Sujet: Les esclavagistes de Bosco | Mission solo Ven 29 Jan - 10:00
Alice Claria Féamor
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Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Les esclavagistes de Bosco
Alice
Harujion … L'une de mes mains écartait le rideau de fenêtre du transport magique. La ville avait été détruite, elle avait explosée. Et le port n'était plus qu'un amas de débris. Le transport ralentit comme à la fois respectueux et effrayé par ce paysage, silencieux envers le souvenir qu'il continuait de remuer en nous. Refermant le tissu de sorte à ce qu'il couvre totalement la vitre, je détournais le regard et me replaçais droite sur mon siège. Nous y étions presque. Le silence se faisait de plus en plus pesant. Et il y avait ce léger bourdonnement qui flottait, des murmures peut-être ? L'atmosphère lorsque je descendis était lourde et tout autour la ville abandonnée. Quelques vagabonds tissaient leur chemin dans les décombres, vêtus pour la plupart de mailles. La ville accueillait donc ceux qui n'avaient nul part où aller et qui n'avait plus rien qu'eux-même. Cependant, au loin, je voyais briller quelques machines : une brève partie de la ville commençait à renaître. Une très brève partie de la ville. Regardant au loin, je plissai les yeux, tentant d'apercevoir le port, et pourquoi pas, mes cibles. Mais malgré les immeubles effondrés je ne voyais rien. Le ciel était morne et triste. Et j'avançais dessous sans vraiment m'en soucier.
J'avais entendu des murmures dans les ruelles malfamées d'Oak Town, des murmures, quelques paroles échangées, et ma curiosité m'avait poussée ici. Un vilain défaut, la curiosité, n'est-ce pas ? Peut-être pas cette fois. Sans savoir exactement pourquoi, je m'étais rendue dans cette ville ravagée par la douleur, pour stopper un trafic. Je n'avais pas vraiment de but, j'avais juste envie de changer d'air, de partir en mission ailleurs qu'aux alentours d'Oak Town. Casser du méchant dans les décombres d'Harujion, pourquoi pas.
Ma cape tombait dans mon dos, mes cheveux flottaient dans l'air à chacun de mes pas alors que j'avançais parmi la misère et la douleur. Les gens se cachaient dans l'ombre, comme s'ils n'étaient que des fantômes, presque apeurés par la venue d'un étranger sur ce territoire qu'ils s'étaient appropriés car fui par tellement de personnes que laissé à l'abandon. Les immeubles étaient tombés comme des dominos, rendant parfois mon avancée difficile, m'obligeant à user de magie pour m'élever et passer au dessus, parfois pour dégager ce qui obstruait mon chemin. Me baissant sous une poutre tenant elle-même des morceaux de béton d'une taille phénoménale, mon regard se posa sur deux hommes traînant un corps inerte. Leurs habits étaient … exotiques. Ils n'étaient pas d'ici. Ils faisaient parti de mes cibles. Un léger sourire naquit sur mon visage alors que j'avançais vers eux d'un pas tranquille et assuré. Mes deux poignards s'élevèrent, sortant du côté des bottes que je portais.
« Hé, les gars. »
Juste histoire qu'il se retourne. Je n'aimais pas m'abaisser à une attaque de dos. Alors qu'ils s'exécutèrent, les poignards se plantèrent en eux, et, les poussant, ils traversèrent leur corps. Le corps qu'il portait s'affaissa alors et entama une brève chute. Prenant contrôle des vêtements de la jeune femme, celle-ci n'eût pas le temps de toucher le sol. L'y déposant délicatement, je m'approchai pour voir si tout allait bien. Lui tapotant les joues, je remarquai qu'elle semblait dormir profondément.
« Oh. C'est embêtant. »
La voix s'éveilla derrière moi. Accroupie devant la jeune femme, je me levais lentement, restant de dos.
« Qui tu es, toi ? Hein ? Pour oser venir fouiner par ici ? »
Me retournant vivement, je me baissai d'un coup, échappant ainsi aux serres de ce qui ressemblait à une patte d'aigle, qui disparut dans l'air peu après. Face à moi, un homme, grand, mince, cheveux noirs et haut du visage dissimulé par un masque.
« Deux pour le prix d'une. C'est pas plus mal. Étant donné que t'as tué deux de nos hommes, tu vas payer ta dette en venant avec nous. »
Il se mit à rire, se félicitant lui-même de cette brillante idée, pour reprendre ses paroles.
