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Ça fait un peu plus d'un mois que j'enquêtais sur ses traces, qu'à chacun de ses passages, on me racontait une histoire. Bien que la version des médias décrivait de cet homme comme un monstre, une bête assoiffée de sang qui ne rechercherait que la destruction et le chaos, j'ai pourtant découvert, grâce à quelques témoignages, qu'il était tout à fait humain. J'avais suivi son parcours à travers Fiore et quand je demandais aux gens de quoi il avait l'air et tous me répondaient la même chose: Cheveux hérissés, grand, manteau noir et manipulateur de sang. On me racontait ses exploits, comment il aidait les gens, comment il avait sauvé une ville entière de voleurs. Je savais qu'en l'ayant vu l'autre jour, je ne pouvais pas le décrire comme un monstre sanguinaire, mais comme un gars qui se sacrifierait pour n'importe qui, un gars qui donnerait sa vie pour les plus innocents, pour protéger ceux qu'il aime. Il me ressemblait un peu.

Dans les récits, certains me disaient qu'il avait un compagnon... une sorte de mouche lumineuse... une luciole? Pourquoi serait-il accompagné par ce genre d'insecte? Puis, avec tout ça, ça m'avait amené sur une île où une compagnie de luciole résidait et je pus communiquer avec elles de ce compagnon particulier. Il se faisait appelé Albert et ils n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis que Kiyomasa avait quitté l'île. C'est quand je suivis les journaux qui rapportaient des gens qui voyaient une lumière dans le ciel que je pus suivre sa trace. Il était prévisible et avec quelques calculs, je pus retrouver cette luciole en quelques jours. Il volait aléatoirement entre les gens. Je coursais entre des barils, cachant ma personne pour éviter qu'il me voit, mais il ne se rendit compte de rien, préoccupé par quelque chose. Je me faufilais devant lui, le visage à sa hauteur, puis juste avant qu'il m'atteigne, je m'écriais:

BOUH!

La luciole s'arrêta sèchement et s'écroula, cessant de battre des ailes vers le sol. Ma main fut assez rapide pour la repêcher a temps. Je la regardais de plus près et vis qu'il semblait étourdi. Je le secouais un peu, n'arrangeant pas son problème. Il secoua la tête et bondit sur ses deux pieds pour m'engueuler:

NON MAIS ÇA A PAS LA TÊTE?! VOUS VOULEZ ME TUER D'UNE CRISE CARDIAQUE?!

Crise cardiaque? Il y a un coeur dans un corps aussi petit?

C'est une blague?! Ça veut pas dire que parce que je suis format minuscule que je ne suis pas fait comme vous, hein!

Mais... t'es pas comme nous! Tu allumes dans l'obscurité! C'est toi qu'on met dans les lanternes?

... Bonne journée, idiote!

Mais non attends, Albert! J'ai besoin de toi!

Comment sais-tu mon nom?

Longue histoire... mais j'ai besoin que tu m'aides à retrouver Kiyomasa.

Kiyomasa? Tu veux dire le gros tas de muscles qui se prend pour un dieu? Sache que moi aussi je le cherche... et ce depuis des mois! Ce gars-là fait exprès pour pas qu'on le retrouve!

Mais avec mon aide, on le retracera. Tu sais voler et moi, j'suis une pro dans l'espionnage. On veut tous les deux le retrouver, alors pourquoi pas faire équipe?

Oui ça peut le faire... Mais où commencer à chercher?

Pas ici en tout cas...

J'avais posté des papillons observateurs aux gares de Fiore et dès qu'il y aurait le visage que je cherchais qui se démarquerait de la foule, les autres observateurs disparaitront et je pourrai le suivre partout où il ira. Ça me demandait beaucoup d'énergie, mais tant que je ne m'engageais pas dans un combat, je pouvais tenir un bon moment. Avec l'aide d'Albert qui empruntait la voix des airs, cela éliminait quelques de mes papillons observateurs et je pouvais me concentrer d'avantage sur la recherche. J'avais fait suivre Albert par un de mes papillons et il était au courant. D'ailleurs, il ne se gênait pas pour lui faire la conversation... Enfin, c'était plus un monologue qu'autre chose. Albert le retrouva avant moi, sortant d'une cabane abandonnée à Crocus. Que faisait-il là? Albert l'amena dans une forêt sans m'en parler et là, je les perdis. Je me déplaçais sur les lieux et attendis. Ils n'allaient pas tarder à arriver. Habillée de mon uniforme du Conseil, je n'allais pas engager la conversation de main morte et peut-être que j'allais engendrer un conflit avec tout ça, mais je voulais qu'il comprenne. Puis, le géant musclé apparut accompagné d'Albert. Il me vit là, patientant son arrivé avec un air méfiant, à la limite de l'agressivité.

