[ Pv Nath♥] Une rencontre n'est jamais réellement hasardeuse.

•• Je ne me perdrais pas.••

Assise au pied d’un arbre, la belle jeune femme chantonnait doucement.
Comme a son habitude elle flânait au milieu de la forêt. Elle semblait si petite et si fragile sous son arbre que certains oiseaux se posaient a ses cotés n’étant point effrayés par sa voix et encore moins par sa carrure de brindille ! Vêtue d’un haut ample, d’un bas sombre et de bottines, elle était assise en tailleur et préparait visiblement des topiques.

Comme a son habitude, elle y mettait le cœur a l’ouvrage et s’appliquait dans son travail. La douce mélodie qui franchissait ses fines lèvres n’était autre qu’une musique que son père lui avait fredonnée durant son enfance. Elle en avait retenu avec aisance le rythme et depuis ce temps ci la mélodie ne quittait plus son petit crâne. Ses mains pétrissaient les feuilles qu’elle mélangeait avec un peu d’eau. Les ingrédients qu’elle utilisait provenaient tous de la forêt. Elle prenait grand soin d’aller les chercher elle même afin de s’en assurer la fiabilité puisque tous ces topiques et donc tous ces ‘médicaments’ qu’elle fabriquait serviraient pour sa mère et sa sœur.
C’est en émettant un petit soupire qu’elle passa son avant bras sur son front afin d’en repousser les cheveux rebelles qui venaient lui barrer la vue... Sa tignasse dorée rappelait avec aisance celle que portait fièrement sa mère il y’a quelques nombreuses années.

La jeune créature émit un petit grognement d’insatisfaction et transféra le précieux topique dans une petite fiole qu’elle glissa dans le petit sac qu’elle portait en bandoulière. Elle avait troqué, sans hésitation, sa petite bourse contre un sac beaucoup plus solide mais surtout beaucoup plus sur puisqu’il n’était pas fait de tissus mais de cuir. Aillant enfin les mains libres la belle jeune femme passa une main sur le fourreau qui barrait son dos et elle le souleva légèrement pour le faire glisser par dessus sa tête. Elle le posa a ses cotés, se désarmant pour mieux prendre appui contre l’arbre...

Flashback :
Assise dans le jardin familial et contre un arbre, Haley semble inconsolable. Les larmes roulent sans cesses sur son visage de poupée. Elle est sortie pour ne pas réveiller sa soeur cadette mais la peine est insoutenable : Voila tout juste deux mois que son père est mort. La belle blonde essaye de se montrer forte face a ses proches mais lorsqu’elle s’isole... Elle laisse sa peine s’extérioriser de son corps et se laisse aller sous quelques sanglots passagers. Sa petite main essuie avec rage les larmes qui roulent sur ses joues alors qu’elle murmure pour elle même d’une voix rauque sous les pleurs :

« Pourquoi... Pourquoi nous...Pourquoi pas les autres ? »

Sa voix augmente d’un octave alors qu’elle lance d’une voix remplie de colère : « POURQUOI ? » La jeune femme se relève puis s’assoit nerveusement. Elle a envie de crier, d’hurler, de se défouler, de partir au loin au lieu de quoi elle enfouit son doux visage entre ses mains. Encore une fois, une nouvelle déferlante de larmes parcourt son visage. Une main se pose sur son épaule et elle ne prend même pas la peine de la repousser... Elle se doute déjà de qui il s’agit. Et c’est en relevant son regard, que son idée se confirme, il s’agit bien de sa mère. Haley la dévisage d’un air désapprobateur : Quelle idée de venir la déranger, quelle idée de venir la voir, quelle idée de venir la soutenir alors qu’elle désire simplement de la solitude ? Sa mère lui tend avec douceur le sabre de son père. La jeune femme plisse légèrement les yeux et entre-ouvre les lèvres pour parler mais sa mère prend les devants et lance :

« Parce-que. Parce qu’il vient de ton père et que je pense que tu y tiens plus qu’a celui que tu as actuellement. »

La belle regarde sa mère et s’empare avec douceur du fourreau, comme si la peur de le laisser tomber est présente. Avec lenteur elle sort la lame et l’observe. Quelques mots y sont gravés. Elle le range aussi délicatement qu’elle la sortit et le glisse sur son dos pour venir ensuite enlacer sa mère en la remerciant vivement.

Haley entre-ouvrit avec douceur ses yeux. Une larme solitaire roulait sur sa joue symbole unique de ce souvenir. Symbole unique de cette souffrance et de cette pensée qu’elle ne voulait plus s’autoriser. La blondinette s’empara de l’arme qu’elle effleura du bout des doigts. Soudainement, des lianes s’enroulèrent autour d’elle. L’une grimpa jusqu’a sa gorge qu’elle cajola avant de l’encercler. La blondinette écarquilla grand ses yeux, surprise d’être attaquée de la sorte : Pourquoi lui voulait-on du mal ? Deux hommes approchèrent.

