| Sujet: [Mission de rang D: retour à l'école] Dim 29 Juil - 14:13 | |
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Retour à l'école Arckam et sa folie
Quelques semaines s'étaient écoulées depuis la dernière représentation d'Arckam, son périple le menait en ce jour à Crocus, au sein de Fiore.
Crocus, la capitale du royaume de Fiore.
Comme à son habitude, elle grouillait d'activités hétéroclites, et pour tous ses habitants cette journée aurait pu ressembler à tant d'autres. Sauf qu'aujourd'hui, une ombre haute-perchée observait les habitants vaquer à leurs occupations depuis son point de mire.
Sur l'une des corniches de la cathédrale, elle était accroupie et ses yeux malicieux se laissaient porter par les mouvements de foules, voguant tels des navires sur les flots. Bientôt l'astre du jour porta ses rayons dans sa direction, dévoilant une myriade de couleurs et de motifs plus farfelus les uns que les autres, la main immaculée aux ongles ébène se déposa lentement de son appui rocailleux pour se placer entre le rai éblouissant et ses pupilles livides.
*Par où vais-je bien pouvoir commencer? Tant de choses à faire, si peu de temps.*
Comme si le vent avait souhaité répondre à sa question, une bourrasque failli faire chuter notre arlequin mystérieux. Par chance, celui-ci retrouva promptement son équilibre, le visage couvert d'une feuille étrange qui se détacha rapidement de ce dernier, emportant avec elle quelques traces de maquillage. La main de notre inconnu se referma sur elle, puis il la porta à son visage en s'empressant de dévorer son contenu du regard. Lorsqu'il eut fini, il laissa s'échapper le prospectus, un sourire malsain ayant fait son apparition sur ses lèvres. Il entreprit sa descente de l'édifice religieux avant de s'engouffrer dans une ruelle. Pendant ce temps, l'affiche, elle, continuait sa route vers les pavements du sol. Sur cette dernière on pouvait y lire. - Citation :
- Dans un but à la fois pédagogique et divertissant, l'école Magic Arcana vous annonce qu'elle est à la recherche de mages bénévoles souhaitant faire une démonstration de leurs talents à la jeune génération.
Si vous êtes intéressez, veuillez-vous rendre à l'adresse suivante.
La partie mentionnant le lieu de rendez-vous semble avoir été arraché.
Revenons-en à notre clown qui se promène comme si de rien n'était dans les rues de Crocus, attirant sur lui de nombreux regards; surpris, amusés, curieux… tels sont les réactions des passants lorsqu'ils croissent la route de notre troubadour, ce dernier se donne allégrement en spectacle pendant sa promenade; jonglage, mimes, grimaces, ballons tout est fait pour attiser la curiosité.
Mais ce que la plèbe ignore, c'est que derrière toutes ces pitreries, notre pierrot n'est pas celui qu'il parait être. Il exécute une pirouette et donne une fleur à la dame de la main gauche, tandis que sa main droite glisse telle une patte de chat dans sa poche, lui subtilisant sa bourse.
Le pitre s'approche maintenant d'un garde, et prend la parole sur un air dramatique, digne des meilleures pièces de théâtre.
« Mon sauveur! Oui, vous. Aidez-moi, je vous en prie. »
Le garde surpris, ne comprenait pas trop ce qui est en train de se dérouler.
« Ha… quand je pense à ces enfants, j'en ai le cœur brisé. Je suis attendu pour une représentation à la Magic Arcana, hélas, je n'arrive pas à me retrouver dans cette vaste ville. Pauvres enfants qui vont devoir se passer de mes talents et ne vont pas pouvoir s'amuser. »
« Calmez-vous monsieur, ça va s'arranger, vous n'en êtes pas loin. »
Le garde s'empressant alors de lui donner les indications.
« Je le savais, vous êtes mon sauveur. Acceptez-ceci en guise de remerciements de la part des enfants. »
Aussi dit, aussi fait. Notre clown sort un ballon de sa poche, le gonfle et façonne un petit chien avec, qu'il remet au garde avant de s'en aller, l'air joyeux et assuré.
