Chaud. Très chaud. Aucun nuage : le soleil frappait. L’humidité des bois semblait peser autour de moi. Le stress augmentait et la chaleur succédait. J’attrapais doucement – pour ne pas faire de geste vif – le bouton de ma cape. Noire : mauvaise idée pour rester sous un soleil de plomb. Je le dégrafai, poussai de mes épaules et l’envoyai quelques mètres plus loin sous une pierre plate où le repos serait le bienvenue si elle n’était pas brulante. Assis à terre, je contemplais la plaine où mes jambes m’avaient amenées. Je n’étais jamais venu ici. Une zone que je ne connaissais ni de vue, ni de nom. J’avais déjà décidé de me rendre vers Shirotsume après avoir passé dans les rues d’Oak Town. Magnoria était déjà bien loin d’ici : j’avais coupé sur les différentes forêts, plaines, montagnes, sentiers accrocheurs. Pourquoi aller là-bas ? Aucune idée. Mais ma flegme me faisait écraser ici, à regarde, contempler, admirer. Il y a peu mes capacités avaient été mise à rude épreuve. Des offensives, des défensives, des soins et une copie. Une copie c’était absolument ça. Je n’utilisais cette vieille technique que pour copier mon simple corps – et classe tout de même – mais ces temps-ci j’avais trouvé une utilisation bien plus intéressante. Après ce bluff du dragon d’eau – qui avait d’ailleurs le même impact qu’une douche sur de la moisissure – c’était la création de ces épées face à ce débile du conseil.

Mon bras se détacha du reste de mon corps, ma main de celui du genou, et mes doigts se levait. Un filet bleu prenait vie tel un éclair mais il n’était qu’eau. La gourde à ma ceinture trembla et s’ouvrit. Le filet grandissait petit à petit, moyennement, avant de ne former qu’un pic, une garde, une pointe. Agrippant ce qui venait d’apparaître, je plantais la chose au sol. Et elle se détruit. Elle était tranchante certes. Mais à chaque coup énorme et lourd qu’elle portait une partie se dégradait jusqu’à perdre le contrôle d’elle-même. Donnant un coup de main vers le eau, je reformai la chose, sans l’agrippai, et d’une pomme plate je visais le tronc d’un arbre se trouvant un peu plus loin. C’était une lame, mais elle restait un composant d’eau. Elle voltigea vers le tronc et se planta à l’intérieur. Il était mince et elle ne ressortait pas : elle s’était brisée de l’intérieur.

Aujourd’hui : c’était entraînement ! Je me levais et me dirigeai vers un tronc plus grand, j’en faisais apparaître une autre que je pris par la garde et tranchai l’énorme tronc bien plus gros que moi sur plusieurs points. Ok, ma technique n’était pas super efficace pour le moment mais le plus dangereux –et sûrement le plus idiot – en ce moment c’était l’utilisation que j’en portais. Ouais. Je ne savais même pas utiliser une épée. C’était grave d’un côté. Alors que j’augmentais le niveau en faisant apparaître une deuxième, je tranchais avec une technique à deux sabres le tronc.

Quelques minutes plus tard : une épée à la main, cinq bien au-dessus de moi que j’avais envoyé par rage, et du bruit. Je me retournai d’un seul coup. Quelqu’un arrivait, ou me regardait : j’en avais aucune idée. Pour me concentrer sur le bruit je lâchais toutes les transformations de l’eau qui avait été créées par ma personne. Très mauvaise idée : les cinq au-dessus se changèrent en haut et la masse s’écrasa sur ma tête. Mes cheveux plaquées sur mon front je ne voyais plus grand-chose : juste une silhouette.

Elsa Scarlet ? J’essayais de me remémorer ce nom. Il me disait bien quelque chose mais je n’arrivais pas à mettre un titre là-dessus. Il y avait le visage, le nom, mais le reste m’était inconnu. Mais qui était-elle ? Et puis le nom de Fairy Tail vint. Fairy Tail, guilde principale – et sans doute la seule – de Magnoria. Bizarrement elle était réputée comme une des guildes les plus puissantes mais la popularité et les nouvelles ce n’est pas trop ce qui m’intéressaient. Du coup je n’avais aucune idée de qui elle était. Et puis elle commença à jouer aux professeurs. Invoquant une épée, elle m’expliquait les principes d’une épée. Elle invoquait des épées d’une manière bien différente de ce que j’avais vu. J’invoquais les miennes à base de l’eau de l’air ou de l’eau liquide. Mais elle, c’était impressionnante ! Elle les invoquait de rien, le néant, le vide : rien. Et puis son nom me revint. Elsa Scarlet, Titania, la femme à l’armure de Fairy Tail, la reine des fées : elle utilise une magie de ré-équipement d’armure et d’invocation d’épée. Sa popularité faisait d’elle une personne merveilleuse et sa puissance une personne dominante et qui montrait la peur.

Elle se positionna quelques mètres plus loin et attendait. Je laissais tomber mon bras et utilisant l’eau qui venait de tomber du haut, je la déplaçais sur ma peau, de mes cheveux à ma main, pour créer cette nouvelle épée. Elle était basique. Une garde ovale contenant un petit rond sur la fin et deux petits pics sur les côtés de son haut, une lame fine et peu tranchante qui devait passer le mètre au niveau longueur et la dizaine de centimètre au niveau largeur. Je tenais la garde fortement. Un peu vers le bas. Et le regard de la femme se posait sur ma main. Un regard sévère, c’était sûr. Un peu honteux, je regardais l’épée et essayait de positionner ma main au milieu en tenant la lame avec l’autre pour m’aider un peu.


