryan Chris Illunar ¤ Hancko Emil
Ordre de post : Chris - PNJ - Emil
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Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Ven 18 Avr - 21:39
Daryan C. Illunar
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Titre : Discount De Gaulle Crédit : Zulria (avatar), apache (journal), okinnel (sign) Feuille de personnage Maîtrise Magique: (15900/35000) Mérite: (620/800)
Et le vent murmura son nom Le sacrifice
Les bateaux hurlent aux vagues et les cœurs hurlent à peur et l’hurle au vent. Chacun sur son navire, nous formons une coalition. Chacun sur son navire, nous ne démentons pas l’accusation. Chacun sur son navire, nous avons beau nous nommer alliés, si nous sommes chacun sur nos navires, nous ne faisons pas un. Nous nous diviserons en groupes, nous chercherons ensemble, mais nous nous diviserons une nouvelle fois lorsque nous sortirons de cette bâtisse. Mais sortirons-nous vraiment ? Et si nous sortions, un jour, est-ce vivants ? Après tout, si le vent hurle, c’est qu’il y a une raison. Le vent n’hurle jamais pour rien. Chacun tient sa lance. La lance d’un mage est son propre corps. Chacun se tient, alors chacun la tient. Faire tenir sur un pied, faire tenir un menton levé. Car oui, si le vent hurle, le pied aura beau être plat, le menton aura beau être levé… Si le vent hurle, c’est que le pied bougera, c’est que le menton tombera. Nous relèverons-nous ? Quelqu’un d’autre l’aurait-il senti ? Personne ici. Personne ici n’est connu à manier les hurlements. Personne ici à part nous, oui, nous. Personne ici n’est heureux à manier ces hurlements. Car s’il était connu, il ne serait pas heureux. Il ne serait plus heureux. Si quelqu’un était connu et apte à sentir ce vent néfaste du hurlement des dieux, il ne serait pas content de le pouvoir. Seulement parce qu’il vient d’apprendre que la mort est la seule personne à qui il parlera aujourd’hui. Lui dira-t-il « à demain » ? Lui dira-t-il « bonjour » ? Et même, est-ce qu’il la regardera dans les yeux avant que sa faux ne touche sa nuque ? Et le sourire sur mon visage ne se donne qu’à ceux étant bas. Ponton sous mes pieds, je garde la tête haute aujourd’hui. La tête haute car je crois que nous sommes les seuls à avoir compris. Les seuls ô envoyés des hurlements, aptes à les comprendre. Et les seuls qui se tairont aujourd’hui pour ne pas annoncer la mort prédatrice à ceux étant venus aujourd’hui nous soutenir. Nous sommes une coalition. Nous nous diviserons, je l’espère. Mais pour le moment, nous sommes un. Et ceux qui ont compris la même chose que moi reçoivent ce sourire sur ce bateau. Un sourire montré par le vent qui fait bouger une mèche longue. Un sourire qui ne veut dire qu’une chose. « Au moins, nous nous sommes connus vivants, dans cette vie. Pour longtemps, pour peu, mais au moins, nous nous sommes connus, vivants, dans cette vie. » Et tel le piano qui retentissait depuis tout à l’heure, telles les touches qui pleuraient sous des pensées lugubres, les navires touchent terre. Certains ont déjà sautés alors qu’aucun fracas ne s’était ressenti. D’autres sautent maintenant. Tête haute alors que la barrière invisible et floue avait été détruite lors de notre première arrivée, nous Pégases, un flux migrant dans mes oreilles. Le vent ne fait pas sa course comme à son habitude dans cette zone. Et je ne parle pas seulement parce qu’il frappe une bâtisse de pierre. Non, quelque chose de plus grand, plus fin le barre. Le premier corps présomptueux se fait arrêter par un filet étrange. Il a beau le frapper, ce que je ressens, c’est la perte. Le sourire qui a été offert à ceux étant aptes à ressentir la même chose tout à l’heure n’est plus donné. Pourquoi ? Il ne s’agit pas de la même chose. Pourquoi ? Parce qu’il n’en est plus de la même espèce. Vent, eau, glace. Tout est mélangé. Un filet, un voile. C’est ça, c’est un voile. Je saute du navire, pliant mes jambes et craquant l’os au coup du sol telles les ailes du pégase qui rappellent les déchirures sur ses plumes. Je me positionne au milieu de tous, en force, en hommage. Levant le menton, gardant la tête haute, marchant droit, sous la honte et sous le poids des regards. J’essaye de montrer la force des Pégases sous ma personne, criant qu’il en est assez de frapper ce malheureux voile, de frapper les malheureux prisonniers de par cette violence indirecte. Alors que mes fins doigts le caresse, je ressens toute la perte en eux, en lui. En ce voile néfaste qui offre à tous et à chacun, à elle et à personne, à lui et à tout le monde… Qui offre évidemment cette prédation qu’est la mort. C’est effectivement ce qu’il offre. Et rien d’autre. Les touches mélodieuses du piano qui sentent à mes oreilles la peur et l’angoisse. Ma paume touche cette délicatesse de glace. Il en est trop tôt. Je sais que je vais devoir rester là, je sais que je vais devoir les attendre. Mais pour le moment ce n’est pas moi qui attend, c’est eux, là, à l’intérieur, depuis plus de six ans. Je me retourne, un sourire à ces pégases, à mes pégases. Ô possessions amicales. Pour certains. Pour d’autres je n’en ai rien à faire. Et de cette position centrale à tous, je me dégage, dirigeant mon corps vers les côtés.
Le chemin principal à l’entrée n’est plus sous mes pieds. Je m’asseye en tailleur, doucement, pulsion d’une de mes mains contre mes genoux. Et de quelques mots, de quelques palabres, de quelques supercheries qui doivent être supprimées, effacées, annihilées… J’en appelle aux forces. Aux hurlements d’antan. Aux hurlements équivoques à tout à l’heure. J’en appelle à tout ce qui m’a sûrement averti. Ce qui nous a avertis. Je n’étais pas seul, non. Enfin je pense. Et de quelques palabres, oui, de quelques mots, de quelques phrases.
« Qu’il soit levé. »
Et le voile, s’assombrit, s’éclaircit, et se perdit. Allez, coalition. Si vous êtes là aujourd’hui, c’est pour votre humble marche à tous. Aujourd’hui je suis en retrait. Malheureusement, je ne peux pas bouger de cette zone. Je pense pouvoir me lever. Oui, sûrement. Mais pas bien loin. Mes jambes ne m’amèneront pas au travers de cette porte sans que mes mains puissent lever le tissu magique plus longtemps. Et le sacrifice est né.
Alors que plongé dans une méditation ancestrale, le bateau se cambra brutalement vers l'avant, comme s'il ruait. Alerté par la présence d'un ennemi, l'iris de tes yeux se fauchèrent sur les côtés. Et c'est à ce moment-là que tu sens que rien ne va – l'eau émet de drôles de remous contre la coque du bateau, ce sentiment qu'elle rejetait – comme si elle avait ce besoin insatiable de protection, ce quelque chose que tu ne connaissais pas. L'eau s'écarte du bateau comme si elle fuyait – comme si elle esquivait, imbibée d'une peur catatonique l'arrivée d'un fléau. Qu'est-ce que cela voulait-il dire ? L'eau se fait inexistante, elle ne gravite plus autour de toi comme le ferait des astres autour d'une planète. Tu es seul, Chris, et l'eau s'écarte avec une docilité presque effarante. Tes yeux balayèrent l'horizon, et c'est à ce moment là que tu vois une silhouette s'approcher, et tu comprends très bien que c'est à cause de ça que l'eau s'agite et s'enfuit.
