« Tout homme est un criminel qui s'ignore. »
Sei Kurogami × Toki Di Cielo
Perdus dans une petite ville, Toki et Sei se retrouveront malencontreusement enlevés par un propriétaire de salle de gym dans le but de les muscler... Comment vont-ils s'en sortir ?
Parcourir les routes de Fiore avait toujours été quelque chose que j'aimais beaucoup, et ce, depuis ma plus tendre enfance. Je trouvais que découvrir le monde et être libre était une très bonne façon de vivre. Ne faire confiance qu'en ses propres ailes, n'avoir que peu d'attaches et pourtant gagner une grande richesse culturelle et intellectuelle... Voilà quelque chose que j'appréciais énormément, et qui faisait même la raison d'être de mon statut de mage itinérant.
Mage itinérant était une activité que je n’exerçais pas depuis longtemps. J'étais totalement inconnu dans le milieu de la magie et j'avais beaucoup de retard par rapport à certains mages qui avaient pourtant sans doute mon âge. Certains étaient même beaucoup plus jeunes, et pourtant beaucoup plus connus. Ah, pas que ça me dérange, mais je me disais qu'il était temps de donner un peu plus de couleurs à l'aventure du vagabond que je suis.
Dans cette activité qui peut paraître si primaire, il y avait quelque chose de plus beau et de plus noble, et c'était principalement ce qui dictait ma conduite et ma vision des choses. Si je ne dois donner qu'un mot, si je ne devais retenir qu'une idée majeure qui façonne ma façon de voir la magie, c'est bien le mot : Liberté. La magie, cette force surnaturelle, était tout pour nous, les mages, et c'était surtout la garantie de n'avoir aucune chaîne. Les guildes pouvaient, d'une certaine façon, en représenter une, mais la magie nous permettait au moins de choisir nos chaînes. Pour autant, je n'étais pas réellement prêt à intégrer une guilde, parce qu'être mage itinérant était une activité que j'affectionnais, bien plus que de devoir être rattaché à quelque chose de solide. Dans l'idéal, c'est vrai que ça peut être amusant...
Mais pour l'heure, je n'avais pas très envie de rejoindre un groupe de mage. Parce que mon statut me permettait aussi une folie dont je ne pourrais disposer à nouveau si j'intégrais une guilde légale. Je ne pourrais plus travailler avec qui je veux et quand je veux, puisque travailler avec plusieurs guildes n'était pas ce qui était le plus apprécié quand on était affilié à une guilde en particulier. C'est pourquoi je préférais n'avoir aucune attache.
Pourtant, je ne pourrais peut-être pas continuer comme cela indéfiniment. Je le savais, j'en avais le pressentiment. Il y avait des risques que je sois exposé à des activités illégales et je détestais ça. Même si je ne jugeais pas les mages illégaux, il y avait certains actes qui ne me laissaient pas indifférent.
C'était notamment le cas de cette fille qui allait être passée à tabac. La ruelle dans laquelle je passais était sombre et inquiétante. Je n'avais pas l'habitude de passer dans des quartiers mal fréquentés, mais la petite ville dans laquelle je m'étais arrêté en possédait un. Et à cause de travaux dans une rue, j'avais été obligé de passer par là. Et cela m'amena à voir cette scène pour le moins inacceptable.
Au détour de cette ruelle, j'entendis des ricanements qui se mêlaient aux sanglots. Des sanglots qui étaient enfantins. Entendant cela, je me collais au mur et tournai la tête pour observer ce qui se passait, et ce que je vis me glaça d'effroi et me brûla de colère. Ce n'était absolument pas tolérable.
