| Sujet: Secret d'âme et mystère de vie Sam 15 Mar - 17:02 | |
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| But never to touch and never to keep 'Cause you loved her too much And you dived too deep But you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go | |
[Chronologiquement, précède le bond des 6 ans. J’ai bien trop d’entrainements de retard, il fallait que j’en case un avant..]
…l’a.r.. ..rl… égl… t..l. …mal… …… …tr… …ri… …….. Oh Arlène que ta voix si belle à la mienne se mêle…
Je passe ma main sur la tapisserie, mais même dépoussiérée, il m’est impossible d’en déchiffrer la moitié. On devine dans ses ruines des coutures évocatrices d’un amour paisible entre un seigneur et sa dame. Le début a vraiment pris cher, un carnage sur une telle œuvre d’art. De mon autre main, je tiens l’arme d’Aeleus, l’âme qui m’a mené jusqu’ici. Il se tient silencieusement derrière moi. C’est un drôle de personnage. Je poursuivais ma quête afin de retrouver Nywell quand je me suis perdu dans la montagne, mais vraiment dedans m’voyez ? Je suis entrée par un passage, et j’ai jamais retrouvé la sortie, ni la lumière en fait. Mes cheveux lumineux me servent de lampe torche, même si c’est pas franchement simple de se sentir enthousiaste avec quelqu’un d’aussi calme qu’Aeleus à vos côtés, c’est encore une des transformations que je maitrise le mieux. Enfin, là n’est pas le sujet.
J’ai trouvé cet homme dans un fâcheux état. En fait, cela fait des siècles que son corps repose au sein de la montagne. Bien entendu, comme tous les autres, il ne veut pas me raconter son histoire. Je ne peux que percevoir l’émotion résiduelle, celle qui le maintient ici et qui me permet d’emprunter sa force. De ce que j’ai pu saisir, il est resté là à défendre ce qui lui était cher, il s’est lui-même banni dans ce recoin de la grotte en ayant fait le serment de protéger à vie le secret qu’il conservait au fond de son cœur. L’ayant libéré de son tombeau, je présume que j’ai obtenu le titre de gardien du secret. Quand je lui ai expliqué ma situation, ma quête, la nature de ma magie, il a immédiatement accepté de m’aider. Il n’a posé qu’une condition essentielle, tout en m’expliquant qu’à partir de ce jour je serai le seul à qui il adresserait jamais la parole : nous devions faire un détour par cette salle.
Le chevalier d’une hargne véhémente pourfendit la sorceresse, Elle qui sans vergogne disait avoir scellé la vie de sa belle. Par matin et aux vêpres, il parcourut le continent pour elle, Et Espoir à son oreille soufflait : Si tu faiblis, que tu trépasses.
Le récit se continue sur la toile par une scène où l’on peut reconnaitre la mégère vaincue par le cavalier se dissiper dans une aura noire corbeau. Le tout est porté attaché le long du mur d’une coupole, de sorte qu’il faut faire le tour complet pour connaitre l’histoire en entier. Il n’y a que deux pans de murs qui sont épargnés, visiblement de façon volontaire, cette tapisserie fut tranchée en deux. Je suis déjà étonné de trouver une chapelle abandonnée au fin fond de cette montagne, je me demande aussi pourquoi Aeleus tient tant à ce que je déchiffre ce fatras. Est-il le chevalier décrit ici ? Cela a-t-il un rapport avec le secret qu’il souhaite conserver ? Tandis que j’avance, je devine le voyage du pèlerin à travers les mondes, jusqu’à arriver à une autre parcelle un peu près lisible.
Après avoir remué ciel et terre, il dut se rendre à l’évidence, Lacrimable échec, il s’était feint dans sa devinance. Je te créant que je te retrouverai, répéta-t-il, fou à lier Sans même se douter de l’astuce de sa bienaimée.
La légende veut que Lord parcourut le continent entier à la recherche de Lady sans jamais la retrouver, continuent de me narrer les courbes. Il en perdit la raison et sa jeune beauté s’estompa, ses pas le menèrent enfin en ce lieu où tout avait commencé, le jour de leur mariage. J’avance le long du mur et d’après les écrits, me retrouve au même lieu que cet homme à son dernier jour. L’illumination ne lui vint qu’au dernier instant, il s’était agenouillé là, son arme abaissée, son sourire levé vers le mur vierge de la coupole. Depuis le début, depuis le tout début, jamais elle ne l’avait quitté.
Echo, avait il soufflé au mur. Je t’aime, la voix avait-elle répondu.
Je souffle contre le mur. L’histoire se termine ici. Aeleus à mes côtés reste de marbre, attendant ma réaction. Devais-je me sentir visé ? Devais-je renoncer à courir après Nywell ? Ou voulait-il simplement me les présenter ? Toujours face au mur et bien conscient des particularités acoustiques de ce genre de bâtiment, je m’adresse aux pierres.
« C’est une bien jolie légende que voilà. Elle est vraie ? - Le principe d’une légende, c’est que t’en sache rien, fol dingo. »
J’aurais préféré un Je t’aime moi aussi. Je me retourne pour voir les deux âmes qui m’observent depuis un moment déjà à l’opposé de la coupole. C’est amusant, ces astuces que les gens ont su inventer pour communiquer secrètement dans l’architecture. Je les rejoins en cachant mon sourire, ils ont partagé une vie qui me fascine. Ils me saluent d’une espèce de révérence alors que je me frotte la nuque, c’est pas la peine d’en faire autant.
