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Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]
 MessageSujet: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptySam 6 Aoû - 0:22

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Pourquoi était-ce si difficile pour moi de m'adapter à un autre peuple? Pourquoi me sentais-je si désorientée et maladroite dans cette civillisation où la façon de pensée diffère énormément de la mienne? J'avais l'impression d'être une souris entourée de chats. Je me sentais comme si j'étais constamment la victime. Même si mon visage ne laissait rien transparaître, je regardais les autres presqu'avec du mépris et de la haine pour me frayer un chemin. Où ce chemin menait-il vraiment? J'en savais rien, mais une voix intérieure me disait d'avancer peu importe ce dont j'allais rencontrer. Ce chant sirupeux qui caracolait à travers mon âme me redonnait du courage et me permettait d'avancer. C'était probablement cela qui me convaincait de reconnaître que mon père et ma mère étaient toujours-là, à me surveiller, à me protéger. Je souriais intérieurement en me disant que je devais rendre hommage à mes parents et leur faire l'honneur de me rendre utile à ce peuple si calme. Ce peuple est si calme que je me demande s'ils savent qu'il y a toujours un danger qui nous guette à proximité, peu importe les circonstances. Je le sens sans le voir, je le tâte sans le toucher, il est toujours présent en étant invisible comme l'air.

Une silhouette traversa les arbres après avoir franchi le sable blanc. Cette silhouette est malade, on pouvait le savoir par son teint blême et sa toux sèche. L'ombre a attrapé froid lors d'une tempête et jamais ses vêtements ne se sont séchés puisqu'elle n'a pas su prendre le temps de le faire. Même si l'aspect était seul dans les bois, il semblerait qu'une petite gêne l'ait habité. À chacun de ses pas elle tremble, non pas de peur, mais de froid. Même si le soleil était à son apogée, la chaleur est insuffisante pour la fiévreuse. Elle décide d'emprunter une ruelle pour se reposer et d'éviter de nuire aux passants et s'adosse à un bâtiment en bois. Elle soupire en se demandant si se reposer ici-même soit une bonne décision. Même si elle savait se défendre, elle savait qu'elle ne pourrait rien faire si on se mettait à plusieurs sur son cas. La dame en violet souffle un peu, puis se fait prendre par surprise par de jeunes adolescents un peu trop rois. Soulevée par son collet au-dessus de la terre, elle ne s'exprime toujours pas, elle se contente de les dévisager. Les jeunes délinquants s'énervent et la provoquent:


Alors? On reste muette ma biche? Tu comptes rester là à crever à petits feux en attendant qu'une malédiction s'abatte sur nous, c'est ça?

Non. Relâchez-moi.

Pas avant que tu nous aies dit l'endroit d'où tu viens! Histoire qu'on brûle tout pour éviter que des malades dans ton genre viennent nous infecter!

Je viens de...


Puis, un bon coup dans l'estomac. Il la blâmait que si elle ouvrait la bouche une autre fois, elle allait les contaminer. Pourtant, elle n'avait qu'attraper froid! Le souffle coupé, elle garde la bouche fermée, les dents serrés en se demandant dans quel monde elle avait tombé. Puis, elle se disait que ce n'était pas bien différent de son pays natal puisqu'en pleine forêt, personne n'est là pour vous entendre hurler. La dame en violet se laisse abattre, se disant qu'un combat de la sorte n'était pas digne d'être honorable et que de les laisser faire leur petite crise les fera peut-être réfléchir. En même temps, elle se convainc qu'une bonne leçon ne leur ferait pas de tord, mais qu'aussi, c'était elle l'étrangère sur ce territoire. On la bouscule violemment sur le sol, elle y reste quelques secondes, le temps de se remettre les idées en place, puis se relève par elle-même. Un pied se pose sur son dos pour l'empêcher d'être à leur hauteur, elle ne force pas. Elle ne sait pas si c'est perdu d'avance à moins d'avoir essayé.

Elle roula sur le côté pour éviter la botte qui s'écrasait au sol pour se rabattre le dos sur le mur. Elle se donna un élan, une main à l'estomac pour se convaincre que ça fait moins mal, pour se relever debout et faire face à ces jeunes coupables. Le sang coulant de ses lèvres, le regard terrifiant qu'elle leur jetta, ils ne semblaient pas comprendre le message sur le coup. Elle devra donc leur faire savoir en toute honnêteté:


Partez, la violence ne règle rien et je n'ai pas de compte à vous rendre.

Pff! On est là pour te faire payer, pas pour s'enfuire comme des mauviettes!


Ils n'avaient pas compris le sens de mes mots et voulaient poursuivre le chemin vers la violence. Oui, la silhouette, c'était moi. Ils avaient choisi cette voie qui pouvait être dangereuse pour n'importe qui d'entre nous. Je me reculai d'un pas pour me permettre une meilleur stabilité et me présenta sous mon vrai nom. Les jeunes en riaient, se disant que se présenter avant de se battre était inutile. J'étais probablement trop honorable pour eux. Étais-je la seule à pratiquer cette hauteur de noblesse? Ou bien étais-je simplement tombée sur une bande de campagnards sans manière? Prenant ma pose habituelle de combat tel un rituel routinier, j'étais prête à me battre. Les jeunes hommes eux, se firent siffler par un homme un peu plus âgé qui semblait les chercher pour aller bûcher du bois. Ainsi, ne voulant pas se faire grogner dessus par un père colérique, ils partirent en courant en me promettant que nous allions nous revoir. Soupirant de nouveau, je repris le rue principale en marchant tout en essuyant ma lèvre enflée. Une nouvelle douleur me prit à l'estomac et me força à mettre un genou parterre. Le visage crispé à peine pour conserver l'orgueil à l'intérieur, je croisais le regard des passants dans l'espérance qu'un d'entre eux se penche sur mon cas...
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyMar 9 Aoû - 18:08

