Pour tu as accepté cette affaire ? Pour tenter une reconversion en garde du corps exemplaire. Tu sais ses hommes en costards taillés pour faire ressortir leur musculature de rêve acquise au fil des ans par des années d'entraînement. Ces mes hommes qui ont une maîtrise professionnelle des armes et de leurs applications. Tu n'as pas l'air convaincu par cette approche, sans doute parce que tu es une forge ambulante et que l'exercice physique te soule au plus ou point. Pour te rapprocher des hautes sphères dirigeantes, celles qui dans l'ombre donnent une direction au commun des mortels. Telles, des veuves noires, elles sont tissées leurs toiles ici et là, dans les coins les plus reculés de Fiore. Chacun de nous devient un moucheron prisonnier de celles-ci, attendant docilement sa mort alors que nos sucs vitaux sont aspirés. Tu n'as pas l'air totalement enthousiasmé par cette idée, après tout, c'est le milieu d'où tu viens. Si tu as choisi cette mission, c'est autant pour ces deux raisons que contre ces deux. Tu as eu cet air amusé, tu sais celui du sale gosse qui se prépare à faire un coup pendable à faire hurler ses parents et la ville entière. Tu as pris l'affiche sur le tableau et tu es parti pour Shirotsume. Départ en trompe, curiosité piquée, as-tu oublié de réfléchir où alors...

Tu te rends sur les lieux en train et profites d'un voyage en première dans le calme. Tu apprécies ses moments autant qu'un homme apprécie de découvrir le fruit interdit. En train, ils sont, de plus, en plus rares, entre les enfants qui se comportent comme des singes, les jeunes couples qui pensent que le train est la chambre nuptiale ou les parents qui hurlent à force d'être devenus sourd, ce moyen de transport est devenu une vraie bétaillère quelle que soit la classe. Durant ce trajet, tu peux travailler, réfléchir, analyser et résoudre l'affaire avant d'atteindre les lieux. La ville est en théorie sous la protection de la guilde Angel'Sky. Sauf que cette dernière ressemble plus à un vestige du passé à l'heure actuelle. Ce manque de présence et d'efficacité explique la prolifération de la pègre locale. Au regard des différents articles de presse que tu as pu lire, tu estimes que le mal était la même au moment les plus glorieux de cette guilde fantôme. Encore une fois, la lumière a été narcissique et a passé son temps à se regarder dans le miroir laissant son ombre se répandre comme un cancer. C'est l'une des raisons qui a motivé ta venue. Rien ne vaut les capacités chirurgicales d'un tigre et de ses griffes.

L'une des autres raisons est l'efficacité et l'intérêt redoutable que les hautes autorités dont le conseil fait preuve dans la gestion de cette affaire. À l'image d'Angel'Sky, l'organe étatique actuel est moribond, il ne voit pas plus loin que le bout de son nez, lui aussi est narcissique. Tu considères que le niveau extravagant de la corruption, l'intolérable impunité des forces de l'ordre et la profondeur des liens entre les pouvoirs régionaux, voire fédéraux et avec le crime organisé pourraient bien un jour déclencher une série d'émeutes et de révoltes. Fiore serait alors dans le même état que Bosco. Ce pays de non-droit où l'homme est devenu monnaie d'échange, ce territoire qui se meurt dans des guerres fratricides. Chaque détail n'est pas insignifiant, chaque exaction et un pavé de plus sur cette dangereuse route. Tu supputes même qu'une main beaucoup plus vicieuse, plus habile et puissante orchestre ces scénarios locaux, gangrène le pouvoir. Pour agir avec efficacité, il faut des moyens humains et matériels, détourner l'attention de chacun pour après surgir au moment idéal et tout balayer. Tu souris et tu penses à cet art du cirque qu'est l'illusionnisme.