« Lord Lumaria. - Lady Arlène. - Miku… »
Le seigneur dévisage Aeleus puis le salue chaleureusement, ce à quoi le chevalier répond par un silence morbide. Ils se connaissaient visiblement, car la réaction ne choque pas le moins du monde l’esprit aux cheveux lilas. Il semble au contraire comprendre un message tacite en se tournant subitement vers moi pour m’examiner sous toutes mes coutures. Il finit par déclarer de vive voix
« Il me va ! »
Et comme d’habitude, c’est pas vraiment moi qui décide alors qu’ils s’installent dans ma tête avec tous les autres. Ca commence à faire sacrément beaucoup de monde. Ils ont dit que tout me serait expliqué en temps et en heure, mais ce sera quand ? Parce qu’ils sont bien gentil, mais il arrivera bien un moment où mon corps ne pourra pas servir de réceptacle pour tout le monde… Je soupire, descendant les marches la tête pleine de nouvelles émotions, l’épée d’Aeleus en main. J’aurais jamais cru qu’on pouvait rompre la sérénité d’un tel moment, et pourtant si, un drôle de bruit me fait tiquer alors que je me jette sur le côté au dernier moment pour échapper aux lames de rasoir du monstre qui s’était jeté sournoisement sur moi. C’est alors que je roule sur le sol de pierre qu’une deuxième patte tranchante me frôle le coup. C’est évidemment ce moment que choisit Lady pour vociférer mon incompétence dans mon propre esprit.
« Hey ! Pouce ! » Pas vraiment. Les deux mantes religieuses bien plus grosses que moi n’ont pas l’air décidé à me laisser une pause. Je bondis pour me remettre sur mes deux pieds puis je racle le sol avec ma lame en tentant de fuir. « Rock… » Un large rocher sort du sol sans le déformer, je tourne alors sur moi-même pour le frapper avec ma lourde hachépée, « Cannonball ! » crié-je alors que le projectile fonce droit sur mes assaillants. Le crissement de leur lames ne tromperait personne, les insectes évitent avec une agilité pleine de dédain ce gros boulet de canon qui va s’écraser dans le mur un peu plus loin.
Espèce d’incapable ! Tu vas détruire notre chapelle ! Je t’aurais cru plus élégant et plus raffiné, me serai-je trompé ? ... Vous voulez bien vous calmer, que je puisse éviter de vous rejoindre précocement ? Et il rétorque ! Insolent, tu vas voir. Rappelle Aeleus, c’est notre tour.
Mais. Ils ne se tairont pas en plus. Pris d’une migraine effroyable, et stressé à l’idée des lames tranchantes de ces mochetés, je dématérialise Aeleus. Et comme ça m’a l’air d’être la plus chiante des deux, je récite l’incantation associée à l’âme de la Lady. Elle ne se fait pas attendre, et ce sont huit kunaïs qui prennent place entre mes doigts. Huits kunaïs ridiculement petit. Et je suis censé survivre comme ça ? Sans écouter mes objections, Lady prend le contrôle de mon corps et toise froidement les adversaires. Est-ce l’instinct animal ou simplement l’aura glaciale, les monstres s’arrêtent pour jauger le changement qui s’est infusé en moi. Et ils font bien, car Lady ne leur laisse aucun répis, sacrifiant quatre kunaïs agressifs en direction du premier qui s’échappe tant bien que mal, elle réserve un sort bien plus malheureux au second. Trois de ses armes de jet fusent vers lui et s’arrêtent en plein air, formant un triangle parfait autour de la cible.
« Rumbling Echo. »
Ni une, ni deux, une sphère de foudre se forme entre les trois armes et électrocute sans pitié la victime pendant quelques secondes. Court, mais intense, et probablement cruel. Et le pire, ce qu’elle se permet de passer sa main dans ses cheveux avec féminité, mais avec mon corps, tic ridicule et improbable. Elle se dissipe avec la fin de son sort, me laissant en tête à tête avec le dernier survivant. Ce genre d’offensive ne me parait pas l’avoir refroidi, au contraire, il est chauffé à bloc. Elle est quand même plutôt fort la Lady, bien qu’un peu spéciale. Voyons voir pour le Lord alors. J’en appelle à ses capacités, c’est donc une faux qui sans surprise me vient en main. Exactement comme sur la tapisserie. De même que sa bienaimée, il ne se fait pas désirer et prend le contrôle avant de… Passer sa main dans ses cheveux. C’est une obsession chez eux. Mais au moins, il est serein.
« Atropa Belladonna. »
La faux brille d’une aura blanchâtre qui se dissipe aussitôt. La danse démarre et il ne faut que peu de temps au Lord pour s’imposer. A vrai dire, il lui suffit de toucher la bête qu’une seule fois. Celle-ci est alors prise de mystérieuses crises convulsives qui ne durent vraiment pas longtemps : c’était la distraction qu’il fallait à Lumaria pour lui trancher la tête. Tout aussi méprisant, il sourit et disparait. Je contemple le résultat, je dois avouer que ces deux-là ensemble doivent former un duo… Explosif. C’est peut être leur narcissisme qui les rapproche ? J’ai tout mon temps pour le découvrir me direz vous, je n’ai qu’à reprendre la route pour chercher… Nywell. Il faut admettre qu’ils m’ont mis un sacré coup au moral, mes pas sont un peu plus hésitant, mais si je ne la cherche pas, que puis-je bien faire d’autre ?
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