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Le village de Tully… ça ressemble à rien ! C’était ma première impression en arrivant dans ce coin paumé. L a simplicité apparente des maisons ne laissait présager aucune richesse. On pourrait toujours en tirer quelque chose, comme avec tout, mais c’était le dernier endroit où je mettrais les pieds pour faire des affaires.
J’y étais aujourd’hui à cause d’un détour, pour éviter une délégation de mages du Conseil qui s’étaient arrêté dans une auberge incontournable de la route principale. Je n’avais rien à craindre d’eux puisque je n’étais absolument pas célèbre, mais depuis quelque temps, je les évitais autant que possible, pour éviter d’avoir le moindre contact avec eux. Quand on commence à naviguer dans des eaux troubles, on se méfie de tout…surtout que j’étais sur un gros coup.
Cela me faisait perdre un temps précieux mais j’avais un mauvais pressentiment vis-à-vis de ces mages, autant ne pas prendre de risque.


Le mage illégal marchait d’un pas tranquille, comme ceux qui savent qu’on ne les attend pas. Il était assez discret dans son attitude, et son apparence n’était pas aussi élégante que d’habitude. Il avait revêtu une ample tunique incolore, parfaite pour voyager et ne pas attirer l’attention. Sauf que dans ce désert urbain, n’importe quel étranger attirait l’attention des habitants qui se connaissaient à peu près tous.
Contrairement à ce qu’il croyait, personne ne l’avait accosté jusqu’à présent ; la raison était qu’une étrangère encore plus « spéciale » que lui avait détourné l’attention. Une femme à l’aspect faible et tremblant s’était fait interpellée par un petit groupe d’adolescent se prenant pour des terreurs. Elle ne répondait pas à leurs sollicitations, même quand ils commencèrent à la frapper.

Pour l’instant, Goubkine restait en retrait, observant la scène. Ni les agresseurs ni la victime ne semblaient l’avoir remarqué. Quelques souvenirs lui venaient, d’un temps plus qu’ancien dans un autre pays… il se voyait un peu dans ces gamins qui n’avaient probablement encore jamais tué personne. La femme le surprenait d’une certaine façon. Ce manque de réaction pouvait être dû autant par une grande force de caractère que par une faiblesse excessive empêchant toute action.

Partez, la violence ne règle rien et je n'ai pas de compte à vous rendre.

Pff! On est là pour te faire payer, pas pour s'enfuire comme des mauviettes!

Suite à ces mots, elle sembla se résigner et donna son nom avant de prendre une pose de combat. Peut-être fallait-il écarter l’hypothèse de la faiblesse de cette femme, bien que les jeunes gens aient un avis différent puisqu’ils s’esclaffaient.
Au même moment, et avant que le combat débute, un sifflement se fit entendre et les jeunes durent partir.

Le mage illégal sachant que sa couverture allait prendre fin s’éclipsa, il ne voulait pas que l’étrangère sache qu’il avait vu la scène, pas tant que lui-même ne savait rien d’elle. Mais elle l’avait intrigué, dans son attitude qui différait de ce qu’on rencontrait généralement.
La suivant discrètement pendant qu'elle reprenait la rue principale, il la vit chanceler puis chercher quelque chose du regard, de l'aide sûrement. Mais il n'y en avait pas dans ce village, les rideaux se tiraient, quelques volets se fermèrent en faisant résonner le fracas de l'indifférence envers la seule qui sortait du lot. Quand un clou dépasse d'une planche, certains le martèlent jusqu'à ce qu'il rentre dans le rang et ne gène plus. Ici on attendait que la nuit l'emporte avec elle, comme si l'étrangère n'était qu'un mauvais rêve.


Je trouvai à ce spectacle un aspect fascinant. Pour un assassin comme moi, voir les "gens respectables" se débarrasser de la sorte d'un problème me procurait une certaine satisfaction. Ces mêmes gens iraient ensuite à l'église la conscience parfaitement tranquille, et pourtant ils seraient responsables de la mort d'une innocente si personne n'intervenait. L'indifférence, un des traits les plus vils de l'être humain, et une base solide sur laquelle prospéraient déjà plusieurs de mes affaires. L'indifférence a cette capacité d'annihiler n'importe quoi, pour Purple Bugloss, il faut absolument la cultiver - cette silencieuse et fatale cruauté...

Il s'approcha lentement derrière la jeune femme en piteux état. Certains villageois n'apprécierait pas, mais l'envie de déceler un potentiel à utiliser chez elle était plus forte.

"Vous devriez vous couvrir et prendre du repos, non ?"

Après un petit moment de silence il reprit :

"Pas très accueillant comme village hein ?"


Une approche simple et presque banale, sa voix était amicale, et il était déjà prêt à enlever son manteau pour couvrir la malade, en bon samaritain. Il se tenait quand même à une certaine distance, pour l'instant, pour ne pas risquer de contagion. Il s'efforçait d'avoir un air neutre, à défaut d'être trop sympathique. Il voulait surtout instaurer la confiance, en savoir plus, et éventuellement ensuite, se servir d'elle...
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyMer 10 Aoû - 2:02

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Terreur et panique, épouvante et consternation, lequel de ces termes définit réellement ce que ressentent ces habitants? De quoi ont-ils peur? Pourquoi se mettent-ils tant à l'écart du reste du monde? Pourquoi ne traitent-ils pas les étrangers comme des gens normaux? Un individu aura beau être un individu malade, il ne sera pas différent pour autant d'un autre. N'importe qui peut être malade en attrapant froid. C'était dans cette ruelle que je compris que ces gens n'aimaient pas ceux qui ne se comportent pas comme eux, que leur visage soit vu pour la première fois dans un lieu aussi sinistre. J'habitais dans la jungle avant d'arriver ici et notre mentalité était complètement différente. Allais-je subir un calvaire tout le temps que je serai présente dans la civilisation?