Cette idée du magicien qui s'est entrainé à leurrer nos sens, nos émotions et nos esprits. Celui qui fait apparaître ou disparaître, qui défie la gravité, transforme la matière, lit dans nos pensées les plus intimes, voit notre avenir. Tu ne serais pas en train de décrire un mage ou une série de mages. Des hommes et des femmes dont l'habilité, l'adresse s'expriment dans une mise en scène théâtrale, aux éclairages subtils, à la musique hypnotisante. Ces mêmes qui donnent vie à contexte à une situation des plus simples ou des plus complexes, mais toujours stupéfiant au point de créer l'illusion, le mystère et le spectacle. Ne serais-tu pas un paranoïaque en partant dans tes délires conspirationnistes ? Après tout l'affaire n'est-elle pas des plus simples ? Tu dois protéger ce juge local qui s'apprête à démanteler tout un réseau. Tu te concentres sur la même cible que ton client. Tu te dis que tu seras plus rapide que ce dernier, que tu rentreras plus tôt en coupant l'herbe sous le pied de tous et que tu obtiendras des éléments supplémentaires sur la face cachée de la lune. Tu y tiens tant que ça à ta théorie du complot. Il est vrai que le résoudre et tuer la bête dans l'œuf avant qu'il n'éclose flatterais ton intelligence et ton égo. Ta supériorité serait une évidence aux yeux de tous, même si tu n'as pas besoin de cela pour le savoir.Tu arrives à destination, le signal sonore du train te tire de tes songes. Tu montes dans ce fiacre et prends la direction du palais de justice.

Cette ville bien que de petite, n'en est pas moins charmante et dispose de solides institutions locales, héritage d'un passé pas si lointain que cela. Un climat qui vous saisit jusqu'au plus profond de votre être selon la saison, quelques créatures sympathiques dans les forêts et les montagnes environnantes. C'est idéal pour créer cette ambiance des plus désagréable pour toi. Les autochtones sont des plus accueillants et des plus chaleureux, ils ont la main sur le cœur, si tu étais doué d'une sensibilité humaine, soit tu serais aux anges, soit tu gerberais tellement c'est étouffant. Heureusement pour toi, tu es plus proche de la machine parfaite qu'autre chose. Cela t'agace juste, une excellente raison pour terminer l'affaire au plus vite. Sait-on jamais, trop de bonne humeur et de chaleur humaine pourrais dans le temps de donner la nausée et de l'urticaire. Tu arrives au bureau du juge qui est des plus sobre. Il est simple, des piles de dossiers ici et là, peu de désordre apparent et le ménage est irréprochable. Tu salues ton client et observes ses mains comme ses chaussures. Il a des mains de scribes, propres, aux ongles bien taillés. Ses bottes sont noires et correctement cirées, en excellent état malgré la neige et le froid extérieur. Tu en déduis que cet homme consciencieux, professionnel et qui n'est pas du cru. Il ne dégage pas cette bienveillance locale. Il s'ensuit une discussion piquante entre un juge froid, rigoureux et une machine aux mêmes attributs. Une mécanique s'installe entre vous deux, elle est bien huilée, elle va te permettre de gagner du temps.

"Bonjour. Je me nomme Chance Holmes, je suis mandaté pour assuré votre sécurité jusqu'à la résolution de votre affaire."

]"Enchanté, je suis la juge William. Si vous me permettez, vous me semblez léger comme garde du corps. L'affaire sur laquelle j'enquête implique la dissolution d'un réseau du crime organisé. Je me suis fait un certain nombre d'ennemis. Je pensais que Sabertooth avait des hommes plus aguerris. La prochaine fois que je demanderai la protection de cette guilde, je signalerais mes exigences en terme de qualité. "

"La prochaine fois, je choisirais un client plus efficace professionnellement. Avez-vous déterminé la tête de la personne à faire tomber. Selon mes dernières estimations non. Il semble que vous buttiez sur quelques détails qui sont des plus évidents."

]"Il semble que les mages de Sabertooth ne dérogent pas à la règle de l'arrogance. C'est une marque de fabrique qui a autant d'avantage que d'inconvénient. C'est autant une qualité qu'un défaut. Il faut savoir l'utiliser avec parcimonie et justesse. N'êtes-vous pas d'accord ? De toute manière à l'heure actuelle, je n'ai pas vraiment le choix. Je dois me satisfaire de vous. Je pense terminer d'ici une ou deux semaines."

"Le temps est de l'argent comme dit le proverbe. Libre à vous de gaspiller les deniers publics comme bon vous semble. Pour ce qui est de mon temps,  il n'est pas à vous. Je pense qu'il serait bien de réduire votre estimation à quelques heures au maximum. Vous enquêtez depuis six mois sur la mafia locale, il serait temps de passer à la vitesse supérieure."

]"Rien ne sert de courir, il suffit d'arriver à point. La jeunesse d'aujourd'hui en plus d'oublier les bonnes manières, sa place et le respect est trop pressée. La justice pour être efficace doit amasser des preuves valables, vérifier chacun des faits jusque dans leurs plus sombres recoins. Elle n'est pas une amatrice. Si elle veut assurer la sécurité de tout à chacun, elle se doit d'agir sans aveuglement et avec réflexion. Rappelez-moi votre nom au passage pour le mettre sur ma liste des mages à ne plus employer."

