Sujet: Re: Full moon ∆ Frayler et Pia Sam 4 Juin - 16:24
Pia E. Divocci
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Crédit : Holland Roden (deviantart) Feuille de personnage Maîtrise Magique: (1930/35000) Mérite: (0/40)
Full Moon
Frayler et Pia
Il n’est pas encore totalement éveillé, mais il a bien compris que tu t’en allais. Sans rien ajouter de plus, tu passas la porte, cette fois avec ta veste. Ta démarche était rapide car tu avais reconnu le quartier à l’instant, et tu savais désormais quel chemin emprunter pour arriver à ta chambre. Le visage de Frayler – drôle de nom, d’ailleurs – te restait en tête et tu savais qu’il y restera jusqu’à la fin de tes jours comme image d’indicibles intentions. Ces questionnements restaient ancrés dans ton esprit encore brumeux quand tu entendis un vacarme dans ton dos. A peine le temps de te retourner qu’il t’embrassait à nouveau.
Tu l’avais à nouveau suivi jusqu’à chez lui sans rien dire. Tu n’étais pas timide, ni mal à l’aise, mais seulement intriguée : peut-être réussiras-tu à obtenir la réalité de ses désirs. Il t’avait embrassé comme la veille, mais la fougue qui t’avait saisie au dehors n’était pas revenue cette fois. Tu t’étais laissé faire en te demandant quand est-ce qu’il aurait terminé, quand est-ce qu’il s’écarterait et te laisserait tranquille. Les lendemains matins, tu n’étais plus la même : un rien t’ennuyait. Tu t’étais assise sur son canapé uniquement pour apprendre ce qu’il voulait vraiment. S’il voulait te baiser, tu étais prête à le laisser faire, espérant qu’il saurait t’offrir un minimum de plaisir – hier, quand il t’avait embrassé dans la rue, tu avais osé penser qu’il en était capable. Mais arrivé chez lui, rien ne s’était passé. Manque de confiance ? Si c’était le cas, revenir te chercher alors que tu l’avais vraisemblablement définitivement quitté devait relever de l’exploit pour lui. Mais pourtant, il n’avait pas l’air d’être de ce genre – timide, hésitant, inexpérimenté. Tu te posais toutes ces questions tout en le scrutant, ne laissant pas échapper à ton attention le moindre de ses gestes qui pourrait te mettre sur la voie d’une réponse convenable. Naturellement, celle-ci te vint par ses mots qui paraissaient sincères, sans aucune équivoque : une douche, puis un resto. Tu acceptas d’un simple signe de tête, l’observant disparaitre derrière le battant de la porte de la salle de bain, et traçant une ligne inviolable entre lui et toi avec le clic sonore accompagnant le verrou. Non, vous n’alliez pas finir par coucher, aujourd’hui.
Tu étais là, seule, silencieuse, immobile, et tu réalisas qu’il t’avait comme laissé la porte ouverte – pas celle de la douche, mais la porte d’entrée. Libre à toi de fuir, de sortir de sa vie comme de son appartement et de ne plus jamais y rentrer. Après tout, quelles étaient les chances de vous recroiser un jour, dans l’immense Crocus ? Tu habitais presque à l’autre bout de la ville et tu ne t’aventurais que rarement par ici. Le hasard de votre rencontre de la veille était unique et cela n’arrivera plus. Maintenant, tu savais ce qu’il t’attendait, tu savais que l’occasion était passée, trop loin, qu’il pourrait bien t’embrasser comme il l’avait fait que ça n’ira jamais plus loin. Tu avais affreusement envie d’une douche, mais malgré la nuit et ta gueule de bois, tu restais tout de même présentable – pas comme l’autre toujours sous l’eau qui était presque effrayant au réveil. Quand il sortit, encore trempé, il te proposa d’y aller ; tu te redressas avec aplomb. « Laisse-moi deux secondes. » Tu passas à ses côtés, l’effleurant pour entrer dans la petite salle de bain et te contempler dans le miroir. Un peu d’eau sur le visage, un peu de remise en forme de tes longs cheveux. Tu avais de légers cernes.
_ T’aurais une clope à me dépanner ? » Pas de s’il vous plait, pas de merci. A peine la cigarette allumée que tu tournais le dos au passant pour aller rejoindre Frayler qui t’attendait plus loin. T’aurais pu lui demander directement s’il en avait, lui aussi, mais tu n’avais pas envie de lui montrer que t’étais à ce point dans la dèche, ni que tu espérais compter sur lui pour obtenir ce que tu voulais. Tu lui avais juste demandé de t’attendre deux secondes, sachant que ça serait rapide. En général, le premier que tu abordais n’arrivait pas à te dire non, malgré toute la rudesse que tu pouvais mettre dans ta demande. Tu tiras une bouffée puis tu recrachas lentement la fumée. « Je connais un endroit sympa pas loin si tu veux. » Vous atteignîtes rapidement la destination que tu évoquais : un petit restaurant passant presque inaperçu dans une rue avec peu de passage. Ce genre de coin où tout le monde passe sans s’arrêter une seconde pour savoir réellement ce qu’on peut y trouver. « L’enseigne est pourrie, mais l’intérieur est vraiment bien. » Tu lâchas ton mégot avant de t’aventurer la première à l’intérieure du Full Moon. Le nom t’avait toujours fait rire, sans trop savoir pourquoi.
« Moi, c’est Pia. Je crois qu’on avait zappé cette étape des présentations officielles. » Ton œil glissa vers la carte qui était mise à votre disposition. Les prix étaient excessifs pour le quartier, mais tu n’y faisais pas attention. « C’est gentil de m’inviter. Je n’ai pas trop l’habitude de bruncher. D’habitude je dors encore à l’heure-là, ou alors je vais me coucher. Je vis principalement la nuit. C’est là qu’on y fait les meilleures rencontres... » Tu interpellas un serveur, impatiente de manger – malgré la clope, marcher t’avait donné faim. « ...et les pires. » Un sourire. C’était votre première réelle discussion.
Ce n'était pas un serveur, mais une serveuse. Tu t'apprêtais toujours à parler mais tu te stoppas quand tu vis son visage. Elle était belle, naturelle. « Bonjour, je suis Isis. C'est mon premier jour et vous êtes ma première commande ! Vous désirez ? » Elle était étrangère, mais parlait bien la langue d'ici. Ton regard se posa sur ton compagnon de l'autre côté de la table, et sans savoir pourquoi, tu te mis à rire nerveusement. Et sans pour autant te comprendre, nullement vexée, Isis se mit à rire avec toi.
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