Ce fut lorsque je posai un genou au sol que je sentis le chaos envahir leur âme, la peur qui rongeait leur regard affolé. J'entendais les portes se claquer, les rideaux se hisser, les pas rapides qui se précipitaient à l'abri, puis, une mouche voler. Il y avait que quelques habitants qui se risquaient et qui prenaient leur distance tranquillement. Personne ne venait, personne n'osait m'approcher, j'étais déjà un cadavre pour eux que les corbeaux viendront ramasser dans les heures qui suivent. Bientôt, ils allaient brûler mon corps pour purifier la malédiction qu'ils avaient choisie. Fermant les yeux, je me disais qu'il ne me restait que quelques heures avant que je m'effondre pour de bon et qu'on me prenne pour morte. Je ne pouvais pas vraiment bouger, la douleur persistait. Mon corps sera peut-être plus clément dans quelques minutes.

Alors que le calme s'était installé, j'entendais, malgré la situation orageuse, des pas discrets qui s'avançaient vers moi. Je me retournai lentement et du coin de l'oeil j'apercevais l'individu dans une sorte de tunique. Malgré qu'il ait l'apparence d'un voyageur, il paraissait plus transparent que moi dans cet environnement. Juste parce qu'il fut le seul à m'approcher, je voyais les villageois autour qui fronçaient les sourcils, les poings serrés. Se mettaient-ils en mode de défense? Allaient-ils nous sauter à la gorge? L'homme qui se portait à mon secours semblait plus âgé que moi, mais d'un visage bien neutre. Toujours aussi froide, il devait se demander si je voulais véritablement de l'aide.

D'un ton de voix plutôt rassurant, il me conseillait de me reposer et de me couvrir. Je ne répondis pas et évitais même son regard pour observer les villageois qui tenaient un peu trop fermement leur fourche. Pour détendre un peu l'atmosphère établi entre nous deux, il surligna le fait que le village n'était pas des plus accueillant. Je ne dis rien sur le coup, j'essayais même de me relever par moi-même, mais mon ventre me rappela que je devais rester immobile. Je ne pouvais pas laisser l'homme sans réponse, alors ce fut une réponse comme une autre qui jaillit:


J'ai connu mieux disons...

Je terminai ma phrase avec un accompagnement de bruitage d'estomac bruyant. Écarquillant les yeux et observant les villageois qui partirent se réfugier, je me dis que c'était la dernière chose à quoi j'avais pensé pour cette douleur: la faim. L'adolescent d'un peu plus tôt, en me frappant à cet endroit, m'avait rappelé à quel point j'avais faim. Cela faisait de longues heures que je jouais l'aventurière sans me gaver des fruits de la nature. Bien qu'ils soient semblables, je n'avais pas osé y toucher. Mes yeux revinrent dans un état normal et croisèrent ceux de l'homme. Je me relevai par moi-même, sans douleur cette fois, sans le quitter du regard:

La faim était donc la source de ma douleur. Excusez-moi Monsieur de vous avoir inquiété pour absolument rien. Si le destin fait en sorte que nous nous croisons de nouveau, vous pourrez m'appeler Sybilia dans ce cas. Sybilia Philips, noble Monsieur.

Puis, un éternuement hors de l'ordinaire éclata dans mes paumes de main. Un frisson suivit ce symptôme désagréable. Essuyant le bout de mon nez avec ma manche et cachant le froid qui m'envahissait en portant mes bras le long de mon corps et en effectuant une révérence riche en noblesse, je m'apprêtais à laisser l'homme tranquille et le laisser à ses occupations. Me retournant pour lui faire dos, je me remis à marcher d'une lenteur incroyable. Je réfléchissais à l'endroit où je pouvais bien me payer une petit repas chauffé. Ici, aucune chance qu'on me serve, on me sortira du restaurant à coups de pieds au derrière...
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyJeu 11 Aoû - 21:03

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Suite à son approche, la femme était toujours un peu recroquevillée sous l'effet de la douleur. Elle répondit assez brièvement, n'ayant pas l'air de vouloir poursuivre la conversation. Puis semblant se rendre compte de sa faim, elle se reprit.

La faim était donc la source de ma douleur. Excusez-moi Monsieur de vous avoir inquiété pour absolument rien. Si le destin fait en sorte que nous nous croisons de nouveau, vous pourrez m'appeler Sybilia dans ce cas. Sybilia Philips, noble Monsieur.

Elle ne le lâchait pas du regard, puis éternua brusquement, avant de faire une révérence assez gracieuse mais cela ne le trompait pas. Elle avait beau tout faire pour rester digne et cacher sa faiblesse, les grelottements presque imperceptibles la trahissaient; elle devait être congelée. Un sentiment de fierté émanait d'elle, cela serait difficile de gagner sa confiance, pensa-t-il.
Elle se retourna et voulut s'éloigner, mais quelque chose la ralentissait, savait-elle seulement ou aller ?

Ne voulant pas abandonner un personnage aussi intriguant, il se porta près d'elle, et lui fit enfiler son manteau, de gré ou de force. Elle était trop faible pour résister de toute façon, et les villageois trop couards pour intervenir contre deux personnes, dont une à l'allure grave.
Maintenant qu'il n'avait plus son manteau, on distinguait d'ailleurs une tenue assez élégante qui suffisait à impressionner les habitants. Ils étaient comme pétrifiés et incapables d'agir.