D'une démarche affreusement nonchalante, Zadig était sortit du palais. Alors que tout le monde s'agglutinait dans la gueule du loup, prêt à refermer sa mâchoire aux crocs aiguisés dans le sillage de leur passage. Zadig avait été envoyé pour corser les choses, emmêlé l'esprit de Chris. Zadig, s'avançait, les pouces logés dans les poches de son jean et le dos courbé vers l'avant avec un sourire en coin diablement provocateur. Il observa avec une attention précise, l'eau qui le contournait pour s'enfuir derrière le bateau vers lequel il s'approcha. Il siffla d'admiration tandis que la paume de sa main toucha la coque avec une curiosité presque enfantine.
_ Hm, sacré morceau ça dis-moi, il a l'air top ce bateau. Dommage que je dois tout démonter d'un coup. J'en ai ras la casquette put*in, c'est toujours moi qu'on envoie faire le ménage. J'suis pas une bonne bordel, 'chier à la fin.
Puis il reprit son expression du début, tandis qu'il se pencha en avant et posa ses deux mains sur l'avant du bateau. Chris étant toujours au dessus – Zadig se mit à pousser le vaisseau naval hors du périmètre de la barrière – déjà parce qu'il estimait qu'attaquer un adversaire déjà occupé était bon pour les tafioles et les lâches – ce qu'il n'était pas, parbleu ! Du coup, fallait bien le faire descendre de son perchoir, alors il fit imploser son aura magique qui balaya l'espace et le temps. Un souffle chaud et aride, un souffle brûlant et violent, et les iris sauvages et brutes de Zadig étincelèrent d'une lueur chatoyante, aussi sanglante et étouffante que le sang. Son sourire s'agrandit tandis qu'il poussait toujours le bateau hors de la barrière protectrice. Puis il s'arrêta à un moment donné afin de se relever.
_ Faut vraiment qu'j'viennes te chercher Illunar ?
Bizarre qu'il connaisse ton nom. Tu crois pas, Chris ? Est-ce parce qu'il connaissait ton identité – celle d'un des membres de la triade, ou est-ce pour autre chose ? Son ton oscillait dans cette ambiguïté farouche, insufflant un doute hostile, ceux qui rongent l'âme et effrite les pensées. Sans pitié. Puis Zadig pivota en soupirant vers l'horizon en souriant.
Il y en avait d'autres qui arrivait. Alors Zadig décida qu'il était temps d'agir, il appuya son pieds au sol avec une légéreté presque violente – et le sol se scinda en deux au niveau du bateau. Comme si les abysses ouvraient leurs entrailles pour accueillir la future épave. Zadig fit craquer ses poings lentement avant de murmurer.
_ Je vais m'éclater.
Ce n'était que le début – le premier fléau venait de se réveiller.
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Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Dim 20 Avr - 21:35
Hancko Emil
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« Ça va aller, tu crois ? »
Sa petite sœur répondit d’un simple hochement de tête. Jessica lui lança un regard anxieux. Six années s’étaient envolées depuis le jour où Marre-Chan avait failli mourir. Le combat contre Damaz Elandez, Chris Illunar et Senji Kiyomasa avait laissé la jeune magicienne dans un état lamentable : son corps avait été écrasé sur toute sa moitié droite par la façade d’un bâtiment, arraché par une tornade dévastatrice. Elle serait morte si le Leader de Blue Pegasus n’avait pas activé sa faculté de soin pour régénérer toute la zone. Le sort du garçon avait permis de la maintenir en vie, mais les séquelles avaient été importantes. Il leur avait fallu tant d’années, rencontrer tous ces médecins pour la rééduquer, pour lui apprendre à bouger à nouveau, à marcher à nouveau, à sourire à nouveau. Elle qui était si joviale et si entrainante, elle qui était le cœur pétillant du trio s’était éteinte en une femme taciturne. L’éclat s’était mû en silence. Jessica pouvait la comprendre, car sa petite sœur avait failli mourir, elle s’était endormie pendant de longs mois et à son réveil, la rééducation fut affreusement difficile. Et tout se déroulait inlassablement dans l’ombre.
Dans l’ombre à cause de la troisième silhouette. Hancko Emil avait disparu de la circulation depuis six années mais son dossier était toujours d’actualité à Era. Le Conseil Magique de Fiore s’était renforcé et n’avait pas oublié les démons qui avaient effrayés le pays des années plus tôt, et Emil faisait partie de ces monstres. Lui aussi n’était pas très communicatif. Ils avaient passés des moments d’intense complicité, tous les trois, au cours de ces six dernières années. Plus que jamais ils s’appréciaient, s’épaulaient, se confortaient. Mais après leurs sourires, rarement échangés, ils revenaient trop rapidement à la morosité qui animait le groupe. Jessica en souffrait, Emil était au courant mais n’était pas le plus doué pour ce genre de chose. Plus que tous, les deux n’osaient pas contraindre Marre-Chan qui venait seulement de se libérer de toutes ses contraintes médicinales. Elle venait de retrouver toute sa liberté, elle avait réappris à utiliser son corps, sa magie, et il n’y avait presque plus aucune trace de ses blessures passées, mis-à-part son œil droit qui ne lui offrirait plus jamais la vue. Et pourtant, elle n’était toujours pas sortie de sa léthargie mentale, et restait silencieuse. Jusqu’au jour où ils apprirent que les mages disparus il y a six années avaient sans doute localisés et qu’une excursion s’y rendrait. Alors qu’Emil et Jessica avaient feint de ne pas s’intéresser à l’évènement, attendant d’abord de voir la réaction – qu’ils pressentaient tout aussi désintéressée – de Marre-Chan, cette dernière les surprit en leur disant qu’ils devaient s’y rendre pour offrir leur aide.
Emil avait légèrement souri, fier de retrouver le caractère audacieux de Marre-Chan. Jessica, elle, était étonnée, et s’était directement demandée si tout allait bien. « Ça va aller, tu crois ? » La plus jeune était déterminée. Elle n’avait rien fait de ces six années à part apprendre à réutiliser sa jambe, sa main, sa magie. Enfin, elle pourrait passer à l’action, et cette perspective l’enjouait.
Ils s’étaient donc tous les trois renseignés et avaient réussi à infiltrer l’expédition vers une sorte de palais où seraient enfermés les mages endormis depuis six années. Grâce aux facultés de Jessica, ils furent cachés au fond du bateau qui les menèrent sur place – ils préféraient toujours agir dans l’ombre – et une fois le trajet terminé, ils attendirent que tous les mages s’engouffrèrent dans le palais pour y aller eux aussi. Mais ils tombèrent alors sur un spectacle inattendu : déjà une résistance se montrait à l’entrée du palais. Un garçon était en train de se concentrer pour maintenir une barrière magique, mais un autre homme arrivait déjà pour engager les hostilités. Celui-ci provoqua un étrange phénomène en faisant reculer la mer, puis d’une seconde à l’autre, il créa à la place du sol sur lequel se reposait le navire un immense cratère prêt à engouffrer le moyen de transport des différents mages. Jessica, Emil et Marre-Chan, sentant l’imminence du danger, se lancèrent mutuellement un regard, comme dans l’ancien temps, et instantanément ils se comprirent et passèrent tous les trois à l’action.