L’un d’entre eux devait frôler les deux mètres alors que l’autre devait atteindre les un mètre soixante-dix. Haley dévisagea le plus grand d’entre eux il était vêtu sombrement, quelques mèches pendouillent sur son visage qui exprime une neutralité parfaite... Des missionnaires en déduit assez rapidement Haley. Elle planta aussitôt son regard verdoyant dans celui bleuté de Nathaniel comme pour le mettre au défi. Puis son regard vira dans celui du compagnon d’infortune de Nathaniel. La jeune femme se concentrait et invoquait ainsi, peu à peu sa magie...

Doucement mais surement sa magie se transformait en électricité. Au moindre faux pas de la part des deux hommes, Haley n’hésiterait pas a invoquer sa magie. La liane présente autour de sa gorge se resserrait et la douce jeune femme glissa ses petites mains dessus en émettant un petit couinement. Le second homme, celui au regard sombre afficha un petit sourire puis soudainement relâcha toutes les lianes. Il lança :

« Vois-tu donc de quoi nous sommes capables ? Donne-nous ton arme et nous partirons. Ne nous force pas a t’en montrer plus... »

Il rajouta en soufflant :

« On pourrait être bien plus méchant... »

La belle glissa ses mains sur sa nuque et reprit son souffle en jetant un regard noir aux deux hommes. Son doux regard se posa sur l’arme qu’elle avait héritée de son père et elle secoua négativement la tête.
L’homme ricana bêtement et rajouta :

« On sait tous que cette arme est ensorcelée. On reçoit de l’argent a la fin de cette quête et croit moi... Elle vaut bien plus que ta petite vie. »

Soudainement les lianes revinrent a la charge. Haley s’empara de son sabre qu’elle glissa sur son dos. Créant sa barrière, sphère de trois mètres, de protection. L’homme essaya bien entendu de la percer et aussitôt s’heurta à la barrière qui le propulsa quelques mètres plus loin. Il s’écrasa mollement contre un arbre et perdit connaissance sous le choc. La barrière s’effaça et Haley reporta enfin son attention sur le second homme. Bien plus grand qu’elle la jeune femme n’osait l’affronter. Elle fit quelques pas restant étrangement bien silencieuse. C'est sans prévenir qu'elle partie en courant ne voulant point affronter un homme aussi grand. Sa vitesse augmentait peu a peu et elle atteignit bientôt la vitesse de l'éclair ! Sur une durée de cinq mètres réussissant a semer Nathaniel sur ces cinq petits mètres !

Se dissimulant derrière un arbre elle arrêta un maigre instant de respirer. Elle entendit un craquement de branche non loin. Son coeur battait a tout rompre. Elle ne bougeait pas d'un pouce mais elle aurait du s'en douter l'homme la retrouva rapidement... Alors qu'elle fermait les yeux, un doux parfum parvient a ses narines. La belle jeune femme se trouvait juste en face de l'homme...
Soudainement elle brisa le silence qui s'était imposé entre eux et lança :

« Argent ? Vous en voulez combien ? »

Elle glissa une main bienveillante sur son arme qu’elle fit passer sur son buste. Pas question qu’il la surprenne en se glissant dans son dos ! D’une main absente elle effleura le fourreau dans lequel reposait sagement la sois disante lame ensorcelée. Les souvenirs encore tout frais de la mort de son père remontèrent a la surface et elle lança d’une voix plus forte, plus sûre d’elle même :

« Oui, combien en voulez vous si tout est une question d’argent ? »

Elle remonta les manches de sa cape dévoilant ainsi de longues zébrures sur sa peau blanche. C’était plus un geste machinal qu’un geste volontaire et elle ne pensa pas un seul instant que l’homme puisse s’en apercevoir. Ouvrant son sac, la belle jeune femme saisit la bourse d’argent qui y traînait. Elle referma aussitôt son puisque le vent soufflait avec force et qu'il agitait avec aisance ce qui s'y trouvait. Elle serra la pochette pleine de pièces entre ses mains...

C’était son seul espoir et elle espérait intérieurement que le jeune homme allait céder sous l’appel de l’argent. Haley ne souhaitait pas lui raconter l’histoire de sa lame de peur qu’il en profite et qu’il demande plus d’argent en connaissant la valeur sentimentale de la lame... Mais après tout, il devait s’en douter... Personne ne proposerait de l’argent pour une simple lame sans valeur...

