Je suis un comédien
Et je suis ma destinée !
| PARTICIPANTS • Alouarn Grimgorson & Zadig Cavalli
Résumé • Eté 792, alors que la caravane d’Alouarn arrive aux abords d’un petit village, elle se fait prendre par surprise par des brigands. La situation semble critique jusqu’à ce qu’un inconnu vienne frapper à la porte. |
Siffler sur la colline
Le vent s’engouffra par la porte restée ouverte : il se joua des rideaux, de nos chevelures, de nos vêtements. Le silence. Il avait pris des proportions démesurées. Nous regardions, dans un mutisme bien trop solennel, cet inconnu qui avait mis en fuite les malfrats. Etait-il vraiment un étranger ? Son visage était placardé dans toutes les villes, dans le moindre petit village. Il était recherché par la milice pour les crimes d’innombrables innocents. Pourquoi ? Je ne comprenais pas son geste. Ses yeux avaient brillé lorsqu’ils s’étaient posés sur Joshua : il s’était même excuser de s’être battu devant lui. Il était prêt à tuer une foule de gens pour servir les idéaux d’une guilde fantôme, et il sauvait une famille de festivaliers d’un bien funeste dessein. Où était la logique ? Je pris de grandes et secrètes inspirations : il fallait que je me décide. Il fallait que j’applique la loi. Mais laquelle choisir ? Celle du royaume qui demandait à ce qu’on lui livre tout membre d’Ajatar Virke ? Celle de la guilde qui prônait la liberté et l’indépendance ? Ou celle de la caravane qui stipulait que tout acte de bravoure devait être récompensé à sa juste valeur ? Linus avança d’un pas et, alors qu’il ouvrait la bouche pour lancer je ne sais quels mots à la figure de notre invité, je l’arrêtais d’un geste de la main. Il se tourna vers moi, mi-figue, mi-raisin, et me questionna du regard. Je lui adressais un tendre sourire alors que ma main vint doucement caresser son visage.
❝ ▬ Je crains fort, mon cher frère, que la décision ne t’appartienne malheureusement pas. ❞
Il m’attrapa fermement le bras et me répondit, tout en pointant Zadig de sa main libre :
❝ ▬ Alouarn, cet homme est recherché dans tout le royaume de Fiore. Il ne peut pas rester ici. ❞
Je me libérais de son étreinte et vins placer fermement mes mains autour de sa taille. Je l’attirais contre moi. Il se débattit quelques instants mais, voyant que je ne lâchais pas prise, il arrêta de gigoter. Je pouvais entendre sa respiration : elle était rapide, bruyante, saccadée. Il se mit à jouer avec le lacet qui nouait le haut de ma tunique.
❝ ▬ Je sais que tu as peur, Linus. Mais, pour le coup, il va falloir que tu me fasses confiance. Je sais très bien que tu as passé les dernières années de ta vie à prendre soin de moi : tu as abandonné ta vie d’avant pour batailler à mes côtés. Et ce soir, c’est moi le général des armées. Laisse-moi être le chef que j’aurais toujours du être. Non, par pitié, ne me regarde pas comme ça. Tu me connais par cœur… Ou presque ! Les décisions qui vont suivre m’appartiennent et tu devras t’y plier. ❞
Grand frère balbutia quelques mots. Des larmes vinrent s’écraser sur ses jours. Il voulut partir mais je le retins, encore une fois.
❝ ▬ Il est hors de question que tu retournes dans ta chambre tant qu’on n’aura pas enlevé toutes les bouteilles. ❞
Il n’acceptait pas la situation. Ses nerfs étaient à vifs. Je n’avais pas besoin de lui demander pour le savoir. Je n’aimais pas le voir ainsi. Il murmura :
❝ ▬ Non, il ne peut pas rester. Nous allons tous mourir. Je ne veux pas. J’ai peur, Alou’, si peur. Si ce n’est pas lui qui met fin à nos jours, la milice s’en chargera. Je me suis battu pour avoir une vie digne de ce nom. Je ne peux affronter la mort. C’est trop dur d’accepter… ❞
Un de mes bras vint s’enrouler autour de la taille de mon grand frère, alors que ma main libre se placer derrière sa nuque : j’attirais doucement mais fermement la tête de Linus contre mon torse. Il fut pris de profonds sanglots qui, telles des cascades féériques, se répandaient sur ses joues, sur nos habits, sur le sol de la caravane.