"Holmes. Mage qui ne court pas inutilement, qui considère que brasser du vent consomme autant d'énergie que courir dans toutes les directions. Il semble que l'âge ne rime pas forcément avec sagesse. Vous a été nommé ici, il y a environ un an. Vous avez levé ce lièvre suite à la capture de contrebandiers et remonté le filon avec ces derniers. Ils semblent que vous aillez oublié d'employer la mémoire de la ville afin de résoudre l'affaire au plus vite. Vous supposez à tort que le commanditaire local est caché dans l'ombre. Il agit seulement ainsi. Le reste du temps, il baigne dans la lumière."

"De cette manière, je pense me souvenir de votre nom avec tout le mérite qu'il se doit. Un mage dans toute sa splendeur qui à peine arrivé a déjà résolu une enquête aux ramifications dignes de plus grand labyrinthe. Un génie que je pouvais imaginer rencontrer de mon vivant, que grâce soit rendue. Je vous en pris éclairé moi sur votre théorie des plus fiable, réaliste et historique si je puis me permettre."

"Soit. Pour gagner du temps, je vais finir votre travail. Il y a cinq ans, une série d'articles dans la presse locale à fait vent de plusieurs rackets. Ils se sont étalés sur quelques semaines et étaient mineur. Les mêmes incidents se sont reproduit tous les ans de manière aléatoire jusqu'au mois dernier. Ils ont été attribués des gens de passages qui profitaient de l'état d'esprit de la ville. Il s'agissait de poudre aux yeux."

"Je vous prie mon jeune ami de continuer. Votre histoire me met à l'eau à la bouche comme si j'étais un enfant qui attendait que ses parents lui racontent la suite d'une fable à chaque coucher."

"En même temps dans cette même presse, il est possible de lire les cessions, transactions et demande de travaux locaux. Curieusement, aux mêmes périodes le nom de famille de Gates apparaissait de manière récurrente en tant qu'acquéreur et ou demandeur de travaux et d'extension. Si, on continue la lecture des semaines suivantes, on pouvait lire le départ de certains commerçants et l'arrivé d'une nouvelle main d'œuvre. Il n'était pas possible de lire les offres d'emploi parce qu'aucune paraissait. Ce mouvement de populations n'était lisible qu'a travers les manifestations locales commentées ou l'interview de certains anciens ou nouveaux visages."

Tu viens de marquer le point de la victoire. Ta restitution des faits, ton interprétation des faits est des plus élémentaire. Le juge lève les yeux de son bureau. Si tu ne l'avais pas regardé depuis le début de votre échange, lui non plus. Il avait continué à gribouiller.

"J'espère que vous êtes aussi doué en magie qu'en déduction. Nous partons nous jeter dans la gueule du loup. Avez-vous faim ? Autant manger convenablement Chez Mama avant qu'il ne ferme. C'est là que se trouve ma cible et le commanditaire de mon meurtre."

Tu ne relèves même pas ce qu'il dit, tu es cependant satisfait qu'il reconnaisse ta valeur. Les gens honnêtes avec eux-mêmes et reconnaissant sont rares de nos jours. Sur le chemin, la forge humaine que tu es fait un rapide inventaire de son équipement. Tu portes un trois pièces en kevlar et fils de soie d'araignée. Sous ton manteau de même texture et doublé pour la saison se trouve des yoyos aux fils d'aciers. Sous tes manches de veste, juste au dessus de ta chemise en coton, tu t'es équipé de deux couteaux. Ta ceinture est trop classe avec ces espèces de pièces de métal... Cela ne serait pas... Petit malin va. Le repas se passe calmement, vous avez une discussion des plus techniques sur le système judiciaire de notre beau pays quand notre ami William[ se lève et balance ouvertement.

"Le repas était des plus délicieux, pour un dernier repas avant la fermeture de cette établissement je suis totalement satisfait."

Alors que tu désespère en l'entendant répondre de cette manière. Non pas que cela soit imprudent, mais c'est qu'il te considère comme l'un de ses gorilles de securité. Comment tu n'as pas du tout, mais du tout apprécié. Tu hésites à le laisser mourir...Ca ferais tâche sur ton CV. La réponse du patron ne s'est pas faîte attendre.

"Le repas était des plus délicieux, pour un dernier repas avant la fermeture de cette établissement je suis totalement satisfait."

"Vous parlez de votre dernier repas de vous et votre ami avant votre mort"

"Je ne le connais pas. Je suis un étranger, ne me mêler pas à vos affaires. Il serait dommage que vous perdiez un bras ou une jambe dans l'histoire."C'est sorti naturellement sur un ton blasé, mais parfaitement perceptible...

