Sujet: I can't breathe [Solo Libre] Dim 6 Oct - 18:23
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Les Vers
Flashback - Syla
Elle court, la nuit enveloppe son corps de son voile de fraicheur, observe et attend, lune au regard clément dans l'avancée d'une femme courant, elle court et dans son regard couleur de menthe on lit la peur, on lit la nuit.
Elle trébuche, trébuche puis se relève, reprend son souffle dans un soulagement, bois cléments, aimants alors qu'elle franchit la lisière de la forêt, son univers, son sanctuaire, sa vie et son rêve loin de son enfer. La chemise de nuit immaculée se déchire sur le passage de la femme que l'enfance a repoussé, que le monde des grands à convoqué. Dix sept années pour le bien rêvé, dix sept années pour se marier. Le refus et la gêne, la honte et la rengaine, cœur libre étouffé par des contraintes refusées, loin de cette cher forêt, échappatoire au monde qu'on voulait lui imposer.
Puis la décision dans l'instant, la décision pour fuir cette vie auprès du vieil amant, la fuite avant l'oublie, la fuite après que son sexe ai pénétré sa fleure et son fruit. La fuite dans la nuit, loin d'un lit entaché des pleurs étouffés, la fuite avant l'oublie, fuite dans la nuit. Non, jamais, liberté rêvée et adulée, forêt symbole que tout changerai alors qu'elle continue sa course folle entre les arbres courbés, elle court sans savoir où aller, mais l'endroit suffit à l'apaiser, à mettre à terre cette peur qui l'enserre.
Elle se fige, se stoppe dans son élan, poings sur les genoux boueux de la course l'ayant portée dans cette forêt qu'elle chérissait. Souffle qu'elle tente de retrouver, se croyant sauvée dans cet univers enchanté. Puis le craquement, le craquement et le choc quand sa chevelure se voit agrippée et tirée avec brutalité démesurée, chevelure corbeau qu'on vient violenter par une poigne de fer. Son corps chute dans l'impulsion qu'on lui impose, chute pour finir trainé dans les feuilles mourantes, terre meule et branches tuméfiées. Elle cri, le cri avant la nuit alors que le néant la frappe, noirceur totale qui l'enlace dans l'inconscience d'un coup pour l’assommer, la faire terre à jamais.
Le souffle pesant, respiration haletante alors que ses yeux s'ouvrent difficilement dans une odeur de sang, la douleur pénétrant chaque parcelle de son corps écorché. Traîné comme un gibier. Une plaie béante et suintante sur le côté d'un crâne à l'esprit flouté par le choc. La lumière pâle et frêle s’immisçant dans son regard troublé, le trouble avant la panique qui nait dans le trou où son corps git au sein d'une terre labourée, creusée.
La panique, peur panique alors qu'elle sent le lien cerclant ses poignets pour les lacérer, ses chevilles pour les bousiller. Puis la stupéfaction alors que la terre tombe sur elle comme une pluie solide... Sordide. Compréhension qui s'abat sur elle, de plus en plus de terre, plus en plus, plus en plus vite alors qu'elle cri, cri et s'agite tel une furie dans le tombeau improvisé. Simple trou où les vers viendraient la ronger.
Elle hurle alors que la terre a déjà recouvert la moitié de l'espace séparant son corps de l'air, elle hurle dans une cacophonie paniquante, stridente alors que le rythme continue à augmenter, simple silhouette qu'elle est incapable de distinguer alors que la pluie de terre continue de s'abattre sur son corps, l'enterre. Elle s'agite alors que son visage s'enfonce sans pouvoir échapper au supplice de l'entérée.
Le silence d'un cri étouffé alors que le sol s'insinue dans sa trachée, que ses yeux ne peuvent s'ouvrir sans que la terre ne vienne les meurtrir de son touché, terre rampant dans sa bouche et son nez, son qui se meurt alors que continue l'agonie, qu'elle étouffe sans pouvoir tousser, qu'elle veut hurler sans que le cri ne puisse franchir la parois de terre mouvant où sa silhouette à déjà disparue.
Supplice absolue de l'asphyxie solide alors que les minutes s’écoulent, que l'air laisse place à la terre dans ses organes et ses yeux couleur de verre. Le noir putrescent avant le néant, un dernier soubresaut sous la surface du sol, dernière convulsion avant la désertion de la vie dans la silencieuse agonie. Cœur se stoppant alors que l'âme vient déserter le corps engloutie et privé de vie, corps offert aux vers dans la nuit libertaire.
L'appel de la terre pour l'enlacer, damnation éternelle par le supplice de l'entérée vivante... L'Humanité pour la tuer. La Nature pour la damnée. L’ironie cruelle comme dernier baisé.