❝ ▬ La couronne et la milice, même si elle n’existait pas sous cette forme au temps du conseil, n’ont jamais rien fait pour des comédiens qui passent leurs vies sur les routes : que devons-nous attendre du royaume ? Si un festivalier tombe, il y en aura toujours un pour prendre sa place. ❞
Je me tus, plongeant mon regard dans celui de la jeune maman. Linus grelottait. Ses mains étaient glacées malgré la température. Il n’avait pas besoin d’en entendre plus : en était-il seulement capable ?
❝ ▬ Astrid, tu vas aller coucher grand frère dans mon lit. Je garderais Joshua pendant que tu t’acquitteras de cette tâche. Assure-toi qu’il n’est pas froid : laisse la porte entrouverte pour que je puisse entendre tes demandes si cela s’avérait nécessaire… ❞
Je sentais que la comédienne était tendue. Elle ne bougea pas, ses yeux rivés sur notre invité.
❝ ▬ Astrid, fais ce que je te demande, s’il te plait. Laisse ta peur de côté : elle t’empêche d’avancer. Si Luke avait voulu mettre fin à nos jours, crois-moi sur parole, il ne serait pas gêné ! ❞
❝ ▬ Mais cet homme appartient à Ajatar Virke, il ne peut être bon. Fais attention, la raison doit l’emporter sur la logique. ❞
❝ ▬ Tu sous-entends qu’un meurtrier ne pourrait pas bénéficier de la loi des caravanes ? Qui sommes-nous pour juger un homme sur un seul acte ? Nous ne sommes pas les Dieux. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre à la porte celui qui vient de nous sauver d’une bien triste fin. ❞
❝ ▬ Qui nous dit qu’il n’a pas monté un plan odieux pour gagner la confiance des festivaliers ? Arrête de croire que tous les hommes ont un bon fond. Maintenant que nous lui sommes redevables, qui nous dit qu’il n’utilisera pas ce point pour nous faire chanter ? Fais preuve de bon sens, Alouarn. La loi que tu veux invoquer est là depuis si longtemps. Elle n’a jamais évolué. ❞
❝ ▬ C’est pour ça qu’elle fait partie des fondements. Elle est inébranlable. Le temps aura beau faire son œuvre, elle sera toujours là, droite et fière, à nous narguer de son unique œil de verre. Aujourd’hui, nous ne respectons plus grand chose : nous sommes amenés à suivre les lois prescrites par les hommes pour les hommes. ❞
❝ ▬ Est-ce une mauvaise chose ? Les Dieux ne nous sont pas non plus venus en aide. Ne les mêle pas à notre discussions : je tends à croire qu’ils nous ont abandonné ! ❞
❝ ▬ Ce n’est pas parce que tu ne les vois pas qu’ils ne sont pas là. Tu as l’esprit trop étroit, Astrid. Il nous faut voir toujours plus grand. Notre vie compte autant que celle d’autrui : si notre périple prend fin ce soir, c’est que notre mère, la nature, nous rappelle à elle. ❞
Astrid serra les poings.
