Mon maître m’avait appelé par télépathie et m’avait donné un lieu de rendez-vous. Je supposais que c’était pour me donner des nouvelles sur notre cheminement, sur notre prochaine apparition. Arrivé sur les lieux, je me demandais bien pourquoi il voulait qu’on se voit dans une usine abandonnée au milieu de nulle part. Je ne cherchais pas à comprendre et y entrais en faisant grincer la porte en frottant deux morceaux rouillés ensemble. À gauche, puis à droite, il n’y avait rien. Un couloir droit devant m’attira. Je fermais la porte derrière moi et y pénétrais. Jack était là avec deux jeunes femmes. La première avait de grands yeux bleus et une chevelure volumineuse, des lèvres pulpeuses et une peau de poupée. La seconde avait un air un peu plus sévère, les yeux légèrement bridés et foncés, les cheveux au menton d’un blanc parfait tout comme le reste de ses vêtements.

« Adrien, je te présente Candide et Frost. »

« Enchanté mesdames. »

« J’aimerais qu’on discute toi et moi. »

« Je t’écoute, Jack. »

« Quand je t’avais demandé de te tenir préparé pour affronter Amaterasu, ce n’était pas parce qu’elle m’avait trahi auparavant… mais parce qu’elle comme tout le monde va succomber au carnage que nous préparons, tu comprends? Je ne veux pas que des sentiments aussi maigres te retiennent… »

« Je suis prêt à vivre les conséquences. »

« Bien. »

Il leva la main vers moi et une vague d’énergie négative m’emplit le crâne. Je tombais à genoux, la gorge criant de toutes les douleurs du monde, les yeux tournant vers mon cerveau, Jack imposa ses images démoniaques dans ma tête de force. Je n’avais pas besoin de voir cela, ni de subir une torture comme celle-là puisque je lui étais déjà fidèle. Cependant, il voulait que je sois parfaitement docile et que je ne lui échappe pas même si au plus profond de moi, je l’admirais comme jamais. Il ne voulait pas que je flanche devant la pitié. Il dessina sur mon front une marque faite de son sang tout en chantonnant des mots inaudibles d’une langue maudite depuis toujours. Mon âme quitta mon corps et celle d’un démon prit la place.

Le corps de l’homme tomba raide au sol alors que le crâne rouge venait de stopper net sa magie démoniaque. Le possédé se releva à l’aide de ses mains, le regard brûlant comme la braise, l’expression sévère, la peau ardente comme les enfers et le voici qu’il sourit. Après avoir consommé cette centaine d’âmes humaines, sacrifices pour permettre à un démon de renaître, plus rien ne pouvait arrêter le démoniste à présent. L’âme déchue se mit à rire, rire qui revenait des cavernes des plus profondes abysses, rire contagieux qui fit rire aux éclats de sadisme ses trois complices. Quel serait leur prochain plan? Où iraient-ils se manifester? Sentez le soufre qui vole dans l’air et suivez ces traces de pas sombres qui vous mènera en enfer à votre tour…

À suivre…