"Je suis Agon Noko, du Conseil. Vous n'êtes visiblement pas en état de prendre la route seule.
Laissez-moi vous accompagner jusqu'à une auberge non loin d'ici, vous pourrez vous y restaurer "


Il espérait en savoir un peu plus sur elle, et les occasions seraient nombreuses pendant le trajet. Il n'avait pas encore sa confiance, mais la fierté de la femme était déjà un élément qu'il pensait pouvoir exploiter, avec le temps. Et vu la position qu'elle avait prise avant le combat annulé, il y avait fort à parier qu'elle pouvait utiliser la magie, et saurait être utile. C'est un avantage qu'il trouvait aux personnes fières, la prévisibilité de certaines de leurs actions qui les rendait plus facile à manipuler que des gens dépourvu d'orgueil et d'honneur.
Le mage illégal voulait découvrir quelle était cette magie. Le type et l'utilisation des pouvoirs permettaient souvent d'identifier une personne mieux qu'un test de personnalité...

Commençant à l'entrainer vers la route, à un rythme lent et près à la soutenir en cas de défaillance, il posa une autre question, toujours bienveillant et amical, en essayant pourtant de ne pas être trop envahissant.

"Puis-je vous demander quelles sont vos origines ? Vous semblez avoir fait un long voyage Sybilia Philips."
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyMer 17 Aoû - 21:44

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Tremblant comme une feuille au moindre courant d'air, ma fierté tombait à l'eau comme une vulgaire pierre qui dégringole une falaise. Je devais avoir l'air si minable, si médiocre, si trahie par mon propre corps, plus faible que mes propres idéaux. Je m'en voulais d'être aussi fragile. Mon père ne m'avait pas élevé dans de telles circonstances... Avais-je mes capacités réduites en ayant quitté mon foyer? Ou bien avais-je trop poussé à bout mon corps pour avoir autant de symptômes? Jamais je n'avais tombé aussi malade. Était-ce ce nouvel environnement? Peu importait, le mal avait été fait, je ne pouvais plus changer ce destin. Je devais passer à autre chose et ne pas blâmer mes échecs sur cet handicap.

Concentrée sur ma marche et sur ma recherche de soupe chaude, je ne sentis pas l'homme qui me poursuivait. Il me força à enfiler son propre manteau. Je résistai jusqu'à ce que je me fatigue moi-même. Mes bras mous pénétrèrent les manches du manteau et par mécontentement, je le fermai en croisant mes bras. Je voyais bien à quel point j'étais faible. Je m'étais à peine débattue pour l'empêcher de mettre le manteau sur mon corps. Il se montrait gentil et gentleman mais malgré ces belles apparences, je trouvais très anormal sa présence ici. Je n'étais pas ici non plus pour me faire des amis. Il offrait son aide, pourquoi refuser alors que j'étais dans le besoin? Il suffisait seulement que je ne m'attache pas aux gens que je rencontrais. À quoi cela me servirait-il mis à part me créer des points faibles? Lorsqu'on a des ennemis, la première chose à laquelle ils s'attaquent, ce sont nos proches. Je ne voulais plus m'en faire avec ces types de problèmes, je voulais avoir la tête vidée de tous soucis. L'habit noble de l'homme me fit comprendre qu'il n'était pas un pauvre du coin et qu'il avait sûrement plein d'argent. Dans sa présentation, je bloquais encore sur le «Conseil». D'un ton totalement sérieux, je lui demandai:


Quel genre de conseils donnez-vous?

Avec une phrase pareille, il allait sûrement se dire que je ne venais pas du coin. Le Conseil devait être une sorte de groupe composé de psychologues bien habillés pour rendre leurs patients plus à l'aise lors des séances. Je devais donc me méfier de cet homme. Nous marchions vers une auberge qui m'était inconnue. À vrai dire, marcher avec quelqu'un d'aussi confiant dans ce village, ça me rassurait. Seule, je me serais perdue. Titubant à gauche et à droite, l'homme s'assurait que je ne trébuche pas devant lui et gardait une mince distance entre nous deux. Il franchissait légèrement ma bulle sociale, mais dans ce contexte, je ne m'en fis pas. Si je voyais que quelque chose clochait dans son attitude, je n'avais qu'à crier. Crier dans ce village, est-ce que ça servirait vraiment à quelque chose? Peut-être qu'un d'entre eux se sentirait coupable... ou pas. Ravalant ma salive, je restais silencieuse en resserrant le manteau autour de moi.

Il me demanda mes origines, ayant donc remarqué que je n'étais pas du tout du coin. C'était évident. J'hésitais tout de même à lui révéler l'endroit d'où je venais. Qui sait, ce type est peut-être un malade qui essaiera de retrouver ma famille et de s'en occuper. Eh bien, de toutes façons, je n'ai plus rien ni personne. Qui ira-t-il voir pour décapiter? Il aura probablement plus de chances de se faire embusquer par des animaux sauvages que de trouver des survivants de ce village au milieu de nulle part. D'un ton neutre, d'un regard froid et d'une âme courageuse, je lui révélai donc la chose:


Je viens d'un village de la jungle qu'on appelait Velencia. Il n'existe plus depuis quelques jours. De quel village venez-vous?