❝ ▬ Je refuse de mourir ce soir. Et il est hors de question qu’une vie rende l’âme aujourd’hui. Ne nous inclus pas dans tes délires. ❞
Pourquoi les hommes avaient-ils si peur de la mort ? Linus refusa de me lâcher lorsqu’Astrid vint le soutenir. Je vins murmurer à son oreille :
❝ ▬ Il va falloir que tu ailles te reposer ! Laisse donc ta femme s’occuper de toi. Ne t’en fais pas pour Joshua et moi, Luke ne nous fera pas de mal ce soir ! ❞
Il finit par donner la main à la jeune maman. Cette dernière me donna à contrecœur son fils, et elle disparut dans ma chambre, son mari à son bras. Joshua poussa un cri de contentement : il attrapa une mèche de mes longs cheveux rouges et se mit à jouer avec. Je vins déposer un baiser sur le front du petit avant de reporter mon attention sur mon invité. Je lui adressais l’un de mes plus beaux sourires et répondis à sa question d’un air mystérieux :
❝ ▬ Certainement un mélange des deux. Tout bon comédien est un peu magicien, tu ne crois pas ? ❞
Instinctivement, je l’avais tutoyé : il ne devait pas être bien plus vieux que moi. Je lui proposais :
❝ ▬ Accroche donc ta veste au porte-manteau, et rejoins-nous à la cuisine, nous allons préparé du thé. ❞
Je me dirigeais vers la pièce en question en sifflotant. Non, n’allez pas croire que je me sentais à l’aise : bien au contraire, je n’en menais pas large. Je posais Joshua sur sa chaise haute et attrapais la théière en fer sur l’une des étagères les plus hautes. Je faillais me casser la figure en descendant de la chaise sur laquelle je m’étais perché pour attraper le récipient. Je le mos sur la cuisinière après l’avoir rempli d’eau froide : je m’inquiétais pour les Anciens. Une multitude de questions se bousculaient dans ma tête : la première était « pourquoi ». Elle me martelait le crâne, est-il possible que je devienne plus dingue que je ne l’étais déjà ? Grand frère allait me disputer s’il apprenait que je me torturais l’esprit. Je lançais à Luke :
❝ ▬ Viens t’installer à côté de Joshua, que je regarde ta tête. Il serait dommage que tu nous fasses une mélasse cérébrale alors que tu viens de nous sauver la vie. Je ne tiens pas à t’être redevable de cette façon. ❞
Je n’étais pas sûr d’avoir employé les bons termes scientifiques : dans la bouche de Linus, ça faisait plus professionnel. Je me mis à fouiller dans un placard à même le sol : je savais que le médecin rangeait une pharmacie dans le coin. Je n’étais pas très doué pour faire la cuisine : grand frère avait fini par mettre des pansements et du désinfectant quelque part pour pallier aux petits bobos du quotidien. C’est les bras chargés que je me dirigeais vers la table de la cuisine : je lâchais tout sur cette dernière. Certains bocaux se mirent à rouler. Je tentais de les rattraper : l’un d’eux m’échappa et vint s’écraser sur le sol. Une substance rougeâtre se répandit sur le plancher. Je maugréais :
❝ ▬ Mais quelle idée de garder du colorant dans la pharmacie ! ❞
Je pris le papier qui nageait au milieu de la mixture : il était accroché au pot juste avant que celui ne tombe. C’était écrit en lettres majuscules : bétadine. Je ronchonnais :
❝ ▬ Je ne connais aucun colorant de ce nom. En plus, ça à une drôle de couleur. ❞
Je pris la pelle et la balayette et commençais à ramasser les morceaux. Les poils du balai se tintèrent rapidement de rouge alors que les morceaux de verre se courraient les uns après les autres dans la pelle. Je tremblais légèrement. Je fis la moue, tirais la langue et jetais les restes à la poubelle. Je regardais, d’un air un peu perdu, le « sang » qui dégoulinait le long des poils, sur le manche, sur mes doigts.
❝ ▬ Beurk, c’est tout caca ! ❞
Joshua se mit à pleurer. Mon cœur s’accéléra légèrement : la panique commençait à me gagner. Trop d’informations en même temps. Je mis la balayette dans le bac à vaisselle et tentais d’enlever les marques rougeâtres en essuyant mes mains sur mon tee-shirt. Je n’osais prendre le petit dans les bras alors que la bouilloire se mettait à siffler. Ses cris redoublèrent. Je me bouchais les oreilles et me déconnectais de la réalité. Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi, recroquevillé sur moi-même. Une présence familière à mes côtés : je reconnus le parfum de Linus. Que faisait-il là ? Il devait rester coucher. Je sentis ses mains m’attirer contre lui. Je murmurais :
❝ ▬ Il faut aller s’occuper de Joshua. Je crois qu’il a encore plus peur que moi. ❞
❝ ▬ Calme-toi, mon grand. Astrid est avec lui. Qu’est ce qui est arrivé à tes mains ? Tu t’en ais mis de partout ! ❞
❝ ▬ C’est le colorant au nom bizarre qui a fait « pouf » par terre. Y’en a partout, partout. Oh non, non, non, ça va tout tâcher. Et après, ça va être tout collant comme le sirop à la fraise. ❞
Je me relevais précipitamment, fis trois fois le tour de moi-même, et attrapais la boite en bois qui accueillait les petits mouchoirs en papier. Je les pris un par un, les déposais sur la table en face de Zadig, les déplais : à chaque fois que l’un d’entre eux se trouvait étalé sur la table, je le prenais, et le jetais en l’air de façon à ce qu’il retombe sur la flaque de bétadine. Linus me lança d’une voix qui se voulait douce mais dont on sentait une pointe d’impatience :
❝ ▬ Mon grand, on n’a déjà pas beaucoup de mouchoirs, ce n’est pas très judicieux de tous les utiliser pour nettoyer le médicament ! ❞
❝ ▬ J’aurais bien pris autre chose, grand frère, mais mon tour de magie ne marche pas avec un torchon. ❞
Tout en discutant, je continuais mon manège.
❝ ▬ Et puis, un torchon, c’est moche, tant par la texture que par le nom. Alors que dans mouchoir, y’a un effet de lourdeur féérique ! ❞
Je m’arrêtais quelques secondes, comme pris dans mes réflexions, avant de continuer inlassablement le même geste. Les chiffons commençaient à former une montagne à mes pieds. Le liquide les imbibait au fur et à mesure qu’ils tombaient nonchalamment sur le sol. Linus s’était appuyé contre le mur, vers la porte. Je voyais bien qu’il faisait tout son possible pour se détendre, malgré la présence de Luke. Nous savions tous qu’il ne s’appelait pas comme ça mais, par pure politesse pour notre invité, nous ne disions rien. Arriva la fin des mouchoirs : je regardais d’un air scandalisé la boite. Je passais un œil, puis l’autre, dans la fente : il n’y en avait plus du tout. Je pris une chaise et, après l’avoir mis contre l’évier, je montais dessus pour accéder au placard. Les boites de mouchoirs se mirent à voler aux quatre coins de la pièce. Linus se précipita vers moi et tira sur mon tee-shirt pour attirer mon attention. Il me demanda :
❝ ▬ Tu as vraiment besoin de tout ça pour ton tour de magie ? ❞
Tout en continuant à fouiller dans l’armoire, je répliquais, sûr de moi :
❝ ▬ Il m’en faut encore dix-huit ! ❞
❝ ▬ Dix-huit quoi ? Mouchoirs ? Tu as largement assez avec une seule boite ! ❞
Je sortis la tête du placard, une grosse araignée sur le bras. Je l’attrapais par une patte, et la mis dans une boite qui trainait par là. Je perçais des trous dans le couvercle et mis le tout de côté, après avoir marqué en lettres capitales, ERNEST. Je me tournais ensuite vers la cuisine :
❝ ▬ Roh, j’ai oublié combien il y avait de coffres à mouchoirs. Il va falloir que je recommence mon expérience. Pfiou. Ernest, ce n’est pas gentil du tout de m’avoir perturbé. ❞
Astrid entra à ce moment dans la pièce. Elle jeta un rapide coup d’œil aux alentours, histoire de jauger la situation. Elle posa directement les conditions :
❝ ▬ Alouarn, tu as assez de mouchoirs pour ton tour de magie. Range-moi vite le reste avant que je ne me fâche. ❞
❝ ▬ Mais, Astrid, si je laisse comme ça, ma montagne de mouchoirs sera beaucoup moins impressionnante. ❞
❝ ▬ Alouarn, ne discute pas ! Je n’ai pas envie que la maison se transforme en un véritable capharnaüm. ❞
❝ ▬ Pfiou, mais mon tour de magie, il va tout rater ! Je suis sûr que tu es de mèche avec Ernest ! ❞
❝ ▬ Ernest ? Il ne s’est pas fait mangé ? ❞
❝ ▬ Si, par Crabeurk. Mais Crabeurk, il mange tous ses copains araignées. Je l’ai puni en le mettant tout seul dans une boite. Il n’était pas très content, c’est moi qui te le dis. Il fait moins le fier maintenant ! ❞
❝ ▬ On a donc un nouveau Ernest ? ❞
❝ ▬ Oui, dans la boite près de la fenêtre. Ce petit coquin était caché dans le placard des mouchoirs. Il faudra que je l’examine à la loupe. ❞
Je sautais de ma chaise, et commençais à pourchasser les boites de mouchoirs éparpillées dans la pièce : j’en oubliais presque le tour de magie. Je finis par les empiler dans un coin. Linus s’approcha et vint tendrement me caresser le cuir chevelu. Je sursautais.
❝ ▬ Ce n’est que moi, mon grand ! ❞
Je lui souris avant de retourner m’occuper de mes boites : la façon dont je les avais arrangées ne me convenait guère. Le médecin crut bon d’intervenir :
❝ ▬ Elles sont très bien comme ça, Alou’, tu nous finis ton tour de magie ? ❞
J’étais quelque peu ailleurs. Astrid demanda (Joshua était dans ses bras, il était en train de mâchouiller la tétine de son biberon) à notre invité :
❝ ▬ Luke, désirez-vous une tasse de thé ? ❞
Je levais le bras. Linus demanda :
❝ ▬ Qu’est ce que tu veux, mon grand ? ❞
❝ ▬ Est-ce que je peux aussi avoir du thé ? Mais j’aimerais bien faire comme Joshua : c’est pratique le biberon, on peut le trimballer de partout et la boisson reste chaude plus longtemps. ❞
❝ ▬ Ah non, Alou’, tu es grand maintenant. Tu vas prendre ton thé avec nous, à table, dans une tasse ! ❞
❝ ▬ Non, mais, grand frère, je n’ai pas le temps ! Comment je fais pour effectuer toutes les tâches avant d’aller dormir, sinon ? ❞
❝ ▬ Tu termineras demain si tu ne finis pas aujourd’hui. Là, on prend le thé en famille. ❞
❝ ▬ Mais, demain, je suis conducteur. Pfiou, ça va repousser à très loin mes tâches personnelles. On a encore toutes celles de la troupe à faire. ❞
Je me mis à bouder.
❝ ▬ C’est… C’est de la dictaturation ! ❞
❝ ▬ De la dictature tout court, mon grand. Et, que tu le veuilles ou non, les moments en famille, c’est important ! ❞
❝ ▬ Génial ! Et c’est quand que je pourrais faire des trucs ? ❞
❝ ▬ Quand on aura fini tout ce qu’on a à faire dans le campement et en famille ! ❞
❝ ▬ Pfiou, autant dire que je n’aurais jamais de temps rien que pour moi ! ❞
Astrid intervint :
❝ ▬ Alouarn, ça suffit ! Nous n’avons pas besoin que tu fasses ta tête de mule. Tu as décidé d’être le chef, alors comporte-toi en tant que tel. ❞
Je ronchonnais : elle n’avait pas tout à fait tort. Je me levais et proposais à Luke :
❝ ▬ Veux-tu que je te fasse visiter la caravane pendant que le thé infuse ? ❞
La comédienne vira au rouge. Elle prit plusieurs grandes inspirations avant de demander :
❝ ▬ Et ton tour de magie ? ❞
Je répondis calmement :
❝ ▬ Il attendra notre retour. De toute façon, il faut que je récupère ma nouvelle poudre magique. ❞
❝ ▬ Il faudrait aussi aller s’informer de la démarche à suivre pour la fin de soirée. ❞
❝ ▬ Je sais, je sais. Je connais aussi bien que toi la procédure. J’irais remplir les seaux avec notre ami. Profitez du temps qui vous est offert pour vous retrouvez en famille. ❞
Linus voulut dire quelque chose mais, sentant les tensions qu’il y avait entre Astrid et moi, il préféra laisser couler… Pour le moment. Il ne me manquera pas au prochain tournant. J’attrapais deux pommes toutes fripées et en lançais une au mage d’Ajatar Virke :
❝ ▬ Pour te donner des forces d’ici le repas de ce soir. Crois-moi, tu en auras bien besoin. ❞
Je lui offris mon plus beau sourire et lançais : ❞
❝ ▬ On y va ? ❞
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