Marre-Chan sauta par-dessus la rembarre pour atterrir plus bas sur le sol glissant et mouillé, et activa alors sa magie pour dégager un flot immesurable de sable de son corps. Tout ce sable se colla à la calle du bateau et, avec un lourd effort, la jeune fille fit en sorte que le sable souleva le navire, l’empêchant de sombrer dans le trou béant sous lui. Elle se concentra pour le déplacer dans les airs jusqu’à un endroit sauf, plus loin, où il pourrait reposer sans risquer d’éventuels dommages. Mais pour qu’elle puisse le faire, il ne fallait pas qu’elle soit dérangée.
C’est ainsi qu’Emil se téléporta pour apparaitre dans le dos de l’homme qui avait tout provoqué. C’était un homme blond, et l’ex chef de Legion l’interpella pour qu’il se retourne et, éventuellement, ne s’occupe pas de l’entreprise de Marre-Chan. « Hé, toi ! Explique-moi ce que tu es en train de faire ! » Il fit apparaitre dans chacune de ses mains une sphère de sable, prêt à les envoyer en direction de son potentiel adversaire, mais fidèle à ses principes, préféra attendre que l’autre engagea une action pour savoir à qui il avait affaire et ensuite agir en conséquence.
Jessica, elle, se hâtait de rejoindre la terrasse où se trouvait le jeune homme qui maintenait la barrière magique. Et elle reconnut avec stupeur Chris Illunar. Un de ceux qui avaient failli tuer Marre-Chan, mais surtout, celui qui l’avait aussi sauvée. Elle s’avança silencieusement pour finir par le saluer. « Cet homme à l’air puissant. Je peux chercher dans ma base de données si j’ai des informations sur lui mais j’en doute. Je peux maintenir la barrière également, je serais plus utile ici qu’au combat là-bas. Il y a Emil et Marre-Chan qui lui font face. Je pourrais communiquer avec vous et par mon intermédiaire, vous pourrez communiquer ensemble par la pensée. A trois, ce ne sera pas forcément difficile de le maitriser. » Elle attendit que le garçon se décide pour prendre le relais, jetant un furtif regard en arrière pour voir ce qui se passait plus loin face à leur adversaire commun qu’elle n’osait pas encore sonder, de peur de voir quelque chose de trop puissant pour eux.
De peur de voir Marre-Chan tomber à nouveau.
Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Mar 13 Mai - 21:41
Daryan C. Illunar
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Et le vent murmura son nom Le sacrifice
Un arrière posé à terre juste devant la barrière, juste devant le château, sur cette cours de pierre servant d’entrée à la demeure, d’intermédiaire avec la mer. Je suis seul. Néanmoins, c’est le parfait moment pour le sentir ; ce hurlement. Un hurlement venant des cieux, criant au danger soudain. La sensation d’un pied qui émet une douce et pourtant violente onde. La mer grimpe sur elle-même doucement. On ne peut pas décrire cet événement de silencieux. En effet, elle grimpe comme si elle grimpait à un mur. Ce mur c’est elle-même. C’est comme si les vagues venaient à rouler sur une infinité absolue, qu’elles tournent sur elles-mêmes, qu’elles s’écrasent avec elles, qu’elles naissent entre elles indéfiniment. Bientôt, la place de la mer devenait la place de la terre qui était recouverte. Une dizaine de mètres, voire plus, sans doute une vingtaine, peut-être un peu moins. En effet, elle semble avoir peur. Elle crée un mur, comme une rampe, droite sur sa hauteur. C’est dérangeant… Le fait qu’elle soit aussi loin pour l’appeler à venir à moi mais surtout le fait qu’elle ne peut pas faire ça toute seule. Cette secousse, ce malaise, il y a quelqu’un. Il est là. Un pied devant l’autre, des épaules qui accompagnent le pas, la flemme a pris possession de son corps depuis bien longtemps. Bien trop longtemps pour qu’il ne prenne ceci au sérieux. Ceci ? Aucune idée. Le sérieux n’existe plus ; l’amusement semble présent et imposera son autorité suprême. Je ne sais pas si je dois prendre peur ou me voir amuser de son attitude.
Sa paume touche le bateau. Sa bouche s’ouvrit. Décidément, c’est vrai : je ne sais pas si je dois m’inquiéter ou rire. Le rire n’a qu’une envie, c’est prendre possession de mon visage, de mes cordes vocales. Le bateau part au loin. C’est bien beau mais comment allons-nous rentrer ? Mais surtout, pourquoi trouver un moyen de rentrer ? Nous ne nommes déjà pas sûrs de pouvoir retourner chez nous. La barrière que je lève est forte, il faut une énorme puissance magique pour la poser… Si des individus ont été capables de cacher le château des radars du conseil et de nos yeux, de poser cette barrière… Forcément, ces individus sont des monstres. J’en ai un devant moi. Il n’a pas l’air d’être un monstre. Il le serait si seulement j’étais une vache. Et vu ce que je porte dans mon calbute, je serai plutôt un veau – voire un cheval ? – et c’est sans doute pas dans la logique des choses.
Le blond a un sourire de psychopathe, moi, je préfère afficher un sourire moqueur, amusant.
« Faut vraiment qu'j'viennes te chercher Illunar ? »
Un souffle sec et rapide. Illunar. Comment ? Je ne le connais pas. Il ne me connait pas. Mon nom n’est pas connu. Je perds mon sourire. Une goutte de sueur coule sur ma tempe, mes yeux grandissent. Le sol gronde et se scinde. Mes dents mordent ma lèvre inférieure. Qui est-il ? Il est prêt à attaquer. Je souffle. Je suis dans la merde. Je ne peux pas lâcher cette barrière. Même si je me lève, même si j’arrive à bouger, je ne pourrais pas me mettre au niveau d’un inconnu comme celui-ci. Mes paumes s’apprêtent à créer un vide dans l’air, invoquant la déesse sous ses plusieurs formes. Mais visiblement, quelqu’un donnera le premier coup. Emil. Voici six ans maintenant que nous nous sommes rencontrés et il se présente devant moi pour… m’aider ? Je pose mon regard sur la femme des sables. Elle est vivante. Debout, droite, activant sa magie, vivante. Un regard compatissant rapide avant de me faire accoster par la deuxième jeune femme. Accompagné de la peur de lui faire confiance, je me lève en lui tendant la main. Le poids du voile semble s’alléger, elle le porte. Je lâche. Mes pieds se baladent vers l’avant, me posant juste aux côtés d’Emil. Alors que nous étions adversaires il y a plusieurs années – même si pour moi c’était le mois dernier – aujourd’hui nous sommes en face du même individu. Individu qui semble être notre ennemi. S’il arrive à toucher la femme à l’échiquier, toutes les personnes qui sont rentrés dans le château n’auront même pas le temps de nous dire adieu qu’ils s’endormiront et ne se réveilleront pas. Je serai le seul vivant. Une lame tranchante d’eau traverse l’espace entre mon épaule et celle d’Emil, se nichant direction sur l’espace visible de l’inconnu. Une attaque test.