Je ne m'intéressais pas vraiment de l'endroit d'où il venait. Si j'avais affaire à cet endroit, je pourrai avoir le coeur net sur son identité et interroger les gens. Enfin, je pourrais les interroger s'ils ne sont pas comme ceux d'ici. Je me ferai bien une place dans un village et ils verront que je ne suis pas si étrange que cela, que je suis comme eux même si je viens d'ailleurs.
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptySam 20 Aoû - 15:54

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Elle était décidément dans un état très faible, et je pus lui enfiler mon manteau en passant outre sa résistance inutile. C’était sûrement encore une question de fierté de sa part, mais elle devait maintenant apprécier d’avoir un peu de chaleur. Néanmoins, je ne pouvais me départir de l’impression qu’elle se méfiait encore de moi. Certes, je me comportais différemment de tout ce qu’elle avait rencontré jusqu’ici probablement. Elle pouvait s’attendre à un coup bas, et elle n’avait pas totalement tort. Je ne lui voulais aucun mal, et elle ne courait aucun risque, mais je ne faisais évidemment pas tout ce cinéma par pure bonté d’âme. Il fallait que je sache si elle présentait un intérêt pour moi, et si ce n’était pas le cas, je la laisserais à son propre sort.

Quel genre de conseils donnez-vous?

Etrange question, et elle avait l’air sérieuse, mais on comprenait encore mieux qu’elle était totalement perdue par ici. Peut-être une occasion de gagner sa sympathie, si j’étais celui qui lui apportait un peu d’éclaircissement sur le fonctionnement du Royaume.

« Le Conseil des 10 regroupe 10 mages qui prennent des décisions sur ce qui doit être fait pour maintenir la paix et la sérénité dans le Royaume. Une sorte de gouvernement. Ils ont à leur disposition des soldats et des mages, comme moi, qui veillent à faire respecter les lois. »

Je marquais un petit temps d’arrêt ; donner trop d’information en une fois est sujet à confusion pour le cerveau, surtout qu’elle semblait fatiguée.

« Ce n’est peut-être pas un système parfait, mais c’est mieux que rien. Il faut dire qu’en plus des activités criminelles, nous devons aussi surveiller les guildes… Ahem, oui, les guildes sont des groupements de mages, qui se regroupent dans des buts très divers, dont certains peu avouables.»

Nous allions bientôt arriver à l’auberge. Je n’y étais jamais allé à vrai dire. L’aspect était assez neutre. J’espérais donc qu’on pourrait y manger sans histoire…
Elle avait du mal à se maintenir droite, heureusement que je l’aidais sans quoi je crains qu’elle se serait effondrée au sol pour y rester. Malgré ça, elle gardait une attitude fermée et défensive, je devais donc éviter de la brusquer. Après une hésitation, elle répondit tout de même à ma question, mais elle n’avait pas l’air enchantée de le faire...

Velencia, la jungle…jamais entendu parler, cela devait être bien loin. Je tiquai un peu quand elle annonça qu’il n’existait plus, et sans répondre à sa question je l’interrogeai d’abord :

« Comment ça il n’existe plus ? Que s’est-il passé ? »
Je ne savais pas si elle voulait que je m’intéresse à elle, mais si je parvenais à savoir ça, j’aurais toutes les clés en main. Mais il fallait que je découvre un peu de ma personne, sinon elle continuerait de se méfier.
« Je viens de Harujion, le plus grand port du Royaume, c’est une grande ville plutôt qu’un village. Mais c’est assez animé… Vous devriez y aller un jour.»
C’était une semi-vérité. Je venais de bien plus loin que ça, peut-être même plus loin qu’elle, mais ce n’était pas le moment de révéler mes vrais origines. Elle serait peut-être la personne la plus à même de comprendre, mais il était de toute façon trop tôt pour moi, et je ne la connaissais pas vraiment, pas du tout même. Et Harujion était la première ville où j’avais vécu ici, celle que je connaissais le mieux. Je n’aurai aucun mal à la décrire si elle posait des questions.
L’auberge était maintenant à quelque pas, je la laissais passer en première, comme cela se faisait, et entrais à mon tour, me demandant quel accueil allait nous être réservé…
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyMer 24 Aoû - 21:40

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L'homme qui conseillait m'expliquait ce que faisait le Conseil comme tel. Jamais je n'aurais pensé à une réponse comme telle. Des mages étaient donc de la partie pour faire régner les lois à travers le continent? Ainsi donc les mages se devaient d'être fréquents dans les rues. Contrairement à mon village où mon père et le Chef savaient manipuler la magie, ce monde débordait de magie. Ça allait être un choc pour ma façon de penser, mais au moins je n'aurai pas l'air de la plus étrangère si j'avais à utiliser mes papillons... Il prit une pause avant de poursuivre pour me parler des différentes Guildes. Peut-être qu'à certaines d'entre elles, j'y trouverai un sentiment d'appartenance qui fera me sentir obligée de m'y inscrire. Je devrai donc les visiter une par une pour en avoir le coeur net. Je peux aussi attendre que l'on m'y invite. Puisque l'homme devant moi faisait partie du Conseil, je pourrais peut-être visiter le quartier des justiciers pour savoir si je m'y plairais. Ce n'était qu'un début après tout et j'avais tout mon temps pour les visites. Pour le moment, je devais me soucier de ce froid qui m'encombrait.

Après lui avoir révélé mes origines, il me demandait ce qui s'était passé pour que mon village n'existe plus. Il s'était rapproché physiquement pour m'aider à me tenir debout, mais je prenais mes distances subtilement sans trop m'éloigner. Je n'aimais pas trop les contacts physiques des étrangers. Même s'il faisait partie de la justice comme telle, ce n'était pas une raison de plus pour le laisser se rapprocher. Déjà que j'avais son manteau sur le dos, c'était suffisant. Je ne pouvais pas nier que l'odeur totalement masculine qui en dégageait me faisait fondre, mais je ne le laissais pas paraître. Froide comme la glace, visage figé comme la pierre dans son expression neutre, je répondis à sa demande:


Il n'existe plus à cause d'une invasion. Au milieu de la jungle, tous les troupeaux se ruaient sans cesse sur notre territoire pour reprendre ce qui leur appartenait. Nous n'étions pas les bienvenus et ils nous le faisaient savoir. Ils n'étaient pas de simples animaux, mais de véritables chasseurs. On m'a forcée à partir pour donner une chance à la dernière génération de faire leur vie. Ils ne sont pas partis à cause de la peur qui leur polluait l'esprit. Ils ne voulaient pas quitter ce avec quoi ils ont grandi. Ils nous ont fait quitté tôt pour justement nous empêcher de trouver cet attachement si... mortel.