Quatre hommes, trapus, ricanaient. Leur allure allait bien avec leur intelligence, pensai-je, puisque c'étaient de viles brutes sans la moindre cervelle, faits pour tabasser les plus faibles, les terroriser... Leur démarche semblait hésitante. Ils semblaient véritablement ivres. Et au milieu, je pus constater l'objet de leurs moqueries et de leur brimade. Une jeune fille, recroquevillée sur elle-même, tenait son sac fermement pour ne pas le leur donner. Elle semblait assez jeune ; peut-être la quinzaine... Je ne savais pas trop. Ses cheveux blonds tombaient sur son visage et cachaient son visage. Elle était vêtue assez légèrement puisqu'il faisait assez chaud. En ignorant les bruits de la ville, j'entendis quelques bribes de leur conversation :
— Allez ma jo-hips-lie ! Passe moi ce sac si tu veux pas qu'on te refasse le portrait !
— Non, s'il vous plaît... Laissez-moi !
— Allez, on te dit ! Fais pas d'histoire, connasse !
— Eh, Joe, c'est peut-être autre chose qu'elle veut... Tu ne crois pas ?Le dénommé Joe fit un large signe de tête et ricana encore plus fort. En disant cela, il s'approcha de l'adolescente d'une démarche moins hésitante mais pourtant signe d'ivresse... D'où je me situais, je pus voir son expression. Et, en toute honnêteté, elle ne signifiait rien de bon pour cette adolescente. Sortant de la ruelle, je marchai droit devant moi, là où se trouvaient la joyeuse bande et la fille terrorisée. Je décidai dans un premier temps de ne pas intervenir. Quand la fille me vit, elle se débattit. Je lui fis un signe rapidement pour qu'elle comprenne qu'il fallait rester près de moi. Les ivrognes, surpris, virent leur proie s'échapper et se réfugier derrière moi. Ce qui attira leur attention... évidemment :
— Eh... hips.... Toi ! Tu veux quoi ? Pourquoi t'es là ?! Tu veux l'aider ? Elle est à nous alors laisse-la filer !
— Je ne fais que passer, tout simplement. Cette jeune fille n'est à personne, et je vous conseille de vous calmer.
—Nous calmer ? Bwahahahahahahahaha !!! C'est-hips-la meilleure celle-là ! C'est toi qui va te calmer, et cette petite-hips-pute a refusé mes avances ! Comment voulez vous être content après, hein, les mecs ?!
— Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! Crièrent les trois autres.Ces quatre gars m'énervaient de plus en plus. Le fin sourire, poli, que j'arborais depuis tout à l'heure disparut brusquement. Je n'avais plus qu'une seule idée en tête : les corriger tous les quatre. Même si je n'étais pas venu me battre... je ne pouvais m'empêcher de vouloir les affronter. Et ça fera un bon échauffement pour mon entraînement, n'est-ce pas ?
— Taisez-vous, vermines.
— Qu... Quoi ? Co... comment oses-tu ?!
— Un mot de plus et vous verrez bien ce qui se passera.Je me tournai vers la fille qui sanglotait derrière moi et lui dis :
— Mets toi à l'abri. Je ne voudrais pas que tu sois blessée.
— O...oui... Merci.Elle s'enfuit alors, enrageant les quatre macaques qui s'approchèrent de moi, une lueur menaçante dans les yeux. La fureur se lut sur mon visage... Comment osaient-ils s'en prendre à une adolescente, innocente ? C'était à cause de ce genre d'individus que la paix n'existait pas et surtout que des gens se trouvaient privés de liberté. Et cela m'énervait au plus haut point. Comment peut-on enlever la liberté de quelqu'un ?
— Alors toi, t'es vraiment un bon ! Tu nous prives-hips- de notre cible... T'as pas honte ?
— Et vous, vous n'avez pas honte d'exister ?
— Attends, tu vas voir... T'auras honte de ton visage quand on t'aura fracassé !
— J'aimerais voir ça, minables.Joe élança son poing vers mon visage, ce qui sonna le début de l'affrontement... Je souris. Parce que j'allais les battre. Tous les quatre. Quand le poing de mon adversaire partit, j'attendis qu'il soit près de moi avant de mettre ma main. Je déviai son attaque d'un coup de paume vers le bas, ce qui fit basculer un peu l'ivrogne, le mettant à portée de mon coup de pied.
