• Sérieux, ça craint vraiment du boudin ce qu'il fait ce Seth Cester. En tant que narrateur, je suis censé être impartiale mais bon, il est en train de devenir un vrai mafieux ! Je trouve ça révoltant. Que quelqu'un l'arrête et vite ! Bref, après ses deux premières expériences de malfaiteurs, c'est une petite réputation de mafioso à la manque que se fit notre personnage. Tout la basse-ville de Crocus connaissait désormais le nom du démon ; mais ils étaient loin de tous connaître son visage. Un matin, alors qu'il traînait, Seth fut entraîné par l'un des hommes de Tano dans une petite et sombre ruelle. Le vieux mafioso lui donnait rendez-vous dans une petite heure pour un petit déjeuner. Seth accepta tout en menaçant le messager que la prochaine fois qu'il serait ainsi molesté. Reprenant sa route, le Cester s'adonna à quelques pensées sur sa condition actuel. Pour se faire un nom, il était obligé de fréquenter les humains dont il n'appréciait guère la présence. Néanmoins, cela faisait un moment qu'il n'avait pas apprécié le calme de la nature, loin de la civilisation. Il se devait de tenir ; il avait beau ne pas les supporter, les manipuler afin d'arriver à ses fins étaient un grand plaisir. Tano, ce petit mafioso, il lui permettrait de rayonner au sein des bas-quartiers. Il serait son tremplin vers la gloire. Mieux valait donc selon Seth rester à ses côtés encore un peu et à la fin du mois, il serait aisé de lui trancher la carotide. Ce qui était sure en tout cas, c'est qu'il finirait refroidi par le mage brun un jour ou l'autre.
  
  
• Bref, passons sur ces détails peu amusant pour nous pencher sur la rencontre en elle-même. Comme la dernière fois, Seth se rendit dans un cul de sac, toquant à la porte de métal qui s'ouvrit sur lui. Cette fois ci, il connaissait le chemin. Se retrouvant de nouveau dans le bureau-bibliothèque, la table centrale avait été aménagé en table de petit déjeuner. Le Cester fit un sourire courtois à son hôte avant de s'installer en face de lui pour commencer. Un thé, des croissants, c'est ce qu'il choisit pour son repas. Néanmoins, la table du boss était garni d'un tas de nourriture. Des viennoiseries, du pain, des confitures, du miel, des œufs, du jambon, des saucisses, des haricotes rouges, du café etc... On ne pouvait pas croire qu'il mangeait cela à lui tout seul (bien qu'il ne le faisait pas). Le vieux mafieux fixa son invité avec entrain ; il semblait apprécier la compagnie discrète de son protégé.
  

  
   « Alors, Seth, tu as réussi ta précédente mission ! Je t'en remercie !»
  
   « Vous m'avez engagé, j'ai exécuté mon contrat ! Enfin, j'imagine que vous ne m'avez pas invité pour un simple petit déjeuner ! »
  
   « Ah ah ! J'adore cette manière hautaine que tu as de me parler ! Et, tu es vraiment très intelligent ! Je t'aime bien tu sais ; tu deviens célèbre dans le milieu ! »
  
   « Grâce à vous !  »
  
   « Justement, on peut dire que tu m'en dois une ! J'ai un service à te demander. Tu seras payé bien sure ...»
  
   « Très bien, cela ne me fera pas de mal ! »
  
   «  J'aurais besoin que tu récupères un petit paquet pour moi en échange du sac d'argent que tu vois sur la table là-bas !»
  
   « Pourquoi moi ? »
  
   « Au cas ou ce soit un guet-apens, ce sera plus facile à gérer pour un mage  ! J'espère pouvoir avoir confiance en toi, tu ne partiras pas avec l'argent..»
  
   « Tss ! Non, ne t'en fous pas vieil homme ! »
  

• Un bref, gloussement de dédain et Seth quitta sa chaise, attrapant le sac d'argent au passage et l'adresse sur un papier à côté. Il y jeta un bref coup d’œil en quittant la pièce tout en souriant. C'était dans un quartier voisin, tenu par un autre cartel, certainement en concurrence avec Tano. Faisaient-ils des affaires ? Peu importe, cela n'intéressait le mage brun qui s'empressa de se rendre à sa destination. L'intersection entre deux petites rues du ghettos. Moins d'un quart-d'heure lui suffit pour se rendre à destination, veste fermé, capuche sur la tête, pour éviter d'être reconnu. Un homme était là, habillé en costume-cravate noir bon marché. En voyant l'homme de main de Tano, il sortit une arme de sa poche de veste. Une sorte pistolet magique qu'il tenait braquer sur le jeune Cester. Un feint sourire se dessina sur le visage de ce dernier qui interpella l'homme en noir.
  

  
   « J'ai l'argent ! Tu as le colis ?  »
  
   « Oui ! Envoie moi le fric pour que je vérifie ! »
  

  
  
• C'était certainement un piège ; Seth ne put s'empêcher de se dire que ce mec était un amateur. Néanmoins, il accéda en lançant le sac à l'homme qui pointait son flingue sur lui. Tout en continuant à le menacer, il entrouvrit le sac plein de billet qu'il inspecta. Tout à coup, il redressa la tête, souriant, et tira une décharge de son arme. Une sorte de balle-fumée en sortie, éclatant juste devant Seth qui se retrouva aveuglée. L'autre se faisait certainement la malle. Seulement, le Cester était beaucoup plus rapide. Son énergie sombre enveloppée déjà son corps ! Il se propulsa en avant, à toute vitesse, se déplaçant en un éclair, pour finalement apparaître au bout de la rue devant son agresseur. Son poing, de rage, le frappa violemment au niveau du buste. La douleur semblait grande, à tel point qu'il se jeta par terre pour se tordre de douleur. Seth ramassa le paquet qui avait glissé sur le sol mais aussi le sac d'argent. Un petit cadeau cela n'était pas rien. Cet enfoiré subtilisa d'ailleurs un liasse de 100000 jewels, qu'il glissa dans sa poche avec un sourire.
  
  
• Une fois de retour, il pénétra comme le matin dans le salon de Don Tano. Celui ci, fumait un cigare à son bureau sans un mot, en fixant son invité. Seth, sourire en coin, s'approcha et déposa le sac sur la table du centre avant d'aller s'installer à son siège. Il pensa bien sure à laisser le colis sur le bureau du boss pour que celui ci l'examine. Le jeune Cester, alors que Tano contemplait le paquet, profita de ce répit pour sortir une clope et se la fumer tranquillement. Le vieil homme lui, planta un coupe-papier dans le paquet ; quelques grains de poudres blanches s'en échappèrent. Trafic de drogue hein ? Tout à coup, Tano interpella son homme de main, indiquant le sac d'un hochement de tête.
  

  
   « Et ça c'est quoi ? »
  
   « Le blé, c'était un cadeau ! Tiens, tu n'as qu'à me payer avec ça ! »
  

• A ces mots, Seth lança la liasse qu'il avait subtilisé précédemment à son boss qui, avec le sourire, lui rendit de la même manière. Le Cester, fatigué, quitta la pièce, sans un mot, ni oui ni merde, ni même merci ! Encore une mission de réussi, pas mal pour des débuts ? Néanmoins, ce qui était sure, c'est que bientôt, il ne se contenterait plus de faire le petit homme de main mafioso ! C'est lui qui donnerait les ordres...