•• Je ne me perdrais pas².••

La copie de Nathaniel affichait un léger sourire. La douce jeune femme ne distingua pas le vrai Nathaniel et la copie. Peut-être parce-qu’ils se ressemblaient en tout points, peut-être parce-qu’elle était perturbée et ne faisait pas attention aux petits détails... Quoi qu’il en soit ce sourire, aussi bien agaçant que charmeur, agaçait sévèrement Haley qui se sentait mal à l’aise. Soudainement, l’homme qu’elle avait assommé se réveilla en hurlant :

" Nathaniel !! Bouge-toi ! Trouve-moi cette petite garce et fais-lui payer ce qu'elle a fait! Si je la trouve, elle va regretter d'être venue au monde ! "

Aussitôt, la douce planta son regard sur la copie. Peu à peu, la copie se laissa emporter par le vent. Haley écarquilla grand ses yeux verdoyants et comprit qu’elle était tombée face a un mage qui maitrisait plutôt bien, pour ne pas dire très bien, sa magie !

Lorsque la copie s’évapora, Nathaniel se laissa tomber de l’arbre pour tomber nez à nez avec la blondinette. Elle émit un petit cri, surprise et ne pu s’empêcher de planter son regard dans celui grisâtre de l’homme : Il arrivait de part sa simple présence a capter toute son attention ! Son cœur battait a tout rompre et sous l’émotion elle hésita à glisser une main sur son arme pour le repousser avec violence. Au lieu de quoi, elle se laissa scruter et le sentiment que son âme était également scrutée reprit d’assaut chez la blondinette.

Nathaniel fumait calmement sa cigarette alors qu’elle semblait anxieuse et frileuse : Ses lèvres se teintaient de bleu sous le froid et ses mains tremblaient sous la peur !
La douce jeune femme n’avait pas bougé d’un pouce, comme si elle était clouée sur place. Elle déglutissait avec lenteur, de plus en plus inquiète par le silence de l’homme. Il prit la parole avec ce sourire inquiétant et si singulier à lui :

" J'espère en avoir pour mon argent. Il fait si froid ici! Si vous me réchauffiez un peu, je me sentirais plus enclin à vous laisser cette fameuse arme. "

Haley se glissa un peu plus contre l’arbre. L’homme rigolait mais elle prenait très a cœur ses paroles et son estomac se noua peu à peu. Elle devenait visiblement très inquiète et semblait avoir perdu tout sens d’humour... D’habitude souriante et joyeuse, elle laissait apparaitre une autre facette de sa personnalité.

L’homme s’approcha un peu plus et Haley se concentrait pour lui envoyer un sort en pleine face... Elle ne s’attendait pas à ce qu’il réplique une phrase de ce type :

Il y a bien deux choses que je ne tolère pas dans mon métier, ce sont les femmes et le vol. Je ne suis pas du genre à m'en prendre aux femmes comme mon collègue ici présent. Au contraire, je préfère éviter si elles ne me sont pas hostiles. Et cette arme... Visiblement elle semble vous appartenir. Vu comment vous la défendiez je doute que vous soyez réellement une voleuse. Je trouve même que vous lui attachez une certaine importance... Un souvenir familial peut-être...? Apparemment, mon commanditaire a menti sur toute la ligne...

Tout le stress qui s’était jusque la accumulé en elle, s’évapora d’une seule trainée. Un petit soupir de soulagement franchit ses douces lèvres même si elle restait méfiante. La belle jeune femme entre-ouvrit les lèvres pour répondre mais elle écopa que d’une trainée de fumée qui la fit toussoter. Oh bon sang, était-il obligé de fumer a ses côtés ?!

Ses poumons semblaient extrêmement sensibles a la fumée et le simple fait que Nathaniel fume face a elle la mettait très mal... Quoi qu’il en soit, elle n’eut pas le temps de répondre car il rajouta :

" Et bien soit, j'accepte votre offre. Je vous débarrasse de cet homme et vous laisse votre bien. "

La douce jeune femme murmura d’une voix à peine audible :

« Merci, Nathaniel. »
Le prénom prononcé quelques minutes auparavant par l’ancien allié semblait l’avoir marqué. Nathaniel... Elle aimait bien ce prénom !

Intérieurement elle se dit que si l’homme avait réellement une parole et qu’il la sauverait vraiment des griffes de l’homme, elle lui serait redevable pour un long laps de temps...

Lorsqu’elle sortit de sa petite rêverie, elle reporta son regard sur la scène. Restant prudemment derrière Nathaniel de peur qu’il s’agisse d’une mise en scène pour la piéger une nouvelle fois, elle regardait avec calme la situation... Elle doutait légèrement de la parole de l’homme mais elle lui accorda réellement sa confiance lorsqu’il déploya des fils de ses gants, enroulant, encerclant avec aisance l’homme. Du sang s’écoulait avec lenteur des plaies causées par les fils d’acier : Pourquoi tant de violence ?! Des menaces n’auraient donc pas suffit ?!
Haley fronça légèrement les sourcils : Elle n’aimait pas la violence. La jeune reporta son regard sur Nathan puis sur l’homme, puis elle ferma avec lenteur ses yeux...L’image de l’homme, dont le visage était déchiré par la douleur, hantait son esprit. Au moment même où elle tourna son visage vers Nathaniel celui-ci fit de même et leurs regards se croisèrent, il demanda :

" Que devrions-nous faire? Si je le laisse en vie, ils continueront de vous poursuivre. Je devrais le tuer ici même, mais après tout... c'est vous qui payez. C'est donc vous qui décidez."