Elle voulait que je fasse des mouvements d’épée dans l’air ou contre elle ? Je ne captais pas trop ce qu’elle me demandait. Je comprenais juste qu’il fallait que je le fasse. Je prenais l’épée et commençait à avancer vers elle. Tous les coups étaient contrés et ça ne m’étonnait pas du tout. J’avais une technique un peu bourrin. Une technique avec zéro points de techniques quoi. C’était gros, fort, mal visé : je plantais l’épée dans le tas et temps que ça se posait sur une zone du corps je m’en foutais. En fin de compte non. Je trouvais ça très ridicule. Je fis une petite pause de deux à trois secondes, positionna une jambe en arrière, pris la garde un peu plus sur la gauche de la paume et flotta la lame dans l’air la faisant venir de côté et frapper celle de la femme aux cheveux rouges. Le rythme s’améliorait mais n’étais pas encore parfait. Et je tournais sur moi-même pour attaquer le côté.


Et revenant sur un autre tour sur moi-même j’en profitais pour augmenter la taille de l’arme. Et une troisième fois pour en faire apparaître une autre dans la main voisine. Mais tout ça n’était pas très malin. Ne pouvant plus suivre le rythme de l’entraînement et le maintien des deux armes, l’une d’elle se brisa au prochain échange. Je m’arrêtai, regardant la reine des fées. Moi qui, d’habitude, ne m’intéresse pas aux avis des autres, je me sentais un peu concerné par ce qu’elle allait dire ou faire.

La femme à l’armure, Elsa, Titania. Vraiment une femme charmante au grand sourire et à la grande conversation. Mais trop grande conversation. Ou alors c’était moi qui avais une petite conversation. Oui ce doit être ça. La pause qu’elle avait préparée semblait finie. Je regardais le terrain d’entraînement et, poussant un soupire, je revenais au milieu de la plaine. Bientôt une sphère apparue. Créant une épée du bout de mes doigts fins je me jetais sur celle-ci et frappait la sphère d’un coup tranchant que l’on pouvait entendre avec le son du fer qui broyait l’air alentour. Elle frappa un coup sec et fini sa course en dessous de mon flan voisin de la charge. La sphère se fit frapper et virevolta quelques centimètres plus loin avec la douleur et la difficulté de vol qu’elle possédait. Une autre s’invita derrière moi. Je faisais bientôt la même action : charge derrière le flan, coup en diagonal, frappe au milieu. Elle s’écrasa contre la sphère qui flotta encore avec difficulté à l’arrière.
Alors que je ne le sentais pas, me concentrant sur la sphère que je venais de frapper et qui venait d’être créée, une autre apparût sur le côté gauche. Tour sur un pied, main plus basse sur la garde, l’autre poussant le bout, d’un coup sec je plantais la lame au milieu de la boule qui se brisa et s’évapora. Fier, je n’aurais pas dû lettre. La première fonça vers mes côtés et brûla une partie de mes vêtements.


Je me retournais violement et donna un nouveau coup sur celle qui venait de m’attaquer. Me préparant à la nouvelle charge, je sentis l’autre sphère flamber les goûtes d’eau dans l’air. Yeux mirant l’arrière, appuie sur mes pieds, jet sur une jambe, un saut énorme qui courba mon dos autour de l’objet de flamme. Un salto tout ce qu’il y a de plus simple – ou pas – et qui m’amena à retomber sur mes deux pieds pour un appuie direct et une charge instantanée sur la sphère qui explosa.
J’avais trouvé le rythme. Appuie gauche, flan droit, coupe haute. Appuie bas, flan gauche, coupe diagonale. Tour sur moi-même, charge directe, lame droite. Cinq, six, sept. Sept sphères écrasées jusqu’à maintenant. Je commençais à m’essouffler. Tout devenait dangereux. Mes jambes n’étaient plus droite, mes genoux étaient pliées, une goutte de sueur semblait avoir trouvée sa route de ma tempe à mon menton, bras tombés et épée en position de départ. Une sphère à gauche, droite, devant. Je ne frappais plus depuis quelques secondes et une quatrième apparu de cette cause derrière moi.


Violant cri de rage et de haine qui sort du plus profond de ma gorge et même de mon être. J’attrapai la garde de mes deux mains, l’une sur l’autre, et enfonça la lame dans le sol, libérant toute ma magie dans celui-ci. Non pas une, non pas deux, non pas trois… mais quatre. Quatre épées naquirent de la terre, chacune en dessous de chacune des sphères pour les planter d’un seul coup. Elles se brisèrent : je signais de cet affront le dernier coup de l’entraînement.
Cet entraînement avait pour base de m’entraîner au contrôle de l’épée. J’avais réussi. Mais je me demandais surtout ce qu’allait dire la femme aux cheveux rouges de cette dernière attaque qui m’avait nécessité plus de magie que de contrôle d’arme.
J’avais toujours la lame plantée dans le sol. De fatigue je tombais à terre sur mes genoux, gardant toujours mes deux mains sur la garde, les bras qui me cachaient le reste du visage que laissait découvert mes mèches de cheveux…