Trois nouveaux invités entrèrent en scène. Zadig enfonça ses mains dans ses poches en assistant avec une passivité déconcertante à l'entrée improvisée des trois mages. Ils les connaissaient : ils voulaient briser les mœurs du système et avait laissé dans le cataclysme de leurs actions, bon nombres de vies dépouillées et des familles déchirées. Un rictus amusé caressa les lèvres de Zadig : quel comble qu'ils se liguent contre Ajatar. Son regard d'ambre s'échoua sur l'une des deux femmes ; ses yeux s'affaissèrent sur son arrière train et ma foi, il haussa les épaules pour conclure que ce dernier lui plaisait bien.
Quand Emil apparût derrière lui, Zadig ne bougeait pas de sa posture, trop occupé à observer la fille. Il pivota des épaules face à Emil et un sourire un peu dragueur, charmeur, qu'il essayait de camoufler, ne faisait que s'étirer. Il la désigna du doigt tout en s'adressant à Emil, indifférant à sa question. C'était une information, quelque chose qu'il devait lui dire.
_ Elle est au top, ta copine. Elles sont pas aussi bonnes à Ajatar, enfin... à part Lydia, hein.
Il les compta du menton. Bon, c'était envisageable, un peu chiant de s'occuper d'autant de personnes, mais c'était un challenge qu'il s'attelait à relever. Zadig n'était pas de ces personnes qui se prenaient au sérieux – il était décontracté au point de savoir s'il se rendait compte de la situation dans laquelle il était. Mais Zadig était un fléau endormi, il était de ces volcans éteints qu'une simple pulsion pouvait réveiller et ensevelir toute forme de vie sous le souffle de son passage. Jessica l'intriguait, cette manière presque maternelle qu'elle avait de les regarder. Chris rejoignit Emil Zadig garda toujours les mains dans les poches, les toisant tous les deux avec une mine un peu déçue et toujours aussi nonchalante. Quelle déception qu'il ne puisse s'occuper des deux filles, il aurait pu sortir l'attirail de séduction, les épater, ils auraient pu discuter. Et plus si affinités...
Zadig pivota vers Marre-Chan et lui fit un signe de main.
_ Hey ! Toi. Mh ? Eh mais elle est jolie... Bref, toi, là - Mets plus ton bras comme ça. Tu vas te fatiguer trop vite, sinon.
Il marqua une pause. Il lui sourit d'un air presque compatissant.
_ Ca va devenir plus compliqué c'est pour ça. Ca va aller vite.
Pendant qu'il déblatérait, une lame d'eau jaillit de son dos, il pivota son menton vers son épaule et l'ombre d'un demi-sourire s'afficha. C'était foudroyant presque. D'un mouvement souple des épaules, et d'une inclinaison du dos, la lame lui frôla le nez, mais à peine le frôlait-elle qu'elle éclatait comme du verre brisé. Les gouttes n'eurent même pas le temps de s'écraser au sol qu'elles n'existaient déjà plus. Zadig profita de l'effet de surprise pour faire un bond, envoyant ses deux jambes en arc de cercle pour prendre de l'élan, il braqua son poing en arrière et le planta férocement au sol. Il y eut d'abord une secousse violente, comme si la terre réagissait et s'apprêtait à ouvrir ses entrailles, puis des fissures se dirigèrent comme des loups affamés vers la position de Marre-Chan. Pourrait-elle résister, seule, vulnérable, face à une fissure qui se ferait plus grande et qui nécessiterait plus de magie ?
Le sol vibrait toujours, Zadig titubait et gloussait, hilare de son propre jeu.
_ Putain, j'avais oublié à quel point j'étais fort, oh ! Vous avez vu ça ?
Il reprit son calme un peu, mais on sentait que ça le faisait toujours rire. Et d'un coup son regard se posa sur Emil.
_ Du sable, hm ? Ok mon gars.
Le sol vibrait toujours, encore plus quand Zadig esquissait l'ébauche d'un pas. L'eau semblait plus agitée, presque féroce – Zadig leva son bras vers les deux garçons et scella ses paupières. Son poing s'ouvrit brutalement, sa paume face à eux. Des gravats se détachaient du sol et gravitaient autour de Zadig. D'un coup, ses paupières s'ouvrirent, ses pupilles d'ambre s'étaient changés en rouge sang. Une aura rouge s'exhibait de lui, violente, violente, violente. Comme une flamme gourmande qui ne faisait que grandir.
_ Burn.
Et d'un coup, comme un tourbillon son aura valsa autour de lui, puis comme une implosion, elle faucha tout sur l'horizon. Un souffle brûlant, tellement brûlant que vous récolterait des plaies, voir des cloques, brûlures et lésions douloureuses si vous restez dans le champs. Il posa ses deux mains au sol, puis comme s'il agitait une nappe frénétiquement, des roches puissantes en émergèrent et foncèrent sur Jessica. Zadig sortit une cigarette et l'alluma, il écarta les bras.
_ Bon merde, là, j'y vais trop fort ou quoi ? Epatez-moi, j'suis super bon joueur !
Et vous ne savez pas encore, ne doutez point dans quel jeu le plus macabre vous étiez tombés.
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Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Mer 14 Mai - 12:47
Hancko Emil
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Titre : J'aime les mésanges mais sans scotch elles meurent :'( Feuille de personnage Maîtrise Magique: (14785/35000) Mérite: (785/800)
Chris passa le flambeau à Jessica, qui se plaça sous la barrière magique pour la contenir, et le pégase alla se placer aux côtés d’Emil pour faire face à leur nouvel adversaire commun. Le mage aquatique tenta une attaque dans le dos de l’homme, simplement pour le tester, mais celui-ci se contenta de pivoter sur place pour anéantir, d’un regard, la tentative du jeune garçon. « Qu’est-ce qu’il a dit ? _ Rien d’important, il a complimenté le physique de Marre-Chan, entre autre. _ L’enflure. » Marre-Chan écoutait la conversation télépathique de ses deux compères et avait lâché l’insulte sans réfléchir. Sa sœur comme son ami furent frappé par sa spontanéité nouvelle après qu’ils aient tant été habitués à sa glaciale léthargie. Mais leur attention première les focalisait sur leur intriguant adversaire, qui dans sa danse nonchalante continuait ses mouvements amples. Après avoir envoyé valser l’offensive de Chris sans que personne ne comprenne comment – ou où – la lame d’eau avait disparu, l’homme athlétique frappa violemment le sol. Un vrombissement se sentit sous leurs pieds à tous, qui se mirent sur leurs gardes, ne sachant ce qui allait venir. Puis le sol se déroba à un endroit et la fissure béante jaillit vers Marre-Chan à une affolante vitesse. « Marr… ! _ Laissez-moi gérer ça ! » Emil, qui s’apprêtait à se téléporter pour emporter dans son envol son amie et l’amener loin du cratère menaçant, se figea sur place, n’osant braver l’ordre qu’elle venait de lui insuffler. Et elle avait eu raison – il était insensé de laisser Chris seul face à la brute endormie qu’ils avaient devant eux.
