Il y a ceux qui marquent l’histoire et il y a ceux que l’on oublie.

Il y a ceux qui gravent leurs noms dans la roche et le nom de ceux qui s’effritent dans les mémoires.

Je me demande encore où l’on se situe. Toi, moi et tous ces autres.
Tous ceux qui étaient là, entre ces murs ou ailleurs. Tous ceux qui ont ri avec nous. Qui ont souri avec nous. Qui ont pleuré avec nous.
Il y a ceux que l’on grave sur notre peau et dans notre cœur, jusqu’aux profondeurs de notre âme. Ceux que l’on n’oubliera jamais et que l’on se promet de ne pas oublier. Ceux qui nous ont marqués. Transformés. Changés à jamais.

Ceux qui d’un coup de vent ont balayé notre existence, nos croyances, notre foi, nos valeurs et nos convictions. Ceux qui sont rentrés dans nos vies pour ne plus jamais en sortir, malgré tous nos efforts.

Et crois-moi, des gens, il y en a eu.

Je ne sais pas si un jour, je rencontrerais à nouveau des gens comme eux. Si un jour, un regard sera capable de lire à travers moi comme le sien.

Comme le tien. Je ne sais pas si un jour, la vie que l’on s’était promise, que l’on s’était offerte sera possible à nouveau.

C’est vrai, je ne sais pas beaucoup de chose, mais après tout ce qu’il s’est passé : Les chamboulements, les transformations, les changements, les événements, tous ce qui nous est passé dessus, peut-on m’en vouloir ?

Je crois que j’avais juste besoin de changer d’air. D’aller voir ailleurs et d’oublier.

Mais comment oublier avec tout ce qu’il s’est passé ?
Hé…Dis-moi…Peut-on s’oublier ?

Peut-on partir chacun de son côté et faire comme si l’autre n’avait jamais existé ? Peut-on se dire « au revoir » sans même se regarder ? Sans même s’affronter une toute dernière fois ?

Cela ne me va pas. Ça ne me convient pas.
Mais je ne le changerais pas.

Parce que toi, comme tous ces autres, vous faites partie des gens qui, à jamais, ont changés ma vie. L’ont marquée au fer rouge. Ce ne fut pas toujours agréable et parfois, souvent même, cela a laissé une cicatrice déplaisante sur ma peau déjà marquée.

Tu sais, j’aurai aimé te dire « au revoir », ou au moins « adieu ». J’aurai aimé te regarder droit dans les yeux et te dire toutes ces choses, mais à quoi bon ? Tu comprenais mes silences avant même que je ne les pense. Tu entendais toutes ces choses que je gardais au fond de moi, toutes ces voix, tous ces cris qui ne rêvaient que d’une chose : Sortir.

La vie va ainsi, je l’ai appris. On se croise, on se regarde, on s’aime et puis voilà.

On se sépare.

On se dit au revoir, sans un mot, sans rien.

Et on se retrouve plus tard, au détour d’une rue, faisant mine de ne pas se connaître. De ne pas se reconnaître. On se croise et silencieusement on se souhaite alors : Bonne chance pour la vie.