Un magnifique coup de pied rotatif lui fracassa la mâchoire et le fit basculer sur le côté. En me remettant en place, je vis deux de mes adversaires me foncer dessus. J'esquivai un premier coup de poing, serein, me baissai en esquivant un coup de coude... Et lorsqu'un troisième coup arriva, je fis une rotation du corps pour que le coup passe dans le vide.
— Il est rap... !Mon assaillant n'eut même pas le temps de finir ma phrase que je décidai de passer à l'action. Un premier coup de poing vola vers le torse de mon adversaire qui eut la chance de l'esquiver à temps, mais j'avais prévu cela et c'est pourquoi, quand je détendis mon bras pour donner un grand coup du tranchant de la main, il n'eut pas le temps de faire le moindre mouvement. Un coup dans le torse, et la trachée, et, le souffle coupé, il s'effondra au sol. Lorsque je rétablis mon équilibre, je vis Joe se relever et foncer vers moi.
— Espèce de... Ses coups étaient imprécis, lents et facile à esquiver. Il me suffisait de bouger la tête pour que le souffle de son coup passe sur ma nuque. Mais il ne représentait plus de danger pour moi. Je relevai le genou dans une tentative de frappe presque aérienne, mais, à ma grande surprise, Joe eut la clairvoyance de mettre ses bras croisés devant sa tête, ce qui le protégea. Surpris, je n'eus le temps de parer le coup du dernier poltron. Un coup d'épaule qui me percuta et me fit rouler au sol.
Violent. C'était le moins que l'on puisse dire. C'est vrai qu'à y regarder de plus près, ils étaient assez musclés et assez imposants. Ce n'était donc pas étonnant qu'ils aient autant de force, et... Et qu'est-ce que je raconte au juste ? Ils sont juste bons à se faire rosser. Un œil en coin vers l'adolescente en pleurs suffit à me redonner les traits de colère que j'arborais jusque-là.
Alors, je décidai d'en finir. Et d'user d'un peu de magie.
Une maigre aura d'énergie s'empara de moi, m'entourant. Ce n'était, au début, qu'une faible lueur, rien d'extraordinaire si on n'y prêtait pas attention, et on aurait pu facilement se tromper quant à la nature de ce qui faisait presque onduler mes cheveux. Mes poings se serrèrent, puis, j'ouvris une main avant de me mettre dans une garde bien précise : le bras gauche tendu aux trois quarts, les jambes bien fléchies et le dos légèrement courbé, comme une panthère prête à bondir... Une fine couche d'or recouvrit mon bras. Je fermai un instant les yeux. Les ivrognes, fous de rage, commencèrent à foncer vers moi.
Parfait.
Alors j'accélérai vers mon adversaire le plus proche et lui donnai un grand coup de paume vers le haut, dans le menton. L'aura se relâcha légèrement, et, sans qu'il ne comprenne quoi que ce soit, il sentit sa lourde masse être soulevée à deux mètres du sol dans une grande violence. Entendant un sifflement aigu, caractéristique d'un couteau, je pivotai sur moi-même et vis le quatrième ivrogne vouloir me poignarder. Je laissai le couteau approcher avant de donner un coup du tranchant de la main droite sur le poignet assaillant. Le couteau, alors, fut projeté au loin, dans le bruit caractéristique du métal qui racle sur le béton. Alors je détendis ma jambe, et, comme son camarade d'infortune, il fut projeté. Mais cette fois, son corps fut projeté sur au moins cinq mètres. Le coup partit comme un coup de boxeur géant, comme une sorte de boulet de canon.
Les autres étaient hors jeu ; il ne restait plus qu'un Joe, pris entre la peur et le désespoir, attaquant comme dernière défense. Esquivant son coup, je répliquai encore plus violemment. Je lui donnai un coup de paume, qui l'accompagna dans son vol plané vers le mur. Quand son dos rencontra la solidité du béton, un craquement sinistre s'entendit. Son dos, ou le béton des habitations ? Aucun habitant ne vint se plaindre des dégâts occasionnés par la "bagarre". Je vous laisse imaginer donc ce qui s'est passé.