Les innombrables fissures se ruèrent vers la jeune fille et la fauchèrent. Elle tomba dans le vide pendant quelques secondes. Pourquoi ne réagissait-elle pas ? Marre-Chan s’était portée volontaire pour sauver le bateau des mages, le bateau qui, lui aussi, avait failli se faire ensevelir dans les abysses crées par l’homme blond. Elle était toujours en train de le faire léviter avec ses sorts et le guidait, lentement, vers un endroit plus sûr, à l’écart de leur combat qui pouvait être destructeur. La jeune fille souffrait d’une profonde inactivité de six années complètes et c’était la première fois qu’elle se concentrait autant, depuis sa tendre jeunesse, à utiliser un sort. Il lui était donc impensable de faillir alors qu’elle était enfin de retour ! Cette fois, elle s’était promit d’être forte et de ne plus devenir un fardeau pour les autres. En sauvant le navire, c’était sa manière à elle de s’excuser pour avoir été dans cet état pendant plus d’une demi-décennie. En sauvant le navire, elle montrait qu’elle était de nouveau dans la partie. C’est pourquoi elle se laissa chuter librement dans le néant qui était sous ses pieds, elle n’osa pas utiliser une once de ses capacités pour s’extraire de ce piège car toutes ses forces étaient versées sur le bateau. Elle succomba dans la noirceur des profondeurs et attendit d’être sûre que le bateau serait en sécurité pour relâcher son attention de celui-ci et concentrer sa magie dans ses paumes. Une explosion de sable retentit à l’intérieur de ses deux mains et la propulsèrent vers le ciel. Elle émergea, au grand soulagement de Jessica, du cratère menaçant et se posa sur la terre ferme. D’un coup d’œil, elle vit le bateau, déjà déplacé à l’horizon, reposé sur la mer. Elle sourit, relançant son attention sur leur adversaire. Qu’est-ce qu’elle vit ? Leur adversaire fumait une cigarette avec toute la nonchalance de son être.
Il crachait sa fumée sans sembler se soucier des adversaires qui l’entouraient. La suffisance qu’il affichait était-elle disproportionnée par rapport à ses capacités réelles ? Surement pas. L’homme venait, en affichant quelques mouvements simples, de forcer Emil à reculer de plusieurs mètres. Une aura flamboyante s’était dégagée de la flegmatique personne et elle avait avalé tout ce qui se trouvait autour de lui. Pour éviter d’être touché par elle, Emil s’était téléporté en arrière. Le bout de son nez était brulant, seule partie de son corps à avoir touché l’aura incandescente. Il se le frotta tout en écoutant les élucubrations incessantes de l’autre homme. « Epatez-moi, j’suis super bon joueur ! » Emil semblait perdu face à cet adversaire qui semblait maitriser tous les éléments qui l’entouraient. Son regard voilé de méfiance se tourna vers Jessica, au loin. « Je ne suis pas un combattant, je ne peux pas faire face à quelqu’un comme lui, Jess. _ Emil, tiens bon, vous pouvez vous débrouiller ! _ Je ne peux même pas jauger son énergie avec le Magic Captor, il me surpasse énormément, mieux vaut changer de tactique. _ Très bien. »
Quelle est cette tactique évoquée par Emil ? Dans les anciens temps, Jessica, Marre-Chan et Emil combattaient d’une manière orchestrée à la perfection : Marre-Chan était à l’offensive et combattait au corps-à-corps, Emil était légèrement reculé et assurait les arrières de cette fille en intervenant et l’aidant à esquiver les attaques avec sa faculté de téléportation, Jessica était totalement reculée et les aidait à analyser la situation et leur adversaire en communicant mentalement avec eux. En temps normal, cette formation était efficace. Mais devant la faculté impressionnante de l’homme à agir sur plusieurs terrains à la fois, mieux valait chambouler leurs habitudes et agir avec la même fougue voilée que Zadig leur dévoilait.
Il agissait sur plusieurs plans à la fois car tout en tentant de faire disparaitre Marre-Chan et en repoussant Chris et Emil, il avait propulsé en direction de la vulnérable Jessica quelques gravats qui venaient la menacer à toute vitesse. Emil se téléporta à nouveau quelques pas devant Jessica et l’immense barrière magique qu’elle tenait, et il balança ses deux sphères de sable pour détruire les premières roches avant qu’elles ne les touchent, et il sauta en l’air frapper de ses jambes les dernières pour les dévier et ainsi protéger Jessica. « Tu peux tenir la barrière ? _ Bien sûr. » Emil utilisa le Magic Captor pour copier la faculté de Jessica et apprit instantanément comment garder active la barrière magique. Ils échangèrent les rôles, Emil restant à l’arrière, et Jessica partant sur le front. Celle-ci vint se placer aux côtés de Marre-Chan, et les deux sœurs s’avancèrent vers l’homme, unies. Le temps de les voir combattre cote à cote était lointain, remontant même au-delà de Legion. Plus personne n’était là pour en parler.
« Dommage que tu ne veuilles pas coopérer. Si tu veux utiliser la force, tu vas être servi. »
Les deux sœurs frappèrent simultanément dans leurs mains. Huit statues se dégagèrent du sol, chacune armée différemment, et formèrent un cercle autour de Zadig. Un dôme de sable recouvrait les hommes de pierre et le mage qu’ils visaient, les enfermant dans une prison opaque. Dans la seconde qui suivit, les huit statues bondirent vers le centre de leur piège insurmontable. Armées d’épées, de lances, d’arbalètes ou de fléaux, chaque arme pointée vers l’impudique Zadig vrilla pour trancher dans une symbiose parfaite la cible des deux sœurs. Le dôme de sable s’évapora et les statues animées bondirent chacune en arrière pour laisser aux autres contempler le corps surement sans vie de leur adversaire.
Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Mer 14 Mai - 19:42
Daryan C. Illunar
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Titre : Discount De Gaulle Crédit : Zulria (avatar), apache (journal), okinnel (sign) Feuille de personnage Maîtrise Magique: (15900/35000) Mérite: (620/800)
Et le vent murmura son nom Blond
Une conversation télépathique sur le compliment du physique d’une jeune femme. J’ai pourtant cru entendre un prénom, mais j’étais bien trop loin. Rien n’a été dit. Sûrement rien. Une imagination, un sifflement mauvais de l’air, quelque chose de trompeur ; trompé et seulement inexistant. La lame qui disparait, l’océan qui fuit, les éléments qui s’écrasent… Il y a un truc. Il n’utilise pas plusieurs magies. Non. Il n’en utilise qu’une seule. Une seule et même magie. Une seule et je crois comprendre, je crois savoir laquelle. Il ne s’agit pas de disparitions. On ne peut pas supprimer le matériel, c’est inhumain. Un mage est-il un humain ? Dans le cas où il ne serait pas humain, même événement ne pouvant prétendre au titre d’action dans le répertoire d’action d’un Homme, il ne peut pas prétendre au titre d’action dans le répertoire d’action d’un mage non plus. Blond, tu ne fais rien disparaître, tu transformes, n’est-ce pas ? Une fissure immense dans le sol. Je saute vers l’arrière, arrivant bientôt près de la barrière, près de cette jolie femme ayant tous les pouvoirs du monde dans ses mains. Je vois le Sablier – oh que ce nom m’avait manqué – tomber, trop occupée à retenir le bateau. Saleté de navire à la con. Elle semble réussir. Je regarde sa sœur, je la regarde elle, je me retourne une nouvelle fois vers sa sœur, toute proche. L’amusant allume une cigarette que je lui ferai bien avaler par une de ses narines.