"Oh maman, j'ai peur. Il faudrait revoir vos fréquentations mon jeune ami. Enfin, il est trop tard."

Il va falloir agir avec sang-froid, efficacité rapidité. Tu récupères tes quatre yoyos pesant chacun deux kilogrammes. Tu les projètes dans différentes directions, comme à chaque fois, ils semblent partir dans des chemins hasardeux. Sauf qu'entre leurs ricochets et leurs enroulements, tu tisses une magnifique toile d'acier tranchant et assomme deux des agresseurs au passage. Les autres avancent sans se rendre compte qu'ils se font lacérer. En même temps qu'ils crient de douleur et lâchent leurs armes, tu scannes la zone autour de toi. Très bonne idée alors que deux hommes armés deux pistolets magiques vous visent. Tu récupères in entremise le juge, renverse la table. Tu sens l'impact de leurs balles brûlantes tellement elles sont froides. Bien que tes fringues t'on protégé de leur impact, tu peux vois et sentir cette couche de glace. Ta jolie veste tombe en morceau sous leurs effets. Tu as encore moins aimé que l'attitude du juge. Tu appliques un Scan On Elemantary à la table avant qu'elle ne se brise sous l'effet du froid. C'est juste suffisant pour perturber tes assaillants qui stoppent de tirer deux secondes. Tu envoies tes deux poignards au niveau de chacune de leur main porteuse. Ils lâchent leurs armes et se voient affubler chacun d'un joli poignard traversant le plat de la main. La table tombe quand même en miette.

Malheureusement pour toi, ce n'est pas fini. Après l'équipe de base-ball, les cowboys, fonce sur toi, un "samourai- pizza-cat". C'est la première fois que tu vois un chat de ce type, oui c'est ce qu'on appelle un néko dans le jargon. L'enfoiré. En plus d'être agile et de danser à travers ta toile, il la découpe avec une aisance remarquable. Arrivé à ton niveau, il se rue sur toi comme une chatte en chaleur. Ton sex-appeal est décidément trop chaud mon petit. Suffisamment pour voir ta chemise ou ton pantalon tranché ici et là, quelques filets de sang se rependre. Tu savoures alors que tu esquives avec difficultés les couds de ton assaillant. Tu ne sais pas depuis combien de temps ça dure, une minute, peut-être deux, mais tu en as marre de jouer à la souris. BING. Tu reçois un coup à couper le souffle dans le ventre. BANG, tu te fais jeter comme un sac à quelques mètres en plus sur la table. Ce n'était pas sur la carte cette douleur insidieuse et sournoise qui envahit ton cœur, ni ces bleues, ni ces coupures. Cet établissement fait de la publicité mensongère. C'est un scandale. Trois secondes, c'est le temps que tu as pour transformer cette pièce de métal en ce sublime sabre qu'elle était à l'origine. Juste ce qu'il faut avant que catman te massacre. In extremis, tu enfonces ton sabre dans ses cotes. Sur la surprise, il relâche son attention. Avec ton autre main, tu chopes ce buste qui t'avait mal juste t'avant et tu lui exploses le crâne. Il tombe.

Tu te relèves à bout de souffle et tu vois le patron qui tient en otage le juge. Il te sourit. Tu lui montres ton pouce pour lui dire, c'est bien mon gars alors que ton, autre main s'appuie sur ta cuisse tellement tu as mal. Discrètement, tu récupères l'autre pièce de métal. Tu appliques un autre Scan On Durablity et c'est un avec sourire des plus radieux que tu envoie ce sabre en plein sur lui. Plus précisément sur son entre-jambe. Oui, il est plus petit que le juge qui écarte les jambes et te permet de viser dans un dernier effort les bijoux de famille du bosse. Il s'effondre de douleur et crie comme un ... Castrat. Tu tombes par terre, les fesses en premier. Tu regardes le juge. Tu lui dis en souriant, essoufflé et un brun provocateur que...

"Je ne suis pas le seul sucidaire ici."

"Je ne le suis pas. J'ai juste parié sur des aptitudes de mages semblables à celle de votre esprit. Si vous me permettez, vous manquez d'entraînement."

"Si vous le permettez, je rajouterai à votre note les réparations de mon équipement"

"Holmes, je serais m'en. Et non, il n'y aura pas de rallonge. Je me dois d'économiser l'argent public. Je viens déjà de gagner deux semaines de dépenses. Autant continuer sur la même lancée."

...