La fumée de sa cigarette effleura le visage remplit de souffrance de l’homme. Haley, contre toute attente, fit un pas vers l’homme se retrouvant face a lui. Elle jeta un regard d’avertissement à Nathaniel et sortit quelques plantes de son sac.

Elle plaqua (sans ménagement) une feuille, sur la plus grosse des blessures et souffla d’une voix presque inaudible :

« Ne m’approche plus jamais. Ou plutôt, ne m’approchez plus jamais : Je connais ces guildes qui œuvrent dans l’ombre, ces inconnus qui œuvrent dans l’ombre. Cette lame... »

Elle la dégaina sans prévenir et plaqua la lame contre le cou de l’homme qui releva par réflexe le visage :

« ... Pourrait te trancher la gorge. Je l’ai eut de mon père... »

Elle la plaqua un peu plus et se mit sur la pointe des pieds pour appuyer de plus belle lame :

« Et tu ne seras pas le premier ni le dernier saligot a essayer de me la chopper... Mais ressaye une seule fois encore, ose encore une seule fois... »

La douce laissa sa lame tomber au sol et utilisa sa magie afin de déposer sa main droite sur le ventre de l’homme pour lui envoyer une petite décharge, telle un avertissement :

« Et la foudre s’abattra sur toi sale enfoiré. »

La belle s’empara de sa lame légèrement souillée par le sang. Elle l’essuya d’un revers de la main et essuya cette dernière sur son bas.
La jeune créature glissa sa lame dans son fourreau. L’homme répliqua d’une voix forte :

« Et la garce pense que le fameux Nathaniel, celui qui retourne sa veste plus vite que l’ombre ne se gênera pas pour lui voler sa lame quelques mètres plus loin ? Qu’il ne se gênera pas pour la malmener ? C’est le pire des chiens qu’il soit et c’est pour cela qu’il travail avec moi bien entendu ! Qu’elle est vulnérable celle-là. »

L’homme l’avait comprit : Haley voulait que Nathaniel le relâche... Et il ne se gênait pas pour les provoquer... Avait-il une part d’inconscient en lui ? Ou tout simplement était-il suicidaire sur les bords ?

Une petite grimace se peignit sur le visage d’Haley alors qu’elle fit face a Nathaniel, se mettant dangereusement dos au torturé :

« Relâchez-le s’il vous plait. Nous ne pouvons juger de la vie d’autrui puisque nous sommes qu’humain, comme lui au final. »

Elle déglutit en affichant un petit sourire réconfortant. Mais ce sourire ne trompait pas, Haley avait peur de cet homme. Peur de le croiser un beau jour, au milieu d’une rue... Peur de subir ses attaques et ses dons tout ca pour sa lame ! La jeune fit quelques pas pour se placer légèrement en retrait, non loin de Nathaniel. Haley semblait bien trop bonne face à un être aussi machiavélique...

La belle tira sur les manches de son haut ample. Ce dernier dissimulait de nombreuses couches de vêtements mais cela n’empêchait visiblement pas le froid de frapper ses cheveux dorés mais aussi son petit corps frêle. Son beau regard scrutait avec attention Nathaniel...

La jeune femme glissa avec discrétion la bourse pleine de pièces dans la poche de Nathaniel et tourna les talons sans attendre son du. C’est seulement quelques mètres plus loin qu’elle s’arrêta et qu’elle inspira calmement : Oui, elle allait oser...Elle allait oser lui proposer... Dos à Nathaniel elle lança de sa voix fluette et douce :

« Puis-je vous proposer, Nathaniel, de venir partager un verre en ma compagnie ? J’aimerais... Discuter de tout cela. Au calme et surtout au chaud.»

L’homme l’avait visiblement intrigué et elle désirait visiblement en apprendre plus sur lui. Il avait gagné sa confiance en un clin d’œil, sa vulnérabilité reprenait le dessus et au lieu de fuir, elle se tourna avec lenteur vers lui en affichant un petit sourire timide.
Elle prit alors connaissance de la situation : Nathaniel avait-il tué ou relâcher l’inconnu ? Et surtout : La nuit n’allait pas tarder a tombé. Seraient-ils rentrés pour l’aube ? Devraient-ils dormir dans cette forêt pleine de monstre ?

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