« Blond, as-tu un nom ? Oui, tu as un nom… Blond, as-tu de quoi te couvrir ? »
Un sourire provocateur, un dos qui se courbe, un clignement d’œil. Un clin d’œil exprès allant jusqu’à son visage, lui faisant apparaître ces deux yeux de couleurs différentes. A mon œil droit du vert habituel, un vert profond. A mon œil gauche, un gris bleuté envoûtant. Ce ne sont pas des yeux vairons. C’est de l’eau. Une eau purifiée à la limite de son extrême. Il se pose sur la pupille et permet à l’utilisateur ne percevoir toutes les traces de magie. Cet utilisateur a perçu ta puissance. Mais cet utilisateur a aussi perçu ce qui est arrivé. L’attaque de cet utilisateur avait une magie en elle. Et lorsque le matériel a disparu, la trace de magie n’a pas disparu avec elle. Cet utilisateur, c’est moi. En effet… A ceci s’ajoute deux possibilités. Soit ta marque est présente et tu téléportes je-ne-sais-où le matériel de ce monde, soit tu le transformes. Cette eau à l’état liquide, elle a été transformée en état gazeux, je me trompe ? Et si dans le cas où tu pourrais évidemment supprimer le matériel, tu n’as rien d’humain. Mes pensées se manifestent dans l’esprit d’Emil lorsque j’affirme la connexion mentale avec les trois autres. Avez-vous froid ?
« Ventus »
Une couverture blanche se pose sur moi. Des capacités physiques : force, endurance, vitesse, défense… Tout se multiplie.
« Inari j’ose. Ame, Fuko, venez. - Je n’aurais jamais imaginé que tu oses nous appeler une deuxième fois, gamin. - La ferme. »
La voix flotte à tous dans le vent alors que celui-ci souffle fortement. De la brume prend forme et deux renards apparaissent. Des renards, des loups, chez eux, la première fois, je n’ai pas su faire la différence. Et je crois qu’aujourd’hui je ne la ferai pas non plus. Ces loups sont maudits. Ces renards sont sacrés. Ils parlent, ils griffent, ils mordent, ils hurlent, ils tranchent, ils perforent… Ils font tout. Même tuer.
« Temperature Change : Minimum ! »
Mon dos se courbe et mes mains se posent à terre. La mer tremble. Le mur qu’elle avait formé commence à geler. Le sol est recouvert par du givre rugueux, les tremblements des cellules du corps se sentent d’ici, mon sourire s’énerve sur mon visage, mon sang froidi encore plus. La température diminue. Encore et encore. Je protège d’une couche de douceur Emil, Jess et Marre, noms perçus lors de leurs conversations mentales. Pendant l’activation de mes sorts, Emil a pris la place de Jess. La magie céleste est rare. Mais je ne me trompe pas, ils peuvent la copier s’ils rencontrent une personne la manifestant, non ? L’attaque des statues semble avoir fait mouche. Oui, elle semble. Mais ce qui semble n’est sûrement pas la vérité. Il est là, debout, je le vois. La température tombe brusquement et commence à tomber encore plus. Dix. Cinq. Zéro. Moins cinq… Et dans moins de deux minutes, elle comptera moins vingt. Je me relève, douceur dans mes articulations. S’il active encore sa magie, la mer hurlera, le bateau tombera, la sœur se concentrera. Mon bras se tend comme un arc à mon corps en direction du bateau. Un claquement de doigt et une immense explosion sur tout l’océan retentit. Loin mais assez proche pour l’envie hurlante de se boucher les oreilles par la fatale onde qui nous revient. On sait nager, pas besoin de soutenir cet objet de bois pourri. Si je ne me suis pas trompé, à présent, on peut l’attaque comme on veut, il sera touché. Il ne faut pas glacer l’eau liquide. Il faut l’envoyer en prenant compte qu’elle doit rester à une température tempérée. Néanmoins, son contour à l’extrême doit rester et restera à la température négative tant que je ne l’aurai pas décidé. Blond, si ta capacité est le réchauffement rapide, nos capacités s’annuleront sur la zone choisie avant de reprendre une température négative. En effet, un coup de froid et un coup de chaud donnera une température ambiante… A vous maintenant… Slicers.
Et ce sont cinq lames d’eau liquide qui se dirigent vers l’ennemi dans la poussière. Toutes arrivants dans une direction différente autour de lui, au-dessus… Celles-ci, tu te les prendras dans la gueule, blond.
Zadig était un fils de guerre – et le fait de voir qu'il implantait de manière insidieuse, le doute dans les esprits lui arrachait un rictus de satisfaction. La satisfaction de voir le chef de Légion maintenir la barrière, ces quelques trucs qui lui faisaient enfler l'âme d'arrogance. La jolie fille se plaça en ligne avec l'autre, et dans une symbiose harmonieuse, elles effectuèrent une myriade de mouvements gracieux. Huits statues émergèrent de la terre, un sourire large étira les lèvres de Zadig. Il tira à nouveau sur sa cigarette et lâcha un souffle de fumée, il posa l'objet toxique dans sa bouche, toujours allumée. Puis il se courba légèrement et se frotta les mains.
_ Je t'en prie, poupée, envoie-moi tout.
Et là il sourit d'une manière enjouée, ses allures enfantines exhalaient un parfum de violence volcanique. Il leva un index, prenant un visage un peu plus sérieux, plus marbré où son sourire disparut mais son ton enjoué s'accrochait inlassablement à chaque syllabe qu'il martelait avec une douceur presque épineuse.
_Si j'suis pas satisfait : tu seras la première à tomber.
Les statues et leurs visages busqués dans cette tragique sévérité le fit soupirer. Tout ces airs graves, ça lui donnait vraiment le cafard. Avant qu'elle ne frappe, Zadig tira une nouvelle fois sur sa cigarette et comme s'il levait un poids, il remonta ses bras, le sol trembla alors que les statues fusaient sur lui pour le cribler de leurs armes aiguisées. Un tube de roche dont il était l'épicentre s'érigea comme une muraille protectrice pour couper l'élan des statues. Mais l'élan qu'elles avaient prit étaient suffisants et Zadig se ramassa une pierre qui céda de la barrière sous l'impact en plein nez. Il saigna, saigna, saigna. Son réflexe fut de passer un revers de main nonchalant.Il regarda son dos de main et retint un soupir de surprise.
_ Mais sérieux ça pisse le saaaang !
La prison s'étiola, alors Zadig reprit son sérieux. Et dans le souffle du sable qui s'effondrait, on apercevait les yeux dorénavant rouge de Zadig luire comme deux petits lampions des enfers. Le tube de roche s'enfonça à nouveau dans la terre. Il avait toujours cette cigarette suspendue aux lèvres, comme s'il avait l'intime conviction qu'il pouvait se distraire pendant ce combat. Puis l'Illunar parla – Zadig le regarda avec une certaine attention.
_ Pourquoi tu poses une question si tu connais déjà la réponse, brun ? T'inquiète pas pour moi, va !
Il lui avait répondu sur le même ton amusé. C'est ça, Illunar, essaie de te hisser au dessus mais la chute sera amère et sévère. Hisse toi sur ton trône mais Zadig viendra te chercher pour te mettre le visage à terre. La température semblait s'être rafraîchit, à vrai dire il n'en savait trop rien. Les morsures du froid n'avait aucun impact sur sa chair. La brume avala le terrain avec gourmandise, et deux loups en émergèrent. Là c'était un peu plus chiant. La température chuta d'un coup puisqu'une couche de glace se forma, elle vint même lécher le bout de chaussure de Zadig avant de fondre instantanément. La glace avait recouvert même une bonne partie des statues. Et un de ces cons de Renards allaient pas tarder de se pointer.