Les quatre loubards étaient au sol, étendus dans leur crasse et leur défaite. Ils se tordaient probablement de douleur après la raclée que je venais de leur mettre. Après tout, ils venaient de se faire violemment corriger, alors comment pourrait-il en être autrement ? Mais il me restait tout de même une dernière chose à faire. M'approchant d'eux, je ramassai le couteau.
Une ombre commença à planer au-dessus de Joe. Parce que c'était probablement le chef de la bande. Et que je voulais un peu marquer le coup. Je me penchai à son oreille. Mon regard glacé croisa le sien, qui transpirait la peur, la colère et la surprise.
— N'essayez même pas de suivre cette jeune fille, c'est clair ? Je ne veux plus vous voir. Vu ?Que fut sa réponse ? La lame polie donne un petit indice de ce qu'il a pu répondre. Je me relevai alors et me tournai vers l'adolescente, qui sanglotait doucement. A pas de loups, je l'approchai. Doucement, voilà... C'était comme un petit animal blessé. Elle avait peur.
Quand je croisai son regard, j'y lus un mélange de peur, de reconnaissance et d'émotion profonde. Un papillon qui s'était perdu dans la toile de l'araignée. Voilà ce qu'elle était. Ces quatre ivrognes étaient son cauchemar, et nul doute qu'elle rêverait de cette soirée horrible pendant des mois, peut-être des années. Mais, au fond, qu'est-ce que j'y pouvais vraiment ? Je n'avais fait que ce que j'avais à faire.
— Hé... Chut... Lui dis-je. C'est fini...Pas de réponse. Est-ce vraiment étonnant quand on sait qu'elle venait de vivre quasiment le pire ?
— Je me suis débarrassé de ces fripouilles. Tu n'as plus rien à craindre, maintenant.
— Monsieur... Je... je vous re... remercie... Vous m'avez sauvée...
— Je n'ai rien fait d'extraordinaire.
— Mais si, justement... Dîtes... Je peux savoir votre nom ?
— Sei. Sei Kurogami.Ce furent les derniers mots que je lui dis ; lui faisant un petit signe de la main témoignant d'un au revoir, je tournai dans une autre ruelle, ou plutôt une rue principale. Je me retrouvai alors au coeur d'une ville plutôt animée. Je m'en fichais un peu, mais à vrai dire, c'était clairement plus plaisant que l'aspect lugubre et terne des ruelles. Quelques fois, on voyait un bar, une boutique de magie... Quelques passants s’échangeaient un mot, un sourire, se saluaient juste et étaient contents de se voir. Je voyais chez eux un vrai sourire, honnête, créé par ces liens divers.
En tournant dans une autre rue, après de courtes minutes de marche, je tombai nez à nez avec une grande enseigne, sur laquelle on pouvait voir écrit "GYM" en grandes lettres colorées. Un établissement de sport et de musculation ? Cela, franchement, ne m'attirait pas trop, même si j'étais prêt à m'entraîner souvent pour devenir plus fort. Pourtant, aujourd'hui, sans le savoir, j'avais un peu plus envie de m'entraîner et de me muscler.
Et ne pensez pas que je puisse avoir honte de mon corps parce qu'il est assez fin ! Je suis fier des quelques muscles que j'ai pu acquérir au cours des débuts de mon aventure. Je n'étais, de toute façon, pas attiré par cet objectif-là. Pourquoi devrais-je chercher quelque chose alors que ce n'est pas important ?
Ce qui était assez ironique avec moi, avec ce corps que mes camarades décrivaient comme chétif, c'était ma capacité à faire des exercices de musculation, qui, au premier abord, pouvaient paraître difficiles. Et malgré leur carrure parfois plus imposante que la mienne, en certains cas, ils ne parvenaient pas à leur fin, contrairement à moi.
Soudain, alors que j'allais continuer mon chemin, je vis un homme, énorme, costaud m'aborder. Je n'avais jamais vu autant de muscle. Est-ce réellement possible d'avoir tant de muscles en un seul corps ? La réponse était face à moi, faisant de grands gestes théâtraux. Même le plus stupide des passants pouvait voir clairement le lien entre ce gars et la salle de gym derrière. Comment ça, non ? C'était pourtant évident...
— Ah ! Enfin, un petit jeunot, la salle redevient tendance ! Alors, qu'est-ce qui t'attire ici ? Tu viens t'entraîner, dépenser toute ta fougue ? Allez, je vais te concocter un programme spécial ! Tu m'as l'air en forme ! Je vais te muscler tout ça, tu vas...
— C'est gentil, mais je vais me débrouiller.
— Mais si, mais si ! Je vais t'aider ! Allez, on va commencer par ça ! Au boulot !Il me fit rentrer sans vraiment que j'en ai le choix, trop choqué par la vitesse à laquelle s'était conclue la conversation. Conversation qui me mena tout droit vers les griffes d'un appareil de musculation, appareil qui n'allait pas me promettre que du repos ; allongé, des poids aux pieds, je n'avais plus qu'à travailler. Installé avec la plus grande réticence, je considérai cette idée comme étant la plus folle que j'eus depuis le début de mon parcours. Ce type semblait, en plus, être un excité complet. De quoi rendre la séance pénible, plus qu'elle ne l'était de base.
Le gorille m'ordonna d'en faire jusqu'à son retour. Tout en travaillant, un sourire sur les lèvres, je regardai la salle : elle était banale, grande, austère et remplie de matériel de musculation. En clair, c'était une salle de gym tout à fait ordinaire.
Si on exceptait le cinglé qui venait sans doute de me séquestrer sans que j'en ai vraiment le choix. Enfin, ce n'est pas comme si on avait vraiment le choix d'être séquestré quand on l'était... Quelle folie d'être venu ici ! Pourquoi ? Je ne savais plus trop... Toujours est-il que ce taré avait dans l'idée de me muscler. Et cette idée ne me plaisait pas trop : je détestais que l'on décide pour moi, tout du moins quand j'en avais le choix. Et c'était précisément ce qu'il faisait.
Mais puisque j'étais entré dans cette salle de musculation, autant en profiter un peu pour s'entraîner, n'est-ce pas ?
Alors que je finissais une série de dix exercices, j'entendis du bruit venir de loin. En tendant l'oreille, j'entendis des bribes de conversation. J'écoutai un peu ce qui se disait, mais, en toute honnêteté, je n'arrivais à percevoir que la voix du cinglé, qui, à mon avis, gueulait pour faire sa propagande pro-gym. Je l'entendis alors parler de moi, et, instinctivement, mes poings se resserrèrent. Je n'arrivais pas à vraiment comprendre ce qu'il disait mais il n'avait pas intérêt à me critiquer. Parce que ce cirque, ça peut durer cinq minutes, c'est bien, mais pas plus longtemps.
Quand je le vis revenir, je fus surpris de voir qu'il n'était pas seul. Il était accompagné d'un type qui devait faire ma carrure ; il n'était pas très costaud, et il était fin. Je remarquai aussi qu'il était blond. Son âge ? Je ne savais pas trop quoi en penser... Peut-être en dix-neuf et trente ans. Je n'arrivais pas à être précis sur cette donnée. Peu importe au final, il était là, comme moi, installé sur une machine similaire à la mienne. Et il ne semblait pas être très heureux de se trouver là.
Quant à l'autre gorille, lorsqu'il posa l'arrivant sur cet appareil, il se tourna vers moi et hocha la tête en poussant un grognement de satisfaction. Pour tout vous dire, c'était assez compliqué à déterminer. Puis, il gueula un ordre qui ne me plut pas trop. Molasses ? Il était sérieux ? Si quelque chose était bien énervante selon moi, c'était le manque de respect qui était dû à notre interlocuteur.
Je n'eus, malheureusement, pas le temps de protester. Il ne nous en laissa pas vraiment le temps, à vrai dire. Après tout, comment pouvait-il en être autrement ? Je jetai un regard en coin à mon camarade d'infortune, et, un sentiment d'empathie s'empara de moi, soudainement.
Alors, comment allions-nous sortir de là ?