Je me remis à tousser contre ma main. Par respect pour l'homme qui me tendait la main, je dirigeais ma toux à l'opposé. J'avais beaucoup trop parlé, mais c'était la seule façon de répondre complètement à sa question et l'empêcher de pousser la question plus loin. La rage me brûlait les trippes, la vengeance me criait aux oreilles, mais je ne pouvais plus rien y faire. Nous étions les coupables après tout. Nous avons fait nos résidences sur les leurs et nous n'avions pas à répliquer. Après mon histoire, l'homme disait venir d'un port nommé Harujion. Il me conseilla d'aller y faire un tour. Si j'avais à faire là-bas, je n'hésiterai pas à y mettre les pieds, il pouvait en être certain! Reste que j'en étais curieuse maintenant, donc je posai la question:

Savez-vous s'il y a des festivités à venir?

Je n'étais pas du genre à aimer m'amuser et à chanter quand il le fallait, mais ça allait être une chance en or pour connaître la culture de ce monde. Ainsi, j'allais voir ce qui leur fait plaisir, comment ils vivent les uns avec les autres et reconnaître les similitudes avec Velencia. Nous avions marché pendant un petit moment avant de nous arrêter devant un bâtiment conforme aux autres avec comme indication en bois que c'était bien l'auberge. Je regardais mon compagnon une seconde avant de passer devant et d'ouvrir la porte lentement. Je jetais un oeil discret avant de faire paraître tout mon corps. L'endroit était complètement vide. Avaient-ils été informés de nos intentions quant à venir ici? Je marchais jusqu'à l'accueil qui servait aussi de bar pour repérer l'aubergiste caché à quatre pattes. Je sonnai la petite clochette à disposition des clients avant de dire:

Monsieur, je sais que vous êtes derrière ce comptoir.

PARTEZ! Nous n'avons pas ce que vous cherchez!

Nous ne voulons qu'une soupe et une chambre...

Les soupes sont hors-service et les chambres sont complètes! Partez!

...


Ne m'attardant pas à un homme aussi borné, je me dirigeai vers une table et y pris place en silence. Un lampion en son centre me réchauffait les mains rougies par le froid. Je me demandais quand est-ce qu'il allait décider par craquer par ma présence...
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyVen 2 Sep - 23:33

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Elle m’expliqua les raisons de la disparition de son village. J’étais assez curieux, mais je ne pouvais en demander plus pour l’instant, au risque d’accroitre sa méfiance qui ne diminuait pas assez vite à mon goût ; elle gardait toujours ses distances. Pourtant son visage me semblait trop froid pour être vraiment sincère, elle cherchait certainement à cacher ses émotions, et elle faisait bien…

Savez-vous s'il y a des festivités à venir?

Il y en aura. Pas dans les prochaines semaines, mais il y régulièrement des célébrations. Généralement après un retour très réussi des pêcheurs. C’est donc difficilement prévisible.

A vrai dire, je ne connaissais pas les prochaines festivités à venir, mais j’avais déjà assisté à une telle fête. En disant que c’était imprévisible je pourrais me défiler si le besoin s’en faisait sentir.
C’était le premier signe d’intérêt qu’elle montrait, à part pour des questions usuelles comme le nom et l’origine. La glace aurait-elle commencé à fondre peu à peu ?
Il fallait que je creuse ce filon mais nous arrivions à l’auberge. Dans un geste galant je la laissai entrer en première. Son attitude à passer lentement me révéla qu’elle manquait encore de confiance et de repères. A ma surprise, l’endroit était totalement vide, quelque chose avait dû se passer. Nous allâmes jusqu’à l’accueil où l’aubergiste se cachait en tremblant comme une feuille. Je remarquai que ma compagne avait pris la parole, ce qui signifiait le début d’une certaine aisance.

PARTEZ! Nous n'avons pas ce que vous cherchez!


Devant ce cri, je m’étais placé entre elle et lui, comme pour la protéger s’il y avait un risque, mais il y avait plus de peur que d’agressivité dans sa voix. Quelqu’un était venu à l’auberge en cherchant quelque chose. Pendant un instant j’eu l’envie de chercher ce que s’était et de m’en emparer. Mon rôle de mage du Conseil me revint cependant à l’esprit : il fallait que je sache ce qui était cherché et si c’était une potentielle menace. Absolument le travail barbant que je détestais car il n’y avait rien à y gagner, mais je me devais de faire mes preuves pour gagner en grade et en influence. Il n’y avait pas de voie rapide pour ça.

L’aubergiste mentait à l’évidence, puisqu’il ne devait y avoir aucun client dans les chambres, à moins que ceux qui le terrorisaient ainsi y soient précisément… Et s’ils ne voulaient pas être dérangés, cela expliquerait pourquoi il tentait de nous rejeter de la sorte.

Je m’avançai un peu plus :

Je suis Agon Noko, mage du Conseil, vous pouvez avoir confiance en moi. Je vous protégerai s’il le faut.
Je suis certain que vous allez trouver de quoi nous rassasier. Et vous me devez des explications.


