Les feuilles dansantes sous le contact frais et brutal du vent glacé. Un mouvement, un souffle dansant, silhouette dansante entre les troncs hurlants. Cours et vole dans le néant, le bruit léger du sol foulé, la course au coeur de la forêt, une course que plus rien ne peut arrêter, la course aux accents de liberté.Un mouvement, une feuille caressant un bras, une branche qui fouette et bas, le crissement sauvage d'une forêt volage. Communie, ris et souris avant la nuit, ris et souris avant l'arrêt sans un bruit, statuts se toisant de leurs regards altier, quand le félin rencontre son cousin. Un souffle bruyant alors que sa splendeur illumine, oreilles aux pinceaux aiguisés, regard où vibre la puissance des secrets. Figés.Un mouvement vers l'avant, regard pénétrant du clairvoyant, ton âme s'agite et s'emballe, le chat déserte la lueur ancestrale. Plus rien, le néant apaisant et excitant.Le temps comme suspendue, absolu alors que leur regards se mêle dans l'extase d'un éveil. La communion dans l'instant alors que la main se tend, que les poils effleurent la peau. Un souffle, compréhension. Et tes yeux changent de nature, deviennent la copie de celui te fixant, le lynx venant se loger en ton intériorité, comme un être entier, double et unis pour toujours et à jamais, en un instant sacré, humain transcendé dans son animalité, félins une connexion plus forte que jamais, la première que tu as su appréhender, certainement par cette ressemblance frappante qui vous à toujours lié. Et la larme de joie coule sur ta joue alors qu'il s'éloigne, un instant gravé à jamais alors que ton corps entamme la mutation, plus terrible des secrets alors que tu deviens le lynx pour t'engouffrer au plus profond de la forêt.
La fatigue s'abattant tel un couperet alors qu'au coeur de la forêt tu continues d'évoluer, harassante et plus puissante que jamais alors que ton corps s'écroule dans les fourrés, l'appel auquel tu ne peux te soustraire, un appel auquel tu ne peux échapper.L'inconscience et l'obscurité alors que ton corps félin redevient humain dans la somptueuse forêt des âmes damnées. Et ton regard s'éveille au pays des rêves éternels, monde onirique des mystères pour t'enlacer alors que tu rejoins cet endroit que tu connais si bien, le lieu d'où partent les douze chemins. Certains que tu connais déjà, d'autres inconnus, et tu l'entends l'appel, le ressent au plus profond de toi alors que poussé par l'instinct tu empreinte celui du centre, que la forêt née autour de toi et que tu y avance en suivant le sentier qui la parcourt, sinueux et puissant, t'enfonces dans les profondeurs oubliées alors que devant toi s'ouvre la caverne sacrée, que tu y engouffres plus conscient que jamais malgré l'obscurité obsédante.Et tu avances, longtemps à taton afin qu'enfin la faible lumière du jour ne t'appelle au loin, que tu la suis, la suis pour déboucher dans une pleine à l'herbe verbe et immaculée. Une plaine comme le sanctuaire oublié d'un monde sacré, un souffle alors qu'il est là, juste devant toi, son pelage noir étincelle des couleurs vermeilles, poils ras et crocs sorties, plus gros qu'il ne devrait, comme un somptueux mélange de toutes les races que son espèce connait. Chien aux allures de dieu oublié alors que ses billes d'ébènes viennent te vriller, la voix résonne dans ton esprit, protectrice et rauque, généreuse et puissante." Je t'attendais. "Un faible sourire sur tes lèvres alors que malgré tes quelques visites tu reste souffle coupé devant l'incarnation du canidé, plus resplendissant que jamais. " Il était grand temps pour nous de nous rencontrer. "Et tu le fixes alors qu'au fond de toi tu sais pourquoi il t'as appelé, pourquoi aujourd'hui et maintenant, rien n'arrivait jamais pas hasard. " Plus grand gardien que les temps n'ai jamais porté, l'allié fidèle et dévoué, tel est la puissance qui nous ai confié. Le lien dans la vie et dans la mort, mais tu le sais n'est-ce pas ? Tu sais que nous avons de tout temps était le meilleur ami de l'Homme ? "Tu ne réponds pas alors que tu sens un vague sentiment de honte s'emparer de toi." Et malgré tout tu l'as compris, je le sens et je le sais, alors laisse moi t'apprendre le premier de nos secrets. Nous sommes le fidèle allié, autant que le protecteur inflexible, le bouclier l'épée pour ceux qui ont toujours compté, et dans ce lien, dans les liens ce joue là notre ambivalence sacrée.Fermes les yeux, peux-tu sentir en moi ? Laisse cette connexion se créé, pense simplement à cette douleur qui rapproche autant qu'elle divise, à ce lien sacré que la douleur créé entre les êtres ? Peux-tu sentir ma douleur ? Oui c'est cela continue, tu es là, tu la sens couler en moi, tu l'as ressent au même titre que moi je ressens la tienne, la douleur comme lien des plus puissants et pervers, la douleur pour unir et séparer, la douleur comme ta plus fidèle alliée. "Et tu la sens s’immiscer en toi, cette douleur d'un corps endoloris comme jamais, fatigué et épuisé, vieux comme si il détenait l'âge du monde. Tu sens et tu sais que la tienne il la ressent plus que jamais, connecté par cette douleur sacrée. Tu sais.Tout se brise et tout se rompt alors que ne reste plus pour te bercer que le chant des oiseaux au coeur de la forêt, la lumière du soleil couchant, ton corps endoloris d'un sommeil t'ayant happer comme le couperet tranchant, tu le sens et tu le sais alors que l'âme du chien est encore logée dans ton intériorité, que tes yeux d'ébènes trahissent cet état de fait... Tu sens et tu sais ce qu'est la vrai fidélité.Spoiler: