| Sujet: Défense de la Ville Lun 25 Avr - 22:48 | |
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Tanaka Uzume
| Précédemment : L'Homme au Sourire Large !DAY 02 Uzume ouvrit les yeux quand les rayons du soleil passèrent au travers des rideaux blancs de sa chambre. Elle se redressa, et contempla la chambre en assez mauvais état dans lequel elle avait dormi. La veille, elle avait quitté Crocus et s'était installée ici en pensant qu'elle irait bientôt loger au sein de la guilde, mais quand elle avait apprit par Hazama, le chef, que la guilde était située en plein milieu de la chaine de montagnes proche du Village de Tully, elle avait préféré rester habiter ici pour garder un pied dans la civilisation, quitte à ce qu'elle fasse le long trajet entre le village et la guilde tous les jours. Elle ouvrit la fenêtre, qui donnait sur la gare, et elle pu voir qu'aucun nuage ne menaçaient de cacher le soleil, qui commençait déjà son ascension quotidienne. Elle alla ensuite se doucher, puis s'habilla légèrement pour ne pas succomber face à la chaleur qui se préparait : elle garda juste un débardeur blanc avec un short bleu foncé. Elle enfila de petites chaussures, s'attacha les cheveux avec un ruban bleu, et se rendit dans la salle de séjour principale de l'auberge. Il n'y avait personne, ce matin, comme d'habitude : seule la tenancière se tenait assise contre une fenêtre ouverte, baignant son visage dans la fraicheur du vent matinal. Elle ouvrit les yeux en entendant Uzume arriver, puis lui adressa un sourire.
«Tu es déjà réveillée, gamine ! Quoique, tu as raison, il faut profiter de ce temps magnifique !»
«Bonjour. Le temps prévoit d'être parfait, en effet ! Si je me suis levée tôt, c'est parce que je prévois de visiter la guilde, ma guilde, qui se trouve dans les montagnes non-loin. Le chemin s'avère long, et si je pars maintenant, je peux être de retour en début d'après-midi, je pense.» Elle discuta encore un peu avec la tenancière en prenant un rapide petit-déjeuner, puis elle se leva, quitta sa compagnie et alla dans sa chambre chercher son cercueil, préférant l'avoir sur elle en traversant une zone déserte comme ces montagnes. Elle salua encore une fois la tenancière, et prit la route vers la guilde. Le chemin fut long et périlleux : elle devait trainer derrière elle le cercueil, et le terrain n'était pas avantageux pour une telle charge. Parfois, des roches étaient tombées sur le chemin, et elle devait allier ruse et ingéniosité pour se frayer un chemin, à elle et à son accessoire particulier. Après presque trois heures de marche, sous un soleil de plus en plus chaud et avec l'épuisement qui grandissait, elle arriva enfin devant une entrée béante dans une montagne : c'était la guilde. En entrant dans la grotte, un long couloir s'étendait, et il débouchait sur une salle lumineuses, où de nombreuses tables s'alignaient, avec également un panneau où déjà quelques avis de missions étaient accrochés. Sans hésiter, Uzume traversa la pièce, vide, et se concentra sur le panneau. Elle savait que la guilde n'avait pas beaucoup de membres et que le chef devait être surement occupé à ses occupations, elle se permit alors d'arracher deux petites feuilles; cela lui permettrait de faire deux missions à suivre sans pour autant refaire le chemin entre le village et le bâtiment principal de la guilde. Préférant ne pas perdre son temps sur les lieux, elle rebroussa chemin, les deux avis en poche, et elle refit le chemin inverse. Comme elle l'avait prévu, elle arriva en début d'après-midi. Son ventre grondait, et elle commanda donc à la tenancière un bon repas qu'elle partagea avec elle, puis elle retourna dans sa chambre se reposer quelques moments. Elle posa une affiche sur le bureau, puis s'allongea sur son lit avec la seconde, celle qui l'intéressait le plus, pour le moment :Défense de la ville Objectif : La nuit, des soldats sont censés protéger la ville, mais ils s'avèrent...peu expérimentés. Entrainez-les au combat l'espace d'une journée pour assurer la protection de la ville.
Ainsi donc, même pour un petit village comme celui de Tully, il y avait un groupe de soldat prêt à intervenir si jamais un danger se présentait. Malheureusement, si on croyait l'avis de mission, ils semblent n'avoir aucune expérience. Uzume eut un faible sourire et ferma les yeux, la situation lui ra pellant des souvenirs...
.:Flash-Back:.
Uzume, deux ans en moins, s'avançait gaiment dans les rues de Crocus. Le temps était pluvieux, mais les rues étaient si hautes que toute la pluie ne parvenait pas à certains endroits, et les vêtements de la jeune fille étaient assez secs. Le jour venait à peine de se lever, et pourtant les rues commençaient à se remplir. Uzume ne s'attarda pas sur les marchandises exposées dans à peu près toutes les rues où elle passait, elle filait tout droit, sachant parfaitement où elle voulait aller. Quand elle arriva à destination, devant un vieux bâtiment assez austère, elle frappa et entra. Dans le vestibule, une femme était assise derrière un comptoir et leva la tête en voyant la jeune fille s'avancer.
«Vous désirez ?»
«C'est bien ici l'école d'arts martiaux ? Je m'appelle Uzume Tanaka, et voudrais m'inscrire.»
La femme jaugea du regard Uzume. Elle était assez mince, et pas très grande non plus.
«Vous avez de la chance, le maître est libre pendant cette heure. C'est lui qui inspecte les dossiers et qui retient les élèves qu'il souhaite former. Comme il n'a rien de prévu, je peux vous arranger un rendez-vous dans les minutes qui viennent.»
Elle se leva, et rentra dans une pièce adjacente en refermant la porte derrière elle. Elle revint quelques minutes plus tard en désignant un escalier à Uzume.
«Deuxième étage. Il vous attend.»
La jeune fille, réjouie, s'en alla rapidement. Elle grimpa les marches, et arrivée au second étage, passa la seule porte qu'il y avait. Elle arriva dans une énorme pièce, qui devait couvrir tout l'étage, et dont les murs étaient remplis d'armes diverses. Elle s'avança, presque émerveillée, quand elle sentit une présence derrière elle. Elle voulut se retourner, mais un bras passa sous son cou, l'empêchant de bouger. Une lame se glissa alors sous sa gorge, prête à la décapiter.
«Morte.»
Son agresseur se dégagea, lui laissant le droit de se retourner : c'était un homme assez âgé, ayant la soixantaine, mais qui était apparemment plein de vitalité. Il avait une lame immense, celle avec quoi il avait menacé Uzume quelques secondes plus tôt.
«Je suis le maître de ce lieu, l'enseignant suprême de tous les arts martiaux. Tu es rentrée sans te douter de quoi que ce soit dans la pièce, et je suis arrivé derrière toi sans que tu le sentes. J'aurai pu te tuer. Tu ne t'en serais pas rendue compte.»
Uzume, fougueuse, s'inclina sans quitter des yeux l'homme.
«Je veux apprendre ces arts.»
L'homme eut un rire empli de dédain.
«Tu n'as pas esquissé le moindre geste quand je suis intervenu. Tu n'es visiblement pas faite pour apprendre la maitrise du combat.»
«Quand vous étiez jeune, vous deviez être au même stade que moi, voire pire peut-être ! Cela ne montre pas que chacun a sa chance ? Sinon, vous êtes bien pathétique, monsieur.»
L'homme resta perplexe quelques instants, dévisageant la jeune Uzume, puis eu un rictus amusé.
«Je vois que tu sais livrer tes arguments. Tu as de la volonté, et c'est ce qu'il faut. Parfois, ceux qui viennent me voir et qui, comme toi, sont rejetés par mes paroles, s'en vont, les épaules baissées. Ce n'est pas ce comportement que je veux. Je veux quelqu'un qui veut se battre, même s'il n'en a pas les moyens. Car le combat, plus que le physique, est un apprentissage mental. Si tu es prêtes à me suivre, je vais te présenter ton nouveau professeur. Bienvenu dans l'école d'Arts-Martiaux, Uzume.» Uzume revint à elle. Elle était rentrée dans un demi-sommeil, allongée sur son lit, et elle avait repensé à son adhésion dans l'école d'Arts-Martiaux de Crocus, où elle avait fait tout son apprentissage du combat. Se frottant les yeux pour revenir parfaitement à la réalité, la jeune fille se leva, s'étira, et regarda d'un vif coup d'œil l'extérieur, par la fenêtre de sa petite chambre louée. Le soleil était déjà haut dans le ciel, ca devait être le milieu de l'après-midi. Relisant une dernière fois l'avis de mission, elle se dépêcha de se rendre à la petite caserne indiquée où devaient se terrer les soldats. Elle traversa les quelques ruelles, considérant le village, et arriva devant un local à l'extrémité de la ville. L'entrepôt, en bois, était muni d'une petite porte et de quelques fenêtres poussiéreuses. Uzume frappa d'un coup sec, espérant réveiller quelques morts à l'intérieur. Un jeune garçon, ayant au moins le même âge qu'elle, vint ouvrir. Il portait une cotte de maille et semblait succomber sous la chaleur.
«Bonjour, je suis Tanaka Uzume. Je viens répondre à l'avis de mission, pour entrainer les soldats censés garder la ville.»
Le garçon observa la fille de bas en haut, puis sans répondre, se retourna et appela quelqu'un à l'intérieur du local. Uzume pu apercevoir quelques armes, rouillées, sur des tables. Trois autres garçons, tout aussi jeunes, arrivèrent, et sortirent dehors rejoindre Uzume. Celui qui lui avait ouvert la porte parla enfin :
«Des soldats surveillent normalement la ville, mais voilà une semaine qu'ils ont été appelés par un autre régiment pour donner leur aide pour un combat dans une région lointaine. Ils durent tous partirent, et pour prévenir le village d'une quelconque attaque, ce fut nous, les jeunes du villages, qui furent nommés pour remplacer les véritables soldats. Nous n'avions pas le choix, et donc nous voilà ici, sans aucune formation au préalable. C'est pourquoi nous avons fait appel à un mage, qui pourrait éventuellement nous apprendre quelques bases. S'il arrivait quelque chose au village, à notre village natal, je m'en voudrais toute ma vie.»
Uzume lui fit un sourire chaleureux, elle les regarda un à un, ils ne semblaient en effet pas très à l'aise dans leur accoutrement de soldat, mais elle était persuadée qu'elle pouvait faire d'eux de véritables petits soldats.
«Ne vous inquiétez pas, nous travaillerons tout le temps qu'il faudra ! D'abord, allez cherchez les meilleures épées qu'il y a dans votre local.»
Ils revinrent rapidement avec des épées. Uzume, intéressée, les regardait contempler son étrange cercueil qui restait ainsi debout. Pour ne pas laisser de trop gros mystères, elle l'ouvrit légèrement, et en retira sa propre épée. Elle fit un moulinet avec, puis se plaça face à un des garçons.
«Voyons voir ta réaction face à des attaques basiques et lentes.»
Elle allongea le bras très lentement vers le flanc gauche du soldat. Débrouillard comme il pouvait, il bloqua l'attaque avec sa propre épée, et d'un coup sec, il renvoya l'épée d'Uzume. La jeune fille, habituée à ce genre de coup, garda bien son épée en main, et se remit en garde immédiatement, tout de même assez impressionnée par le coup du garçon.
«Pas mal, en vous entendant, je m'imaginais à pire. Je vois que vous maitrisez assez votre arme. Bon, vous deux, essayez de me toucher. Ne retenez pas vos coups. Faites tout ce que vous pouvez.»
Elle désigna deux autres garçons, qui, interloqués, se dévisagèrent l'un et l'autre.
«Au début, j'étais pareil que vous, voire pire. Maintenant, je suis une très bonne combattante. Si vous voulez progressez, suivez mes conseils, et obéissez-moi : attaquez.»
Sans poser de question supplémentaires, les deux garçons encerclèrent Uzume, qui ressentait une vague d'excitation monter dans son corps. Soudain, l'un des garçons tenta un cou d'estoc, et directement, l'autre garçon tenta un coup de taille. Uzume, prouvant son agilité, glissa sur le côté pour éviter le coup du premier soldat et stoppa l'attaque du second avec la lame de son épée. Elle fit ensuite un bond vers l'arrière pour se dégager des deux lames qui l'effleuraient presque. Elle recula de quelques pas, se mit en position de garde, et attendit la prochaine attaque. L'un des garçons s'apprêta à donner un coup circulaire sur la jeune fille, qui sauta dans un cri de hargne au dessus du cercle que décrivait la lame. Le second soldat s'apprêtait à donner à son coup un coup, attendant qu'Uzume touche à terre, mais la jeune fille para une nouvelle fois avec son épée.
«Stop ! Bon, je crois que vous avez compris : il vous faut de l'entrainement. Pendant tout ce temps, je n'ai pas attaqué une seule fois. Si des bandits attaquent, ils ne se contenteront pas d'éviter les coups. Ils seront peut-être prêts à vous tuer. Il faut donc, en même temps que le travail de l'attaque, renforcer sa défense.»
Elle désigna le dernier garçon.
«Place-toi face à moi. Je vais t'attaquer, tu vas devoir éviter mes coups et m'attaquer.»
Elle commença avec un coup d'estoc, il esquiva au dernier moment et voulu toucher la jambe d'Uzume. Elle dévia la lame de son adversaire d'un coup sec vers le haut, puis le terrain libre, elle voulut toucher l'homme à la poitrine, mais il rabattit suffisamment vite son épée pour intercepter l'attaque avec sa lame. D'un mouvement circulaire, il envoya l'épée d'Uzume vers une autre trajectoire pour essayer de la toucher au flanc, mais elle évita en faisant un bond sur le côté. Le jeu de passe continua ainsi quelques secondes, puis Uzume réussit à envoyer l'épée du soldat au loin, en le prenant à revers.
«Bien joué. Mais face aux bandits ou aux monstres qui peuvent attaquer le village, ca sera insuffisant.»
Elle constitua des groupes de deux, où ils devraient répéter cet exercice, en essayant d'attaquer tout en se défendant. Pendant prêt d'une heure, sous un soleil de plomb, les soldats se battaient avec hargne en suivant les conseils d'Uzume, qui passait entre les combats, observait, et corrigeait les défauts de chacun. Après cette heure difficile, les quatre garçons étaient en sueur, mais alors qu'Uzume pensait stopper l'entrainement, ils lui demandèrent de continuer en enlevant leurs cottes pour ne plus être atteint par une telle chaleur. Le soleil frappait au dessus d'eux, et la jeune fille fut grandement étonnée par la volonté que montraient ces garçons.
.:Flash-Back:.
Uzume, alors que le soleil se couchait, quitta sa chambre de l'auberge de Crocus et traversa les ruelles de la capitale d'un pas accéléré. Elle tenait à sa ceinture une épée, et se dirigeait pleine de volonté vers l'extérieur de la ville, qu'elle atteint après une vingtaine de minutes de marches. Elle arriva dans une plaine, où un homme ayant presque quarante ans l'attendait. C'était son professeur de l'école d'Arts-Martiaux, avec qui elle apprenait la maitrise du combat depuis des mois déjà. Depuis quelques temps, jugeant son niveau assez élevé, il avait ordonné à Uzume de continuer les entrainements dans la nuit : elle devrait ainsi se concentrer davantage sur l'environnement, et ne pas utiliser seulement ses yeux : tous ses sens devraient être en éveil si elle voulait survivre. Car la survie était bien la motivation nécessaire, à ce stade de son entrainement : elle prenait part à des combats enragés avec son maitre, et il l'attaquait parfois avec toute sa force, si bien qu'elle en ressortait parfois blessée. Son but n'était pas de tuer Uzume, car il savait qu'elle pouvait parer comme elle pouvait ses coups. Son but était de la mettre en condition. Là où elle devrait se donner corps et âme pour sauver sa vie.
«Nous allons continuer, toute la nuit s'il le faut, mais nous devons être en mesure de sauver le village !»
Elle accepta d'un signe de tête, presque prise au dépourvu, et leur ordonna un nouvel exercice : elle leur fit un bandage à un de leurs bras, les empêchant donc de se mouvoir avec cette partie de leur corps. De l'autre main, ils tenaient toujours leurs épées, et ils avaient maintenant seulement des t-shirt mouillés par leur sueur.
«Maintenant, vous êtes handicapés : vous n'avez plus qu'un seul bras pour combattre. Votre équilibre en est atteint, à vous de trouver comment vous sortir de cette situation. Il peut arriver que vous soyez blessés, il faut donc faire face à cette éventualité et apprendre à combattre avec les inconvénients.»
Ils recommencèrent alors le même exercice, freinés par le malus qu'ils portaient tous. Leur mobilité était gravement atteinte, mais c'était pour Uzume l'exercice le plus intéressant à présent : leur physique limité, ils allaient devoir piocher de nouveaux atouts dans leurs esprits. Quelques uns s'en sortaient à merveille, après quelques minutes, en adoptant de nouvelles stratégies. Après une demi-heure, ils étaient à nouveau à armes égales. Ils purent ôter leurs bandages, et retrouver leur mobilité d'antan.
«Vous vous sentez plus léger, sans l'inconvénient. Mais parfois, la légèreté devra s'immiscer pour autre chose : votre vie est en jeu, et derrière la votre, celle des habitants que vous protégez. Il faudra faire avec tout ce qu'il y a à votre portée pour vaincre l'adversaire. Bon, je crois que c'est bon pour aujourd'hui, le soleil se couche. Vous avez fait du bon boulot, et je tiens à ce que vous vous reposez cette nuit : j'assurerai moi-même la garde du village. Par contre, demain matin, soyez présents ! Et, avec une consigne : amenez un objet qui compte énormément à vos yeux. L'entrainement sera difficile demain, alors reprenez vos forces !»
Ils acquiescèrent, exténués, et s'en allèrent chacun de leurs côtés. Uzume alla prendre un rapide diner à l'auberge et raconta sa journée à la tenancière, qui se proposa pour surveiller la ville cette nuit, juste une heure le temps qu'Uzume dorme. Uzume accepta, elle ne voulait pas ressembler à un zombie le lendemain face aux quatre jeunes garçons qui auraient retrouvé toute leur vitalité. Elle alla prendre une rapide douche, changea de vêtements, puis retourna au local des soldats, où se trouvait une petite tour de guet elle aussi en bois. Uzume s'installa, laissant son cercueil en bas, et contempla le soleil qui disparaissait à l'horizon.
Au beau milieu de la nuit, elle entendit un bruit de pas, puis quelqu'un qui montait la rejoindre en haut de la tour. Elle pensa que c'était la tenancière, mais elle fut surprise en voyant un des soldats, celui qui lui avait ouvert la porte.
«Mais...Que-ce que tu fais là ?»
Il lui fit un sourire, et s'assit à côté d'elle.
«Je ne voulais pas vous laissez seule, Uzume.»
Elle fronça les sourcils.
«Bryan, c'est ça ? Tu devrais dormir. Demain, tu vas être mauvais à l'entrainement.»
«Je me suis endormi en rentrant chez moi, à 21H. Là, il doit être 3H du matin. Ça fait un bon sommeil, et la nuit n'est pas encore terminée.»
Un silence s'imposa, Uzume ne savait quoi dire.
«Merci d'être venu me tenir compagnie.»
«Merci d'être venu nous entrainer.»
«C'est...c'est un beau village, ici. Il fait beau, et le temps est assez sec, mais les gens paraissent agréables.»
«C'est le cas. Le village est tellement petit que presque tout le monde se connait, ici. En y ayant vécu depuis ma naissance, je connais tout sur tout.»
«Tu n'as jamais quitté le village ?»
«Non, j'y suis trop attaché. Vous n'avez pas eut de peine à quitter votre village natal ?»
Uzume se mordit la lèvre. Elle n'y pensait plus vraiment désormais, mais dès que sa vie antérieure était évoquée, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur.
«En vérité, je ne me souviens plus de mon enfance. J'ai perdu la mémoire il y a quelques années. Je ne sais pas qui j'étais avant, mais au moins, je me suis forgé comme je voulais l'être.»
«Désolé. Je ne voulais pas vous blesser.»
«Ce n'est rien.»
Ils continuèrent ainsi la conversation pendant quelques minutes, puis, sans s'en rendre compte, Uzume laissa tomber sa tête sur l'épaule du jeune homme, et s'endormit. DAY 03 Uzume se réveilla en trombe quand un rayon du soleil balaya son visage. Elle se rendit compte que le soleil était déjà levé, et qu'elle s'était endormie sur son lieu de garde. Heureusement, la tenancière la regardait avec un regard amusé.
«Je suis arrivé là, et il y avait un beau mec qui te regardait en train de dormir. J'ai pris la relève, il est rentré chez lui, et j'ai monté la garde, comme tu me l'avais demandé. Tu es fatiguée, tu as beaucoup travaillé hier, donc je n'ai pas oser te réveiller. T'as une bonne petite tête quand tu dors, on dirait une gamine.»
Uzume vit un panier, posé à côté d'elle.
«Je t'avais apporté de quoi grignoter. Ça te fera office de petit-déjeuner, car je crois apercevoir tes bons petits soldats qui s'avancent au loin.»
Uzume passa la tête, alarmée, dans le vide, et vit en effet, les quatre silhouettes qui s'avançaient. Elle mangea en trombe la charcuterie que la tenancière lui avait apportée, puis elle descendit à terre. Les quatre soldats avaient déjà enfilés leurs cottes de mailles et avaient leurs épées à la main.
«Bon, j'espère que vous avez bien dormi.»
Elle réprima un bâillement et croisa le regard de Bryan. Son compagnon nocturne lui fit un petit sourire qu'elle essaya d'ignorer.
«Vous avez tous quelque chose qui tient énormément à vos yeux ?»
Le premier présenta une bague, qui se transmettait dans sa famille depuis des siècles. Le second une photo, la seule, de son défunt père. Le troisième montrait une carte ancienne, trouvée quand il était petit, et il croit depuis toujours qu'elle localise un trésor qu'il ira chercher un jour, et enfin, Bryan présenta un livre vieux, le journal intime de son père, qui était mage au service du conseil. Uzume réprima un second bâillement, et fut emportée par ses pensées.
.:Flash-Back:. «Uzume, tu as bien apporté ton second corps ?»
La jeune fille acquiesça. Depuis quelques temps, elle s'entrainait désormais la nuti avec son professeur d'Arts-Martiaux, et au dernier cours, il lui avait demandé d'apporter quelque chose qui avait de la valeur pour elle. N'ayant pas de babiole familiale, elle avait pensé à son autre corps. Il avait dit que c'était parfait. Elle se trouvait donc là, debout, avec à côté d'elle son autre corps qui était allongé dans la nuit. Son maitre tenait son épée devant elle, puis parla à nouveau.
«Je veux que tu changes de corps.»
Uzume s'exécuta en touchant la palette : son véritable corps tomba, et elle arriva dans un corps suturé, aux cheveux rouges.
«Maintenant, nous allons, comme nous le faisons depuis longtemps, engager un combat. Mais, en plus de ta vie, Uzume, tu vas devoir protéger quelque chose qui t'es cher : ce n'est pas ton corps artificiel, mais ton véritable corps, qui est sans-vie pour le moment, et donc à ma portée !»
L'homme sauta en avant, l'épée prête à s'enfoncer dans la chair du corps d'Uzume. Uzume, elle, dans son corps artificiel, répliqua en s'emparant de son épée et en s'interposant entre son maitre et son vrai corps : qu'arriverait-il si son corps mourrait, resterait-elle à jamais dans le corps artificiel, ou son esprit s'évaporerait-il lui aussi ? Ne souhaitant pas spécialement savoir la réponse, elle combattit toute la nuit son maître. Au final, elle tomba à terre, à bout. Mais son maitre n'avait pu toucher son véritable corps, qui était resté intact.
«C'est bien, Uzume. Souviens-toi de ce combat. Où, plus que ta vie, quelqu'un d'autre était en danger.» Uzume revint à la réalité brutalement, oubliant ses souvenirs, et elle secoua la tête pour immerger complètement. Elle regarda les quatre jeunes soldats, et leur expliqua le prochain exercice.
«Comme hier, vous allez faire des groupes de deux. Mais pour pimenter le combat, vous allez placer derrière vous, à mi-hauteur sur un tronc de bois coupé. Vous aurez alors trois buts : protéger votre vie et protéger ce à quoi vous tenez plus que tout, tout en essayant de toucher l'objet de l'adversaire. Montrez tout ce que vous avez pour accomplir cet exercice.»
Comme la veille, les combats recommencèrent, mais avec plus de vigueur encore, les soldats se battant pour une cause encore plus grande. Au bout d'une heure, les combattants assez fatigués, Uzume fit une pause, puis leur apprit quels parades pour se défaire des situations difficiles en combats. Après cette petite session, Uzume proposa qu'ils aillent tous au restaurant, pour prendre un bon déjeuner. Ils optèrent finalement pour l'auberge où logeait Uzume, et mangèrent en compagnie de la tenancière. Le repas fut ponctués d'éclats de rires, et après une courte digestion, Uzume leur dit qu'il fallait retourner à l'entrainement. Ils retrouvèrent alors leur plaine, et là, Uzume commença son discours :
«Je crois que, depuis hier, vous avez énormément progressé. En si peu de temps, vous allez me dire que c'est impossible, et pourtant, si : vous avez acquis une méthode d'entrainement très bonne, et cela fait déjà la moitié du travail; vous respectez les consignes, et comprenez ce qu'il faut faire; enfin, vous êtes entièrement dévoués à ces exercices. Je vous ai mis dans plusieurs situations, et vous vous en êtes tous bien sortis. Pourtant, si vous voulez devenir vraiment puissants, il faudra continuer ces exercices régulièrement, et à force de répéter, cela deviendra quelque chose de très simple pour vous, de vous défaire des situations difficiles. Je crois que, si vous continuez votre entrainement comme ça, vous pourrez dans très peu de temps défendre entièrement le village, à vous quatre. Et, n'ayant plus de savoir à vous faire parvenir, je crois que mon travail s'arrête ici. Cependant, avant de vous quitter, je vous propose un dernier petit exercice !»
Elle alla chercher sa propre épée, puis s'avança vers les quatre autres.
«Faisons un tournoi, deux combats de deux, et les vainqueurs s'affronteront pour déterminer le meilleur d'entre vous. Enfin, celui qui vous aura tous vaincu pourra avoir l'occasion de concourir contre moi. Les règle sont simples : on ne gagne un combat que si on touche trois fois l'adversaire avec l'épée. Vous êtes partants ?»
Tous acceptèrent avec le sourire. Uzume procéda à un tirage au sort qui désigna les deux premiers combattants : leur combat débuta aussitôt, et chacun leurs tours, ils tentaient une attaque et l'autre paraît avant d'attaquer à son tour. Quand une touche se faisait, Uzume le signalait, et au final, l'un des deux l'emporta sur l'autre par trois touches à deux. Le deuxième combat opposa un autre soldat à Bryan, et habilement, Bryan s'en sortit à trois touches à zéro. Les deux vainqueurs enchainèrent avec le combat final, et Bryan s'en sortit assez facilement également. Il devrait donc combattre Uzume. Résolue, elle se plaça face à lui, et ils se saluèrent.
«Bonne chance, Bryan.»
«A toi aussi, Uzume.»
Ils commencèrent au signal d'un soldat qui tenait le rôle de l'arbitre. Uzume laissa Bryan commencer l'attaque, et c'est ce qu'il fit en tentant un coup d'estoc vers la poitrine de la fille. Elle sauta en arrière et évita l'attaque, puis elle dévia d'un coup latéral l'épée adverse et tenta de donner un coup, mais il bloqua l'attaque en ramenant l'épée vers lui. Il se remit en place, tenta à nouveau une attaque, mais Uzume croisa le fer avec elle en bloquant la tentative, elle fit un moulinet pour se dégager et attaquer de front Bryan, mais il para et, avec ses deux mains, donna la force nécessaire à son épée pour dévier celle d'Uzume. La jeune fille perdit une seule seconde l'équilibre, et elle sentit alors la lame d'une épée contre son flanc.
«Une touche.»
Uzume lui fit un sourire.
«Pas mal, Bryan. Tu t'es bien amélioré.»
Ils recommencèrent, frappèrent de plus en plus fort chacun leur tour, et Bryan toucha une seconde fois Uzume.
«Uzume, je vais finir par vous battre !»
«Mon cher Bryan...»
Elle ferma les yeux et eut un petit rire.
«Si je me laisse toucher, c'est pour que je voie jusqu'où va ta technique. Comment, du début du combat jusqu'à la touche, tu gères ton espace. Maintenant, avec deux exemples sous mes yeux, je sais comment tu procèdes. La règle des trois touches n'est pas futile : elle sert à se donner les chances de contempler l'adversaire et de le comprendre. Si j'avais seulement laissé une seule touche pour gagner le combat, cela n'aurait pas eut d'intérêt. Mais avec trois touches pour la victoire, le combat prend une autre dimension. Maintenant, je sais comment tu te bats. Prend garde !»
Elle se mit en position, l'arbitre donna le signal de la reprise, et elle attaqua d'un coup rapide d'estoc. Bryan voulut parer, mais au dernier moment, Uzume changea la trajectoire de son épée, et décrocha un coup puissant à la pointe de l'épée adverse, qui entrainée par la force de l'attaque, décrivit un large arc de cercle avant de tordre le poignet de Bryan, qui lâcha son arme par défaut. Uzume pointa ensuite son arme sous la gorge de son adversaire, un sourire triomphant sur les lèvres.
«En trois secondes, je t'ai battu, Bryan. Prochaine manche ?»
Bryan, pourtant, se contenta de s'incliner devant Uzume.
«Cela serait ridicule : vous êtes bien plus forte que moi. J'admets ma défaite.»
Uzume lâcha son arme, puis tendit la main au garçon.
«Alors si tu veux un jour me battre, relève-toi et entraine-toi.»
Il accepta la poigne, et elle l'aida à se relever. Elle resta ensuite quelques temps à parler avec les soldats, puis elle avoua qu'il était temps de se quitter.
«Je reste dans le village, donc nous pourrons toujours nous croiser. Mais je ne vous sers plus à rien, désormais : vous pouvez continuer votre apprentissage seuls.»
Ils la remercièrent chaleureusement, et elle ne pu s'empêcher de faire une accolade à ces quatre garçons de son âge avant de les quitter. Elle arriva donc seule à l'auberge, où la tenancière l'attendait.
«Alors, Uzume, tu l'as finie, ta mission ?»
«Oui. Ma première mission...Je suis énormément fatiguée. Mais je suis prête pour recommencer à aider ainsi les gens, dès demain !»
Et, même si le soleil affichait encore ses derniers rayons de soleil à l'horizon, elle s'en alla, seule, dans sa chambre, et s'endormit confortablement dans son lit. Prochainement: Escorter le Magot ! |
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