Je t'ai enfin trouvé, Kiyomasa!

Qu'est-ce que vous me voulez?

Te parler, simplement.

Tu vas tenter de me raisonner? Tu as d'autres gars avec toi?

Non! Je suis seule! Je suis venue... en amie.

Ah ouais? Bah sache que je n'ai aucun ami au Conseil et qu'ils peuvent tous aller se faire foutre!

Senji... je t'ai vu à Era. Je sais qu'il y a un peu d'humanité en toi qui mérite d'être montrée au grand jour. Je pense que tu devrais arrêter tout ça, recommencer une nouvelle vie ou je sais pas...

Recommencer une nouvelle vie? Arrêter le leadership de Crimson Hounds? Tu veux rire de moi? Ça voudrait dire abandonner mes amis, ma famille, abandonner mes idéaux et laisser tomber cet idéal de liberté que j'avais pour les mages de Fiore. Si tu penses que je vais baisser les bras pour tous ces gens là, tu te fous le doigt dans l'oeil, pouffiasse!

Je... je suis désolée. Je pense que j'ai mal compris la situation de ton groupe...

Alors retourne t'informer auprès de tes cou*llons de supérieur et dégage de ma vue!

J'ai connu un gars: Cobra. Il faisait partie d'Oracion Seis autrefois. C'était un mage qui a tué un tas d'innocents et pourtant, mon coeur l'a choisi et je suis tombée amoureuse de lui. À cause de nos idéaux, j'ai pensé qu'il nous était impossible de vivre notre amour et c'est le cas. Il m'a rejetée, me frappant de toutes ses forces, m'humiliant, tuant toute mon unité et me laissant pour seule survivante du massacre. J'ai pleuré, longtemps j'ai pleuré et en te retrouvant, Crow, j'ai pensé qu'il pourrait changer, ou du moins, que je pourrais comprendre sa personne un minimum. Il faut croire que je n'ai aucune chance de le retrouver, de voir en lui un mince espoir, aussi petit soit-il...

J'en ai rien à foutre de ton histoire...

Je sais, mais je pensais que tu pourrais comprendre la raison pour laquelle ça fait un mois que je te cherche sans arrêt...

Tu t'appelles comment?

Sybilia...

Alors Sybilia, sache une chose à propos des hommes qui vivent côte à côte avec le sang: Personne ne peut changer notre nature, personne. Pas même toi, pas même l'amour. C'est naïf et ça pue. Cesse de croire qu'il changera pour toi parce qu'il ne le fera pas, même pas pour lui. Il est bien dans sa liberté et il ne tournera sa veste en aucun cas. Si je peux te donner un conseil, reste loin de lui... ou tiens-toi prête pour le tuer de tes mains, parce que ça risque de t'arriver. Il faut pas que t'aille peur de lui, ou de ton geste. Si tu ne vois aucun moyen de l'arrêter, alors fais cesser son existence carrément et ne t'en tiens pas rigueur. Trouve-toi une autre destinée parce que celle-là t'est impossible d'atteinte.

Merci... Si j'ai besoin de plus de réponses, où puis-je te retrouver?

T'auras pas besoin de plus de réponses...

Il disparut de ma vue, volatilisé complètement, me laissant seule au milieu de cette forêt. J'avais eu ce que je voulais. Dans ses yeux, j'avais vu ce brin de douleurs pendant son discours. Avait-il lui aussi été déçu une fois? Souffrait-il autant que j'avais souffert? En tout cas, il avait raison, on ne peut changer une personne et je devais me sentir prête. J'avais repris ce courage, j'avais oublié l'épisode avec Cobra et je pouvais vivre un peu plus librement. Je devais cesser de m'en faire et cesser de me retenir, foncer et mordre dans la vie comme me l'avait conseillée la vieille à Era. Je quittais les lieux et rentrais chez moi, épuisée et dormais un bon coup... pour me réveiller en retard pour le boulot... et zut...

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