A en juger par la tête qu’il laissait dépasser de quelques centimètres, il venait de voir l’insigne sur mon uniforme. Cela n’était pas suffisant pour le détendre, mais il avait oublié l’idée de nous faire partir. Mon ton avait été un peu sec, mais c’était une réaction normale face à son comportement insultant, quelques en soient les raisons. C’était peut-être ce qui l’avait remis à sa place – qui sait combien de temps il était resté terré comme un pleutre ?
Il s’était relevé et nous désigna une table, alors que lui se dirigeait vers la cuisine, non sans s’être platement excusé pour nous avoir confondus. Il parlait en même temps que des bruits d’ustensiles s’entrechoquant. Visiblement, il s’était repris et avait mis quelque chose à chauffer. Quand il revint vers eux, ses traits étaient cependant assez tendus. Il prit place à leur table puis se remit à parler. Il leur expliqua comment une bande de mercenaires était venu le menacer, en demandant des informations sur un individu étrange qui serait passé ici. N’obtenant pas ces informations, ils avaient saccagé quelques affaires et brutalisé les clients ainsi que le personnel puis étaient partis.

Pouvez-vous me donner la description de l’homme qu’ils recherchaient ? Combien étaient-ils et comment étaient ils vétus ?

Je commençai l'enquête. Je n'avais que faire de la justice, mais s'il y avait quelque chose d'intéressant sur cet homme, je voulais le savoir. Peut-être que je pourrais l'utiliser lui aussi. Ou bien les brigands qui étaient venus. Avec ces gens là, il était toujours question d'argent ou de pouvoir... Et ça c'est toujours intéressant...

Ils cherchaient un homme qui se faisait appeler "le ninja" euh...Ils ont dit qu'il y avait une prime pour sa tête mais je n'en sais pas plus.
C'étaient 5 hommes, un vieillard moustachu avec un chapeau melon qui avait l'air d'être le chef, et 4 autres dont je me souviens pas très bien. Ils avaient des habits sombres si je me souviens bien.


Le ninja, j'avais déjà entendu ce nom mais c'était dans une taverne mal famée d'Harujion, et je ne savais plus dans quel contexte. Par contre le reste de la description ne m'était pas vraiment utile, à moins de tomber par hasard sur la bande. J'acquiesçai silencieusement pour l'encourager à continuer, puis me tournai vers Sybilia pour voir comment elle réagissait à la nouvelle.
Une légère odeur de brulé parvint vers nous, et l'aubergiste s’éclipsa vers les cuisines, nous laissant temporairement seuls.
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptyMar 13 Sep - 3:03

Sybilia Philips
Sybilia Philips

Sabertooth

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Pour ce qui était des festivités, l'homme me répondit comme quoi elles avaient lieu régulièrement et spécialement lorsque les pêcheurs reviennent avec les filets plein. Cela allait me donner amplement le temps de me rendre au lieu décidé. Je pouvais passer vers les autres villages et me permettre d'autres festivités avant celle du pêcheur expérimenté. Je me rappelais avoir été pêché avec mon père et à me décourager à ne rien attraper. Il attrapait les poissons lui-même et m'avait apprise à être plus calme, plus patiente à ce moment-là. À force de tirer sur la ligne, les poissons reconnaissent le piège du pêcheur et décident de chasser leur vers ailleurs. Mon père nous laissait toujours, ma mère et moi, manger en premier. Il mangeait les restant quand il en restait et les bouchées que je lui proposais quand je comprenais qu'il avait lui-même très faim. Je revois encore son sourire fier et reconnaissant. Je savais que mon père allait se concocter des repas en cachette puisqu'il ne pouvait pas s'empêcher autant de manger. Sauter des repas comme il le faisait, ça pouvait le tuer, non?

Pour en revenir aux faits, mon accompagnateur avait pris la précaution de se poser entre l'aubergiste et moi au cas où ça dégénère. Je n'étais pas violente de nature, alors je n'aurais jamais attaquer ce pauvre homme gratuitement. Je me serais défendue pacifiquement pour le désarmer ou pour le mettre KO, mais jamais je n'aurais commencé cette bagarre. Le mage du Conseil, ne me connaissant pas assez, nous observait silencieusement tous les deux en s'attendant à ce qu'un de nous deux cède aux paroles de l'autre. Il se risqua un peu plus vers l'homme en se présentant comme il s'était présenté à moi. Je sentis une certaine menace venant de sa part lorsqu'il s'était adressé à lui. C'était quelque chose du genre «Si vous ne nous servez pas à boire, vous subirez ma colère de mage!» Je n'aimais pas trop l'interprétation ni ce que ça en dégageait, mais si c'était dans le boulot de l'homme d'être ainsi, alors il devra régler ses problèmes lui-même. Malgré ma façon de voir les choses, ce ne fut pas la même chose pour l'homme qui se releva tranquillement de sa cachette en nous désignant un table nerveusement.

Je fus la première à m'asseoir, suivie des deux autres hommes. Mes yeux rivés sur le lampion, j'étais à moitié présente physiquement, mais mon inconscient enregistrait tout ce font il fut question: une bande est arrivée, a tout saccagé parce qu'ils n'ont pas obtenu les informations nécessaires et ceux qui ont été brutalisés sont partis. Agon demandait plus amples informations à la victime qui ne demandait qu'à recevoir la justice de l'autorité. Qui étais-je moi dans tout cela? Je n'étais qu'une vulgaire voyageuse et on m'associait quasiment avec ce mage. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose? Au moins, je n'étais pas associée avec ces mages illégaux... L'homme répondit sans hésitation au type en costard. Il faut croire qu'il lui faisait confiance bien rapidement, contrairement à moi... Je ne justifiais pas cette bonne action comme quelque chose pour acquis. Il en fallait bien plus pour obtenir ne serait-ce un mince sourire de ma part...