« Quel étrange personnage. »
Sautillant dans les rues de la capitale, notre inconnu s'empresse de rejoindre l'école, qu'il ne tarde pas à trouver grâce aux indications de ce garde crédule. Il grimpe les marches de l'entrée quatre à quatre, afin de sonner à la porte, faisant retentir une sonnerie des plus agaçantes. Après ce qui semble être une éternité pour notre fanfaron, la porte s'ouvre enfin. Une femme d'environ quarante ans se trouve dans l'encadrement, et l'inspecte de la tête aux pieds, avant de lui adresser la parole:
« Vous venez pour l'annonce? »
« J'ai tout de suite compris que vous étiez perspicace! Effectivement je viens pour l'annonce, je suis Arckam le magnifique, spécialiste de l'amusement et de la démesure, à votre service. »
« Dieu merci, j'ai cru que personne ne viendrait. »
« Les enfants c'est ma seconde passion, je n'ai pu m'empêcher de venir en pensant à ces chérubins pleins d'espoir. »
« Votre seconde passion? Quelle est donc la première? »
« Vous le saurez bien assez tôt, madame. »
« Peu importe, allons-y. »
Arckam se laissa donc guider par la dame, non sans inspecter du regard les moindres recoins de l'établissement, notamment les diverses manières dont il pourrait quitter l'édifice. La voix de la mégère le sorti de ses pensées.
« Nous y voilà, moi je vous laisse j'ai du travail, les enfants vous attendent. Bonne chance. »
*Chance? Qui a besoin de chance?*
Il n'eut pas le temps de répondre que la bonne femme avait déjà disparue. Sa main vint ensuite frapper légèrement contre le bois de la porte, tandis qu'une voix apparemment jeune l'invitait à entrer.
Il baissa la clenche et ouvrit la porte, mais la seule chose que virent les enfants et le professeur furent… rien. Arckam avait disparu. L'instituteur s'avança vers la porte pour la refermer, mais c'est un cri qui retenti derrière lui.
« TADA! »
Toute la classe resta figée l'espace de quelques secondes… puis des cris d'enfants retentirent. Apparemment, le tour avait fait mouche. L'arlequin continua à faire ses tours de passe-passe pendant une bonne demi-heure et les enfants étaient ravis, mais le temps était venu pour lui… de s'amuser aussi.
« Alors les enfants, ça vous a plu? »
« Oui! »
« Bien… pour le prochain tour, j'aurai besoin de plusieurs volontaires, munissez-vous d'un crayon et venez me rejoindre »
Comme prévu, tous les enfants se munirent d'un crayon et virent rejoindre le troubadour.
« Regardez bien mes yeux, concentrez-vous bien sur eux. »
Lorsqu'il fut certain que tous les enfants regardaient droit dans ses yeux, ses lèvres bougèrent, un simple murmure, à peine audible.
Tous les enfants tremblaient, dans leurs yeux se lisait une peur mêlée de rage, celle qui vous donne des ailes et vous permet de soulever des montagnes, ils se retournèrent vers leur professeur, brandissant leurs crayons. Ce dernier cru d'abord à une plaisanterie, mais lorsque l'un des chérubins lui planta son arme dans la jambe, il réalisa que quelque chose ne tournait pas rond.
« STOP! ARRÊTER CA »
Arckam, à quelques mètres de là, rigolait à gorge déployée tandis que le jeune instituteur se faisait mutiler par ses ouailles à coup de crayons. Les gerbes de sang éclaboussaient les murs, le sol et les bancs. La victime rampait tant bien que mal dans la direction d'Arckam, se faisant poignarder par ce qui, quelques minutes plus tôt, étaient des anges.
« Pou... pour... pourq »
« Pourquoi? Parce que je suis comme ça, et que ça m'amuse. »
Le clown entra dans une crise de rire hystérique, alors que le jeune homme rendait son dernier souffle et que les enfants commencèrent à s'entretuer. Lorsque le dernier fût mort, la classe ressemblait à un abattoir. Il se dirigea vers une fenêtre, mais alors qu'il allait sauter, un sanglot lui parvint à l'oreille.
« Hum… alors tu étais caché tout ce temps? Petite canaille. Je me suis bien amusé, alors je vais te laisser vingt secondes pour dégager de cette classe, je commence: 1… 2… 3… »
Le petit se ressaisit, et commença à courir de toute ses forces pour quitter la classe, passant devant Arckam qui continuait de compter tout en dégageant une dague et une carte joker de sa manche, plantant la carte sur le la lame.
« 7… 8…9… Je m'ennuie… 20! »
A l'instant même où l'enfant allait quitter la salle, la dague se ficha dans son dos, il s'écroula sur le coup dans une mare de sang. Notre clown, quant à lui, s'approcha de la fenêtre en chantonnant.
« C'est une belle journée, qui s'achè-he-ve. »
Puis, il sauta.
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