_ Je vais vous montrer un truc génial. Illunar Chris, tu sais quel effet ça donne la température chaude-froide ?
Il annonça un sourire satisfait et ses iris scintillèrent d'une lueur sauvage.
_ Ca casse.
Et d'un coup il écarta les bras, ses mains étaient en dessous de sa ceinture, et d'un mouvement nonchalant du poignet. La température implosa et gravit des échelons avec une vitesse ahurissante. Possible que la zone redevint normale – mais la glace fond dans ves cas-là. Le choc fut violent et imprévisible, les statues étaient dans la zone froide et chaude, ne devraient-elles pas céder sous l'effet du chaud et du froid ? Et la brume n'avait plus lieu d'être vu que les conditions climatiques n'étaient plus clémentes pour. Zadig essuya à nouveau son nez qui ne cessait de couler. Son cœur palpitait comme un volcan impétueux.
_ Bon. C'est à moi !
Et ses bras se chargèrent d'une énergie vermillon, de la magie pure totalement condensait dans ses mains. Chris, tu ne trouves pas ça bizarre ? Tu ne trouves pas que Zadig a le même halo aux mains que ceux d'Abigail aux niveaux des chevilles à la nuance près, ne trouves-tu pas ça étrange ? Et d'un coup, il chargea. Les trois lames d'eau fusèrent sur ses épaules violemment, jusqu'à rentrer violemment en collision avec ses omoplates, mais à peine rentraient-elles en contact avec lui que l'attaque faisait pareil que lame d'eau. Elles explosèrent. Mais il y a avait une légère tâche de sang au niveau des épaules de Zadig, juste une légère.
_ Lith Orl.
De la roche se mit à graviter autour de lui, comme une tornade impulsive, avant d'être à nouveau lancé sur Emil. Mais dans la poursuite, Zadig ouvrit sa paume de main, et la roche fondit brutalement et devint une sorte de magma qui fusait à vive allure, répandant une pluie chaude de lave à ceux d'en dessous, c'est-à-dire Marre-Chan, Jessica et Chris. La division.
Zadig renifla à nouveau, avant de se concentrer. Des nouvelles fissures émergèrent du sol pour séparer Marre-Chan de Jessica. Et Zadig d'un claquement de doigt fit monter la zone où se trouvait Jessica vers le haut, il fonça à vive allure pour prendre place avec elle. Ils prenaient de l'altitude, et ils n'étaient désormais que tous les deux. Il enfonça ses mains dans ses poches et un sourire étira étrangement ses lèvres.Pour éviter que les autres ne soient tentés de vouloir la sauver, de la lave s'écoulait inlassablement comme sur le flanc d'un volcan. Comme si Zadig créait un volcan artificiel.
_ Je suis insatisfait. Tu voulais de la force brute ?
Etd'un coup, il frappa du pied et la zone chancela comme si elle s'apprêtait à céder selon les caprices de son prince. Avertissant aussi les autres qu'attaquer les flancs encore fragile de la montagne qu'il érigeait n'était pas une chose conseillée. De là, il fit à nouveau enflammer ses bras et des gravats de l'endroit où ils se trouvaient s'élevèrent.
_ Question : t'es douée pour esquiver ?
Et un mur de roche s'éleva derrière son dos pour lui couper toute retraite, c'était comme jouer aux fléchettes. Il envoya valser un premier bout de roche contre le mur, puis le reste des pierres furent aussi envoyés sur elle à vive allure – la roche devint à nouveau une sorte de magma en fusion, et s'avançait vers sa proie.
Réagis vite Jessica.
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Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke Lun 19 Mai - 1:37
Hancko Emil
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Titre : J'aime les mésanges mais sans scotch elles meurent :'( Feuille de personnage Maîtrise Magique: (14785/35000) Mérite: (785/800)
Le dôme de sable se volatilisa et ne laissa apparaître que la silhouette intacte de Zadig, simplement touché au nez. Les deux femmes, ayant jaugé la force de l’homme par cette attaque, restèrent sur leur défensive quand celui-ci se tourna vers Chris. Le mage de Blue Pegasus se concentrait pour activer sa magie, l’air se refroidit à une vitesse affolante autour d’eux et deux petits animaux apparurent aux alentours du garçon. Chris, dans un acte de négligence délibérée, claqua des doigts et le bateau que Marre-Chan venait d’éloigner, le bateau qui devait permettre à tout le monde se repartir explosa. La jeune fille perdit totalement le fil des évènements à partir de cet instant.
Jessica, alerte, ne quitta pas du regard l’affrontement entre Chris et Zadig. Les deux hommes se faisaient face et dégagèrent de leur corps des auras à température contraires, et le choc des deux zones opposée provoqua un violent craquement dans l’air. Des statues rassemblées autour de la scène commencèrent à se fissurer mais Jessica les désactiva instantanément – c’est-à-dire qu’elle les renvoya à leur état initial, un état statique, et leur immobilité retrouvée les empêcha de se briser davantage, même si elle ne pourrait plus les utiliser pour les prochains instants le temps qu’elles ne se régénèrent. Elle vit leur adversaire esquiver une nouvelle fois les attaques qui lui étaient destinées, puis continuer sa danse nonchalante et dévastatrice. Des roches se hissèrent à nouveau autour de lui et vrillèrent en direction d’Emil, au loin. Les projectiles, dans leur course, mutèrent en un amas de lave et projetèrent des gerbes brulantes sur les deux filles. Jessica, la seule à réagir, poussa sa petite sœur pour lui faire éviter un drame, et sauta en direction opposée pour sauver sa propre vie.
Bousculée par sa sœur, Marre-Chan revint à la réalité. Elle ne pouvait en revenir – mais Chris, qui était sensiblement son allié pour l’occasion, venait de détruire le navire qu’elle avait préservé de toutes ses forces. Elle avait placé toute sa volonté, toute sa vie dans ce bateau pour prouver, aux autres mais surtout à elle-même, qu’elle était de retour et capable de faire face aux défis qu’elle avait l’habitude de relever auparavant. Elle avait cru pouvoir réussir à sauver ce navire mais Chris l’avait détruit en une seconde. Son regard s’assombrit et ne quitta plus Chris d’une seule seconde. Il allait payer pour ce qu’il venait de faire.
Emil, à l’écart, vit la masse de magma lui foncer dessus à toute vitesse. Il ne pouvait bouger au risque de rompre la barrière magique, et c’était son devoir de la préserver intacte. Mais s’il ne bougeait pas, il serait carbonisé en moins de temps qu’il ne lui faudrait pour y penser. Il trouva néanmoins l’alternative et ferma les yeux, concentré au maximum. La carte de Drak Enrick apparu devant lui, lévitant à sa hauteur, face au projectile qui lui fonçait dessus. « Magic Captor – Magie de la gravité. » Le magma continua son chemin vers lui, se rapprochant toujours davantage, mais perdant petit à petit de sa vitesse, jusqu’à s’immobiliser totalement en une masse compacte et volante à quelques mètres d’Emil. Il utilisait la magie de Drak pour contrôler par la gravité toute la lave et il força un peu plus pour que celle-ci reparte dans une nouvelle direction. La sphère de magma disparut, plus loin, dans l’océan, et Emil souffla pour exprimer son soulagement. Des gouttes de sueur perlaient sur son front anxieux.