Notre hôte décrivit un peu plus les agresseurs. Le fait que le type se fasse appeler le ninja et qu'il ose brutaliser des innocents m'irritait un peu. Il n'avait aucun honneur à se faire appeler ainsi. D'accord, les ninjas sont des assassins, mais ils suivent un code très strict... Les descriptions ne me disaient absolument rien, alors aucune réaction apparent s'était faite de mon côté. Mes yeux n'avaient pas cligné, mon corps n'avait pas bougé, j'étais au chaud même si mon corps me demandait encore une couverture. Notre informateur se leva soudainement de sa chaise et partit vers l'arrière-boutique, il avait peut-être oublié quelque chose? Je me sentis observée, alors mes grands yeux amandes se rivèrent lentement vers Agon qui s'attendait sûrement à ce que je dise quelque chose. Ouvrant la bouche, je me mis à éternuer dans le creux de ma main, mais le coup de vent ne fut pas suffisament arrêté que le lampion s'éteignit. En soupirant, je dis finalement quelque chose après cette longue scène d'interrogatoire:


Cet homme doit être arrêté. Lui et sa bande doivent être interrogés sur la personne qu'ils recherchaient. Même si je ne représente rien pour ce continent, j'aimerais vous aider à vous débarrasser de ces malfrats.

J'éternuai de nouveau et retint ce nouvel élan avec la serviette juste devant moi. Je m'en servis comme mouchoir pour atténuer le liquide jaunâtre qui coulait de mon nez. Un frisson me parcourut de nouveau le corps, mais je restai droite comme une barre. Je n'étais pas en état de poursuivre des criminels en cavale, mais je voulais aider, simplement me rendre utile à cette société remplie de mystères. Le poil redressé, je me demandais dans combien de temps ce fichu virus lamentable allait disparaître de mon corps. Où était donc passée ma fierté avec ce défaut, ce désavantage flagrant? J'en étais déprimée, mais rien ne paraîssait. Je continuais de fixer l'homme en face de moi sans rien dire. Il allait sûrement m'empêcher de m'aventurer dans cette quête dangereuse, mais je ne le laisserai pas me dire quoi faire.

Comptez-vous vous investir contre ces criminels?
 MessageSujet: Re: Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine]   Vie chamboulée, décor bafoué[pv. Goubkine] EmptySam 17 Sep - 12:15

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Elle ne semblait pas vraiment réagir au récit de l’aubergiste.Etait-ce parce qu’elle contrôlait ses nerfs à la perfection ou bien parce qu’elle était trop fatiguée pour suivre ce qui se passait ? Elle se tourna vers moi s’apprêtant à me parler, ce que j’attendais mais elle éternua à la place, étéignant le lampion et nous plongeant dans une atmosphère bien plus sombre. Elle voulait m’aider… Je n’étais pas contre en soi, puisque je n’avais pas encore réussi à percer sa carapace, mais je voulais la jouer plus finement. Elle montrait un certain sens de la justice, et d’altruisme.
Peut-être que ce serait la corde sur laquelle je pourrais tirer pour en faire ma marionnette ?

Elle éternua à nouveau, puis frissonna légèrement. Elle avait encore besoin de beaucoup de repos pour être utile. Quoique, on pouvait avoir des surprises…


Bien entendu. C’est mon travail de m’occuper de ce genre d’affaire. Je dirai même que c’est la vocation des mages du Conseil. Protéger, servir, et faire respecter la loi.

Est-ce que je croyais vraiment à ce que je racontais ? Probablement pas. Non, pas du tout à vrai dire. Je ne mentais pas puisque c’était en effet la tâche dévolue au Conseil, et pendant mon infiltration, je me devais d’y participer, mais c’était assez loin de mes idéaux et de ceux de ma guilde. Cela ne m’empêchait pas d’en parler avec conviction, car je pensais aux buts réels pour lesquels je portais l’uniforme. D’autant plus qu’il y avait d’énormes avantages à user de cette influence. Pour cela, j’y croyais totalement, et ça devait se ressentir dans mes paroles, dans le ton de ma voix.

Il était évident que dans son état, cela serait difficile pour elle, peut-être même dangereux ou handicapant pour moi. Mais un bon repas pouvait faire des merveilles, pourvu que cela ne soit pas trop brûlé. L’odeur filtrant des cuisines me laissait présager le pire.

Il revint en annonçant que la viande était un peu trop grillée, mais que la soupe était prête. Il nous servit chacun un bol de bouillon encore brûlant, dont se dégageait une bonne odeur, réconfortante. Je ne savais pas d’où avait pu provenir cette étrange odeur plus tôt, mais elle était à présent entièrement couverte, ou disparue.
En attendant que la soupe refroidisse, je reprenais la parole.

Mais je ne peux vous laisser m’accompagner dans une mission si dangereuse, surtout dans votre état.

Ça ne lui plairait pas, mais ce n’était pas à moi d’insister. Elle voulait prendre part à l’enquête, cela serait dur de la décourager, donc je pouvais dire ce que je voulais. En théorie elle voudrait me convaincre – sa fierté s’opposait à des changements d’humeur trop variables.
Je la dévisageai. Maintenant que je me sentais encore plus en position de force, j’allais un peu la brusquer.

D’ailleurs, en quoi me seriez-vous utile ?

Avant même qu’elle ait pu répondre, l’aubergiste qui s’était assis avec nous prit la parole.

S’il le faut vous pouvez rester. La plupart des chambres sont vides donc vous serez à l’abri.

Cette remarque me semblait un peu décousue, n’ayant pas attendu la réponse de la jeune femme. Dans le scenario d’un mauvais bouquin, l’aubergiste aurait fait un coupable idéal…
Je ne disais rien mais le regard que j’avais croisé avec elle était lourd de sens. Si je n’avais pas gagné sa confiance jusque là, peut-être qu’une méfiance commune nous rapprocherait ?

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