« Oh. Parce que vous pensez que je vais venir, comme ça, juste parce que vous me le proposez de manière si autoritaire ? »
Prenant contrôle de la poutre sous laquelle j'étais passée peu avant, je dus forcer pour la soulever pendant quelques secondes, durant lesquelles la pierre tressaillit, trembla, provoquant un léger nuage de fumée. Un peu trop long, parce qu'un peu trop lourd. J'avais vu trop gros. L'homme eût ainsi le temps de préparer une nouvelle attaque, envoyant plusieurs serres dans ma direction, l'une s'accrochant à ma cheville et me retenant au sol, son extrémité planté dans le béton craquelé qui était autre fois le sol pavé d'une rue, les autres disparaissant puisque je réussis à les éviter. La poutre eût fini de se soulever, et se dirigea vers le mage. Dispersant à la fois cette dernière et ce qu'elle retenait, je lâchai ceci au dessus de l'homme. Mais plus que des serres d'oiseaux, une paire d'ailes poussa dans son dos et il s'envola. La poutre changea alors de direction et rencontra avec force le corps de l'homme, qui fut projeté contre un mur tenant encore debout, la poutre continuant sa pression, faisant exploser le mur et abattant l'homme contre le sol dans un nuage de poussière. Toussant, la serre me maintenant au sol disparut. M'étant accroupie peu avant, je me relevai. La poussière qui m'obstruait la vue se dispersa autour de moi sus mon contrôle. Attrapant la jeune femme sous le bras, je l'obligeai à se lever. Le fracas l'avait enfin réveillée. Déboussolée, elle tentait de poser des questions, mais, trop faible, elle ne trouvait pas les mots. Fronçant les sourcils, je lui demandais de se taire et de se contenter de marcher.
« Écoutez, restez ici et surtout ne bougez pas. »
Je l'avais menée vers un reste d'immeuble totalement vide. La traîner avec moi ne m'aidait guère : qu'elle reste ici. Elle hocha la tête et s'assit, le dos contre le mur effrité.
Sortant du bâtiment, une pluie de serres s'abattit sur moi. Les évitant du mieux que je pouvais, le reste d'une porte vînt me faire office de bouclier alors que je la soulevai au dessus de ma tête, marchant avec précaution pour rejoindre un endroit où je pouvais me protéger de ce genre d'attaques. Des vitres brisées, ici, il n'en manquait pas. Mon éternelle et fidèle attaque de morceaux de verre commença. Venant à moi, ils se mouvèrent à la façon d'un essaim, s'entrechoquant et créant ce bourdonnement fracassant typique de ces petites bêtes aux piqûres douloureuses. Souriant, je sautai de ma cachette pour m'élever dans les airs, à hauteur de l'homme-aigle qui battait des ailes pour se maintenir dans les airs. A distance raisonnable pour parer d'éventuelles attaques, la mienne débuta. L'essaim se remplissait de plus en plus, allant chercher des bouts de verre à foison dans tous les alentours ; et il se mit en marche dans une volée frénétique, enfermant le mage dans une sphère remplie de ce matériau si coupant. Poussant dessus, il entaillait la peau, transperçait la chair. L'homme, qui d'abord serra les mâchoires en tentant de se dégager, envoyant de nouvelles serres dans ma direction, que j'évitais, malgré tout poursuivie par ces dernières. Mais, au fur et à mesure que mon attaque l'atteignait et transperçait sa chaire, il perdait en concentration et ses attaques cessèrent. L'homme hurla alors que je pris contrôle de sa cervelle. La compressant, je le laissai tomber dans les pommes et s'écraser contre le sol à cause de la douleur effroyable provoquée par cette attaque. Solution de facilité, certes, mais au moins, ça marchait à chaque fois, rapide, efficace.
Me posant sur le sol à côté du mage, je m'assurai cette fois-ci qu'il n'était bel et bien K.O., histoire de m'éviter une nouvelle attaque surprise. Le poussant du bout du pied, il ne réagit pas. Pour être bien sûr, j'envoyai son corps dans les débris avec une certaine force. Aucune réaction. Bien.
Me couvrant la figure de ma cape, je voyais des yeux briller dans le noir. On m'observait. Fusant en direction de ce regard insistant en m'élevant et me poussant avec l'aide de ma magie, mes deux poignards encore tachés de sang se positionnèrent juste sous le coup de cette nouvelle victime, à quelques millimètres. Mais ce n'était qu'un vagabond qui s'enfuit en pleurnichant. Levant les yeux au ciel, j'abaissai mes armes, tout de même prête à réagir au moindres mouvement suspect. Me dirigeant vers la sortie, un énorme coup de poing balaya les alentours, m'envoyant dans le même temps valser au fin fond de cet endroit que j'étais alors en train de quitter. Percutant un mur, mon corps s'y enfonça de quelque centimètres avec la force du choc. Pliée en deux, je toussais en essayant de me relever. Un peu de sang tacha ma main qui cachait l'entrée de ma bouche. A la vue du liquide, mes sourcils se froncèrent. M'essuyant les lèvres d'un revers de main, je sentais le goût ferreux du sang dans ma bouche. Rapatriant mes poignards, qui avaient valsé plus loin, vers moi, je sortis en longeant le mur, fixant alentour avant de courir vers une autre cachette, juste en face de celle où je me trouvais. Des coups de poing féroces fusèrent alors, tentant de m'écraser comme on le ferait pour un cafard. Une fois ma cachette rejoint, j'eus la vision claire et nette quand à ce qui venait de m'attaquer : un monstre. Grand, d'un rouge sombre, il faisait bien cinq mètres de haut. Sa peau jaunâtre était couverte tout le long du dos d'écailles plus larges que sur le reste de son corps, qui s'élevait légèrement, orangées. Son coup semblait être un double menton, et il était tout busqué, penché vers l'avant comme le bossu de Notre Dame. Ses yeux, gris, opaques, fumeux, me transcendaient. Sur ma peau, mes poils se hérissèrent.
Levant les yeux vers le ciel, je décidai de l'ensevelir sous un tas de débris colossaux que je trouverais alentour.
« Fais-le Alice. »
La voix s'éleva dans Wonderland, en échos à ma pensée.
« Tu en es capable. Concentre toi au maximum et tu en seras capable. »
Elle était drôle. J'en étais peut-être capable, mais qui allait se charger de ce machin quand je serais tellement concentrée que je ne pourrais plus me défendre ? Je ne pouvais pas faire les deux en même temps, je n'étais pas assez puissante. Une idée me vînt alors. Sortant de ma cachette, juste assez pour que le monstre me voit et pense que je sois ici dans la seconde d'après, je me concentrai sur moi-même pour me supprimer, pour placer sur mon propre corps le voile que je pouvais placer sur un objet. Me concentrant pour garder ce voile en place, je marchai lentement, craignant de faire tomber cette couverture et de me dévoiler à cette chose, qui ne devait être rien de plus qu'un take over. Me faufilant parmi les décombres, je trouvai une nouvelle cachette. Le monstre fracassait du poing celle d'où je venais. Me faisant réapparaître, je restai cachée, posant ce même voile qui me couvrait peu avant sur tout un tas de débris que je tenais ensemble dans les airs, plaçant le voile sur chacun d'entre eux pour qu'ils demeurent invisible. Cela me demandait cependant une utilisation colossale de magie. Il ne fallait pas que je laisse tomber ma concentration, et encore moins ma détermination. Je mis toute la volonté que je pouvais trouver en cette attaque invisible qui s'élevait lentement au dessus du mage.
Des perles de sueur dégoulinèrent lentement de mon front, ma mâchoire était serrée et j'étais obligée de m'aider de mes mains pour contrôler avec plus de précaution ces objets. Par mégarde, mes dents grincèrent, provoquant un petit bruit qui attira l'attention du monstre. Celui-ci huma alors l'air et se mit à hurler. Il était temps. Laissant le voile tomber et lâchant mon contrôle de l'amas de débris, je mis toute ma force dans la pression vers le bas, pour accentuer sa vitesse et donc sa force de collision. Hurlant en jetant toute cette magie sur le mage, les débris l'ensevelirent et le compressèrent vers le sol alors que, tombés, je continuai d'effectuer une pression dessus, ramenant plus encore de morceaux de béton.
Tombant à genoux, mes poumons cherchaient frénétiquement l'air alors que mon dos se soulevait à chaque inspiration. Les bruits de pas de la milice en fond faisaient échos à ma respiration heurtée. Le monstre se releva alors, envoyant en l'air tous les débris qui le comprimaient, à la façon d'un artifice dont le cœur explosait. Les miliciens, parmi lesquels des mages, prirent contrôle de la situation. Tombant au sol, on me plaça entre les mains d'un de leur soigneur.
Et, lorsque je me réveillai, j'étais à Oak Town. Le trafic des esclavagistes avait pour le moment était stoppé, mais tous savaient qu'ils reviendraient après s'être faits oubliés quelques semaines.