Jessica atterrit à l’écart de sa petite-sœur, venant de lui sauver la vie, et la distance entre elles augmenta considérablement quand la terre se fissura sous leurs pieds. La zone où se trouvait Jessica commença à léviter et elle fut emmenée dans les airs. Zadig l’avait rejoint sur la petite plaque de terre qu’il avait soulevée et avait cumulée de la lave tout autour, lave qui se projetait sous eux et qui empêcherait tous les autres d’intervenir. Ils n’étaient plus que deux, désormais, au-dessus de la mer, au-dessus des autres, au-dessus du palais. Face à face.
« Jessica, tu veux de l’aide là-haut ? _ Je peux m’occuper de lui seule pour l’instant… Mais Emil, si tu pouvais intervenir en cas d’urgence, tu sais comment agir, n’est-ce pas ? _ Bien sûr, bonne chance Jessica. »
« Je suis insatisfait. Tu voulais de la force brute ? » Il s’énerve, mais c’est une colère passive, dissimulée, vicieuse. Son corps est calme mais son âme est une furie. Jessica reste stoïque face à lui et ne souhaite pas répondre à ses provocations. Elle sonde toujours l’esprit de celui qui lui fait face mais ne trouve rien sur son identité, ses origines, ses capacités. Il n’existe pas dans les données de Jessica mais ce total inconnu ne lui fait pas peur. Il joue au malicieux mais finira par se perdre dans son propre amusement. « Question : t’es douée pour esquiver ? » Un immense mur rocailleux se hissa dans le dos de la femme, ne lui laissant pas d’échappatoire. Et déjà Zadig recommençait à hisser ses roches volcaniques pour les faire exploser sur elle. Il voulait la voir esquiver, il la provoquait pour qu’elle sauve sa vie de justesse et il voulait la voir se démener pour survivre. Il jouait avec eux mais Jessica n’allait pas se laisser faire. Elle était seule face à lui mais elle était capable de lui montrer qu’il devait se prendre davantage au sérieux s’il voulait réellement se mesurer à eux.
Ainsi, elle ne bougea pas. Les roches jaillirent sur elle et s’explosèrent contre son corps, provoquant une explosion de cendre et de magma, une déflagration de chaleur aussi mortelle qu’horrible pour l’humain qui s’y trouvait confronté. Mais à l’instar de Zadig, sorti victorieux de l’attaque précédente des sœurs, la fumée se dissipa pour laisser voir une Jessica intacte. Son nez ne saignait même pas ; un simple plateau d’échiquier était apparu dans ses mains. Le pion de la tour était joué, et la tour lui offrait toute sa protection imparable pour la protéger de l’extérieur. Totalement invulnérable, Jessica osa parler. « C’est particulièrement éprouvant de constater sa propre déchéance. Tu vas chuter et personne ne sera là pour amortir ta chute. Quel est ton identité, inconnu ? J’ai l’habitude d’indiquer dans mes prières le nom de ceux que je n’ai pas pu raisonner autrement que par la vue du sang, ceux qui sont morts de n’avoir pas pu trouver leur rôle dans ce monde. Tu as déjà ta place parmi eux et j’honorerais ta mémoire comme il se doit après que nous t’aurons vaincu et que tu seras sans doute tué par ta propre folie. » Sans marquer de pause, elle avança un nouveau pion sur son échiquier : un cavalier.
Marre-Chan au pied de la montagne improvisée, tenta de discerner le combat aérien entre sa sœur et Zadig, mais ne vit rien. Comme Jessica lui a indiqué qu’elle s’en occupait, elle s’en détourna rapidement pour rejoindre Chris et elle le saisit par les deux épaules. « Ecoute, Illunar. T’as beau faire ton incompris, on est une équipe là, que tu le veuilles ou non. Je te rappelle qu’il y a une centaine de mages à l’intérieur de ce palais et que leur survie ne dépend que de nous. Si tu tiens tant que ça à réduire nos chances de survie, commence d’abord par t’ôter ta seule et fichue vie plutôt que de gâcher celle des autres. Quand tout cela sera terminé, Emil téléportera tout le monde sur la terre ferme, à défaut du navire que tu viens d’exploser, et toi, tu devras rentrer seul. Pas de problème, me diras-tu, tu es mage aquatique et traverser un océan sera un jeu d’enfant pour toi. Mais ta punition sera symbolique, Illunar. Tu seras seul. C’est la coopération qui te permettra de t’en sortir. Le reste ne te rendra que plus torturé que tu ne l’es. » Elle le lâcha et se détourna, elle avait dit ce qu’elle voulait dire et ne voulait plus continuer de parler de ça. L’épave du bateau sombrait à l’horizon, et son regard se perdit dans ce paysage néfaste.
Le cavalier sur l’échiquier commença à briller et la luisance se reporta sur tout le corps de Jessica. Sa robe turquoise disparut et tous ses vêtements se volatilisèrent pour laisser la place à une armure de combat souple, légère et quasi élastique. Ses longs cheveux s’étaient noués d’eux-mêmes dans son dos et une longue épée se retrouva plantée dans le sol. Jessica porta ses mains sur le pommeau de l’arme et ferma ses yeux, quittant du regard Zadig. La seconde d’après, elle avait déjà dégainé l’arme et se retrouvait de l’autre côté de l’homme, l’ayant déjà dépassé pour tenter de le transpercer dans un seul et unique coup. Elle se détourna, ne cherchant pas à voir si son attaque avait porté ses fruits mais seulement pour récupérer de sa main valide une flèche qui venait de voler dans sa direction. Sur le bout de la flèche était enfoncée une carte.
Emil, toujours gardien de la barrière, ne pouvait pas intervenir directement dans le combat. Mais quand Jessica lui fit part qu’elle attendait sa participation, il comprit directement de quoi il retournait. Il invoqua une carte du glyphe de foudre et attendit qu’une des statues de Jessica revenue à la vie vienne la chercher. La statue – l’archer – accrocha la carte à sa flèche et visa en direction des cieux, vers l’îlot montagneux qui lévitait au-dessus d’eux tous, vers Jessica. Il tira, visant juste, et Jessica récupéra la flèche, et surtout, la carte. Elle la posa sur le sol, lança un dernier regard à Zadig et sauta dans le vide, bravant la lave sans être blessée grâce à son armure magique. « MAINTENANT ! » Emil activa son glyphe qui s’élargit sur toute la zone de terre où se trouvait maintenant seul Zadig, et presque instantanément la foudre vint briser le ciel et une infinité d’éclairs frappèrent toute la zone délimitée par le glyphe – Zadig en son centre, carbonisé.
Jessica atterrit au sol avec une agilité exemplaire fournie par le pouvoir du cavalier. Elle jeta un regard derrière elle, en hauteur, pour voir la foudre frapper la zone surélevée où était resté son adversaire. La foudre, si puissance, brisa toute la zone et la terre et la roche s’émiettèrent, chutant librement vers le sol. Le corps de Zadig suivrait surement.
Sujet: Re: Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke